La famille québécoise ne serait pas en crise
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La famille québécoise ne serait pas en crise
A8 LA PRESSE MONTRÉAL DIMANCHE 29 OCTOBRE 2006 llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll ACTUALITÉS La famille québécoise ne serait pas en crise A R I A N E L ACO U R S I È R E Même si elle est de plus en plus petite et éclatée, la famille québécoise se porte bien. «Elle a passé à travers plusieurs épreuves et s’est adaptée. Contrairement à ce que disent les médias, la famille est loin d’être en crise», affirme la sociologue Jocelyne Valois, qui a analysé les résultats d’une vaste enquête menée auprès des familles de la province par la Confédération des organismes familiaux du Québec (COFAQ). Plus de 800 personnes ont été interrogées par la COFAQ afin de dresser un portrait des familles québécoises. Toutes les régions administratives ont été incluses, à l’exception du Nord-du-Québec. Les conclusions de M me Valois sont surprenantes. Selon elle, les Québécois croient toujours en l’institution de la famille. La sociologue note aussi que le portrait des familles d’aujourd’hui est moins sombre qu’on ne le suppose habituellement. «Dans les médias, on entend souvent parler des enfants battus, abandonnés et handicapés ou des couples divorcés. Mais en réalité, la majorité des familles vont bien!» lance-t-elle. Par exemple, les enfants de familles monoparentales sont loin d’être majoritaires. «Plus de 80% des jeunes sont élevés par deux parents», dit M me Valois. Et si le divorce est répandu, il n’affecte pas les enfants de façon alarmante. «Beaucoup de couples qui se séparent n’ont pas d’enfants ou n’ont plus de jeunes à la maison», affirme M me Valois. Les parents d’aujourd’hui, souvent dépeints comme des carriéristes finis, sont au contraire très portés vers la famille, croit M me Valois. «La majorité des parents font passer leur famille avant leur travail», remarque Renée Dandurand, chercheuse à l’Institut national de la recherche scientifique, qui étudie la famille québécoise. Les hommes s’inscrivent dans cette tendance et sont de plus en plus présents. «Je crois que cela est dû au fait qu’ils ont été élevés par une génération de mères féministes», avance M me Dandurand. Dans son analyse, Jocelyne Valois a également remarqué que, même si le taux de natalité n’est que de 1,49 enfant par femme au Québec, les jeunes adultes veulent procréer. «La plupart désirent trois ou quatre bébés. Mais ils n’en ont finalement que deux, car c’est de plus en plus difficile d’élever des enfants dans notre société », explique-t-elle. La plupart des parents interrogés par la COFAQ reconnaissent avoir de la difficulté à concilier vie familiale et vie professionnelle. Plusieurs se sont d’ailleurs comparés à un canard qui flotte paisiblement sur un lac, mais qui pédale frénétiquement sous l’eau. Dans ce contexte, de nombreux couples tardent à concevoir leur premier enfant. L’âge moyen de la première grossesse est ainsi passé de 26 à 29 ans au cours des 10 dernières années. Selon M me Valois, plusieurs solutions pourraient amener les jeunes à concevoir plus d’enfants, plus tôt dans leur vie. «Les allocations familiales ne suffisent pas. Il faut leur offrir de meilleures conditions de vie, leur donner plus facilement accès aux transports, aux logements et aux services et leur permettre d’atteindre des emplois stables plus rapidement.» M me Valois se réjouit du fait que la majorité des Québécois croient encore aux valeurs familiales. Mais elle donne tout de même un avertissement. «Il y a une limite à ce que peut tolérer la famille. Si l’on veut que l’institution se préserve, il faut prendre des mesures pour l’aider, et ces mesures doivent souvent être implantées par le gouvernement», affirme-t-elle. Le monde à votre portée PLus d’une centaine de Pays rePrésentés AUjOUrD'hUI PLACE DU CINÉMA 10 h 30 11 h 00 11 h 30 12 h 00 12 h 30 13 h 00 13 h 30 14 h 00 14 h 30 15 h 00 15 h 30 16 h 00 17 h 00 Los Mayas, présenté par Eco Mayan Tours Des conseils pratiques pour voyager en toute tranquillité, présenté par Desjardins Découvrez la saveur authentique des Caraïbes, présenté par l’Office du Tourisme de la Barbade J’aime la Tunisie, présenté par l’Office National du Tourisme Tunisien Voyez les vraies couleurs de l’océan, présenté par Croisières Aventures Scuba Soleil tropical 2006-2007, présenté par Vacances Signature Danses Folklorique Dominicaine, présenté par l’Office du Tourisme de la République dominicaine Les services consulaires : votre meilleure source de conseils et d’information sur les voyages Une symphonie pour les sens, présenté par Czech Tourism - République Tchèque Services assurés hors Québec, présenté par la RAMQ À la découverte des Îles de Guadeloupe, présenté par Maison de la France Danses Folklorique Dominicaine, présenté par l’Office du Tourisme de la République dominicaine Couleurs et saveurs du Mexique (CPT du Mexique) ion t i d é 18 e Animation - Conférences - Cinéma PrÉsENTATIONs vIDÉO CONfÉrENCEs INCUrsION vOyAgEs 10 h 30 Grèce Pérou Équateur Galápagos 12 h 00 Thaïlande Viêt-nam Corse-Sardaigne Provence-Toscane 13 h 30 Croisières Tunisie Maroc 15 h 00 Prague Cracovie Budapest Vienne Longs séjours Évasions nomades 16 h 30 Russie Pays Baltes PLACE D’ANIMATION 10 h 30 Dmitri Nassyrov - Balalaika (SPEQ) 11 h 00 Kollasuyo - Bolivie - (SPEQ) 11 h 30 Troupe de l’École Aziza - Tunisie (Office National de Tourisme Tunisien) 12 h 00 Panama - Philippines (SPEQ) 12 h 30 Beseda - République Tchèque (Office de tourisme Tchèque) 13 h 00 Caraïbes Inter - Haïti - (Consulat d’Haïti) 13 h 30 Cubason - Cuba (Bureau de tourisme de Cuba) 14 h 00 Tango - Argentine (Gouvernement argentin) 14 h 30 Podhale - Pologne (SPEQ) 15 h 00 Kollasuyo - Bolivie (SPEQ) 15 h 30 Chorale lituanienne de Montréal (35 chanteurs) (Incursion Voyages) 16 h 00 Nadxieli ballet (Conseil de promotion touristique du Mexique) 16 h 30 Rousskiye Ouzory - Russe - (SPEQ) 17 h 00 «Rêverie en Russie» tirage du concours 17 h 30 Nadxieli ballet (Conseil de promotion touristique du Mexique) DE PLUs 16 pays proposent un programme continu de danses et de chants, une présentation de la société du Patrimoine d’expression du Québec. terraza acapulco : un décor et une gastronomie dans tout ce qu’il y a de plus « autentico ». détendez-vous au son de toutes les musiques du monde, une présentation de sommeil davantage. et vivez le monde du voyage bien au-delà des destinations : un simulateur de vol, les technologies dans les aéroports, les nouvelles normes de sécurité, la santé… Place Bonaventure Aujourd'hui Ouvert de 10 h à 18 h www.salontourismevoyages.com achetez vos billets en ligne et économisez 4$ 3436677A PHOTO ANDRÈ TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE © Selon une vaste étude, les parents seraient maintenant plus enclins à faire passer la famille avant le travail. lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll Julius Grey dit non au voile SOPHIE BROUILLET CO LL A B O R ATI O N S P ÉCI A L E Oui au foulard islamique, mais non au voile qui cache le visage. L’avocat Julius Grey a fait écho aux propos du leader parlementaire du gouvernement britannique, Jack Straw, lors d’un débat sur les accommodements raisonnables à accorder aux minorités religieuses, la semaine dernière à Montréal. M. Grey propose un critère « pratico-pratique » pour départager les revendications acceptables de celles qu’il faut rejeter : celui de leur intérêt pour l’intégration. « Il faut permettre ce qui les intègre à la société d’accueil et interdire ce qui crée des ghettos », a-t-il soutenu devant une audience réunie par le Centre culturel chrétien de Montréal. « Si on empê c he u ne f i l le musulmane de porter le foulard, il y a un danger qu’elle n’aille pas à l’école du tout », dit l’avocat, qui croit que l’impact d’une éducation à la québécoise est ici plus important que celui du vêtement. « Par contre, le voile complet isole la femme. C’est par le visage que les gens se reconnaissent. » L e même principe le porte à admettre le port du kirpan sikh à l’école (qu’il a d’ailleurs défendu jusqu’en Cour suprême pou r le jeu ne G u rbaj Si ng h Multani), mais aussi à refuser les tribunaux isla miques qui ont failli naître en Ontario. « De manière générale, je me méfie d e s i n s t it u t io n s s é p a r é e s », explique M. Grey. La démarcation entre accommodements raisonnables et abus peut d’ailleurs, selon lui, suivre la distinction entre droits individuels et collectifs. « On accommode le sikh qui veut garder son kirpan, mais pas la religion sikhe. L’identité d’une personne peut être ethnique ou religieuse, mais pas celle d’une nation. Le problème, c’est que différents lobbies se sont emparés de la Charte des droits et libertés pour lui faire servir les causes collectives. » Ju lius G rey c roit que la Charte, « une chose magnifique parce qu’elle établit les droits individuels », ouvre la porte à certains accommodements tout en la fermant à des systèmes parallèles, par exemple des écoles où on n’enseignerait pas certaines matières, compromettant ainsi l’avenir professionnel des enfants. Dans le même esprit, il ajoute que les requêtes trop onéreuses pour une société d’accueil sont à rejeter. « On peut accorder deux ou trois congés religieux aux élèves de minorités, mais pas 50. Et on n’a pas à aménager des synagogues ou des mosquées à l’i ntér ieu r des universités. »