Le 1er décembre, ArcelorMittal a confirmé qu`un accord

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Le 1er décembre, ArcelorMittal a confirmé qu`un accord
Le 1er décembre, ArcelorMittal a confirmé qu’un accord avait été trouvé avec le gouvernement
français sur l’avenir de son site de Florange.
La nouvelle arrive après plusieurs semaines de pourparlers entre notre entreprise et le gouvernement
français, au cours desquelles ArcelorMittal a été accusé de ne pas tenir des promesses faites en
2006, lors de la fusion d'Arcelor et de Mittal Steel.
Mr Mittal, notre chairman et CEO, explique l’importance de cet accord du 1er décembre et donne des
détails sur les récents évènements concernant Florange.
Question : Contrevenons-nous, comme l’affirment certaines personnes, aux accords passés lors de la
fusion d’Arcelor et de Mittal Steel en 2006, qui prévoyaient le maintien des activités des hauts
fourneaux de Florange?
Réponse :
Non, nous ne contrevenons absolument pas aux accords passés.
En 2006, à l’époque de la fusion, Mittal Steel a présenté un plan industriel au gouvernement français.
Dans ce plan, la société s’engageait à suivre le plan Apollo – un plan de restructuration qu’Arcelor
avait élaboré pour répondre à l’évolution de la demande d’acier en France et en Europe de l’Ouest.
Ce plan visait à fermer la partie amont des usines d’aciers plats carbone situées sur le continent
européen afin d’améliorer notre compétitivité. Le plan industriel précisait que, conformément au plan
Apollo, « le dernier haut fourneau de Florange fermera[it] en 2010 ». À la suite de la fusion, en vertu
d'un accord régional signé en avril 2008 et compte tenu de la bonne conjoncture économique et de la
forte demande d’acier à l’échelle mondial, ArcelorMittal a en effet déclaré que la société «
continuera[it] à exploiter les hauts fourneaux [de Florange] et poursuivra[it] sa production d’acier
liquide au-delà de 2010, délai initialement prévue». Toutefois, il a été clairement dit que « cet
engagement sera[it] reconduit uniquement si les perspectives à moyen et long termes [étaient]
favorables ».
Étant donné que la demande d’acier en Europe a chuté de plus d’un quart depuis 2008, les
perspectives à moyen et long termes ne sont plus favorables. Comme je l’ai expliqué à tous les
salariés dans ma du lettre du 31 octobre, l’économie mondiale subit des changements fondamentaux.
Cela fait que la demande d’acier est insuffisante, ne permettant pas le maintien des activités des
hauts fourneaux du site de Florange, qui ne sont pas concurrentiels à l’heure actuelle.
Il s’agit clairement d’une question délicate pour les personnes concernées, mais il est inexact de dire
que la société n’a pas respecté ses engagements.
Question : Si nous avons respecté nos engagements et tenu nos promesses, pourquoi le site de
Florange a-t-il fait la une de la presse internationale au cours des dernières semaines ?
Réponse :
Le 1er octobre, ArcelorMittal Atlantique et Lorraine a fait connaître son intention de fermer
définitivement la phase liquide de Florange, pour concentrer ses efforts et rediriger ses
investissements vers les activités de finissage du site, des activités de la plus haute qualité. Et cela,
après que les hauts fourneaux avaient tourné au ralenti pendant une année, dans l’attente d’une
éventuelle amélioration de la conjoncture économique.
Comme dans le cas d’autres sociétés françaises de renom, nos décisions pour répondre aux
changements fondamentaux affectant l’économie mondiale et européenne ont beaucoup attiré
l’attention des médias.
Dans le cadre de cette annonce, nous avons pris l’engagement vis-à-vis du gouvernement français
d’accepter les offres d’achat des hauts fourneaux afin que leur exploitation puisse être poursuivie.
Toutefois, aucune offre n’a été reçue à ce jour.
Même avant cette annonce, la situation avait éveillé un vif intérêt, sachant que la préservation de
l’industrie française et des emplois en France avait été un thème majeur de la campagne électorale.
Alors que nous approchions de la date butoir de la vente possible des hauts fourneaux, il est devenu
évident qu’aucun acheteur ne s’était présenté. Le gouvernement a été confronté à des pressions
considérables de la part des syndicats qui demandaient que les hauts fourneaux demeurent en
activité et le gouvernement a commencé à évoquer d’autres options, notamment la vente de
l’intégralité du site, et même une nationalisation forcée.
Ce langage anti-commercial a attiré l’attention non seulement de la presse française, mais aussi de la
presse internationale, qui ont commencé à s’interroger sur le message que cela envoyait aux
entreprises internationales envisageant d’investir en France.
Question : Le gouvernement français a menacé de nationaliser temporairement Florange si vous ne
reveniez pas sur votre décision d'arrêter les hauts fourneaux ou n’offriez pas à la vente l’intégralité du
site de Florange (aussi bien l’amont que l’aval). Etiez-vous réellement inquiets que le site de Florange
puisse être nationalisé ou que le gouvernement vous force à vendre l’intégralité du site ?
Réponse :
Pour ce qui est de la nationalisation, nos étions confiants que le gouvernement déciderait finalement
de ne pas prendre ce chemin étant donné que celui-ci aurait été préjudiciable pour ArcelorMittal en
France. Nous avons donc fait une déclaration publique pour expliquer que nous n’accepterions pas de
vendre l’intégralité du site, parce que les activités en aval s’intègrent dans le cadre, plus vaste, de nos
exploitations en France et en Europe.
Mais il est évident qu’il n’est pas plaisant de se trouver dans une situation où de telles déclarations
sont rendues publiques. Ce genre de déclaration doit également être déconcertant pour nos salariés,
qui se demandent si cela pourrait réellement arriver.
J’ai rencontré le président Hollande en personne pour parler de la situation; et suite à cette rencontre,
une équipe du segment Aciers Plats Carbone Europe a été reçue par des membres du gouvernement
à l’Élysée dans le but de trouver un accord qui pourrait être mis en œuvre.
Question : Sur quoi s’est-on mis d’accord exactement ? Des suppressions d’emplois sont-elles
toujours prévues à Florange ?
Réponse :
Nous sommes convenus avec le gouvernement de l’arrêt provisoire et du non-démantèlement des
hauts fourneaux pendant six ans. Nous avons accepté d'investir 180 millions d'euros dans le site au
cours des cinq prochaines années. Nous avons accepté de maintenir l’activité emballage à Florange
pendant au moins cinq ans. Et nous avons accepté de ne pas mettre en place de plan social, et de
chercher une solution pour les aspects sociaux de la fermeture sur une base individuelle et volontaire.
Question : Quelle est la prochaine étape pour Florange ?
Réponse :
Florange continuera à produire des aciers spéciaux de grande qualité, notamment pour le secteur
automobile et celui de l'emballage. Le site a une excellente réputation pour la production de ce type
d’aciers et nous voulons la préserver. Je voudrais également saisir cette opportunité pour remercier
nos salariés de Florange, qui se sont rendus au travail jour après jour en dépit du bruit, et à nos
salariés dans l’ensemble su pays, pour le soutien qu’ils nous ont apporté en cette période difficile.
Question : La société ArcelorMittal est-elle engagée vis-à-vis de ses activités en Europe ?
Réponse:
Bien entendu. Un des aspects regrettables de ce genre de situation est que tous portent leur attention
exclusivement sur Florange, qui n’est que l’un de nos sites en France et en Europe. L’Europe est la
région la plus importante en ce qui concerne nos activités de production d’acier, et la France demeure
un pays extrêmement important pour nous. Trente-cinq pour cent de nos produits plats européens
sortent de nos usines françaises, et l’un de nos plus importants centres de recherche et
développement se trouve en France. Nous disposons d’excellents actifs en France. Dunkerque, qui a
la plus grande aciérie en Europe, en est un exemple. Le site est très performant, compétitif et a des
installations de classe mondiale. Ses brames seront maintenant fournies à Florange. Et il y a Fos
également. Ces usines continueront à produire des aciers de la plus haute qualité pour nos clients.
Mais nous devons nous adapter aux nouvelles conditions économiques, et l’annonce relative à
Florange fait partie de ce processus d’adaptation. Le site de Florange ne fonctionne pas isolément –
un tiers des brames produites à Dunkerque sont destinées à Florange. Par conséquent, si nous
n’avions rien fait à Florange, nous aurions transféré ailleurs le déséquilibre de la demande. Les
mesures que nous avons prises visent à assurer la pérennité de nos activités dans l’intérêt de toutes
nos parties prenantes – les salariés, les actionnaires et les clients – et pour y parvenir, nous devons
concentrer la production sur les sites les plus performants. Dans le cas de Florange, nous devons
nous concentrer sur la partie amont de nos activités.
Question: Cela doit être triste pour nos salariés, et tout particulièrement pour ceux travaillant en
France, de lire des articles sur cette affaire dans la presse. Y a-t-il un message spécifique que vous
souhaitez partager avec eux ?
Réponse:
Je comprends ce qu’ils ressentent, cette situation a été déconcertante pour tout le monde. Je vous
suis extrêmement reconnaissant de votre engagement et votre travail tout au long de cette période.
Nous continuerons à produire des aciers de la plus haute qualité en France, et nous travaillerons pour
montrer à nos parties prenantes en France que nous sommes une entreprise qui tient ses
engagements.

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