Méthodologie et Pratique de l`Exploration Fonctionnelle à l`eXercice
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Méthodologie et Pratique de l`Exploration Fonctionnelle à l`eXercice
Recommandations Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) B. Aguilaniu1, R. Richard2, F. Costes3, F. Bart4, Y. Martinat5, B. Stach6, A. Denjean7 Préambule Remerciements aux Pr. François Péronnet (Université de Montréal, Canada) et au Pr. Jacques Mercier (CHU Montpellier, France) pour leur relecture critique. Mots-clés : Exercice • Évaluation • Pneumologie • Test exercice • Méthodologie. 1 HYLAB, 2 Physiologie Clinique et Exercice, Grenoble, France. Service de Physiologie et d’Explorations Fonctionnelles, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Hôpital Civil, Strasbourg, France. 3 Service de Physiologie Clinique et de L’Exercice, Hôpital Nord, CHU de Saint Etienne, France. 4 Centre Hospitalier de Béthune, Béthune, France. 5 Centre P.A.R.O.T, Lyon, France. 6 Pneumologue, Valenciennes, France. 7 Service de Physiologie, Explorations Fonctionnelles, Hôpital Robert Debré, Paris, France. Correspondance : B. Aguilaniu HYLAB, Physiologie Clinique et Exercice 45 avenue Marie Reynoard, F-38100 Grenoble. [email protected] Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Doi : 10.1019/200720008 Le Conseil Scientifique de la SPLF nous a demandé de réunir un groupe de travail pour élaborer un texte de référence en langue française sur les aspects théoriques et pratiques de la méthodologie des Explorations Fonctionnelles à l’eXercice (EFX). La pneumologie est une spécialité médicale qui appuie largement ses pratiques sur la physiopathologie et les explorations fonctionnelles. Depuis une vingtaine d’année, l’exploration du sommeil puis celle des réponses fonctionnelles au cours de l’exercice ont contribué au développement de la spécialité. Il était donc légitime de fournir aux pneumologues un texte de recommandation pour encourager et guider leur enthousiasme grandissant pour une approche physiologique intégrée des symptômes et des maladies pour les quelles ils sont consultés. Le groupe a été constitué de pneumologues et de physiologistes d’origine universitaire, hospitalière, ou libérale ayant une expérience établie dans le domaine de l’exercice, chez l’adulte ou chez l’enfant. Le groupe a travaillé de façon continue tout au long de l’année 2005 - 2006 avec plusieurs réunions et de très nombreux échanges électroniques, Après avoir défini un plan très détaillé, le travail de bibliographie et d’écriture a été réparti en fonction de l’expérience de chacun. Chaque chapitre a fait l’objet d’une lecture critique en groupe, permettant de mieux préciser certains points et de proposer un texte qui ne soit pas l’avis d’un seul expert, mais qui reflète l’accord de tous en prenant en compte les données de la littérature scientifique. Plusieurs réunions de mise au point ont été nécessaires. La mise en forme finale et l’homogénéité du texte complet ont ensuite été soigneusement revues par deux membres du groupe. Une lecture critique collective de ce texte a finalement permis d’obtenir un consensus sur le contenu et de s’accorder sur les contrastes qu’il fallait donner à ce texte. Chaque membre a eu par la suite, le temps de revoir l’intégralité du texte pour une ultime vérification. Une fois finalisé ce texte a été confié à deux physiologistes internationalement reconnus pour leur compétence scientifi© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S111 B. Aguilaniu et coll. que dans le domaine de l’exercice. C’est cette version finale qui a été soumise au conseil scientifique de la SPLF. Les auteurs ont opté pour un texte long correspondant à une monographie complète afin d’atteindre l’objectif d’être facilement consulté par les utilisateurs (techniciens, stagiaires, médecins…). Une version courte pourrait faire croire que l’on peut aborder l’EFX à moindre coût. Les auteurs ont ainsi souhaité affirmer que l’on ne peut pas transiger avec la méthodologie rigoureuse de l’EFX au risque d’interprétations cliniques erronées. Ce texte est unique car il pioche dans des domaines de connaissance très divers et parfois difficile à atteindre. Notam- ment les développements physiologiques qui servent de rationnel à la pratique résultent d’une synthèse, admise par tous les auteurs, et de plusieurs points de vue. Autant dire que les discussions ont mis en évidence des divergences de formation ou d’école mais la bonne volonté et la raison de chacun a permis de retenir ce qui a paru robuste et utile. Nous pensons avoir respecté la demande de la SPLF de fournir un guide de référence pour soutenir la pratique de ceux qui font ou veulent faire des EFX. Nous espérons que ce texte facilitera l’appétit des jeunes en formation (et celle des seniors) pour la physiopathologie intégrée et qu’il sera consulté par ceux qui défendent la pratique de la pneumologie auprès des autorités. Liste des Abréviations AIE Asthme Induit par l’Exercice ATP Assistant Technicien en Pneumologie BAV Bloc Auriculo-Ventriculaire BIE Bronchospasme Induit par l’Exercice BPCO Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive BTPS CI “Body Temperature Pressure Saturated” L. CO2 Dioxyde de carbone CV L D(a-v)O2 mlO2.ml-1.ml sang ECG “End Expiratory Lung Volume”, volume pulmonaire de fin d’expiration Exploration Fonctionnelle à l’eXercice L. EVA “End Inspiratory Lung Volume”, volume pulmonaire de fin d’inspiration Echelle Visuelle Analogique FACO2 % Fraction de CO2 dans l’air alvéolaire FC Batt.min-1 Fréquence Cardiaque FCmax Batt.min-1 Fréquence Cardiaque Maximale FECO2 % Fraction expiratoire en CO2 FEN2 % Fraction expiratoire en N2 FEO2 % Fraction expiratoire en O2 FICO2 % Fraction inspiratoire en CO2 FIN2 % Fraction inspiratoire en N2 FIO2 % Fraction inspiratoire en O2 FMT Batt.min-1 Fréquence cardiaque Maximale Théorique FR Cycle.min-1 Fréquence Respiratoire GDS Gaz Du Sang HRB Hyper Réactivité Bronchique HTAP Hyper Tension Artérielle Pulmonaire METs “Metabolic equivalent of the task” 1 MET représente la valeur du métabolisme basal N2 Azote O2 2S112 Différence artério-veineuse en oxygène Electrocardiogramme d’Effort L EFX EILV Capacité Vitale Electrocardiogramme EE EELV Capacité Inspiratoire Oxygène P(A-a)O2 mmHg Gradient de Pression Alvéolo-artérielle en Oxygène PA mmHg Pression Artérielle Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) PaCO2 mmHg Pression du sang artériel en CO2 PAD mmHg Pression Artérielle Diastolique PaO2 mmHg Pression du sang artériel en O2 PAO2 mmHg Pression Alvéolaire en O2 PAiO2 mmHg Pression Alvéolaire idéale en O2 PAS mmHg Pression Artérielle Systolique PB mmHg Pression Barométrique PETCO2 mmHg “End tidal CO2 pressure”, Pression partielle de fin d’expiration en CO2 PETO2 mmHg “End tidal O2 pressure”, Pression partielle de fin d’expiration en O2 PMA Watt Puissance Maximale Aérobie Pmax Watt Puissance maximale développée Qc L.min-1 Débit cardiaque QR Quotient Respiratoire, rapport VCO2/VO2 dans les tissus RER “Respiratory exchange ratio”, quotient d’échanges gazeux respiratoires RV % Réserve Ventilatoire SaO2 % Saturation du sang artériel en O2 SpO2 % STPD Saturation percutanée en O2 “Standard, Temperature, Pressure, Dry” SV Seuil Ventilatoire TM6 Test de Marche de 6 minutes TPSV Troubles Paroxystiques Supra Ventriculaires TV Tachycardie Ventriculaire VA L. Volume Alvéolaire VCO2 L.CO2.min-1 Débit de CO2 produit Vd L Volume de l’espace mort VE L.min-1 Ventilation Externe : employé pour Débit ventilatoire expiré VE/VCO2 Équivalent respiratoire pour le CO2 VE/VO2 Équivalent respiratoire pour l’O2 VEmax L.min-1 Débit ventilatoire Externe maximal VEMS L Volume Expiratoire Maximal Seconde VES Ml Volume d’Ejection Systolique VI L.min-1 Débit Ventilatoire Inspiré VMV L.min-1 Ventilation Maximale Volontaire VN2 in L.min-1 Débit d’azote entrant dans le poumon VN2 out L.min-1 Débit d’azote sortant du poumon VO2 LO2.min-1 Débit d’oxygène consommé appelé communément Consommation d’O2 VO2MAX LO2.min-1 Débit maximal d’oxygène consommé ou Consommation maximale d’O2 VO2 pic L. Valeur de VO2 mesurée à l’exercice maximal VRI L. Volume de Réserve Inspiratoire VT L. Volume courant : «Tidal Volume » © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S113 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Introduction L’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) est un test diagnostique global qui intègre des grandeurs cardio-respiratoires et métaboliques et permet de mieux évaluer les pathologies chroniques, les thérapeutiques, et d’observer les modifications fonctionnelles associées aux symptômes persistants [1-4]. L’exercice est une situation de contrainte complexe qui met en jeu simultanément des adaptations musculaires, hémodynamiques, respiratoires et métaboliques [5]. Dans cette condition, l’analyse des réponses fonctionnelles est nécessairement intégrée, amenant le spécialiste à aborder la physiopathologie dans son ensemble, et non pas uniquement dans le domaine de sa propre spécialité. De plus, l’EFX est la seule exploration fonctionnelle intégrée qui permet de juger des relations entre les symptômes et les réponses fonctionnelles. Ainsi l’EFX réalisée par le pneumologue, est une investigation fondamentalement différente de l’épreuve d’effort cardiologique (EE) dont le but essentiel est la détection de l’ischémie coronarienne ou de troubles rythmiques. Dans un cas, il s’agit de réaliser un effort suffisamment violent (généralement un incrément de 30-50 watts toutes les trois minutes) pour démasquer une ischémie latente, dans l’autre, il s’agit d’un exercice dynamique progressif ou en état stable prolongé pour observer des adaptations fonctionnelles et les rapporter aux symptômes ressentis par le patient. La méthodologie de l’EFX ne doit donc pas être univoque face à des questions cliniques variées. La sophistication actuelle des appareils de mesure (ergo spiromètres), qui permet de mesurer dans le même temps les échanges gazeux pulmonaires, différents aspects de la réponse ventilatoire et l’électrocardiogramme 12 dérivations, ne doit pas occulter la nécessité d’une méthodologie adaptée à la question clinique et à la stratégie diagnostique. Pour N.L. Jones [2], l’exercice incrémental maximal sans détermination des gaz du sang correspond au premier stade de complexité de l’EFX, les deux suivants incluant en plus l’étude de l’hématose et enfin la mesure du débit cardia2S114 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) que par « rebreathing » de CO2. Dans ce document, il nous a paru nécessaire de discuter les indications et la méthode de l’EFX à puissance progressivement croissante, de l’EFX à puissance constante, moins utilisée mais plus adaptée à l’exploration de certaines questions cliniques, des spécificités de l’EFX de l’enfant, et du cas particulier de la recherche de l’asthme induit par l’exercice. Quelles que soient les modalités de l’EFX, une attention particulière doit être portée à l’évaluation des symptômes dans ces conditions standardisées afin de compléter le jugement clinique lorsqu’il s’agit de conclure au bénéfice ou à l’inefficacité d’une intervention thérapeutique. L’interprétation correcte des résultats est donc conditionnée par le respect rigoureux d’une méthodologie technique et clinique qui dépend de la question médicale et donc de l’indication. Le plan de ce texte suivra chronologiquement les étapes de la réalisation de l’EFX. Les auteurs ont souhaité développer le rationnel théorique de chaque aspect pratique dans le texte ou dans les annexes. Ce texte est donc une présentation pragmatique des questions quotidiennes liée à la pratique de l’EFX et ne constitue en aucune façon une description exhaustive de la méthodologie de l’exploration fonctionnelle. Le lecteur doit considérer cette argumentation comme la partie émergente de la connaissance théorique et de l’expérience clinique nécessaire pour la réalisation satisfaisante d’une EFX. Ce texte a aussi pour but de signifier aux cliniciens qui souhaitent évaluer rationnellement les symptômes et la physiopathologie de prendre la mesure des exigences scientifiques et cliniques liées à cette légitime ambition. Les auteurs espèrent que ce texte répondra aux questions des techniciens d’exploration fonctionnelle et aux cliniciens intéressés par la physiopathologie de l’exercice. Les indications [2, 6] L’EFX doit être précédée par une exploration fonctionnelle minimale de repos adaptée à la situation clinique comme l’ECG (ou échographie cardiaque), la spirométrie (éventuellement pléthysmographie, diffusion pulmonaire), et le dosage de l’hémoglobine. L’EFX a de nombreuses indications qui peuvent, d’un point de vue clinique, être classées en deux catégories : soit l’exploration diagnostique d’un symptôme, soit l’évaluation fonctionnelle d’une pathologie connue ou d’une situation clinique (tableau I). Les symptômes sont parfois isolés, mais ils peuvent aussi être associés à une pathologie prédominante ou à des pathologies intriquées. Lorsque le symptôme est isolé, il s’agit de déceler une pathologie non reconnue par les explorations de repos, ou de rapporter le symptôme à un comportement fonctionnel inadapté (Ex : Hyperventilation ou réponse cardio-vasculaire inappropriées). Parmi les symptômes explorés, la dyspnée représente dans notre expérience, environ 60 % des indications. L’intolérance à l’effort (myalgies, fatigue) représente environ 20 % des indications, les autres symptômes étant les oppressions thoraciques, l’inaptitude, ou des malaises divers. Tableau I. Indications de l’EFX. Commentaires dans le texte. Symptôme Évaluation Fonctionnelle Pathologie prédominante Pathologie prédominante Pathologies Intriquées • Cardiologie • Pneumologie • Rénale • Métabolique • Neuro-musculaire • Hémato-cancérologique • … Pathologie Intriquée Suivi Évolutif Facteur de Risque Pré-opératoire Aptitude Évaluation Thérapeutique Isolé • Dyspnée • Fatigue • Fatigabilité • Myalgies • Douleurs Thoraciques • Autres… Lorsqu’une pathologie (ou plusieurs) est connue, la question est de savoir si le symptôme (dyspnée par exemple) est compatible avec la (ou les) pathologie (s) identifiée (s) ; par exemple, évaluer le retentissement fonctionnel et le pronostic de l’insuffisance cardiaque, apprécier la gravité ou l’évolutivité d’une BPCO ou d’une fibrose interstitielle, d’une valvulopathie, ou d’une myopathie, etc. L’EFX est aussi indiquée pour juger d’une inaptitude, ou de la prédiction du risque opératoire d’une chirurgie de résection pulmonaire. Enfin elle est utile pour évaluer objectivement une thérapeutique médicamenteuse ou un programme de réadaptation. À titre indicatif, les pathologies explorées par un laboratoire de physiopathologie (ville de 500 000 habitants, 800 à 1 000 EFX par an) sont cardiologiques (30 %), broncho-pulmonaires (40 %), cancéro-hématologiques (15 %), musculaires (7 %), endocriniennes ou rénales (4 %), vasculaires (2 %) et autres (2 %). Contre-indications absolues et indications à risques (tableau II) Les contre-indications représentent des situations cliniques où le risque n’est pas maîtrisable et/ou l’EFX n’a pas d’intérêt. Les indications à risque regroupent des situations cliniques où l’EFX a un apport diagnostique validé mais où le risque de survenue d’événements indésirables graves existe. Dans ce cas, le rapport-bénéfice risque doit être soigneusement évalué. Les risques de l’EFX n’ont jamais été spécifiquement évalués contrairement aux risques liés à l’épreuve d’effort d’une population cardiologique. Dans l’étude récente du Veterans Affairs Health System l’analyse de 75 828 tests d’effort d’une population cardiologique retrouve 1,2 évènement pour 10 000 tests (infarctus du myocarde, tachycardie ventriculaire) sans aucun décès [7]. Une incidence de 2 décès pour 100 000 tests a été rapportée dans une population d’un million de sujets regroupant des sportifs et des patients pré© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S115 B. Aguilaniu et coll. sentant une maladie chronique. Dans cette cohorte, aucun décès n’a été dénombré chez les sujets sains et les sportifs qui développaient des puissances très élevées [8-10]. Comme attendus, la plupart des incidents recensés survenaient chez les patients cardiologiques. Au vue de la littérature (voir dans [6]) et de l’expérience des auteurs qui ont collectivement réalisé un minimum de 100 000 EFX correspondant aux indications du tableau I, sans aucun évènement grave, on peut considérer que l’EFX est un test qui ne présente pas de risque significatif lorsque la méthodologie et les contre indications énumérées ci dessous sont respectées (tableau II). Tableau II. Contre-indications absolues et indications à risques de l’EFX incrémentale. Contre-Indications Absolues Indications à Risques 1. Angor instable 1. Sténose connue du tronc coronaire 2. Infarctus du myocarde récent (< 5 jours) 2. Valvulopathie sténosante modérée 3. Rétrécissement aortique serré symptomatique 3. Tachyarythmie ou brady -arythmie non contrôlée par le traitement 4. Arythmies symptomatiques non contrôlées 4. BAV de haut degré 5. Endocardite, myocardite, péricardites aiguës 5. HTAP modérée à sévère 6. Embolie pulmonaire aigue 6. Insuffisance rénale chronique avec désordres électrolytiques et anémie Hb < 10 g.100 ml-1 7. Insuffisance cardiaque instable non contrôlée 8. Thrombose veineuse aigue des membres inférieurs 9. Suspicion de dissection aortique 10. Œdème pulmonaire 11. Asthme instable 12. Hypoxémie de repos avec SpO2< 85 % en air ambiant 13. Insuffisance respiratoire aigue 14. Toute affection non-cardiovasculaire risquant de compromettre la performance ou aggravée par l’exercice (ex : thyréotoxicose, infection aigue) 15. Incapacité mentale ou physique à réaliser l’examen * le test peut être alors réalisé sous oxygène Qualification du personnel [6] Une EFX doit toujours être réalisée sous la responsabilité et les directives d’un médecin, de préférence pneumologue ou cardiologue, formé aux gestes d’urgence cardio-respiratoire. 2S116 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 La répartition des tâches avec un assistant technicien en pneumologie (ATP) permet d’optimiser la réalisation de l’examen et sa fiabilité. Le médecin doit avoir une connaissance particulière en physiologie de l’exercice et être entraîné à l’interprétation des résultats de l’EFX en pathologie. Il doit aussi connaître les procédures de calibration, et les critères de qualité de toutes les mesures réalisées. Le rôle du médecin est de vérifier avant le début de l’examen l’indication et la capacité du patient à réaliser l’examen qui a été programmé. Il décide du protocole et assure les conditions de sécurité de l’épreuve. Si le médecin est aidé par un ATP, il doit rester à proximité immédiate de la salle d’examen pour intervenir rapidement et juger d’un événement clinique particulier. Sa présence à l’acmé de l’effort est indispensable pour détecter des éléments cliniques pertinents éventuels. L’assistant technique ou à défaut le médecin doit assurer les contrôles techniques indispensables avant chaque examen pour obtenir des mesures fiables. Il/Elle doit aussi conduire l’examen de façon très standardisée pour obtenir du sujet un effort réellement maximal et assurer la fiabilité et la reproductibilité des réponses fonctionnelles et psychométriques fortement influencées par l’environnement. La répartition des rôles entre médecin et ATP sera décidée en tenant compte du niveau d’habileté et de qualification pour les différentes tâches techniques de l’examen et en fonction du patient et de la pathologie à explorer. En France, la plupart des pneumologues libéraux ne font pas appel à une assistance technique pour réaliser les EFX ou les EFR. À l’inverse, les médecins hospitaliers délèguent généralement cette tâche à des personnels ayant acquis une compétence réelle mais informelle. Rappelons cependant que les délégations de compétences pour les actes médicaux d’explorations fonctionnelles ne concernent pas encore l’EFR ou l’EFX. Il serait souhaitable, compte tenu de l’évolution attendue de la démographie médicale et de la complexité croissante des aspects techniques des actes diagnostiques que cette situation évolue d’autant que les médecins eux-mêmes n’ont, le plus souvent, jamais reçu de formation technique spécifique à l’EFR et particulièrement à l’EFX. Pour pallier cette carence, les sociétés de Pneumologie et de Physiologie ont déposé en 2004 un projet de formation d’un métier d’Assistant Technique en Pneumologie (ATP). Malgré l’absence de réglementation, il existe néanmoins une formation pour la lecture de l’ECG d’effort réservée aux infirmières détachées à la réalisation des épreuves d’effort strictement cardiologiques (Université de Bordeaux et de Dijon), un cycle de formation sur la Physiologie de l’exercice & Interprétation Clinique (Hylab - Grenoble) et un Diplôme Inter Universitaire Exercice & Réhabilitation (Paris - Strasbourg Montpellier). Par contre, les recommandations internationales sur les compétences et les qualifications nécessaires pour réaliser et interpréter des EFX concernent distinctement l’assistant technique et le médecin responsable de l’examen. Ces recommandations sont régulièrement mises à jour et consultables sur le site de l’American College of Sport Medecine [8]. Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Le local Il doit être spacieux, correctement ventilé afin d’assurer un confort optimal au patient et une circulation correcte du personnel, et idéalement équipé d’une climatisation. Une toise et une balance pour le recueil des données anthropométriques sont indispensables. La température de la pièce doit se situer entre 18 et 22 °C tout au long de l’année. Un baromètre permettant la mesure de la pression atmosphérique est nécessaire. Un téléphone doit être disponible dans la salle pour alerter une équipe d’urgence en cas de problème. Un matériel de soins d’urgence doit être facilement accessible pour assurer les premiers gestes de réanimation. Ce chariot de premier secours, régulièrement contrôlé, doit comprendre : un système pour administrer une oxygénothérapie éventuellement avec un masque de ventilation, un matériel d’intubation adapté à l’âge de la population testée (cf. Chapitre enfant) avec une prise de vide pour aspiration et un ballonnet pour assurer une ventilation manuelle dans les meilleures conditions. Le défibrillateur cardiaque régulièrement testé, doit être sur place et la procédure d’entretien du chariot d’urgence régulièrement validée. La procédure de transfert du patient vers un service de réanimation du centre ou vers une structure mobile de réanimation en vue de rejoindre un établissement proche doit être écrite et disponible sur le lieu de la réalisation de l’EFX. L’EFX à puissance progressivement croissante La réalisation d’une EFX incrémentale comprend 5 phases : L’information et la participation du patient, la préparation du patient, l’étalonnage, l’exercice incrémental et la préparation des résultats. Information et participation du patient Consentement informé Le consentement signé certifie que le patient a été informé des objectifs de l’EFX, de son déroulement, des buts attendus et des risques potentiels de l’examen. Ce consentement est un préalable indispensable à la réalisation de l’épreuve (annexe 1). Participation du patient La mise en condition du patient doit être codifiée. Elle relève d’une méthodologie précise adaptée à chaque laboratoire. Fréquemment le clinicien est confronté à des réactions déclenchées par l’examen dont le patient est l’acteur principal. Si on considère ce test comme une mise en scène où s’exerce une contrainte pour juger d’une aptitude, on comprend que l’impact psychologique puisse être d’une autre nature que celui de l’électrocardiogramme d’effort où se juge un risque. Dans une perspective plus clinique que fonctionnaliste, il est nécessaire de souligner l’importance de la présentation de l’EFX car elle conditionne en grande partie la façon dont les résultats seront compris par le patient. Ceci justifie le plus souvent une consultation avant l’EFX pour préciser le déroulement, les buts attendus de l’examen et les conclusions éventuelles. La pratique confirme en effet qu’il s’agit bien d’un « petit drame » particulier et inhabituel car la consultation qui suit l’examen révèle parfois au médecin (et au patient) l’aspect névrotique de certains symptômes. Préparation du patient Le patient doit avoir une tenue adéquate à la réalisation de l’épreuve (chaussures, short ou pantalon), respecter un intervalle de 2 heures après le repas et ne pas avoir fumé avant l’examen. Anthropométrie Le patient sera mesuré et pesé et la mesure de VO2 sera exprimée en LO2.min-1 et en LO2.min-1.kg-1. Cette précaution permettra de confronter les résultats aux normes disponibles de la littérature et aussi d’interpréter dans le temps les variations de VO2 d’un sujet dont la masse corporelle aurait changé significativement. Installation du patient sur l’ergocycle Pour réaliser un exercice maximal, le patient doit être confortablement assis avec une hauteur de selle suffisante pour que l’extension maximale du membre inférieur en bas de course corresponde à une flexion du genou d’environ 15°. Le guidon doit être aussi réglé à une distance confortable, les cale-pieds doivent tenir correctement l’avant-pied. Installation du patient sur le tapis roulant On s’assurera que le patient est capable de réaliser une marche coordonnée sans soutien. La procédure d’arrêt rapide du déroulement du tapis doit être démontrée et assimilée. L’environnement doit être sécurisé notamment à l’arrière du tapis. Explication des échelles de symptômes Lors de l’épreuve, on demandera au patient de renseigner l’opérateur sur l’évolution de sa dyspnée et de la fatigue musculaire (Échelle de Borg ou Échelle visuelle analogique). La méthode choisie sera expliquée au patient, avant le début de l’exercice, en prenant le soin de réaliser un « étalonnage interne » de la perception du patient qui doit connaître la signification des bornes minimale et maximale de l’échelle. Pour l’échelle de Borg, le niveau 0 correspond à « aucun essoufflement », le niveau 10 à « l’essoufflement maximal jamais ressenti ». Il n’y a pas lieu de commenter un niveau intermédiaire, mais il faut montrer que certains chiffres ne sont pas accompagnés par des mots, et que le patient peut indiquer avec le doigt un niveau d’essoufflement entre deux chiffres ou entre deux mots. De nombreux travaux ont montré que la perception subjective de la dyspnée et de la fatigue musculaire ressenties au cours d’un test incrémental était quantifiable, reproductible, et sensible au changement sous l’effet d’une thérapeutique ou au contraire de l’aggravation de la maladie [11-14]. © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S117 B. Aguilaniu et coll. L’échelle de BORG (fig. 1) comporte 10 niveaux de perception subjective de l’intensité du symptôme (dyspnée ou fatigue) cotés de 0 à 10 (voir l’échelle). Le technicien demandera au patient, à intervalles réguliers tout au long de l’épreuve d’effort, d’indiquer avec le doigt « quelle est l’importance de votre essoufflement (de votre fatigue musculaire) ? » L’ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE (EVA) se présente sous la forme d’une réglette à deux faces orientées de gauche à droite sur laquelle se déplace un curseur. Une face recto est destinée au patient : À l’extrémité gauche est noté « pas de dyspnée ». À l’extrémité droite est noté « dyspnée maximale ». Une face verso est destinée au technicien pour mesurer l’intensité de la dyspnée graduée de 0 à 10. Le score d’EVA est visualisé par le trait du curseur que le patient a positionné. Une spirométrie complète avec mesure de la capacité vitale maximale (en général la CV lente) et des débits maximaux inspiratoires et expiratoires (courbe débit volume) seront réalisés avant le démarrage de l’épreuve. La méthode de prélèvement sanguin pour mesurer de façon répétée les GDS au cours de l’exercice doit être choisie par le médecin en fonction du patient exploré et des techniques disponibles. Un prélèvement sera réalisé systématiquement lors de l’exercice à la fin du palier d’échauffement, puis un second à l’exercice maximal. D’autres prélèvements intermédiaires sont souvent souhaitables en fonction de la situation clinique. Le prélèvement sera réalisé soit par des ponctions itératives de l’artère radiale, soit par prélèvements de sang capillaire au lobe de l’oreille, soit enfin après la mise en place d’ un cathéter artériel radial. La ponction artérielle est la technique de référence pour la gazométrie de repos. C’est la seule technique autorisée par la nomenclature récente (CCAM version 2). Cependant elle est difficile à répéter au cours de l’exercice avec un taux d’échec de la deuxième ponction de 17 % dans notre expérience [15]. Elle est irréalisable chez certains patients au capital artériel fragile ou inaccessible et quasiment impossible sur tapis roulant ou chez l’enfant. Enfin elle est parfois responsable de malaise vagal voire de perte de connaissance chez les sujets jeunes ou sensibles. Les prélèvements capillaires sont largement utilisés au cours de l’exercice malgré une sous -estimation quasi systématique de la valeur de PaO2 d’environ 4 mmHg. Cette sous-estimation est systématiquement inférieure à 5 mmHg pour des valeurs de PaO2 artérielles < 80-85 mmHg. Pour des valeurs de PaO2 élevées, l’erreur est variable, non prévisible et peut être supérieure à 10 mmHg. Néanmoins la répercussion de cette erreur sur le calcul du gradient alvéolo-artériel en oxygène et sur le calcul de VD/VT n’affecte pas significativement l’interprétation de la (a)normalité de l’espace mort ou de la diffusion pulmonaire de l’oxygène au cours de l’exercice [15, 16] Les valeurs capillaires de PaCO2 et de pH sont par contre strictement superposables aux valeurs obtenues par prélèvements artériels quelle que soit la valeur absolue des deux variables [15, 17]. ECG et pression artérielle de repos Étude de l’hématose au cours de l’exercice Un ECG est enregistré au repos, avant le démarrage de l’épreuve. La qualité de l’ECG en cours d’exercice doit être suffisante pour permettre de rejeter les artefacts liés aux mouvements et repérer les modifications de l’ECG rapportées dans le tableau VII. Un enregistrement continu multipistes (12 dérivations) est optimal pour le diagnostic d’une ischémie myocardique au cours de l’exercice car il permet un moyennage des complexes QRS avec une analyse automatique et un lissage du segment ST. Toutefois pour certaines épreuves d’exercice, notamment l’évaluation initiale d’une réhabilitation respiratoire chez un sujet porteur de BPCO sans point d’appel cardiologique, un enregistrement trois pistes est suffisant pour surveiller le rythme cardiaque et dépister une ischémie. La mesure répétée de la pression artérielle par méthode manuelle est habituellement plus fiable que la mesure automatique. La dégradation de l’hématose au cours de l’exercice n’est pas systématiquement détectée par la simple mesure des gaz du sang artériel. En effet, l’hyperventilation et l’augmentation de PAO2 peuvent conduire à une sous estimation d’un trouble diffusionnel et à ignorer ainsi une pathologie sur le versant ventilatoire, circulatoire ou interstitiel. Il faut donc nécessairement mesurer le gradient alvéolo-artériel en oxygène et son évolution jusqu’à l’exercice maximal. De même, la mesure répétée de l’espace mort peut permettre de détecter une atteinte vasculaire pulmonaire. Le calcul de P(Ai - a)O2 et de VD/VT implique de faire coïncider les valeurs de PaO2 et de PaCO2 avec les valeurs moyennées pendant le temps du prélèvement des grandeurs obtenues par l’ergospiromètrie (RER, PEmixCO2, VT) (cf. V. Détermination des grandeurs). Pour obtenir des valeurs fiables et reproductibles, il faut prélever le sang rapidement sans déclencher d’hyperventilation ou de modification du mode 0 Nulle 0,5 Très, très léger à peine perceptible 1 Très léger 2 léger 3 Modéré 4 Peu sévère 5 Sévère 6 7 Très sévère 8 9 Très très sévère (presque maximale) 10 Maximale Fig. 1. Échelle de Borg applicable pour la dyspnée ou la fatigue musculaire. Remarquez que la valeur 0 correspondant à l’absence de symptôme est située en haut de l’échelle. Spirométrie 2S118 Préparation pour la mesure répétée des gaz du sang (GDS) Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) ventilatoire. Dans ces conditions, la reproductibilité de P(Ai a)O2 et de VD/VT est respectivement inférieure à 3-4 mmHg et à 5 % [18]. La répétition des mesures permet aussi de s’affranchir d’une erreur de mesure ponctuelle et ainsi d’éviter une interprétation erronée. En pratique, il faut considérer que l’étude de l’hématose au cours de l’exercice est une procédure rigoureuse qui ne se résume pas à la simple mesure des gaz du sang. Cet aspect de l’EFX nécessite un entraînement spécifique pour obtenir des résultats interprétables. L’étude de l’hématose au cours de l’exercice doit donc être réservé à des questions diagnostiques qui justifient d’explorer au mieux la diffusion de l’oxygène au cours de l’exercice. Embout buccal ou masque facial Le recueil des gaz inspirés et expirés sera effectué au moyen d’un embout buccal ou d’un masque facial. L’embout buccal est parfois inconfortable, responsable de nausée et d’assèchement de la bouche. L’espace mort est de 50 à 100 ml selon les dispositifs. Le masque facial expose au risque d’une étanchéité imparfaite à l’origine de fuites, mais il doit être préférentiellement utilisé lorsque le réflexe nauséeux lié à l’embout buccal est incontrôlable. Par ailleurs il expose à un risque de ré-inspiration susceptible de modifier les fractions de gaz inspirées et particulièrement la FICO2. La bonne étanchéité doit être contrôlée avant le début de l’épreuve et tout au long de l’exercice. Les étalonnages La fiabilité des grandeurs mesurées au cours de l’exercice dépend des qualités (précision, reproductibilité) de l’ergomètre (ergocycle, tapis roulant) et de l’ergospiromètre (analyseur des gaz expirés, pneumotachographe). Les caractéristiques techniques des différents matériels ne seront pas développées dans cette section. Le lecteur pourra se référer aux différents constructeurs et aux revues récentes sur ce sujet [6, 19]. L’objectif de ce paragraphe est de décrire les phases d’étalonnage et les aspects techniques de la mesure des échanges gazeux, préalable incontournable à une analyse critique des grandeurs obtenues. Ergomètres Le cyclo-ergomètre est plus utilisé que le tapis roulant car il est adapté à un plus grand nombre de situations cliniques et permet d’obtenir des mesures fiables (annexe 2). Les mesures de VO2MAX réalisées sur tapis roulant sont généralement supérieures de 7 à 12 % à celles qui sont obtenues sur cyclo-ergomètre chez le sujet sain [20-22] et les patients cardiaques [23, 24] mais, cette différence est moins évidente chez les patients BPCO [25]. Tapis roulant La marche à plat ne fournit aucun travail mécanique car celui-ci dépend du déplacement de la masse contre la gravité (pente). Pour calculer un travail mécanique et une puissance de travail sur tapis, il faut donc effectuer un exercice avec une pente (marche ou course) [26]. La dépense énergétique d’un exercice sur tapis roulant, qui combine en général un déplacement à plat puis en pente, correspond alors à la somme de l’énergie néces- saire pour effectuer le travail mécanique et de l’énergie nécessaire pour le déplacement à plat. Le coût énergétique du déplacement à plat (appelé « économie ») dépend du rendement mécanique de l’exercice qui ne peut pas être mesuré. La valeur d’une économie de déplacement n’a de signification que pour la vitesse à laquelle elle a été déterminée. Le coût métabolique à plat est variable selon l’aptitude motrice du sujet, de l’âge (supérieur de 20 à 30 % chez l’enfant), et de la longueur de la foulée. Ce coût métabolique est approximativement de 1 METS par km.h-1 soit 3,5 ml d’O2.kg-1 et par kilomètreheure. Plusieurs protocoles sur tapis sont utilisés en clinique cardiologique et proposent une estimation de VO2 à partir de l’estimation du travail mécanique réalisé [27]. En pratique, l’étalonnage d’un tapis roulant se résume à contrôler différentes vitesses de déroulement ainsi que la pente. Chaque vitesse est mesurée (de préférence avec un sujet en mouvement sur le tapis) à l’aide d’un tachymètre (compteur de vitesse) posé sur la bande de roulement. Ces mesures sont comparées aux vitesses souhaitées, affichées sur le tableau de commande du tapis. Bicyclette ergométrique La puissance mécanique sur cyclo-ergomètre dépend de la résistance appliquée sur la roue (ou volant d’inertie), de son diamètre et de la fréquence de pédalage. Le travail réalisé sur un cyclo-ergomètre mécanique est égal au produit du développement du pédalier par la fréquence de pédalage et par la résistance appliquée. Le cyclo-ergomètre électromagnétique maintient la puissance souhaitée en modulant la résistance électromagnétique en fonction de la fréquence de pédalage. Quel que soit le type de cyclo-ergomètre, le travail mécanique est quantifiable (en Joules) et peut être directement comparé à la dépense énergétique. Le travail mécanique fourni par le cycloergomètre doit être contrôlé régulièrement en condition statique et si possible dynamique. Le principe du contrôle statique est de vérifier le capteur de force du frein à l’aide de masses connues. Les constructeurs ont généralement une fiche technique associée au cyclo-ergomètre permettant facilement d’accéder à cet étalonnage. Le contrôle dynamique mesure précisément les puissances développées (et donc le travail fourni). Réalisé sur un banc d’étalonnage (annexe 3), il permet de relever les caractéristiques complètes de la bicyclette ergométrique pour des puissances allant de 0 à 1 000 watts et des vitesses de pédalage de 10 à 130 t.min-1. Ce type d’étalonnage n’est pas réalisable en routine et doit être confié au constructeur ou à un service technique. Quel que soit le type de cyclo-ergomètre, les consignes de fréquence de pédalage proposées au sujet sont primordiales. Une fréquence de 60 ou 80 t.min-1 est imposée pour les cyclo-ergomètres mécaniques avec résistance de freinage sur le volant d’inertie (cyclo-ergomètre type Monark®). Pour les cyclo-ergomètres électromagnétiques, il est recommandé de rester entre 60 et 90 t.min-1. Deux spécificités concernent les populations extrêmes que nous sommes amenés à évaluer : 1) Même lors du pédalage « à vide » (0 watt affiché), la résistance du cyclo-ergomètre génère un travail mécanique qui peut représenter une proportion significative de la puissance maximale des sujets les plus gravement atteints [28, 29] © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S119 B. Aguilaniu et coll. De même, le travail mécanique interne lié à la mobilisation des membres inférieurs peut correspondre à un coût métabolique d’environ deux fois le métabolisme de repos. Ces coûts métaboliques (Inertie et travail interne) ne sont, par définition pas comptabilisés en termes de watts-sur l’affichage du cyclo-ergomètre [30]. 2) pour des raisons mécaniques, un cycliste de haut niveau avec une masse corporelle légère (60-65 kg) ne pourra développer une puissance élevée (supérieure à 400 watts) qu’au prix d’une fréquence de pédalage supérieure à 90-110 t.min-1. Dans ce cas, il ne faut pas imposer la fréquence de pédalage. L’ergospirométrie L’ergospirometrie permet de mesurer simultanément des débits de gaz et des fractions partielles en O2 et CO2. En pratique clinique, les ergospirométres mesurent ces signaux à chaque cycle respiratoire pour les moyenner ensuite sur une période déterminée (15 à 60 secondes). L’utilisation d’une chambre de mélange fournit des mesures plus proches de la méthode manuelle de référence utilisant les sacs de recueil des gaz expirés (Sac de Douglas) (Annexe 4). La difficulté technique de la mesure « cycle à cycle » est liée à la synchronisation des valeurs de débit et des valeurs de fractions partielles du gaz expiré (cf. infra Les ergospiromètres mesurent des volumes gazeux lors des phases expiratoires, et parfois également lors des phases inspiratoires). Les grandeurs physiques qui influencent les volumes des gaz doivent être mesurées tous les jours et dans la mesure du possible maintenues constantes, au moins pendant la durée du test. Ce sont la température ambiante, la pression barométrique et la saturation de l’air ambiant en vapeur d’eau (annexe 5 a, b, c, d). Il faut donc une pièce aérée avec une température stable au cours de l’année pour minimiser les variations des caractéristiques physiques de l’air de la salle. Pour respecter la mesure des gaz en condition STPD, il est impératif de présenter à l’analyseur un gaz déshydraté et donc de changer avant chaque test le tube « permapur® » qui assure le transport du gaz en absorbant la vapeur d’eau (cf. paragraphe Mesures et Calculs). Pneumotachographe Le pneumotachographe est un débitmètre qui mesure la vitesse instantanée des gaz respirés par le sujet à travers un conduit calibré. Il est important d’observer scrupuleusement le montage mécanique et la procédure d’étalonnage préconisée par le constructeur. Les capteurs usuels déterminent le débit du gaz en fonction d’une mesure de pression différentielle (Fleisch, Lilly, diaphragme, lamelle, Pitot, Venturi), du refroidissement d’un fil chaud (débitmètre de masse), d’une différence de temps de parcours des ultrasons ou d’une vitesse de rotation d’un anémomètre (annexe 6) [31-34]. Chez l’homme, la gamme de débit au cours de l’exercice se situe entre 0 et 15 L.s-1. L’utilisation d’un capteur unique nécessite une correction informatique de sa réponse. Cette procédure comporte deux phases : une correction du bruit de fond du capteur (offset), le plus souvent automatique (elle n’est pas nécessaire 2S120 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 pour les anémomètres) et une linéarisation des débits. À l’aide d’une seringue étalon de 2 ou 3 litres, le technicien ajuste la réponse du pneumotachographe au débit généré par la seringue. Il faut suivre la procédure préconisée par le constructeur, en générant une gamme de débits lents (0,15 à 0,3 L.s-1) et rapides (10 à 15 L.s-1). Étalonnage des analyseurs Pour étalonner un analyseur de gaz à réponse linéaire, deux mélanges gazeux étalons sont nécessaires. Ils permettent la construction d’une droite de référence à laquelle est confronté l’échantillon de gaz afin de déterminer précisément les concentrations en O2 et en CO2 du prélèvement analysé (annexe 7). Les concentrations de ces deux mélanges sont choisies judicieusement : elles se situent au niveau des concentrations maximale et minimum que l’on souhaite mesurer. Pour des examens réalisés en normoxie, l’air ambiant pur et sec est un gaz étalon de choix (20,93 % d’O2 et 0,03 % de CO2). Puisque l’air ambiant est pris comme gaz étalon, on comprend qu’il faut maintenir la pièce aérée afin de ne pas abaisser la FIO2 surtout lorsque plusieurs tests sont réalisés successivement. Le second mélange étalon est un gaz industriel composé de 16 % d’O2 et de 5 % de CO2 ce qui correspond aux concentrations expiratoires, une précision de 2 % est alors suffisante. Pour des examens réalisés en hyperoxie, le gaz étalon sera ajusté aux niveaux de FIO2 administrés. Permapur® Le gaz respiratoire contient de la vapeur d’eau dont la concentration varie en fonction de la phase du cycle respiratoire. Il est nécessaire de prendre en compte les effets de cette fluctuation lors de la mesure des concentrations de CO2 et d’O2. Pour cela, on utilise un tube Permapur® pour transporter les gaz expirés jusqu’aux analyseurs. Constitué de nafion, ce tube laisse diffuser la vapeur d’eau à travers sa paroi. L’équilibration des taux d’humidité des gaz qui l’entourent est instantanée et les gaz à la sortie du tube Permapur® ont le taux d’humidité de l’air ambiant. Ce tube très fragile doit être manipulé avec précaution. Il ne doit pas être pli é ni coudé, et doit être changé après chaque épreuve. Toute altération de ce tube (obstruction partielle) fausse la mesure des gaz par allongement du temps de transit du gaz et par une variation de la pression dans le circuit de l’analyseur. Dans ce cas, les mesures sont le plus souvent sous-estimées, l’erreur portant à la fois sur l’analyse de l’O2 et du CO2. Les erreurs de mesure de VO2 et VCO2 sont le plus souvent dues à des erreurs portant sur les fractions expirées des gaz. Le tableau III illustre l’ampleur de ces imprécisions sur le résultat final. Pour réaliser un étalonnage correct, les opérations suivantes seront scrupuleusement respectées. 1) Introduire tous les jours, dans l’ergospiromètre les données de pression barométrique, température ambiante et saturation en vapeur d’eau. Les modifier dans la journée en cas de forte variation climatique. 2) Avant chaque épreuve, changer le pneumotachographe et le tuyau Permapur®. Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Tableau III. Exemple de l’influence sur la mesure de VO2et VCO2 d’une erreur de 1 % ou 5 % sur la mesure de fractions de gaz. Simulations de calcul de VO2 et de VCO2 en fonction d’une sur ou sous estimation de 1 % et 5 % sur les fractions de gaz. Les valeurs exactes prises en références ont été obtenues à partir de mesures réelles VE = 32 L.STPD.min-1, FIO2 = 0,2093 et FICO2 = 0.03. Valeurs mesurées exactes Sur estimation FEO2 Sur estimation FECO2 Sous estimation FEO2 Sous estimation FECO2 FEO2 % FECO2 % VO2 L.min-1 Erreur sur VO2 (%) VCO2 L.min-1 Erreur sur VCO2 (%) 15,86 4,47 1,64 - 1,42 - 5% 16,65 4,47 1,32 19,6 1,42 0,0 1% 16,02 4,47 1,57 3,9 1,42 0,0 5% 15,86 4,69 1,62 1,1 1,49 -5,0 1% 15,86 4,51 1,64 0,2 1,44 -1,0 5% 15,07 4,47 1,96 -48,6 1,42 0,0 1% 15,70 4,47 1,70 -8,1 1,42 0,0 5% 15,86 4,25 1,66 -2,3 1,35 5,0 1% 15,86 4,43 1,64 -0,5 1,41 1,0 3) Étalonner le nouveau pneumotachographe à l’aide de la seringue étal on pour des débits faibles et élevés. 4) Étalonner les analyseurs à l’aide des gaz étalons avant tout nouvel examen. Étalonnage de l’ensemble du système de mesure (étalonnage interne) L’étalonnage des ergomètres et de l’ergospiromètre est indispensable. Une erreur dans la mesure peut être liée à un mauvais réglage de l’un ou l’autre appareil qui peut échapper au contrôle du technicien et du praticien. Deux procédures simples seront régulièrement réalisées pour repérer ce risque. Le sujet « étalon » Le coût énergétique d’un exercice à puissance fixe sous-maximale ne varie pas significativement chez un sujet sain dont le niveau d’activité physique est stable [35]. Dans ces conditions, ce sujet peut être utilisé comme « étalon » pour vérifier la stabilité de la chaîne de mesure (ergomètre et ergospiromètre). Idéalement, il faut réaliser la mesure de VO2 au cours de 2 à 3 paliers d’une durée minimale de 4 minutes. Sur bicyclette ergométrique, le coût métabolique d’une puissance de travail donnée étant sensiblement constant il est possible, à l’état stable, de calculer la consommation d’oxygène attendue [26]. Le calcul théorique de VO2 nécessite deux approximations. L’une concerne l’équivalent énergétique de l’oxygène (coefficient thermique) qui varie avec l’intensité de l’exercice. En pratique, la consommation d’un litre d’oxygène correspond à la production de 20,4 kJ au repos (QR ~ 0,82), et pour une intensité relative à 50 % de la puissance maximale (QR ~ 0,90), à environ 20,7 kJ [36]. L’autre approximation concerne le rendement mécanique qui correspond au rapport du travail mécanique effectué sur la dépense métabolique, tous deux étant bien sûr exprimés dans la même unité (en général le Joule). Le rendement mécanique global d’un sujet sain varie peu d’une valeur de 20 à 23 %. Dans les conditions décrites ci-dessus, le calcul de VO2 est donc le suivant (annexe 9) : • Pour une puissance mécanique imposée de 100 watts (1 watt = 1 Joule.sec-1), compte tenu d’un rendement mécanique estimé à ~ 20 % la puissance métabolique développée, est de ~ 500 watts. • Le travail fourni est alors de 500 x 60 = 30 000 Joules par minute (1 watt = 1 Joule.sec-1). • Le VO2 lié à ce travail est de 30 000 Joules/ 20,7 = 1 449 ml.min-1 soit un VO2 de 1,45 L.min auquel il faut ajouter la dépense métabolique de repos estimée à 3,5 mlO2.min-1.kg-1. • Ainsi pour un homme de 80 kg, le VO2 attendu pour une puissance mécanique de 100 watts soutenue pendant plusieurs minutes est d’environ 1,730 L.min-1. La valeur attendue de VO2 au cours d’un exercice en rampe est plus difficile à estimer compte tenu du décalage de la puissance métabolique par rapport à l’incrément régulier de la puissance mécanique. Ce décalage est variable selon l’efficacité du système de transport cardio-circulatoire et des voies métaboliques. Pour un incrément de 10-15 watt.min-1, on s’attend chez le sujet sain, à une pente de 10-11 ml O2.min.W-1. Ainsi pour une puissance de 100 watts, atteinte par des incréments réguliers chaque minute, le VO2 attendu sera de (11 x 100) + (3,5 x 80) soit 1 380 ml.min-1. Cahier de suivi des étalonnages Comme pour toute mesure physiologique, il est indispensable d’assurer un suivi des étalonnages. Le plus souvent, ces données sont conservées dans un fichier spécifique du programme de l’ordinateur. La dérive des capteurs peut néanmoins être très progressive, et seule la comparaison avec des valeurs antérieures permettra une analyse critique des mesures. Les analyseurs des gaz ont des durées de vies limitées et leurs dysfonctionnements ne sont initialement visibles qu’au niveau de la dérive des résultats. Enfin, certains ergospiromètres ajustent l’étalonnage sur les données d’étalonnages antérieurs. Il est donc indispensable d’accéder à ces données. © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S121 B. Aguilaniu et coll. Suivi de l’étalonnage interne Régulièrement il faut mesurer dans les mêmes conditions les principales grandeurs (VO2, VCO2, VE, FC) afin de détecter une dérive de l’ensemble de la chaîne de mesure. En pratique, on demande 3 fois par an à deux sujets de réaliser, dans les mêmes conditions, un exercice à puissance constante (50, 100, 150 ou 200 watts). Le coefficient de variation attendue pour ces grandeurs est respectivement de 6, 8, 7 et 4 % [2, 6]. Le suivi longitudinal sur un graphique de ces variables permet de s’assurer dans le temps de la fiabilité de la mesure (fig. 2). PUISSANCE CONSTANTE REPOS PUISSANCE CROISSANTE RÉCUPÉRATION Puissance (Watts) Lactatémie (mmol/L) 10 180 100% 144 80% 135 8 50% 90 30 17% 1 0 T0 Mesures discontinues P(Ai-a)0 3 16% 7 50% 10 80% 13 100% 15 Temps (mn) 2 P(a-Et)CO 2 Vd/vt pH Fig. 3. Fig. 2. L’enregistrement tous les 3 mois des principales grandeurs au cours d’un exercice en état stable (ici VO2 et FC à 50 et 100 watts, 5 minutes) permet de repérer une dérive de la mesure (ici baisse de VO2 à 100 watts). Pour harmoniser l’échelle, les valeurs de VO2 (L.min-1) et FC (batt.min-1) ont été respectivement multipliées et divisées par un facteur 10. L’exercice incrémental Description La figure 3 et le tableau VI illustre les différentes étapes conseillées pour la réalisation d’un exercice incrémental [4, 6, 37]. Après une période de repos, assis sur le cycloergomètre, le matériel de mesure de la ventilation et de la composition des gaz expirés en place, l’exercice débute par une phase d’échauffement (pédalage à vide ou faible puissance (20 watts par exemple) pendant 3 minutes. Puis la puissance de travail est augmentée progressivement, par palier de puissance constante, afin d’atteindre une durée totale d’exercice inférieure à 15 minutes. L’incrément de la puissance peut varier de 5 à 30 watts par minute, selon l’aptitude du patient. Chez des patients atteint de BPCO modérée à sévère, on choisit généralement des paliers de 10 watts.min-1, mais il a récemment été montré que d’autres puissances d’incrément ne modifiaient pas le résultat de VOpic, FCmax ou VEmax [21]. Un protocole de rampe peut être utilisé au lieu d’une augmentation par palier, avec une augmentation similaire 2S122 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Schéma du déroulement d’une EFX incrémentale [1]. Après une charge de trois minutes en état stable (ici 30 W), un incrément de charge constante (ici 15 W) est imposé à intervalles constants (ici toute les minutes). Les échanges gazeux et l’électrocardiogramme sont enregistrés en continu du repos jusqu’au maximum de l’exercice, et en récupération (6 minutes). Les prélèvements artérialisés (lactatémie, PaO2, PaCO2, pH, SaO2) sont réalisés en fin d’état stable, au maximum de l’exercice, et éventuellement pendant l’incrément et en récupération. (Watts.min-1) mais progressive appliquée toutes les 1 ou 2 secondes Les 2 types de protocole permettent des mesures similaires de VO2, VCO2 ou VE, mais la puissance maximale tolérée est supérieure d’environ 5 % avec un incrément en rampe [38, 39]. L’enregistrement des grandeurs cardiorespiratoires doit être poursuivi après la fin de l’exercice. La récupération comprend une phase active de 3 minutes de pédalage à vide (ou à faible puissance selon la puissance maximale atteinte) suivie d’une phase passive d’au moins 5 minutes jusqu’au retour des grandeurs circulatoires aux valeurs mesurées pendant la période d’échauffement (FC et PA). Sur tapis roulant, le déroulement du test est comparable. L’augmentation de la puissance de travail est obtenue en augmentant la vitesse, la pente ou les deux. La littérature cardiologique nord-américaine propose différents protocoles d’exercice validés (Bruce, Balke, Naughton, etc.) pour l’éléctrocardiogramme d’effort (annexe 8). Ces protocoles sont souvent repris dans les programmations des ergospiromètres. Le protocole de Balke est le plus adapté aux objectifs de l’EFX compte tenu de sa simplicité: la vitesse est maintenue constante (environ 5 km.h-1) et seule la pente est augmentée de 1 à 2 % toutes les minutes [27, 40, 41]. Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Critères de maximalité (tableau IV) Quel que soit l’ergomètre, le patient est encouragé à poursuivre l’exercice jusqu’à la tolérance clinique maximale dans le but d’atteindre une ou plusieurs limites physiologiques [4, 8, 42] Ainsi, on distingue des critères de maximalité cliniques et fonctionnels [1]. Les limites fonctionnelles correspondent aux valeurs maximales de la FC et de la ventilation externe estimées à partir des valeurs maximales théoriques de la fréquence cardiaque (FMT = 210 - 0,65 âge) et de la capacité ventilatoire maximale volontaire (VMV = VEMS x 40). Chez l’athlète, l’absence d’augmentation de VO2 (∆VO2 < 150 ml.min-1) alors que la puissance mécanique imposée augmente de 2 paliers est un critère fiable. Chez les patients, le RER et la lactatémie maximale dépassant respectivement 1,15 et 8 mmol.L-1 sont utilisés par certains investigateurs pour juger de la maximalité de l’effort qui vient d’être réalisé. Néanmoins compte tenu de la variabilité importante des valeurs maximales sus-citées, on ne tiendra pas compte au cours de l’examen de ces grandeurs pour décider de l’arrêt de l’exercice. Seule la tolérance clinique compte. Les critères cliniques regroupent les symptômes d’intolérance à l’effort (dyspnée et fatigue musculaire) cotés par le sujet grâce aux échelles visuelles. Ainsi un patient peut indiquer une tolérance médiocre de l’effort en cotant les symptômes au-delà de 8 sur l’échelle de Borg alors qu’aucune limite physiologique n’est effectivement atteinte. Parfois, la diminution de la fréquence de pédalage (en dessous de 45 cycles par minute) en dépit des encouragements est un bon indice de l’incapacité du patient à soutenir la puissance mécanique imposée. À l’inverse, l’arrêt de l’exercice peut survenir brutalement chez certains sujets sédentaires, alors que les réponses cardiaques et respiratoires sont encore sous maximales. Cette situation peut révéler un manque de motivation mais aussi la crainte du sujet de ressentir les sensations liées à l’exercice intense. Généralement les patients interrompent l’exercice en raison de la dyspnée ou de la fatigue musculaire cotées « très sévère » ou 7 sur l’échelle de Borg [11, 12]. Comme dit précédemment, l’investigateur doit conduire l’examen jusqu’à la tolérance maximale en évaluant à intervalles réguliers les symptômes du sujet en dépassant éventuellement les critères théoriques de maximalité physiologiques. Parallèlement, il doit surveiller attentivement la survenue des critères cliniques d’arrêt résumés dans le tableau V [6]. Au moindre doute, le test doit être interrompu. Le médecin seul peut justifier la poursuite du test en présence de certains critères lorsqu’il juge que le sujet ne s’expose à aucun risque significatif et que la poursuite de l’exercice peut contribuer à préciser un diagnostic (tableau VI). Les mesures continues La ventilation externe (VE) est obtenue à partir de la moyenne des débits ventilatoires instantanés. Au cours de l’exercice incrémental en rampe, l’augmentation de VE est initialement linéaire et parallèle à celle de VO2 (hyperpnée) puis s’accroît plus rapidement que VO2 (hyperventilation) déterminant une transition appelée seuil ventilatoire ou parfois SV1. Les facteurs de régulation de l’hyperpnée et de l’hyperventilation sont nombreux, mais le contrôle de ces ajustements n’est pas clairement défini. Pour cette raison, la physiopathologie de l’hyperventilation au cours des maladies respiratoires, cardiaques ou métaboliques, est le plus souvent hypothétique et ne repose que sur la mise en évidence (ou la corrélation avec) des facteurs susceptibles d’influencer la réponse ventilatoire. Pour décrire cette cinétique et apprécier Tableau V. Critères d’arrêt d’une EFX incrémentale. Symptômes ou constatations cliniques Tableau IV. Critères de maximalité d’une EFX incrémentale. Mesures 1. Douleur thoracique évocatrice d’angor 1. Ischémie myocardique sur l’ECG 2. Pâleur soudaine 2. Extrasystoles ventriculaires menaçantes fréquentes et polymorphes I. Plateau de VO2 malgré 2 incréments de la puissance (sur 2 minutes habituellement) II. Fréquence Cardiaque Maximale Théorique (FMT) atteinte (± 5 %) 3. Perte de coordination 3. Bloc Auriculo-Ventriculaire du 2ème ou 3ème degré III. Puissance maximale théorique atteinte 4. Confusion mentale 4. Baisse de PA > 20 mm Hg alors que la puissance augmente IV. Limitation ventilatoire (ou VEmax mesurée proche dépassant la valeur de VEmax théorique) 5. Signes d’insuffisance respiratoire aiguë 5. PAS > 250 mm Hg PAD > 120-130 mm Hg V. pH < 7,25-7,30 RER > 1,15 6. Signes de bas débit périphérique 6. Désaturation en O2 sévère (pâleur, froideur des extrémités, avec SpO2 < 80 % confusion, cyanose) accompagnée de signes cliniques Intolérance clinique du patient 7. Demande insistante et pressante du patient VI. VII. *à utiliser avec prudence compte tenu du manque de fiabilité des normes et uniquement chez un sujet sédentaire non entraîné *si la réponse ventilatoire augmente harmonieusement et n’est pas anarchique *score de 9 ou 10 sur échelle de Borg 7. Surveillance insatisfaisante de l’ECG © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S123 B. Aguilaniu et coll. Tableau VI. Liste de vérification des étapes préalables à l’EFX incrémentale (correspondant aux Phases I et II du texte). Le patient 1. Vérifier l’indication de l’EFX 2. Vérifier l’absence de contre-indication (interrogatoire, examen clinique) 3. Informer sur le déroulement de l’épreuve et les buts attendus 4. Recueillir le consentement informé signé 5. Vérifier que la tenue soit adaptée à la réalisation de l’exercice 6. Contrôler les mesures anthropométriques (poids, taille) 7. Déterminer le protocole de l’épreuve (interrogatoire sur le niveau d’activité physique) 8. Saisie informatique des informations sur le patient Préparation technique 9. Préparer le système de mesure (changement de Permapur, embout, masque) 10. Calibrer les volumes et les débits ventilatoires 11. Calibrer les analyseurs de gaz 12 Régler la hauteur de selle et du guidon, la position des cale-pieds 13. Préparer le lieu de prélèvement sanguin : appliquer une pommade chauffante au niveau du lobe de l’oreille, et mettre une compresse protectrice pour un prélèvement capillaire. ® appliquer (1 heure avant) le timbre anesthésique (Emla ) pour une ponction artérielle particulièrement chez l’enfant. 14. Vérifier la qualité et cohérence des signaux physiologiques 15. Placer l’oxymètre de pouls (doigt ou oreille) en vérifiant la qualité du signal 16. Préparer le thorax pour la mise en place soigneuse des électrodes de l’ECG (rasage) 17. Expliquer l’échelle de dyspnée et de fatigue des membres inférieurs 18. Vérifier la tolérance de l’embout buccal et du pince nez ou l’adaptation du masque facial. 19. Vérifier les signaux ventilatoires (phase inspiratoire/expiratoire) 20. Vérifier les signaux des analyseurs de gaz 21. Détecter les fuites Les mesures basales 22. Réaliser une spiromètrie de repos (courbe débit volume maximale) 23. Prélever un échantillon sanguin au repos pour la détermination des gaz du sang (ponction artérielle ou capillaire) 24. Enregistrer un ECG 12 pistes de référence au repos 25. Vérifier la pression artérielle de repos 26. Enregistrer les échanges gazeux (VO2 REPOS) pendant 3 minutes (optionnel) patient calme et relâxé Démarrage de l’Exercice (3 minutes à puissance constante) : 27. Donner les consignes de pédalage 28. Rassurer le patient 29. Vérifier (à nouveau) la cohérence des signaux avant le démarrage de l’incrément Dernières 30 secondes de l’état stable (avant l’incrément) 30. Poser la question des symptômes (Borg Dyspnée – Borg Fatigue) 31. Mesure de PA 32. Enregistrement ECG 33. Rassurer le patient 34. Prélever, à la fin du palier, un échantillon sanguin pour la détermination des gaz du sang (ponction artérielle ou capillaire) 35. Encourager et annoncer le démarrage progressif de l’incrément 2S124 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 l’importance relative de l’hyperventilation, on utilise des indices appelés « Équivalent respiratoire » qui expriment le ratio de la ventilation externe avec soit le VO2 (VE/VO2) soit le VCO2 (VE/VCO2). Les équivalents respiratoires Ils diminuent au début de l’exercice pour atteindre une valeur minimale d’environ 25 traduisant une amélioration de l’homogénéité ventilation-perfusion. Ensuite, on observe généralement une augmentation de VE/VO2 alors que VE/ VCO2 n’augmente pas au moment du seuil ventilatoire (SV1). Le rapport VE/VCO2 augmente secondairement pour atteindre des valeurs maximales de 35 à 40 au pic de l’exercice. Lorsque l’exercice est de longue durée (athlète) ou lorsque l’hyperpnée et l’hyperventilation sont nettement majorées, on peut observer un second décrochage plus marqué de VE par rapport à VCO2 que certains auteurs qualifient de « second seuil » (SV2) et dont la signification physiologique a été récemment revue [43]. En pathologie, plusieurs perturbations peuvent modifier le rapport de ces ajustements au cours de l’exercice incrémental et certains profils sont parfois considérés comme caractéristiques d’un mécanisme physiopathologique et -ou d’un désordre spécifique (HTAP, …). Fractions inspirées et expirées en O2 et CO2 Permettant les calculs de VO2 et de VCO2. Au repos la FEO2 ~ 0,16 et la FECO2 ~ 0,04. Ces valeurs diminuent et augmentent respectivement d’environ 0,05 jusqu’au SV1, en raison de l’augmentation de la ventilation alvéolaire et d e la réduction du rapport VD/ VT. Au delà du SV1, l’hyperventilation a pour conséquence que le gaz expiré ressemble de plus en plus à l’air inspiré : la FEO2 augmente et la FECO2 diminue. À la Pmax et au VO2MAX, la FEO2 peut atteindre, selon l’importance de l’hyperventilation, 0,170 ou 0,175, alors que la FECO2 revient vers les valeurs de repos ou un peu au-dessous. L’électrocardiogramme Avec 12 dérivations permet la surveillance du rythme cardiaque et la mise en évidence de troubles de la repolarisation [44, 45]. Les modifications pathologiques de l’électrocardiogramme au cours de l’exercice sont détaillées dans le tableau VII. Les mesures séquentielles D’autres grandeurs physiologiques et psychométriques sont mesurées de façon séquentielle au cours de l’épreuve. L’intensité des symptômes (dyspnée et fatigue musculaire) Elle est évaluée par une échelle de Borg ou une échelle visuelle analogique de 10 cm (cf. ci-dessus) au repos et à la fin de la période d’échauffement et au minimum au pic de l’exercice. Idéalement, la question des symptômes est posée à la fin de chaque palier d’exercice pour détecter avec précision le seuil de dyspnée [46, 47]. La surveillance de la saturation en O2 Par oxymétrie de pouls, elle est continue, non invasive, et présente une précision de ± 2 % par rapport à la mesure sanglante de SaO2. Il faut néanmoins connaître quelques cir- Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Tableau VII. Modifications électrocardiographiques pouvant être détectées au cours de l’exercice. Ischémie Trouble du rythme TPSV (Fibrillation auriculaire paroxystique ou tachycardie jonctionnelle) Extrasystolie ventriculaire (polymorphisme, augmentation du nombre avec l’exercice) Sous décalage du segment ST horizontal > 1 mm, ascendant > 1.5 mm dans au moins 2 dérivations successives (V4 à V6 particulièrement) Bigéminisme soutenu (30 s), TV (> 3 éléments) BAV, apparition bloc de branche gauche Bradycardie/pause post-effort Inadaptation chronotrope (FCmax < 70 % FMT avec des critères métaboliques de maximalité) en l’absence de drogues bradycardisantes constances où la précision des mesures est prise en défaut [48-50]. Quand SpO2 diminue en dessous de 85 %, l’inexactitude est systématique et la variation de SpO2 n’exprime qu’une tendance. En cas de mouvements importants (à la course par exemple) ou de vasoconstriction des extrémités, le signal pulsé est trop faible pour permettre une détermination de SpO2. Enfin, la présence d’un taux élevé de carboxyhémoglobine surestimera la véritable valeur de SaO2. La mesure de la saturation en O2 sera de toute façon peu sensible pour détecter une altération et-ou une variation de l’hématose lorsque la valeur de PaO2 est supérieure à 60-70 mm Hg. Dans le doute ou lorsqu’une variation de SpO2 ≥ 5 % est détectée, une mesure des gaz du sang s’impose. Une mesure directe des gaz du sang est donc souvent nécessaire L’obtention de mesures au repos (et/ou à l’échauffement), au niveau du seuil ventilatoire et au pic de l’exercice représente la stratégie qui permet une interprétation correcte de l’évolution de l’hématose. En particulier, il est impératif de réaliser le dernier prélèvement au cours des dernières secondes de l’exercice car la resaturation et le changement de la réponse ventilatoire sont immédiats après l’arrêt de l’effort. Le prélèvement peut être réalisé selon les 3 stratégies décrites ci-dessus (ponctions artérielles radiales répétées, cathéter artériel radial, prélèvements de sang capillaire artérialisé). Les variations de la pression artérielle Elles sont habituellement mesurées par la méthode auscultatoire au cours d’une épreuve d’effort cardiologique [44]. Les recommandations cardiologiques préconisent une mesure au repos, à la fin de chaque palier et en récupération jusqu’au retour aux valeurs de repos [45]. Dans un contexte pneumologique où l’incrément de puissance est plus faible, un contrôle de la pression artérielle à l’échauffement puis toutes les 2 minutes lors de l’exercice à puissance croissante est suffisant. L’arrêt de l’exercice est ordonné en cas de chute de la PA ou lorsque la PA est excessive (> 250/120 mm Hg) notamment en cas de symptôme d’intolérance (céphalée, vertiges). Une mesure de la lactatémie Réalisée à l’exercice maximal ou à la 3e minute de récupération permet d’apprécier l’équilibre entre la production du lactate (stimulation de la glycolyse) et sa réutilisation au cours de l’exercice musculaire. Les échantillons sanguins sont obtenus soit à partir d’un prélèvement veineux, ou le plus souvent à partir d’un prélèvement capillaire artérialisé (doigt ou oreille) ou artériel. Pour une intensité d’exercice donnée, la valeur de lactatémie mesurée sur sang artériel ou artérialisé est supérieure à celle mesurée sur sang capillaire ou veineux [51]. La signification physiologique est discutée mais dans le contexte de l’EFX incrémentale une valeur supérieure à 8 mmol.L-1 est un argument biologique indépendant pour juger d’une sollicitation musculaire importante d’autant plus que le sujet est âgé. Des mesures répétées à chaque palier sont souvent réalisées en médecine du sport pour tracer la cinétique d’accumulation du lactate. L’intérêt de cette procédure en pratique clinique n’est pas établi [52, 53]. La mesure répétée de la capacité inspiratoire Elle permet de situer plusieurs courbes débit-volume d’exercice par rapport à la courbe débit volume maximal réalisé au repos et ainsi d’analyser les contraintes ventilatoires inspiratoires et expiratoires. L’analyse des contraintes ventilatoires étant préférentiellement réalisée au cours d’un exercice en état stable, se reporter au paragraphe B pour une description plus détaillée. Détermination des grandeurs L’ergospiromètre mesure en continue le volume de gaz expiré par le sujet (ventilation pulmonaire expirée ou VE (L.min-1) en condition BTPS : BTPS pour Body Temperature and Pressure Saturated) et sa composition, c’est-à-dire la fraction (en %) d’oxygène et de gaz carbonique que les gaz expirés contiennent (FEO et FECO2). Il mesure aussi la fréquence respiratoire (FR, en respiration/min) et la pression barométrique (PB, en mm Hg. L’ensemble de ces mesures sont soumises à des fluctuations d’ordre physiologiques et métrologiques. Le logiciel de l’ergospiromètre effectue alors un moyennage de ces variables pour présenter à l’investigateur des grandeurs mesurées exploitables. À partir de ces cinq grandeurs moyennées (FEO2, FECO2, VE, FR), et d’autres mesurées de façon discontinue (PB, PaO2, PaCO2, pH, de nombreux calculs permettent de présenter de nouvelles variables qui permettront de suivre l’évolution des grandeurs physiologiques nécessaire pour réaliser une analyse fonctionnelle intégrée. L’investigateur doit connaître les causes d’erreurs possibles qui affectent les mesures elles-mêmes et le moyennage. Il doit aussi comprendre les calculs qui aboutissent aux grandeurs physiologiques du chapitre « Présentation des Résultats ». L’intérêt de ce chapitre est de revoir à travers ces calculs la signification physiologique des variables utilisées en clinique et de © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S125 B. Aguilaniu et coll. mettre en évidence le risque lié à la multiplication des erreurs affectées aux mesures originelles. Enfin, ce chapitre exposera brièvement les principes de moyennage des valeurs à l’origine aussi parfois de valeurs erronées. Mesures et calculs L’ensemble des calculs est effectué sur cinq variables mesurées (FEO2, FECO2, VE, FR, PB) (tableau VIII). Ces calculs sont les suivants [pour ces calculs voir par exemple [54-57]]. Volume courant, VE et conversion BTPS en /STPD Le volume courant VT, en L(BTPS)) est : VE (1) FR Pour le calcul du VO2 et du VCO2, le VE est d’abord rapporté en conditions standards (0 °C ou 273 K, 760 mmHg, gaz sec : conditions STPD pour Standard Temperature and Pressure, Dry) en utilisant l’équation de Boyle et l’équation de Charles qui décrivent les variations de volume d’un gaz (V) en fonction de sa pression (P) et de sa température (T, en kelvin), respectivement, et en sachant qu’à 37 °C, la pression de vapeur d’eau (PH2O), à saturation, est de 47 mmHg : VT = Boyle : (P1 - PH2O1) x V1 = (P2 - PH2O2) x V2 (2) Si P1, V1 et PH2O1 sont respectivement, la pression barométrique ambiante (PB), le volume BTPS et la PH2O à 37 °C, soit 47 mmHg : (PB - 47) x VEBTPS = 760 x VESTPD V V Charles : 1 = 2 T1 T2 Tableau VIII. Les grandeurs mesurées permettent de calculer d’autres grandeurs à l’aide des formules détaillées dans le chapitre « mesures et calculs ». D’autres grandeurs peuvent être estimées à partir des grandeurs mesurées ou calculées en admettant certaines estimations ou hypothèses physiologiques [2, 58]. Grandeurs Mesurées Grandeurs Estimées VE VO2 Qc VT VCO2 VES FR VE/VO2 VE/VCO2 ∆(a - v)O2 FC 2S126 Grandeurs Calculées RER QR FEO2 PETO2 PAO2 FIO2 PETCO2 PaCO2 FECO2 PAiO2 FETCO2 P(Ai - a)O2 FEMixCO2 PEMixCO2 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Vd/Vt VE STPD VE BTPS Ou = 273 + 37 273 Par conséquent, en combinant les deux équations : VE BTPS x ( P B – 47 ) VE STPD x760 = (3) 310 273 Et : 273 ( P B – 47 ) (4) VESTPD = VEBTPSx x 310 760 ( P B – 47 ) 273 ( P B – 47 ) Le facteur x soit , ne dépend 310 760 863 que de la PB. C’est le facteur de conversion BTPS/STPD (F). Généralement ce facteur est fourni par le logiciel. Si on ne veut pas le calculer, il existe des tables (annexe 5 b) qui le fournissent pour diverses valeurs de PB, et des tables qui indiquent la PB moyenne à diverses altitudes (annexe 5 d). Ainsi, par exemple, le VE STPD d’un sujet qui se trouve à 3200 m d’altitude et dont le VE BTPS est de 84 L/min est de : Altitude :3200 m Pression ambiante :513 mmHg Facteur F :0,540 VE STPD = VE BTPS x F = 84 x 0,540 = 45,4 L (STPD)/min VO2 et VCO2 La consommation d’O2 (VO2) et la production de CO2 (VCO2), en L.min-1 STPD sont calculées à partir du VE STPD et de FEO2 et FECO2 par différence entre le volume total d’O2 et de CO2 qui entrent (VO2 in et VCO2 in) et le volume total d’O2 et de CO2 qui sortent (VO2 out et VCO2 out) des poumons en une minute : VO2 in = VI L (STPD).min-1 x FIO2 (5) (6) VCO2 in = VI L (STPD).min-1 x FICO2 (7) VO2 out = VE L (STPD).min-1 x FEO2 (8) VCO2 out = VE L (STPD).min-1 x FECO2 Dans ces équations, on reconnaît le VE, la FEO2 et la FECO2 qui ont été mesurés par l’ergospiromètre, la FIO2 et la FICO2, qui sont les fractions d’O2 et de CO2 dans le gaz inspiré (si le gaz est de l’air, FIO2 = 0,2093 et FICO2 = 0,0003), et le VI qui est la ventilation pulmonaire inspiratoire, en L.min-1. Bien entendu : VO2 = VO2 in - VO2 out = [VI (STPD) x FIO2] (9) - [VE (STPD) x FEO2] VCO2 = VCO2 out - VCO2 in = [VE (STPD)x FECO2] (10) - [VI (STPD) x FICO2] Le VI n’est en général pas mesuré. Il n’est pas égal au VE car, le plus souvent, le VO2 est différent du VCO2. On estime donc le VI par la correction de Haldane, qui n’est pas parfaite, mais suffisante. Elle repose sur le fait que le volume d’azote (N2) qui entre dans les poumons (VN2 in = VI x FIN2) est à peu près égal à celui qui en sort (VN2 out = VE x FEN2) : Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) VI x FIN2 ~ VE x FEN2 d’où VExFEN VI = 2 FIN 2 (11) Quant à FIN2, il vaut dans l’air : FIN2 = 1 - FIO2 - FICO2 = 1 - 0,2093 - 0,0003 = 0,7904 (12) (13) alors que FEN2 = 1 - FEO2 - FECO2 En réorganisant les équations ci-dessus, on obtient les relations qui permettent de calculer le VO2 et le VCO2 (en L (STPD).min-1 en fonction de VE, et des fractions d’O2 et de CO2 des gaz inspiré et expiré : VE x FEN (14) VO2 = {[ 2 ] x FIO2} - VE x FEO2 FIN 2 VE x FEN VCO2 = (VE x FECO2) - {[ 2 ] x FICO2} (15) FIN 2 Deux autres termes concernent également le VO2 : VO2MAX : Classiquement, la consommation maximale d’oxygène correspond à un plafonnement du débit maximal d’oxygène mesuré (VO2), le VO2 malgré l’augmentation de la puissance. Le plus souvent on parlera de plateau devant une augmentation de moins de 100 à 150 ml de VO2 en fin d’effort entre deux paliers [21, 42]. VO2 pic : C’est la plus grande valeur de VO2 mesurée lors d’une épreuve d’effort sans qu’un plateau soit observé. Il ne s’agit pas du VO2 mesuré sur un cycle respiratoire mais d’une valeur moyennée sur 15 à 30 secondes [21]. Le quotient d’échanges gazeux respiratoires à la bouche est calculé à partir du VO2 et du VCO2 (RER pour respiratory exchange ratio, qui n’a pas d’unité) : RER = Le VCO 2 (16) VO 2 quotient respiratoire (QR) est le rapport VCO 2 dans les tissus. Sur de longues périodes de temps, le VO 2 VO2 et le VCO2, respectivement, dans les tissus et à la bouche sont égaux. Le QR dans les tissus est donc égal au RER à la bouche, et le RER peut être considéré comme étant le QR. Le RER peut-être alors utilisé pour effectuer des calculs de calorimétrie indirecte respiratoire et estimer les quantités de glucides et de lipides oxydées, en corrigeant pour l’oxydation des protéines, calculée à partir de l’excrétion d’urée, ou en négligeant l’oxydation des protéines [59-61]. En effet, lorsque seul du glucose est oxydé, le QR et donc le RER sont de 1,0 ; lorsque seuls des lipides sont oxydés, ils sont de 0,7. En dehors de la situation exceptionnelle où du glucose est converti en lipides (lipogénèse de novo), dans les tissus le QR varie entre ces deux extrêmes, et il existe des équations ou des tables indiquant pour un QR (non protéique) donné, estimé égal au RER, le pourcentage d’énergie fourni par l’oxydation du glucose et des lipides ainsi que l’équivalent énergétique de l’O2 (c’est-à-dire la quantité d’énergie libérée lorsqu’un litre d’O2 est consommé, qui est aussi appelé parfois le coefficient thermique de l’O2) [61]. Le QR augmente avec la puissance du travail, indiquant une contribution de plus en plus forte de l’oxydation du glucose à la fourniture de l’énergie. Bien entendu il existe un QR pour lequel 50 % de l’énergie est fournie par l’oxydation du glucose et 50 % par celle des lipides. Ce QR vaut un peu moins de 0,85 et certains auteurs accordent un intérêt particulier à la puissance à laquelle il survient. C’est le concept du croisement ou cross-over [62]. Au repos, dans des conditions très stables, et lors d’exercices prolongés, le RER est égal au QR. Par contre, sur de courtes périodes de temps, l’hyperventilation et le dégazage du pool de bicarbonate peuvent augmenter le RER au-dessus du QR et même au dessus de 1,0. On peut observer cela au repos. On l’observe aussi au cours d’une épreuve d’effort au-dessus du seuil ventilatoire [43]. Équivalents ventilatoires de l’O2 et du CO2 Les équivalents ventilatoires de l’O2 et du CO2 sont calculés à partir du VE et du VO2 et du VCO2 : Équivalent ventilatoire de l’O2 = VE VCO 2 (17) VE (18) VCO 2 Ces rapports sont des indices de l’efficacité ventilatoire, puisqu’ils indiquent combien de volume de gaz il faut ventiler pour consommer 1 litre d’O2 ou produire un litre de CO2 à L BTPS la bouche. Notez que ces rapports s’expriment en L STPD mais sont, en général, rapportés sans unité. Équivalent ventilatoire du CO2 = Ventilation alvéolaire Les calculs ci-dessus décrivent les échanges gazeux à la bouche. Les calculs suivants décrivent les échanges gazeux alvéolaires. Ils reposent sur quatre équations, qui sont l’équation de la ventilation alvéolaire, l’équation de Bohr, l’équation de la production alvéolaire de CO2, et l’équation du gaz alvéolaire idéal. VD L’espace mort, --------- et la ventilation alvéolaire (VA) VT Les deux premières de ces équations sont les suivantes : VA = (VT - VD) x FR (équation de la ventilation alvéolaire) (33) ( VTxFECO 2 ) (équation de Bohr) (34) FACO 2 = ( VT – VD ) Dans ces équations, on reconnaît VT, FR et FECO2. Quant à VABTPS, c’est la ventilation alvéolaire, en L.min-1, © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S127 B. Aguilaniu et coll. et VD est l’espace mort en LBTPS : espace mort anatomique et alvéoles ventilées mais non perfusées et qui ne participent donc pas aux échanges gazeux. La dérivation de l’équation de Bohr est la suivante : VCO2 = VT x FECO2 = [(VT - VD) x FACO2] + (35) [VD x FIO2] Comme FIO2 est très faible : VT x FECO2 = (VT - VD) x FACO2 (36) ( VTxFECO 2 ) d’où FACO 2 = (37) ( VT – VD ) L’équation de Bohr peut aussi être écrite en terme de PCO2, étant donné que selon la loi de Dalton, la pression partielle d’un gaz dans un mélange est proportionnelle à la fraction de ce gaz dans le mélange et à la pression totale, et en se rappelant qu’à saturation à 37 °C la PH2O est de 47 mmHg : ( VTxFECO 2 ) PACO 2 = x ( P B – 47 ) (38) ( VT – VD ) Ces calculs ne peuvent pas être exécutés directement car il y a trop d’inconnus dans les équations : VA, VD et FACO2 ou PACO2. Il faut donc mesurer certaines de ces variables ou les estimer. Ainsi la PACO2 est estimée soit à partir de la PCO2 en fin d’expiration (PETCO2), soit à partir de PaCO2 mesurée sur un prélèvement artériel ou sur du sang capillaire artérialisé à l’oreille ou au bout du doigt. En pratique, on assume que : PaCO2 ~ PETCO2 ~ PACO2 (39) On résout donc l’équation de Bohr, exprimée en pression partielle : ( VTxFECO 2 ) PACO2 = x (PB - 47) (40) ( VT – VD ) FECO 2 x ( P B – 47 ) D’où VD = VT x [1 – ]x PACO 2 (41) (VT x FECO2)]} On peut alors calculer VA qui est la ventilation « efficace » puisque c’est elle qui participe aux échanges gazeux alvéolaires. VA = (VT - VD) x FR (42) PACO2 et PaCO2 Si l’on applique à l’équation de Bohr les valeurs du FECO2 et celles du VT et du VD, on peut calculer les variations de la PACO2 en réponse à l’exercice en rampe, en supposant une pression atmosphérique normale de 760 mmHg. En effet, pour les valeurs suivantes VT = 0,5 LBTPS ; VD = 0,15 LBTPS et FECO2 = 0,039. ( VTxFECO 2 ) PACO2 = [ ] x (PB - 47) ( VT – VD ) 2S128 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 (47) ( ( 0, 5 )x ( 0, 039 ) ) PACO2 = [ ] ( 0, 5 – ( 0, 15 ) ) x (760 - 47) = 39,7 mmHg (48) Du repos au SV1, la PACO2 ne se modifie pas beaucoup. Elle augmente légèrement en raison de la diminution de l’espace VE mort et de la diminution du rapport . Par contre, au delà VO 2 du SV1, l’hyperventilation apporte aux alvéoles un flux d’air frais qui abaisse de façon importante la PACO2. À la Pmax et au VO2MAX, la PACO2 peut chuter à des valeurs voisines de 30 mmHg. Comme il n’existe pas, normalement de gradient alvéolo-capillaire de PCO2, ou seulement un très petit gradient, la PaCO2 est égale à la PACO2 du repos jusqu’à la Pmax et au VO2MAX. Par exemple pour un VT de ~ 2,8 LBTPS/min, un VD de ~ 0,35 LBTPS/min, et une FECO2 de ~ 0,0400. ( 2,8x0,0400 ) PACO2 = [ ] x (760 - 47) ( 2,8-0,35 ) = 32,5 mmHg Estimation du VCO2 L’équation de la production alvéolaire de CO2 permet d’estimer VCO2 en fonction de la VA et de la FACO2. Cette estimation repose sur l’observation que la VA est la quantité de gaz qui entre dans les alvéoles et qui en sort, chaque minute. Par conséquent, le volume de CO2 qui sort des alvéoles chaque minute est (49) VCO2 out = VA x FACO2 PACO 2 Ou FACO2 = ( P B – 47 ) (50) De la même façon le volume de CO2 qui entre dans les alvéoles chaque minute est : VCO2 in = VA x FICO2 (51) La production de CO2 alvéolaire, et donc à la bouche, est par différence : VCO2 = VA x FACO2 - VA x FICO2 = VA(FACO2 - FICO2) (52) Comme FACO2 est très grand par rapport à FICO2 (0,05 à 0,06 contre 0,0003) on peut négliger FICO2 : (53) VCO2 = VA x FACO2 Bien entendu, comme VA est en L(BTPS).min-1, VCO2 est aussi en L(BTPS).min-1. Pour le comparer au VCO2, calculé ci-dessus en L(STPD).min-1, il faut corriger, comme ci-dessus, pour la pression et la température pour exprimer le VCO2 en L(STPD).min-1. On peut le faire simplement en appliquant le facteur BTPS (0,826 à 760 mmHg) : VCO2, L(STPD).min-1 = VCO2, L(BTPS).min-1 x 0,826 (54) Cette équation présente l’intérêt de montrer que toute augmentation de la ventilation alvéolaire augmente nécessairement le VCO2. Le volume de CO2 rejeté en excès dans l’atmosphère provient du pool de bicarbonate qui chute : Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) la PACO2 et la PaCO2, et la concentration de bicarbonate du plasma diminuent. Ce phénomène est transitoire [63]. Après un certain temps qui dépend de l’importance de l’hyperventilation alvéolaire, la PACO2 et la FACO2 ayant baissé, le VCO2 qui est le produit : (55) VCO2 = VA x FACO2 revient peu à peu aux valeurs observées avant l’hyperventilation : le VCO2 à la bouche est à nouveau égal à celui dans les tissus, la concentration de bicarbonate et la PACO2 étant stable mais au dessous des valeurs observées avant l’hyperventilation. Bien entendu, l’excrétion de CO2 élimine de l’acide carbonique et donc des protons : le sujet est en alcalose ventilatoire, et il peut tomber en apnée spontanée jusqu’à ce que le pool de bicarbonate ait été reconstitué et le pH soit revenu à sa valeur normale. L’étroite dépendance de VCO2 par rapport à VA explique qu’au delà du SV1, alors que VE et VA augmentent beaucoup plus rapidement qu’avant le SV1, et alors que le VO2 continue d’augmenter proportionnellement à l’augmentation de la puissance, le VCO2 suit l’augmentation de la VE et plus encore de la VA. Il tend toutefois à s’en écarter peu à peu car la baisse de la PACO2 et de la FACO2 consécutive à l’hyperventilation et à la diminution du pH, fait que l’augmentation de la VA ne provoque pas une augmentation similaire du VCO2. Ceci explique sans doute le décrochage du « second seuil ventilatoire » parfois observé chez les sujets avec une grande capacité de travail (mais rarement chez les patients). Équation du gaz alvéolaire idéal La dernière équation permet de décrire les échanges gazeux alvéolaires. Il s’agit de l’équation du gaz alvéolaire idéal qui permet de calculer la Pression alvéolaire en oxygène (PAiO2) et donc de calculer le gradient alvéolo-artériel en oxygène en connaissant la valeur artérielle de PO2 (PaO2). La valeur de PAO2 ainsi calculée est dite idéale (PAiO2). Sa dérivation est la suivante à partir de : (55) VCO2 ~ VA x FACO2 De la même façon : (56) VO2 ~ VA x (FIO2 - FAO2) Le RER( VCO 2 ) vaut donc : VO 2 FACO RER = VA x 2 x (FIO2 - FAO2) VA FACO 2 = ( FIO 2 – FAO 2 ) (57) En réorganisant : FACO FIO2 - FAO2 = 2 RER FACO 2 FAO2 = FIO2 - ( ) RER FACO et PAiO2 = [FIO2 - ( 2 )] x (PB - 47) RER (58) (59) (60) PACO PAiO2 = [FIO2(PB - 47)] - ( 2 ) (61) RER Au repos il existe un fort gradient alvéolo-capillaire de PO2 (PAi - aO2) qui se creuse à l’exercice. Ainsi la mesure directe de la PaO2 ne fournit pas une bonne estimation de PAO2, et inversement, la mesure de la PETO2 (ou le calcul de la PAiO2), ne fournit pas une estimation de PaO2. Par contre, la mesure simultanée la PaO2 et de la PETO2 ou de la PAiO2, permet d’apprécier le PAi - aO2. Ce gradient traduit l’efficacité des processus de diffusion de l’oxygène de l’alvéole au sang capillaire artériel pulmonaire et quantifie globalement l’admission veineuse [2]. Au repos, la PAiO2 est voisine de 100 mmHg. En effet, pour une valeur de PACO2 de 39,7, de RER de 0,85, et pour une FIO2 de 0,2093 et une pression barométrique de 760 mmHg : 39, 7 PAO2 = [0,2093(760 - 47)] - ( ) 0, 8 = 100 mmHg (62) Le PAi - aO2de repos normale étant de 5 à 10 mmHg, la PaO2 de repos s’établit donc à ~ 90-95 mmHg. Comme pour la PACO2, la PAO2 ne varie que très peu du repos au SV1. L’augmentation habituellement observée d’environ ~ 8 mmHg est due essentiellement à la hausse du RER, qui passe de 0,8 à ~ 1,0. Dans l’équation ci-dessus, toutes choses étant égales par ailleurs, une telle hausse du RER se traduit arithmétiquement par une élévation de la PAO2 à : 39, 7 PAO2 = [0,2093(760 - 47)] - ( ) ~ 110 mmHg(63) 1 Par contre, le PAi - aO2 se creuse. En conséquence, la PaO2 demeure stable aux alentours de 95-98 mmHg. Au delà du SV1, l’hyperventilation apporte un flot d’air frais aux alvéoles, si bien que la PAO2 s’élève de façon importante : la composition du gaz alvéolaire se rapproche de celle de l’air. À la Pmax et au VO2MAX, la PAO2 peut être observée au-dessus de 120 mmHg. Par exemple, pour une PACO2 = 32,5 mmHg, et un RER = 1,25, l’équation du gaz alvéolaire indique que la PAiO2 est de : 32, 5 PAiO2 = [0,2093(760 - 47)] - ( ) 1, 25 = 124 mmHg (64) La PaO2 reste toutefois bien inférieure puisque le PAi aO2 se creuse jusqu’à environ 20 mmHg. Signalons enfin que la valeur de PAO2 peut être, chez le sujet sain « grossièrement » assimilée à celle de PET O2. Chez la plupart des patients, cette assimilation n’est pas valide et conduit à une interprétation fréquemment erronée. Indices ventilatoires Réserve ventilatoire RV La réserve ventilatoire est la différence entre le débit ventilatoire maximal observé (VEmax) et le débit ventilatoire maximal prédit selon l’estimation VEmaxpred. = VEMS x 35 - 40 ou mesuré par la manœuvre de la ventilation maximale volontaire (VMV) sur 12 secondes. L’utilisation de VMV © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S129 B. Aguilaniu et coll. mesuré comme indice de ventilation maximale est discutable car les stratégies ventilatoires au cours de la manœ uvre d’hyper ventilation volontaire (ventilation à plus haut volume pulmonaire) et au cours de l’exercice sont différentes [64]. L’usage privilégie l’estimation appelée alors VEmax prédit. Cette différence peut s’exprimer en valeur absolue (L.min-1) ou sous forme d’un rapport exprimé en % selon la formule : VE max – VE max pred (65) VE max pred Chez le sujet sain d’âge et d’aptitude standard, VEmax au pic de l’exercice atteint environ 70 % de VEmaxpred. La réserve ventilatoire est donc généralement de 30 L.min-1 ou 15-30 %, mais des valeurs plus faibles sont rencontrées chez des athlètes très entraînés ou chez les sujets âgés. Limitation expiratoire de débit L’appréciation de la limitation expiratoire de débit (LED) est essentiellement visuelle en superposant le VTEXERC avec la courbe débit-volume maximale mesurée avant et/ou après l’exercice. On considère généralement qu’une LED significative est présente lorsque le chevauchement expiratoire excède 30 % de VTEXERC. Au-delà de cette LED, on voit généralement apparaître un phénomène d’hyperinflation dynamique lorsque VE augmente. D’autres techniques permettent de juger de la présence d’une LED comme la manœuvre de compression abdominale manuelle [65] ou l’application d’une pression négative pendant la phase expiratoire [66]. Hyperinflation dynamique L’hyperinflation pulmonaire dynamique peut être appréciée en calculant les volumes pulmonaires de fin d’expiration (EELV : End Expiratory Lung Volume) et d’inspiration (EILV : End Inspiratory Lung Volume) et aussi le volume de réserve inspiratoire (VRI) selon les formules suivantes prenant en compte la mesure de capacité pulmonaire totale (CPT) mesurée par pléthysmographie avant l’exercice et de la capacité inspiratoire (CI) mesurée de façon répétée au cours de l’exercice : EELV = CPT - CI (66) EILV = CPT - (CI + VT) (67) À partir de la mesure itérative de CI, on peut calculer un index d’hyperinflation dynamique qui exprime les variations de CI en fonction du débit ventilatoire. Cet index (DHI) est calculé selon la formule [67] : ( CI REPOS – CI EXERC ) ]x DHI = [ CI REPOS 100 ( VE EXERC – VE REPOS ) (68) Ce paramètre, exprimé en ml.bat-1 ou ml.bat.kg-1, est utilisé pour avoir une indication de la cinétique du volume d’éjection systolique en réorganisant l’équation de Fick [68] : 2S130 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Réserve chronotrope (RC) La réserve chronotrope est la différence entre FC maximale prédite et FC maximale atteinte. Elle est exprimée soit en valeur absolue (batt.min-1), soit en pourcentage lorsqu’elle est rapportée à la réserve chronotrope de repos (FMT FCrepos). RC (batt.min -1) = FMT - FCMax (73) ( FMT – FCM ax ) Ou RC (%) = (73) ( FMT – FC repos ) Pente VO2/ watt La signification de ce rapport dépend des conditions d’exercice au cours duquel il a été déterminé. Lors de l’exercice incrémental, la pente est déterminée par le logiciel à partir de la méthode des moindres carrées. Elle est d’environ 10,3 ± 2 mlO2.min-1.watt-1. L’utilisateur devra simplement fixer les bornes inférieures et supérieures des valeurs prises en compte pour le calcul. La borne inférieure est fixée habituellement après le démarrage de l’incrément, la borne supérieure avant la valeur de VO2pic, afin de ne pas prendre en compte les valeurs aberrantes de fin d’exercice liée parfois à la tachypnée. Pente FC/ VO2 Cet indice global permet d’apprécier la pente d’augmentation de FC en fonction de VO2. Comme la pente ∆VO2/ ∆watt, elle est déterminée par la méthode des moindres carrés et sa valeur est fortement influencée par la position des bornes inférieures et supérieures. Indices métaboliques Ces indices ne sont pas utiles pour la pratique courante de l’EFX et sont essentiellement utilisés au cours d’exercice en état stable. Rendement mécanique global = Puissance Mécanique (watts)/Puissance Métabolique (watts) [ Puissance Mécanique (W) ] - × 100 (74) = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 -1 [ ( VO2 Puissance Constante ( L.min ) ) ( 20 ,900 J.L )*1 ⁄ 60 ] Rendement Mécanique Net Indices du transport cardio-circulatoire Pouls d’oxygène (VO2/FC) VO2 = Qc x D(a - v)O2 (69) VO2 = FC x VES x D(a - v)O2 (70) D’où VES = VO2.FC-1.[D(a - v)O2]-1 (71) Cette équation permet d’estimer la valeur du volume d’éjection systolique en attribuant une valeur à la D(a - v)O2 maximale de 150 ml.L-1 généralement atteinte chez le sujet sain au-delà de 60 % de la PMA. (72) [ Puissance Mécanique (W) ] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- × 100 [ ( VO2 EXERC – VO2 REPOS ) ( L.min -1 ) ( 20 ,900 J.L -1 )*1 ⁄ 60 ] (75) Delta Rendement Mécanique est calculée entre deux puissances d’état stable par exemple entre 65 % de la PMA et 20 watts : [ Puissance Mécanique à 65 % PMA (W) – 20W ] -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- × 100 [ ( VO2 65 % PMA – VO2 20 Watts ) ( L.min -1 ) ( 20 ,900 J.L -1 )*1 ⁄ 60 ] (76) Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Moyennage, repérage des valeurs aberrantes (fig. 4) Les valeurs sont mesurées lors de chaque cycle respiratoire et il est nécessaire de moyenner ces mesures. Sur un seul cycle, les paramètres (VO2, VCO2, VE) ne reflètent pas toujours la situation métabolique (par exemple les cycles qui suivent la déglutition, après une courte apnée). Ce ne sont pas des valeurs aberrantes (la mesure est juste) mais il faut « gommer » ou atténuer l’importance de ces cycles. Le moyennage permet la correction de ces fluctuations, il faut cependant distinguer le moyennage réalisé sur les valeurs pics du moyennage lissage des courbes. Pour les valeurs pics, un moyennage des 15 à 30 dernières secondes est nécessaire. Pour le lissage, quatre méthodes peuvent être utilisées : la régression polynomiale, la moyenne arithmétique, la moyenne glissée de n points (ou flottante) et la moyenne glissée de n points - 2 avec élimination des extrêmes. À l’exception du lissage polynomial qui exclut beaucoup trop de valeurs, les trois autres méthodes sont très proches, le plus grand lissage étant obtenu par la moyenne glissée de n points - 2. La moyenne glissée de n points - 2 permet également une sélection des valeurs aberrantes. En éliminant les deux valeurs extrêmes dans une série de 8 à 10 mesures, une partie des cycles anormaux est exclue. Les constructeurs déterminent également des plages d’analyse de VO2 et VCO2, les mesures étant le plus souvent réalisées à moins de 500 m d’altitude et en normoxie, les machines n’acceptent pas des signaux d’entrée d’hypoxie (FIO2 < 15 %) ou d’hyperoxie (FIO2 > 25 %). Pour des évaluations très spécialisées (test hypoxique d’évaluation du risque de mal aiguë des montagnes, test en hyperoxie du patient hypoxémique) il est nécessaire d’apporter des modifications à la plage de mesure de l’ergospiromètre. Débit (l.s-1) Seuil de volume Seuil de bruit Temps (s) Expiration Fig. 5. Seuil d’intégration du signal ventilatoire. Afin de ne pas être parasité par des micro changements ventilatoires, deux seuils sont fixés pour l’intégration du débit. Un seuil de bruit en dessous duquel il n’y a pas d’intégration des signaux, il correspond au bruit de fond du pneumotachographe et de l’ergospiromètre. Un seuil de volume qui, lorsqu’il est atteint, confirme la phase du cycle respiratoire (inspiration ou expiration). Lecture des signaux Pour l’intégration de l’analyse des gaz et des débits ventilés, le pneumotachographe doit identifier la phase du cycle respiratoire (inspiratoire, expiratoire). Cependant, afin d’éviter les erreurs engendrées par des changements minimes du débit, un seuil est fixé en-dessous duquel il n’y a pas intégration du cycle inspiratoire ou expiratoire. Présentation des résultats Le compte-rendu présente les informations qui permettent une interprétation intégrée des résultats. Il est nécessaire de préciser l’indication de l’EFX, le traitement suivi (en particulier les traitements pouvant limiter la tolérance à l’exercice, comme les β bloquants), la raison de l’arrêt de l’exercice et éventuellement la motivation du sujet. Le rapport de l’EFX comprend des résultats numériques et des graphiques permettant de juger à la fois de la tolérance globale de l’exercice et de décrire les réponses fonctionnelles. À titre médicolégal, il est recommandé de fournir des tracés ECG, montrant l’évolution du segment ST moyenné au cours de l’épreuve. Ces tracés sont disponibles de façon automatique sur les appareils couplant ECG et ergospiromètre. Les valeurs numériques Fig. 4. Moyennage des données obtenues cycle par cycle. Les données obtenues cycle par cycle sont secondairement moyennées. Plusieurs techniques de moyennage sont utilisées. Le diagramme reprend trois de ces techniques. La moyenne polynomiale lisse beaucoup trop de valeurs pour être utilisée. Les différences restent minimes entre les deux autres techniques employées. Les résultats chiffrés concernent trois moments choisis de l’exercice. Généralement, il s’agit des valeurs enregistrées à la fin de la période d’échauffement (ou au repos), à l’exercice maximal (valeurs « pic ») et à un point intermédiaire entre les deux valeurs précédentes. Cette valeur intermédiaire peut être le seuil ventilatoire lorsqu’il est repérable. Le plus souvent les mesures enregistrées à l’échauffement sont préférées à celles de repos, car non « parasitées » par le stress lié à la préparation © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S131 B. Aguilaniu et coll. de l’EFX. Ce rapport permet de juger globalement l’évolution des différentes grandeurs physiologiques mais il est souvent nécessaire d’analyser ces réponses avec plus de données numériques ou avec l’aide d’une représentation graphique (cf. Rapport Numérique). Les normes Il est tentant pour le clinicien de se référer à des valeurs de référence pour repérer l’anormalité d’une grandeur mesurée. Par abus de langage, ces valeurs de référence sont dénommées « valeurs théoriques, prédites ou normes ». On retrouve dans la littérature, une série d’équation de prédiction pour les principales grandeurs enregistrées à l’exercice maximal, notamment de VO2MAX. Néanmoins les auteurs de ces équations soulignent les erreurs d’interprétation inévitables lorsqu’on compare les résultats d’une EFX à une série de valeurs « normales » Ces équations seront regardées avec prudence car elles apportent essentiellement une information partielle sur la population généralement limitée qui a été étudiée. Les valeurs prédites constituent seulement un repère utile pour les investigateurs débutants, et ne doivent en aucun cas se substituer à l’analyse intégrée des réponses fonctionnelles et à l’interrogatoire méticuleux sur les activités physiques habituelles du sujet. De plus, une analyse récente des différentes normes (dans [6]) montre que les études ayant établi ces équations sont critiquables et ne satisfont pas aux critères de qualité requise pour l’établissement de valeurs physiologiques de référence. Les séries utilisées en référence sont généralement celles de Jones et coll. [69] et Hansen et coll. [70]. Les graphiques (tableau IX) La chartre graphique standard minimale représente en abscisse le temps, la puissance mécanique (watts) ou la puissance métabolique (VO2). En ordonnée on représentera VO2, VCO2, VE ou FC. Le début et l’arrêt de l’exercice doivent être repérables ainsi que le temps correspondant au seuil ventilatoire. Selon la question posée, d’autres représentations peuvent être utile montrant par exemple l’évolution de VD/ VT ou du pouls d’oxygène ou permettant de repérer par plusieurs critères le SV (annexe 10). Tableau IX. Proposition de graphiques représentant les relations entre différentes grandeurs mesurées au cours d’une EFX (d’après [6] [71]). Ordonnée (Axe y) VO2 Abscisse (Axe x) Watts, Temps, VCO2 VE Watts, Temps, VCO2 VT et FR Watts, Temps, VE FC et VO2/FC Watts, Temps, VO2 VE/VO2 et VE/VCO2 Watts, Temps VD/VT Watts, Temps, VE P(A-a)O2, SaO2, PETO2, PETCO2 Watts, Temps, VO2 RER 2S132 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Watts, Temps D’autres graphiques peuvent illustrer préférentiellement les réponses ventilatoires ou hémodynamiques. Enfin, une charte graphique spécifique peut être utile pour apprécier les contraintes ventilatoires (superposition de VTEXERC. et Courbe débit volume maximale) ou la cinétique de l’hyperinflation dynamique. Les comparaisons évolutives Chez un même patient dont la réponse à l’exercice est mesurée régulièrement, il est utile d’illustrer l’évolution avec le temps des différentes grandeurs numériques au pic de l’exercice: puissance (VO2, FC, VE, VT, RER, lactate) et au niveau du seuil ventilatoire (VO2, FC, VE/VO2 et VE/ VCO2). Les représentations graphiques de la cinétique des grandeurs sont intéressantes pour juger de l’évolution précoce et progressive de certaines lésions (fig. 6). L’EFX à puissance constante L’EFX incrémentale permet de déterminer la puissance maximale aérobie (PMA) et de juger de la normalité des réponses fonctionnelles observées au cours d’un exercice à puissance croissante. L’exercice à puissance constante est la situation expérimentale la plus adaptée pour comprendre et analyser les réponses physiologiques ventilatoires et métaboliques. Divers protocoles sont possibles en fonction des pathologies concernées ou des questions physiologiques évoquées. EFX « Ventilatoire » (fig. 7) L’exercice d’intensité sous maximale d’état stable permet d’étudier chez un individu, comme pour un groupe de patients, les relations entre les symptômes et les paramètres de la mécanique ventilatoire, compte tenu de la reproductibilité intra -individuelle des mesures obtenue dans ces conditions [6]. L’augmentation du volume courant d’exercice peut être observée à partir de courbes « débit-volume » de dimensions croissantes appelées alors VTEXERC. La superposition de la courbe débit -volume maximale du sujet et des VTEXERC. permet de repérer visuellement le moment où les débits expiratoires (ou inspiratoires) observés pendant l’exercice rejoignent les débits maximaux générés par le système respiratoire (courbe enveloppe). Pour effectuer cette superposition, il est nécessaire de connaître le niveau de volume pulmonaire de fin d’expiration correspondant au VTEXERC. considéré. Ce volume pulmonaire télé expiratoire (VPTE ou EELV « End Expiratory Lung Volume ») est estimé en effectuant une mesure de la capacité inspiratoire à la fin de l’expiration spontanée [72]. En effectuant des mesures répétées de capacité inspiratoire, il est donc possible de savoir si l’hyper inflation dynamique est progressive ou brutale, tolérée ou responsable de blockpnée [64, 67, 73, 74]. L’épreuve dite « d’endurance » bien qu’elle ne mesure pas l’endurance au sens strict du terme, est une alternative qui vise à soutenir, le plus longtemps possible, une puissance de travail fixe mais non maximale. En laboratoire, le résultat du Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Fig. 6. Réponse ventilatoire et mode ventilatoire d’un patient suivi 3 années consécutives pour une fibrose interstitielle idiopathique. Entre 2003 et 2004, on observe une réponse ventilatoire identique alors que l’expansion du volume courant (VT) a significativement diminué. En 2005, on observe une augmentation de VE pour une puissance identique en rapport avec une aggravation de l’hématose alors que la restriction et la compliance pulmonaire du poumon au cours de l’exercice est inchangée comme en témoigne la stabilité de la réponse VT versus VE. plus sensible que les paramètres recueillis au cours des tests maximaux de laboratoire ou de terrain pour apprécier l’effet d’une intervention thérapeutique, que ce soit un médicament, un programme d’entraînement ou l’oxygénothérapie. Cette épreuve d’endurance peut être couplée aux mesures ventilatoires précédemment décrites. L’EFX « Métabolique » Fig. 7. Exemple de distension pulmonaire chez un patient BPCO. On constate que la limitation expiratoire de débit est surestimée par la courbe débit-volume maximale. Les volumes courants successifs, correspondant à des débits ventilatoires croissants (de 18 à 50 L.min-1), montent progressivement dans le volume de réserve inspiratoire. test sera la durée soutenue appelée « temps d’endurance », ou aussi « temps limite ». L’intensité de travail correspond a lors à un pourcentage fixe (75 %) de la puissance maximale de travail réalisée préalablement au cours d’une épreuve d’exercice incrémentale. Plusieurs études [14,75] confirment que le temps d’endurance est très reproductible et significativement La réponse métabolique peut être appréhendée en mesurant la consommation d’oxygène et le quotient d’échange gazeux respiratoire (RER), et en observant la cinétique de la lactatémie au cours d’un exercice à puissance relative modérée. La mesure de VO2 au cours d’un état stable permet de calculer le rendement net et global [28, 76]. Cependant pour mettre en évidence une modification du rendement mécanique, il serait plus judicieux de calculer le delta rendement [29, 77] qui nécessite de mesurer VO2 à deux ou trois niveaux de puissance mécanique différente, ce qui est plus difficile à organiser en pratique. De plus l’intérêt clinique de la mesure du rendement mécanique n’est pas évalué. Cette mesure reste donc réservée à des situations médicales sélectionnées. Au cours de cette exercice à charge constante il est aussi possible de calculer les débits d’oxydation des lipides et des glucides [60,61] bien que cette application ne soit pas utilisée en pratique clinique. L’accumulation sanguine de lactate au cours d’un exercice à puissance constante est le reflet de l’augmentation du potentiel redox mitochondrial représenté par le couple redox Lactate-Pyruvate. L’augmentation du potentiel redox est nécessaire pour faire « respirer » la mitochondrie, en d’autres termes pour alimenter en charges électroniques l’oxydation phosphorylante. Pour une puissance relative modérée (50 % de la PMA), la lactatémie ne s’élève généralement pas © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S133 B. Aguilaniu et coll. au-dessus de 3 mmol.L-1 et reste stable entre la 5e et 20e minutes [78, 79]. Cette situation indique que le rendement métabolique de l’oxydation phosphorylante (production d’ATP) est ajusté à la demande métabolique et que la régulation de la production d’énergie aérobie est obtenue pour un niveau de potentiel redox musculaire stable. Ainsi l’augmentation de la lactatémie au-delà de 5 mmol.L-1 au cours d’un exercice de 20 minutes d’intensité relative modérée (50 % de la PMA) est compatible avec une altération de la respiration mitochondriale (dysfonction, déficit, déconditionnement avancé) et peut être un argument fonctionnel déterminant pour décider d’une biopsie musculaire. Le test de recherche du bronchospasme induit par l’exercice Le bronchospasme induit par l’exercice est une manifestation particulière de l’asthme, qui survient généralement au décours d’un exercice de puissance élevée. La littérature rapporte deux termes qui ne recouvrent peut-être pas la même entité [80-82] : • L’asthme induit par l’exercice (AIE), ou asthme d’effort, chez un sujet traité pour des crises d’asthme spontanées habituelles. • Le bronchospasme induit par l’exercice (BIE), où seul l’exercice, souvent de forte intensité, provoque une blockpnée et-ou des sifflements respiratoires, alors que le sujet ne fait pas de crise d’asthme spontanée. Le mécanisme du bronchospasme d’effort n’est pas complètement élucidé, avec deux théories principales non exclusives l’une de l’autre. La théorie de l’hyperosmolarité à la surface des voies aériennes est liée à la perte d’eau par la muqueuse. Elle favoriserait la libération cellulaire de médiateurs pro-inflammatoires, aboutissant à une bronchoconstriction [83]. La théorie du réchauffement des voies aériennes propose que le refroidissement induit par l’hyperventilation, avec une congestion vasculaire, un œ dème muqueux provoque secondairement une libération de médiateurs inflammatoires et bronchoconstricteurs [84]. Indications La confirmation simple d’un asthme d’effort chez un patient asthmatique connu ne justifie pas en général un test d’exercice. On retiendra essentiellement les indications suivantes pour la recherche d’un AIE : 1. Confirmation du diagnostic de bronchospasme chez un sujet dont la dyspnée post exercice est atypique, 2. Évaluation d’une thérapeutique préventive de l’AIE. 3. Établir formellement le diagnostic de l’AIE chez un sportif, de compétition pour justifier les thérapeutiques antiasthmatiques. 4. Évaluation de la tolérance à l’exercice chez un asthmatique connu ayant une pratique sportive (dans ce cas il s’agit plutôt d’une EFX incrémentale classique). 2S134 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Pratique du test Le test de recherche d’AIE est un test particulier de recherche d’une hyperréactivité bronchique (HRB). Il doit répondre aux mêmes exigences que les tests d’HRB non spécifique, en particulier concernant la fonction respiratoire de base (VEMS de base > 70 % de la théorique), les conditions de sécurité (expérience du médecin et du technicien réalisant le test, matériel de réanimation et médicaments adaptés immédiatement disponibles), l’arrêt éventuel des thérapeutiques anti-asthmatiques dans un délai correct (8-12 h pour les bronchodilatateurs d’action rapide, 24-48 h pour ceux d’action prolongée) [85]. De même pour ce qui concerne les précautions à prendre dans le domaine cardiovasculaire, les conditions identiques aux autres épreuves d’effort doivent être respectées. Les grandeurs respiratoires choisies pour déterminer l’obstruction bronchique (VEMS, débits expiratoires maximaux en fonction du volume, résistances des voies aériennes), doivent être mesurées avant et après l’exercice (1, 3, 5, 10, 15 et 20 minutes après l’arrêt). Deux types d’épreuve peuvent être utilisés, les épreuves de terrain, reproduisant l’exercice à l’origine des manifestations respiratoires, ou l’épreuve standardisée de laboratoire. L’épreuve de terrain, peut être, pour certains sports, difficile à réaliser à proximité d’un laboratoire. Elle a l’inconvénient de ne pas être standardisée, de ne pas connaître la puissance de l’exercice, et le s conditions physiques de l’air inspiré (humidité, température). À l’inverse, l’épreuve de laboratoire est standardisée, mais l’exercice proposé est souvent éloigné de la pratique sportive et des conditions environnementales responsables des symptômes. Protocole d’exercice standardisé Comme on l’aura compris, l’essentiel dans ce test est d’augmenter la ventilation du sujet de manière suffisante pour provoquer la bronchoconstriction recherchée. Ceci implique une stimulation ventilatoire brutale qui provoque une déperdition d’eau et de chaleur au niveau de la muqueuse bronchique. Ces conditions justifient un exercice intense et court, sans échauffement, si possible utilisant un air sec et-ou froid. Au cours de ce test, il n’est pas nécessaire de mesurer les échanges gazeux. Il est par contre souhaitable de vérifier le niveau de ventilation atteint et indispensable de surveiller la fréquence cardiaque. Ainsi pour un exercice sur bicyclette ergométrique on proposera : 1. L’absence d’échauffement 2. Ventilation en air sec (air comprimé mural ou bouteille) à température ambiante (18-22 °C, ou mieux froid, mais plus compliqué à obtenir). Ceci nécessite un débitmètre et-ou un ballon intermédiaire de grand volume positionné sur la partie inspiratoire d’une valve à 3 voies branchée sur la pièce buccale. En l’absence d’air sec, on imposera une ventilation strictement buccale. 3. Exercice sur bicyclette ergométrique, débuté à 30-50 watts, rapidement incrémenté sur 3-4 minutes pour atteindre Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) une fréquence cardiaque de 80 % de la fréquence cardiaque maximale théorique, et maintenu en plateau pendant encore 4 min à cette puissance (durée totale 8 min). 4. Le paramètre d’obstruction bronchique choisi sera mesuré au décours de l’exercice (1, 3, 5, 10, 15 et 20 minutes après l’arrêt). Le plus habituellement mesuré est le VEMS, exprimé en % de la valeur de base, une chute de 15 % est considérée comme une réponse positive. Lorsque la mesure du VEMS est difficile (chez l’enfant), on peut considérer que la survenue d’une toux ou de sibilants sont des arguments en faveur du diagnostic. S. Anderson et coll. [86] ont récemment proposé une standardisation simple du test d’exercice pour amener le sujet rapidement à une ventilation cible de 50-60 % de la ventilation maximale théorique (VMV = VEMS x 35). Chez des sujets non entraînés, pour atteindre cette ventilation, la puissance mécanique à atteindre sur la bicyclette ergométrique peut être calculée grâce à l’équation suivante : Puissance (W) = (53,76 x VEMS Théorique) - 11,07 Ainsi on peut commencer l’exercice à 60 % de la puissance cible pendant la 1ère min, puis 70 %, 90 % et 100 % les 2, 3, 4e minutes, avec maintien de la puissance pendant 4 min supplémentaires. En terme de fréquence cardiaque, ce protocole permet d’atteindre 80-90 % de la fréquence cardiaque maximale théorique. Ce protocole a l’avantage de standardiser l’épreuve d’exercice de façon très satisfaisante et relativement simple. Le mode d’évaluation de la réponse bronchique, en terme de paramètre(s) à mesurer (expiration forcée, résistances des voies aériennes, etc…) sort de l’objet de ce paragraphe consacré plutôt à l’épreuve d’exercice elle-même. Une adaptation similaire peut être proposée pour un test d’exercice sur tapis, cependant il n’y a pas à notre connaissance de proposition précise de ce type dans la littérature. Le principe reste le même, pas d’échauffement, montée rapide en vitesse puis plateau une fois atteinte une FC de 80-90 % de la valeur prédite. L’EFX chez l’enfant et l’adolescent L’évaluation des adaptations cardio-respiratoires et métaboliques à l’exercice chez l’enfant pose des problèmes spécifiques, d’ordre technique et méthodologique (voire éthique si l’examen devient invasif ). D’autre part elle peut être justifiée par des indications particulières absentes chez l’adulte. Indications Les indications de l’EFX concernent l’enfant (et l’adolescent) sain et malade. L’enfant sain Il peut justifier d’une EFX pour des raisons d ‘évaluation, de suivi, voire de programmation d’entraînement dans un cadre sportif (sport étude et haut niveau). Ces explorations sont le plus souvent réalisées par des médecins du sport expérimentés, dans des plateaux techniques agréés pour les sportifs de haut niveau. L’objectif est de déterminer et de suivre le VO2MAX et la puissance ou vitesse maximale aérobie associée. Ces explorations physiologiques doivent être orientées en fonction de la spécificité de la pratique sportive et de la nécessité du suivi médical et -ou des effets de l’entraînement, de l’âge de l’enfant ou de l’adolescent, de son stade de développement pubertaire. Elles nécessitent des outils adaptés, à la taille et à la morphologie de l’enfant, mais aussi à la pratique sportive, de façon à permettre une évaluation pertinente des capacités physiques du sujet. Cette évaluation nécessite une expertise particulière, et pose très souvent le problème des normes dans cette population [34, 87-89]. Enfin, comme chez l’adulte, ces examens entrent parfois dans un cadre réglementaire plus large de suivi médical longitudinal spécifique à chaque discipline sportive. L’enfant et l’adolescent malade Les indications classiques sont le diagnostic de l’asthme d’effort [90, 91], l’évaluation du handicap respiratoire, dans les séquelles de pathologie respiratoire néonatale dont la dysplasie broncho-pulmonaire [92, 93], et la surveillance des cardiopathies congénitales. L’évolution des thérapeutiques et de la prise en charge du handicap respiratoire chronique a ouvert le champ à de nouvelles indications de l’EFX. Par exemple, la prise en charge globale de la mucoviscidose implique l’évaluation du handicap respiratoire mais aussi de la dysfonction musculaire secondaire et de la qualité de vie. L’intérêt d’une évaluation à l’exercice pou r ces patients motivés pour une pratique physique reste primordial car le pronostic et l’évolution de la maladie sont en partie liés au maintien d’une activité physique adaptée [94-96]. Cette prise en charge concerne aussi les patients ayant bénéficié d’une greffe pulmonaire dont le suivi justifie une évaluation séquentielle des réponses cardiorespiratoires et métaboliques pour mieux adapter les thérapeutiques. Les fibroses pulmonaires et les maladies de système à retentissement pulmonaire, rares chez l’enfant, relèvent aussi d’une évaluation fonctionnelle de repos et au cours de l’exercice à titre diagnostic et thérapeutique (prescription d’oxygénothérapie par exemple). Les patients atteints de maladies hémato -oncologiques présentent fréquemment des altérations de la fonction respiratoire, liées au traitement (chimiothérapie, radiothérapie, greffe de moelle), qui impliquent une évaluation fine de la fonction cardio-respiratoire, tant au repos qu’à l’exercice [97, 98]. La suspicion de maladie musculaire métabolique justifie un bilan, spécialisé, qui inclue une évaluation de la tolérance à l’effort. Cette exploration physiologique associée à des déterminations dans le plasma des différents métabolites énergétiques et des enzymes qui leur sont liées permettra de discuter l’indication d’une biopsie musculaire dont l’examen relève d’équipes très spécialisées [99]. De même, on ne saurait envisager aujourd’hui la prise en charge correcte des dysfonctions métaboliques et-ou endocriniennes, telles que le diabète et l’obésité, sans une évaluation © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S135 B. Aguilaniu et coll. pertinente de la réponse adaptative à l’exercice physique [100-102]. La diversité des indications portées chez l’enfant sain et malade rend compte de la nécessité d’adapter les protocoles aux questions posées. Quelques revues récentes ont été publiées à ce sujet [40, 103-105]). Les paragraphes suivants insisteront sur les spécificités de ces tests chez l’enfant et l’adolescent par rapport à l’adulte. Sécurité et conditions de réalisation Comme chez l’adulte, l’EFX sera le plus souvent précédée par une EFR et un ECG, éventuellement par une échocardiographie. Elle sera réalisée après un interrogatoire et un examen clinique complet, permettant de confirmer l’indication et de repérer les contre -indications de sécurité. Le médecin responsable de l’examen, et les techniciens qui le réalisent, doivent être expérimentés spécifiquement aux épreuves d’exercice et plus généralement à la prise en charge des enfants. La salle d’examen doit être équipée d’un matériel de réan imation pédiatrique adapté. Bien que la course soit l’exercice le plus naturel, en laboratoire c’est l’ergocycle qui est le plus utilisé après 7-8 ans car il n’existe pas d’ergocycle adapté à des tailles inférieures à 125130 cm. Ce choix est justifié par une incrémentation en puissance plus souple, par la meilleure qualité des signaux recueillis, par la facilité des prélèvements sanguins et par une plus grande sécurité. Si l’on opte néanmoins pour un exercice sur tapis roulant, une attention particulière doit être portée à la sécurité (port de harnais ou présence d’une personne derrière le sujet sur le tapis). Enfin, il ne faut pas omettre d’ajuster le volume de l’espace mort du pneumotachographe à la dimension corporelle de l’enfant. Protocoles standardisés et grandeurs mesurées Il est indispensable de pouvoir évaluer de la façon la plus précise possible le stade de maturation, à partir des différents critères proposés dans la littérature (5 stades de Tanner [106-108]) (annexe 11) pour évaluer les réponses physiologiques à l’exercice chez l’enfant/adolescent. En effet ces sources de variabilité biologique interfèrent avec les capacités à l’exercice et doivent être reconnues avant de statuer sur de possibles « anomalies » en rapport avec un processus pathologique. La difficulté majeure de l’EFX chez l’enfant et l’adolescent est liée à la variabilité des mesures, intra et interindividuelle. Cette variabilité est la marque d’un organisme qui se transforme, sous l’effet de mécanismes biologiques complexes de croissance et de maturation. Les changements morphologiques les plus évidents sont les variations de la taille et de la masse corporelle, mais aussi les rapports taille assis/debout (évolution progressive de la dimension des membres inférieurs et du tronc), masse/surface corporelle, masse/maigre/ masse grasse. Toutes ces grandeurs évoluent de façon différente en fonction du sexe, et au cours de la croissance en fonction du stade pubertaire. La maturation sexuelle, liée à la sécrétion hormonale de l’axe hypothalamohypophysaire et 2S136 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 gonadique va entraîner des changements importants en termes de croissance, de développement des caractères sexuels primaires et secondaires, qui par eux-mêmes peuvent modifier les adaptations physiologiques à l’exercice. Elle joue aussi un rôle majeur dans les modifications de la composition corporelle (répartition de la masse musculaire, distribution de la masse grasse, répartition de l’eau dans les différents compartiments), et au niveau du métabolisme glucido-lipidique qui ne sont pas sans conséquence sur le comportement à l’exercice. En raison de la maturation plus ou moins différée, l’âge chronologique n’est pas toujours en adéquation avec l’âge biologique. Or c’est bien ce dernier qui détermine la maturation des fonctions cardio-respiratoires, métaboliques, enzymatiques ainsi que l’expression de la force musculaire, facteurs déterminants pour la performance physique [109]. Enfin, comme chez l’adulte, il faut ajouter que la variabilité de la pratique physique chez l’enfant et l’adolescent, allant du sédentaire adepte de jeux vidéo au sportif de haut niveau, ajoute encore à la variabilité de l’adaptation physiologique à l’exercice. Il s’agit donc d’une information capitale à prendre en compte dans l’interprétation des résultats. Un protocole de test d’exercice chez l’enfant/adolescent doit répondre aux exigences suivantes [110] : • Le test doit être sécurisé au mieux, reproductible, adaptable à des enfants d’âges, de tailles et de capacités physiques très variés. • Le protocole doit permettre une mesure précise des grandeurs physiologiques à tous les niveaux d’exercice. • Ne pas être trop long (risque d’ennui, de démotivation et de non atteinte des valeurs maximales), ni trop court (risque de trop forte intensité). Au-delà d’ une durée optimale 8-12 min, la signification des valeurs maximales obtenues (hormis la FC) est sujette à caution. • L’incrémentation doit être identique (régulière) en puissance et en durée au cours du test. • Le test doit explorer les limites cardiovasculaires et respiratoires plutôt que la force musculaire périphérique. L’échauffement (3-6 min à faible puissance) est indispensable, sauf pour les tests de recherche d’asthme induit par l’exercice. Le temps d’échauffement dépend de l’âge, de la pathologie, mais en moyenne on cherche une augmentation de la fréquence cardiaque. L’incrémentation doit être adaptée à la puissance maximale attendue (donc au sexe, à l’âge biologique et au niveau d’entraînement). Tanner et coll. [108] proposent pour une puissance maximale de 3,5 watts.kg-1 chez les garçons et 3 watts.kg-1 chez les filles, pour un test de 10 min sur bicyclette ergométrique, d’utiliser les incréments suivants : • 0,35, 0,70, 1,05 W.kg-1 pour des paliers respectifs de 1, 2 et 3 min chez le garçon • 0,30, 0,60, et 0,90 W.kg-1 pour les mêmes paliers chez la fille. La définition de l’effort maximal n’est pas univoque chez l’enfant (et encore moins chez l’enfant malade). Le meilleur critère reste l’atteinte de la FC maximale. Cependant les équa- Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) tions habituelles chez l’adulte (220-âge, 210-(0,65 âge)) ne s’appliquent pas chez l’enfant. En moyenne on considère raisonnable une cible de 200 bpm sur tapis et 195 bpm sur bicyclette, avec cependant de larges variations inter -individuelles (± 5-10 bpm). Chez l’enfant indemne de pathologie cardiaque, l’atteinte de la fréquence cardiaque maximale (FCmax) et l’épuisement clinique paraissent les deux meilleur s critères quand le plateau de VO2 n’est pas observé [105, 111, 112]. En effet, chez l’enfant le plateau de VO2 n’est pas toujours obtenu, malgré un effort maximal, le pic de VO2 (VO2pic) est alors pris en compte comme équivalent à VO2max [113]. Il faut privilégier l’obtention du VO2 sur la puissance [113]. Le plateau de consommation maximale d’oxygène est obtenu, selon les études, dans 20 à 60 % des cas [110, 111]. La reproductibilité des mesures de VO2max est bonne (coefficients de corrélation de 88-0,94 sur bicyclette ergométrique, légèrement moins bonne sur tapis (0,87 0,90), dans des populations d’enfants de 11-14 ans [105]. Le quotient respiratoire (RER) augmente au cours de l’effort, et est souvent utilisé comme index d’effort maximal. Une valeur d’environ 0,85 est banale au repos et > 1,0 à l’effort maximal chez l’adulte. Là aussi une plus grande variabilité existe chez l’enfant, avec des valeurs plus faibles (mais forcément > 0,7) chez l’enfant prépubertaire. Toutes les grandeurs mesurées chez l’adulte peuvent en moyenne être déterminées chez l’enfant pour les tests d’effort pratiqués après l’âge de 7-8 ans. Pour la plupart des grandeurs ventilatoires nous ne disposons pas de normes solidement établies sur des échantillons suffisamment grands de population. Les normes de VO2MAX les plus utilisées sont anciennes [114] (tableau X), mais il existe des données plus récentes Françaises plus récentes [87-89]. On peut retenir que, pour des individus non entraînés, le VO2MAX est en moyenne, jusqu’à 12-13 ans, de 47 ml.min-1.kg-1 chez le garçon et 40 ml.min-1.kg-1 chez la fille. Au-delà de 13 ans, on constate une diminution de VO2MAX chez la fille mais cette grandeur augmente encore chez le garçon (annexe 12). Ainsi on retiendra qu’en dehors de spécificités liées aux indications, et au matériel utilisable, les EFX réalisées chez l’enfant et l’adolescent, nécessitent de prendre en compte trois paramètres sensibles que sont le stade pubertaire et la croissance, la masse corporelle (sa composition masse maigre/ masse grasse) et l’activité physique habituelle. En effet ces paramètres sont à l’origine d’une grande partie de la variabiTableau X. 37 VO2MAX ml.min-1.min-1.kg-1 moyenne ± sd 42 ± 6 50 ± 8 38 ± 7 34 ± 4 Limite inférieure intervalle Confiance à 95 % 32 26 Ce texte a volontairement abordé la méthodologie de l’EFX de manière pragmatique pour un usage médical. Il a pour but d’aider les praticiens et les techniciens à respecter les exigences méthodologiques nécessaires pour produire des résultats fiables et reproductibles pour l’interprétation diagnostique des indications résumées dans le tableau 1. On peut cependant aborder l’EFX avec moins de complexité et donc moins d’exigences selon la nature des questions auxquelles on souhaite répondre et bien sûr selon le type de pathologie. La sobriété des moyens d’investigation va généralement de pair avec une moindre complexité technique, mais paradoxalement elle nécessite une expertise supérieure de la physiologie et de la clinique pour estimer avec justesse ce qui n’est pas directement mesuré. Cette position (moins de mesures, plus de réfle xion et de connaissances), applicable à de nombreux domaines de la médecine n’est paradoxale en fait que par ses corollaires : 1) plus on a accès à des mesures sophistiquées, moins on a le temps d’investir sur la connaissance. 2) l’acte intellectuel est moins rémunéré que l’acte technique. Pour ces raisons, nous avons pensé qu’il était utile de détailler la compréhension de la méthodologie de l’EFX pour les praticiens impliqués dans cette exploration mais aussi pour ceux qui n’ont pas encore accès à un plat eau technique sophistiqué. D’autres approches, plus simples, peuvent être proposées comme le suggère la nouvelle nomenclature CCAM V2 (annexe 13). Par exemple, la mesure des gaz du sang à l’effort, le test de marche avec oxymétrie, ou encore la mesure de VO2 avec éventuellement une mesure des gaz du sang. Toutes ces approches ont des indications limitées qui recoupent partiellement celles de l’EFX. L’important est de comprendre précisément ce que l’on explore et de tirer les conclusions adaptées à ce qui est réellement observé. Références 1 2 3 5 Nombre de sujets 37 24 En conclusion 4 Valeurs normales de VO2MAX établies chez l’enfant Cooper et coll. Am Rev Respir Dis 1984, 129:S47-S48. 21 lité des résultats observés et sont indispensables à une interprétation correcte des données [89, 104, 112]. 27 27 6 7 Aguilaniu B, Flore P, Maitre J, Page E : Usage diagnostique de la consommation d’oxygène et des échanges gazeux au cours de l’épreuve d’exercice. Rev Mal Respir 1998 ; 15 : 575-87. Jones N : Cl inical Exercise testing. ed 4th, Philadelphia, WB Saunders, 1997. 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Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexes Annexe 1 Information et Fiche de Consentement Informé Annexe 2 Avantages Vélo versus Tapis Annexe 3 Étalonnage du Cyclo-ergomètre Annexe 4 Principes des ergospiromètres Annexe 5 a Caractéristiques physico-chimiques des gaz (air ambiant) Annexe 5 b Facteur de conversion BTPS en STPD Annexe 5 c Facteurs BTPS en fonction de la Pression Barométrique Annexe 5 d Valeurs de la Pression Barométrique en fonction de l’altitude selon les équations de l’Atmosphère Standard Annexe 6 Principaux types de pneumotachographes Annexe 7 Etalonnage avec des gaz « étalon » Annexe 8 Protocoles sur Tapis Roulant Annexe 9 Valeurs théoriques de VO2 Annexe 10 Exemples de représentations graphiques des résultats Annexe 11 Classification de Tanner du stade de dé veloppement pubertaire Annexe 12 Consommation maximale d’oxygène chez l’enfant rapportée dans la littérature Annexe 13 Analyse du coût de l’EFX © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S141 B. Aguilaniu et coll. Annexe 1 : Information et fiche de Consentement Informé Madame, Monsieur Vous allez réaliser prochainement une Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX). Cet examen permet de mesurer votre capacité physique à l’effort et d’analyser le fonctionnement de votre système respiratoire, cardiovasculaire et musculaire. Le but de cet examen est de mieux comprendre les symptômes que vous ressentez pendant l’effort (essoufflement, fatigue). Déroulement de l’examen L’EFX est réalisé sur une bicyclette ergométrique (plus rarement sur un tapis roulant). Après une période de repos, vous pédalerez pendant trois minutes contre une faible résistance (échauffement) puis la difficulté du pédalage augmentera progressivement jusqu’à ce que vous atteigniez votre puissance maximale de travail. La durée moyenne de l’effort est d’environ 10-12 minutes mais l’examen dans son ensemble nécessite une disponibilité d’au moins 1 heure. Pendant l’examen, une surveillance permanente est effectuée, elle concerne : • Votre électrocardiogramme. • Votre pression artérielle. • Votre ventilation grâce à un masque ou un embout buccal. • Votre essoufflement et la fatigue de vos membres inférieurs. • La quantité d’oxygène et l’accumulation d’acide lactique dans le sang, en prélevant au début, pendant et en fin d’exercice du sang. Ce prélèvement sera réalisé soit au niveau du lobule de l’oreille soit en réalisant une ponction artérielle au niveau de l’artère radiale (poignet). Le choix entre ces deux techniques dépendra de l’avis du médecin et sera fait avec votre accord. L’examen est réalisé par un(e) technicien(ne) et par un médecin spécialiste dans un local spécialement aménagé, dans un environnement adapté vous offrant un maximum de sécurité. Quelques conseils utiles : • Ne venez pas à jeun mais si possible mangez au moins 2 heures avant le test. • Veuillez ne pas fumer depuis la veille de l’examen. • Munissez vous d’une tenue légère adapter pour l’exercice physique ; survêtement ou short, t-shirt, chaussures légères sans talon de façon à ne pas être gêné dans vos mouvements. • Munissez vous d’une serviette de toilette pour vous essuyer après l’exercice, une douche est disponible si vous le désirez. • N’oubliez pas les documents médicaux vous concernant (radiographies, ordonnances, courriers, résultats biologiques). L’EFX comporte-elle des risques ? La salle d’exercice dispose d’un environnement adapté en cas de complications. Les risques sont peu fréquents (troubles du rythme cardiaque, malaise, chute, complications articulaires ou musculaires) et les complications graves très exceptionnelles (infarctus, arrêt cardiaque, décès). Chez les patients coronariens connus ou suspectés, il est fréquent qu’apparaissent, au cours d’un effort, une douleur transitoire dans la poitrine qui doit être signalée. Cette douleur passe généralement rapidement. On pourrait être amené à vous donner un traitement pour une résolution plus rapide de celle-ci ou à vous hospitaliser pour une surveillance plus poussée. Nous nous tenons à votre disposition pour répondre à vos questions avant et après l’examen ; ce document complète l’information orale qui vous est faite. 2S142 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) CONSENTEMENT DU PATIENT POUR LA REALISATION D’UNE EFX Le Docteur ............................... m’a donné des informations précises sur les problèmes de santé qui motivaient la réalisation d’une EFX. Il m’a expliqué de façon simple et intelligible le déroulement de cet examen. Il m’a clairement indiqué le but de l’examen, l’inconfort possible qu’il est susceptible d’entraîner, ainsi que les risques et les complications potentiels, non seulement au cours de l’effort mais aussi au décours. J’ai eu la possibilité de poser des questions et les réponses ont été complètes et satisfaisantes. Je donne mon consentement pour que soit réalisé l’examen prévu dans les conditions ci-dessus Je ne donne pas mon consentement Fait à ..........................., le ........................... Signature Annexe 2 : Avantages Vélo versus Tapis Comparaison Cycle-ergomètre versus Tapis roulant Cycle-ergomètre Tapis roulant Accessibilité Bonne Parfois difficile (patient) Surveillance ECG Bonne Risque d’artéfacts Contrôle de la TA Facile Difficile voire impossible Mesure de VO2 Facile Facile Plus faible* Plus élevée* (+ 5 à + 10 % /vélo) Membres inférieurs principalement Membres inférieurs et supérieurs VO2 max Sollicitation musculaire Calcul du travail mécanique Facile Difficile Prélèvements sanguins Facile Difficile voire impossible Du patient déconditionné au sportif cycliste Avant tout le sujet entraîné Population *Le débit d’oxygène consommée (VO2) dépend de la masse musculaire sollicitée. Les efforts réalisés sur tapis roulant entraînent une mise en mouvement des membres inférieurs et des membres supérieurs alors que sur cyclo-ergomètre la participation des membres supérieurs est réduite. Le VO2 maximal mesuré chez un sujet sera plus élevé lors des tests réalisés sur tapis roulant (consommation d’oxygène des jambes et des bras). © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S143 B. Aguilaniu et coll. Annexe 3 : Étalonnage du Cyclo-ergomètre Deux types d’étalonnages sont réalisés : Contrôle statique : du capteur de force du frein à l’aide de poids connus. Contrôle dynamique (figure ci-dessous) : réalisé sur banc d’étalonnage qui permet de relever les caractéristiques complètes de la bicyclette ergométrique pour des puissances allant de 0 à 1000 watts et des vitesses de 10 à 130 t.min-1. Le pédalier est mis en rotation grâce à un moteur additionnel, le stator emboîté sur le rotor a le rôle d’une balance et permet en déplaçant un poids de calculer avec précision le couple transmis au pédalier. Le moteur additionnel entraîne le pédalier à une fréquence de pédalage déterminée, sur le vélo est affichée la puissance désirée, cette puissance est contrôlée par déplacement du poids le long de la barre de force. Couple résistant fixe Couple moteur tournant Watts = Poids * 9,81 * Distance * Vitesse angulaire (rd /s) Poids Distance La figure ci-dessous reprend un montage type d’étalonnage d’une bicyclette ergométrique. 2S144 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 4 : Principes des ergospiromètres Sac de Douglas Chambre de mélange Analyseur cycle à cycle Analyseur rapide (100-140 ms) Principe Les gaz expirés sont recueillis dans un sac de grand volume (50 à 150 l) pendant 30 à 60 sec. Secondairement les fractions d‘O2 et de CO2 sont mesurées. Les gaz expirés sont collectés et homogénéisés dans une « boîte de mélange » d’un volume de 2 à 5 litres. A la sortie de la boîte, un échantillon du mélange est prélevé pour mesurer des fractions de gaz qui sont alors multipliée par le débit gazeux. Les gaz sont analysés lors de chaque cycle respiratoire. Lors d’une phase du cycle respiratoire, plusieurs échantillons vont être analysés et permettre de distinguer le gaz précocement expiré du gaz alvéolaire. Contexte Méthode de référence, simple et précise. Difficile à utiliser en routine. Beaucoup de manipulations (un sac pour chaque palier d’effort) Simple, mais aujourd’hui moins d’appareils sur le marché. Des systèmes mixtes associent l’analyse cycle à cycle et la mesure à partir d’une boite de mélange. La plus utilisée aujourd’hui, méthode économique mais réglage complexe. Nombreuses sources d’erreur. L’échantillonage (~ 100 Hz) permet d’obtenir un capnigramme et un oxygramme et donc les valeurs de PetO2 et PetCO2 Grandeurs mesurées VE, FEO2, FECO2, VO2, VCO2, RER VE, FEO2, FECO2, VO2, VCO2, RER VE, FEO2, FECO2, VO2, VCO2, RER, PetO2, PetCO2, VD/VT estimé Annexe 5 a : Caractéristiques physico-chimiques des gaz (air ambiant) Caractéristiques physico-chimiques des gaz (air ambiant) La concentration d’oxygène dans l’air sec est de 20,93 % quelle que soit l’altitude, les autres composants étant l’azote (N 2) 78,08 %, le CO2 0,03 % et un mélange de les gaz (dont gaz rares) pour 0,96 %. La pression atmosphérique diminue avec l’altitude selon une relation exponentielle. Au voisinage de la mer la pression atmosphérique normale est de 760 mmHg (Pb = 1 atm = 760 mmHg = 1013 hPa = 1013 mbar = 14,7 PSI). Ainsi la pression en oxygène de l’air est respectivement de 155 et 53 mmHg à une altitude de 243 mètres (PB : 744 mmHg) et de 8488 mètres (PB : 253 mmHg). La vapeur d’eau va modifier la concentration d’O2 dans le mélange, et, à 37°C en ambiance saturée, la concentration en O2 chute à 19,63 %. Plusieurs lois physiques permettent de décrire le comportement d’un mélange gazeux en fonction des variations de sa composition, des pressions (P), du volume (V) et de la température (T). La pression partielle (Pp) d’un gaz dans un mélange de volume déterminé est la pression qu’exercerait ce gaz s’il occupait seul ce volume. La loi de Dalton précise que Pp est égale au produit de sa concentration (F) et de la pression totale Pb du mélange gazeux. Pp(mmHg) = F(%) × Pb(mmHg) La somme des pressions partielles de tous les gaz dans un mélange est égale à la pression totale de ce mélange. Appliqué à l’air ambiant : Pb = PO2 + PCO2 + PN2 + PH2O + Pgaz rares Les fluctuations de la PH2O vont influencer les Pp des autres constituants. La loi des gaz parfaits permet de relier P, V et T par la relation : P × V = n × R × T(°K) n : nombre de moles dans VR = 8,314 Les conditions de mesure des gaz BTPS (fixé) : Body à 37°C, Température corporelle, Pression ambiante, Saturée en vapeur d’eau. C’est la condition physique du gaz alvéolaire intra thoracique. STPD (standard) : Standard, Températ ure (0°C ou 273°K), Pression à 760 mmHg, Déshydraté. C’est la condition standard des chimistes. Tous les volumes d’oxygène et de gaz carbonique mesurés chez un sujet doivent être exprimés en condition STPD. Cette convention permet de comparer des mesures de VO2 et VCO2 réalisées dans des conditions physiques (altitude, température, humidité) différentes. ATPS (Variables) : Ambiant, Température, Pression, Saturée en vapeur d’eau. Dans une cloche spirométrique à eau, le gaz est saturé en vapeur d’eau et à la température régnant dans la cloche. © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S145 B. Aguilaniu et coll. Température Pression Atmosphérique Humidité Pression H2O Inspiré Ventilés VO2 & VCO2 ATP BTPS STPD C Ambiante 37 0 mmHg Ambiante Ambiante 760 % Ambiante 100 0 mmHg Ambiante 47 0 Grenoble : Altitude 240 mètres Température Pression Atmosphérique Pression H2O C 22 37 0 mmHg 742 742 760 0 % 19,73 46,94 mmHg 54 100 0 Volume L. 50 55,29 44,53 Température C -8 37 0 mmHg 253 253 760 0 Humidité Everest : Altitude 8488 mètres Pression Atmosphérique Pression H2O Humidité Volume % 2,3 46,94 mmHg 0,60 100 0 L. 50 71,65 17,11 Exemple de l’influence des conditions ambiantes sur les volumes gazeux calculés selon les conditions ATP, BTPS ou STPD. Annexe 5 b : Facteur de conversion BTPS en STPD Facteur de conversion BTPS-STPD 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 200 0,177 0,183 0,189 0,195 0,200 0,206 0,212 0,218 0,224 0,229 250 0,235 0,241 0,247 0,253 0,258 0,264 0,270 0,276 0,282 0,287 300 0,293 0,299 0,305 0,311 0,316 0,322 0,328 0,334 0,340 0,345 350 0,351 0,357 0,363 0,368 0,374 0,380 0,386 0,392 0,397 0,403 400 0,409 0,415 0,421 0,426 0,432 0,438 0,444 0,450 0,455 0,461 450 0,467 0,473 0,479 0,484 0,490 0,496 0,502 0,508 0,513 0,519 500 0,525 0,531 0,536 0,542 0,548 0,554 0,560 0,565 0,571 0,577 550 0,583 0,589 0,594 0,600 0,606 0,612 0,618 0,623 0,629 0,635 600 0,641 0,647 0,652 0,658 0,664 0,670 0,676 0,681 0,687 0,693 650 0,699 0,705 0,710 0,716 0,722 0,728 0,733 0,739 0,745 0,751 700 0,757 0,762 0,768 0,774 0,780 0,786 0,791 0,797 0,803 0,809 750 0,815 0,820 0,826 0,832 0,838 0,844 0,849 0,855 0,861 0,867 800 0,873 0,878 0,884 0,890 0,896 0,902 0,907 0,913 0,919 0,925 0,983 850 0,930 0,936 0,942 0,948 0,954 0,959 0,965 0,971 0,977 900 0,988 0,994 1,000 1,006 1,012 1,017 1,023 1,029 1,035 1,041 950 1,046 1,052 1,058 1,064 1,070 1,075 1,081 1,087 1,093 1,098 1000 1,104 1,110 1,116 1,122 1,127 1,133 1,139 1,145 1,151 1,156 On voit que le facteur de conversion est de 0,826 lorsque la pression barométrique est de 760 mmHg 2S146 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 5 c : Facteur de correction BTPS en fonction de la Pression Barométrique Facteurs de correction BTPS en fonction de la Pression Barométrique 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 50 0,003 0,006 0,008 0,010 0,013 0,015 0,017 0,020 0,022 0,024 70 0,027 0,029 0,031 0,034 0,036 0,038 0,041 0,043 0,045 0,048 90 0,050 0,052 0,054 0,057 0,059 0,061 0,064 0,066 0,068 0,071 110 0,073 0,075 0,078 0,080 0,082 0,085 0,087 0,089 0,092 0,094 130 0,096 0,098 0,101 0,103 0,105 0,108 0,110 0,112 0,115 0,117 150 0,119 0,122 0,124 0,126 0,129 0,131 0,133 0,136 0,138 0,140 170 0,143 0,145 0,147 0,149 0,152 0,154 0,156 0,159 0,161 0,163 190 0,166 0,168 0,170 0,173 0,175 0,177 0,180 0,182 0,184 0,187 210 0,189 0,191 0,194 0,196 0,198 0,200 0,203 0,205 0,207 0,210 230 0,212 0,214 0,217 0,219 0,221 0,224 0,226 0,228 0,231 0,233 250 0,235 0,238 0,240 0,242 0,244 0,247 0,249 0,251 0,254 0,256 270 0,258 0,261 0,263 0,265 0,268 0,270 0,272 0,275 0,277 0,279 290 0,282 0,284 0,286 0,289 0,291 0,293 0,295 0,298 0,300 0,302 310 0,305 0,307 0,309 0,312 0,314 0,316 0,319 0,321 0,323 0,326 330 0,328 0,330 0,333 0,335 0,337 0,340 0,342 0,344 0,346 0,349 350 0,351 0,353 0,356 0,358 0,360 0,363 0,365 0,367 0,370 0,372 370 0,374 0,377 0,379 0,381 0,384 0,386 0,388 0,390 0,393 0,395 390 0,397 0,400 0,402 0,404 0,407 0,409 0,411 0,414 0,416 0,418 410 0,421 0,423 0,425 0,428 0,430 0,432 0,435 0,437 0,439 0,441 430 0,444 0,446 0,448 0,451 0,453 0,455 0,458 0,460 0,462 0,465 450 0,467 0,469 0,472 0,474 0,476 0,479 0,481 0,483 0,486 0,488 470 0,490 0,492 0,495 0,497 0,499 0,502 0,504 0,506 0,509 0,511 490 0,513 0,516 0,518 0,520 0,523 0,525 0,527 0,530 0,532 0,534 510 0,536 0,539 0,541 0,543 0,546 0,548 0,550 0,553 0,555 0,557 530 0,560 0,562 0,564 0,567 0,569 0,571 0,574 0,576 0,578 0,581 550 0,583 0,585 0,587 0,590 0,592 0,594 0,597 0,599 0,601 0,604 570 0,606 0,608 0,611 0,613 0,615 0,618 0,620 0,622 0,625 0,627 590 0,629 0,632 0,634 0,636 0,638 0,641 0,643 0,645 0,648 0,650 0,673 610 0,652 0,655 0,657 0,659 0,662 0,664 0,666 0,669 0,671 630 0,676 0,678 0,680 0,683 0,685 0,687 0,689 0,692 0,694 0,696 650 0,699 0,701 0,703 0,706 0,708 0,710 0,713 0,715 0,717 0,720 670 0,722 0,724 0,727 0,729 0,731 0,733 0,736 0,738 0,740 0,743 690 0,745 0,747 0,750 0,752 0,754 0,757 0,759 0,761 0,764 0,766 710 0,768 0,771 0,773 0,775 0,778 0,780 0,782 0,784 0,787 0,789 730 0,791 0,794 0,796 0,798 0,801 0,803 0,805 0,808 0,810 0,812 750 0,815 0,817 0,819 0,822 0,824 0,826 0,829 0,831 0,833 0,835 770 0,838 0,840 0,842 0,845 0,847 0,849 0,852 0,854 0,856 0,859 790 0,861 0,863 0,866 0,868 0,870 0,873 0,875 0,877 0,879 0,882 810 0,884 0,886 0,889 0,891 0,893 0,896 0,898 0,900 0,903 0,905 830 0,907 0,910 0,912 0,914 0,917 0,919 0,921 0,924 0,926 0,928 850 0,930 0,933 0,935 0,937 0,940 0,942 0,944 0,947 0,949 0,951 870 0,954 0,956 0,958 0,961 0,963 0,965 0,968 0,970 0,972 0,975 890 0,977 0,979 0,981 0,984 0,986 0,988 0,991 0,993 0,995 0,998 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S147 B. Aguilaniu et coll. Annexe 5 d : Valeurs de la Pression Barométrique en fonction de l’altitude selon les équations de l’Atmosphère Standard 2S148 0 20 40 60 80 100 120 140 160 0 760 758 756 755 753 751 749 747 746 180 744 200 742 740 739 737 735 733 732 730 728 726 400 725 723 721 719 718 716 714 713 711 709 600 707 706 704 702 701 699 697 696 694 692 800 691 689 687 686 684 682 646 679 677 676 1000 674 672 671 669 668 666 664 663 661 660 1200 658 656 655 653 652 650 648 647 645 644 1400 642 640 639 637 636 634 633 631 630 628 1600 626 625 623 622 620 619 617 616 614 613 1800 611 610 608 607 605 604 602 601 599 598 2000 596 595 593 592 590 589 587 586 585 583 2200 582 580 579 577 576 574 573 572 570 569 2400 567 566 564 563 562 560 559 557 556 555 2600 553 552 550 549 548 546 545 543 542 541 2800 539 538 537 535 534 533 531 530 529 527 3000 526 525 523 522 521 519 518 517 515 514 3200 513 511 510 509 507 506 505 504 502 501 3400 500 498 497 496 495 493 492 491 489 488 3600 487 486 484 483 482 481 479 478 477 476 3800 475 473 472 471 470 468 467 466 465 464 4000 462 461 460 459 458 456 455 454 453 452 4200 450 449 448 447 446 445 443 442 441 440 4400 439 438 436 435 434 433 432 431 430 428 4600 427 426 425 424 423 422 421 419 418 417 4800 416 415 414 413 412 411 410 408 407 406 5000 405 404 403 402 401 400 399 398 397 396 5200 394 393 392 391 390 389 388 387 386 385 5400 384 383 382 381 380 379 378 377 376 375 5600 374 373 372 371 370 369 368 367 366 365 5800 364 363 362 361 360 359 358 357 356 355 6000 354 353 352 351 350 349 348 347 346 345 6200 344 343 342 341 341 340 339 338 337 336 6400 335 334 333 332 331 330 329 328 328 327 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 6 : Principaux Types de Pneumotachographe Les pneumotachographes sont étalonnés en conditions ambiantes, mais tous les volumes pulmonaires sont exprimés en condition BTPS. Différence de pression Fil chaud Turbine La différence de pression mesurée dans les capteurs est proportionelle au débit Le refroidissement du fil chauffé est proportionnel au débit massique La rotation de l’hélice de la turbine est proportionnelle au débit Influence de la salive Oui Oui Oui Sensibilité à la nature du gaz Influence Influence Peu Oui Oui Non Principe Vérification de la linéarité de l’offset © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S149 B. Aguilaniu et coll. Annexe 7 : Étalonnage avec des gaz « étalon » Pour l’analyse des échanges gazeux, l’échantillon de gaz prélevé doit être analysé par rapport à une droite d’étalonnage réalisée grâce à deux mélanges de référence. Les concentrations de ces deux mélanges sont choisies judicieusement. Elles se situent au niveau des concentrations maximum et minimum que l’on souhaite mesurer. Pour des examens en normoxie, l’air ambiant pur et sec est un gaz étalon de choix (20,93 % d’O2 et 0,03 % de CO2). Le second mélange étalon peut être composé d’environ 16 % d’O2 et de 5 % de CO2 ce qui correspond aux concentrations expiratoires, une précision d’analyse relative de 2 % est alors suffisante. La dispersion lors de l’étalonnage est moindre lorsque le gaz étalon à une concentration éloignée de celle du gaz de référence. Sur l’exemple l’O2 à 16 % avec une précision de 2 % est plus précis pour l’étalonnage que l’O2 à 20 % avec une précision de 1 %. 2S150 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 8 : Protocoles sur tapis roulant Différents protocoles utilisés pour l’évaluation sur tapis roulant proposent une standardisation des paliers. Dans certains cas, une estimation de la consommation d’oxygène en METs (1 MET = 3,5 ml d’O2kg-1.min-1) est également proposée. Parmi les autres protocoles développés sur tapis, en particulier en cardiologie, nous pouvons citer : le « BRUCE modifié » où la pente des deux premiers paliers est plus faible, le « NAUGHTON » pour lequel la pente est incrémentée toutes les 3 minutes avec une vitesse constante de 3,2 km.h-1 et sa version modifiée avec une vitesse initiale plus faible. Durée (min) 3 5,1 2 0 2 2 2,4 0 1 - 12 3 7,1 2 2,5 2 2,66 3,2 0 1 - 3 5,5 14 3 10 2 5 2 3,33 3,2 1,5 1 - 4 6,8 16 3 14 2 7,5 2 4 3,2 3 1 - 5 8,1 18 3 15,7 2 10 2 4,66 4 3 1 - 6 8,9 20 3 18,9 - METs Pente (%) 10 4,0 Durée (min) Vitesse (mph) 2,7 2 Pente (%) METs Vitesse (km.h-1) Durée (min) 1 METs Pente (%) STEEP Vitesse (km.h-1) BALKE Palier BRUCE 2 12,5 2 5,33 4 5 1 7 2 15 2 6 4 7 1 - 8 2 17,5 2 6,66 4,8 7 1 - 9 2 20 2 7,33 4,8 9 1 - 10 4,8 11 1 - 11 5,6 11 1 - 12 5,6 13 1 - 13 5,6 16 1 - 14 6,8 16 1 - 15 8 16 1 - © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S151 B. Aguilaniu et coll. Annexe 9 : Valeurs Théoriques (calculées) de VO2 Valeurs théoriques de VO (mlO2 .min-1) au cours d’un exercice réalisé sur cyclo-ergomètre, pour des puissances de 10 à 450 watts, soit au cours d’un exercice incrémental (10 watts.min-1), soit au cours d’un exercice à charge constante de 4 à 6 minutes. Ces valeurs ont été calculées pour des rendements mécaniques variables (18 à 25 %), ou pour des pentes d’augmentation de VO2 de 8 à 12 mlO2.Watt-1. Charge Constante (selon le Rendement) 2S152 Incrément par minute (selon Pente VO2/Watt) 18 % 20 % 22 % 24 % 8,5 10,5 12 0 298 298 298 298 298 298 298 10 460 444 431 415 383 403 418 20 623 590 564 532 468 508 538 30 785 737 697 649 553 613 658 40 948 883 830 766 638 718 778 50 1111 1029 963 883 723 823 898 60 1273 1176 1096 1000 808 928 1018 70 1436 1322 1229 1117 893 1033 1138 80 1598 1468 1362 1234 978 1138 1258 1378 90 1761 1615 1495 1351 1063 1243 100 1924 1761 1628 1468 1148 1348 1498 110 2086 1907 1761 1585 1233 1453 1618 120 2249 2054 1894 1702 1318 1558 1738 130 2411 2200 2027 1819 1403 1663 1858 140 2574 2346 2160 1937 1488 1768 1978 150 2737 2493 2293 2054 1573 1873 2098 160 2874 2616 2406 2153 1658 1978 2218 170 3035 2761 2537 2269 1743 2083 2338 180 3196 2906 2669 2384 1828 2188 2458 190 3357 3051 2801 2500 1913 2293 2578 2698 200 3518 3196 2933 2616 1998 2398 210 3679 3341 3064 2732 2083 2503 2818 220 3840 3486 3196 2848 2168 2608 2938 230 4001 3631 3328 2964 2253 2713 3058 240 4162 3776 3460 3080 2338 2818 3178 250 4323 3921 3591 3196 2423 2923 3298 260 4424 4012 3674 3269 2508 3028 3418 270 4583 4155 3804 3383 2593 3133 3538 280 4742 4298 3934 3498 2678 3238 3658 290 4901 4440 4064 3612 2763 3343 3778 300 5059 4583 4194 3726 2848 3448 3898 310 5218 4726 4323 3840 2933 3553 4018 320 5377 4869 4453 3955 3018 3658 4138 330 5536 5012 4583 4069 3103 3763 4258 340 5694 5155 4713 4183 3188 3868 4378 350 5853 5298 4843 4298 3273 3973 4498 360 6012 5440 4973 4412 3358 4078 4618 370 6171 5583 5103 4526 3443 4183 4738 380 6329 5726 5233 4640 3528 4288 4858 390 6488 5869 5362 4755 3613 4393 4978 400 6647 6012 5492 4869 3698 4498 5098 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 10 : Exemples de représentations graphiques des résultats VO2 VCO2 2500 2250 2000 1750 1500 1250 1000 750 500 250 0 SV 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 Charge (Watts) 45 1900 40 Vt (mL) 1700 35 1500 1300 30 1100 25 900 20 30 40 50 60 70 80 FR (min-1) ml.min+1 Évolution au cours d’un test incrémental de VO2 et de VCO2 en fonction de la charge mécanique (haut, SV : seuil ventilatoire), du mode ventilatoire en fonction du débit ventilatoire (milieu), et évolution cardio-circulatoire (FC et VO2 /FC en fonction de VO2 (bas). 20 90 100 170 160 150 140 130 120 110 100 90 80 0,19 0,18 0,17 0,16 0,15 x 0,14 VO2/FC FC min-1) VE (L.min-1 ) 0,13 600 1000 1400 1800 VO2 (ml.min-1) 0,12 0,11 2200 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S153 B. Aguilaniu et coll. Exemple de détermination du seuil ventilatoire (SV : ligne pointillée) chez un même patient à partir de 3 représentations graphiques différentes. On constate que le graphe du milieu repère plus nettement le SV. VCO2 (ml.min-1) 2500 2000 1500 1000 500 0 42 40 38 VE/VO2 VE/VCO2 36 34 32 30 28 VE (ml.min-1) 100 0 500 1000 1500 2000 VO2 (ml.min-1) 0 500 1000 1500 2000 VCO2 (ml.min-1) 2500 90 80 70 60 50 40 30 20 2S154 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 2500 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Comparaison de 2 EFX réalisées chez le même patient à quelques mois d’intervalle. Notez les modifications des réponses de VO2 ou de FC pour la même charge de travail et le changement de relation VO2/VCO2 VO2 (ml.min-1) 2200 2000 1800 1600 test 1 test 2 1400 1200 1000 800 600 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 FC (min-1) Charge (Watts) 170 160 150 140 130 120 110 100 90 80 test 1 test 2 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 VCO2 (ml.min-1) Charge (Watts) 2500 2000 1500 1000 test 1 test 2 500 0 0 500 1000 1500 2000 2500 VO2 (ml.min-1) © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S155 B. Aguilaniu et coll. Comparaison des réponses ventilatoires obtenues lors de 2 EFX réalisées chez un même patient. Notez l’augmentation du débit ventilatoire (VE) à une intensité d’exercice donnée et la modification du mode ventilatoire (VT ml ou VT/CVF %) lors des 2 tests. 1900 80 70 test 1 test 2 60 50 40 30 20 1500 test 1 test 2 1300 900 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 Watts 65 VT % CVF 1700 1100 70 2S156 VT (ml) VE L.min-1 100 90 60 55 test 1 test 2 50 45 40 35 30 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 Watts Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 20 30 40 50 60 70 VE 80 90 100 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 11 : Classifications de Tanner du stade de développement pubertaire Classification de Tanner Stades du développement pubertaire -Filles- Stade Âge osseux (moyen-ans) Développement mammaire 1 < 10,75 Pas de tissu glandulaire Pas de pilosité 2 10,75 Tissu glandulaire palpable Quelques poils fins le long des grandes lèvres. 3 11,75 Augmentation de la taille des seins ; profil arrondi de l’aréole et du mamelon Poils publiens plus pigmentés 4 12,8 Augmentation de la taille des seins ; le mamelon est surélevé par rapport au sein Poils plus durs, recouvrant le mont de vénus 5 14,8 Augmentation de la taille des seins ; profil arrondi de l’aréole et du mamelon Poils de type adulte, s’éten dant vers les cuisses Stades du développement Pubertaire Pilosité pubienne -Garçons- Stade Âge osseux (moyen-ans) Testicules (longueur moyenne) 1 < 10,00 < 2,5 cm Pilosité pubienne Pas de pilosité 2 11,75 Augmentation (> 2,5 cm) des testicules ; amincissem ent du scrotum Quelques poils sur le scrotum 3 12,8 3,0 à 3.5 cm ; épaississement du pénis Poils plus pigmentés, contournés sur le pubis 4 14,5 3,5 à 4 cm Poils plus durs sur le pubis 5 16,2 > 4 cm ; taille adulte du pénis Pilosité de type adulte, s’étendant vers les cuisses et la paroi abdominale © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S157 B. Aguilaniu et coll. Annexe 12 : Consommation maximale d’oxygène chez l’enfant rapportée dans la littérature Tableau I. Consommation maximale d’oxygène chez l’enfant rapportée dans la littérature. Auteurs et Pays Protocole Valeurs Transversale Tapis roulant G : 54,7 ± 5,6 ml.min-1.kg-1 Pente F : 40,8 ± 4 ml.min-1.kg-1 Longitudinale (4 ans) Tapis roulant Vitesse Protocole non précisé Tapis roulant Pente Protocole non précisé Longitudinale (5 ans) ↑ Macek M et Vavra J. Europe Est Cooper D et coll. USA Eur J Appl 120 G Non précisé Physiol 1977 ; 120 F 36 : 75-80. 14-17 ans Med Sci 20 G en Sujet entraîné Sports 1978 ; 3 groupes Intensité non pré3: 10 ans ; 12 ans ; cisée 200-3. 13 ans J Appl Physiol 56 G en 1 : 1,511.jour-1, 1978 ; 44 : 3 groupes 5 jours.sem. 666-72 1 : 9,5 ans 2 : 411.sem-1 (n = 7) 3 : Compétition 2 : 12,5 ans (n = 43) 3 : 14,5 ans (n = 6) Int Sport Med 10 G 611.sem-1 1980 ; 1 : 70-2 10.5 ± 0,6 ans Type de l’étude G : 61.5 ± 4 ml.min-1.kg-1 ↑ Kobayashi K et coll. Japon Cohortes et Act. Physique âge au début au moment de de l’étude l’étude ↑ Nagle J et coll. USA Daniels J et coll. USA Référence Après 5 années d’entraînement : 1 : 47,5 → 63,2 ml.min-1.kg-1 2 : 45 → 52,2 ml.min-1.kg-1 3 : 63,4 → 73,4 ml.min-1.kg-1 Transversale Cycloergomètre 52,8 ± 7,8 ml.min-1.kg-1 2 W.kg-1.3 min-1 Transversale Cycloergomètre G1 : 42,6 ± 6 ; G2 = 50 ± 8 ml.min-1.kg-1 2 W.kg-1.3min-1 10 W.min-1 10-13 ans : 15 W.min-1 F1 : 38 ± 7, F2 : 34 ± 48 ml.min-1.kg-1 ≥ 14 ans : 20 W.min-1 Décroissance postpubertaire chez F Mercier J Int J Sport 38 G G1 : 711.sem-1 Longitudinale Cycloergomètre 10 ans : G1 = G2 = 50ml/min-1.kg-1 10-14 ans et coll. Med 1987 ; G2 : 1411.sem-1 (2 ans) 30 W.3min-1 11, 12 ans : G1 = 50 ml.min-1.kg-1 France 8 : 26-30. G2 = 53 ml.min-1.kg-1 13, 14 ans : G1 = 51 ml.min-1.kg-1 G2 = 59 ml.min-1.kg-1 Sunnergardh J Eur J Appl 52 G + 49 F Absence Transversale Cycloergomètre G1 : 52 ± 6 ml.min-1.kg-1 (poids total) et Bratteby L.E. Physiol 1987 ; G1 (8,7 ans), d’entraînement : 64 ± 7 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) Suède 56 : 266-72 F1 (8,7 ans) G2 : Idem (valeur constante avec l’âge) G2 (13,8 ans), F1 : 45,9 ± 4 ml.min-1.kg-1 (poids total) F2 (13,7 ans) : 60,4 ± 4 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) F2 : 43,7 ± 4 ml.min-1.kg-1 (poids total) : 58,8 ± 4 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) diminution non significative avec âge) Bénéfice E Int J Sports 140G G1 : < 411.sem-1 Transversale Cycloergomètre G1 : 46 ± 6 ml.min-1.kg-1 et coll. Med 1990 ; Age : 10-15 ans G2 : 6-1011.sem-1 20 ~ 30 W.min-1 : 57 ± 7 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) France 11 : 456-60. Compétition G2 : 50 ± 5 ml.min-1.kg-1 : 61,6 ± 7 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) Docherty D Int J Sports 23 G + 29 F Non précisé Transversale Cycloergomètre G : 54 ± 7 ml.min-1.kg-1 (poids total) et Gaul CA Med 1991 ; Age : 11 ans. 16 W.min-1 : 64 ± 7 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) Angleterre 12 : 525-32 (< 45 kg) F : 43 ± 5 ml.min-1.kg-1 (poids total) 32 W.min-1 : 57 ± 6 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) (> 45 kg) Sjödin B et Eur J Appl 12 G G1 : Entraîné Longitudinale Tapis roulant G1 : 64,4 ml.min-1.kg-1 Svedenhag J Physiol 1992 ; Age : 12 ans G2 : Non entraîné (8 ans) Protocole non G2 : 160 ml.min-1.kg-1 Suède 65 : 150-7 Quantification ? Précisé Constante avec l’âge si facteur de corrélation = 1 pour sujet entraîné = 0,75 pour non entraîné Prioux Acta Physion 44G < 211.sem-1 Semi Cycloergomètre G1 : 50 ± 5 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) et coll. Scand G1 : 11,2 ± 0,2 ans Longitudinale < 12 ans : G2 : 54 ± 8 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) France 1997 ; 161 : G2 : 12,9 ± 0,2 ans (3 ans) 20 W.min-1 G3 : 55 ± 6 ml.min-1.kg-1 (masse maigre) 447-58 G3 : 14,9 ± 0,3 ans ≥ 12 ans : Augmentation non significative avec 30 W.min-1 l’âge) J Appl 58G + 51 F : Physiol : 1984 ; 4 groupes 56 : 628-34. G1 (6-13 ans), F1 (6-11 ans) G2 (14-17 ans) F2 (12-17 ans) 611.sem-1 Légende : G : garçon F : fille : Sem : semaine ; ml : millimitre ; min : minute : kg : kilogramme. 2S158 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160 Méthodologie et Pratique de l’Exploration Fonctionnelle à l’eXercice (EFX) Annexe 13 : Analyse du coût d’une EFX Les informations données dans ce paragraphe sont fournies à titre indicatif et nécessitent d’être affinées par chaque usager. Le coût d’une EFX peut être estimé en prenant en compte le budget d’investissement et les coûts de fonctionnement et un temps moyen de réalisation d’environ 1 heure par examen. Le budget d’investissement est élevé et l’amortissement des matériels est variable. Ce coût peut être diminué si une part du matériel est partagée avec d’autres usagés. Néanmoins, les équipes ou groupements de médecins qui développent cette activité ressentent rapidement la nécessité d’une activité minimale en EFX pour répondre à la demande clinique et progresser dans la réalisation et l’interprétation des examens. À titre d’exemple, les centres spécialisés réalisent en moyenne 15 à 20 examens par semaine. Les coûts de fonctionnement sont évidemment proportionnels à l’activité. Notamment les procédures d’étalonnage interne sont nécessairement plus fréquentes lorsque le matériel est beaucoup sollicité. Le tableau XX rapporte des coûts de fonctionnement annuels pour une activité moyenne de 10 EFX par semaine augmentant sensiblement le nombre de consommables tels que Permapur®, gaz étalonnage, etc.., À ces coûts, on doit ajouter selon le mode d’exercice, les coûts de location d’une salle d’exercice qui réponde aux exigences méthodologiques mentionnées ci-après (local spacieux 10-15 m2, aéré, tempéré). En moyenne le coût locatif est de l’ordre de 120-170 € le m2 par an ou comptabilisé par certains établissement en terme de % sur le montant de l’acte réalisé (10 à 20 % ). Enfin, les charges salariales totales lièes au personnel technique sont d’environ 15 à 20 € l’heure. Bien sûr ce coût est nettement plus élevé si l’examen est réalisé par deux médecins. Investissement (€ HT) Coût de Fonctionnement (€ HT) Cyclo-ergomètre électromagnétique 2200 Temps de maintenance mensuel *Étalonnage/entretien/mise à jour 4 heures Tapis Roulant 10000 Contrat Maintenance Ergospiromètre + Ergomètre 2500 Ergospiromètre (EGS) 47 000 Contrat Maintenance analyseur gaz du sang 2000 Analyseur de gaz du sang (Radiometer) (incluant cooxymétrie et lactatémie) pour 20 mesures par jour mesures 11000/an Masque facial 2 disponibles Coût unitaire 423 Saturom ètre 1500 à 8000 Embout buccal avec piège salive 5 disponibles Coût unitaire 44 ECG 12 dérivations Inclus dans EGS (9410) 12 D visualisation : 3992 3 D Visualisation : 2440 Stérilisation Coût annuel Manomètre Pression artériel Intégrée EGS 3257 Permapur * 5 disponibles Coût unitaire 196 Brassards adaptés 130-180 Pneumotachographes *5 disponibles 102 Défibrillateur 3000 Consommables par examen : -Matériel Gaz sang par mesure * Capillaire/Seringue sur tube capillaire Coût unitaire 8 cts Chariot et Matériel de soins urgences 2000 - Électrodes ECG 12 dérivations - Divers (papiers, compresses.) Informatique supplémentaire (base de données) 1500 Gaz étalonnage annuel * Mélange CO2/O2 consommables et location 527 4 m3/an Coûts d’investissement et de fonctionnement liées à la pratique de l’EFX décrite dans ce document. Ces données sont fournies à titre indicatif. Les coûts mentionnés correspondent aux coûts moyens recensés par les co-auteurs et correspondant aux principaux matériels d’ergospirométrie. © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 2S159 B. Aguilaniu et coll. Descriptif CCAM Dénomination Physiologique Code Prix (€) LIBELLÉS PNEUMOLOGIQUES Mesure de la distance de marche en terrain plat en TEST MARCHE 6 MIN (TM6) 6 minutes, avec surveillance de la SaO2 par mesure Test de Navette (Shuttle test) transcutanée et mesure du débit d’oxygène utile Idem sans mesure du débit d’oxygène utile EQQE002 28.8 Idem + Oxymétrie trans cutanéeEQQP003 28,80 É preuve d’effort sur tapis roulant ou bicyclette Mesure isolée des gaz du sang GLRP003 ergométrique, avec mesure des gaz du sang à l’effort [Épreuve d’effort simplifiée] [Gazométrie à l’effort] 69,35 Épreuve d’effort sur tapis roulant ou bicyclette VO2 max. avec mesure unique GLRP004 ergométrique, avec mesure des gaz du sang et du de la gazométrie artérielle débit d’oxygène consommé [VO2], et surveillance électrocardioscopique discontinue 110,88 LIBELLÉS CARDIOLOGIQUES Épreuve d’effort sur tapis roulant ou bicyclette ECG EFFORT AVEC MESURE ergométrique, avec ECG discontinue et mesure du DE VO2MAX. débit d’oxygène consommé [VO2] EQRP002 86,62 € Épreuve d’effort sur tapis roulant ou bicyclette ergométrique, avec ECG discontinue ECG effort DKRP004 76,80 Épreuve d’effort sur tapis roulant, avec ECG discontinue, examen doppler continu des artères des membres inférieurs et mesure de l’index de pression systolique ECG EFFORT Doppler artériel EQRM001 ACTE EXISTANT NON TARIFIÉ Mesure de la distance de marche sur tapis roulant ou par enregistrement électromagnétique EQQP001 ACTE EXISTANT NON TARIFIÉ Mesure de la distance de marche sur tapis roulant TEST DE STRANDNESS ou par enregistrement électromagnétique, avec mesures de la pression systolique résiduelle de cheville et du temps de récupération par doppler continu transcutané ou pléthysmographie EQQM004 ACTE EXISTANT NON TARIFIÉ Description et codage des explorations fonctionnelles d’exercice de la nomenclature CCAM V2. Ces actes sont référencés dans la nomenclature Pneumologique et CardioVasculaire. Les associations d’actes autorisées ne sont pas mentionnées. On remarquera que les libellés cardiologiques et pneumologiques concernant la mesure de VO2 diffèrent à la fois sur la description de l’ECG et sur la mesure de la gazométrie artérielle. 2S160 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 2S111-2S160