MARCHÉ DE L`EMPLOI

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MARCHÉ DE L`EMPLOI
MARCHÉ DE L’EMPLOI
ANALYSE Novembre 2014
Un ZOOM sur les métiers…
AU SOMMAIRE
Description et conditions de travail ....................................... 2
« DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE »
L’emploi et la maintenance industrielle ................................. 2
La réserve de main-d’œuvre .................................................. 2
Les opportunités d’emploi ...................................................... 3
L’appariement entre la demande et les offres d’emploi ....... 3
Comment se former au métier ? ............................................. 4
Dans le cadre du plan Marshall 2.vert, Plan Stratégique Transversal pour la Wallonie, le Forem poursuit la mise en œuvre de « Job Focus », un dispositif intégré
d'analyse et de suivi des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine plus
large que les métiers dits en pénurie et vise plus généralement des métiers en
demande de main-d’œuvre.
Cette synthèse présente les métiers de la « maintenance industrielle » ainsi que
leurs caractéristiques sur le marché de l’emploi wallon tout en faisant le point sur
les enseignements tirés tout au long de l’action d’analyse, de traitement et de
suivi de ces métiers.
LE FOREM, SERVICE DE L’ANALYSE DU MARCHÉ DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
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DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL
L’EMPLOI ET LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE
De nombreux secteurs industriels (chimie, agroalimentaire, industries technologiques, énergie) font appel à des spécialistes de la maintenance industrielle soit
au sein même de leur personnel, soit via des entreprises spécialisées en maintenance. Les travailleurs de la maintenance industrielle, selon leur niveau
d’expertise et de spécialisation, interviennent de manière préventive et corrective pour assurer le bon fonctionnement des équipements de production. Ils
peuvent travailler tant sur chantier qu’au sein des ateliers.
En 2010, 7.590 Wallons travaillent comme « électromécanicien, électricien »4
dont 7 % en tant qu’indépendant. Par rapport à 2007, le nombre
d’électromécaniciens a augmenté de 5 % contre + 2 % tous métiers confondus.
Un électromécanicien sur cinq est âgé de 50 ans et plus et un sur sept de moins
de 25 ans. Par rapport à l’ensemble des travailleurs wallons, les électromécaniciens apparaissent toutefois globalement plus jeunes (26 % de 50 ans et plus et
7 % de moins de 25 ans).
Concrètement, la maintenance industrielle regroupe 3 profils : mécanicien
d’entretien industriel, électricien d’entretien industriel et électromécanicien.
Le mécanicien d’entretien industriel1 procède à la maintenance et à la mise à
niveau à dominante mécanique, pneumatique et hydraulique des équipements,
installations, matériels de production traditionnels ou automatisés. Il pose, à
l'aide d'appareils de contrôle et de l'outil informatique, le diagnostic de dysfonctionnement de ces mêmes ensembles.
L’électricien d’entretien industriel2 installe, règle, met en service et effectue la
maintenance préventive ou corrective des équipements industriels automatisés
faisant appel à l’électrotechnique, à l’électropneumatique, à l’hydraulique et à
l’électronique selon les règles de sécurité et d’environnement.
L’électromécanicien3 effectue, selon les règles de sécurité et la réglementation,
l'entretien, le dépannage, la surveillance et l'installation d'équipements industriels de conception pluritechnologique, d'installations techniques de bâtiments
(industriels et non résidentiels).
L’industrie manufacturière (40 %) et la construction (31 %) concentrent la majorité des électromécaniciens, électriciens.
LA RESERVE DE MAIN-D’OEUVRE
Fin juillet 2014, 1.683 demandeurs d’emploi étaient inscrits au Forem en tant
qu’électricien d’entretien industriel, 1.433 en tant que mécanicien d’entretien
industriel et 389 comme électromécanicien.
Répartition selon l’âge des demandeurs d’emploi wallons
de la maintenance industrielle
5. 50 < 55 ans
9%
6. 55 ans et +
13%
1. < 25 ans
26%
4. 45 < 50 ans
8%
3. 30 < 45 ans
28%
1
Le code du métier de mécanicien d’entretien industriel est le REM 4431101 selon le « référentiel
emploi métier » utilisé au Forem.
2 Le code du métier d’électricien d’entretien industriel est le REM 4433104 selon le « référentiel
emploi métier » utilisé au Forem.
3
Le code du métier d’électromécanicien est le REM 4434101 selon le « référentiel emploi métier »
utilisé au Forem.
LE FOREM, SERVICE DE L’ANALYSE DU MARCHÉ DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
2. 25 < 30 ans
16%
Source et calculs : le Forem
4
Source : SPF Economie, Direction générale Statistiques et information économique, Enquêtes Forces
de Travail, 2010.
2
La réserve de main-d’œuvre sur ces métiers est relativement jeune : quatre demandeurs d’emploi sur dix ont moins de 30 ans et même un sur deux pour les
électriciens.
Concernant le niveau de diplôme, il apparaît que 72 % des demandeurs d’emploi
sont au minimum diplômés de l’enseignement secondaire supérieur ou ont réalisé un apprentissage contre 53 % en moyenne.
Près de la moitié des demandeurs d’emploi inscrits sur un métier de la maintenance sont inoccupés depuis moins d’un an. A l’opposé, un sur trois est inoccupé
depuis plus de deux ans5.
Plus de huit demandeurs d’emploi sur dix ne possèdent aucune expérience professionnelle en lien avec les métiers de la maintenance industrielle.
A noter encore que sur ces métiers, huit demandeurs d’emploi sur dix possèdent
un permis de conduire de type B.
LES OPPORTUNITES D’EMPLOI
En un an, le Forem a
géré près de
2.400 opportunités
d’emploi pour les
métiers de la
maintenance.
Entre août 2013 et juillet 2014, le Forem a géré 2.376 opportunités d’emploi pour un métier de la maintenance industrielle
dont 41 % pour des électromécaniciens, 34 % des mécaniciens
d’entretien industriel et 25 % pour des électriciens d’entretien
industriel. A un an d’écart, le nombre de postes a diminué de
11 %.
L’analyse de ces opportunités indique que près de trois quarts
des postes proposés par les entreprises proposent un contrat
intérimaire.
La quasi-totalité des postes offrent un temps plein dont un cinquième de temps
plein à pauses, de nuit ou le week-end.
Les entreprises sont le plus souvent à la recherche de candidats issus de
l’enseignement secondaire supérieur6 au minimum (70 % des cas). Cependant,
tous les employeurs ne mentionnent pas, ou pas uniquement, la qualification
attendue, l’expérience pouvant aussi être un critère prépondérant : près de huit
opportunités sur dix en demandent explicitement.
Les opportunités d’emploi gérées par le Forem proviennent de divers secteurs.
Le secteur le plus demandeur de professionnels de la maintenance est l’industrie
manufacturière (principalement pour la chimie, l’industrie alimentaire, la métallurgie et la fabrication de machines et équipements). Plus de la moitié des postes
proposés émanent de ce secteur. Les autres domaines qui recherchent ces profils
sont essentiellement les services aux entreprises et la production et distribution
d’électricité.
La liste des opportunités d’emploi actuellement diffusées par le Forem peut être
consultée via la page d’accueil du Forem : www.leforem.be ou encore via la plateforme « Horizons emploi » aussi accessible par le site du Forem.
L’APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L’OFFRE
D’EMPLOI
Depuis plusieurs années, les métiers de maintenance industrielle sont régulièrement repris dans la liste des fonctions critiques publiée par le Forem.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ces difficultés de recrutement persistantes
pour ces profils.
Grâce au travail de requalification effectué ces derniers mois sur les REMs liés à la
maintenance industrielle, un manque quantitatif de candidats peut être mis en
avant pour le métier d’électromécanicien (près de 1.000 opportunités d’emploi
sur les 12 derniers mois pour moins de 400 demandeurs d’emploi positionnés sur
ce métier). L’aspect quantitatif semble moins jouer au niveau des électriciens et
des mécaniciens d’entretien industriel avec respectivement 2,9 et 1,8
demandeurs d’emploi pour une opportunité.
5
Néanmoins, certaines personnes ont connu des mouvements vers l’emploi mais la durée de leur
sortie de la demande d’emploi ne représente pas les 3 mois consécutifs nécessaires pour modifier le
« compteur » de leur durée d’inoccupation.
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Ces constats sont observés pour les offres d’emploi où l’employeur a mentionné un niveau d’études,
ce critère étant facultatif pour l’employeur.
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Le manque quantitatif observé pour les électromécaniciens est à mettre en
relation avec la faible alimentation du métier vu l’absence de filière du 3ème degré
de l’enseignement secondaire menant à ce métier (au contraire des électriciens
et des mécaniciens).
COMMENT SE FORMER AU METIER ?
Sur le plan qualitatif, les attentes des employeurs sont toutefois élevées et ce
constat devrait encore s’amplifier dans les années à venir. Ainsi, selon une étude
menée par Formelec sur les « Compétences de demain »7, trois tendances
touchent fortement les entreprises du secteur de l’électricité : le développement
de nouvelles technologies, une réglementation de plus en plus stricte et des
demandes plus complexes et plus exigeantes des clients. De ce fait, les
entreprises, surtout électrotechniques, sont à la recherche de candidats plus
orientés IT. La formation continue apparaît logiquement comme indispensable
pour répondre à ces tendances. Les employeurs recherchent donc des candidats
prêts à apprendre en cours de carrière. Autre évolution sur le plan
organisationnel cette fois, les grandes entreprises sont amenées de plus en plus à
mettre sur pied des services après-vente avec du personnel spécialisé pour
intervenir rapidement chez les clients en cas de panne. Parallèlement, ce service
demande une organisation de travail flexible. Une bonne communication est
également demandée entre les travailleurs chargés des interventions d’urgence
et les personnes qui assureront le suivi.
Dans l’enseignement de plein exercice, une filière « électromécanicien » existe
uniquement dans le 2ème degré. Pour le 3ème degré, plusieurs options peuvent
mener à la maintenance industrielle : électricien automaticien et mécanicien
automaticien en technique ; mécanicien d’entretien en professionnel. Des années
complémentaires sont également possibles en maintenance d’équipements
techniques, en maintenance de systèmes automatisés industriels et en automation. Dans l’enseignement supérieur, des établissements proposent des baccalauréats en électromécanique (finalité mécanique ou électromécanique et maintenance).
Si le niveau d’études atteint en moyenne par les demandeurs d’emploi
correspond aux exigences des employeurs (70 % possèdent au moins un diplôme
de l’enseignement secondaire du 3ème degré, soit une proportion équivalent à ce
qui est mentionné dans les offres d’emploi), un manque d’expérience est
clairement observé (85 % des demandeurs d’emploi n’ont aucune expérience
professionnelle utile sur les cinq dernières années alors que huit offres sur dix en
demandent explicitement).
L’ensemble des principaux acteurs de l’enseignement et de la formation qualifiante proposent une offre de formation aux métiers de la maintenance industrielle couvrant tout le territoire wallon.
L’IFAPME propose pour sa part un apprentissage « mécanicien en machinesoutils ». Toutefois, cette formation ne mène pas uniquement à la maintenance,
mais également au métier de régleur sur machine de production.
Parallèlement à l’IFAPME, des CEFA (Centres d’Education et de Formation en
Alternance) organisent des formations menant aux métiers de la maintenance
industrielle à Bruxelles et en Wallonie (électricien automaticien, mécanicien
d’entretien et une 7ème année en technicien de maintenance des systèmes automatisés industriels).
L’enseignement de promotion sociale propose des formations liées aux métiers
de la maintenance industrielle de niveau secondaire (électricien automaticien,
agent de maintenance en électromécanique). De nombreux établissements en
Communauté française organisent ces cours8.
Forem Formation dispense une formation complète
d’électromécanicien de maintenance. Cette formation qualifiante est donnée au sein des centres de
Tournai, Libramont, Mons, Nivelles, Dinant et dans
les centres de compétence Technifutur (Seraing),
Polygone de l’Eau (Verviers), Campus Automobile
(Spa) et Technocampus (Gosselies).
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d’informations sur ce
métier ?
Rendez-vous sur
https://www.leforem.be/
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Formelec, Compétences de demain. Besoins futurs en compétences et en formations dans le secteur
des électriciens.
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Liste complète sur www.enseignement.be
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