Sexy inc

Le 19 février 2008
Sexy Inc.
Soirée thématique organisée par le CCVTF du Conseil régional de
la FTQ du Montréal-métropolitain ayant comme conférencière
invitée Lilia Goldfarb, coordonatrice, projet de recherche sur la
sexualisation précoce des jeunes filles, suivi d’un troublant
documentaire réalisée par Sophie Bissonnette, film produit par
l’ONF, intitulé Sexy inc. « Nos enfants sous influence »
Ce documentaire dénonce la culture malsaine dans laquelle
baignent les enfants et les adolescents. Les préadolescentes
d’aujourd’hui sont de plus en plus ciblées par les marchés de la
mode, de la musique, des magasines et du cinéma. On leur
présente des modèles « sexy » qui ont des comportements
provocateurs.
Ce documentaire se veut un outil informatif pour aider les adultes à comprendre le phénomène
de l'hypersexualisation chez les jeunes (identifier les responsables, quantifier son impact chez
les enfants, etc.), afin de les mobiliser pour qu’ils réagissent.
Ce film n’est pas destiné aux jeunes. Il a pour but d’amener les adultes à saisir l’ampleur du
phénomène pour ensuite pouvoir intervenir auprès des jeunes.
Des jeunes femmes à moitié dénudées sur les panneaux publicitaires, des allusions à peine
voilées au sexe dans les vidéoclips, des vêtements très mode à l’image des vedettes, des
produits cosmétiques destinés aux fillettes, des poupées vêtues comme des starlettes. Le
quotidien des jeunes filles est inondé de messages sur l’importance du paraître et de l’image.
« C’est devenu la norme, c’est donc banalisé et c’est ce qui est très inquiétant. La pornographie
a envahi les médias en général, tant et si bien que les jeunes ne sont pas capables de faire la
différence entre une image tirée d’un magazine pornographique et une image tirée d’un
magazine pour adolescentes », s’indigne la réalisatrice. Preuve à l’appui dans le documentaire!
« Les filles ayant peu d’estime d’elles-mêmes se laissent facilement influencer, manipuler
(même violenter) par les garçons parce que les attitudes stéréotypées sont jugées normales.
Elles considèrent que leur place est à côté d’un garçon. Elles deviennent beaucoup moins
ambitieuses. Les garçons en viennent donc à percevoir les filles comme de simples objets
sexuels, sans valeur. Ils se croient tout permis et manquent de respect. »
Dès la 4e année du primaire
Dans le documentaire, Ghislaine Cloutier, une directrice d’école primaire, qui travaille auprès
des jeunes depuis une trentaine d’années, témoigne. Le phénomène de l’hypersexualisation est
récent (environ 5 ans), mais il a déjà fait beaucoup de ravage chez les jeunes.
« Les filles veulent séduire à tout prix. Les garçons qui embarquent dans le jeu de la séduction
deviennent les plus populaires. Les autres se questionnent sur leur identité, comme s’ils
n’étaient pas des vrais gars. »
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« Nous sommes littéralement en train de leur voler leur enfance. Les médias tentent d’en faire
des « petits adultes », avec des préoccupations et des sentiments d’adultes, alors qu’ils ne sont
tout simplement pas capables de gérer la situation », soutient-elle.
« Les jeunes sont mal à l’aise avec le phénomène. Ils vivent avec la pression. Les médias leur
envoient l’image d’une supposée normalité. Comme ils apprennent en imitant et qu’ils veulent
être « normaux », ils croient que c’est ce qu’ils doivent faire », rappelle Mme Bissonnette.
Bref, les jeunes ne sont pas nécessairement d’accord avec les modèles qui leur sont présentés,
mais comme ils ne connaissent rien d’autre, ils se taisent. Ils manquent cruellement de modèles
moins stéréotypés, moins sexualisés et les adultes sont souvent gênés d’aborder le sujet avec
eux.
Sur ce point, Mme Bissonnette est catégorique : « Les adultes devront afficher leur dissidence
face aux messages qui sont véhiculés dans les médias, surtout ne pas succomber eux-mêmes
aux messages ambiants. Ils devront se faire critiques, en dénonçant le modèle unique qui est
proposé aux jeunes et en leur présentant des contre-modèles. »
Parmi les solutions, il est essentiel d’amener les jeunes à développer leur esprit critique. Ils
peuvent dénoncer les compagnies qui exploitent leur enfance et qui présentent des campagnes
publicitaires qui les mettent mal à l’aise. Ils ne sont pas obligés de correspondre parfaitement à
l’image qui leur est présentée. Ce n’est pas parce qu’elle leur est fortement suggérée qu’ils
doivent y adhérer. Ils ont le droit d’être eux-mêmes tout simplement. Il n’y pas que l’apparence
qui compte, il est possible de se réaliser pleinement en posant des gestes et en s’affirmant.
Les jeunes ont un urgent besoin d’éducation aux médias et à la sexualité. Il revient maintenant
aux adultes de jouer pleinement leur rôle dans ces domaines. Chaque petite initiative peut avoir
un impact. Je suis sûre que nous pouvons renverser la vapeur », conclut Mme Bissonnette.
Que faites-vous de votre côté pour contrer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce des
enfants?
Extrait du texte de Martine Rioux de l’Agence de presse pédagogique (2007-12-05)
Cet outil novateur et gratuit est maintenant disponible sur le site du Y des femmes de Montréal :
sur le site du Y.
Sexualisation précoce : Guide d’accompagnement pour les parents de filles
préadolescentes
Un guide animé présentant, dans un langage direct, sept scénarios inspirés de situations réelles
où une fille préadolescente questionne un parent ou se questionne sur son apparence et sur la
sexualité. Son objectif est d’outiller les parents pour mieux comprendre les enjeux sous-jacents
à cette problématique et pour répondre aux questions prévues et imprévues.
Pour plus d’information : contactez Lilia Goldfarb aux coordonnées ci-dessous.
Lilia Goldfarb
Coordonnatrice, Projet de recherche sur la sexualisation précoce des jeunes filles
Y des femmes de Montréal
1355, boul. René-Lévesque Ouest
Montréal (Qc) H3G 1T3
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