Sortie du nouvel album de Manu Dibango

Transcription

Sortie du nouvel album de Manu Dibango
Culture médias En vue
■ ■ ■ Décevant
■ ■ ■ Pourquoi pas
■ ■ ■ Réussi
■ ■ ■ Excellent
DOCUMENTAIRE
De
Carmichael
C
à Obama
LE RÉALISATEUR SUÉDOIS de
ce d
documentaire avait entendu
dire que les archives de la télévisionsuédoisesurlesBlackPanthersétaient
sans doute plus riches que celles des ÉtatsUnis. Son film prouve que cette rumeur
était en grande partie fondée. Grâce à des
documents d’époque, il nous fait revivre
« en temps réel » les grandes heures du
combat des Africains-Américains les plus
radicaux. Difficile de ne pas être impressionné par les personnalités qui ont animé
ce mouvement, du fondateur du Black
Power, Stokely Carmichael, orateur hors
pair qui avait entrepris de ringardiser la
non-violence prônée par Martin Luther
King, jusqu’à Malcolm X et Angela Davis.
Un passionnant retour en arrière qui
montre l’incroyable violence des luttes
pour l’émancipation et tout le chemin
parcouru depuis. ●
RENAUD DE ROCHEBRUNE
The Black Power Mixtape
1967-1975, de Göran Hugo Olsson
(sortie à Paris le 16 novembre)
■■■
GÉOGRAPHIE
L’Afrique à jour
UN ATLAS, livre complexe qui demande
l’intervention de nombreux auteurs
(cartographes, universitaires,
spécialistes) et que ses lecteurs
conservent longtemps, ne peut être revu
de fond en comble trop souvent. Il est
pourtant en partie périssable. Pour rester
en phase avec la réalité, l’Atlas de
l’Afrique des Éditions du Jaguar a connu
trois éditions entièrement revues. La
dernière, comportant d’importantes
innovations graphiques, datait de 2009,
mais l’apparition toute récente d’un
nouvel État, le Soudan du Sud, a imposé
de la modifier. Pour tout savoir sur l’état
actuel de ce continent de 30 millions de
kilomètres carrés doté d’une population
de 1 milliard d’habitants parlant quelque
2 000 langues, le lecteur dispose
désormais d’une édition à jour. ●
R.R.
Atlas de l’Afrique, Les Éditions du
Jaguar, 256 pages, 48 euros ■ ■ ■
N o 2653 • DU 13 AU 19 NOVEMBRE 2011
BORDER BLASTER
108
Jeune Afrique-nov 2011
MUSIQUE
Manu Dibango entre
afro-jazz et électro-funk
À bientôt 78 ans, le flamboyant saxophoniste sort un nouvel opus
dans lequel il continue de se réinventer et de surprendre.
E
collaboration entre Manu Dibango et
n 1994, il passait en revue la
chanson africaine en comun artiste d’Afrique du Nord. Entre les
deux s’installe une conversation spiripagnie de grands artistes tels
tuelle sur le thème de l’attachement aux
King Sunny Adé, Angélique
racines africaines, la voix de la première
Kidjo ou encore Ray Lema. C’était une
épousant à la perfection les notes du
belle promenade musicale baptisée
Wakafrica. Intitulé Past Present Future,
second. Autre belle surprise, l’intrule nouvel album de Manu Dibango
sion de l’univers rock alternatif anglais
du groupe Safehaus, aux antipodes de
aurait pu s’appeler « Wakafrica no 2 ».
À l’orgue, au saxo ou au piano, jouant
celui du musicien. Résultat, un « Shallow
également de sa voix grave, l’infatigable
Waters » saisissant, qui exhorte le mélo« parrain » camerounais invite cette fois
mane à l’optimisme. De tous les titres de
une nouvelle génération d’artistes à
cet opus, « Africa » sera sans doute l’un
un safari musical pêchu. Avec l’Anglodesplusécoutés:consacréaufootballsur
Jamaïcain Wayne Beckford en capile continent, il a été choisi pour la protaine de vaisseau, les quatorze titres
motion de la CAN 2012 sur les antennes
de l’album balancent entre afro-jazz et
de Radio France Internationale.
électro-funk, sans pour autant couper le
Manudits’êtretantamusépendantles
saxophoniste des racines fondamentales
sept mois de préparation de l’album que
de sa musique. La plupart des morceaux
des morceaux qui n’étaient pas destinés
intègrent des samples puisés au cœur de
à paraître y figurent, comme « The Manu
sonénormeproductiondesannées1970.
Walk»,unelibreinspirationfortuitement
Quels que soient d’ailleurs les invités
immortalisée pendant une pause lors
(Passi, Chantal Ayissi, Pit Baccardi, le
de l’enregistrement. Past Present Future
trio X-Maleya, etc.), Manu ne s’efface
brouille les pistes, avec une version hipjamais devant eux mais leur offre
hop électro de son emblématique « Soul
l’occasion de relire ses
Makossa », paru en 1972,
œuvres sur le ton qui leur
sur lequel ses musiciens
sied. Résultat : plusieurs
habituels interviennent,
surprises et quelques
comme dans un final de
pépites. Parmi elles, la
concert. L’artiste étrenvoix nacrée au timbre
nera son album dans une
élastique et envoûtant de
série de concerts dont
la Marocaine Oum, qui
le premier aura lieu dix
Past Present
signe, avec « Oum Song »,
jours après la sortie de
Future, produit
par Georges
l’un des plus beaux titres
l’opus, le 17 novembre au
Williams, réalisé
Casino de Paris. ●
de l’album, mais aussi
par Wayne
une grande première : la
CLARISSE JUOMPAN-YAKAM
Beckford
■■■
JEUNE AFRIQUE
Sortie du nouvel album de Manu Dibango « Past-Present-Futu...
Publié sur RFI (http://www.rfi.fr)
Sortie du nouvel album de Manu
Dibango « Past-Present-Future » le 7
Novembre et concert exceptionnel au
Casino de Paris le 17 novembre
Créé le 2011-11-04 18:11
MANU, le nomade musical s’apprête à sortir son très attendu album-évènement
composé en majorité de titres inédits. Des rencontres hautes en couleurs qui
s’apparentent à un passage de flambeau avec la jeune génération.
Cet icone de la musique africaine propose également dans cet opus une relecture du
mythique « Soul Makossa » par Wayne Beckford, ainsi que de nouveaux titres dont
certains intègrent des samples puisés au cœur de sa production des années
soixante-dix. Sans se couper de ses racines fondamentales, les quatorze titres
oscillent entre afro, jazz, électro et funk. Manu va allègrement du saxophone au chant,
avec sa voix grave et suave, en passant par l’orgue, le piano ou le vibraphone.
De nombreux invités ont participé à cette grande fête : Wayne BECKFORD (GB),
PASSI (France/Congo), OUM (Maroc), Chantal AYISSI (Cameroun), PIT BACARDI
(France/Cameroun) ainsi que les jeunes pousses DJANNY (Congo RDC), XMALEYA
(Cameroun), LALCKO (France/Cameroun) et SAFEHAUS (GB).
MANU DIBANGO sera en concert exceptionnel le 17 novembre prochain au Casino de
Paris pour présenter son album « Past-Present-Future » avec, en 1ère partie,
l’humoriste PATSON.
dimanche 20 novembre 2011
Manu Dibango
Past Present Future
BordeBlaster/Musicast
Manu DibangoPast Present FutureBordeBlaster/Musicast49 mn, 14 titres.
Avouons qu'à plus de 75 ans, on ne s'attendait pas à un tel album de Manu Dibango,
dont les heures de gloire commencent à remonter. Eh bien, cet électro-afro-pop épuré,
plein de bon groove, de jus, de plaisir, où le saxophone de Dibango s'en donne à coeur
joie sans trop en faire ¯ quand le musicien ne se met pas aux claviers -¯ a de solides
arguments pour séduire. Avec un formidable casting, du grand compositeur et
producteur Wayne Beckfort à la chanteuse marocaine Oum en passant par quelques
rappeurs/slameur noirs, dont Passi. à écouter bien fort, au volant !
(Michel Troadec)
Jeudi
mbre
17 nove
Partenariat
Manu Dibango au Casino de Paris
Pour donner vie sur scène à son nouvel album, Past
Present Future, Manu Dibango sera le jeudi 17 novembre au Casino de Paris. Il y présentera un spectacle inédit : un safari musical qui retrace les influences
et les courants musicaux qui l’ont nourri. Entouré
d’invités exceptionnels ayant participé à ce nouvel
enregistrement (Passi, Wayne Beckford, Oum, Pit
Bacardi, Chantal Ayissi, Djany) et accompagné de
quatorze musiciens, dont une section de cuivres aux
9
semaine 46
arrangements structurés, le saxophoniste et chanteur
camerounais déroulera la partition de la soirée entre
afro-jazz et électro-funk. Une place prépondérante
sera accordée aux nouvelles compositions issues de
ce nouvel album, sans oublier l’humour de Patson qui
régalera le public en première partie.
Partenaire de cette soirée, France Ô filmera également
ce concert afin de le diffuser ultérieurement.
Du 12 au 18 novembre 2011
Lundi 24 Octobre 2011
Dernière mise à jour : 14h56
24 octobre 1944: Naissance de Emmanuel
Bityeki, le premier informaticien camerounais
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Manu Dibango: A 77 ans, le saxophoniste camerounais continue de
réinventer et d’épater l’univers musical
Par Mathurin Petsoko - 20/10/2011
Il s’apprête à proposer le 7 novembre, «Past-present-future», son nouvel album
Cela faisait déjà bien longtemps qu’il n’avait pas fait de disque. Après Ballad Emotion qui n’est rien
d’autre que les amours de sa jeunesse, le « grand MANU » s’apprête à mettre sur le marché du disque,
un nouvel opus. Pour lui, la vie est faite d’envie et de motivation qui entraînent relativement des projets.
Dans le souci de faire quelque chose de différent de son précédent album, il est rentré en studio avec
une nouvelle génération d’artistes tels que Passi, wayne Beckford, Oum, etc. Une sorte de Waka africa
n°2. Comparativement à Waka africa n°1 qui avait été fait dans les années 90 avec Youssou Ndour,
Angelique Kidjo…, l’album Past-Present-Future mérite d’être appelé ainsi parce que, hormis les jeunes
artistes Passi, Wayne Beckford, Oum et autres, son petit fils de 8 ans, y a chanté. Dans cet album, on
trouve le passé, représenté par Manu Dibango lui-même, le présent avec la génération des Passi et
autres, et le futur représenté par son petit fils. La réalisation de Past-Present-Future, est la preuve de ce
que vraiment la musique n’a pas de frontière.
A savoir
De nombreux invités figurent sur ce nouvel
album :
Wayne BECKFORD (GB)
PASSI (France/Congo)
OUM (Maroc)
PIT BACARDI (France/Cameroun)
DJANNY (Congo RDC)
Chantal AYISSI (Cameroun)
MANU DIBANGO sera en concert exceptionnel
le 17 novembre prochain au Casino de Paris
pour une présentation unique de l’albumPASTPRESENT-FUTURE. (Adresse : 16, rue de
Clichy 75009 PARIS)
Manu Dibango dans les bacs en novembre
Sur les secrets de sa réussite, Manu Dibango dira qu’ il y a des gens qui ont créé ces instruments et
d’autres comme nous qui sommes des interprètes. Je fais la musique et je refuse d’être catalogué. A
bientôt 77 ans, j’ai connu la génération des premiers dirigeants africains : Lumumba, Tshombé,
Kasavubu, Houphouët-Boigny, Nkrumah, Sékou Touré qui étaient mes grands admirateurs. J’ai toujours
l’envie de faire la musique que certains qui étaient pourtant doués que moi n’ont pu avoir. C’est une
chance… Si j’étais un instrument je serais un saxophone. Le disque qui sort le 7 novembre 2011 et dix
jours après, soit le 17 novembre, un grand concert sera organisé au Casino de Paris. Et Manu Dibango
confirme d’ailleurs que tous les artistes ayant participé à la confection de ce disque seront là. Avec Passi
j’ai déjà joué au Stade de France et même dans Bisso Na Bisso n°2. C’est un garçon énergique et créatif.
Toute la nouvelle génération dont je suis fier sera là. La Marocaine Oum, l’Anglais d’origine jamaïcaine
Wayne Beckford, Pitt Baccardi, le trio Xmalea et Chantal Ayissi. Les musiciens viennent de divers
horizons et les musiques deviendront la musique.
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24/10/11
Date : 26/01/2011
Pays : FRANCE
Page(s) : 1
Diffusion : 112017
Mots : 498
Manu Dibango :
midemLe saxophonistecamerounais a enregistré unenouvelle
versionde sontube avecWayneBeckford
Aperçu en coulisse des NRJ Music
Awards, où il était venu saluerson ami
Will I Am, desBlack Eyed Peas,Manu
Dibangoest au Midem pour promouvoir
son prochain album, Past, present and
future , qui doit sortir au mois de mai.
Nous avonsécoutéle premier single, un
puissantremix electro-afro-jazz du hit qui
l'a rendu célèbredansle monde entier, «
SoulMakossa».
risque c'est de faire l'album de trop ou
d'être blasé de tout. Mais avec lui, je
savais que je m'embarquais dans une
aventurequi valait la peine d'être vécue
».
perdu la Coupe, j'avais complètement
arrêté de la jouer, jusqu'à ce que les
commandes commencent à affluer des
États-Unis», sesouvient-il. « D'un coup,
sansque personnen'ait comprisce qu'il
sepassait,la chansonétait partout. Tu ne
pouvaispas mettreun pied à New York
sans l'entendre.Des annéesplus tard :
rebelote,grâceà Michael Jackson.Ça a
été un peu compliquépour récupérerles
droits, mais on est arrivés à un
arrangement.
Le problème, c'est
qu'ensuite il a revendu les droits à
Rihanna.Dieu sait que c'était un grand
artiste, l'un desplus grands, paix à son
âme.Mais les grandsartistesfont parfois
de grandes bêtises. Du coup, je suis
encore en procédure : avec Rihanna,
cettefois ! »
Les deux hommesse sont donc enfermés
en studio et ont piochédans le répertoire
le plus anciende Manupour en exhumer
de nouvelles pépites mêlant, comme
l'indique le titre de l'album, « passé,
Le single sort le 7 février et il va faire présentet futur ».
mal ! Manu l'a enregistré, ainsi que le
restede l'album, avec l'Anglo-Jamaïcain
Wayne Beckford, collaborateur de L'incroyablehistoired'unhit planétaire
Rihanna,GnarlsBarkley, Outcast,Sealet
autresBlack Eyed Peas,qui confesse être
« tombé complètement amoureux de la Rien d'étonnant à ce que le premier
période 60-70 de la musique de Manu extrait soit une nouvelle version de «
Dibango».
Soul Makossa», queMichael Jacksonet,
plus récemment, Rihannaont utilisé (pour PH. D.
« Wanna be starting something» et «
« Wayneest venu me voir avecun titre PleaseDon't Stop ») et qu'ont également
qu'il venait de remixer,et j'ai étébluffé » reprisKanyeWest,Jay-Z,Akon, Eminem
, racontele saxophoniste camerounais. « et JenniferLopez.
Il ne s'était pas contenté de faire des
boucles avec ma musique comme la
plupart desautres. Il avait complètement Attablé à la terrasse du Majestic, Manu
déconstruit et reconstruit la chanson, Dibango s'émerveilleencoredu parcours
ajoutédes contre-mélodies, de sorte que incroyable de cette face B de 45 tours,
ça racontait une nouvellehistoire.À mon enregistrée en 1972 pour la Coupe
âge et à ce stade de ma carrière, le d'Afrique defootball : « Commeon avait
Tous droits de reproduction réservés
3 avril 2011 06h00 | Par ANTOINE DE BAECKE
Manu Dibango, l'oncle afro-soul
Manu Dibango a fait appel à Wayne Beckford pour offrir un lifting à son
tube planétaire, « Soul Makossa ». PHOTO AFP
«Les gens veulent toujours réactiver de vieux trucs », affirme-t-il, non
sans un rien de mauvaise foi, lorsqu'on lui parle de la longue histoire
de son titre phare, émaillée de procès en paternité, dont un, de 1983
à 1986, contre le King of pop, Michael Jackson en personne. Après
tout, c'est lui qui a commencé… « Soul Makossa 2.0 », relecture de
ce titre historique par Wayne Beckford - producteur à succès des
Gnarls Barkley, Black Eyed Peas, Seal, Akon, ou, de ce côté-ci de
l'Atlantique, du rappeur Oxmo Puccino - est le premier extrait d'un
album à venir, et cette fois en distribution numérique. À l'origine, il ne
figurait que sur la face B de l'un des premiers 45 tours du jazzman
venu du Cameroun. « Les plus beaux contes de fées commencent
souvent par une ambiguïté. »
Il fallait pourtant, proclame sa promotion, « rétablir la vérité » sur le
véritable auteur du lancinant « Ma-mako ma-ma-sa mako makossa »
qui a hypnotisé les Américains dès ses débuts, en 1972. « C'est un
peu le 22, à Asnières, cette histoire ! » rigole-t-il. « Les gars étaient à
la recherche de leurs racines dans ces années-là, c'était les débuts
de la Black Exploitation, le début de « Racines », de « Black Is
Beautiful », de « Shaft », tout ça. Voilà déjà le contexte. Ils sont
venus en France parce que c'était là qu'il y avait le plus grand
nombre de labels qui éditaient des disques africains. Qui ne sortaient
pas forcément en France, d'ailleurs, les labels sortaient ces disques
pour les renvoyer en Afrique…
Nouveau puzzle
Toujours est-il que les Américains venaient chercher des disques
africains à Paris. C'était plus facile pour eux que de faire tout le tour
de l'Afrique… Ils ont donc pris tout ce qu'il y avait sur le marché, et
dans le tas, il y avait le 45 tours de « Soul Makossa ». And the
winner is… Hohoho. » Depuis, « Jay-Z l'a repris avec mon accord,
en tant qu'artiste, et sans mon accord, en tant que producteur de
Rihanna. Will Smith, Ok. Spike Lee, Ok. » Et tous les autres, est-on
tenté d'ajouter, dont quelques « canards boiteux ». « Mais ce n'est
pas la majorité. Ce qu'il y a de positif là-dedans, de très positif, c'est
que les gens écoutent votre musique. On ne ''sample'' que ce que
l'on aime… »
La version de Wayne Beckford, frappée au son des meilleures
productions modernes, pourrait bien mettre tout le monde d'accord,
une fois pour toutes, du moins jusqu'à ce que la variété
internationale ait suffisamment évolué pour entrer dans une nouvelle
époque. « C'est un jeune… » dit l'oncle soul -makossa, lui-même âgé
de… Disons, de presque 55 ans de carrière. « Ce qui est intéressant,
parce qu'il faut faire attention au disque de trop, quand même. Ma
vision à moi était fermée, quelqu'un d'autre a amené des nouveaux
éclairages. Il s'est approprié le morceau, a fait une création
par-dessus, nous avons rebondi avec d'autres musiciens. C'est un
puzzle que nous n'aurions pas pu réaliser à l'époque. L'électronique,
Sud Ouest-avril 2011
le numérique sont entrés en jeu, alors qu'à l'origine c'était
acoustique, analogique. C'est une autre approche de la musique, et
ça justifie de refaire le titre. »
Remuer les hanches
Un peu comme, dans le temps, Manu s'emparait du makossa
camerounais, danse urbaine issue des maquis de Douala, traversée
du highlife et de la juju music du Nigeria voisin, mais aussi de la
rumba congolaise, pour le plonger dans le bain d'un jazz-soul-funk
frémissant et inventer un nouveau genre musical. « Kossa », ça veut
dire « remuer des hanches », en langue du pays. Autrement, on peut
dire « Twist again »… Ho ho ho ho. Mais twist à l'africaine, quoi.
Il ne faudrait pas pour autant que l'arbre cache la forêt. D'abord,
l'album tout entier, « Past, Present, Future » doit arriver dans les
bacs en septembre, dès que Wayne, retenu à Stockholm pour
problèmes familiaux, pourra revenir y mettre la dernière main.
Il ajoutera ainsi son nom à la très longue liste en forme de bottin de
la sono mondiale de ceux qui ont confronté leur travail au saxo de
Manu et à son rire fracassant. Comme Martin Meissonier, Werrason,
Pablo Master, Omar Sosa, Mario Canonge, King Sunny Ade, Ray
Lema, Nino Ferrer, Robbie Shakespeare et Sly Dunbar, Bill Laswell,
Herbie Hancock, Paul Personne, Pablo Master, Peter Gabriel, le
Cuarteto Patria… Liste à compléter au fur et à mesure, bien entendu.
Manu Dibango, mardi 5 avril, à 20 h 30 au Rocher de Palmer, à
Cenon (33). 25 à 30 €. 05 56 74 80 00. Rencontre avec l'artiste à
18 heures (entrée libre).
© www.sudouest.fr 2011
Manu Dibango, de la chaleur
cuivrée et bien balancée !
samedi 20.11.2010, 05:15 - La Voix du Nord
Manu Dibango a fait monter de
quelques degrés la température plutôt
fraîche de Roubaix, jeudi soir.
| SPECTACLE |
Icône en Afrique, star en France, le franco camerounais Manu Dibango est comme chez lui
à « Jazz en Nord », ...
fidèle à ce rendez-vous musical exigeant, au point de revenir au printemps. Il faut dire que
ce saxophoniste inspiré, complice des meilleurs, a du souffle en réserve pour suivre le sens
du vent et jeter des ponts entre les cultures. Avec son Soul Makossa Gang (basse, saxo alto,
flûte, marimba, batterie, percussions, claviers et la superbe voix de Valérie Ekoumé), le
grand géant noir au rire tonitruant a fait monter de quelques degrés la température plutôt
fraîche de Roubaix, en y rendant, jeudi soir, quelques hommages avec éclat.
Manu Dibango, c'est du jazz mâtiné de world music, de l'urban tribal à la fois policé et
sauvage, de longues et contagieuses transes rythmiques ou de douces balades chaloupées.
Avec lui, l'hiver s'estompe et la chaleur cuivrée, bien balancée de l'Afrique s'invite
soudainement au Colisée. Lumières torrides, fulgurances mélodiques, tempos stupéfiants,
transes ou dialogues originaux et impressionnants entre saxos, entre batterie et percus ou
« petit safari musical en Afrique du Sud », tout est finalement prétexte à offrir une groove
session inoubliable, un festival de sonorités éclectiques et confluentes. De quoi faire bouger
le public !
Alors, quand Manu le juge trop sage, affichant quant à lui une chemise africaine
décontractée et son sourire inimitable, il lui demande « Est-ce que vous le sentez le rythme
? », avant que Guy Nwogang ne fasse danser la salle, en rappelant : « On nous a dit
Roubaix, c'est le meilleur public de France, le plus chaud. On veut le vérifier ! » Il n'en faut
pas plus pour secouer 1 700 spectateurs de leur torpeur, les faire se lever, balancer, taper
dans les mains, monter, descendre... bref, faire écho au tempo ! « Vous le savez, nous
partageons l'amour de la musique, alors si Dieu le veut, nous nous reverrons bientôt ! »
glisse enfin Manu au public, chaud bouillant. Rendez-vous est pris avec du jazz... en or. •
BRIGITTE LEMERY
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