Simulation Prise d`otag • la Méditerranée en alerte

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Simulation Prise d`otag • la Méditerranée en alerte
,
REGION
2
Vendredi 10 décembre 2010
Simulation Prise d'otag ••
la Méditerranée en alerte
.. Grands moyens
pour mettre fin à une
attaque terroriste
faisant 22 morts
ël'r 5 e, un grand-père
ne lâche pas ses jumelles, intri­
gué par la noria qui s'agite au
pied de l'imposant Napo­
léon-Bonaparte, ferry de la
flotte SNCM. En contrebas, en­
tre poste médical avancé, cel­
lule psychologique, PC sécuri­
té, sont à l'œuvre cinq cent cin­
quante persomles en gilets
fluo ou treillis. Militaires, for­
ces spéciales, protection civile
et pompiers, tous partici­
paient à un exercice grandeur
nature, hier, à Sète (Hérault).
La simulation millimétrée
- une première en Méditerra­
née - s'est déroulée sous
l'é!;de de Yann Tainguy, pré­
fet de Méditerranée arrivé en
hélicoptère, du préfet de Ré­
gion, Claude Baland, et du par­
quet antiterroriste de Paris. El­
le consistait à déclencher le
plan Vigipirate Mer selon un
scénario catastrophe.
Tout débute dans la nuit de
lundi à mardi, au large de Sè­
te. Un commando de terroris­
tes investi le Napoléon-Bona­
parte « pour des raisons idéo­
logiques». 48 heures plus
tard, après négociations et re­
cueil de renseignements, GI­
GN et commando de marines
reprennent possession du navi­
re. Au [mal, l'exercice qui
n'existe que depuis une poi­
gnée d'années se conclut par
22 tués au cours de fusillades
Plus de 550 personnes sont intervenues autour du bateau de la SNCM, ici amarré à Sète. Photos Dominique QUET
- dont le commandant du Na­
poléon- et 14 blessés, évidem­
ment fictifs, parmi les 231 figu­
rants et 85 membres d'équipa­
ge. Parmi les tués, se trou­
vaient 14 telTOlistes dont deux
éiaient ct faux croisiéristes.
A terre, aucun affolement,
le tri des morts, des blessés,
des urgences vitales ou des
choqués se fait sans panique.
« Toutes les victimes en vie
sont enregistrées, équipées
d'un bracelet d'identification
et bénéficient d'un réconfort
résume
psychologique»,
Gilles Thérond, président de
la protection civile
de
1Bérault.
« C'est un eXercice de crise
tQut dans le dispositif, ces
psys ont aussi repéré et pris
en <;:barge 172 personnes.
Coordinatrice régionale
des cellules psyehologiques,
Isabelle Kallert est alertée
mardi par la préfecture. Dans
la foulée, elle envoie des tex­
s e r e .. e. Hier, à Sè­ tos à 60 volontaires. Seize
te, une cellule psychologique d'entre eux - deux psychia­
était associée, sur le terrain, tres, huit psychologues, qua­
à la simulation de la prise tre infinnières et deux ca­
d'otages (lire ci~dessus).
cIres - ont répondu présent.
Le scénmio faisait état de « La prise d'otOi{Jes a duré
morts et de blessés mais aus­ deu{~jours. C'est long. Ilfaut
si de personnes en état de d/Q.bo?·d informer et rassu­
. ,ehoc. Présents 1ID p.~u f!...ar-_...
.. ·re.:;.;r".;...Puis, rearéet' un cadre sé­
Les psys sur
le terrain, en
première ligne
de niveau national >J, explique
l'amiral Yann Tainguy. Les for­
ces françaises se rodent, no­
tamment pour faire face à la
recrudescence d'actes terroris-
La 5NCM: {( Rien ne
remplace l'exercice
pour savoir
comment rassurer
nos passagers»
tes, comme celui du célèbre
voilier Le Ponant, dans
l'océan Indien en 2008. Et lors
des JO de Londres en 2012, le
trafic entre Grande-Bretagne
~risant »,
dit-elle. Après,
üJaut expliquer que certai­
nes ?'éactions sont norma­
le.',". Enfin doivent être repé­
rées les personnes les plus
touchées, en stress dépassé,
ou qui ont des bouffées déli­
rantes. Isabelle Kallert a déjà
tiré des leçons, parfois toutes
bêtes; « Tout le m01'làeest en·
pleu1'S: Ü falUt des 1YWU­
choirs ! » Et deux points
chauds, au lieu d'un seul, que
se partagent intervenants et
blessés. Des enseignements
utiles pour les futurs psys.•
«
o.Se.
et l'Hexagone sera l'objet de
toutes les attentions. «On
veut savoir comment différen­
tes administrations se coor­
donnent. On a essayé d'être le
plus réaliste possible.» ·Le
commandant du Napoléon se
sent-il prêt à toute éventuali­
té? Érik Lacoste émet des ré­
selVes. Le responsable de la
flotte de la SNCM, Christian
de Fruyt, ajoute en substance;
« Nos 1 200 salariés bénéfi­
cient de nombreuses heures
de formation.» Mais rien ne
remplace l'exercice pour sa­
voir « comment rassurer nos
. passagers et comment faire
pour répondre à la vague
d'appels de leurs familles ».•
Olivier SCHLAMA

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