L`institut médico

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L`institut médico
L'institut médico-légal de paris
L?Institut médico-légal de Paris, plus communément appelé IML, rattaché à la direction des
transports et de la protection du public, n?est pas un service comme les autres puisque son rôle
est d?accueillir la mort.
Accidentelle ou non quand elle survient sur la voie publique, criminelle ou suspecte? elle conduit
au 2, place Mazas, dans le 12e arrondissement, le long du quai de la Rapée, dans un imposant
bâtiment de briques rouges. En cas de procédure judiciaire, les médecins légistes font parler
les corps pour qu?ils livrent leurs derniers secrets.
Mais l?IML est aussi un lieu d?accueil pour les familles des défunts venues rendre une dernière
visite à un être disparu.
L'IML à travers les âges
Dès le XIVe siècle, les prisons du Châtelet comportent un dépôt de cadavres dans la « bassegeôle ». Les morts sont entassés et on peut les voir au travers de guichets pour identification. Il
faut remonter à 1714 pour retrouver les origines de la morgue parisienne. En ce temps, les corps
ramassés dans la rue sont entassés dans les sous-sols de la prison du Grand Châtelet, la «
basse-geôle».
Spectacle de foire
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Les visiteurs et curieux se pressent pour tenter d?identifier un mari, un fils, une épouse, ou tout
simplement par voyeurisme : « C?était alors un endroit humide, sombre, un réduit infect d?où
s?échappaient sans cesse les émanations les plus fétides ; là, les cadavres jetés les uns sur
les autres, attendaient que les parents, une lanterne à la main, vinssent les y reconnaître »
(Recherches historiques et critiques sur la morgue, par Firmin Maillard, 1860).
Il en fut ainsi jusqu?en 1804, date à laquelle fut bâti un édifice quai du Marché Neuf, sur l?île
de la Cité. La morgue prend des allures beaucoup plus organisées : les corps sont préparés,
exposés en vitrine, habillés de leurs vêtements. La population défile la journée afin de les
observer à loisir et, par la même occasion, tenter une identification. « C?est l'attraction du ToutParis, au point de figurer dans des guides de voyagistes étrangers ! Cette technique est aussi
favorable aux autorités qui ont bien souvent l?occasion d'arrêter les criminels revenus
discrètement observer leurs « trophées ».
« Pendant la majeure partie du XIXe siècle, et depuis une époque plus reculée, l?odeur des
cadavres fait partie du quotidien de la Morgue. Par ses obligations et son mode de
fonctionnement, la Morgue est le lieu privilégié de la puanteur cadavérique à Paris (?) En effet,
les cadavres qui ont séjourné dans l?eau constituent l?ordinaire de la Morgue. Leur putréfaction
est particulièrement spectaculaire. » Le miasme sans la jonquille, l?odeur du cadavre à la
Morgue de Paris au XIXe siècle, Bruno Bertherat, Imaginaire et sensibilités au XIXe siècle:
études pour Alain Corbin, recueil de textes, éditions Créaphis, 2005.
« La Morgue, c'est le Luxembourg, la Place-Royale de la Cité. On va là pour voir les noyés,
comme ailleurs on va pour voir la mode nouvelle, les orangers en fleurs, les marronniers qui se
rouillent au vent d'automne, le printemps et l'hiver (?) la Morgue est le point central du voisinage :
on y court comme à la gazette du matin, et chaque fois c'est une leçon de philosophie? ».
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« Qu'on lave donc bien vite la Cité, qu'on déplace la Morgue. Isolée en un coin de banlieue, elle
ne tentera plus les nerfs de personne et son enchantement malsain cessera. Nous n'y verrons
plus, comme aujourd'hui, ces puces humaines, ces petits vampires du faisandé qui l'encombrent
du matin au soir (?.) Car, sous ce hangar sinistre, on enseigne le plus laid mensonge: que la mort
est grotesque, quand la mort n'est que pitoyable. Là, on ne la plaint pas, on ne la respecte pas,
on l'insulte; on piétine la Torche renversée. Et qui ? Quelques niais curieux, mais aussi et
surtout des jeunes filles, et, ce qui est plus grave, des enfants ! ».
Dernière adresse connue
La morgue déménage en 1864 pour s?installer quai de l?Archevêché, derrière Notre-Dame.
Par mesure d? « hygiénisme moral », la morgue ferme ses portes au public sur un décret du
préfet Lépine le 15 mars 1907. La presse évoque la fin des expositions publiques de cadavres :
« Désormais, l?entrée de la morgue est interdite aux passants non munis d?autorisation
spéciale ». En 1913, la morgue de Paris, devient Institut médico-légal et s?établit au 2, place
Mazas, dans le 12e arrondissement, le long du quai de la Rapée.
Les chiffres clés
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3 000
  corps reçus en moyenne chaque année (2919 en 2012, 3227 en 2011 et 2979 en 2010)
2 000
autopsies et 1000 examens externes (examen sans incision)
6à9
 corps autopsiés chaque jour
43
personnes : un directeur et deux adjoints (également médecins légistes), 6 médecins légistes
vacataires, une psychologue clinicienne, deux secrétaires, sept hôtesses d?accueil, vingtquatre identificateurs (personnels techniques chargés d?identifier et présenter les corps, de les
préparer ou de faire la restitution tissulaire), deux adjoints techniques (chauffeurs et coursiers)
et quatre agents techniques d?entretien.
Le saviez-vous
Publications
L?institut médico-légal : renseignements aux familles
IML en images
Morgue d'hier et IML d'aujourd'hui
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