C130 sept 2011 Regain Paris - Université Paris

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C130 sept 2011 Regain Paris - Université Paris
SERVICE DES EXAMENS DE LANGUE FRANÇAISE RÉSERVÉS AUX ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
CENTRE DE PARIS - SESSION DU 30 SEPTEMBRE 2011
C E R T I F I C A T P R A T I Q U E D E L A N GU E F R A N Ç A I S E
Paris-Sorbonne C 1
ÉPREUVE DE LANGUE ET COMPRÉHENSION ÉCRITE
NOM : ______________________________________________________________________________
PRÉNOM : __________________________________________________________________________
Note : …………………../50
DATE ET LIEU DE NAISSANCE : ___________________________________________________
Durée : 2 heures
NATIONALITÉ : _________________________________________ N° DE LA COVOCATION _________________________
A. Épreuve de langue
I.
- 25 points -
Mettez au discours indirect en faisant les transformations nécessaires :
- 4 points -
Alphonsine dit à Panturle : « Prends tout. »
Il lui répondit : « Je te le revaudrai. »
Alors elle répliqua : « Tu n’as qu’à faire ça, si tu veux qu’on se fâche. »
……………………………………………………………………………………………………….…
……………………………………………………………………………………………………….…
……………………………………………………………………………………………………….…
……………………………………………………………………………………………………….…
……………………………………………………………………………………………………….…
II. Écrivez correctement les adjectifs entre parenthèses :
- 4 points –
La patronne était (gentil) ............................................................, mais ses fillettes étaient
trop (nerveux)............................................................................. .
Les bûcherons aux yeux (bleu) .................................................... avaient une tâche
(dangereux) ............................................................................... .
Pour cette journée (nouveau) ......................................................, ils accomplissaient des
besognes (long) ............................................. et (difficile) ................................................ .
Les nuages étaient (gris foncé) …………………………………....
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III. Mettez les verbes à l’infinitif entre parenthèses à l’imparfait ou au passé simple de
l’indicatif.
- 10 points Panturle (marcher) ..................................................... depuis deux heures quand il (arriver)
................................................. à la ferme. Toutes les bêtes (être) ........................................
au champ et Augustine (donner) ........................................ le goûter aux enfants lorsqu’elle
le (voir) ....................................... arriver. Cela (faire) ..................................... un moment
qu’il (hésiter) ............................................ ; puis il (se décider)........................................... .
Alors les enfants (venir) ................................................................ à sa rencontre et (courir)
................................................................. vers lui.
IV. 1) Mettez ces deux phrases à la voix passive :
- 1 point –
- Augustine donna une miche de pain à Panturle :……………………………………...............
………………………………………………………………………………………………..………..
- Les enfants avaient pris les figues et les pêches :…………………………………….............
……………………………………………………………………………………………..………......
2) Mettez ces deux phrases à la voix active :
- 1 point –
- Panturle sera attendu impatiemment par sa compagne : …………………...........................
…………………………………………………………………………………………….….……....
- Le chemin a été parcouru rapidement par celui-ci :………………..…………………………..
……………………………………………………………………………………..………………....
V. Choisissez et entourez le mot correctement orthographié :
Panturle a obtenu une (charue – charrue – charrut)
labourer)
un peu
- 5 points –
pour (labourait – labouré –
son champ. C’est une grande pièce de terre sur la (pante – pente – penthe),
(incliné – incliner – inclinée). Sa compagne avait (pensée – pensé – penser)
que (ce – se - ceux) serait bien pour le blé. Mais (auparavent – auparavant –
hauparavant) il faudrait faire une (clôture – cloture – cloturre) à cause des bêtes
sauvages qui (viendrait – viendraient – viendréent) manger les (rassines – racinnes –
racines) des jeunes plantes.
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B. Épreuve de compréhension écrite
- 13 points -
1. Citez les trois aliments que mangeront les enfants pour leur déjeuner :
- 1,5 points -
.…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
2. Expliquez comment Alphonsine coupe le pain.
- 1,5 points -
.…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
3. Dans ce pain, qu’est-ce qui provoque l’envie de Panturle ?
- 1 point.…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
4. A quoi voit-on que le pain a été fait à la ferme ?
- 1 point .…………………………………………………………………………………………………….……
…………………………………………………………………………………………………….…….
5. Quelle idée a soudain Panturle ? Que sait-il qu’il va faire ?
- 1 point -
…………………………………………………………………………………………………….…….
……………………………………………………………………………………………………….….
6. Qu’a compris Alphonsine et que va proposer son mari ?
- 1,5 points -
.……………………………………………………………………………………………………….…
……………………………………………………………………………………………………….….
7. Quelle révélation fait Panturle à ses voisins, qu’il a cachée jusqu’alors ?
- 1 point -
.……………………………………………………………………………….…………………………
……………………………………………………………………………………….………………….
8. Qu’emporte-t-il avec lui et pour quoi faire ?
- 1,5 points -
.…………………………………………………………………………………….……………………
……………………………………………………………………………………….………………….
9. Expliquez dans le contexte de l’extrait :
- 1,5 points –
- Je ne peux pas en payant : …………………. ……………………..……………………...........
- Je te le revaudrai : …….…………..………………………………………………….……………
- Je vais te conter : ………….. ………… …………………………….…….……….....................
Donnez un synonyme de :
- 1,5 points –
- Se fâcher : ............................................................................................................................
- Le « quatre heures » : ..........................................................................................................
- La semence : ........................................................................................................................
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C. Épreuve d’expression écrite
- 12 points -
Vous traiterez un des deux sujets au choix de 20 à 25 lignes (indiquez le sujet choisi) :
A) De plus en plus les jeunes quittent la campagne pour la ville. Pensez-vous qu’ils ont
raison ou que le métier de paysan a toujours son utilité ?
B) Vous écrivez à un ami (une amie) pour lui dire que vous vous rendez chez des
parents à la ferme et vous lui expliquez ce que vous allez faire.
1…………………………………………………………………………………………………………….....
2…………………………………………………………………………………………………………..……
3…………………………………………………………………………………………………………..……
4…………………………………………………………………………………………………………..……
5…………………………………………………………………………………………………………..……
6…………………………………………………………………………………………………………..……
7………………………………………………………………………………………………………………..
8……………………………………………………………………………………………………………..…
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11…………………………….…………………………………………………………………………….….
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13…………………………………………………………………………………….………………………..
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ÉPREUVE DE LANGUE ET COMPRÉHENSION ÉCRITE
Lisez attentivement cet extrait et répondez aux questions de l’épreuve de compréhension écrite.
Le pain
Panturle est venu chez ses voisins, fermiers, afin d’emprunter du blé
pour semer dans son champ.
Alphonsine est venue devant les deux enfants avec une grosse miche de pain. Elle fouille aussi
dans les poches de son tablier.
« Tiens. »
La petite fille tend la main et reçoit trois figues sèches et deux noix.
« Tiens. »
Du côté du petit garçon qui avait la main prête et qui reçoit ses trois figues et ses deux noix.
« Et attendez. »
Elle leur coupe le pain avec un grand couteau qui est comme une serpe (1). Elle s’est penchée sur
la miche. Elle la tient entre ses seins et son ventre, et elle la coupe doucement, sans faire de miettes.
Panturle regarde le bon pain, gros et solide, le pain des champs, le pain de la farine faite au
mortier de marbre ; le pain, et de sa mie qui est rousse, on tire parfois une longue paille droite et
étincelante comme un rayon de soleil.
D’un coup, il voit ce qu’il va faire. Ce qu’il va refaire, ce qu’il a commencé en venant ici déjà. Il
comprend cette inquiétude qu’ils ont eue, cette ombre dans Arsule, belle à l’ordinaire comme de
l’eau. Ça passera. C’est sûr, maintenant. Il a compris. Ça passera le jour où on posera sur la table,
là-bas, à Aubignane, dans la dernière maison, la miche de pain, chaude et lourde, le pain qu’ils
auront fait eux-mêmes, eux trois : lui, Arsule et la terre.
Et d’un coup, comme Alphonsine se tourne et qu’elle emporte le pain, il a un élan.
« Alphonsine ! »
Il en a tout de suite un peu honte, maintenant qu’elle est revenue avec son pain.
« Tu sais pas ? qu’il dit. Je voudrais te demander quelque chose. Je peux pas en payant, mais je
te le revaudrai. Donne-moi une tranche de ce pain. C’est pas pour moi », il ajoute parce qu’il voit que,
déjà, elle le tend et que l’Amoureux va dire : « Apporte aussi les olives. » « C’est pas pour moi. Je
vais te conter, puisque aussi bien ça se saura et puisque aussi bien, c’est bien, somme toute. J’ai une
femme, là-bas, avec moi, et ça lui fera plaisir.
- Prends-le tout, alors », dit Alphonsine.
De voir qu’on lui donne tout, ça lui fait douleur, ça lui fait cligner les yeux comme s’il mâchait du
laurier.
« Je te le revaudrai.
- T’as qu’à faire ça si tu veux qu’on se fâche. »
Il n’a pas voulu partager leur « quatre heures » et manger à la table.
« Je dois aller encore jusque chez Jasmin. »
Mais il a demandé qu’on lui donne tout de suite vingt kilos de blé de semence pour emporter avec
lui, pour les faire voir à Arsule, ce soir, pour qu’elle comprenne que c’est parti maintenant, que c’est
en train.
Et il a repris son chemin, avec la miche sous le bras et le sac sur l’épaule.
Jean GIONO, Regain, 1930.
(1) Une serpe est un outil agricole au tranchant courbe.
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SERVICE DES EXAMENS DE LANGUE FRANÇAISE RÉSERVÉS AUX ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
CENTRE DE PARIS - SESSION DU 30 SEPTEMBRE 2011
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Paris-Sorbonne C1
ÉPREUVE DE LITTÉRATURE
Note : ….………..……/30
Durée : 2h00
Lisez attentivement cet extrait.
FANNY, PANISSE
PANISSE, entre, presque joyeux.
Fanny, ça y est. Il ne part pas. J’ai demandé à son ami le quartier-maître. Il ne part pas. Et même, je puis te dire une chose qui
va te faire plaisir : c’est pour rester avec toi qu’il ne part pas. Moi, pardonne-moi. Hier au soir, je t’ai mis la puce à l’oreille : dans ton
intérêt, tu me comprends. C’était une fausse manœuvre, puisqu’il n’avait pas l’intention de partir. Mais je l’avais fait de bon cœur.
D’ailleurs, tout ce qu’on fait de bon cœur, c’est toujours une fausse manœuvre. Enfin, il ne part pas. Et toi, tu peux être tranquille : il
n’est pas à bord. Il est dans sa chambre. Mais pourquoi pleures-tu, Fanny ?
FANNY
S’il ne part pas sur ce bateau, c’est un autre qui l’emportera.
PANISSE
Mais non, petite, allons, mais non ! C’est cette fois-ci que c’était difficile parce que tu n’étais pas encore sa femme. Mais
penses-y un peu, toi qui es si raisonnable : dès qu’il sera marié avec toi, il sentira tout son bonheur, il ne pensera plus à de pareilles
bêtises. Voyons, tu crois qu’un homme qui se gagne une femme aussi belle que toi peut avoir l’envie de la quitter pour courir les mers ?
Il sera bien trop occupé à surveiller les galants qui seront autour de toi comme les mouches sur une fraise ! (Un petit temps.) Est-ce
que tu crois qu’il ne t’aime pas ?
FANNY
Il m’aime, je le sais, j’en suis sûre… Jamais il n’aimera une autre femme autant que moi. Si vous l’aviez vu tout à l’heure,
quand le marin est venu le chercher ! Il était tout pâle, il tremblait comme ceux qui vont mourir, et pourtant il lui a dit non ! Il reste, et
c’est pour moi qu’il reste !
PANISSE
Je te l’ai dit ! Tu vois bien que tu as tort de pleurer !
FANNY
Mais s’il ne part pas, il ne sera jamais heureux. Allez, je l’ai bien vu, Panisse ; depuis un mois que je le regarde, j’essaie de lui
faire oublier ces idées, c’est impossible, il y pense toujours ! J’ai beau y mettre tout mon cœur, ça ne sert à rien. On ne peut rien faire,
Panisse, contre ces choses qu’on ne voit pas ! J’en suis bien sûre maintenant : cette corde qui le tire ne se cassera jamais.
PANISSE
Mais alors, que voudrais-tu faire ?
FANNY
Est-ce que je puis supporter cette idée, moi, que je suis le malheur de sa vie ? Vous avez vu comme il est pâle et comme il fait
semblant de rire pour que je croie qu’il est guéri. Non, non, je ne veux pas le voir mourir ici, et puisqu’il veut sa liberté, au moins que ce
soit moi qui la lui donne !
Marcel PAGNOL, Marius, 1931.
Questions
1) Qu’est venu annoncer Panisse à Fanny ? Est-il sincère ? Pourquoi ? (12 – 15 lignes)
- 6 points 2) Montrez que Fanny a compris que son mariage avec Marius est impossible. Comment l’a-t-elle perçu dans
l’attitude de Marius ? (12 – 15 lignes)
- 6 points 3) Comment Panisse essaie-t-il de réconforter Fanny et de lui montrer le bonheur qui l’attend ? (12 – 15 lignes)
- 6 points 4) Peut-on imaginer, à partir de ce passage, ce que va faire Fanny ? Quels arguments emploiera-t-elle pour pousser
Marius à partir ? Montrez sa grande détresse à la fin du récit. (18 – 20 lignes)
- 12 points -
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CERTIFICAT PRATIQUE DE LANGUE FRANÇAISE
Paris-Sorbonne C1
Centre de Paris - Session du 30 septembre 2011
Correction de l’épreuve de Langue et de Compréhension écrite
Extrait de Jean GIONO, Regain.
A. ÉPREUVE DE LANGUE / 25 points
I.
Discourt indirect :
Alphonsine dit à Panturle qu’il prenne tout (ou de tout prendre). Il lui répondit qu’il le lui revaudrait.
Alors elle répliqua qu’il n’avait qu’à faire cela s’il voulait qu’ils se fâchent.
II. La patronne était gentille, mais ses fillettes étaient trop nerveuses.
Les bûcherons aux yeux bleus avaient une tâche dangereuse.
Pour cette journée nouvelle, ils accomplissaient des besognes longues et difficiles.
Les nuages étaient gris foncé.
III. Panturle marchait depuis deux heures quand il arriva à la ferme. Toutes les bêtes étaient au
champ et Augustine donnait le goûter aux enfants lorsqu’elle le vit arriver. Cela faisait un
moment qu’il hésitait ; puis il se décida. Alors les enfants vinrent à sa rencontre et coururent
vers lui.
IV. Voix passive :
- Une miche de pain fut donnée à Panturle par Augustine.
- Les figues et les pêches avaient été prises par les enfants.
Voix active :
- Sa compagne attendra impatiemment Panturle.
- Celui-ci a parcouru rapidement le chemin.
V. Panturle a obtenu une charrue pour labourer son champ. C’est une grande pièce de terre sur
la pente, un peu inclinée. Sa compagne avait pensé que ce serait bien pour le blé. Mais
auparavant il faudrait faire une clôture à cause des bêtes sauvages qui viendraient manger
les racines des jeunes plantes.
B. ÉPREUVE DE COMPRÉHENSION ÉCRITE / 13 points
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Les enfants mangent du pain, des figues et des noix.
Alphonsine coupe le pain contre son ventre, avec un grand couteau, sans faire de miettes.
Le pain solide, avec sa mie rousse, donne envie à Panturle.
On voit que le pain a été fait à la ferme à cause d’une paille restée à l’intérieur.
Panturle veut ramener du pain à la maison pour sa compagne.
Alphonsine croit qu’il veut manger avec eux et son mari lui dit d’apporter des olives.
Panturle leur révèle qu’il y a une femme avec lui à la ferme.
Il emporte le pain pour sa compagne et un sac de blé pour le semer.
Expliquez :
- Je ne peux pas en payant : il n’a pas d’argent pour payer.
- Je te le revaudrai : je te rendrai la pareille, je m’acquitterai de ma dette envers toi.
- Je vais te conter : je vais te dire quelque chose.
Donnez un synonyme :
- Se fâcher : se mettre en colère, être courroucé.
- Le « quatre heures » : le goûter.
- La semence : la graine ou les graines.
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