À la recherche des trésors de guerre
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À la recherche des trésors de guerre
THEMA À la recherche des trésors de guerre Petit à petit, d’Amsterdam à Berlin, de Paris à Zurich, de Saint-Pétersbourg à New York, se reconstitue une partie des collections d’art pillées par les nazis. Comment ce pillage a-t-il été organisé ? Quel rôle ont joué les marchands d’art ? Pourquoi des galeries et des musées nationaux ont-il été amenés à receler des milliers de tableaux et d’objets précieux ? Quel a été le parcours du combattant des héritiers ou des ayants droit ? 20.45-00.15 Jeudi 17 février 2000 Contact presse : Grégoire Mauban / Dorothée van Beusekom / Souad Khaldi 01 55 00 70 42 / 73 25 / 70 43 [email protected] / [email protected] / [email protected] 20.45 Tableaux d’un pillage Documentaire de Bettina Hoffmann et Daniel Monnat (Suisse, 1998-52mn) Production : TSR Entre 1940 et 1944, 100 000 œuvres d’art ont été volées en France par les nazis. Si un tiers d’entre elles ont été retrouvées en Allemagne, beaucoup ont transité par la Suisse avant de disparaître. Quel a été leur parcours ? Où sont-elles aujourd’hui ? Qui a joué les intermédiaires ? Une passionnante enquête. Depuis 1997, la Direction des musées de France est sous pression. On lui reproche de détenir des œuvres d’art ayant appartenu à des collectionneurs juifs spoliés par les nazis. L’administration, qui a fait un travail énorme au lendemain de la guerre pour restituer les œuvres volées, affirme ne conserver que des tableaux sans valeur ou dont le propriétaire n’a pu être identifié. Hector Feliciano, journaliste portoricain, décide de mener sa propre enquête et demande à consulter l’inventaire. On lui répond que celui-ci est toujours en cours d’élaboration… Hector Feliciano sait que ces œuvres ont une cote spéciale : MNR (Musées Nationaux - Récupération). Il se rend dans les musées, les réserves, et découvre ce code sur des tableaux de très grands artistes. Comment peut-on ignorer à qui appartenait un Picasso ou un Degas ? Pourquoi les ayants droit ne les ont-ils jamais réclamés ? La fuite des tableaux Sur le mode de l’enquête policière, Tableaux d’un pillage reconstitue le parcours de certaines œuvres et met en évidence le rôle joué par les intermédiaires pendant ou après la guerre. Dès les débuts de l’Occupation, les nazis mettent en place un service chargé de récupérer les collections, aussi bien publiques que privées. Hitler, peintre raté, veut construire à Linz (Autriche) le plus grand musée du monde. Toutes les œuvres sont méthodiquement inventoriées et stockées au Jeu de paume, à Paris, en attendant d’être transférées en Allemagne. Mais les goûts d’Hitler le portent surtout vers les classiques et les peintres romantiques. Certains marchands d’art passent alors un marché avec les autorités allemandes : ils leur fournissent des œuvres classiques et des informations sur les cachettes des collectionneurs juifs (Alphonse Kann, Paul Rosenberg…) en échange de la possibilité de récupérer des tableaux modernes entreposés au Jeu de paume… Les œuvres sont ensuite revendues en Suisse, notamment par l’intermédiaire du marchand Fischer. Celui-ci avait déjà accepté, en 1939, d’organiser la vente des œuvres d’art dit “dégénéré” des musées allemands. Principaux bénéficiaires : les nazis (qui financent ainsi en partie leur effort de guerre), quelques marchands et des collectionneurs sans scrupules. Au lendemain du conflit, très peu sont inquiétés. Beaucoup d’œuvres ont déjà été revendues sur le marché américain, acquérant ainsi une nouvelle virginité. Pour un Paul Rosenberg qui gagne son procès (obligeant le collectionneur zurichois Burley à lui racheter les œuvres qu’il ne veut pas rendre), des centaines de propriétaires sont toujours spoliés. Comment savoir si leurs œuvres existent toujours, ou si elles ne dorment pas dans les réserves de musées et de galeries, aux responsables peu curieux de leur origine ? À lire : le Musée disparu - Enquête sur le pillage des œuvres d’art en France par les nazis, de Hector Feliciano (Austral). .2 21.40 Les disparus Documentaire de Christopher Spencer (Grande-Bretagne, 1998-51mn) Production : Channel 4, Arthouse Degas, Botticelli… Les Gutmann possédaient une très belle collection aujourd’hui dispersée à travers le monde. Christopher Spencer les a suivis dans leur parcours du combattant pour faire valoir leurs droits. 1943, en Hollande. Friedrich et Louise Gutmann, membres d’une famille juive fondatrice de la Dresdner Bank, refusent de céder leur collection aux occupants malgré l’assurance de Himmler de les laisser partir pour l’Italie. Ils sont déportés à Theresienstadt. La paix revenue, leurs enfants Lili et Bernard retrouvent leur maison pillée. Aidés par le détective Willi Korte, véritable “Indiana Jones” du monde de l’art, ils partent en quête des œuvres volées. Finalement, à la fin de 1995, ils localisent un Degas dans une collection privée de Chicago. Mais le propriétaire refuse de le leur restituer. Une longue bataille judiciaire s’engage… La conspiration du silence Ce ne sont pas seulement les méthodes de l’Allemagne nazie qui sont ici dénoncées, mais aussi la complicité de la Suisse et des États-Unis dans le commerce et le recel des œuvres volées. Pour Willi Korte, l’histoire de la collection des Gutmann est révélatrice de “la conspiration du silence qui s’est établie parmi les conservateurs de musée, les marchands et les commissaires-priseurs”. Quand il s’agit de récupérer son bien, les choses deviennent en effet très compliquées. Qu’est-ce qui prouve que le Degas en question appartient bien aux Gutmann ? Son propriétaire actuel, Daniel Searle, clame sa bonne foi : “Quand j’ai acheté le Degas, la transaction a eu toutes les apparences de la légalité. Que cette légalité puisse aujourd’hui être mise en doute est très pénible”, déplore-t-il. Et les choses ne sont pas plus faciles pour les Gutmann : outre la douleur de revenir sur un passé lourd de drames, le procès coûte cher : même si son issue leur est favorable, ils devront vendre le Degas pour rembourser les frais d’avocats ! .3 22.30 Film La chambre d’ambre Film de Roland Gräf (Allemagne, 1991-1h41mn) - VF Scénario : Thomas Knauf, Roland Gräf Avec : Corinna Harfouch (Lisa Morbrink), Kurt Böwe (Max Buttstädt), Uwe Kockisch (Ludwig Kollenbey), Ulrich Tukur (Siegfried Emmler), Michael Gwisdek (Costello) Photographie : Roland Dressel Musique : Richard Wagner Montage : Monika Schindler Production : DEFA, Studio Babelsberg GmbH, WDR Trois chercheurs de trésors partent sur les traces d’un chef-d’œuvre mystérieusement disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une des merveilles de l’art mondial – un cadeau du roi de Prusse au tsar Pierre Ier en 1717 – a été enlevée à Kaliningrad par la Wehrmacht à la fin de l’été 1944. Depuis, nulle trace de ce chef-d’œuvre. Celui-ci est convoité à la fois par ceux qui ont été mêlés à l’histoire, par les chercheurs de trésors et par les autorités des deux pays concernés. Il y a d’abord Lisa et Ludwig, entraînés dans cette aventure à la suite de la mort mystérieuse du père de Lisa. Puis Siegfried Emmler, dont le père a directement participé à la disparition de la chambre d’ambre. Enfin, il y a ce commissaire à la retraite sur la piste d’un étrange fabricant de montres suisses... Le mystère de la chambre jaune La grande actrice allemande Corinna Harfouch est Lisa, entraînée dans une aventure palpitante. Il y a d’abord ces quelques mots : “J’ai été votre appât.” Écrits par le père de Lisa, expert en art, et découverts après sa mort, ils introduisent le mystère. En fouillant dans les travaux de son père, Lisa fait des découvertes qui lui donnent envie d’en savoir plus. L’aventure commence… Dans cette intrigue noire et dangereuse, les personnages mis en scène par Roland Gräf sont tous poussés par un motif personnel. Les sombres forêts de Saxe, l’implication très personnelle de ces détectives en herbe et l’omniprésence de la musique de Wagner rendent l’atmosphère angoissante et irréelle. Grâce à la prodigieuse mémoire musicale de Ludwig, un spécialiste de Wagner, l’intrigue avance. Mais au profit de qui ? .4 Les trésors de la chambr d’ambre déchaînent le convoitises.