Monsieur le directeur, Suite à la réunion du 3 mars après

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Monsieur le directeur, Suite à la réunion du 3 mars après
Monsieur le directeur,
Suite à la réunion du 3 mars après-midi consacrée à la question des réseaux de l'art contemporain en France, je
vous fais part ci-dessous des points qui nous semblent devoir être pris en compte dans les recommandations
faites au Ministre.
- Il est essentiel que le ministère de la culture soit attentif à la survie de l'important secteur associatif réunissant
des lieux de diffusion, d'ateliers ou de résidences.
Ils permettent le départ de beaucoup de jeunes carrières artistiques et représentent des interlocuteurs préalables
aux galeries d'art et constituent régulièrement des étapes de professionnalisation entre les écoles d'art et les
institutions de plus grande importance (centre d 'art, frac, musées....).
- L'aide à l'emploi représente une contribution majeure que l'Etat puisse apporter au secteur des arts visuels. Le
développement des petites structures mais aussi des institutions en dépend. La fragilité des équipes et du réseau
arts plastiques est évidemment liée à la discontinuité des aides à l'emploi (brièveté des aides, inadéquation aux
qualifications des salariés concernés....)
Le ministère de la culture devrait relayer l'importance de ces aides auprès du ministère du travail afin qu'en
régions les préfets rendent éligibles à ces aides les métiers de la culture et notamment ceux des arts plastiques.
Les postes Fonjep devraient être négociés en plus grand nombre de manière à permettre aux réseaux de notre
secteur de se développer et de mieux fonctionner. C'est grâce à ce genre d'aide que les associations de
professionnels pourront être confortées dans leurs missions de service public.
- Pour compléter la question de l'emploi un travail d'identification des métiers du secteur des arts visuels est à
réactiver. Il devrait aboutir à un meilleur accompagnement de nos professionnels par les services de l'emploi
notamment grâce à la création de codes ROME appropriés. Les fiches métiers du Cipac élaborées avec les
professionnels du secteur pourront être utilisées.
- En ce qui concerne les musées, il parait étonnant que ce pays dispose de 18 musées d'art contemporain (où
musées ayant une programmation artistique art contemporain bien identifiée) dont la plupart ne disposent plus
aujourd'hui de véritables budgets d'acquisitions. Le ministère de la culture devrait pouvoir inciter par une
participation financière les collectivités territoriales et d'éventuels groupes de mécènes à doter les musées
d'enveloppes destinées aux achats d'oeuvres récentes. La constitution de la collection du FNAC n'est évidement
pas suffisante pour pouvoir parler d'un soutien à la création qui soit un véritable poumon pour les artistes et les
galeries en France. Dans le même ordre d'idées l'équilibre Paris / Province doit être sérieusement réenvisagé.
- Il serait souhaitable que les musées d'art contemporain puissent rejoindre, au moins sur certains dossiers, la
direction générale de la création artistique.
- Concernant la participation du privé il serait intéressant que l'Etat relance la réflexion sur le mécénat, les
collaborations et les investissements possibles en renforçant l'information et en favorisant les rencontres,
notamment entre les professionnels de l'art et des chefs d'entreprises ( comme cela a été fait après la mise en
place de la loi mécénat de 2003). Les incitations fiscales pourraient notamment être améliorées.
Au-delà des points abordés, nous vous rappelons que les réseaux constitués sont aux services des structures,
des professionnels et des artistes. Ils sont essentiels car ils sont d'abord motivés par une exigence de
représentation collective rassemblant, par principe, au-delà des affinités individuelles, posant des objectifs
professionnels et structurels.
Enfin je me permets d'insister sur la difficulté de poursuivre sérieusement le dialogue initié par ces tables-rondes
sans avoir aussi aux cotés des représentants de l'Etat et des professionnels des représentants des collectivités
territoriales. C'est par ce dialogue-là que l'Etat améliorera la développement des arts visuels en France.
En espérant que vous ferez écho aux points ci-dessus évoqués, nous restons à votre disposition et vous
confirmons notre présence lors des prochaines journées pour poursuivre les échanges.
Emmanuel Latreille
Président du Cipac

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