Neuro-oncologie de l`adulte - Le réseau de cancérologie de
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Neuro-oncologie de l`adulte - Le réseau de cancérologie de
Ce référentiel, dont l'utilisation s'effectue sur le fondement des principes déontologiques d'exercice personnel de la médecine, a été élaboré par un groupe de travail pluridisciplinaire de professionnels des réseaux régionaux de cancérologie regroupant les réseaux ONCOLOR (Lorraine), CAROL (Alsace), ONCOBOURGOGNE (Bourgogne), ONCOCHA (Champagne-Ardenne), ONCOLIE (Franche-Comté), ONCOPIC (Picardie) et ONCONORD-PAS-DE-CALAIS (Nord-Pas-De -Calais) conformément aux données acquises de la science au 13 mars 2009 pour les chapitres : gliomatose cérébrale, tumeurs germinales, ependymomes, chordomes, crâniopharyngiomes et méningite carcinomateuse et au 13 décembre 2011 pour le reste des chapitres. Ce référentiel fera l'objet d'une mise à jour régulière prenant en compte les recommandations nationales de pratique clinique. Date de révision : 13 décembre 2011 Généralités Epidémiologie des tumeurs primitives Les tumeurs primitives du système nerveux central constituent, malgré leur rareté relative, une source importante de handicap acquis et de mortalité. Certaines formes (gliomes du sujet âgé et lymphomes primitifs du système nerveux) augmentent en incidence. La mise en évidence d'anomalies moléculaires permet de mieux comprendre les mécanismes intimes de leur tumorigenèse et laisse espérer de nouveaux traitements plus ciblés. Epidémiologie descriptive : les tumeurs primitives du système nerveux central (SNC) sont estimées à 2 % de l'ensemble des cancers. Elles sont nettement moins fréquentes que les tumeurs secondaires qui concernent, elle, 25 à 30 % de la population suivie pour un cancer. Leur incidence globale est de 15 cas pour 100 000 habitants dans les pays industrialisés. Il a été constaté une augmentation de 1 à 3 % de l'incidence globale des tumeurs du SNC au cours des dernières décennies. Cette augmentation est particulièrement nette pour les tumeurs survenant chez les personnes âgées. A ce jour, aucune explication ne peut être avancée. 1/115 Variations épidémiologiques : l'incidence globale des tumeurs primitives du SNC croît avec le niveau socio-économique et d'une manière générale, elles sont plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes (de 1,1 à 1,7 fois pour l'ensemble des types tumoraux majeurs, jusqu'à 2,2 pour les lymphomes et 3,3 pour les tumeurs à cellules germinales). Les méningiomes représentent une exception notable puisqu'ils sont deux fois plus fréquents chez la femme. Principe de la prise en charge Le diagnostic des tumeurs cérébrales obéit à une certaine urgence car les déficits neurologiques acquis sont difficilement réversibles. Les signes cliniques frustres (céphalées d'apparition récente, déficits neurologiques centraux minimes, crises d'épilepsie) doivent inciter au moins à la réalisation précoce d'une imagerie (IRM de préférence ou, à défaut, scanographique). La gravité du pronostic et l'existence de ressources thérapeutiques nouvelles et complexes ainsi que les recommandations INCa incitent à présenter les patients dans les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) spécialisées en neuro-oncologie où siègent pour le moins des neurochirurgiens, des neurologues, des pathologistes, des radiologues, des radiothérapeutes et des oncologues médicaux spécialisés. Les patients doivent au mieux être traités dans le cadre d'essais thérapeutiques. Bibliographie Van Meir EG, Hadjipanayis CG, Norden AD, Shu HK et al. Exciting new advances in neuro-oncology: the avenue to a cure for malignant glioma. CA Cancer J Clin. 2010;60:166-193. neuro-oncologie; généralités ; neuro-oncology 2/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Anatomo-pathologie L'examen anatomo-pathologique doit être réalisé par un spécialiste expérimenté en neuropathologie. Idéalement, l'anatomopathologiste doit être présent sur le site de la biopsie stéréotaxique pour assurer la qualité du prélèvement (volume suffisant, cellularité) par un examen extemporané. Les conditions d'exercice dans la majorité des centres rendent cette recommandation quasi impossible à suivre. Le volume de tumeur doit être suffisant pour permettre les techniques de biologie moléculaire. Le consentement du patient doit être recueilli conformément aux bonnes pratiques préconisées par l'INCa. La recherche de la codélétion 1p/19q pour les oligodendrogliomes et oligoastrocytomes peut s'effectuer à partir de blocs ou de lames blanches. Du sang prélevé sur anticoagulant (EDTA) doit être adressé en même temps au laboratoire de biologie moléculaire pour la recherche de perte d'hétérozygotie. Du matériel doit être congelé pour la recherche translationnelle (méthylation du promoteur de la MGMT, expression PDGF-R, mutations p53...). La congélation et la conservation des échantillons doivent être assurées par un Centre de Ressources Biologiques (CRB) et/ou une tumorothèque. La conclusion du compte rendu histologique doit proposer un diagnostic dans la classification unanimement admise (OMS 2007) voire dans les 2 classifications en vigueur en France : classification OMS [Louis 2007] et classification de Sainte Anne pour les oligodendrogliomes [Daumas-Duport 1997] ou pour les tumeurs glioneuronales malignes [Daumas-Duport 2000]. Télécharger un modèle de compte-rendu normalisé (en cours de diffusion par la Société Française de Neuropathologie) 3/115 Données d’identification du dossier patient rattachées au compte-rendu anatomopathologique Données indispensables devant figurer dans un compte-rendu anatomopathologique pour une tumeur gliale infiltrante primitive SNC (C25) – Pièces opératoires Version de Février 2011 Identifiant médecin pathologiste N° de compte-rendu Nom de la structure d’anatomie et cytologie pathologiques et N° FINESS Signataire du compte-rendu Date de signature du compte-rendu Compte-rendu de la pièce opératoire Description de la pièce opératoire (sous la responsabilité du préleveur)* Type de prélèvement Biopsie (stéréotaxique/à ciel ouvert) / Résection chirurgicale (macroscopiquement complète / incomplète) Nature du fixateur formol tamponné, formol-zinc, bouin, AFA, autre Organe / région anatomique SNC : hémisphères / tronc cérébral / cervelet / moëlle Si Tumeur hémisphérique, précision de la localisation Coté : Droit Gauche médian Lobe : Frontal Pariétal Temporal / Occipital / Fronto-temporo-insulaire / Autre Atteinte: superficielle (cortex) profonde (Noyaux gris centraux / SVZ) Gliomatose Antécédents Si récidive, préciser si radiothérapie OUI / NON Phacomatose : NF1 OUI / NON NF2 OUI / NON Description histo-pathologique1 Absence de tumeur Nature de la prolifération tumorale Classification OMS (obligatoire) Classification Ste Anne (facultatif) Type histologique Type histologique Astrocytome/Oligodendrogliome / Oligoastrocytome / Glioblastome / GBMO / gliosarcome Grade Grade histopronostique Grade OMS: II / III / IV Critères histopronostiques Mitoses OUI / NON Atypies marquées OUI / NON Nécrose palissadique OUI / NON Nécrose sans palissade OUI / NON Vascularisation endocrinoïde OUI / NON Prolifération endothéliocapillaire OUI / NON Hyperplasie endothéliale OUI / NON Aspect en nid d’abeille OUI / NON Envahissement sous pial OUI / NON / Non analysable Autre contingent : sarcomateux, PNEToïde OUI / NON / Préciser Autres Remarques 4/115 Autres critères diagnostiques et facteurs pronostiques / prédictifs IHC GFAP : non fait / négatif / Positif (Pourcentage) Olig 2 : non fait / négatif / Positif (Pourcentage) Ki67 : non fait / négatif / Positif (Pourcentage) P53 : non fait / négatif / Positif (Pourcentage) EGFR : non fait / négatif / Positif (Pourcentage) score de Hirsch : Internexine non fait / négatif / Positif (Pourcentage) IDH1 R132H non fait / négatif / Positif (Pourcentage) Biologie Moléculaire Statut 1p19q connu / non connu / Non informatif Délétion combinée : OUI / NON Délétion 1p : partielle / totale Délétion 19q : partielle / totale Absence d’anomalie du 1p et/ou du 19q Statut IDH1/2 connu / non connu Mutation IDH1 oui / non préciser Mutation IDH2 oui / non préciser Statut MGMT connu / non connu méthylé / non méthylé Amplification EGFR connu / non connu présente / absente Codification (obligatoire) Code ADICAP Code SNOMED (ICD-O) __ __ ____ ____ / _ __ __ ____ ____ / _ Notes * Le pathologiste ne peut renseigner ces données que si elles lui ont été transmises. Un « / » dans le texte équivaut à « ou » 1 : Selon la classification OMS en vigueur. En son absence, la classification utilisée est à préciser. 5/115 Des modèles de consentement éclairé sont proposés : CHU de Besançon CHU de Nancy (information / non opposition - consentement / opposition) Consentement de participation projet POLA Consentement réseau LOC (à venir) Bibliographie Louis Dn, Ohgaki H, Wiestler Od, Cavenee Wk, et al. The 2007 WHO classification of tumours of the central nervous system. Acta Neuropathol. 2007 Aug;114(2):97-109. Daumas-Duport C, Tucker ML, Kolles H, Cervera P, et al. Oligodendrogliomas. Part II: a new grading system based on morphological and imaging criteria. J Neurooncol. 1997;34(1):61-78. Daumas-Duport C, Beuvon F, Varlet P, Fallet-Bianco C. Gliomes : classifications OMS et Sainte Anne Ann Pathol. 2000;20(5):413-28. neuro-oncologie; lymphomes ; méningite carcinomateuse 6/115 Anatomie et cytologie pathologiques Information du patient ou de ses tuteurs légaux et vérification de l’absence d’opposition à l’utilisation des prélèvements à une fin de recherche ENREGISTREMENT 022 TUM 220 ER01 001 Version 3 10/07/08 Page 1 / 1 Services cliniques ZA[8WJTJ3D\[]M;*DE/ ^=/8<=WJ[_4*WJ<0\[83`4*;0a0/M3DbN=W1:/83J<F12cdD3BC311eD3f9"<*3`TJ;*N*/83`W9 N=W1:/83J<F1g31h9"<*3iTJ;*N=/83iW9kj=3Dml"/MTJ3i4]MnQ<=W1:;*BC/3o31gpKqL12;*[8;*^=/M3 ZAW1:G*;*[8;*^=/8IF9,3L0R6rQs5tu*vJwx_sJyz y{|@}|*~Czs5~aM*y }|*s5}|6zMsJyz Madame, Monsieur, Un prélèvement de votre lésion (ou de la lésion dont votre enfant est porteur), va être ou a été réalisé pour établir le diagnostic et adapter la thérapeutique. Lorsque le prélèvement n’est pas utilisé en totalité pour établir le diagnostic, une partie pourra être congelée. Celle-ci est destinée à des analyses complémentaires si elles s’avéraient utiles pour le diagnostic et le traitement. Ce matériel sera cryopréservé dans une banque d’échantillons biologiques, sous la responsabilité du chef du service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, au CHU de Besançon. Cela permettra d’analyser éventuellement ce matériel congelé quelque soit le lieu de traitement actuel ou ultérieur. Après diagnostic et mise en route du traitement, une partie de ce prélèvement congelé pourra, sauf opposition de votre part, être utilisée pour la recherche dans le respect de la confidentialité. Vous pouvez librement, sans conséquence pour le traitement, vous opposer à cette utilisation à but de recherche en écrivant à l’adresse ci-dessous Cadre réservé au service Nom du patient : ............................................................................................... Date d’information : .......................................................................................... Opposition exprimée : oui non Nom du responsable de la consultation : ......................................................... Signature du médecin : Conformément à la loi ( art. 16-1, 16-6 et 16-10 du Code Civil), ce prélèvement ne pourra être cédé à titre commercial ni donner lieu à une rémunération à votre bénéfice. Il pourra être utilisé pour des recherches effectuées en partenariat avec un ou plusieurs organismes publics ou privés. Aucun examen des caractéristiques génétiques ne sera réalisé sans votre consentement exprès. « Les données médicales associées au prélèvement seront réunies sur un fichier informatique permettant leur traitement automatisé dans le cadre de recherches. Vous disposez à leur égard d’un droit d’accès et de rectification conformément à la loi. » Service d’anatomie et de cytologie pathologiques – CHU Jean Minjoz – 25030 BESANCON Cedex "!#$&%('*),+-+-+ Rédigé par : V. ROSSIGNOL ./0212354*3546/877:90/8;=< >@?A9"BC;*DE;F1:G*HJIF9,3 /8<F123DE<*31K>LGF1M1:N> O8O PQPQPSR TGF9,U:V"360WJ<*TJ;*<R 7D2OM19,BC;*DE;(O XE<F1:DW<*31>LGF1M1:N> OMOMPYTGF9*V6OM19,BC;*D;FO Signature : 7/115 FORMULAIRE D’INFORMATION et de NON OPPOSITION DU PATIENT à l’utilisation d’échantillons de tissu à une fin de recherche scientifique et médicale UF3123NONOPSGA0001 Version 05 du 10/09/2009 Page 1/2 Lisez attentivement cette notice et posez toutes les questions qui vous sembleront utiles. Madame, Mademoiselle, Monsieur, Les progrès de la recherche médicale permettent aujourd’hui l’analyse du contenu des tissus de votre organisme en ADN, ARN et protéines, molécules jouant un rôle essentiel dans le fonctionnement de chacune de vos cellules. Les résultats de ces analyses peuvent, dès aujourd’hui, fournir des informations essentielles pour le diagnostic de votre maladie, pour l’appréciation de son pronostic et de sa réponse aux traitements. Les recherches effectuées sur ces molécules peuvent par ailleurs, par leurs résultats, permettre dans l’avenir une meilleure prise en charge de l’affection dont vous êtes atteint et par la même être utile à de nombreux patients Dans le cadre des soins concernant votre maladie, vous allez être (avez été) opéré ou faire (avez fait) l’objet d’une biopsie. Une partie de la lésion ou la biopsie servira (a servi) aux spécialistes pour porter le diagnostic précis de votre affection. Une autre partie du prélèvement non utilisée pour le diagnostic sera (a été) conservée dans les banques de tissus (fixé et cryoconservé) du Centre Hospitalier et Universitaire de Nancy pour une éventuelle utilisation ultérieure dans le cadre de votre prise en charge. Une autre partie enfin pourra, sauf opposition de votre part, être utilisée pour la recherche médicale ou scientifique, dans les conditions de la loi n°2004-800 du 06 août 2004 relative à la bioéthique. Ces recherches ne visent pas à étudier des caractéristiques génétiques permettant de vous identifier. La caractérisation précise de votre lésion nécessite par ailleurs un prélèvement sanguin concomitant afin de procéder à une comparaison des caractéristiques moléculaires de votre lésion à celle d’un tissu normal de référence à savoir les lymphocytes sanguins. Ces banques de tissu sont gérées conformément à la réglementation et sont déclarées auprès des autorités de Tutelle. Par ailleurs, les données qui résultent des recherches pourront faire l’objet de publications scientifiques. Mais en aucun cas votre identité ne sera révélée. Des prélèvements pourront être transmis à d’autres équipes de recherche avec lesquelles nous collaborons. Dans ce cas également nous veillerons à ce que votre anonymat soit préservé. Votre dossier médical restera naturellement confidentiel et ne pourra être consulté que par les médecins de votre choix, par les autorités de santé et par les personnes dûment mandatées par l’organisateur de la recherche, toutes personnes soumises au secret professionnel. Conformément à la loi (art16-1 et 16-6 du code civil), les prélèvements ne pourront être cédés à titre commercial, ni donner lieu à une rémunération. Si, une fois les prélèvements réalisés, vous estimez que les analyses ne doivent pas être effectuées, vous serez libre de demander la destruction du matériel conservé, sans avoir à fournir de motif et sans aucun préjudice, par lettre auprès du responsable du lieu de stockage. Non opposition banque de tissu version 5 –10/09/2009 8/115 Page 2 sur 2 En application de la loi « informatique, fichiers et liberté » du 06 janvier 1978 modifiée, le fichier informatique utilisé pour réaliser le présent travail a fait l’objet d’une déclaration auprès de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) enregistrée sous le numéro 1209171. Seules les données nécessaires à la recherche seront recueillies. Vous avez néanmoins le droit de vous opposer à ce que les données vous concernant fassent l’objet d’un traitement automatisé. Si vous acceptez, vous aurez à tout moment le droit d’accéder aux données vous concernant. Vous aurez également le droit de demander à ce que les données inexactes ou devenues inexactes soient rectifiées. Vous pourrez à tout moment exercer ces droits auprès des personnes responsables de la banque. Pour toutes les informations de nature médicale, ce droit pourra être exercé par l’intermédiaire d’un médecin de votre de votre choix (article 40-5 de la loi du 6 janvier 1978). Votre non opposition au don doit être libre et volontaire. Votre participation est facultative et votre refus n’affectera en rien la qualité des soins et relations avec l’équipe médicale. NON OPPOSITION A L’UTILISATION D’UNE PARTIE DU PRELEVEMENT A DES FINS DE RECHERCHE MEDICALE OU SCIENTIFIQUE De Mr/Mme/Melle_______________________________________________(Nom, Prénom) Adresse : ________________________________________________ ________________________________________________ déclare avoir compris le but et les modalités de conservation de mes prélèvements. Il a été répondu à toutes mes questions et j’en suis satisfait(e). J’ai disposé d’un délai de réflexion suffisant avant de prendre ma décision. Je ne m’oppose pas à la conservation de mes prélèvements et je donne mon autorisation pour que d’éventuelles recherches soient effectuées sur ceux-ci dans les conditions précisées dans la notice d’information ci-dessus. Je confirme avoir reçu une copie de ce document signé et daté. Fait en 3 exemplaires, à________________________________ A REMPLIR PAR LE PATIENT Signature : Date : …………………………. Non opposition à l’utilisation de mes prélèvements Opposition à l’utilisation de mes prélèvements A REMPLIR PAR LE RESPONSABLE DE LA CONSULTATION NOM et qualité du responsable de la Consultation : …………………………………………………………… N° de téléphone:………………………………… __________________________________________________________________________________________ Signature du responsable de la consultation/du service : Date de délivrance de l’information : :………………………… Non opposition banque de tissu version 5 – 10/09/2009 9/115 "Nous vous informons qu'en application des articles L.1235-2 et L.1211-2 du Code de la Santé Publique, les fragments d'organe ou l'organe qui vont être prélevés par votre chirurgien, lors de l'intervention chirurgicale que vous allez subir, seront utilisés à des fins thérapeutiques et éventuellement scientifiques. Vous avez néanmoins le droit de vous y opposer. Si vous refusez, le Pr./Dr............vous demandera de bien vouloir signer un formulaire d'opposition afin que votre refus soit bien enregistré." Je soussigné (e), M…………………………………………………. (nom complet en lettres capitales) déclare avoir compris le but, les modalités, les risques et les suites de l’intervention, qui m’ont été pleinement expliqués par le Pr/Dr…………………………………………… J’ai reçu le formulaire d’information spécifique que j’ai eu la possibilité d’étudier avec attention. On a répondu à toutes mes questions et j’en suis satisfait(e). J’ai disposé d’un délai de réflexion suffisant avant de prendre ma décision. J’ai bien compris que les prélèvements sanguins qui seront effectués sur moi seront utilisés à des fins thérapeutiques et éventuellement scientifiques. Je donne mon consentement pour participer bénéficier de cette intervention en toute connaissance de cause et en toute liberté. CHIRURGIE A REMPLIR PAR LE PATIENT Date : ……… Signature du patient A REMPLIR PAR LE MEDECIN Date : …………………………….. Signature du médecin : Fait en trois exemplaires dont deux sont conservés par le CHU de Nancy, un est remis au patient. 10/115 "Nous vous informons qu'en application des articles L.1235-2 et L.1211-2 du Code de la Santé Publique, les prélèvements qui seront effectués dans le cadre de votre prise en charge seront utilisés à des fins thérapeutiques et éventuellement scientifiques. Vous avez néanmoins le droit de vous y opposer. Si vous refusez, le Pr./Dr............vous demandera de bien vouloir signer un formulaire d'opposition afin que votre refus soit bien enregistré." Je soussigné (e), M…………………………………………………. (nom complet en lettres capitales) déclare avoir compris le but, les modalités, les risques concernant les prélèvements qui me seront effectués, qui m’ont été pleinement expliqués par le Pr/Dr…………………………………………… ou l’équipe de soin. J’ai reçu le formulaire d’information spécifique que j’ai eu la possibilité d’étudier avec attention. On a répondu à toutes mes questions et j’en suis satisfait(e). J’ai bien compris que les prélèvements sanguins qui seront effectués sur moi seront utilisés à des fins thérapeutiques et éventuellement scientifiques. AUTRES PRELEVEMENTS Je donne mon consentement pour participer bénéficier de cette intervention en toute connaissance de cause et en toute liberté. A REMPLIR PAR LE PATIENT Date : ……… Signature du patient A REMPLIR PAR LE MEDECIN Date : …………………………….. Signature du médecin : Fait en trois exemplaires dont deux sont conservés par le CHU de Nancy, un est remis au patient. 11/115 ATTENTION ! CES FORMULES NE SONT PAS APPLICABLES AUX PERSONNES SOUS PROTECTION LEGALE ET AUX MINEURS FORMULAIRE D’OPPOSITION –(CHIRURGIE) Nom, prénom et adresse :…………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… Je soussigné (e), M…………………………………………………. (nom complet en lettres capitales) m’oppose à ce que les fragments d'organe ou l'organe qui vont m’être prélevés par le chirurgien soient utilisés dans le cadre scientifique ; les prélèvements de sang soient utilisés dans le cadre scientifique A REMPLIR PAR LE PATIENT Date : ……… Signature du patient A REMPLIR PAR LE MEDECIN Date : …………………………….. Signature du médecin : Fait en trois exemplaires dont deux sont conservés par le CHU de Nancy, un est remis au patient 12/115 FORMULAIRE D’OPPOSITION –(AUTRES PRELEVEMENTS) Nom, prénom et adresse :…………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… Je soussigné (e), M…………………………………………………. (nom complet en lettres capitales) m’oppose à ce que les prélèvements qui seront effectués dans le cadre de ma prise en charge soient utilisés dans le cadre scientifique ; les prélèvements de sang soient utilisés dans le cadre scientifique A REMPLIR PAR LE PATIENT Date : ……… Signature du patient A REMPLIR PAR LE MEDECIN Date : …………………………….. Signature du médecin : Fait en trois exemplaires dont deux sont conservés par le CHU de Nancy, un est remis au patient 13/115 CONSENTEMENT DE PARTICIPATION PROJET POLA De Monsieur/Madame : RECHERCHE : Constitution d'une banque de tumeurs neurologiques INVESTIGATEURS : ........................................................................ J'ai été ou je vais être opéré(e) d'une tumeur du système nerveux. Le prélèvement opératoire va être analysé au plan histologique pour le diagnostic. Un échantillon de ce prélèvement opératoire et un prélèvement de sang (2 tubes de 10 ml) peuvent également être utilisés dans un but de recherche et pour apporter un aide complémentaire au diagnostic. . Le but de la recherche est de mieux comprendre les mécanismes biologiques en cause dans le développement de ces tumeurs, et en particulier certaines anomalies qui touchent des gènes et des protéines cellulaires. Les contraintes sont celles d'une simple prise de sang. L'échantillon tissulaire sera prélevé à partir de la pièce opérée. La recherche consiste à analyser cet échantillon tumoral et éventuellement à comparer les résultats avec ceux du prélèvement sanguin. J'ai eu la possibilité de poser les questions qui me paraissent utiles et d'en recevoir des réponses claires. L'existence d'un traitement automatisé d'informations nominatives me concernant et constitué dans le cadre de cette recherche (autorisé par la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) m'a été indiqué, ainsi que les données qu'il contient. J'ai pris connaissance de mon droit d'accès et de rectification concernant ces informations. J'accepte librement et volontairement que mon prélèvement sanguin et/ou tumoral soit utilisé pour la recherche. Le fait de refuser ne portera pas atteinte aux relations que me doivent les médecins investigateurs. Mon consentement ne décharge en rien les médecins investigateurs de leurs responsabilités morales et légales et je conserve tous mes droits garantis par la loi. Je pourrai à tout moment demander des informations supplémentaires et revenir sur mon accord sans avoir à en expliquer les raisons. Il me suffira alors d’ informer le médecin qui m’a délivré ce document. Fait à ..................................., le NOM Prénom Signature Nom, Prénom et signature de l'investigateur : 14/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Imagerie et évaluation de la réponse Le scanner avec injection n'est qu'un examen de débrouillage. Un scanner thoraco-abdominopelvien et/ou un morpho-TEP est nécessaire si le diagnostic de métastases ou de lymphome cérébral est suspecté. L'IRM morphologique (ou conventionnelle) est systématique lors du bilan préthérapeutique, en période post opératoire immédiate (dans les 72 heures) pour différencier un résidu tumoral d'une prise de contraste cicatricielle et lors de la période de surveillance (séquences T1, T2 et flair sans et après injection de gadolinium). Le compte rendu d'IRM doit décrire la (les) localisation(s) des lésion(s), sa (ses) dimension(s), la prise ou non de contraste et/ou la présence d'un œdème et/ou un effet de masse avec déplacement des structures médianes et/ou un engagement (sous falciforme, occipital) et/ou une hémorragie intra-tumorale. Indépendamment de l'IRM morphologique, sont de plus en plus utilisées des séquences spécifiques complémentaires : La diffusion est une séquence basée sur la mobilité des molécules d'eau, reflétant la cellularité tumorale (différenciation lymphome/tumeur gliale/abcès) et aidant à orienter les hypothèses diagnostiques initiales. La spectrométrie ou imagerie métabolique, apporte à l'imagerie conventionnelle dans les diagnostics difficiles une représentation des différents métabolites et de leurs concentrations respectives au sein des tissus étudiés. Elle peut contribuer au suivi des réponses au traitement et à différencier une progression lésionnelle d'une complication type radionécrose. L'imagerie de perfusion permet d'estimer les variations de volume sanguin entre tissus sains et pathologiques. Au diagnostic, elle peut permettre d'obtenir des éléments d'orientation en faveur de certaines entités spécifiques (lymphomes...). L'apparition d'une hyperperfusion pourrait de même faire évoquer, plus précocement que l'imagerie conventionnelle, dans le cadre du suivi habituel d'un gliome de grade II OMS, une transformation anaplasique. Face à une image d'étiologie indéterminée, elle peut permettre de faire discuter l'origine tumorale. 15/115 L'imagerie fonctionnelle ou d'activation peut être indiquée dans le bilan préthérapeutique des tumeurs afin de visualiser les rapports entre lésion et zones présumées fonctionnelles (langage, motricité, sensibilité). Au diagnostic d'une tumeur cérébrale, un protocole comme suit est le plus souvent proposé. Le niveau 1 correspond aux séquences minimales nous semblant devoir être réalisées. Pour les radiologues qui le peuvent, le niveau 2 intègre en sus de l'exploration initiale, des séquences de diffusion et de perfusion. Le niveau 3 (optimal) comporte de plus une spectroscopie RM. Niveau 1 : coupes Sagittales T2 Axiales T1 SE (Injection de Gadolinium) Axiales Flair Axiales T1 SE (post injection) Frontales 3D T1 (post injection) Niveau 2 = niveau 1 + séquences diffusion et perfusion Niveau 3 = niveau 2 + spectroscopie RM. Dans le cadre du suivi (hors patients inclus dans une étude clinique), des protocoles spécifiques peuvent être envisagés selon les entités tumorales : Gliomes de grade II OMS : Au minimum : coupes sagittales T2, axiales T1 SE, injection de Gadolinium, Axiales Flair, Axiales T1 SE, Frontales 3D. Pour les centres qui le peuvent, des séquences de diffusion et perfusion peuvent être systématiquement ajoutées. Une exploration optimale pourrait comporter une spectroscopie RM. Glioblastomes, métastases, médulloblastomes : Au minimum : Axiales T1 SE, injection de Gadolinium, Axiales Flair, Axiales 3D. Lymphomes : Au minimum : Axiales T1 SE, injection de Gadolinium, Axiales Flair, Axiales T1 SE, Frontales 3D. Les critères de réponses aux traitements doivent être pour les gliomes malins (tumeurs primitives les plus fréquentes) appréciés selon la classification clinico-radiologiques de MacDonald (1990), sachant que cette dernière ne peut être appliquée pour les thérapeutiques anti-angiogènes (type bevacizumab) : Réponse complète : disparition de toute prise de contraste sur 2 IRM consécutives à 1 mois d'intervalle. Arrêt des corticoïdes. Etat neurologique stable ou s'améliorant. Réponse partielle : diminution supérieure ou égale à 50 % du produit des diamètres de la prise de contraste sur 2 IRM consécutives à 1 mois d'intervalle. Corticoïdes stables ou en diminution. Etat neurologique stable ou s'améliorant. Progression : augmentation supérieure ou égale à 25 % du produit des diamètres de la prise de contraste et/ou apparition de nouvelles lésions ou aggravation neurologique ou corticoïdes en augmentation. Stabilité : toutes les autres situations. 16/115 Les critères RANO récemment publiés doivent être préférentiellement utilisés. Ils sont résumés dans le tableau ci-dessous : Résumé des critères RANO Critères Réponse complète Diminution Prise de Absence gadolinium T2/Flair Stable ou diminué Stable ou diminué Absence Absence Absence Stable ou diminué Stable ou amélioré Stable ou amélioré Tous Tous lésion(s) Stéroïdes clinique supérieure ou égale 50 % Nouvelle(s) Statut Réponse partielle Nécessité pour réponse Maladie stable Progression Régression de moins de 50 % Augmention de ou progression plus de 25 %* de moins de 25% Stable ou diminué Augmentation * Absence Absence Stable ou Non applicable diminué # Stable ou amélioré Tous Altéré* Tous* Abréviations : RANO Response Assesment in Neuro Oncology FLAIR Fluid Attenuation Inversion Recovery * Progression reconnue quand ce critère est présent # L’augmentation posologique isolée des stéroïdes ne sera pas considérée pour la détermination de la progression en l’absence d’une détérioration clinique persistante associée La tomographie par émission de positons (TEP) est encore en phase d'évaluation notamment pour apprécier la réponse précoce aux traitements. Il n'existe pas d'unanimité sur le traceur à utiliser pour les tumeurs primitives (seul le 18-FDG est facilement accessible en France). A l'inverse, elle peut être proposée dans le bilan systémique d'une lésion cérébrale présumée métastatique ou lymphomateuse. Bibliographie Ullrich RT, Kracht LW, Jacobs AH. Neuroimaging in patients with gliomas. Semin Neurol 2008 28: 284-94. Van den Bent MJ, Wefel JS, Schiff D, Taphoorn MJ, et al. Response assessment in neuro-oncology (a report of the RANO group): assessment of outcome in trials of diffuse low-grade gliomas. Lancet Oncol. 2011;12:583-593. 17/115 Date de révision :13 décembre 2011 Traitement chirurgical Le but de la chirurgie en matière de neuro-oncologie est de procéder à l'exérèse de la tumeur, en respectant la fonction. L'IRM éventuellemnt associée à l'IRM fonctionnelle, permettent de préparer le planning chirurgical en approchant la localisation des fonctions motrices, sensitives, visuelles ou du langage. La tractographie, plus récemment permet d'approcher la visualisation des voies fonctionnelles les plus importantes, qu'il s'agisse du faisceau pyramidal, des voies optiques, des faisceaux profonds… La neuronavigation permet à partir d'images IRM pré opératoire de construire une stratégie d'abord de la tumeur, en se repérant dans l'espace. Cette technique peut être utilisée en per opératoire sachant qu'elle ne tient pas compte des déformations des tissus apparaissant au cours de l'exérèse. Certains systèmes peuvent néanmoins permettre un recalage des images. L'échographie per opératoire repèrera lors de l'intervention la tumeur en temps réel et ce malgré les déformations. La stimulation corticale per opératoire principalement utilisée dans la chirurgie des gliomes de grade II OMS pour repérer les zones intra ou juxtatumorales fonctionnelles peut actuellement être proposée pour la prise en charge de toute tumeur. Elle peut ainsi permettre l'exérèse de lésions corticales au contact des aires et voies motrices. Chez le patient opéré éveillé, elle va permettre de réaliser une résection tumorale, au contact des aires et voies motrices sensitives, visuelles ou langagières. L'utilisation du microscope opératoire ou de l'endoscope peut faciliter la visualisation de la tumeur et son exérèse si elle est ventriculaire ou profonde. 18/115 La fluorescence per opératoire apparue plus récemment permet de visualiser le tissu tumoral grâce à l'utilisation d'un traceur fluorescent spécifique et d'un microscope à filtre sélectif faisant apparaître les zones tumorales rendues fluorescentes. Dans certaines tumeurs, le chirurgien peut être amené à mettre en place une chimiothérapie locale (après contrôle anatomo-pathologique confirmant la nature gliale maligne), comme la carmustine (implant résorbable) commercialisée ici sous le nom de GLIADEL®. Si l'exérèse chirurgicale est jugée impossible, compte-tenu de la localisation ou de l'étendue de la lésion, on aura recours à une biopsie le plus souvent en condition stéréotaxique, de manière à obtenir des prélèvements tumoraux permettant une analyse anatomo-pathologique qui guidera au mieux les traitements complémentaires. Bibliographie Benouaich-Amiel A, Delattre J.Y. Actualités dans les tumeurs cérébrales. Bull Cancer 2006; 93 (1):73-81. Carpentier A.C. La chirurgie des gliomes cérébraux en 2008. Cancer Radiother. 2008; 12 (6-7): 676-686. Duffau H. New concepts in surgery of WHO grade II gliomas: functional brain mapping, connectionism plasticity. J Neurooncol 2006; 7977-115. Fontaine D, Duffau H, Litrico S. New surgical techniques for brain tumors. Rev Neurol. 2006;162(8-9):801-11. Pang BC, Wan WH, Lee CK, Khu KJ et al. The role of surgery in high-grade glioma – Is surgical resection justified ? A review of the current knowledge. Ann Acad Med Singapore. 2007; 36:358-363. Stummer W, Stummer W, Pichlmeier U, Meinel T et al. Fluorescence-guided surgery with 5-aminolevulinic acid for resection of malignant glioma : a randomised controlled multicentricentre phase III trial. Lancet oncol, 2006; 7:392-401. Tsitlakidis A, Foroglou N, Venetis CA, Patsalas I et al. Biopsy versus resection in the management of malignant gliomas: a systematic review and metaanalysis. J Neurosurg. 2010;112:1020-1032. 19/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Techniques de radiothérapie Technique Minimum requis quelle que soit la technique d'irradiation : Masque de contention personnalisé Scanner dosimétrique par coupes jointives de 1,5 à 2,5 mm de l'ensemble du crâne avec, si nécessaire, injection de produit de contraste iodé Réalisation d'une fusion avec l'imagerie IRM diagnostique, pré et post opératoire si chirurgie Délinéation des organes à risque Délinéation des volumes cible (Kantor, 2005). Le GTV (Gross Tumor Volume) ou volume tumoral macroscopique. Le CTV (Clinical Target Volume) : ce volume tient compte de l'extension tumorale microscopique. Par exemple, dans le cadre des gliomes de haut grade, il correspond habituellement au GTV augmenté d'une marge concentrique de 2 cm. Ce CTV sera, si nécessaire, modifié pour satisfaire aux critères suivants : le CTV doit inclure la totalité de l'œdème péri tumoral (IRM T2 flair) + 0,5 cm. il sera limité à 5 mm au-delà des limites anatomiques (sillon inter hémisphérique, faux du cerveau…) si elles ne sont pas franchies par la tumeur. Le PTV (Planning Target Volume) : il est défini par une extension autour du CTV pour tenir compte des incertitudes liées aux mouvements des organes, de repositionnement à chaque séance et des caractéristiques de la machine, généralement de 3 à 5 mm. Organes à risque : encéphale, tronc cérébral, œil, nerf optique, cristallin, chiasma, oreille interne, cochlée et conduit auditif externe. 20/115 Doses 1,8 à 2 Gy par fraction, 1 fraction par jour, 5 fractions par semaine sauf exception comme les glioblastomes du sujet âgé. En pratique, de 40 à 60 Gy selon entité tumorale (doses définies dans chacune des entités tumorales traitées). Contraintes Respecter les doses maximales tolérables sur les organes à risque sauf cas particulier après information éclairée du patient (cristallin < 10 Gy ; tronc cérébral (2 % du volume de 58 Gy), chiasma et nerf optique < 54 Gy ; encéphale : D 33 % < 60 Gy ; D 66 % < 50 Gy ; D 100 % < 45 Gy)(voir références). Pour les entités tumorales situées à proximité de la région hypothalamo-hypophysaire, un bilan endocrinien hypothalamo-hypophysaire adapté devra être réalisé. De même, un examen ophtalmologique complet (acuité visuelle, champ visuel et fond d'oeil) ou un audiogramme pourront être réalisés selon la proximité des organes à risque, l'entité anatomo-pathologique et l'espérance de vie supposée du patient. Fin de radiothérapie Un compte rendu est rédigé et tracé dans le dossier patient. Il doit comporter : l'identification du patient les éléments de justification de l'irradiation et la technique réalisée avec le nom de l'accélérateur utilisé l'énergie des faisceaux la dose totale délivrée, son fractionnement et son étalement la dose aux organes à risque de voisinage les traitements associés (chimiothérapie, corticothérapie concomitante). Techniques particulières Radiothérapie en conditions stéréotaxiques Il s'agit d'une technique d'irradiation de haute précision, nécessitant : une contention (soit cadre de Leksell implanté dans la table externe osseuse du crâne, soit un masque thermoformé repositionnable) un système d'irradiation spécifique (soit GAMMAKNIFE® dédié avec sources de cobalt, soit un accélérateur aménagé avec un microcrocollimateur de photons) un système de contrôle stéréotaxique (dans les 3 axes de l'espace), intégré dans un cadre fixe (Leksell) ou implémenté sur une boite (BRAINLAB®) ou encore intégré à un système de dosimétrie et de contrôle permanent du repositionnement (radiothérapie robotisée guidée par l'image : CYBERKNIFE®). 21/115 La précision du positionnement et la haute reproductibilité d'une séance à l'autre permettent de diminuer les marges habituellement prises pour assurer la bonne couverture du volume-cible (marge liée aux incertitudes ajoutée au CTV pour obtenir le PTV). On peut ainsi espérer une meilleure protection d'organes à risque situés très à proximité du volume tumoral. L'irradiation est réalisée soit en séance unique (incontournable si cadre fixé et alors nommée radiochirurgie), soit en hypofractionnement de quelques séances (3 à 5 fractions), soit encore en normofractionnement (25 à 30 fractions). Le choix du fractionnement est souvent guidé par le volume à irradier et la proximité de structures sensibles. Les indications sont réservées aux petites lésions (grand axe inférieur à 3 cm, parfois 5 cm), souvent à proximité d'organes à risque : certaines métastases cérébrales (1 à 3 fractions) certains gliomes de grade I (3 à 5 fractions) certaines récidives très focalisées de gliomes de grade II, III ou IV (3 à 5 fractions) certains méningiomes ou neurinomes, en particulier de la base du crâne (5 à 30 fractions) certains crâniopharyngiomes en complément de dose sur un volume résiduel (épendymome, gliome…) certaines localisations rachidiennes (CYBERKNIFE® uniquement) – neurinomes, métastases. Tomothérapie La tomothérapie hélicoïdale est un système de traitement qui couple la radiothérapie guidée par l'image et la radiothérapie conformationnelle 3D avec modulation d'intensité (RCMI) en utilisant une machine qui combine un accélérateur linéaire et un scanographe hélicoïdal. Les images acquises par faisceaux de rayons X de haute énergie (MV) offrent la possibilité de vérification du positionnement du patient précédant immédiatement la radiothérapie. Le nombre de faisceaux segmentés peut atteindre une valeur comprise entre 5 000 et 100 000 en comparaison avec 150 segments pour un traitement par faisceaux modulés en intensité utilisant la technique statique (step and shoot) et 700 pour l'IMRT dynamique (sliding window). L'intensité du faisceau est ensuite modulée par un collimateur multilame binaire composé de 64 lames intercalées. Cette modulation est réalisée en faisant varier la fraction du temps d'ouverture de chacune des lames. L'irradiation est délivrée par le bras qui tourne sur 360° en même temps que la table de traitement se déplace (Tomsej, 2006). 22/115 Les indications concernent : lésions de la base du crâne : chordome chondrosarcome tumeur de la queue du cheval axe craniospinal des médulloblastomes ependymome tumeur de l'hypophyse méningiomes neurinomes. Traitement fractionné à la dose de 1,8 à 2 Gy par jour (voire 1 Gy deux fois par jour), pour atteindre une dose de 45 à 60 Gy (68 Gy si traitement bifractionné). Protonthérapie Ses indications sont : chordome et chondrosarcome de la base du crâne et du sacrum crâniopharyngiome méningiomes atypiques ou malins Après sollicitation des centres spécialisés (Orsay-Curie). Une association de photons et de protons peut être discutée. Ions légers - Heidelberg (Allemagne) Indications : chordome et chondrosarcome de la base du crâne et du sacrum Après sollicitation du centre spécialisé (Heidelberg). Techniques particulières (disponibles dans la région Grand-Est ) Radiothérapie en conditions stéréotaxiques Reims : clinique de Courlancy (NOVALIS TX®) ; Tél : 03.26.77.26.77. Nancy : centre Alexis Vautrin (CYBERKNIFE®) ; Tél : 03.83.59.84.27. Strasbourg: centre Paul Strass (NOVALIS TX®) ; Tél : 03.88.25.24.78. Dijon : centre Georges François Leclerc (Trilogy avec OGP®) ; Tél : 03.80.73.75.18 Tomothérapie : Strasbourg : centre Paul Strauss ; Tél : 03.88.25.24.71. 23/115 Protonthérapie : Tél du contact régional (Pr G.Noel) : 03.88.25.24.78. Tél du contact à Orsay-Institut Curie : 01.69.29.87.29 Surveillance post radiothérapie En alternance avec les chirurgiens, oncologues, neurologues, radiothérapeutes selon l'organisation des groupes Consultation au moins annuelle par le radiothérapeute pendant 5 ans (recommandations INCa) Examen clinique et imagerie (rythme adapté selon la pathologie : voir chapitres correspondants) Réalisation d'un bilan endocrinien hypothalamo-hypophysaire annuel si région hypothalamohypophysaire dans le champ d'irradiation et en l'absence de pathologie hypophysaire connue. Bibliographie Bhandare N, Jackson A, Eisbruch A, Pan CC et al. Radiation therapy and hearing loss. N° spécial de Int J Radiat Oncol Biol Phys 2010 ; 76 (3) supplément 1 S50-S57 Fleury B, Lapeyre M. Dose de tolérance à l’irradiation des tissus sains : l’oreille. N° spécial de cancer radiothérapie 2010 ; 14(4-5) Pages 284-289 Haberer S, Assouline A, Mazeron J-J. Dose de tolérance à l’irradiation des tissus sains : encéphale et hypophyse N° spécial de cancer radiothérapie 2010 ; 14(4-5) Pages 263-268 Habrand J-L, Drouet F. Tolérance à l’irradiation des tissus sains : moelle épinière. N° spécial de cancer radiothérapie 2010 ; 14(4-5) Pages 269-276 Heiss WD, Raab P, Lanfermann H. Multimodality assessment of brain tumors and tumor recurrence. Nucl Med. 2011;52:1585-1600. Kantor G, Loiseau H. Volumes-cibles anatomocliniques (GTV et CTV) des tumeurs gliales. Cancer Radiother. 2005 ; 9 : 230-239. Kirkpatrick JP, van der Kogel AJ, Schultheiss TE. Radiation dose–volume effects in the spinal cord. N° spécial de Int J Radiat Oncol Biol Phys 2010 ; 76 (3) supplément 1 S42-S49 Lawrence YR, Li XA, el Naqa I, Hahn CA et al. Irradiation dose-volume effects in the brain. N° spécial de Int J Radiat Oncol Biol Phys 2010 ; 76 (3) supplément 1 S20-27 24/115 Marchand V, Dendale R. Dose de tolérance à l’irradiation des tissus sains : l’œil. N° spécial de cancer radiothérapie 2010 ; 14(4-5) Pages 277-283 Mayo C, Martel MK, Marks LB, Flickinger J et al. Radiation dose–volume effects of optic nerves and chiasm. N° spécial de Int J Radiat Oncol Biol Phys 2010 ; 76 (3) supplément 1 S28-S35. Mayo C, Yorke E, Merchant TE. Radiation associated brainstem injury. N° spécial de Int J Radiat Oncol Biol Phys 2010 ; 76 (3) supplément 1 S36-S41 Pope WB, Young JR, Ellingson BM. Advances in MRI assessment of gliomas and response to anti-VEGF therapy. Curr Neurol Neurosci Rep. 2011;11:336-344. Tomsej M. The TomoTherapy Hi. Art System for sophisticated IMRT and IGRT with helical delivery : Recent developments and clinical applications. Cancer Radiother, 2006 ; 10(5) : 288-95. neuro-oncologie; généralités ; neuro-oncology 25/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Traitements symptomatiques Les traitements médicamenteux de l'hypertension intracrânienne Les corticoïdes Ils agissent sur l'œdème péritumoral en réduisant la perméabilité vasculaire qu'ils diminuent par leur action anti inflammatoire. On utilise par conséquent parmi les trois types de corticoïdes, les glucocorticoïdes. Équivalent Action anti Activité inflammatoire minéralotrope 0,8 1 8-12 heures 25 Prednisolone 4 0,8 12-36 heures 5 Prednisone 4 0,8 12-36 heures 5 5 0,5 12-36 heures 4 25 0 + 36 heures 0,75 Corticoïdes Cortisone Méthyl prednisolone Dexaméthasone Durée d'action Dose Mg Les glucocorticoïdes les plus utilisés en France sont, per os, la prednisolone, la prednisone et par voie injectable, la méthylprednisolone. Au sein de la littérature, la dexaméthasone demeure le traitement de référence. Les doses préconisées sont issues des observations cliniques. En général, per os 0,5 à 1,5 mg/kg et par jour d'équivalent prednisone sont proposés. Dans les cas plus sévères par voie intraveineuse, la méthylprednisolone peut être utilisée à des doses de 3 à 5 mg/kg soit 120 à 360 mg par jour. 26/115 La réponse clinique est rapide, dès la 6ème heure. Elle est fonction du type histologique de la tumeur. Les métastases donnent souvent les réponses les plus rapides et les plus spectaculaires. Ces médicaments qui améliorent spectaculairement l'état clinique du patient sont malheureusement aussi souvent responsables d'effets secondaires nombreux et parfois graves : Fréquents sans gravité Effets secondaires Non neurologiques Effets secondaires neurologiques et graves neurologiques rares fréquents Perforations gastroduodénales ou Insomnie Météorisme abdominal Augmentation de l'appétit Vision floue Acné Œdème Lipomatose Paresthésies génitales Candidose buccale iléocoliques Ostéoporose Ostéonécrose Myopathie Glaucome Troubles du Psychose Cataracte comportement Paraparésie par Infections Hallucinations lipomatose épidurale opportunistes Hoquet Epilepsie Hyperglycémie Tremblement Sarcome de Kaposi Pancréatite Thrombose veineuse profonde Il faut par conséquent les utiliser à la dose minimale nécessaire et le moins longtemps possible. Mais l'arrêt n'est pas sans risque de voir survenir un syndrome de sevrage (pseudo rhumatisme cortisonique avec ou sans myalgies, céphalées, léthargie) qui fait souvent évoquer une reprise évolutive tumorale ou plus rarement une insuffisance surrénalienne, voire un tableau de pseudo tumeur cérébrale (hypertension intracranienne dite bénigne) par baisse de la résorption du LCR. Les corticoïdes sont aussi responsables d'interférences médicamenteuses : augmentation du catabolisme de la phénytoïne et des barbituriques risque accru d'hémorragie avec les héparines et anti coagulants oraux augmentation des taux de ciclosporine plasmatique interférences avec les chimiothérapies et surtout fermeture de la BHE qui limite le passage de ces molécules sur leur site d'action vaccins atténués vivants à proscrire baisse d'efficacité possible des autres vaccins. Le mannitol Il diminue le contenu cérébral en eau par l'augmentation de l'osmolarité et il réduit la viscosité plasmatique ce qui entraîne une vasoconstriction cérébrale compensatoire si les mécanismes d'autorégulation sont encore préservés. Le mannitol diminuerait aussi la sécrétion et le volume du LCR. 27/115 Le mannitol à 20 % est généralement prescrit à la dose de 0,5 à 2 g/kg par voie intraveineuse pendant 15 minutes suivie par des bolus de 25 g dès que la pression intracrânienne remonte. Il faudra tenir compte des effets secondaires possibles (insuffisance rénale, deshydratation, effet rebond...) Le furosémide Ce diurétique pourrait être associé aux corticoïdes classiques dans l'espoir d'améliorer l'action anti œdémateuse. Il augmenterait et prolongerait l'effet du mannitol. Les anticoagulants pour le traitement des thromboses veineuses profondes (TVP) associées aux tumeurs cérébrales Les TVP compliquent souvent l'évolution d'une tumeur cérébrale. La fréquence de survenue est fonction : des moyens diagnostics utilisés : simple recherche clinique à la recherche par scintigraphie au fibrinogène marqué à l'iode radioactif. 20 à 45 % voire plus selon les séries avec 1,5 à 3 % d'embolies pulmonaires qui entraînent le décès dans 50 % des cas du type de tumeurs : près de 3/4 des méningiomes, 2/3 des gliomes et 1/5 des métastases de la nature du geste opératoires : > 50 % dans les suites d'une craniectomie de facteurs propres au patient : âge, antécédents de thromboses veineuses, insuffisance cardiaque, obésité, déficit moteur sur un membre avant chirurgie des traitements reçus par le patient : corticoïdes, chimiothérapies. 2/3 de TVP surviennent dans les 6 semaines qui suivent la chirurgie, dans l'immense majorité des cas au niveau des membres inférieurs, parfois (15 %) de manière bilatérale et 2/3 touchent le membre déficitaire (Ruff, Danish, 2004). Prévention des TVP 2/3 des TVP surviennent dans les 6 semaines post opératoires Pas d'étude randomisée accessible Moyens mécaniques : compression pneumatique intermittente des MI pendant la craniotomie, port de bas de contention avant et après chirurgie Utilisation systématique d'héparines de bas poids moléculaires. Traitements des TVP Le traitement repose de façon classique sur l'héparine fractionnée ou non, les héparines de bas poids moléculaires voire les anticoagulants oraux (de moins en moins utilisés au profit des héparines de bas poids moléculaires). Le risque hémorragique cérébral existe mais ne doit pas faire remettre en question l’indication. En conclusion Les TVP sont fréquentes. Elles restent une cause de mortalité et de morbidité chez ces patients alors que l'on dispose de prophylaxies efficaces qui n'augmentent pas de façon significative les hémorragies post opératoires. Le traitement préventif optimum reste à définir (études cliniques complémentaires souhaitables) (Ruff, Atkins, Taillibert, Auguste, Wen, Danish, 2005, Danish, 2004) . 28/115 Il existe un partenariat entre l'ANOCEF et l'AFSOS (Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support) qui permet chaque année d'élaborer ou de mettre à jour des référentiels interrégionaux dans les soins oncologiques de support. Pour plus d'informations, le site internet de l'AFSOS permet de télécharger en ligne les différents référentiels (cancer et fatigue, confusion, HTIC, épilepsie....) Bibliographie Atkins CD. Treatment of venous thrombosis in patients with intracranial malignancies. J Clin Oncol. 2008;26(11):1905. Auguste KI, Quiñones-Hinojosa A, Berger MS. Efficacy of mechanical prophylaxis for venous thromboembolism in patients with brain tumors. Neurosurg Focus. 2004;17(4):E3. Danish SF, Burnett MG, Ong JG, Sonnad SS, Maloney-Wilensky E, Stein SC. Prophylaxis for deep venous thrombosis in craniotomy patients : a decision analysis. Neurosurgery. 2005;56(6):1286-92; discussion 1292-4. Danish SF, Burnett MG, Stein SC. Prophylaxis for deep venous thrombosis in patients with craniotomies : a review. Neurosurg Focus. 2004;17(4):E2.. Ruff RL, Posner JB. Incidence and treatment of peripheral venous thrombosis in patients with glioma. Ann Neurol. 1983;13(3):334-6. Taillandier L, Blonski M, Darlix A, Hoang Xuan K, et al. Supportive care in neurooncology. Rev Neurol (Paris). 2011 Oct;167(10):762-72. Epub 2011 Sep 7 Taillibert S, Delattre JY. Palliative care in patients with brain metastases. Curr Opin Oncol. 2005;17(6):588-92. Wen PY, Marks PW. Medical management of patients with brain tumors. Curr Opin Oncol. 2002;14(3):299-307. neuro-oncologie; généralités ; neuro-oncology 29/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Traitement de première ligne Traitement chirurgical Le résidu tumoral post opératoire influant directement sur la survie, les patients doivent bénéficier autant que possible d'une exérèse la plus large possible en fonction des contraintes fonctionnelles (Stummer, 2011) après discussion en RCP de neuro-oncologie. La chirurgie peut être préparée et assistée par les techniques usuelles (IRM multinodale, neuronavigation, échographie per opératoire ) ou en développement (stimulation per opératoire, éventuellement chez le patient éveillé de manière à améliorer la qualité de l’exérèse, IRM per opératoire). La résection fluoroguidée (5 ALA) améliore la qualité de l’exérèse et la survie des patients (Stummer, 2006). La diffusion de cette technique en France est en cours (STIC Pr Guyotat, Lyon). Une IRM précoce sans et avec injection doit être pratiquée dans les 48 heures après le geste opératoire afin d'apprécier le volume du résidu tumoral. Une IRM plus tardive ne permet pas de faire la différence entre une prise de contraste d'origine tumorale ou cicatricielle (Mason, 2007). L’IRM précoce permet de guider l’irradiation et sert de référence avant la seconde IRM qui est pratiquée au moment du centrage pour diagnostiquer les tumeurs à recroissance rapide. Une seconde IRM doit être pratiquée au moment du centrage de radiothérapie pour diagnostiquer les tumeurs à reprise évolutive rapide. Les IRM précoces et pré radiothérapie doivent être programmées en début de prise en charge pour limiter les délais. Place des implants imprégnés de carmustine (GLIADEL®) : il s'agit de pastilles correspondant à un polymère biodégradable imprégné d'une nitrosourée (carmustine) que le neuro-chirurgien place dans la cavité d'exérèse tumorale. Le GLIADEL® possède une AMM pour la première ligne et la récidive. Il ne peut être placé que si l'exérèse est complète ou quasi-complète. La mise en place de GLIADEL® exige la preuve anatomo-pathologique préalable ou extemporané du diagnostic de GBM. 30/115 une étude randomisée a montré un avantage contre placebo chez 240 adultes présentant un gliome malin de haut grade nouvellement diagnostiqué et ayant subi une craniotomie initiale pour une résection tumorale (Westphal , 2003, 2006). il faut tenir compte des complications possibles (poussée d'œdème peu sensible aux corticoïdes, abcès, retard de cicatrisation, fuite de LCR, méningite, crises convulsives, détérioration neurologique, hydrocéphalie) pouvant, quand elles surviennent concourir à l’altération de la qualité de vie (Bock, 2010). La place du GLIADEL® par rapport au schéma dit de Stupp n'est pas définie pour le traitement de première ligne. La combinaison d'un schéma de Stupp et de GLIADEL® est possible (McGirt, 2008) mais il n'y pas d'étude randomisée testant son apport par rapport au protocole de Stupp seul. Plusieurs études rétrospectives rapportent l'utilisation de GLIADEL®) suivie de témozolomide et de radiothérapie. Un bénéfice en termes de survie sans progression (médiane augmentée de 72.7 semaines sans GLIADEL® à 89.6 semaines avec GLIADEL®) est rapporté sans toxicité supplémentaire par (Rich, 2007), mais pas par d’autres auteurs (Noel, 2011). La tolérance du régime de Stupp après mise en place de GLIADEL® est considérée comme satisfaisante (Salfati, 2011), même chez les personnes âgées (Chaichana, 2011b). La preuve de l’efficacité de cette stratégie combinée par rapport au schéma de Stupp seul mériterait une évaluation par une étude randomisée. Il faut savoir que l'implantation de GLIADEL® est un critère d'exclusion pour la plupart des essais thérapeutiques évaluant les nouvelles molécules. La mise en place d'implants de carmustine (GLIADEL®) en 1ère intention peut être discutée comme une option en RCP pré opératoire (Hart, 2011). Radiothérapie La radiothérapie doit être débutée dans un délai de 4 à 6 semaines après le geste chirurgical. L’influence du délai entre la chirurgie et l’instauration de la radiothérapie sur la survie fait l’objet de controverse. Elle serait délétère (Irwin, 2007), ou sans influence, voire bénéfique (Lawrence, 2011). En pratique cette période doit être comprise entre 4 et 6 semaines car un délai plus long ou plus court n’a pas été évalué. Une IRM doit être pratiquée juste avant la radiothérapie pour détecter les récidives post chirurgicales précoces et pour réaliser la fusion d’images. Technique Masque de contention Scanner dosimétrique avec injection de produit de contraste iodé Si possible, fusion avec l'imagerie IRM diagnostique pré opératoire et l’IRM refaite au moment du centrage Délinéation des organes à risque. Dose Il faut conserver des fractions inférieures ou égales à 2 Gy par séance en radiothérapie standard. En association avec le témozolomide, la dose standard est de 60 Gy en 30 fractions de 2 Gy par jour, 5 jours par semaine. 31/115 Volume GTV : volume prenant le contraste (TDM injecté ou IRM T1 gadolinium) plus la cavité opératoire pour les tumeurs opérées. CTV : le CTV correspond au GTV augmenté d'une marge concentrique de 20 mm. Ce CTV sera, si nécessaire, modifié pour satisfaire aux critères suivants : - le CTV doit inclure la totalité de l'œdème péri tumoral (IRM T2 flair) + 5 mm - le CTV est limité à 5 mm au-delà des limites anatomiques (sillon inter hémisphérique, faux du cerveau…) si elles ne sont pas franchies par la tumeur. PTV : défini par une extension autour du CTV correspondant aux incertitudes de repositionnement, généralement de 3 à 5 mm. Notion de Volume Maximal Irradiable (d’après Emami, 1991 ; Haberer, 2010 ; Lawrence, 2010) : - un tiers du SNC ne doit pas recevoir plus de 60 Gy - 2/3 pas plus de 50 Gy - l’ensemble du cerveau ne doit pas recevoir plus de 45 Gy. Pour les glioblastomes traités par 60 Gy, il ne faut donc pas que le volume irradié (qui est celui de la tumeur + 15 à 20 mm de marge et le tout en 3D volumétrique) dépasse 1/3 du cerveau. La dose au tronc cérébral doit être <58 Gy et celle au niveau du chiasma doit être <60 Gy. Cependant, ces limites ont été définies avec des techniques anciennes de radiothérapie et devraient être actualisées en fonction des progrès apportés par la radiothérapie conformationelle sans ou avec modulation d'intensité. Chimiothérapie Chimiothérapie concomitante Le protocole de Stupp (Stupp, 2005) qui associe une radiothérapie conformationnelle à la dose de 60 Gy et un traitement concomitant par le témozolomide oral quotidien (TEMODAL®) est le schéma standard. Le témozolomide est pris à jeun (ou 2 heures au moins après le repas précédent et 2 heures avant le repas suivant), une heure avant la radiothérapie, à la dose de 75 mg/ m2/jour, week-end compris pendant toute la durée de la radiothérapie. Un traitement anti-émétique par sétron peut être nécessaire au moins au début de la radiochimiothérapie (avec un relais secondaire par le métoclopramide ou la dompéridone pour éviter une constipation opiniâtre ou la survenue de céphalées liée au sétron). Le risque faible mais réel d'aplasie grave et prolongée sous témozolomide justifie une surveillance hebdomadaire de la numération formule sanguine pendant la radiochimiothérapie. 32/115 Une éruption cutanée peut nécessiter l'arrêt définitif ou transitoire du témozolomide selon son importance. La reprise du traitement sous corticoïdes et antihistaminiques peut être tentée. Une lymphopénie est fréquente mais ne doit pas faire interrompre le traitement Le risque de pneumopathie à Pneumocystis carinii, en particulier s'il y a prise de corticoïdes et une lymphopénie, justifie une antibioprophylaxie orale par cotrimoxazole (BACTRIM® : 1 cp/jour 7j/7 ou BACTRIM FORTE® : 3 cp/semaine), uniquement pendant la période de radiochimiothérapie, notamment si la dose de corticoïdes est forte. La BACTRIM® doit être arrêté pendant la phase adjuvante (Stupp, 2010). En cas de toxicité cutanée ou hématologique au BACTRIM®, l'alternative repose sur un traitement par aérosol de pentamidine (PENTACARINAT 300® ; 1 aérosol par mois), plus coûteux et moins facile à mettre en œuvre (disponibilité du produit) que le BACTRIM®. Chimiothérapie adjuvante Le témozolomide est pris à jeun, à la dose de 150 mg/m2/jour pendant 5 jours pour la première cure. La dose doit être portée à 200 mg/m2/jour pendant 5 jours lors de la 2ème cure s’il y a une bonne tolérance hématologique. Les cures sont répétées tous les 28 jours pour une durée de 6 cycles. Même s'il n'y a pas d'étude, beaucoup d'équipes poursuivent le témozolomide sur un rythme mensuel au delà de 6 mois, notamment en cas de résidu tumoral stable sur l'imagerie. Il ne semble pas y avoir de toxicité cumulative, notamment hématologique, qui empêche ce choix. Le témozolomide est pris à 2 heures du repas précédent et du repas suivant. Un traitement anti-émétique par sétron est à prescrire si besoin. Le risque faible mais réel d'aplasie grave et prolongée sous témozolomide justifie une surveillance mensuelle de la numération formule sanguine pendant la phase d'entretien. Comme pendant la phase concomitante, une éruption cutanée peut nécessiter l'arrêt définitif ou transitoire du témozolomide selon son importance. La reprise du traitement sous corticoïdes et antihistaminiques peut être tentée. Traitements de support La corticothérapie à forte dose (dexaméthasone 8 à 16 mg/jour ou prednisolone 1 à 2 mg/kg/ jour) permet souvent une amélioration clinique rapide de l’hypertension intracrânienne et/ou des déficits neurologiques. Elle doit être rapidement diminuée ou arrêtée dès que le traitement antitumoral (chirurgie, radiochimiothérapie) est efficace pour limiter les effets secondaires. Les corticoïdes ne doivent pas être prescrits à titre systématique s’il n’y a pas de symptômes après la chirurgie et/ou pendant la radiothérapie (Stupp, 2010). les médicaments anticomitiaux ne doivent être prescrits que s’il y a eu crise initialement ou au cours du suivi. Les médicaments de nouvelle génération, non-inducteurs des cytochromes P450 (lamotrigine, levetiracetam, prégabaline) en monothérapie doivent être préférés aux médicaments inducteurs (phénytoine, carbamazépime, phénobarbital) ou inhibiteurs enzymatiques (valproate de sodium). 33/115 La prise en charge globale des GBM justifie d’autres soins de support (antalgiques, prévention des thromboses, anxiolytiques et antidépresseurs…) qui seront développés dans le référentiel ANOCEF/AFSOS en cours de rédaction. Indications thérapeutiques selon les classes RPA L'examen clinique, un mini-mental test (MMSE) et le compte rendu opératoire permettent de classer le patient dans une des classes RPA suivantes (recursive partitioning analysis modifiée par l'EORTC; Mirimanoff, 06). classe III classe IV âge <50 ans et PS (performance status) OMS = 0 âge <50 ans et PS OMS 1-2 ou âge >50 ans et chirurgie complète ou partielle et MMS > 27 classe V âge >50 ans et MMS <27 ou biopsie seule et PS OMS 1-2 classe VI âge >50 ans et PS OMS 3-4 Les patients appartenant aux classes RPA III et IV doivent être traités (niveau de preuve 1) selon le protocole de Stupp (Stupp, 2005) associant une radiothérapie conformationnelle à un traitement concomitant par le témozolomide oral (TEMODAL®). La radiothérapie doit être débutée dans un délai maximum de 5 semaines après le geste chirurgical (Irwin, 07) : Les patients appartenant à la classe RPA V ne tirent qu'un bénéfice marginal mais non nul (augmentation modérée du pourcentage de longs survivants) de l'association témozolomide + radiothérapie (Stupp, 2009). Il peut donc être proposé : soit l'association témozolomide + radiothérapie pour les patients les plus jeunes ayant un statut général et neurologique suffisant. soit une radiothérapie seule en fractionnement classique ou sous une forme hypofractionnée concentrée pour les patients âgés selon l'état général. soit la mise en place de soins palliatifs "optimisés" sans traitement spécifique à visée oncologique pour les patients ayant un statut OMS 3 ou 4. soit l'inclusion dans un essai thérapeutique de stratégie de première ligne. 34/115 Les patients appartenant à la classe RPA VI doivent essentiellement bénéficier de soins palliatifs (l'apport d'une chimiothérapie ou d'une radiothérapie n'est pas établi). La biopsie cérébrale est discutable lorsqu’un traitement antitumoral n’est pas retenu et si le diagnostic de probable GBM est porté sur les arguments remnologiques. Particularités des patients âgés (Batchelor, 2011) La chirurgie peut être proposée aux patients âgés après discussion en RCP et évaluation gériatrique. Certains facteurs pronostics défavorables en pré opératoire peuvent inciter à l’abstention chirurgicale : indice de Karnofsky <80, BPCO, déficit moteur, trouble phasique, déficit cognitif, tumeur de plus de 4 cm (Chaichana, 2011). Pour les patients >70 ans, il peut être proposé : soit le schéma de Stupp avec témozolomide et radiothérapie qui peut être proposé pour les patients âgés sélectionnés, en bon état général, ayant une tumeur réséquée en sachant que l'on manque de données d'efficacité pour ce groupe de patients de plus de 70 ans qui n'étaient pas inclus dans l'étude de Stupp. soit une radiothérapie seule : soit 50 Gy en 25 fractions de 2 Gy (Keime-Guibert, 2007) qui se révèle plus efficace que les soins palliatifs soit 40,5 Gy en 15 fractions de 2,7 Gy ce qui est équivalent en termes de résultat à 60 Gy en 30 fractions (Roa, 2004) soit du témozolomide seul : l’étude TAG a évalué en phase II une chimiothérapie par Témozolomide dans le traitement des gliomes malins supratentoriels des sujets de 70 ans et plus, présentant un état fonctionnel altéré avec IK <70 (Gállego Pérez-Larraya , 2011). La tolérance est satisfaisante ; une amélioration des symptômes est observée chez 33 % des patients. La survie semble prolongée par rapport à une série historique utilisant les seuls soins palliatifs. L'Etude Nordic Glioma a montré une survie équivalente entre radiothérapie versus chimiothérapie exclusive par témozolomide chez les patients de plus de 60 ans (Malstrom, 2010). Traitements des récidives La récidive (progression vraie) doit être différenciée d'une pseudo-progression (PP) qui survient de 1 à 12 semaines après une radiochimiothérapie avec témozolomide (jusqu'à 40 % de PP dans certaines séries). La pseudo-progression n'est pas de mauvais pronostic, au contraire (Taal, 2008; Sanghera, 2010). En cas de doute, une nouvelle IRM avec séquence de perfusion (perfusion en théorie non augmentée en cas de PP) doit être proposée après 4 semaines de corticothérapie. 35/115 La stratégie thérapeutique devant une récidive doit être discutée en RCP. Une reprise neurochirurgicale peut être discutée si la tumeur est limitée en zone non fonctionnelle. La chirurgie semble bénéfique chez des patients sélectionnés (Lonjon, 2010). L'insertion d'implants de carmustine (GLIADEL®) est inscrit dans l’AMM en seconde ligne. Cependant son bénéfice dans cette situation n’est pas démontré (Hart, 2011). Une ré-irradiation peut être discutée, en conditions stéréotaxiques, en tenant compte de la dose déjà délivrée et du délai (Noël, 2004; Combs, 2005; Patel, 2009). L’apport de la ré-irradiation par rapport à la prise en charge médicale mériterait d’être évalué par une étude randomisée. Les aspects techniques de la réirradiation devraient faire l'objet d'une recherche de consensus. A titre d'exemple, il est proposé par l'équipe de Dijon, une irradiation uniquement sur la zone prenant le contraste en T1 gadolinium avec une marge de 5 mm ; 30 Gy en 5 fractions de 6 Gy. Chimiothérapie et traitements anti-angiogéniques de 2ème ligne : pour les patients éligibles, l'inclusion dans les essais thérapeutiques est souhaitable. Les patients porteurs de tumeurs cérébrales peuvent et doivent participer aux essais de phase 1 (Wen, 2011). Hors essais et si l'état général et le statut neurologique le permettent, on peut proposer un traitement de seconde ligne en reconnaissant qu’il n’ y a pas de standard : Bélustine, nitroso-urée en monothérapie per os : 130 mg/m2 à J1 ; une prise orale toutes les 6 semaines. Le taux de réponse est faible (environ 15 %). La toxicité hématologique, notamment sur les plaquettes est marquée. L'effet sur la survie à 6 mois n'est pas démontré. Carmustine IV (schéma adopté dans les études de l'EORTC) : 30 mg/m2/j x 3 jours avec reprise à J56. Le taux de réponse et l'impact sur la survie de cette nitroso-urée injectable sont les mêmes que ceux de la Belustine. Fotemustine IV (MUPHORAN®) : cette autre nitroso-urée injectable a une AMM pour les tumeurs cérébrales. Elle a une toxicité hématologique comme les autres nitrosourées. Elle peut être utilisée selon le schéma de l’AMM : 100 mg/m2 à J1, J7 et J14 puis repos thérapeutique de 4-5 semaines puis entretien par 100 mg/m2 toutes les 3 semaines. Il y a alors 20 % de survie sans progression à 6 mois ; la médiane de survie est de 6 mois (Brandes, 2009). Addeo (2011) a proposé un autre schéma : fotemustine IV , 80 mg/m2 toutes les 2 semaines pendant 5 fois puis toutes les 4 semaines. Ce schéma semble induire moins de thrombopénies et pourrait être plus efficace avec une survie sans progression de 61 % à 6 mois et une médiane de survie à 11.1 mois. Schéma PCV : il est plus complexe à utiliser et son avantage en termes de survie par rapport aux nitroso-urées en monothérapie n'est pas démontré. Ce schéma tend donc à être moins employé pour les récidives de GBM et à être réservé aux gliomes de grade II et III. Un cycle toutes les 8 semaines peut être proposé : procarbazine : 60 mg/m2/jour per os de J8 à J21 CCNU (bélustine) : 110 mg/m2 per os J1 vincristine : 1,4 mg/m2/jour (ne pas dépasser 2 mg) à J8 et J29. 36/115 Carboplatine + étoposide : cette association produit de 20 à 30 % de réponses pour des gliomes de haut grade récidivants (Jeremic 1992 ; Watanabe 2002 ; Franceschi 2004) mais son impact sur la survie sans progression et la survie globale parait faible. Reprise du témozolomide : soit à dose standard = 150-200 mg/m2/j x 5 jours toutes les 4 semaines, notamment s’il y a eu un intervalle libre entre l’arrêt du schéma adjuvant et la récidive. soit sous forme intensifiée. Ces schémas ont été proposés pour saturer la Methyl-Guanine-Méthyl-Transférase (MGMT) et pour limiter ainsi la résistance au témozolomide (Neyns, 2008). Cependant la preuve de leur efficacité supérieure au schéma standard n’a pas été apportée par une étude randomisée (Easaw, 2011). - Témozolomide : 75- 100 mg/m2/jour en semi-continu 21 jours sur 28. Le premier cycle doit être donné à 75 mg/m2/jour pendant 21 jours avec NFS hebdomadaires pour tester la tolérance hématologique. - Temozolomide = 150 mg/m2/jour de J1 à J7 et de J15 à J21. Reprise à J28 (Wick, 2007). - Temozolomide continu : 50 mg/m2/jour (Perry, 2010). Bévacizumab (AVASTIN®) : 10 mg/kg en IV sur 90 min tous les 15 jours. Cet anticorps monoclonal humanisé ciblant le VEGF permet d'obtenir environ 50 % de réponses chez les patients porteurs de GBM en rechute après radiochimiothérapie. La survie sans progression à 6 mois est de l’ordre de 40 % (Vredenburgh, 2007 a et b). La confirmation de ce taux de réponses élevé par plusieurs autres équipes avec une tolérance acceptable incite à utiliser ce schéma dès que la preuve de la première récidive est acquise, avant l'aggravation des déficits neurologiques (Wong, 2011). Le bévacizumab a été enregistré par le FDA aux Etats Unis mais pas par l’Agence Européenne du Médicament en raison du manque de preuve directe d’augmentation de la survie. Le bévacizumab augmente avec certitude la survie sans progression à 6 mois par rapport aux nitroso-urées, mais peut être pas la survie globale. Un essai de l’EORTC est en cours pour répondre à cette question. Le bévacizumab est généralement bien toléré. Une hémorragie intratumorale est la complication la plus redoutée (environ 3 %) ; la survenue de thromboses veineuses, avec ou sans embolie pulmonaire, est fréquente (10 %) mais n’empêche pas la poursuite du bévacizumab sous anticoagulation par HBPM. La leuco-encéphalopathie postérieure est rare (< 1 %) et de diagnostic difficile dans le contexte de tumeur cérébrale. Les épistaxis sont fréquentes et généralement bénignes. Une hypertension artérielle (30 % ) doit être dépistée et traitée. La recherche d’une protéinurie par bandelette urinaire est systématique avant chaque cure. L’administration d’AVASTIN® peut être poursuivie tant que la protéinurie ne dépasse pas 2 g/jour. L’évaluation de la réponse au bévacizumab est difficile car les réponses cliniques et en imagerie ne sont pas toujours corrélées. L’imagerie sous-estime l’infiltration tumorale qui n’est pas le siège d’une néo-angiogenèse avec rupture de la barrière hématocérébrale ou d’un œdème tumoral. L’évaluation de la réponse globale doit être faite selon les critères cliniques et IRM selon les critères RANO. 37/115 L’association irinotécan/bévacizumab (CAMPTO® 125 mg/m2 tous les 15 jours et AVASTIN® 10 mg/kg tous les 15 jours) n’apporte pas d’avantage en survie par rapport au bévacizumab seul (10 mg/kg tous les 15 jours) et parait plus mal tolérée, notamment sur le plan digestif (Friedman, 2009). Les associations d'autres molécules avec le bévacizumab n'ont pas fait leurs preuves et doivent être réalisées dans le cadre d'essais ou de registres. Evaluation et suivi post thérapeutique L'évaluation clinique postthérapeutique et le suivi sont organisés en alternance par les neurologues/neuro-oncologues, neurochirurgiens, radiothérapeutes et oncologues en fonction des techniques proposées et des habitudes locales. Une consultation au moins annuelle avec le radiothérapeute est recommandée par l'INCa. L’évaluation clinique est essentielle. Elle apprécie à la fois l’état général (échelle OMS ou indice de Karnofsky), le statut cognitif avec au minimum un Mini-Mental Status (MMS), les déficits neurologiques, au mieux en utilisant l’échelle du MRC, la qualité de vie et le retentissement social et familial de la maladie. Echelle de performance neurologique ou statut neurologique (SN)( Bleehen et al.1991) STATUT NEUROLOGIQUE CRITERES CLINIQUES SN SN 0 SN 1 SN 2 Pas de symptômes neurologiques. Activités normales à la maison ou au travail, sans assistance. Symptômes neurologiques mineurs. Activités normales à la maison ou au travail, sans assistance. Symptômes neurologiques modérés. Activités possibles à la maison avec assistance. Symptômes neurologiques marqués SN 3 (exemples : parésie modérée, dysphasie modérée, déficit du champ visuel). Activité diminuée à la maison. Assistance nécessaire. Symptômes neurologiques sévères SN 4 (exemples : incapacité de la marche, aphasie sévère, déficit visuel, troubles de la compréhension et du jugement). Absence complète d’autonomie. Les évaluations par IRM ne se justifient (si possible toujours par le même radiologue expert ou au moins par le même centre sur le même type d’appareil 1,5 ou 3T afin d'améliorer la reproductibilité) que si une option thérapeutique de seconde ligne est susceptible d'être proposée. Une IRM toutes les 8-10 semaines est alors proposée. La première IRM peut être programmée entre la 8ème et la 12ème semaine après la radiothérapie. Une IRM plus précoce après la radiothérapie est difficile à interpréter en raison des remaniements tissulaires. Elle est donc inutile, sauf en cas de dégradation clinique pour faire la preuve entre vraie et fausse progression. Des critères d’évaluation par l’IRM de la réponse au traitement ont été proposés par le RANO working group (Wen et al, 2010) pour améliorer les anciens critères de Mc Donald. 38/115 Critères RANO REPONSE (Wen et al, 2010) CRITERES Demande tous les critères suivants : amélioration ou Réponse CRITERES IRM CLINIQUES stabilité clinique complète sevrage complet (RC) des corticoïdes (sauf posologie de substitution) Disparition complète des lésions mesurables et non mesurables prenant le contraste (T 1 gadolinium) pendant au moins 4 semaines Diminution ou stabilité du signal T2/ FLAIR Pas de nouvelles lésions. REMARQUES Les patients n’ayant que des lésions non mesurables ne peuvent pas être classés en RC mais simplement en stabilisation Diminution de 50 % ou plus de la Réponse partielle (RP) Demande tous les somme des produits des diamètres critères suivants : perpendiculaires des lésions prenant le amélioration ou stabilité clinique dose stable ou diminuée des corticoïdes contraste par rapport à l’examen de référence Pas de nouvelles lésions mesurables ou non mesurables Diminution ou stabilité du signal T2/ FLAIR sous une dose stable ou Les patients n’ayant que des lésions non mesurables ne peuvent pas être classés en RC mais simplement en stabilisation diminuée de corticoïdes. Demande tous les critères suivants : absence de réponse Stabilité complète, partielle ou de progression dose stable ou Diminution ou stabilité du signal T2/ FLAIR sous une dose stable ou diminuée de corticoïdes. diminuée des corticoïdes Augmentation de 25 % ou plus de la somme des produits des diamètres Détérioration perpendiculaires des lésions prenant le clinique non contraste par rapport à l’examen ayant attribuable à une mesuré les dimensions tumorales les autre cause que la plus faibles (soit avant le traitement, tumeur (épilepsie, soit au moment de la meilleure effets adverses de réponse) médicaments, Progression complication des augmentation du signal T2/FLAIR non lié à une comorbidité : irradiation, traitements, accident démyélinisation, accident ischémique, vasculaire, infection) infection, épilepsie, modifications post- augmentation de la dose des corticoïdes rendue nécessaire par la détérioration clinique opératoires, autres effets des traitements Toutes nouvelles lésions mesurables ou non mesurables Absence de nouvelle évaluation IRM liée au décès ou à la détérioration clinique. 39/115 Essais cliniques Essais terminés ou clos L'EORTC/RTOG 0525 a terminé une étude clinique pour les patients de classe RPA III et IV. Cette étude a évalué l'impact de l'augmentation d'intensité du témozolomide d'entretien aprés la phase de radiochimiothérapie : témozolomide 21 jours/28 contre schéma usuel 5 jours/28. Il n’ y a pas de différence en terme d’efficacité entre les deux modes d’administration du TMZ. L’augmentation d’intensité du TMZ induit plus de lymphopénie et de fatigue. Cette étude confirme la signification pronostique de la méthylation de MGMT dans le glioblastome (Gilbert, 11). L’essai AVAGLIO est un essai de phase III randomisé qui a évalué l’apport du bévacimab ajouté au protocole de Stupp par rapport au régime de Stupp seul. Les inclusions sont terminées. La tolérance est satisfaisante. Les résultats seront disponibles en 2012 (Chinot, 11). L’essai CENTRIC a évalué l’apport du Cilengitide, un inhibiteur d’intégrine, au protocole de Stupp par rapport au régime de Stupp seul dans les glioblastomes de novo MGMT méthylés. Les inclusions sont terminées. Les résultats seront disponibles en 2012. L’essai CORE a évalué l’apport du Cilengitide au protocole Stupp dans les glioblastomes MGMT non méthylés. Les inclusions viennent de se terminer. L’essai de phase II randomisé de l'ANOCEF (TEMAVIR) a évalué un traitement néo adjuvant et adjuvant par irinotécan et bévacizumab encadrant une radiochimiothérapie avec témozolomide par rapport au schéma de Stupp dans les GBM non résécables de classe RPA V. Les résultats définitifs pour la survie globale sont attendus en 2012 (Chauffert, 11). L'étude TEMOFRAC est une étude multicentrique de phase II qui a testé une association concomitante irradiation cérébrale ultra-fractionnée et de témozolomide pour des glioblastomes multiformes inopérables de novo. Une survie encourageante est obtenue pour ces malades avec des facteurs pronostiques défavorables (Beauchesnes, 11). Une étude pilote du groupe NENO a montré la faisabilité de l’association bévacizumab et fotémustine selon le schéma d’Addeo dans les GBM récivants (Muller, ANOCEF, 2011). Essais ouverts L’étude ATAG poursuit les mêmes objectifs que l’étude TAG en ajoutant du bévacizumab au témozolomide chez des patients âgés de plus de 70 ans ayant un glioblastome supratentoriel et un état fonctionnel altéré (index de Karnofsky <70) (correspondant JY Delattre). Une étude de phase III (EORTC 26062-22061) concerne les sujets de plus de 70 ans. Elle randomise la radiothérapie seule (40 Gy) contre la radiothérapie (40 Gy) associée au témozolomide selon le schéma de Stupp. L’essai EORTC 26101 est une étude de phase II randomisée qui explore la séquence bévacizumab et lomustine chez les patients en première récidive de GBM (correspondant L Taillandier). Un essai de phase I d’escalade de dose de la radiothérapie avec modulation d’intensité et boost intégré avec témozolomide dans le traitement des glioblastomes de l’adulte est en cours au Centre GF Leclerc (correspondant G Truc). 40/115 Essais en préparation (organisé par ou avec participation du groupe NENO) Un essai de vaccination adjuvante ciblant le récepteur EGFR3, associé au régime de Stupp, sera ouvert au sein du groupe NENO en 2012 (correspondant L Taillandier). Un essai de phase II randomisé (TEMOBEVA) évaluant l’impact de l’association Bévacizumab/ Temozolomide en première intention par rapport au Temozolomide seul avant la radiochimiothérapie chez les patients porteurs de signes neurologiques majeurs ou sévères est en préparation par le groupe NENO et l’ANOCEF (correspondant B Chauffert). Un autre essai de phase II monobras utilisant témozolomide et bévacizumab chez les patients porteurs de GBM massifs (plus du tiers du cerveau) ou multifocaux est en préparation (correspondant B Chauffert). L’intérêt d’une irradiation stéréotaxique pourrait être évalué pour certains patients porteurs de formes multicentriques en termes de tolérance et de contrôle tumoral. Un essai randomisé de phase II à 3 bras évaluant l’impact de l’association bévacizumab/ fotémustine par rapport à fotémustine seule ou bévacizumab seul lors de la première récidive de GBM est en préparation en collaboration avec le groupe de Turin. Cet essai sera ouvert aux équipes NENO ne participant pas à l’étude EORTC (correspondant à déterminer). Un essai de phase I évaluant la tolérance et l’efficacité de l’idarubicine par voie intracarotidienne dans les gliomes de haut grade réfractaires sera ouvert au CHU d’Amiens à l’automne 2011 (correspondant B Chauffert). Une étude randomisée de phase II avec radiothérapie ultra-fractionnée et témozolomide versus Stupp classique (TEMOFRAC-2) est en préparation pour des GBM opérés (correspondant P Beauchesne). Bibliographie Addeo R, Caraglia M, De Santi MS, Montella L, et al. A new schedule of fotemustine in temozolomide-pretreated patients with relapsing glioblastoma. J Neurooncol. 2011;102(3):417-24. Batchelor T, Helen A Shih, Jay S Loeffler, Patrick Y Wen, Michael E Ross. Management of malignant gliomas in elderly patients. 2011 Beauchesne P, G. Faure, G. Noel, T. Schmitt, et al. Concurrent, 3-times daily ultrafractionated radiation therapy and temozolomide for newly inoperable glioblastoma: TEMOFRAC a phase II trial (ASCO 2011). J Clin Oncol 29: 2011 (suppl; abstr 2073). Bleehen NM, Stenning SP. A Medical Research Council trial of two radiotherapy doses in the treatment of grades 3 and 4 astrocytoma. The Medical Research Council Brain Tumour Working Party. 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Ils surviennent chez l'adulte plus volontiers au cours de la quatrième décennie (sex ratio H/F : 1,1/1). Clinique Ils s'expriment de manière non spécifique, le plus souvent par des crises épileptiques, un déficit neurologique progressif ou une hypertension intracrânienne. Imagerie Ces tumeurs peuvent comporter des calcifications visibles en TDM, qui peuvent masquer une prise de contraste. Celle-ci sera alors recherchée en IRM. La tumeur est plus volontiers de topographie fronto-pariétale (lobes dont la surface est la plus grande). La lésion est hétérogène, en hyposignal T1 et hypersignal T2. Elle possède un contour plus ou moins net et une portion centrale kystique ou hétérogène avec foyers de nécrose. La tumeur est entourée d'œdème et se caractérise par un rehaussement "en flaque", homogène ou parfois en anneau périphérique, en T1 après injection de gadolinium. Histologie L'existence en France de plusieurs classifications (Figarella-Branger, 2005) complique l'interprétation anatomo-pathologique. Certaines tumeurs sont des oligodendrogliomes purs, d'autres présentent des éléments mini-gémistocytiques, d'autres enfin sont constituées d'une double population cellulaire tumorale, oligodendrogliale et astrocytaire. Par contre, les glioblastomes à contingent oligodendroglial (GBMO) ne rentrent pas dans cette catégorie tumorale. 47/115 Classification de l'OMS (Figarella-Branger, 2008) : les tumeurs sont classées selon la différenciation, la densité cellulaire, les atypies cytonucléaires, de l'activité mitotique, la nécrose et la prolifération vasculaire. On distingue les oligodendrogliomes, les astrocytmes et les oligoastrocytomes anaplasiques (ou de grade III). Les tumeurs anaplasiques sont densément cellulaires, avec des atypies cytonucléaires marquées et de nombreuses mitoses. Une prolifération vasculaire et des foyers de nécrose peuvent être observés. Classification de l'Hôpital Sainte Anne. On distingue ici les gliomes de grade A (absence d'hyperplasie endothéliale et absence de prise de contraste après injection de gadolinium en IRM) et les gliomes de grade B (avec hyperplasie vasculaire et/ou prise de contraste après injection de gadolinium en IRM). Les définitions qui en sont données font que grade II et grade A d'une part, grade III et grade B d'autre part ne sont pas assimilables. Il est également nécessaire de rechercher sur les pièces d’exérèse ou sur les biopsies une délétion 1p19q, ainsi que d’évaluer IDH1, P53 qui peuvent avoir un intérêt pour guider la prise en charge des patients. Ainsi, une co-délétion 1p/19q correspondrait à des tumeurs de meilleur pronostic et peut être de meilleure chimio-sensibilité au PCV (procarbazine, CCNU, vincristine) et au TMZ (Idbaih A, 2007). Traitement de première ligne Il existe une grande hétérogénéité de prise en charge de ces tumeurs dans le choix des traitements complémentaires. La place et la chronologie de la radiothérapie et de la chimiothérapie n'est pas clairement définie. Il n'y a actuellement pas de standard de soins. Chirurgie Le traitement de 1ère ligne comporte, si cela est possible, une chirurgie d'exérèse la plus complète possible (mêmes recommandations que dans les glioblastomes). Sinon des biopsies devront de principe être envisagées. Radiothérapie La technique de radiothérapie est identique à celle des glioblastomes. Chimiothérapie et thérapie ciblée Il n'existe pas de consensus pour la prise en charge post opératoire de 1ère ligne. Les options thérapeutiques sont : radiothérapie seule, radiothérapie avec TMZ, TMZ seul et PCV. En pratique, le TMZ est la chimiothérapie souvent proposée en 1ère intention en raison de sa meilleure tolérance et de sa facilité d'administration (per os). La mise d'implants de carmustine peut être envisagée (AMM). Dans tous les cas, il est souhaitable d'en discuter préalablement en RCP. En dehors d'un essai, l'association concomitante témozolomide/radiothérapie peut être proposée par une RCP, en particulier si les caractéristiques radiologiques et/ou histologiques et/ou biologiques moléculaires de la tumeur ressemblent à celles d'un glioblastome. L'inclusion dans des essais thérapeutiques est vivement recommandée 48/115 Traitement des récidives/progression En cas de doute avec une radionécrose, il peut être discuté une imagerie multimodale (SpectroIRM ou IRM de perfusion), une scintigraphie MIBI-Technetium, un PET Methionine voire une biopsie. Chirurgie La possibilité d'une reprise chirurgicale doit être discutée. Radiothérapie Une radiothérapie doit être envisagée si elle n'a pas été réalisée. Chimiothérapie et thérapie ciblée Chimiothérapie Schéma PCV : - procarbazine : 60 mg/m2/jour per os de J8 à J21 - CCNU (bélustine): 110 mg/m2 per os J1 - vincristine: 1,4 mg/m2/jour (ne pas dépasser 2 mg) à J8 et J29 Témozolomide à dose standard : 150-200 mg/m2/j x 5 jours toutes les 4 semaines s’il y a eu un intervalle libre entre l’arrêt du schéma adjuvant et la récidive Témozolomide sous forme intensifiée : - Témozolomide : 75- 100 mg/m2/jour en semi-continu 21 jours sur 28. Ce schéma prolongé permet d'atténuer les résistances par amplification de l'enzyme MGMT de réparation de l'ADN (Neyns, 2008). Le premier cycle doit être donné à 75 mg/m2/jour pendant 21 jours avec NFS hebdomadaires pour tester la tolérance hématologique. - Temozolomide = 150mg/m2/jour de J1 à J7 et de J15 à J21. Reprise à J28 (Wick, 2007). Bélustine en monothérapie per os: 110 mg/m2 à J1. Une prise orale toutes les 6 semaines. Fotémustine : 100 mg/m2 toutes les semaines pendant 3 semaines en phase d'induction puis toutes les 3 semaines en phase d'entretien (Brandes) ou 80 mg/m2 tous les 15 jours pendant 5 semaines puis toutes les 3 semaines ensuite (Addéo) Carmustine IV (schéma adopté dans les études de l'EORTC) : 30 mg/m2/j x 3 jours avec reprise à J56. ou 175 mg/m2toutes les 6 semaines Carboplatine + étoposide : (Jeremic, 1992 ; Watanabe, 2002; Franceschi, 2004). Thérapie ciblée Bévacizumabà la dose de 10 mg/kg tous les 15 jours. 49/115 Combinaison chimiothérapie-thérapie ciblée L’association irinotécan/bévacizumab : CAMPTO® 125 mg/m2 tous les 15 jours et AVASTIN®) 10 mg/kg tous les 15 jours ne montre pas d’avantage en survie par rapport au bévacizumab seul (10 mg/kg tous les 15 jours) et parait plus mal tolérée, notamment sur le plan digestif (Friedman, 2009). Les autres associations de chimiothérapie au bévacizumab doivent être réalisées si possible dans le cadre d’essais ou de registres. Essais cliniques CATNON (EORTC) pour les gliomes anaplasiques non delétés 1p19q : essai de phase III qui compare 4 bras de traitements : 1- radiothérapie seule, 2- radiothérapie suivie par une chimiothérapie adjuvante par témozolomide, 3- radiothérapie concomittante à une chimiothérapie par témozolomide suivie par une chimiothérapie adjuvante. Soit l'essai EORTC (26081-22086) en préparation pour les oligodendrogliomes et tumeurs mixtes avec délétion 1p19q. Les patients seront randomisés entre une radiothérapie seule et une radiothérapie avec témozolomide concomitant et adjuvant (type Stupp). Pola (Projet INCa 2007-2008) pour les oligodendrogliomes anaplasiques (ANOCEF/INCA tumeur rare) actuellement ouvert vise : à établir et diffuser au niveau national (ANOCEF) un référentiel de prise en charge multidisciplinaire des oligodendrogliomes anaplasiques, privilégiant la participation aux essais cliniques nationaux et internationaux à enregistrer de façon prospective ces tumeurs dans les centres participants et constituer une cohorte unique regroupant les données cliniques, radiologiques, histologiques et moléculaires à assurer l’accès de tous les patients aux techniques moléculaires validées mais non disponibles sur l’ensemble du territoire (co-délétion 1p-19q) à offrir une possibilité de recours elle recommande actuellement une stratégie thérapeutique selon le statut 1p/19q : radiothérapie seule si co-délétion (ou inclusion dans le futur essai EORTC dédié à cette entité), essai EORTC CATNON ou radiochimiothérapie concomittante par TMZ suivie d'une CMT adjuvante également par TMZ si absence de co-délétion. Liste des principaux contacts du projet POLA Pr Jean-Yves Delattre [email protected] Tel : 01 42 16 03 85 Service de Neurologie Mazarin Hôpital de la Salpêtrière 47 boulevard de l’hôpital 75013 Paris Cedex 13 50/115 Pr Dominique Figarella-Branger [email protected] Tel : 04 91 38 55 28 Service d'Anatomie Pathologique et de Neuropathologie Hôpital de la Timone Chemin de l'Armée d'Afrique 13005 Marseille Dr Karima Mokhtari [email protected] Tel : 01 42 16 35 61 Laboratoire de neuropathologie Raymond Escourolle Hôpital de la Salpêtrière 47 boulevard de l’hôpital 75013 Paris Cedex 13 Yannick Marie (ingénieur de recherche) [email protected] Tel : 01 42 16 21 57 UMR 975 Equipe du Pr Delattre Batiment de la nouvelle Pharmacie Hôpital de la Salpêtrière 47 boulevard de l’hôpital 75013 Paris Cedex 13 Catherine Carpentier (ARC) [email protected] Tel : 01 42 16 21 57 Fax : 01 45 84 80 08 UMR 975 Equipe du Pr Delattre Batiment de la nouvelle Pharmacie Hôpital de la Salpêtrière 47 boulevard de l’hôpital 75013 Paris Cedex 13 Bibliographie Abrey LE, Louis DN, Paleologos N, Lassman AB et al. 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On distingue les gliomatoses primitives et les gliomatoses secondaires qui surviennent dans un délai variable pendant le suivi d'un gliome de grade II OMS. Les aspects histologiques, l'immunomarquage et la génétique moléculaire sont identiques aux gliomes de grade II OMS (Ware, 2007). Par contre, le comportement migratoire et invasif est une marque des gliomes de haut grade OMS (grades 3 ou 4). Le diagnostic est évoqué sur des clichés IRM (invasion diffuse avec hypointensité ou isointensité en T1 et hyperintensité en T2). Il n'y a pas d'image de nécrose ou d'hémorragie, ni de prise de contraste (du moins, au début). La spectroscopie montre un profil de type tumoral assez spécifique (Yu, 2006) . Le diagnostic doit être confirmé par l'examen histologique du matériel prélevé par biopsie stéréotaxique. Les Diagnostics différentiels sont la SEP, les leuco-encéphalopathies multifocales progressives (contexte le plus souvent spécifique) type LEMP, certaines vascularites ... Dans les séries publiées, la survie spontanée est de 1 mois à 16 ans avec une médiane de survie à 10 mois. Traitements Le traitement des gliomatoses cérébrales présente des problèmes spécifiques en raison de leur étendue qui empêche la chirurgie. 53/115 La radiothérapie doit intéresser l'ensemble du cerveau et parfois la moelle avec un risque de neurotoxicité importante selon 4 études rétrospectives sur 41 patients analysées par Sanson et coll (Sanson, 2005 ; Taillibert, 2006). Le taux de réponse clinique est de 58%, celui des réponses radiologiques de 31% et la survie globale de 11 à 38 mois. La chimiothérapie est souvent utilisée en première intention. Les séries sont courtes et rétrospectives. La plus importante est celle de l'ANOCEF (Sanson, 2004) avec 63 patients traités par PCV ou Témozolomide. Une amélioration clinique a été obtenue dans 33% des cas avec une amélioration radiologique dans 26% des cas. La médiane de survie sans progression était de 17 mois et la médiane de survie globale de 33 mois. Conclusion Comme il s'agit d'une entité tumorale rare, il est nécessaire de colliger toutes les observations et de mettre au point des protocoles d'études au moins au niveau national par le biais de l'ANOCEF et de son référent pour cette pathologie. Bibliographie Ware ML, Hirose Y, Scheithauer BW, Yeh RF, et al. Genetic aberrations in gliomatosis cerebri. Neurosurgery. 2007;60(1):150-8. Yu A, Li K, Li H. Value of diagnosis and differential diagnosis of MRI and MR spectroscopy in gliomatosis cerebri. Eur J Radiol. 2006;59(2):216-21. Taillibert S, Chodkiewicz C, Laigle-Donadey F, Napolitano M, et al. Gliomatosis cerebri: a review of 296 cases from the ANOCEF database and the literature. J Neurooncol. 2006;76(2):201-5. Sanson M, Napolitano M, Cartalat-Carel S, Taillibert S. Gliomatosis cerebri. Rev Neurol. 2005 ;161(2):173-81. Sanson M, Cartalat-Carel S, Taillibert S, Napolitano M, et al. ; ANOCEF group. Initial chemotherapy in gliomatosis cerebri. Neurology. 2004;63(2):270-5. Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. p.1 54/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Généralités Le choix de la prise en charge concernant les gliomes de grade II OMS ou gliomes diffus de bas grade est essentiellement dicté par l'histoire naturelle (croissance progressive puis dégénérescence) et le rapport bénéfice/risque des traitements avec comme objectif principal le maintien d'une qualité de vie optimale pendant la période la plus longue possible. Les gliomes de grade II OMS sont classiquement révélés par une crise d'épilepsie et plus exceptionnellement par un déficit neurologique ou une hypertension intracrânienne. Une découverte fortuite est possible. La médiane de survie est classiquement de 8 à 10 ans. Elle tend à s’accroitre progressivement sous couvert du développement de la chirurgie fonctionnelle en articulation aux stratégies complémentaires associant chimiothérapie et radiothérapie (Chang EF, 2011 – Sanai N, 2009). Toutefois, la population est particulièrement hétérogène. Le diagnostic de présomption repose sur la neuro-imagerie. Imagerie Le scanner (lésion hypodense non rehaussée et parfois calcifiée) doit être clairement délaissé au profit de l'IRM. En IRM, la lésion se présente en T2/Flair sous la forme d'un hypersignal avec un bord plus ou moins net et un épicentre situé dans la substance blanche. Les oligodendrogliomes sont plus superficiels. La tumeur s'étend le long des faisceaux de substance blanche. Les principales localisations sont représentées par la région précentrale et fronto-mésiale, l'aire motrice supplémentaire et l'insula. La lésion peut s'étendre sur plusieurs lobes. 55/115 Recommandations radiologiques Séquences IRM Séquences IRM au minimum : coupes sagittales T2, axiales T1 SE, injection de Gadolinium, axiales Flair, axiales T1 SE, Frontales 3D. si possible (1) : diffusion/perfusion (analyse en centro-tumoral) si possible (2) : spectro-MR (avec régions d'intérêt centro-tumorale, en périphérie lésionnelle et intermédiaire) permettant d’apprécier l’extension le long des faisceaux (IRM par tenseur de diffusion). Suivi IRM Fréquence du suivi IRM Au diagnostic, avant traitement, 2 IRM à au moins 3 mois d'intervalle (calcul de la pente de progression) Si indication de chirurgie : <48h idéal <24h - 1 IRM post opératoire précoce (<72h) afin d'évaluer la présence d'un résidu et de discuter d'une éventuelle reprise chirurgicale précoce - puis 1 IRM à 3 mois - puis, en l'absence de traitement complémentaire mis en place, une IRM semestrielle. Si absence de chirurgie : 1 IRM semestrielle Si radiothérapie : - 1 IRM à 3 mois puis à 6 mois - reprise ultérieure, en l'absence de facteurs de gravité, d'une surveillance semestrielle Si chimiothérapie : 1 IRM tous les 3/4 mois. Facteurs pronostiques Un certain nombre de facteurs pronostiques spontanés sont discutés. Ils figurent dans le tableau ci-dessous. Facteurs pronostiques spontanés âge (variable continue) présence d'un déficit neurologique volume (à titre indicatif diamètre moyen >6 cm) présence de prises de contraste pouvant témoigner d'une transformation anaplasique (la présence d'un rehaussement minime ou mal limité n'est pas obligatoirement péjoratif) croissance du diamètre moyen supérieure à 4 mm par an calculé par extrapolation sur 2 IRM successives à 3 ou 4 mois d’intervalle. 56/115 Il faut insister sur deux des principaux facteurs pronostiques : la pente de progression (augmentation à six mois du diamètre moyen supérieure à 4 mm) et l'apparition d'une prise de contraste. Ces deux situations doivent faire discuter une prise en charge identique à celle d'un gliome anaplasique. La place précise des délétions 1p19q et de la méthylation du promoteur de MGMT reste à déterminer tant sur le plan pronostique que thérapeutique. Il n’est pas recommandé d’en tenir compte à l’échelon individuel. Chirurgie En ce qui concerne le traitement, la chirurgie demeure l'élément central de la prise en charge (Sanai 2008). Il a clairement été montré qu'une exérèse totale (absence d'hyper T2/Flair résiduel) ou subtotale permettait de modifier l'histoire naturelle. Son indication devra donc toujours être considérée (facteur pronostique thérapeutique le plus puissant). Cette chirurgie devra toujours être précédée d'un bilan neuro-psychologique et orthophonique (régions langagières). Une IRM fonctionnelle (régions motrices et langagières) et si possible une imagerie par tenseur de diffusion (afin d'apprécier le retentissement sur les faisceaux de connexion) pourront être envisagées. Ces examens devront néanmoins être interprétés avec précaution. Quand l’indication est retenue, la chirurgie sera réalisée par une équipe entraînée. Le patient sera éveillé pour les lésions de l’hémisphère dominant mais aussi pour celles de l’hémisphère non dominant si la latéralité n’a pu être déterminée précisément en pré opératoire. Le but de la chirurgie est de réaliser une exérèse la plus large possible (jusqu’aux limites fonctionnelles). Elle sera aidée par l’échographie per opératoire (permettant de repérer les limites de la tumeur) et la stimulation per opératoire corticale de manière à repérer les zones fonctionnelles corticales motrices, sensitives et langagières (la stimulation corticale fonctionnelle produit une réponse « positive » pour les fonctions motrices ou sensitives et bloque les fonctions langagières) et sous corticale (repérage des faisceaux profonds tels, par exemple, le faisceau unciné ou arqué). Durant l’intervention le patient pourra être amené à réaliser diverses tâches sous contrôle d’un(e) orthophoniste et/ou d’un(e) neuropsychologue. Bilan pré-chirurgical 2 IRM à 3 mois incluant dans la mesure du possible des séquences de perfusion et une spectroscopie bilan neuropsychologique standard systématique bilan orthophonique standard (régions langagières) IRM fonctionnelle (régions motrices et langagières) tenseur de diffusion (DTI) (option). 57/115 Radiothérapie La place de la radiothérapie dans le traitement des gliomes de grade II reste une question largement débattue. Si la plupart des équipes s'accorde sur l'absence d'indication en cas d'exérèse chirurgicale complète, les attitudes restent controversées en cas d'inopérabilité, de résection partielle ou de ré-évolution tumorale non accessible à un second geste d'exérèse. L'indication mais aussi le moment de la radiothérapie post opératoire, immédiate ou différée est une question encore débattue. En effet, l'essai prospectif EORTC 22845 (Karim 2002 ; Van den bent 2005) n'a pas montré de différence de survie. En l'absence de bénéfice documenté pour le traitement précoce et en l'absence d'inclusion du patient au sein d'une étude clinique, nombre d'équipes préconisent de différer cette dernière pour retarder la potentielle neurotoxicité. La détermination des volumes cibles se fera avec l'aide de l'IRM, le cas échéant couplée aux séquences spectro et/ou perfusion : T non opérée GTV : hypersignal IRM T2 ou flair CTV : GTV + 5 mm (Pu 1995) PTV : CTV + 3 à 5 mm T opérée GTV : cavité opératoire (IRM T2 flair post op) ± résidu (IRM T2 flair) CTV : GTV + 5 mm PTV : CTV + 3 à 5 mm Dose : 54 Gy en 27 fractions (5 fractions par semaine) ou 54 Gy en 30 fraction de 1,8 Gy, 1 fraction par jour, 5 fractions par semaine voire 45 Gy avec un étalement et un fractionnement standard (EORTC 22884). Le choix est laissé au radiothérapeute selon le volume tumoral. Chimiothérapie Tout comme la radiothérapie, sa place reste débattue. Elle est actuellement (hors essais cliniques) volontiers proposée en première intention en cas de progression clinique et/ou radiologique jugée significative et en l'absence d'indication chirurgicale ou en pré opératoire pour réduire le volume d’une lésion envahissant une zone fonctionnelle et la rendre accessible à la chirurgie. Le témozolomide est le plus souvent discuté avant l'association PCV (procarbazine, CCNU, vincristine) pour des raisons de tolérance. En cas d'efficacité et de tolérance satisfaisante, la durée du traitement demeure débattue (12, 18 ou 24 mois de traitement pour le témozolomide ; maximum 6 cycles de PCV en raison du risque de fibrose pulmonaire et de toxicité hématologique cumulative). 58/115 Schéma PCV : - procarbazine : 60 mg/m2/jour per os de J8 à J21 - CCNU (bélustine): 110 mg/m2 per os J1 - vincristine: 1,4 mg/m2/jour (ne pas dépasser 2 mg) à J8 et J29 Témozolomide à dose standard : 150-200 mg/m2/j x 5 jours toutes les 4 semaines s’il y a eu un intervalle libre entre l’arrêt du schéma adjuvant et la récidive Témozolomide sous forme intensifiée : - Témozolomide : 75- 100 mg/m2/jour en semi-continu 21 jours sur 28. Ce schéma prolongé permet d'atténuer les résistances par amplification de l'enzyme MGMT de réparation de l'ADN (Neyns, 2008). Le premier cycle doit être donné à 75 mg/m2/jour pendant 21 jours avec NFS hebdomadaires pour tester la tolérance hématologique. - Temozolomide = 150mg/m2/jour de J1 à J7 et de J15 à J21. Reprise à J28 (Wick, 2007). Son indication est proposée par certaines équipes en situation néo-adjuvante pré-chirurgicale (Blonski, 2011). Suivi selon le statut opératoire En cas d’exérèse, comme nous l’avons signalé dans le chapitre imagerie, une IRM post opératoire à moins de 48 heures est recommandée. Elle sera suivie d'un examen à 3 mois et tous les six mois à la fois clinique et IRM. Suivi post chirurgical IRM 72 heures post opératoire IRM + bilan clinique + bilan neuropsychologique ± orthophonique à 3 mois (les deux derniers points pouvant être différés lors de l'évaluation à 9 mois) Evaluation clinicoradiologique semestrielle. Si l'étude pré opératoire ne permet pas d'envisager une exérèse satisfaisante (sous entendu avec un résidu >10 cc ou avec un risque de séquelles), les 3 options reposent sur la surveillance (malades « peu » symptomatiques, pente très lente <1), la radiothérapie (pas de différence sur la survie globale si réalisation précoce ou tardive mais neurotoxicité potentielle) ou la chimiothérapie (impact favorable sur les symptômes, impact sur la survie non précisé). Il est évident qu'avant de mettre en place un traitement oncologique chez un malade non opéré, une biopsie devra systématiquement être réalisée. Essais cliniques Il existe en France un PHRC en cours intitulé « IMPACT DE LA TUMEUR ET DES TRAITEMENTS (CHIRURGIE, RADIOTHERAPIE, CHIMIOTHERAPIE) SUR LES FONCTIONS NEUROCOGNITIVES ET LA QUALITE DE VIE DE PATIENTS ADULTES PRIS EN CHARGE POUR UN GLIOME DE GRADE II OMS : ETUDE PROSPECTIVE, MULTICENTRIQUE LONGITUDINALE » 59/115 Recommandations En conclusion, il n'y a pas d'attitude standard en matière de gliome de grade II. Il est indispensable à chaque évaluation de disposer d'un avis multidisciplinaire spécialisé. Le suivi clinico-radiologique spécialisé est essentiel. La chirurgie demeure le traitement de référence. La chimiothérapie est un traitement « complémentaire » qui peut être proposé de première intention en raison de sa bonne tolérance habituelle, de son articulation potentielle documentée avec la chirurgie, de l’absence de neurotoxicité évidente à moyen et long terme et de son impact favorable sur l’épilepsie. La radiothérapie peut être discutée dans le même créneau même si sa neurotoxicité potentielle à long terme et le fait que son efficacité soit identique selon son moment de réalisation (précoce ou tardif) fait qu’elle est plus fréquemment réalisée de manière différée. La rééducation orthophonique voire cognitive fait partie intégrante de la prise en charge. L'inclusion des patients dans des essais doit être favorisée même si ces derniers sont peu nombreux. Recommandations générales Pas d'attitude standard Discussion multidisciplinaire lors de chaque évaluation Etudes cliniques à privilégier L'arbre décisionnel est rapporté ci-dessous. 60/115 Bibliographie Blonski M, Taillandier L, Herbet G, Maldonado IL, et al. Combination of neoadjuvant chemotherapy followed by surgical resection as a new strategy for WHO grade II gliomas: a study of cognitive status and quality of life. J Neurooncol. 2011 Bonnetblanc F. Desmurget M, Duffau H. 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Operative techniques for gliomas and the value of extent of resection. Neurotherapeutics. 2009 Jul;6(3):478-86 Soffietti R, Baumert BG, Bello L, von Deimling A, et al. European Federation of Neurological Societies. Guidelines on management of low-grade gliomas: report of an EFNS-EANO Task Force. Eur J Neurol. 2010;17:1124-1133. Van den Bent MJ, Afra D, De Witte O, Ben Hassel M, et al. Long term efficacy of early versus delayed radiotherapy for low grade astrocytoma and oligodendroglioma in adults : the EORTC 22845 randomised trial. Lancet 2005; 366:985-10. Gliomes de grade II ; EMC 2008. Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. gliomes diffus de bas grade, grade II OMS, low-grade gliomas 62/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Généralités Rappel de la présentation évocatrice lésion unique ou multiple prédominance périventriculaire prise de contraste homogène (aspect en tache de bougie) profil de perfusion spécifique Les lymphomes primitifs du système nerveux central sont des lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH), lymphomes B pour la plupart, atteignant le parenchyme cérébral, les yeux et la moelle en l'absence de localisation systémique. Il s'agit d'une tumeur rare dont l'incidence a augmenté de manière significative ces 20 dernières années au sein de la population immunocompétente. Classiquement, la population à risque était immunodéprimée souvent à la suite d'une thérapeutique. Il peut s'agir exceptionnellement d'une localisation cérébrale d'un lymphome systémique connu. La présentation clinique peut être non spécifique (tumeur du système nerveux). D'autres modes d'entrée comme les uvéites sont plus inhabituels sans être exceptionnels. L'examen neuroradiologique permet souvent d'évoquer le diagnostic (prise de contraste homogène unique ou multiple, prédominance périventriculaire, séquences de perfusion spécifiques). Un bilan systémique sera alors proposé avant une stratégie diagnostique qui reposera sur une biopsie cérébrale en conditions stéréotaxiques, quand l'étude anatomo-pathologique du LCR ou du vitrée n'a pas été possible ou contributive. 63/115 Conduite à tenir Si suspicion de lymphome primitif du système nerveux : 64/115 Si diagnostic confirmé par biopsie cérébrale, cytologie du LCR ou vitrectomie : Chimiothérapie L'inclusion dans un essai thérapeutique est indiquée en première intention. Actuellement, le traitement standard associe une chimiothérapie première associant du méthotexate haute dose, plus ou moins associé à de l'aracytine haute dose, voire à d'autres drogues (procarbazine, nitrosourée...). Il est suivi, principalement pour les patients de moins de 60 ans, d'une irradiation de l'encéphale in toto. Les patients en rémission complète après un traitement combiné sont à risque de développer des complications neurologiques retardées. Radiothérapie Volume cible Irradiation encéphalique en totalité afin d’englober l’ensemble des méninges cérébrales (Bessel 2007, Batchelor 2006). Dose 40 Gy en 20 fractions de 2 Gy, 5 séances par semaine. Remarques La radiothérapie est principalement réservée aux patients de moins de 60 ans. Elle peut, le cas échéant, être discutée chez les patients de plus de 60 ans à l’état général conservé et en situations de résistance ou d’intolérance à la chimiothérapie. La décision reposera sur l’évaluation de la balance « risque élevé de développer des complications neurologiques retardées » / « pronostic vital ». La chimiothérapie par méthotrexate (IV/IT) devra être évitée en post radiothérapie en raison du risque neurotoxique. 65/115 Essais cliniques Moins de 60 ans Etude PRECIS prospective multicentrique randomisée de phase II évaluant en parallèle l'intérêt de la radiothérapie encéphalique ou d'une chimiothérapie intensive après chimiothérapie conventionnelle dans le traitement du lymphome primitif du système nerveux central chez le sujet jeune (≤ 60 ans). Etude de l'Intergroupe GOELAMS/ANOCEF/GELA. Réseau LOC Un réseau national nommé LOC (pour Lymphomes Oculo Cérébraux) a été labellisé par l’INCa en 2011. Ses missions reposent sur l’organisation de RCP régionales et nationales (webconf), la mise en place d’une double lecture histologique (intégration au réseau "Lymphopath" de l’INCa), la création d’une base de données commune (e-CRf), la standardisation des imageries et du suivi neuropsychologique, la mise en place d’une collection prospective de prélèvements (sang, plasma, LCR, Vitré et tumeur) et tumorothèque, la mise en place de recommandations thérapeutiques (référentiels HAS INCa) et la promotion de la recherche clinique. Il est coordonnée par Khê Hoang Xuan (Pitié Salpêtrière) et Carole Soussain (Institut Curie). Le médecin coordinateur est Caroline Houiller ([email protected]) qu’il est possible de contacter pour le signalement de nouveaux cas et l’inscription à la web RCP nationale (cas difficiles). Les médecins coordinateurs régionaux NENO sont les suivants : Alsace Lorraine = L Taillandier (Nancy) ([email protected]) Bourgogne = O. Casanovas (Dijon) ([email protected]) Champagne-Ardenne = P. Colin (Reims) ([email protected]) Franche-Comté = M. Moldovan (Besançon) ([email protected]) Nord-Pas de Calais = F. Morschauser (Lille) ([email protected]) Picardie = G. Damaj (Amiens) ([email protected]) 66/115 Bibliographie Batchelor T, Loeffler JS. Primary CNS lymphoma. J Clin Oncol 2006;24:1281-1288. Bessel EM, Hoang-Xuan K, Ferreri AJ, Reni M. Primary central nervous system lymphoma : biological aspects and controversies in management. Eur J cancer, 2007;43:1141-1152. Carrabba MG, Reni M, Foppoli M, Chiara A, et al. Treatment approaches for primary CNS lymphomas. Expert Opin Pharmacother. 2010;11:1263-1276. Deckert M, Engert A, Brück W, Ferreri AJ, et al. Modern concepts in the biology, diagnosis, differential diagnosis and treatment of primary central nervous system lymphoma. Leukemia. 2011 Ferreri AJ. How I treat primary CNS lymphoma. Blood. 2011;118:510-522. Gerstner ER, Batchelor TT. Primary central nervous system lymphoma. Arch Neurol. 2010;67:291-297. Omuro A, Taillandier L, Chinot O, Sierra Del Rio M, et al. On behalf of the ANOCEF Group (French Neuro-Oncology Association). Primary CNS lymphoma in patients younger than 60: can whole-brain radiotherapy be deferred ? J Neurooncol. 2011;104:323-330. Sierra Del Rio M, Ricard D, Houillier C, Navarro S, et al. Prophylactic intrathecal chemotherapy in primary CNS lymphoma. J Neurooncol. 2011. Sierra Del Rio M, Benouaich-Amiel A, Psimaras D, Dehais C, et al. Treatment of primary central nervous system lymphoma in the immunocompetent patient. Rev Neurol. 2008;164(6-7):569-74. Sierra del Rio M, Rousseau A, Soussain C, Ricard D, Hoang-Xuan K. Primary CNS lymphoma in immunocompetent patients. Oncologist. 2009;14:526-539. Soussain C, Hoang-Xuan K. Primary central nervous system lymphoma : an update. Curr Opin Oncol. 2009;21:550-558. Review. Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. 67/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Généralités sur le médulloblastome de l'adulte Les médulloblastomes de l'adulte sont des tumeurs rares (20 à 30 % de l'ensemble des cas diagnostiqués). Le nombre de cas incidents est de 0,05 à 0,1/100 000 habitants/an ce qui représente moins de 1 % des cas de tumeurs cérébrales. L'âge médian au diagnostic est de 25 à 30 ans. Il existe une prédominance masculine (sex ratio de 1,5). Certains cas peuvent apparaître dans un contexte de prédispositions génétiques. Le mode de révélation est de façon non spécifique celui d'une tumeur de la fosse cérébrale postérieure. Losque le diagnostic est suspecté, une prise en charge spécifique et rapide doit être mise en place. La prise en charge (Packer) est actuellement coordonnée par un intergroupe français proposant une procédure de déclaration des cas incidents, une RCP nationale mensuelle accessible par webconférence (procédure de présentation précisée ci-dessous) et un contrôle qualité de la radiothérapie (en cours de mise en place). Bilan pré-chirurgical si suspicion de médulloblastome Bilan IRM encéphalique et spinale Cytologie du LCR (rarement possible dans le contexte de tumeur de fosse cérébrale postérieure) Chirurgie La chirurgie doit être discutée à chaque fois auprès d'équipes habituées. Elle visera à obtenir une exérèse la plus complète possible (facteur pronostique) sans séquelle fonctionnelle. Une IRM post opératoire précoce (dans les 72h) est requise afin de déterminer au mieux le traitement complémentaire en association avec les autres facteurs pronostiques. 68/115 Bilan post-chirurgical après confirmation du diagnostic Bilan IRM encéphalique post opératoire (72h) IRM spinale si non réalisée en pré-chirurgical (14 jours après le geste afin d'éviter les faux positifs) Cytologie du LCR (14 jours après le geste afin d'éviter les faux positifs) pas de bilan systémique systématique (orienté par les données cliniques) Conduite à tenir thérapeutique Classification de Chang T T1 : T<3 cm T2 : T>3 cm T3a : atteinte V4 T3b : atteinte du plancher de V4 ou du tronc cérébral T4 : atteinte V3 et/ou moelle M M0 M1 : LCR + M2 : métastase(s) cérébrale(s) M3 : métastase(s) médullaire(s) M4 : métastase(s) systémiques(s) (Chang CH, 1969) Recommandations : le projet INCa a été mis en place courant 2008. Il associe : la discussion en RCP mensuelle nationale par webconférence de tous les cas (au diagnostic et lors de la récidive) avec un coordinateur pour chaque Cancéropôle l'enregistrement de tous les nouveaux patients dans une base de données nationales la mise en place d'un contrôle qualité pour la radiothérapie (voir le site de l'INCa). 69/115 Risque standard (T1, T2, M0) Proposer l'inclusion dans essai thérapeutique (PHRC national – début des inclusions automne 2011) : étude prospective, nationale, multicentrique de phase II évaluant l'intérêt d'une radiothérapie avec désescalade de dose associée à une chimiothérapie par carboplatine et étoposide dans le traitement des médulloblastomes de l'adulte (18 ans et plus) à risque standard. Traitement conventionnel hors essai : la radiothérapie crânio-spinale est délivrée à la dose de 30 à 36 Gy en 15 à 18 fractions avec un complément jusqu'à 54 Gy sur la fosse cérébrale postérieure, si possible en focalisant sur le volume tumoral. Elle doit idéalement être initiée au plus tard dans les 90 jours après le geste chirurgical. La technique est identique à celle utilisée chez l'enfant. L'utilisation de la tomothérapie peut être justifiée par la limitation du volume irradié grâce à l'utilisation de l'irradiation avec modulation d'intensité, de la mise en place facilitée en évitant les techniques avec les jonctions, du traitement en décubitus. l'intérêt d'une désescalade de dose de radiothérapie sur l'encéphale in toto est fortement discuté afin de minimiser la neurotoxicité. Cette stratégie fait l'objet du PHRC national multicentrique. Il est recommandé, dans la mesure du possible, de proposer une évaluation neuropsychologique pré radiothérapie (de référence pour le suivi ultérieur). Risque élevé (T3a, T3b, T4, M1 à M4) Traitement conventionnel hors essai : la radiothérapie crânio-spinale décrite dans le groupe "risque standard" demeure de mise. lLe délai chirurgie/radiothérapie ne doit pas excéder au maximum 90 jours. il est licite de discuter une association avec une chimiothérapie. les deux associations les plus utilisées sont : carboplatine + étoposide, cisplatine + étoposide et CCNU + vincristine (RJ Packer, 2006). eu égard à la mauvaise tolérance attendue de la chimiothérapie chez l'adulte après radiothérapie crânio-spinale, il est licite de proposer de débuter cette dernière avant la radiothérapie. La chimiothérapie pourra néanmoins être poursuivie en post radiothérapie quitte à en adapter les doses. un référentiel émanant de l'intergroupe français est en cours de rédaction. Ce dernier précisera les modalités de chimiothérapie envisageables. Récidives La récidive d'un médulloblastome de l'adulte relève d'une discussion en réunion de concertation disciplinaire. Il n'y a aucune attitude standardisée à ce jour. Une réintervention chirurgicale ou une ré-irradiation peuvent être discutée. En l'absence d'indication, la mise en place d'une chimiothérapie sera discutée. Il n'y a aucun traitement de référence. L'intergroupe français travaille à des propositions standardisées. 70/115 Essais cliniques A ce jour, il n'y a pas d'essais cliniques. L'intergroupe français des médulloblastomes de l'adulte travaille dans cette perspective. Cas particulier : les PNET de l'adulte Ces tumeurs sont extrêmement rares : pinéaloblastome, épendymome, neuroblastome, PNET indifférenciées, tumeurs atypiques tératoïdes et rhabdoïdes. L'attitude thérapeutique doit être calquée sur celle des médulloblastomes. Les conduites à tenir peuvent être discutées au sein de la RCP nationale. Bibliographie Abacioglu U, Uzel O, Sengoz M, Turkan S, Ober A. 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Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. 72/115 Date de révision : 13 mars 2009 Généralités Définition Les tumeurs germinales du SNC sont composées de cellules ressemblant à celles de tissus embryonnaires à différents stades du développement : trophoblaste (choriocarcinome), vitellus (tumeur vitelline, yolk sac tumor), cellules pluripotentes de l'embryon lui-même (carcinome embryonnaire), cellules différenciées de l'embryon lui-même (tératome) ou cellules germinales primordiales (germinome ou séminome). Les tumeurs peuvent être pures ou mixtes (plusieurs contingents). Elles représentent moins de 1 % des tumeurs cérébrales (Matsutani, 2004). Elles prédominent chez l'adolescent et l'adulte jeune de sexe masculin de moins de 25 ans. Le site le plus fréquent est la zone post-hypophysaire (50 %) ou supra-sellaire (30 %). Toute tumeur ayant ce siège doit faire évoquer une tumeur germinale et inciter à un dosage des marqueurs alpha-foetopreotéine, HCG et bHCG dans le sang et le LCR. La localisation dans le thalamus et les hémisphères est rare (moins de 10 %). Elles peuvent être multiples (10 %). Elles peuvent être révélées pas des déficits endocriniens hypophysaires (GH, FSH/LH, diabète insipide), une augmentation de la prolactine, ou par un syndrome de masse avec hydrocéphalie, diminution de l'acuité visuelle ou hémianopsie par compression du chiasma. Les marqueurs spécifiques (alpha-foetoprotéine, béta-HCG) sont augmentés dans un tiers des cas. Un bilan morphologique (échographie testiculaire, scanner thoraco-abdomino-pelvien) permet d'éliminer la métastase d'une tumeur germinale extra-crânienne. Etape chirurgicale Une biopsie ne sera proposée que si le diagnostic n'est pas établi après le dosage des marqueurs dans le plasma et le LCR. Compte tenu de la sensibilité à la chimiothérapie et à la radiothérapie, une chirurgie d'exérèse première est déconseillée. 73/115 Traitement complémentaire Il dépend de la nature histologique. Séminomes (Germinoma pour les Anglo-saxons) Tumeurs non séminomateuses Leur pronostic est moins bon que celui des séminomes (60-70 % de guérisons). La chimiothérapie seule ne permet pas leur contrôle à long terme (Baranzelli, 1998) et la radiothérapie est indispensable. Les meilleurs survies sont obtenues en associant une chimiothérapie (BEP ou VIP) à base d'étoposide et de cisplatine (dose cumulée au moins égale à 400 mg/m2) à une irradiation crânio-spinale systématique (Calaminus, 2004). Une seconde chirurgie est indiquée en cas de masse résiduelle en imagerie, même si les marqueurs sont redevenus normaux (Weiner, 1999). Traitement des récidives Les tumeurs germinales intracrâniennes récidivantes peuvent bénéficier d'une chimiothérapie intensive avec autogreffe de cellules souches périphériques qui amène de 50 % (tumeurs non séminomateuses) à 90 % (tumeurs séminomateuses) de contrôle tumoral prolongé (Finlay , 2008). Bibliographie Baranzelli MC, Patte C, Bouffet E, Portas M et al. An attempt to treat pediatric intracranial alphaFP and betaHCG secreting germ cell tumors with chemotherapy alone. SFOP experience with 18 cases. J Neurooncol. 1998;37:229-39. Bouffet E, Baranzelli MC, Patte C, Portas M et al. Combined treatment modality for intracranial germinomas: results of a multicentre SFOP 74/115 experience. Société Francaise d'Oncologie Pediatrique. Br J Cancer 1999;79:1199-204. Buckner JC, Peethambaram PP, Smithson WA, Groover RV et al. Phase II trial of primary chemotherapy followed by reduced-dose radiation for CNS germ cell tumors. J Clin Oncol. 1999;17:933-40. 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L'incidence des métastases cérébrales pourrait augmenter dans les années à venir pour plusieurs raisons : l'augmentation de l'âge de la population entraîne une augmentation du nombre de cancers : augmentation du nombre de mélanomes et du nombre de cancers bronchopulmonaires du fait de l'accroissement du tabagisme, principalement chez la femme. l'augmentation de la disponibilité de l'imagerie par résonance magnétique devrait aussi permettre des détections plus précoces (malgrè les délais importants). l'amélioration de la survie des patients traités qui ont donc le temps de développer des atteintes du systèmes nerveux central. Paradoxalement, l'augmentation de l'efficacité des traitements loco-régionaux et systémiques fait que le cerveau est considéré comme un sanctuaire de métastases au sein duquel l'action des chimiothérapies les plus efficaces semblent être limitée. 76/115 Bilan La découverte d' 1, 2 ou 3 lésions cérébrales secondaires doit conduire à la réalisation d'une IRM pour confirmer l'absence de lésions multiples, la stratégie thérapeutique pouvant alors être différente. En cas de lésions multiples (>3), la TDM avec et sans injection , peut suffire. Mais l'IRM reste nécessaire pour le suivi de l'efficacité de la radiothérapie ou de la chimiothérapie. Le bilan systémique est à réaliser dans les meilleurs délais. Il comportera : un examen clinique orienté un scanner thoraco-abdomino-pelvien selon le contexte, une mammographie, un morpho-TEP 18 FDG, voire d'autres examens complémentaires (coloscopie, endoscopie bronchique...) la recherche des marqueurs tumoraux (alphafœtoprotéine, bétaHCG, CA153, PSA, ACE, NSE ...) sera demandé au cas par cas mais leurs résultats ne seront pas un facteur de choix thérapeutique. Si le bilan d'extension ne met pas en évidence de cancer primitif, des biopsies cérébrales ou une exérèse doivent être discutées. En cas de métastases inaugurales, il est nécessaire d'obtenir au plus vite les examens à la recherche d'un primitif pour discuter la prise en charge des métastases cérébrales. Cependant, il est nécessaire d'obtenir un avis neurochirurgical en urgence en cas de menace vitale ou de syndrome déficitaire marqué. Classifications Plusieurs classifications existent : RPA, SIR et plus récemment GPA : La classification RPA (Recursive Partitioning Analysis) de Gaspar [23] tient compte de l'âge, de l'indice de Karnofsky et du statut extracrânien de la maladie. La classification SIR (Score Index for Radiosurgery) tient compte en plus des 3 critères du RPA, du nombres de métastases et du volume de la plus grande d'entre elles (Weltman 2000). La classification GPA (Graded Pronostic Assessment) proposée plus récemment semble plus pertinente (Sperduto 2008, 2010) ; elle tient compte de l'âge, de l'indice de Karnofsky et du statut extracrânien de la maladie et du nombre de métastases. Elle ne tient cependant pas compte du statut évolutif de la maladie primitive. Plusieurs études ont montré l'impact de ces critères pronostiques sur la médiane de survie et l'attitude thérapeutique doit être stratifiée selon une classification. 77/115 Chirurgie Quelque soit le nombre de métastases, la chirurgie est primordiale dans 3 conditions : le risque vital est engagé à court terme le diagnostic anatomo-pathologique ne peut pas être obtenu par un autre moyen elle permet d'obtenir un maintien significativement durable de la qualité de vie. Dans les cas de métastase unique, la discussion d'une chirurgie doit être systématique en RCP si possible cependant sans retarder la prise en charge parfois urgente : en cas de découverte synchrone dans les cas de développement de la métastase à distance du traitement d'un cancer (confirmation anatomo-pathologique). Dans les cas de métastases multiples, la chirurgie d'exérèse est indiquée en fonction des classes RPA (I et II) : si l'une des lésions par son volume et/ou sa localisation engage le pronostic vital (HTIC, risque d'engagement, effet de masse important, localisation temporale ou fosse cérébrale postérieure) si 2 ou 3 lésions sont accessibles par la même voie chirurgicale. La chirurgie de 3 métastases sera exceptionelle et sera clairement argumentée. Privilégier si possible l'exérèse en monobloc. Utilisation des dispositifs de repérages anatomiques (neuronavigation) et fonctionnels (monitoring per opératoire). Avis neurochirurgical systématique dans le cadre d'une RCP. La chirurgie est alors suivie d'une radiothérapie encéphalique en totalité (Patchell 1986, 1990, 1998) et/ou d'une radiothérapie en condition stéréotaxique du site opératoire. Des essais sont en cours et évaluent l'intérêt de cette radiothérapie limitée au lit opératoire (Soltys 2008). 78/115 Radiothérapie Outre son impact sur la survie, la radiothérapie améliore la qualité de vie en agissant sur les signes fonctionnels neurologiques ou en évitant leur apparition. Irradiation Encéphalique en Totalité (IET) Le choix dépend de l'espérance de vie du patient, la toxicité de l'IET étant corrélée à la dose par fraction (Chang 2009). Schémas habituels 40 Gy en 20 fractions (principalement en post opératoire) 37,5 Gy en 15 fractions de 2,5 Gy (meilleur médiane de survie de tous les bras des essais du RTOG préférentiellement pour patients RPA1 30 Gy en 10 fractions de 3 Gy (fractionnement consensuel) préférentiellement pour les patients RPA 2 20 Gy en 5 fractions de 4 Gy (équivalent au fractionnement précédent dans l'essai du RTOG préférentiellement pour les patients RPA 3 IET + boost L'IET est complétée par un supplément de dose dans la ou les lésion(s) secondaire(s) en place ou dans le lit opératoire, en cas de lésions <3 (8 x 2 Gy après 40 Gy en 20 fractions ou 4 x 2,5 Gy après 37,5 Gy en 15 fractions ou 3 x 3 Gy après 30 Gy en 10 fractions) ou radiothérapie en conditions stéréotaxiques. Radiothérapie en conditions stéréotaxiques Technique d'irradiation de haute précision réservée aux métastases : dont le grand axe est inférieur à 3 cm, parfois 5 cm dans certains cas situées à plus de 5 mm du tronc cérébral ou des structures optiques dont le nombre est inférieur ou égal à 3 -et de préférence uniquedans un contexte carcinologique extracrânien favorable. La dose délivrée est de 15 à 20 Gy sur l'isodose périphérique, en 1 à 3 fractions selon le volume. Un BED 12 (Biological effective dose for α/β 12 Gy) d’au moins 40 Gy est associé à un taux de contrôle local >70 % à 12 mois (Wiggenraad 2011). Elle doit être adaptée aux contraintes de dose aux organes à risque (Milano 2011). L'irradiation est soit uniquement focalisée sur le volume tumoral, soit en adjonction d'une irradiation encéphalique en totalité selon les indications. L’adjonction de l’IET améliore le contrôle local mais ne modifie pas la survie. L’altération neurocognitive induite doit donc être prise en compte (Kocher 2011). La ré-irradiation en conditions stéréotaxique doit toujours être discutée, au cas par cas, en RCP, en tenant compte de multiples critères (nombre et volume des métastases, dose d’irradiation précédente, statut extra-cérébral) (Noel 2010). 79/115 Chimiothérapie En termes de molécules, il est logique de prescrire une chimiothérapie spécifique du cancer plutôt qu’un cytotoxique connu pour franchir la BHE (TMZ, nitroso-urées, sels de platine) mais qui ont une activité antitumorale limitée contre les cellules visées. Les produits de chimiothérapie ayant déjà montré une efficacité peuvent être à nouveau proposé en cas d’évolution SNC puisque le sanctuaire qu’est le SNC aura protégé les cellules tumorales d’un premier contact avec cet agent lors de sa première exposition. L’apparition de métastases cérébrales après une chimiothérapie efficace sur le plan systémique n’implique pas forcément une résistance de la métastase cérébrale à cette chimiothérapie. Par contre, si les métastases cérébrales apparaissent pendant le traitement, la ré-utilisation du même traitement est discutable. La chimiothérapie comme premier traitement des métastases n'est pas clairement établie (Tsao 2005). La chimiothérapie concomitante à la radiothérapie, ou tout autre radiosensibilisateur n'a pas montré de supériorité claire comparativement à une radiothérapie seule (Zimm 1981, Antonadou 2002, Robinet 2001). Le témozolomide peut être discuté. Il s'agit d'une chimiothérapie concomitante à la dose de 75 mg/m2 du premier au dernier jour de l'irradiation, y compris les jours sans irradiation (Antonadou 2002). Dans le cas de métastases cérébrales de cancer du sein, les diverses chimiothérapies ont une efficacité variant de 18 à 69 %. Les taux de réponse cérébrale et systémique sont similaires dans 50 % des cas (Rosner 1986). Pour un cancer du sein présentant une expression d’HER2 +++, on privilégiera plutôt une reprise de l’herceptine en association à une drogue cytotoxique (Olver 2008, Hudis 2007) ou l’introduction du lapatinib en association également avec un agent cytotoxique comme la capécitabine (Cameron 2008). En l’absence de surexpression d’HER2, on utilise volontiers une chimiothérapie tel que le méthotrexate (moyenne dose 3 grammes par m2), voire le cyclophosphamide ou du cisplatine (Coccono 1990, Franciosi 1999). Dans le cas de métastases cérébrales d’un cancer du poumon, la reprise d’une chimiothérapie est à discuter en fonction des lignes précédemment reçues, mais le pronostic reste réservé. Certains cancers donnent préférentiellement des métastases cérébrales comme le mélanome où le muphoran semble efficace (Avril, 2004). 80/115 Stratégies thérapeutiques La stratégie thérapeutique doit prendre en considération l'ensemble de la pathologie néoplasique (primitive et secondaire) et veiller à conserver l'équilibre avantages/inconvénients, tant en terme de survie (souvent compromise) qu'en terme de qualité de vie à préserver. L'état général du patient et le statut néoplasique entrent en ligne de compte. RPA IIIa : aucun critère négatif RPA IIIb : 1 ou plusieurs critères négatifs RPA IIIc : tous les critères négatifs RPA I Si la lésion est unique, l'IET seule est insuffisante (Patchell 1990, Andrews 2004, Vecht 1993). Elle peut être précédée d'une exérèse chirurgicale si la lésion est extirpable, ou d'une radiothérapie en conditions stéréotaxiques. Il n'existe pas de différence de survie entre chirugie et radiothérapie en conditions stéréotaxiques (Vecht 1993, Lutterbach 2003, O'Neill 2003). Le contrôle local semble supérieur avec la radiothérapie en conditions stéréotaxiques (O'Neill 2003). L'omission de l'IET après radiothérapie en conditions stéréotaxiques peut s'envisager, si le nombre de métastases est ≤ 3, et à condition de pouvoir surveiller par IRM rapprochées (toutes les 6 à 8 semaines), l'apparition d'une nouvelle lésion cérébrale. S'il existe 2 ou 3 lésions (IRM), les options thérapeutiques peuvent être chirurgie, radiothérapie en conditions stéréotaxiques, ± IET, à adapter en fonction du site de chaque métastase et du contexte carcinologique. Au delà de 3 métastases, l'IET reste le standard, de préférence selon un schéma classique. 81/115 RPA II Si la lésion est unique, les stratégies thérapeutiques sont celles du RPA 1 avec lésion unique. Si 2 métastases, l'IET peut être faite en irradiation classique ou en radiothérapie en conditions stéréotaxiques. Au-delà de 2 métastases, l'IET reste le standard avec un complément de dose. RPA III RPA IIIa et b peuvent bénéficier d'une IET hypofractionnée. Traitement palliatif et soins de support pour RPA IIIc. Arbres décisionnels RPA I RPA II 82/115 RPA III Abréviations IET : Irradiation encéphale en totalité RTC-3D : radiothérapie conformationnelle 3 Dimensions RCS : radiothérapie en conditions stéréotaxiques. En l'absence de chirurgie, les doses pour IET peuvent être adaptées en fonction du score RPA (Gaspar 1997) : RPA I IET : 37,5 Gy, 15 fractions de 2,5 Gy (meilleure médiane de survie de tous les essais RTOG) (Philips 1995) Boost RTC-3D : 10 Gy, 4 fraction de 2,5 Gy RPA II IET : 30 Gy, 10 fractions de 3 Gy Boost RTC-3D : 9 Gy, 3 fraction de 3 Gy RPA III IET : 20 Gy en 5 fractions de 4 Gy (Rades 2007) Boost : 0 Eventuellement : abstention La radiothérapie en conditions stéréotaxiques peut être monofractionnée ou plurifractionnée. La dose est de 15 Gy à 20 Gy en périphérie prenant une marge de 1 à 2 mm autours de la prise de contraste (Baumert 2006, Noel 2003). La radiothérapie en conditions stéréotaxiques en doses totales et en isodoses d'enveloppes en sachant qu'à ce jour, une dose minimale de 14 Gy dans le PTV est souhaitable. 83/115 Bibliographie Andrews DW, Scott CB, Sperduto PW, Flanders AE et al. 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Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. métastases cérébrales, brain metastases, 88/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Généralités Les méningiomes sont des tumeurs bénignes extraparenchymateuses développées à partir de la crête neurale. Ils représentent 20 % des tumeurs primitives cérébrales. Le sex-ratio est de 2 femmes/1 homme. Le pic de fréquence se situe vers la 5ème décennie. Les facteurs prédisposants sont : Génétiques Les mutations du gène NF2 (chromosome 22) favorisent la survenue de cette entité tumorale (méningiomes multiples préférentiellement). Radiations ionisantes Le méningiome radio-induit ne peut être suspecté que s'il se situe dans le champ irradié, après une latence d'au moins 5 ans et avec une histologie différente de la tumeur initialement irradiée. Il s'agit de la tumeur radio-induite cérébrale la plus fréquente (5 fois plus fréquente que le gliome ou le sarcome). Les lésions sont plus volontiers multiples, atypiques et récidivantes. Récepteurs hormonaux La présence de récepteurs principalement à la progestérone est suggérée par la prédominance féminine et l'accroissement tumoral volontiers plus rapide pendant la grossesse. Les données sont moins claires pour les récepteurs œstrogéniques. 89/115 Anatomo-pathologie Ces tumeurs reposent sur la prolifération des cellules des villosités arachnoïdiennes s'invaginant en doigt de gant dans les veines et les sinus duraux. Ils prédominent sur les grandes voies de drainage veineux des méninges. Macroscopie Macroscopiquement, la tumeur apparaît bosselée, charnue, dense, blanchâtre, refoulant les structures de voisinage ou les entourant sans les envahir (hyper-ostose en regard fréquente). Microscopie Classification OMS 2007 selon le type histologique Grade I : méningothélial, fibroblastique, transitionnel (ou mixte), psammomateux, angiomateux, microkystique, sécretoire, riche en lymphoplasmocytes, métaplasique Grade II : chordoïde, à cellules claires, atypique * Grade III : papillaire, rhabdoïde, anaplasique ** * les critères histologiques définissant un méningiome atypique sont : la présence de 4 mitoses au minimum pour 10 champs à fort grandissement et/ou 3 critères parmi les 5 suivants : hypercellularité ; petites cellules avec rapport nucléo-cytoplasmique élevé ; nucléoles proéminents ; population cellulaire en nappes sans micro-architecture ; foyers de nécrose et/ou invasion du parenchyme cérébral. ** les critères histologiques définissant un méningiome anaplasique sont : la présence de 20 mitoses au minimum pour 10 champs à fort grandissement et/ou un aspect histologique de franche malignité évoquant un carcinome, un mélanome malin ou sarcome de haut grade. La classification OMS vise à déterminer le potentiel agressif et récidivant d’un méningiome. Elle est imparfaite puisqu’il existe un défaut d’adéquation entre les grades et les récidives observées, en partie liée à la subjectivité de certains critères. A noter qu’il existe une évolutivité possible de certains méningiomes pouvant se transformer pour passer de bénin à atypique ou malin. 90/115 Grading histologique Afin de contourner les difficultés de grading histologique liées à la subjectivité de certains critères et afin d’améliorer l’adéquation entre le grading et le potentiel récidivant, différents marqueurs immunohistochimiques ont été étudiés. Le plus probant est le Ki67 ou MIB1 Labelling index intéressant une protéine nucléaire et représentant les cellules en phase de prolifération. Son application est rendu difficile notamment en raison d’un manque de méthode standardisée. Cette étude immuno-histochimique peut être réalisée sur des prélèvements fixés au formol. Grade I : index MIB-1/Ki67 moyen à 3,8 %. Grade II : index MIB-1/Ki67 moyen à 7,2 %. Grade III : index MIB-1/Ki67 moyen à 14,7 %. D’autres marqueurs immunohistochimiques ont été étudiés avec des résultats intéressants restant à valider mais manquent encore d’application clinique. Par exemple, une perte d’expression de la phosphatase alcaline est retrouvée de façon significative dans les méningiomes de grade OMS II et III et est associée à un index de prolifération plus élevé. Cette modification d’ordre biomoléculaire résulterait de la délétion d’un gène situé sur le bras court du chromosome 1. Ainsi une perte d’expression de la phosphatase alcaline correspondrait à une monosomie 1 et témoignerait alors indirectement de la délétion sur le bras court d’un potentiel gène suppresseur de tumeur non identifié à l’heure actuelle. Cette étude enzymologique ne peut être réalisée que sur des prélèvements à l’état frais ou congelés, issus d’une tumorothèque. On décrit habituellement 80 % de méningiomes de grade I, 17,5 % de méningiomes de grade II et 2,5 % de méningiomes de grade III (Perry, Mahmood, Sade, Jääskeläinen). Topographie 29 % au niveau de la convexité 20 % parasagittal 27 % base du crâne 9 % faux Facteurs pronostiques Histologie Histologie Grading OMS 1>2>3 Index mitotique faible Labelling index <4 % 91/115 Qualité de l'exérèse chirurgicale - Grading Simpson et grading IRM post opératoire à 4 mois Simpson chir Stade 1 Stade 2 IRM M4 post-op Exérèse complète et exérèse de l'insertion dure-mère Exérèse complète et coagulation de l'insertion dure-mère Pas de résidu visible Pas de résidu visible Résection complète sans exérèse ou Stade 3 coagulation de l'insertion dure-mère ou Pas de résidu visible de l'extension extra-durale Stade 4 Exérèse sub-totale Résidu <20 mL Stade 5 Exérèse partielle ou biopsie Résidu >20 mL Topographie Les localisations au niveau de la base du crâne ou du cône orbitaire permettent difficilement une exérèse complète avec un taux de récidive supérieur aux autres localisations. Dans ces localisations, la radiothérapie doit être systématiquement discutée. Indice de Karnofsky >70. Âge >40 ans. Stratégies thérapeutiques Chirurgie Le traitement chirurgical est le traitement de référence. Cependant, l'exérèse est incomplète dans 20 à 40 % des cas. Le taux de progression est directement corrélé à la qualité de l'exérèse : Taux de progression 5 ans 10 ans 15 ans Exérèse complète 10 % 20 % 30 % Exérèse incomplète 30 % 60 % 90 % post opératoire Radiothérapie Notion d'effet dose : efficacité si dose ≥ 54 Gy (Haie-Meder). Notion d'effet volume : survie sans progression : 40 % si T >5 cm ; 93 % si T <5 cm. La radiothérapie est devenu le traitement de référence pour certaines localisations. Ainsi en cas de méningiomes de la gaine du nerf optique ou de méningiome du sinus caverneux, il s’agit le plus souvent de tumeurs peu agressives bien contrôlées par la radiothérapie alors que la chirurgie peut avoir de lourdes conséquences fonctionnelles. Lorsque l’aspect radiologique et l’histoire clinique 92/115 sont caractéristiques, on peut être amené à proposer une radiothérapie stéréotaxique fractionnée (RSF) en première intention sans preuve histologique voire une prise en charge combinant une chirurgie subtotale et conservatrice associée à une RSF complémentaire en cas de volume particulièrement important (Litre, Milker-Zabel, Litré, Walsh). Dans la mesure du possible, une anatomo-pathologie doit être obtenue surtout si le clinicien ne dispose d'aucune imagerie antérieure permettant d'avoir une notion d'évolutivité (attention aux diagnostics différentiels type lymphomes, nodule de neurosarcoïdose...). En cas d'évolution clinique, l'apparition d'une atteinte d'un nerf de la base du crâne doit conduire à une prise en charge rapide, le taux de récupération étant d'autant plus important que la prise en charge est rapide (Maire et al, Noel et al). Les indications d’une radiothérapie complémentaire suite à l’exérèse d’un méningiome sont discutées en concertation pluridisciplinaire au cas par cas selon le grade OMS, l’étendue de résection, la présence de critères péjoratifs tels qu’une infiltration osseuse ou du parenchyme cérébral. Techniques La technique utilisée fera appel soit à la RT conformationnelle 3D, soit à la RCMI avec ou sans tomothérapie, soit à la RT en conditions stéréotaxiques. Le choix sera guidé par le volume-cible et la distance aux organes sensibles de proximité. Le fractionnement est le plus souvent conventionnel (27 à 30 fractions) mais les méningiomes de petit volume peuvent être traités en hypofractionnement (1 à 5 fractions) en conditions stéréotaxiques. Les techniques complexes de radiothérapie devront toujours être proposées en cas de méningiome de la base du crâne et/ou avec proximité d'organes à risques, cela pour réduire le risque de séquelles. Volumes et doses Méningiome de grade I-II 54 Gy en 30 fractions de 1,8 Gy, 5j/7, pour les grades I 54 Gy en 27 fractions de 2 Gy, 5j/7, pour les grades II GTV : volume visualisé ± lit opératoire sur IRM en séquence T1 + gadolinium CTV : GTV + 5 mm corrigé aux structures anatomiques PTV : CTV + 3-5 mm Méningiome de grade III 60 Gy en 30 fractions de 2 Gy, 5j/7 GTV : volume visualisé ± lit opératoire sur IRM en séquence T1 + gadolinium CTV : GTV + 10-20 mm sur les méninges et 5-10 mm dans l'os ou le parenchyme corrigé aux structures anatomiques PTV : CTV + 3-5 mm (Noël 00 ; Maire 01). Les marges pour obtenir le CTV et le PTV sont décidées par les équipes en fonction de leurs habitudes, des moyens de contentions dont ils disposent et de l'évaluation de leurs pratiques. 93/115 Efficacité La radiothérapie induit plus une stabilisation tumorale qu'une disparition. Les facteurs prédictifs d'efficacité sont l'absence de signes fonctionnels neurologiques initiaux, le grading histologique, le volume, la topographie, la qualité de l'exérèse. La réponse est lente (70 % de réponse radiologique à 5 ans, 88 % à 8 ans). Survie globale Taux rechute Contrôle Local 5 ans à 10 ans 15 ans 15 ans 4 à 23 % 76 % 88 % 59 % 60 à 82 % 30 % 51 % 77 à 88 % 18 à 45 % 87 % 86 % Chirurgie complète Chirurgie partielle Chirurgie part + RT Survie Spcfq (Taylor ; Barbaro ; Mahmood ; Miralbell ; Condra). Indications Aucune étude n'a à ce jour prouvé l'intérêt d'une radiothérapie post opératoire après exérèse incomplète d'un méningiome bénin (Etude EORTC 26021 interrompue prématurément). La radiothérapie a montré son efficacité après exérèse complète ou incomplète d'un méningiome de grade II ou III (Noël, 00 ; Boskos, 09). En cas de décision de surveillance d'un méningiome de grade I ou II, il ne faut pas attendre que le volume lésionnel soit trop important (taux de récidive après RT post chir supérieur si vol >60 cm³) (Milker-Zabel et al 2005), ni laisser s'installer des troubles neurologiques. Effets secondaires Toute irradiation intéressant l'axe hypothalamo-hypophysaire nécessite un bilan endocrinien avant radiothérapie, puis annuel pendant 10 à 15 ans. Surveillance ophtalmologique : annuelle en cas d'irradiation du chiasma ou d'un nerf optique avec réalisation d'un champ visuel annuel pendant deux ans puis tous les deux ans. Surveillance audiométrique si oreille interne dans faisceaux d'irradiation (méningiome sinus caverneux ou angle ponto-cérébelleux). Nausées, céphalées, alopécie. Troubles amnésiques en cas d'irradiation >45 Gy des lobes temporaux. Chimiothérapie Il n'existe pas de chimiothérapie de référence. L'hydroxyurée a été proposée par certains auteurs (Mason, 2002). Les antiprogestatifs et l'interféron ont également été discutés avec des résultats incertains. 94/115 Surveillance De croissance lente, la surveillance d'un méningiome s'effectue par un TDM ou une IRM, en l'absence de signes fonctionnels : Tous les 6 mois pendant les 2 premières années puis 1 fois par an pendant 5 ans, puis tous les 2 ans pendant 5 ans, en cas de grade I Tous les 6 mois pendant les 2 premières années puis 1 fois par an pendant 15 ans, en cas de grade II ou III Surveillance endocrinienne hypothalamo-hypophysaire annuelle pendant 10 à 15 ans en cas d'irradiation de la région hypothalamo-hypophysaire Traitement des méningiomes radio-induits La chirurgie devra être discutée dans tous les cas en l'absence le plus souvent d'alternative thérapeutique. Arbres décisionnels 95/115 Bibliographie Barbaro NM, Gutin PH, Wilson CB, Sheline GE, et al. Radiation therapy in the treatment of partially resected meningiomas. Neurosurgery 1987;20(4):525-8. 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Volumes cibles : GTV1= lit opératoire et/ou volume tumoral prenant le contraste CTV1 = GTV + 5 à 10 mm selon le type histologique GTV2 : reliquat CTV 2 : 5 à 10 mm selon le type histologique PTV (1 ou 2) = CTV (1 ou 2) + 2 mm si technique stéréotaxique et 3 à 5 mm si RT conformationnelle Technique : elle est adaptée au volume-cible, la plus conformationnelle possible; les petites lésions peuvent tirer bénéfice d'une RT stéréotaxique hypofractionnée (Combs , 08). Dose : La dose est de 54 Gy en 30 fractions de 1,8 Gy (PTV1), avec un complément de 5,4 à 6 Gy sur le volume résiduel post-op (PTV2). Ce complément peut être réalisé en RT en conditions stéréotaxiques hypofractionnée et délivré selon une technique du boost dans le champ avec la tomothérapie. Une IRM dans les 48 à 72 heures après la chirurgie doit être réalisée afin d'évaluer la qualité de l'exérèse qui apparait comme un facteur pronostic important. 99/115 Si récidive : discuter réintervention ou radiothérapie stéréotaxique avec chimiothérapie ou soins palliatifs en fonction de la clinique. Traitement des formes métastatiques La présence de cellules dans le LCR avec métastases intracrâniennes et/ou spinales d'emblée est un facteur de mauvais pronostic. Une radiothérapie crânio-spinale avec éventuellement chirurgie d'exérèse, puis chimiothérapie sont proposées. Pour les formes métastatiques spinales, la technique de radiothérapie cérébrospinale est identique à celle du médulloblastome. Ependymome médullaire de l'adulte Le plus souvent localisation cervicale : chirurgie d'exérèse la plus complète possible. IRM 48 heures en post-opératoire. 100/115 Ependymome du filum terminal Ependymome myxo-papillaire. Chirurgie d'exérèse, surveillance anatomoclinique. 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En termes de chimiothérapie rien n'a été démontré et les patients doivent être inclus dans des essais thérapeutiques. Imagerie Techniques Scanner : coupes 3D fenêtre parenchymateuse et osseuse IRM : T1 + Gadolinium, T2 et flair Radiographie ou scanographie pulmonaire TEP: peu d'intérêt dans tumeurs base du crâne. Peut être utilisé dans le cas des chordomes sacrés ou du rachis dorso-lombaire. Il est préférable de le demander dans le cadre d'un protocole. Chirurgie La chirurgie doit être la plus complète possible. Une biopsie doit au minimum être faite. La chirurgie doit être maximaliste quitte à proposer un acte thérapeutique en plusieurs temps. Une IRM post-opératoire doit être systématiquement demandée (dans le mois qui suit la chirurgie). Dans le cadre des tumeurs de la base du crâne et des tumeurs du sacrum, l'exérèse doit être considérée comme subtotale et un traitement complémentaire est nécessaire. Il repose sur la radiothérapie. 102/115 Anatomo-pathologie L'anatomopathologie doit conclure clairement la présence d'un chordome ou d'un chondrosarcome. Le caractère myxoïde ou chondroide du chordome doit être précisé [4, 5]. L'utilisation de l'immunohistochimie est recommandée : EMA, cytokératine, PS100 et vimentine [6-8]. Radiothérapie La radiothérapie repose sur une irradiation par protons ou par photons ou les deux associés. Les techniques les plus sophistiquées doivent être appliquées (radiothérapie conformationnelle 3D, radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité, protonthérapie…). Le traitement dure 7 à 8 semaines. Radiothérapie des chordomes et chondrosarcomes de la base du crâne jusqu'en C2 La protonthérapie se fait à Orsay. Une demande spécifique est faite à ce centre lors d'une réunion de concertation spécifique (voir annexe). Dose d'irradiation pour les chordomes : [10-12] Doses 71 GyECo dont 45 Gy en 25 fr. de 1,8 Gy en photons 5 séances par semaine et 26 GyECo en 13 fr. de 2 Gy par photons, 5 séances par semaine Ou 72 Gy en 36 fr. de 2 Gy en photon avec une RCMI ou dans le cadre d'un protocole ouvert avec les centres de tomothérapie Dose d'irradiation pour les chondrosarcomes : [10-12] Doses Une dose de 67 GyECo dont 45 Gy en 25 fr. de 1,8 Gy en photons 5 séances par semaine et 22 GyECo en 13 fr. de 2 Gy par photons, 5 séances par semaine Ou 68 Gy en 34 fr. de 2 Gy en photon avec une RCMI ou dans le cadre d'un protocole ouvert avec les centres de tomothérapie Les chordomes et les chondrosarcomes du rachis La protonthérapie se fait au Centre Paul Scherrer à Villigen en Suisse. La demande doit être faite après avoir obtenu l'accord de la réunion de concertation spécifique du Centre de protonthérapie pour permettre une prise en charge des frais par la Sécurité Sociale. 103/115 Dose d'irradiation pour les chordomes : Doses Une dose de 68 GyECo en 34 fr. de 2 Gy en protons 5 séances par semaine Ou 68 Gy en 34 fr. de 2 Gy en photon avec une RCMI ou dans le cadre d'un protocole ouvert avec les centres de tomothérapie Dose d'irradiation pour les chondrosarcomes : Doses Une dose de 68 GyECo en 34 fr. de 2 Gy en protons 5 séances par semaine Ou 66 Gy en 33 fr. de 2 Gy en photon avec une RCMI ou dans le cadre d'un protocole ouvert avec les centres de tomothérapie Les chordomes du sacrum La protonthérapie se fait au Centre Paul Scherrer à Villigen en Suisse. La demande doit être faite après avoir obtenu l'accord de la réunion de concertation spécifique du Centre de protonthérapie pour permettre une prise en charge des frais par la Sécurité Sociale. Dose d'irradiation pour les chordomes : [3,13] Doses Une dose de 74 GyECo en 37 fr. de 2 Gy en protons 5 séances par semaine Ou 74 Gy en 37 fr. de 1,8 Gy en photon avec une RCMI ou dans le cadre d'un protocole ouvert avec les centres de tomothérapie Annexe Procédure de demande d'avis au centre de protonthérapie d'Orsay (CPO) Le centre de radiothérapie d'origine doit adresser le dossier au CPO avec : 1. Le compte rendu anatomopathologique 2. Le compte rendu opératoire 3. L'IRM et le scanner préopératoire 4. L'IRM post-opératoire La demande est à adresser à Monsieur le directeur médical Centre de Protonthérapie d'Orsay – Institut Curie Campus Universitaire Bâtiment 101 91898 Orsay cedex +33 (0)1 69 29 87 29 Dans le cas d'une proposition d'un traitement au CPO Une demande d'entente préalable doit être faite. Dans le cas d'un traitement par protons, une association d'une irradiation par photons et protons est proposée. Ce traitement se fait dans la région parisienne (pour les photons à l'Institut Gustave 104/115 Roussy, à l'Institut Curie ou à la Pitié Salpêtrière, pour les protons au centre de Protonthérapie d'Orsay). Le traitement se fait dans cette région pour une raison de compatibilité de fichiers de radiothérapie entre les photons et les protons. Dans le cas de la proposition d'un traitement en Suisse, le dossier doit être adressé à : Madame le Dr Gudrun Goitein Paul Scherrer Intitut 5232 Villigen PSI, Switzerland – Suisse +41 (0)56 310 29 16 En cas d'accord de la Suisse, le patient doit récupérer un formulaire E112. Bibliographie 1. Carpentier A, Blanquet A , George B. Suboccipital and cervical chordomas: radical resection with vertebral artery control. Neurosurg Focus. 2001;10:E4. 2. Carpentier A et al. Suboccipital and cervical chordomas: the value of aggressive treatment at first presentation of the disease. J Neurosurg. 2002;97:1070-7. 3. York JE et al. Sacral chordoma: 40-year experience at a major cancer center. Neurosurgery. 1999;44:74. 4. Brooks JJ, Trojanowski JQ, Livolsi VA Chondroid chordoma: a low-grade chondrosarcoma and its differential diagnosis. Curr.Top.Pathol. 1989;80:165. 5. Rosenberg AE et al. Chondroid chordoma--a variant of chordoma. A morphologic and immunohistochemical study. Am.J Clin.Pathol. 1994;101:36. 6. Bouropoulou V et al. Immunohistochemical investigation of chordomas: histogenetic and differential diagnostic aspects. Curr.Top.Pathol. 1989;80:183. 7. Ishida T, Dorfman HD Chondroid chordoma versus low-grade chondrosarcoma of the base of the skull: can immunohistochemistry resolve the controversy? J Neurooncol. 1994;18:199. 8. Wojno KJ et al. Chondroid chordomas and low-grade chondrosarcomas of the craniospinal axis. An immunohistochemical analysis of 17 cases. Am.J Surg.Pathol. 1992;16:1144. 9. Noel G et al. Radiotherapeutic factors in the management of cervical-basal chordomas and chondrosarcomas. Neurosurgery. 2004;55:1252-60; discussion 1260-2. 105/115 10. Debus J et al. Stereotactic fractionated radiotherapy for chordomas and chondrosarcomas of the skull base. Int J Radiat Oncol Biol Phys. 2000;47:591-6. 11. Noel G et al. Combination of photon and proton radiation therapy for chordomas and chondrosarcomas of the skull base: the Centre de Protontherapie D'Orsay experience. Int J Radiat Oncol Biol Phys. 2001;51:392-8. 12. Noel G et al. Radiation therapy for chordomas and chondrosarcomas of the base of the skull and cervical spine. Bull Cancer. 2002;89:713-23. 13. Schoenthaler R et al. Charged particle irradiation of sacral chordomas. Int.J.Radiat.Oncol.Biol.Phys. 1993;26:291. Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. p.1 106/115 Date de révision : 13 mars 2009 Généralités Le crâniopharyngiome est une tumeur bénigne, d'évolution lente, d'origine embryonnaire, issue de cellules épithéliales provenant du tractus pharyngo-hypophysaire, se développant dans la région hypophysaire. L'atteinte neurologique, ophtalmologique et endocrinologique en fait toute la gravité. Son incidence est de 1 à 2 cas pour 1 million d'habitants. Il s'agit d'une tumeur affectant le plus souvent l'enfant entre 5 et 15 ans. Toutefois, les formes de l'adulte ne sont pas exceptionnelles. La chirurgie complète est difficile en raison de la proximité de structures vitales. La chirurgie extensive ou itérative est souvent délétère. Le contrôle local est un facteur pronostique majeur. 70% des craniopharyngiomes récidivent après exérèse partielle dans un délai médian de 2,5 ans. [Karavitaki , 2005]. PFS 5ans PFS 10 ans PFS 20 ans Exérèse complète 100 % 100 % 100 % Exérèse partielle 47 % 38 % 32 % Exérèse partielle + RT 82 % 77 % 77 % Le traitement de la portion kystique peut faire appel à des injections endocavitaires de radio-isotope (Rhénium 186), après ponction du kyste qui permet souvent de soulager l'hypertension intracrânienne. Topographie Le plus souvent, la tumeur se développe à la fois en intra et en extrasellaire. La forme suprasellaire peut s'étendre antérieurement, postérieurement, vers le haut ou vers le tronc cérébral, avec des formes pré, sus, rétrochiasmatiques ou mixtes. Les formes intra-ventriculaires ou intrasellaires pures sont plus rares. Macroscopie Le volume peut varier de quelques millimètres de diamètre à quelques centimètres. Habituellement, la composante est double à la fois charnue et kystique. Microscopie Deux types histologiques sont décrits : le crâniopharyngiome adamantineux plus fréquemment rencontré chez l'enfant et le crâniopharyngiome papillaire rencontré chez l'adulte. 107/115 Les rapports de la tumeur avec le tissu adjacent sont extrêmement étroits, avec pénétration de digitation épithéliale de 3 à 5 mm sur le pourtour de la lésion avec des réactions gliales entourées elles-mêmes d'une couche gliale plus lâche et de zones microhémorragiques. Le crâniopharyngiome peut englober des nerfs ou des vaisseaux de la région sellaire. Clinique Elle associe : des signes ophtalmologiques : avec baisse de l'acuité visuelle, scotome, hémianopsie homonyme ou bitemporale, mais le plus souvent mal systématisée ; le fond d'œil peut être normal, montrer un œdème papillaire ou une stase. des signes endocriniens : - chez l'enfant, avec retard staturo-pondéral, une obésité gynoïde, une hypoplasie des organes génitaux, une absence de caractères sexuels secondaires. - chez l'adulte jeune, un hypogonadisme acquis, une aménorrhée, une dysménorrhée ou une impuissance. - chez l'adulte, des troubles génitaux, une insuffisance anté- ou post-hypophysaire avec diabète insipide. des signes neurologiques : avec une hypertension intracrânienne, des troubles cognitifs, une paralysie oculomotrice. Traitement Il est globalement difficile. 108/115 Chirurgie Son objectif est de réaliser une exérèse totale sans risque fonctionnel. Cela est rendu difficile en raison des adhérences intimes avec les vaisseaux, le parenchyme cérébral adjacent et l'hypothalamus. La morbidité de cette chirurgie est très élevée : obésité hypothalamique par trouble compulsif du comportement alimentaire, panhypopituitarisme et troubles cognitifs. Le type d'abord est choisi en fonction de la localisation et de l'extension de la tumeur : la voie peut être sous frontale, ptérionale, frontoptérionale, sous temporale, transventriculaire, transcalleuse, transsphénoïdale. Eventuellement, plusieurs voies peuvent être nécessaires pour réaliser l'exérèse. Plutôt qu'une exérèse totale avec des risques fonctionnels importants, il est recommandé une exérèse subtotale avec une radiothérapie stéréotaxique complémentaire. Exérèse totale IRM postopératoire précoce, surveillance endocrinologique, ophtalmologique neurologique, neuropsychologique et IRM tous les 6 mois. Résection subtotale IRM postopératoire précoce et discuter : radiothérapie stéréotaxique ou radiochirurgie ou protonthérapie, surveillance endocrinologique, ophtalmologique, neurologique, neuropsychologique, et IRM tous les 6 mois. Récidive Si récidive de type kystique : mise en place d'un cathéter intrakystique sous stéréotaxie permettant des ponctions itératives du contenu kystique ou injection intrakystique de Bléomycine ou d'Yttrium 90. Si récidive de type charnue : discuter d'un nouvel abord chirurgical. Si exérèse totale : surveillance Si chirurgie impossible ou exérèse subtotale : En l'absence de radiothérapie initiale : radiothérapie en conditions stéréotaxiques ou protonthérapie ou RCMI avec ou sans tomothérapie puis surveillance Si radiothérapie initiale, discuter en fonction de la dosimétrie, d'une réirradiation en conditions stéréotaxiques ou une protonthérapie. Radiothérapie La RT améliore le contrôle local après exérèse partielle, et de façon identique qu'elle soit réalisée immédiatement après la chirurgie ou de façon différée [Habrand, 99 ; Stripp, 04]. Le taux de survie sans seconde récidive est inférieur après chirurgie de la première récidive par rapport à une RT (71 % versus 100 % à 2 ans et 29% versus 100 % à 6 ans) [Kalapurakal, 00]. Il existe un effet dose, avec un seuil d'efficacité minimal de 54 Gy [Habrand, 99 ; Varlotto, 02]. Le seuil de toxicité des organes à risque de proximité (structures optiques) est de 54 Gy. Le développement des techniques de radiothérapie permet d'envisager une meilleure conformation du volume cible et une protection des organes à risque [Kalapurakal, 05]. Radiochirurgie Délivrée en une séance unique (Gammaknife®, Cyberknife® ou Linac® dédié), elle est réservée aux tumeurs solides, de moins de 2,5 cm de grand axe et à une distance de plus de 3 mm des structures optiques et/ou du tronc cérébral. La dose est en moyenne de 20 Gy sur l'isodose 80 %. 109/115 Radiothérapie en conditions stéréotaxiques hypofractionnée Lorsque le grand axe tumoral est compris entre 2,5 et 3 cm, et la distance de plus de 3 mm des structures optiques, la RT stéréotaxique peut être fractionnée, à condition d'utiliser un système de contention non invasif et une imagerie guidée (Cyberknife®). La dose délivrée est en moyenne de 21 Gy sur l'isodose 75 % en 3 à 5 fractions (Lee , 2008). Radiothérapie stéréotaxique normofractionnée Lorsque le grand axe tumoral est supérieur à 3 cm, et/ou la distance de moins de 3 mm des structures optiques, la RT doit être normofractionnée (54 Gy en 30 fractions de 1,8 Gy), de préférence avec un système de stéréotaxie repositionnable (Brainlab®) Radiothérapie Conformationnelle 3D Elle est utilisée pour des volumes tumoraux importants, pour lesquels l'apport de la RT stéréotaxique est inutile, après étude dosimétrique si besoin. Protonthérapie La protonthérapie n'améliore pas le contrôle local ni la survie, mais ses caractéristiques balistiques permettent de minimiser la toxicité au niveau des structures visuelles et hypothalmo-hypophysaire par rapport à une RT conformationnelle 3D ; elle est souvent réalisée en fractionnement classique. La preuve de sa supériorité par rapport à une RT stéréotaxique n'a pas été démontrée. Les délais de réalisation souvent longs sont à prendre en compte. Chimiothérapie Il n'existe pas de chimiothérapie standard. Bibliographie Van Effenterre R, Boch Al. Craniopharyngioma in adults and children : a study of 122 surgical cases. J Neurosurg. 2002;97:3-11. De Ville CJ, Grand DB, Kendall BE, Neville BG et al. Management of childhood craniopharyngioma : can the morbidity of radical surgery be predicted ? J Neurosurg. 1996;85:73-81. Puget S, Garnett MR, Wray A, Grill J et al. Childhood craniopharyngioma : classification and treatment according to the degree of hypothalamic involvement. J Neurosurg. 2007;106:3-12. Fahlbusch R, Honegger J, Paulus W, Huk W et al. Surgical treatment of craniopharyngiomas : experience with 168 patients. J Neurosurg. 1999;90:237-50. Habrand JL, Saran F, Alapetite C, Noel G et al. Radiation therapy in the management of craniopharyngioma : current concepts and future 110/115 developments. J Pediatr Endocrinolo Metab. 2006;19:389-94. Habrand JL , Ganry O, Couanet D et al. The role of radiation therapy in the management of craniopharyngioma: a 25-year experience and review of the literature. Int J radiation Oncology Biol Phys. 1999;44:255-263. Kalapurakal JA. Radiation therapy in the management of pediatric craniopharyngiomas a review. Childs Nerv Syst. 2005;21:808-16. Kalapurakal JA. Clinical outcome in children with recurent craniopharyngioma after primary surgery. Cancer J. 2000;6:388-393. Karavitaki N, Brufani C, Warner JT, Adams CB, et al. Craniopharyngiomas in children and adults: systematic analysis of 121 cases with long-term follow-up. Clinical Endocrinol. 2005;62(4):397-409. Lee M, Adler JR, Chang M. Radiation therapy and Cyberknife radiosurgery in the management of craniopharyngiomas. Neurosurg Focus. 2008;24:1-7. Sainte Rose C, Puget S, Wray A, Zerah M et al. Craniopharyngioma : the pendulum of surgical management. Childs Nerv Syst. 2005;21:691-5. Stripp D, Maity A, Janss A. Surgery with or without radiation therapy in the management of craniopharyngioma in children and young adults. Int J radiation Oncology Biol Phys. 2004;58:714-720. Varlotto JM, Flickinger JC, Kondziolka D , Lunsford LD, Deutsch M. External beam irradiation of craniopharyngiomas: long-term analysis of tumor control and morbidity. Int J Radiat Oncol Biol Phys. 2002. 1;54(2):492-9. Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. p.1 111/115 Date de révision : 13 mars 2009 Méningite carcinomateuse Le référentiel "Méningite carcinomateuse de l'adulte" (tumeurs solides sauf tumeurs gliales) élaboré par des professionnels de santé dans le cadre d'un travail de l'ANOCEF (Association des Neuro-Oncologues d'Expression Française) peut être téléchargé au format PDF sur le site Oncolor. Les membres du groupe de travail ANOCEF sont, par ordre alphabétique : Dr Alexandra Benouaich (neurologue, Centre Claudius Regaud, Toulouse) Dr Sophie Cartalat (neurologue, CHRU, Lyon) Dr Isabelle Catry-Thomas (oncologue, Hôpital Saint André, Bordeaux) Dr François Dubois (neurologue, CHRU, Lille) Dr Marc Frenay (oncologue, Centre Antoine Lacassagne, Nice) Dr Jean Sébastien Guillamo (neurologue, CHRU, Caen) Dr Emilie Le Rhun (neurologue, Centre Oscar Lambret, Lille - Coordinatrice) Dr Luc Taillandier (neurologue, Hôpital Central, Nancy) Dr Sophie Taillibert (neurologue, Hôpital La Pitié Salpétrière, Paris) Revenir au sommaire du référentiel de Neuro-Oncologie du Grand-Est. p.1 112/115 Date de révision : 13 décembre 2011 Essais cliniques Tumeurs concernées : glioblastomes ATAG : témozolomide/bévacizumab chez le sujet >70 ans ayant un IK<70. Promoteur : APHP Etude institutionnelle Centres ouverts : CHU Nancy - Centre Paul Strauss Strasbourg. EORTC 26101 : phase II ttrial exploring the sequence of bevacizumab and lomustine in patients with first recurrence of glioblastoma. Promoteur : EORTC Etude institutionnelle Centre ouvert : CHU Nancy. SIB IMRT : escalade de dose par radiothérapie avec modulation d'intensité et boost intégré (SIB-IMRT) associée à une chimiothérapie par témozolomide dans le traitement des glioblastomes de l'adulte. Etude institutionnelle Centres ouverts : Centre Alexis Vautrin Vandoeuvre-lès-Nancy - Centre Paul Strauss Strasbourg. 08 TETE 01 : optimisation de la définition des cibles d'irradiation des glioblastomes par l'imagerie métabolique par spectrométrie de résonance magnétique. Promoteur : Claudius Regaud CLCC Toulouse Etude institutionelle Centre ouvert : Centre Paul Strauss Strasbourg. 113/115 EORTC 26062 22061 : study of TMZ and short course radiation versus short course radiation alone in newly diagnosed GBM in elderly patients. Promoteur EORTC Etude institutionelle Centre ouvert : Centre Paul Strauss Strasbourg. EORTC 22073 : amino-acid PET versus CT:MRI guided e-irradiation in patients with recurrent glioblastoma multiforme. Promoteur : EORTC Type d'étude : institutionelle Centre ouvert : Centre Paul Strauss Strasbourg. EORTC 26112 : An international, randomized, double-blind, controlled phase II study of rindopepimut/GM-CSF with adjuvant temozolomide in patients with newly diagnosed, surgically resected, EGFRvIII-positive glioblastoma. Promoteur : EORTC Type d'étude : institutionelle Centre ouvert : Centre Paul Strauss Strasbourg. Tumeurs concernées : gliomes de grade II T GLIALE : impact de la tumeur et des traitements sur les fonctions neuro cognitives (dont langagières) et la qualité de vie de patients adultes pris en charge pour un gliome de grade II OMS : étude prospective multicentrique longitudinale. Promoteur : Centre Léon Bérard Lyon Type d'étude : institutionelle Centre ouvert : CHU Nancy. EORTC 26091 : trial assesing the significance of bevacizumab in recurrent grand II and grade II gliomas. Promoteur : EORTC Type d'étude : institutionelle Centre ouvert : Centre Paul Strauss Strasbourg. Tumeurs concernées : gliomes de grade III CATNON : phase III Trial comparing no adjuvant chemotherapy versus adjuvant therapy until progression for anaplastic glioma without 1p/19q loss. Promoteur : EORTC Etude institutionnelle Centre ouvert : CHU Nancy. 114/115 Tumeurs concernées : lymphome cérébral PRECIS : étude prospective, multicentrique, randomisée, de phase II, évaluant en parallèle l’intérêt de la radiothérapie encéphalique ou d’une chimiothérapie intensive après chimiothérapie conventionnelle dans le traitement du lymphome primitif du système nerveux Promoteur : CAC Saint Cloud Etude institutionnelle Centre ouvert : CHU Nancy. Tumeurs concernées : oligodendriome anaplasique POLA : prise en charge des oligo anaplasiques Promoteur : APHP Etude institutionnelle Centre ouvert : CHU Nancy - Centre Paul Strauss Strasbourg - CHU Amiens - CHU de Besançon. Tumeurs concernées : tumeurs cérébrales AVARTHEC : complications vasculaires de l’irradiation crânienne pour tumeur cérébrale durant l’enfance et l’adolescence. Etude institutionnelle Centre ouvert : Centre Paul Strauss Strasbourg - Centre Alexis Vautrin Vandoeuvre-lèsNancy. Tumeurs concernées : ependymome PHRC Ependymome : Promoteur : APHP Etude institutionnelle Centre ouvert : CHU de Besançon, CHU de Nancy. neuro-oncologie; généralités ; neuro-oncology 115/115