Le Ministre de l`Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés
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Le Ministre de l`Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés
MINISTERE DE L’INTERIEUR, DE LA SECURITE INTERIEURE ET DES LIBERTES LOCALES MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DU TRAVAIL ET DE LA SOLIDARITE MINISTERE DELEGUE AU BUDGET ET A LA REFORME BUDGETAIRE Paris, le 31 octobre 2003 Le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés Locales Le Ministre des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité Le Ministre délégué au Budget et à la Réforme Budgétaire à Mesdames et Messieurs les Préfets de département LBLB0310075C Objet : projet de loi de décentralisation du RMI et de création du RMA La loi de décentralisation du revenu minimum d’insertion et de création du revenu minimum d’activité entrera en vigueur le 1er janvier 2004. Le projet de réforme du Gouvernement prévoit de confier la pleine responsabilité de l’allocation de RMI et le pilotage de l’insertion aux départements. Cette décentralisation du RMI s’accompagnera d’un outil nouveau et complémentaire d’accès à l’activité : le revenu minimum d’activité (RMA). Le Sénat a adopté le projet de loi le 28 mai dernier. L’Assemblée nationale l’examinera les 19 et 20 novembre prochains. La loi sera promulguée avant la fin du mois de décembre. Afin de préparer la mise en œuvre de cette réforme, nous vous transmettons les éléments d’information suivants, destinés à votre information et à celle de vos interlocuteurs départementaux. 1- Relations entre départements et organismes payeurs et modalités de service de la prestation pour le compte des départements L’article 13 du projet de loi prévoit que des conventions définiront les conditions dans lesquelles le service de la prestation sera assuré par les caisses de sécurité sociale pour le compte des départements. Les règles générales relatives à ces conventions seront fixées par décret. En raison de l’entrée en vigueur du dispositif au 1er janvier 2004 et de l’impossibilité qui en découle pour les départements de passer dans ces délais les conventions requises, un dispositif transitoire sera prévu. Afin d’assurer la continuité du service après le 1er janvier 2004 et le versement de leurs allocations aux bénéficiaires après cette date, la loi prévoira qu’en l’absence de convention le service de la prestation sera assuré dans des conditions définies par décret. Dans l’hypothèse où ce décret ne serait pas entré en vigueur au 1er janvier 2004, la loi fera obligation aux organismes payeurs de continuer à assurer, pour le compte du département, le service de la prestation, dans les conditions qui prévalaient avant cette date. 2- Circuits de financement et de trésorerie Les recettes transférées sont calculées sur la base des dépenses exécutées par l’Etat en 2003, conformément aux dispositions de l’article 72-2 de la Constitution. Le projet de loi de finances dispose que chaque département recevra à cet effet un pourcentage d’une fraction déterminée de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), fixé par arrêté conjoint du ministre chargé de l’intérieur et du ministre chargé du budget. Les recettes correspondantes feront l’objet d’un premier versement aux départements avant le 20 janvier ; les versements retraçant la collecte de la TIPP auront lieu ensuite par quinzaine, alors que les versements des départements aux caisses d’allocations familiales et aux caisses de mutualité sociale agricole devraient intervenir selon un rythme mensuel. Les caisses d’allocations familiales et les caisses de mutualité sociale agricole continueront à assurer le paiement de l’allocation. Les départements devront donc leur verser les sommes correspondant à ce paiement avant la fin de chaque mois. A titre transitoire, avant la parution du décret prévu par le projet de loi, les départements verseront aux caisses de sécurité sociale, un acompte provisionnel mensuel correspondant au tiers du montant comptabilisé au titre du RMI lors du dernier trimestre civil connu. Après parution du décret, l’écart éventuel entre les montants effectivement payés par les caisses et les acomptes provisionnels fera l’objet d’une régularisation. Le premier versement interviendra en janvier 2004. Le projet de loi RMI-RMA prévoira que le financement des allocations de RMI versées à terme échu à compter de janvier 2004 par les organismes payeurs est à la charge des départements. Il convient de préciser qu’à la date d’entrée en vigueur de la loi, soit le 1er janvier 2004, les départements seront compétents non seulement pour décider de l’attribution de l’allocation de RMI mais également pour financer l’allocation versée le 5 janvier 2004. Les relations financières entre les caisses de sécurité sociale et les départements seront régies par la convention visée au 1-. Ces conventions devront respecter un principe de « neutralité financière » pour chacune des parties. 3- Prévision budgétaire Pour établir leur budget primitif les départements pourront prendre pour base les dépenses prévisionnelles 2003 au titre de l’allocation de RMI. Vous voudrez bien vous rapprocher de la caisse d’allocations familiales et de la caisse de mutualité sociale agricole pour connaître le montant de ces dépenses estimées et le communiquer au département. 4- Questions relatives aux personnels Actuellement, la gestion de l’allocation de revenu minimum d’insertion est en quasi-totalité effectuée par les caisses d’allocations familiales et par les caisses de la mutualité sociale agricole. Environ 8.000 agents de la sécurité sociale traitent les dossiers de RMI dans toute la France. Le projet de loi prévoit que les caisses d’allocations familiales et de la mutualité sociale agricole continueront d’effectuer pour le compte des conseils généraux la gestion du revenu minimum d’insertion gratuitement et dans les mêmes conditions qu’elles le font actuellement pour l’Etat. Rien ne change donc au 1er janvier 2004 dans la situation juridique des agents des caisses exerçant ces fonctions. 2 Par ailleurs, certains agents de l’Etat sont également en charge du revenu minimum d’insertion qu’il s’agisse des agents exerçant tout ou partie de leur activité au sein des CLI ou encore des chargés de mission qui participent aux programmes d’insertion et au fonctionnement du dispositif avec les départements. Dans le souci d’assurer une parfaite continuité du service public dans les mois suivants l’entrée en vigueur de la loi RMI-RMA, le projet de loi prévoira la mise à disposition à titre transitoire de ces personnels en les plaçant, pour l’exercice de leurs compétences en matière de revenu minimum d’insertion, sous l’autorité du président du conseil général à compter du 1er janvier 2004. Les modalités de leur transfert dans la fonction publique territoriale s’effectueront dans les mêmes conditions que celles prévues par le projet de loi relatif aux responsabilités locales. 5- RMA La création du RMA vise à accompagner la décentralisation du RMI en permettant aux acteurs locaux de mobiliser un nouvel outil de politique d’insertion sociale et professionnelle. Le Gouvernement veillera à une entrée en vigueur rapide de ce dispositif. Vous participerez aux initiatives que prendront les départements pour en assurer un démarrage aussi rapide que possible tant dans le secteur marchand que dans le secteur non marchand. Des instructions complémentaires vous seront adressées dans les meilleurs délais. 6- Evaluation du dispositif et information du Législateur A l’initiative de l’Assemblée Nationale le dispositif prévu par le Gouvernement dans le PLF 2004 a été complété de manière à améliorer l’évaluation du dispositif et l’information du Législateur. L’Assemblée Nationale a ainsi voulu traduire le principe selon lequel « une plus large décentralisation doit s’accompagner d’une bonne connaissance et d’une évaluation des politiques publiques locales dans le double souci de favoriser une utilisation optimale des deniers publics et d’améliorer le service rendu à la population » ; principe qui figure dans l’exposé des motifs de l’article 84 du projet de loi relatif aux responsabilités locales et portant création d’un conseil national des politiques publiques décentralisées. Ainsi, et à compter de l’année 2006, le Gouvernement remettra tous les trois ans et lors du dépôt de la loi de finances, un rapport au Parlement retraçant : • • • pour chaque département, l’évolution annuelle d’un ratio harmonisé rapportant le nombre des allocataires du RMI, des allocataires du revenu de solidarité et des bénéficiaires du RMA au montant de la dépense effectuée au titre des politiques transférées aux départements ; un bilan de la gestion administrative et financière de ces politiques publiques sous la forme d’indicateurs annuels de résultats harmonisés et renseignés par les informations transmises par les conseils généraux ; l’analyse des variations annuelles selon les départements du nombre des allocataires du RMI, des allocataires du revenu de solidarité et des bénéficiaires du RMA. Vous vous attacherez donc à disposer d’un système d’information adéquat et alimenté par les informations transmises par les départements afin de pouvoir restituer au Parlement les informations dont il souhaite disposer * * * 3 Cette réforme a été préparée au plan national par des réunions de travail rassemblant l’ensemble des partenaires concernés, c’est-à-dire, outre les administrations centrales, des représentants des départements, caisses de sécurité sociale, représentants du service public de l’emploi, associations. Il vous appartient de même d’organiser le plus rapidement possible des réunions de travail avec les principaux interlocuteurs concernés au plan local par cette réforme, de façon à en assurer la mise en œuvre dans les meilleures conditions sur la base des informations contenues dans la présente instruction. 4