JOURNALISTE : Guillaume Loison 13 mai 2015 - N
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JOURNALISTE : Guillaume Loison 13 mai 2015 - N
PAYS : France RUBRIQUE : Focus PAGE(S) : 20-24 DIFFUSION : 498558 SURFACE : 424 % JOURNALISTE : Guillaume Loison PERIODICITE : Hebdomadaire 13 mai 2015 - N°2636 Tous droits de reproduction réservés PAYS : France RUBRIQUE : Focus PAGE(S) : 20-24 DIFFUSION : 498558 SURFACE : 424 % JOURNALISTE : Guillaume Loison PERIODICITE : Hebdomadaire 13 mai 2015 - N°2636 Orson LE LOSER MAGNIFIQUE Le 6 mai 2015 , l auteur de « Citizen Kane », figure absolue du génie incompris , aurait eu 100 ans . Julia et Clara Kuperberg reviennent sur sa trajectoire chaotique dans un documentaire passionnant , « This is Orson Welles », sélectionné à Cannes Classics et diffusé sur TCM Cinéma. ' RECUEILLIS PARGUILLAUME LOISON PROPOS TéléObs. - est-ce qui vous a le plus surprises en tournant votre documentaire? vaient enfin montrer à leurs élèves un document sur Orson Welles. McBride enseigne à Berkeley , vous imaginez ? Qu' Clara Kuperberg . - Quand Scorsese en puis d autres nous ont dit Amérique , l image d Orson Welles était avant tout celle d un loser , d un type qui dévoyait son talent dans la pub et des téléfilms Vous revenez assez peu sur sa à la fin de sa vie . en fut-il déchéance ' qu' ' ' Qu' vraiment ? C. K. est très difficile de le savoir. Ces rumeurs d un Welles SDF sont l une des nombreuses légendes qui ' ' C' ' minables . On connaissait tous cette facettede lui , mais elle l emporte ' autour de lui . planent Franchement , je ne suis pas sûre que ce soit vrai . Ce que l on sait , est que Peter lui prêtait sa maison Bogdanovich de Bel Air quand il partait tourner loin de Hollywood , mais ça ne veut il avait plus de toit . Le pas dire fait est que Welles a beaucoup comme acteur , et ceci jusqu' travaillé à la fin de sa vie .. . Il gagnait donc ' qu' à ce point sur son génie , ça nous a énormément surprises . En Europe , est l exact contraire . Welles est vu comme une icône absolue. Même les cinéphiles américains le considèrent ainsi ? Julia Kuperberg . - Oui , quand même. La preuve , les cinémathèques ' c' ' c' américaines le négligent . C' est en a trouvé le plus gros des archives. C. K . - Notre chef opérateur a fait USC , l une des meilleures facs de cinéma à Los Angeles . dans les 45 MATTERS ans et il ne savait pas qui était Orson TV Welles ! L intelligentsia vieillissante 1996 /. le vénère , est vrai . Mais l image de INC . Welles a évolué depuis les années CO 1970. Pour le grand public , il ne Europe on qu' ' ' ' c' représente plus rien . Quand on a montré le documentaire à Henry Jaglom PICTUF?ES et [cinéaste et ami de Welles , historien du Joseph McBride cinéma , un autre intime du réalisateur ils , NDLR1 , ils nous ont dit 1918 l avaient adoré parce ils pou qu' ' qu' n' qu' LA RUMEUR D UN WELLES SDF EST L UNE DES NOMBREUSES LÉGENDES QUI PLANENT AUTOUR DE LUI . . . " ' ' " de l argent . Il a souvent il en avait pas assez dit pour faire ses films mais , a priori , il avait de quoi se nourrir et se loger. J . K. - Une grande partie de notre travail a consisté à démêler la légendede la réalité . Quand on a ' quand même n' qu' lancé le documentaire , on a reçu d appels de gens qui , beaucoup nous , voulaient spontanément Simon parler de Welles . Comme ' Callow , cet acteur anglais vu dans « Quatre Mariages et un enterre ment ». Il a écrit plusieurs livres sur Orson Welles et nous a harcelées pour nous parler . Il soutient mordicus que Welles était sans la moindre preuve de homosexuel il avance ne l a même ce ' qu' jamais rencontré ! C. K. - Il y a aussi l histoire de Michael , un type Lindsay-Hogg très connu en Angleterre , qui a réalisé quelques clips des Beatles et des Rolling Stones . Il a même fait ' tourner Orson Welles ! Lui se comme son fils caché . Welles l aurait eu avec l actrice Geraldine Fitzgerald , il ne revendique publiquement ' ' l a jamais vraiment démenti , sauf dans le livre d entretiens de Jaglom , contesté ouvrage vivement par l une des filles de Welles ! Pour ne ' ' ' refuse rien arranger , Lindsay-Hogg de se soumettre à un test ADN . .. Sa fille Chris Welles est un assez troublant dans votre film. personnage Elle raconte , des étoiles plein les yeux , comment son père l a dupée elle avait 8 ans en la filmant lorsqu' avec une caméra sans pellicule sur le ' tournage de la Dame de Shanghai . C. K . - Chris vient d écrire un livre sur son père . Elle l a très peu connu mais elle éclaire ses maigres souvenirs avec une émotion extrême et un sens du détail stupéfiant . On elle croyait , à la lecture du livre , en rajoutait un peu , mais non , elle ' ' qu' est vraiment comme ça ... Quand Tous droits de reproduction réservés PAYS : France RUBRIQUE : Focus PAGE(S) : 20-24 DIFFUSION : 498558 SURFACE : 424 % JOURNALISTE : Guillaume Loison PERIODICITE : Hebdomadaire 13 mai 2015 - N°2636 elle parle de son père , elle l appelle toujours daddy , elle pleure très vite . Trente ans après sa mort , elle a absolument aucun recul . Elle lui voue un culte immense. J. K. - Elle se souvient de ce ils elle a mangeaient lors des repas partagés avec lui , quand elle était petite ...Avec elle , le tournage a été très intense. C. K. - Chris était pas la seule à être submergée par ses émotions . Tous les proches de Welles l étaient. On a beaucoup travaillé pour que le film ne soit pas triste à pleurer. Même ses interviews à lui sont très « plombantes ». Ils ressassent tous les films inachevés , seséchecs ... il a quand même J . K. - Alors une oeuvre avec 11films complets , dont quelques-uns ont marqué les esprits ... Du reste , l autodérision de Welles et son humour vachard sauvent tout . Ses interviews nous faisaient parfois hurler de rire . Il avait l art d envoyer des piques , de balancer sur le Tout-Hollywood. Ça explique en partie son impopularité auprès des cinéastes de son époque , surtout ceux de la génération précédente. C. K. - Seul Ford l aime bien . Il le ' n' qu' qu' Orson Welles et Rita ayworth dans « la Dame de Shanghai », en 1947, et le réalisateur , presque vingt ans plus tard , dans « Falstaff ». n' C' ' qu' prend un peu sous son aile . Sur « Citizen Kane », il lui rend visite sur le plateau . Comme il est rompu aux méthodes des studios , il détecte la « taupe » que la RKO a sur le tournage et en informe envoyée Orson. Votre film montre justement que Welles apprend le cinéma à partir de « la Chevauchéefantastique » dont il dissèque chaque plan, avant de se lancer sur « Citizen Kane». est le premier cinéaste cinéphile .. J . K. - Il a vu « la Chevauchée fantastique»49 fois , en présence de techniciens différents selon les :la costumière ,le chef opéprojections SON AUTODÉRIS1ON ET SON HUMOUR VACHARD NOUS ONT PARFO/ S FAIT HURLER DE RIRE . " ' ' ' ' C.K.- Scorsese afait la même chose avec « la Prisonnière du désert ». Il a dû le voir mille fois pour le . Il connaît chaque plan par dépiauter coeur. J. K. - Sauf Orson Welles acessé sa cinéphilie après « Citizen Kane ». dit dans l interview , d un air « Je un peu amer et dédaigneux ne regarde jamais de films , je ne connais rien . .. ». Vousle présentez moins comme un rebelle que comme un grand naïf. J. K. - Il refuse de comprendre . ans après ,il ne sait toujours Cinquante pas pourquoi la RKO a remonté « la Splendeur des Amberson » dans son dos . Idem avec ses déboires sur « la Soif du mal », ou « la Dame de Shanghai ». Il ne trouve aucune explication à ses problèmes. C. K.- Welles offusquait on remonte ses films , seulement tout le monde était traité comme ça à . Personne avait le final cut. Hollywood il a Sauf lui , à ses débuts , lorsqu' à la RKO un contrat de 5 films signé il avait le contrôle stipulant total . Seulement , « Citizen Kane » a pas marché et , entre-temps , George Schaefer , le patron de la RKO qui le protégeait , a été viré . Le qu' ' ' s' rateur , le monteur ... est la nouvelle vague avant l heure Il faut savoir il vient du théâtre quand il attaque à « Citizen Kane ». ne sait pas ce est un , comment éclairer un plan ... champ-contrechamp aeu l intelligence de bien entourer , de jouer avec ses limites et de faire de son ignorance une force , un moyen d inventer. C' ' qu' s' qu' ' s' ' qu' FILMS BONGO . MR -. INC n' TELEVISION qu' PICTURES n' SONY 1947 Tous droits de reproduction réservés PAYS : France RUBRIQUE : Focus PAGE(S) : 20-24 DIFFUSION : 498558 SURFACE : 424 % JOURNALISTE : Guillaume Loison PERIODICITE : Hebdomadaire 13 mai 2015 - N°2636 -contrat ne valait plus rien . D où ses mésaventures sur son film suivant la Splendeur des Amberson » . Les projections tests ont été négatives , et le film a été remonté . D une certaine façon , était logique ... J. K. - Welles a jamais su ruser. Il disait que John Ford et Alfred Hitchcock savaient tourner leurs films sans aucune marge , de manière à réduire le plus possible la capacité de nuisance des studios au montage . Welles avait conscience de ne pas avoir ce talent . Lui avait besoin de beaucoup tourner. s cut de A-t-on retrouvé des director' ses films hollywoodiens ou des notes à partir desquelles on pourrait reconstituersa vision ? C. K. -« La Soif du mal » est ressorti après sa mort selon sa vision. Après , est souvent impossible de remonter des films d Orson Welles. Ça explique en grande partie sa malédiction hollywoodienne. Quand on les touche , ses films deviennent rapidement informes , déséquilibrés . Jess Franco [ réalisateur espagnol , petit pape de la série Z, NDLRJ a récupéré tous les rushes de « Don Quichotte », l un de ses nombreux films inachevés. Il afait un montage , d après les soidisant voeux d Orson Welles . Sauf que ça ne marche pas du tout , est une catastrophe. Juste après « la Damede » (1947), autre film Shanghai remonté par les studios, il éloigne de Hollywood pour tourner notamment en Europe. On à ce moment, il peut dire devient le premier cinéaste américain ? indépendant J . K. -Dans les faits , oui ... Seulement il a toujours eu l idée de revenir à Hollywood , au moins par revanche . Il aurait pu se dire « fuck the studios» , mais non ... Son aux affaires en 1958avec retour « la Soif du mal », plus de dix ans après « la Dame de », le prouve bien . A cette Shanghai occasion , il ne se conforme pas avant aux règles des plus studios Et le montage lui sera confisqué une fois de plus ... C. K. - Le problème , est que la marginalité d Orson Welles était totale et inconfortable. Il était pas plus à son affaire en Europe à Hollywood pour trouver de l argent . Dans les années 1980, Jack Lang l aimait beaucoup quand il était ministre de la Culture . Il lui a promis de l argent pour un film , mais est retiré au dernier moment . Lang a pas été le seul à lui faire ce coup . Welles inspirait pas confiance . .. ' n' qu' ' ' ' c' ' n' c' ' s' n' n' LE PROBLÈME, EST QUE LA MARGINALITÉDE WELLESÉTAIT " C' TOTALE ET INCONFORTABLE . " J .K. - Généralement , il ne récupérait de l argent que par son d acteur dans les pubs et les activité séries B . Cet argent , il le réinvestissait dans ses films en Europe. ses tournages Il commençait comme réalisateur puis , quand les fonds manquaient , il prévenait son équipe :«Bon , je suis à sec, rendez-vous dans trois semaines . » Alors il jouait dans une pub , un téléfilm , puis rappelait ensuite son ' ' équipe et reprenait son activité de réalisateur ... L un de ses films inachevés, «TheOther Sideof The Wlnd», devait voir le jour l an dernier. en est-il finalement ? C. K. - Normalement , il devrait sortir cette année .Un producteur allemand , Jens Koethner Kaul , a les droits avec un Américain , récupéré et réuni Filip Jan Rymsza , tout le monde autour de la table. Orson avait dit à Bogdanovich de terminer le film dans le cas où il mourrait avant la fin . Mais sa fille , Chris Welles , y est opposée . Son autre fille et Oja Kodar , la dernière compagne de Welles , ont mis leur veto sur tous les rushes , sans que l on sache pourquoi . De leur côté , McBride et Jaglom , qui jouent aussi dans le film , se sont brouillés . Ils se sont tous battus pour le finir . .. ' ' Qu' s' ' «Ibis is Orson Welles », de Julia et Clara Kuperberg. Première diffusion le 21 mai , à 19h45, sur TCM Cinéma. ' ' ' c' s' qu' ' qu' c' ' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France RUBRIQUE : Focus PAGE(S) : 20-24 DIFFUSION : 498558 SURFACE : 424 % JOURNALISTE : Guillaume Loison PERIODICITE : Hebdomadaire 13 mai 2015 - N°2636 24 EN OVD EN , Joan Fontaine et Orson Welles dans « Jane Eyre ». ORSON WELLES ACTEUR Centenaire oblige , la symphonie des rétrospectives Orson Welles axe principalement sur sa carrière de réalisateur . Les éditions Rimini en profitent toutefois pour éclairer la facette d acteur de l homme-orchestre le plus maudit de l histoire du cinéma , en rassemblant deux films hollywoodiens à succès et deux Orson Welles et documentaires , dont le premier un peu hors sujet Chargé de bonus plus les uns que passionnants les autres , ce coffret réunit les deux premières adaptations du shakespeariennes cinéaste . Odyssée barbare le film noir ») atténue pas la pertinence du second , intitulé « Orson Welles acteur , pierre angulaire du coffret . Certes un peu court (une trentaine de minutes) et plutôt mal fagoté (l pétrie de vers et de prouesses visuelles , « Macbeth » est le premier film il réalise historienne du cinéma Linda Tahir récite son texte face caméra à l écart des grands studios. Les deux versions réunies ici s' ' ' ' n' ' avec un sens de la ponctuation et du rythme qui rappelle Bernard Campan singeant Bernard Montiel dans « Vidéo Gag »), ce bonus remplit efficacement sa mission éducative . Il fouille les creux et les bosses d une filmographie tentaculaire , qu' ' KANE CITIZEN ÉDITION PRESTIGE Welles , imbibé et triste , vante les mérites) . Ainsi du « Génie du mal » (1959 , par ailleurs l un des deux longs-métrages du coffret , avec le solide mélo « Jane Eyre », de Robert Stevenson) , critique déplorable du film en 1948 l a obligé à revoir son montage et sa : postsynchronisation Le film le plus célèbre de Welles fait l objet d une remastérisation et d une sortie inédite en Blu-ray. A cela ajoute une kyrielle de bonus parmi lesquels une version commentée par Peter Bogdanovich , cinéaste du au cours duquel le cinéaste Richard Fleischer dut accommoder du départ de sa star , obligée de quitter prématurément le plateau pour échapper aux impôts . Grandissime film noir adapté d un fait-divers survenu à Chicago durant la prohibition (l un résultat plus ramassé (vingt minutes en moins) et moins baroque . Tourné au forceps sur trois ans , mais nouvel Hollywood et grand défenseur de Welles ; un court entretien avec le monteur Robert Wise (futur assassinat d un adolescent respectant d un bout à l autre la vision personnelle du cinéaste , « Othello »( 1952) réalisateur de « West Side Story ») ; puis un autre avec l actrice Ruth Warrick qui impose comme la version aboutie de « Macbeth » : un déluge de fulgurances. campe la première épouse de Kane . Le film , par-delà ses qualités historiques de ' stratifiée selon les besoins financiers du monstre sacré (est notamment exhumée une publicité pour une marque de whisky dont ' s' ' ' par deux étudiants de la haute société , émules de Nietzsche) , le film vaut tant pour sa densité psychologique que pour la composition hallucinée de Welles en avocat ' des deux criminels . A la fois cabot et puissant , porteur d une aura subrepticement tragique (il apparaît bouffi) , Welles déboule dans le film comme un dynamiteur de conscience foulant aux pieds les bas instincts du peuple ( est un opposant farouche à la peine de mort) et la supériorité de classe de ses clients. Voilà qui résume Welles acteur , technicien hors pair qui aime ' c' n' rien tant que flirter avec la limite , vrai faux mercenaire dont l laisse entrevoir une sincérité et une fougue proprement emphase bouleversantes . GUILLAUME LOISON ' « Hommage à Oison Welles » -3 : « "lape Eyre », de Robert Stevenson (1944) ; le Génie du mal », de Richard Reischer ( 1959) ; Oison Vielles et le film noir ; « Oison Welles acteur» . Editions Rimini . 19,99 euros. témoignent toutefois que ses déboires le poursuivent même il emprunte une voie lorsqu' plus marginale : l accueil ' ' s' ' ' ' ' ' s' G . L. « Macbeth-Othello », tout à la fois édités séparément et dans un coffret rassemblant les deux films avec leurs bonus. Editions Cadotta , 4011 le coffret (3 Blu-iay + 1 ; 25,07 cures et 20,06 euros ( pour chaque film. REMINI - VVARNER ' chef-d oeuvre avant-gardiste , dit déjà tout de la fascination du cinéaste ( 26 ans CARLOTTA - ' à l époque) pour la destruction , le désir et le pouvoir. CORPORATION ' FILM FOX G . L. CENTURY « Citizen prestige . coffiet. » édition 49 ,99 euros riVFNTIETH Tous droits de reproduction réservés