Manu Dibango

Transcription

Manu Dibango
GrandS prix sacem 2009
2007
Kassav’
2008
Salif
Keita
Manu
Dibango
© Louis VINCENT
Grand Prix
des musiques du monde et traditionnelles
Discographie sélective
a
Soul Makossa
Unidis • 1971
a
Electric Africa
Terrascape • 1984
a
Wakafrica
Intercord • 1994
a
Gone Clear
Island • 1979
a
Afrijazzy
Urban • 1986
a
Mboa’su
2000
a
Négropolitaines
1 et 2
Soul Paris
a
Lion of Africa
Nocturne
a
Waka Juju
1982
22 | 23
LAURÉATS PRECEDENTS
LAUREATS
PRÉCÈDENTS
a
Manu Dibango
joue Sydney
Bechet
Crista • 2007
a
African Woodoo
Frémeaux &
associés • 2008
2006
Justin
Vali
C’est en 1972 qu’est née la « world
music » moderne. C’était en face B
d’un 45 tours de Manu Dibango et
cela s’appelait « Soul Makossa »,
mémorable mariage entre musique
camerounaise et noire américaine.
Une rencontre si forte qu’elle « inspira »
même plus tard Michael Jackson, dans
son plus célèbre album. Près de quatre
décennies après, le géant du saxo
sourit toujours à la chance, qui le lui
rend bien, derrière ses lunettes noires
et n’arrête quasiment pas de jouer, un
doigt sur chaque touche et un pied dans
chaque continent.
Depuis sa naissance à Douala, sa vie
est une aventure : arrivée en France
dans les années 50, rencontre et
tournées avec Joseph Kabasélé et son
African Jazz, ouverture de clubs au
Congo, au Cameroun. Avant de revenir
chez nous où il jouera avec Dick Rivers,
puis Nino Ferrer, et enregistrera enfin
son premier disque en 1969 : «Saxy
party».
Jusqu’à ce qu’en 1972, à l’occasion de la
Coupe d’Afrique des Nations, il compose
un hymne dont la face B s’intitule donc
«Soul Makossa», plus vite reconnu aux
USA qu’en France. Passionné
d’Armstrong, Ellington, Young, Parker,
il se retrouve dès 1973 en tournée aux
États-Unis, puis à l’affiche de l’Olympia.
Nommé en 1975 à la direction de
l’orchestre de la Radio Télévision
Ivoirienne, il va désormais enchaîner
concerts et disques «Manu 76»,
2005
I Muvrini
2004
Dan Ar
Braz
«Home made», «Gone Clear», avec Sly
Dunbar et Robbie Shakespeare,
«Waka Juju», «Surtension», «Electric
Africa», avec Herbie Hancock, «Afrijazzy»,
«Polysonic» - explorant l’«afro sound»
et mélangeant les genres et les musiciens
avec un étonnant modernisme. Une
ambition autant artistique que
philosophique de «détruire les chapelles,
bâtir des ponts entre les continents et
jeter des passerelles entre la tradition
et les sons du futur», qui lui vaudra une
Victoire en 1992 pour «Négropolitaines»
et où il tend à une réunification musicale
de la terre de ses ancêtres. Ainsi revisite-t-il
à 60 ans son patrimoine dans «Wakafrica
ou l’Afrique en route», en invitant
Youssou n’dour, King Sunny Adé, Salif
Keita, Angélique Kidjo, Ray Léma, etc.
Nommé en 2000 «Camerounais du
siècle» et en 2004 «Artiste de l’Unesco
pour la Paix», cet «afro-européen» est
à la fois voyageur et passeur («Mboa’su»,
2000, avec Mario Canonges et Gino
Sitson, «Kamer feeling»), intégrant
aussi bien le reggae, le rap, l’électro,
le symphonique (concert en 2005 à
Bercy avec l’orchestre de Laurent
Petitgirard, B.O. de «Kirikou et les bêtes
sauvages») et publiant en 2007 un bel
hommage à Sydney Bechet, c’est-à-dire
à sa jeunesse toujours vive.