Plan des cours 1 à 7 - Département de science politique

Transcription

Plan des cours 1 à 7 - Département de science politique
Pol 1701 - 30
I – Introduction à l’étude de la pensée politique moderne
1.
1.1
1.2
1.3
Présentation générale
Le plan de cours : orientations, objectifs, calendrier, exigences, bibliographie ;
La complexité de notre rapport actuel à la pensée politique moderne ;
Remarques sur l’insertion du cours dans un programme de science politique.
2.
2.1
2.2
-
Définition préliminaire de la pensée politique moderne
La pluralité d’expression de la pensée
la pluralité des désignations : philosophie, théorie, pensée ;
la pluralité des formes : dialogues, traités, histoire, œuvres littéraires, etc.
Qu’est-ce qu’une pensée « politique » ?
le politique est ce qui a trait : à la polis ? au pouvoir ? à l’autorité ? à l’espace public où se joue la vie d’une société ? à
la nature du lien et des rapports sociaux ? à l’État ?
- la pensée est-elle politique par son objet, par son intention, par ses effets ?
2.3 Qu’est-ce que la pensée politique « moderne » ?
- La modernité comme principe, comme dynamique, comme période historique ;
- les critères usuels : égalité et liberté ; l’idée du progrès et du changement ; critères intellectuels ou sociaux ?
- regard général sur le corpus, de Machiavel et Hobbes à Nietzsche.
3.
3.1
3.2
-
Enjeux et thèmes généraux
Questions théoriques fondamentales :
quels sont les moyens, la possibilité et l’objet de la connaissance, pour la pensée politique ?
le politique est-il un aspect fondamental de la condition humaine, et si oui en quel sens ?
que signifie la pluralité : des entités, des formes, des statuts et des conceptions politiques ?
quels sont les liens et les influences réciproques entre la théorie et la pratique ?
Enjeux pratiques décisifs :
quel critère doit orienter la réflexion : la visée de la justice ? du bien ? de ce qui est approprié ?
qui doit gouverner ? À quelles fins ? En s’appuyant sur quoi ?
quelle est l’étendue légitime du pouvoir politique ? quelles sont les limites de son efficacité ?
quelle devrait être la nature des rapports sociaux et des rapports entre entités politiques ?
quels sont et quels devraient être les liens et les influences réciproques entre la théorie et la pratique ?
4.
4.1
4.2
4.3
4.4
Rappel du cours sur la pensée politique classique
L’importance du cadre initial de la Cité pour la pensée politique
le caractère exemplaire d’Athènes : l’émergence des sophistes et de la philosophie ;
l’idéalisme de Platon ; la science politique d’Aristote ; l’idéal du régime mixte ;
L’importance de l’exemple romain
éloge de la vie civique ; éloge du régime mixte ; les morales de l’antiquité tardive ;
La révolution chrétienne : nouvel équilibre des idéaux politiques ; la division des pouvoirs ;
Machiavel : entre le renouveau du civisme antique et un nouveau réalisme.
5.
-
Quelques grands thèmes liés à la réflexion générale sur la nature du monde moderne
nouveau statut de la Raison : la science ; le progrès ;
l’idée de l’État en lien avec le droit naturel, l’idéal rationaliste, l’idéal de neutralité ;
le recul du religieux et de l’idée de nature comme ordre normatif : l’histoire comme nouveau support du sens ?
la sortie d’un monde communautaire et holiste : l’importance de la liberté individuelle ;
la sortie d’un monde hiérarchique : l’importance de l’égalité et de l’idéal démocratique ;
la transformation du mode de production, des rapports de classe et du statut du travail.
6.
-
Brèves remarques sur l’histoire des idées
Le souci de dégager une science et un enseignement politiques toujours valables ;
La mise en rapport avec le contexte historique (pour l’élaboration, la réception et l’influence des œuvres)
L’interrogation de la cohérence et des tensions internes des œuvres ;
L’intérêt et les limites respectives de chaque approche.
Pol 1701 - 30
II – Hobbes (1588-1679) : La rationalité de l’État
1.
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-
Vue générale sur le contexte
Le contexte politique :
la longue consolidation des monarchies ; les différences entre l’Angleterre et le continent sur ce plan ;
la vieille tension entre les pouvoirs politiques et religieux et les conséquences de la Réforme à cet égard ;
l’Angleterre et l’Europe troublées par des guerres civiles et religieuses ;
Le contexte intellectuel général
les conflits théoriques entre l’héritage classique, la référence chrétienne, les éthiques bourgeoise et aristocratique ;
les grandes attitudes possibles face au conflit des valeurs – la force du défi sceptique ;
les débuts de la science moderne et le renouvellement de la philosophie ; le rationalisme et l’empirisme ;
Le contexte intellectuel sur le plan politique
la force du défi sceptique et les risques qui lui sont associés ;
le droit naturel moderne et les doctrines du contrat social.
2.
2.1
2.2
-
Biographie et présentation générale du Léviathan
La vie et l’œuvre de Hobbes
Présentation générale du Léviathan
une œuvre systématique, qui lie la réflexion politique à la réflexion sur la nature (voir intro. et plan) ;
une définition conventionnelle de la politique (intro., p. 3) et de la justice ;
une conception matérialiste du monde et une vision pessimiste de la nature humaine.
3.
3.1
3.2
-
L’intention de Hobbes
Sur le plan théorique : fonder une véritable science politique sur une analyse réaliste de la nature humaine ;
Sur le plan pratique :
rompre avec l’héritage classique, sur la question de la nature humaine et de la société et du politique ;
faire admettre la primauté absolue de la sécurité et de la paix comme objectifs politiques ;
fonder rationnellement la souveraineté pour mettre fin à la guerre de tous contre tous ;
la difficile question du rapport au christianisme.
4.
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4.2
4.3
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4.6
4.7
La nature humaine /
Pour l’essentiel, l’introduction et la première partie du Léviathan
Connaître la nature humaine est la base de la réflexion politique (intro., p. 3 et 4)
L’identité et l’égalité essentielle de tous les êtres humains
contre les thèses des anciens sur l’inégalité des intelligences (chap. 15, p. 21)
l’identité des passions humaines (intro. p.4 ; chap. 11 p. 10 ; chap. 7 p. 7) ;
l’égalité des hommes devant la mort violente (Développement du chap. 13) ;
l’idée de l’égalité des hommes comme 9e loi de nature. Contre la hiérarchie des anciens (chap. 15, p. 21)
les 2 principaux corolaires de l’idée d’égalité : pas d’obligation sans consentement ; concurrence généralisée.
L’homme est d’abord désir (chap. 7, p. 7 ; chap. 11, p. 9 et 10) ;
conséquence de cela sur le statut de la Raison : elle est redéfinie comme un instrument ;
Les passions fondamentales : la peur de la mort, la satisfaction du désir ; la quête du pouvoir, la vanité ;
L’état de nature comme état de guerre de tous contre tous (chap. 13)
La liberté
ce qu’elle n’est pas : critique du libre-arbitre (chap. 21, p. 38) et de la liberté politique (chap. 21, p. 37) ;
la liberté n’est rien d’autre que l’absence d’obstacles (chap. 21, p. 37)
La liberté naturelle est absolue mais risquée, la liberté civile limitée mais sûre.
Remarques sur la nature et les limites du pessimisme de Hobbes, ainsi que sur l’ambiguïté du réalisme moral.
5.
5.1
5.2
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La justice /
Pour l’essentiel, les chapitres 14 et 15
Les causes des conflits sur ce qu’est la justice et les moyens de la connaître (chap. 11, p. 10 ; chap. 15, p. 22-23)
La justice est une convention
rappel des diverses formes de conventionalisme ;
la forme défendue par Hobbes ; ne pas confondre conventionalisme et relativisme.
Le droit naturel et les lois naturelles
la distinction du droit de nature et des lois naturelles ; le statut de celles-ci ;
les deux premières lois naturelles ;
les autres lois naturelles
Pol 1701 - 30
III- Hobbes (fin) – Locke (1632-1704) : La critique libérale de l’absolutisme
6.
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6.4
La souveraineté
Textes de référence : la 2e partie du Léviathan, et notamment les chap. 17-18
L’accord entre les hommes est conventionnel (chap. 17, p. 24-26)
la critique de l’hypothèse d’une multitude vivant sans contrainte (p. 25) ;
la critique détaillée de l’idée de sociabilité naturelle ;
L’origine contractuelle du souverain (chap. 17, p. 26-27)
l’idée du contrat social dans la pensée politique ;
le contrat selon Hobbes : entre individus et non avec le souverain / le motif politique de cette distinction ;
la République comme somme des volontés ; le souverain concret comme représentant de la volonté des sujets ;
Précisions sur la nature et la portée du pouvoir souverain (Chap. 18)
précisions 1 à 5 : le caractère absolu de la souveraineté et le pouvoir incontestable du souverain ;
précisions 6 à 12 : les pouvoirs légitimes de l’État ;
critique de la division de la souveraineté / les maux subis par l’État sont toujours un moindre mal (p.32) ;
4 éclairages pour penser l’absolutisme de Hobbes ;
La question du meilleur Régime : enjeu relativement secondaire ; avantages de la monarchie.
7.
7.1
7.2
-
Les limites du pouvoir souverain
Les limites de principe, ou de droit
le pouvoir souverain n’a d’autorité que par la loi : tout ce qui n’est pas interdit demeure permis ;
le pouvoir souverain est limité par l’intention qui a présidé au pacte initial (p. 39 ; p. 40-41);
Les limites de fait
le pouvoir ne peut tout régler : c’est impossible (p. 39)
les lois sont fragiles et l’État aussi, car les hommes sont passionnées et peu raisonnables. (p. 38, p. 43)
8.
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-
Bilan général
La rupture avec les anciens : égalité, statut artificiel de la société, les buts du pouvoir simplifiés et absolutisés ;
La méthode : raisonnement logique et déductif à partir d’un « réalisme » anthropologique ;
L’influence de Hobbes :
Reprises de plusieurs dimensions de sa pensée pour lutter contre la tradition hiérarchique et religieuse ;
Critique des principes et des conséquences absolutistes de sa réflexion.
Locke
1.
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1.2
1.3
Contexte et biographie
Le contexte politique : quelle monarchie pour l’Angleterre ? avec quel lien à la religion ?
Le contexte intellectuel : les débats sur la connaissance ; monarchie ou république ; zèle religieux et tolérance ;
Vie et œuvre de Locke / Présentation générale du Traité du gouvernement civil.
2.
2.1
2.2
-
L’intention de Locke : dégager en tout le raisonnable et l’utile
Son intention théorique : définir une conception empiriste et pratique de la science ;
Son intention pratique :
une religion acceptable pour la raison / La double référence, religieuse et naturelle, de sa pensée politique ;
la critique du pouvoir absolu, jugée contraire au pacte civil et à l’intérêt éclairé de l’humanité ;
la critique de l’autorité traditionnelle, de la tradition et de l’éthique aristocratique ;
la visée en tout du raisonnable, à laquelle s’ajoute un certain absolutisme moral.
3.
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3.2
3.3
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La nature humaine
L’état de nature selon Locke (chap, 2 et 3 ; chap. 8 : par. 95 ; chap. 9)
les êtres humains sont libres et égaux ;
la validité universelle des lois naturelles (lois de la raison) et le droit de juger ;
l’état de nature distingué de l’état de guerre (chap. 3) ;
l’état de nature défini par ses « manques » : les analyses du chapitre 9 ;
Les « propriétés » humaines (chap. 9, par. 123) ;
Accentuations nouvelles
la visée de liberté (y compris de la liberté intellectuelle, qui suppose la tolérance) ;
la commodité et le bien-être comme finalité de la vie humaine ;
le travail (l’activité transformatrice de la nature) comme pôle de définition de la nature humaine (chap. 5) ;
Pol 1701 - 30
IV- Locke (fin) : La critique libérale de l’absolutisme
3.4 La pensée de Locke comme manifestation de l’individualisme libéral et de l’esprit du capitalisme.
4.
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4.3
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La justice
La fondation naturelle de la justice (Chap. 2)
la loi naturelle est la raison, et on doit s’appliquer même dans l’état de nature (par. 6);
par rapport à Hobbes, un ancrage plus fondamental de la distinction du bien et du mal, des justes et des coupables ;
le statut naturel du droit de juger (chap., 2, par. 6 ; chap. 3, par. 19 ; chap. 7, par. 87)
la question complexe de l’objectivité de la loi ; l’évolution du concept de nature vers l’idée de Raison.
L’importance du transfert du pouvoir individuel de juger pour définir la société politique (par. 87)
Le statut et la finalité des lois positives
elles sont l’étendard, la manifestation claire des lois naturelles (chap. 9, par. 124) ;
« le but des lois est de protéger et de soutenir l’innocent » (chap. 3, par. 20)
5.
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5.5
5.6
La souveraineté et l’État
La distinction des types de pouvoir et la définition restrictive du pouvoir politique (Chap. 1, par. 2 ; chap. 15) ;
La sortie de l’état de nature par le pacte civil
la nécessité d’un pacte pour faire appliquer les lois de la nature (chap. 3, par. 21 ; chap. 8, par. 95 ; chap. 9) ;
nature du pacte civil : un transfert de souveraineté créant des obligations mutuelles (chap. 8, par. 97) ;
le but ultime : la conservation mutuelle des propriétés (chap. 9, par. 123) ;
différences entre le lien social et la société politique (ou civile) ? (chap. 7, par. 89 ; chap. 19, par. 211) ;
La souveraineté
la source du pouvoir souverain : la volonté individuelle (chap. 8, par. 95 ; chap. 7, par. 88) ;
le fondement du pouvoir souverain : le peuple (la majorité) ;
son expression : le pouvoir législatif (chap. 11 ; chap. 19, par. 212) ;
la finalité et les limites de la souveraineté (chap. 8, 9, 11, 15, 19) ;
La critique du pouvoir absolu
la critique des modèles religieux et patriarcaux de la monarchie (et de la société) ;
un pouvoir absolu est nécessaire arbitraire / critique de Hobbes (par. 93, 137, 171) ;
Le droit de prendre les armes pour dissoudre un gouvernement abusif (chap. 19).
L’ambivalence de la notion de peuple chez Locke et dans le libéralisme.
6.
6.1
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6.3
6.4
6.5
Locke, théoricien du libéralisme économique (chap. 5)
La théorie de la valeur travail (notamment par. 32, 40-44) ;
La justification de la propriété privée
la justification initiale d’une propriété limitée (1ère partie du chapitre) ;
la justification finale d’une propriété élargie, grâce à la création de l’argent (2e partie du chapitre) ;
L’esquisse d’une analyse historique de la civilisation et l’ambivalence à l’égard de la « simplicité originelle » ;
La référence aux peuples américains dans la justification du travail et de la transformation de la nature
Un premier exposé systématique de l’esprit du capitalisme ?
7.
Locke, théoricien de la tolérance
8.
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8.2
8.3
Bilan général
Les différences avec Hobbes / elles ne doivent pas masquer les similitudes ;
L’éloignement à l’égard de la tradition : la définition d’un ethos moderne centré sur le travail ;
La situation de Locke dans l’histoire de la pensée politique.
Pol 1701 - 30
V – Montesquieu (1689-1755) : La division des pouvoirs et une science pluraliste du bien
1.
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1.2
1.3
Contexte et biographie
Vues générales sur le 18e siècle (voir aussi les Éléments pour une cartographie intellectuelle)
un nouvel optimisme : la croyance au progrès de la Raison, de la science et de la civilisation ;
les Lumières radicales en France. Les conceptions plus complexes de Montesquieu et de Rousseau ;
Le contexte politique français ;
La vie et l’œuvre de Montesquieu / Présentation de l’Esprit des Lois (1748)
2.
2.1
2.2
-
L’intention de Montesquieu
Sur le plan théorique :
l’idéal scientifique : entre Aristote et la science moderne / l’unité entre nature et culture par le concept de loi ;
l’humanité est une et multiple, et il faut tenir les deux bouts de la chaîne pour bien la connaître ;
donner sens à ce qui est, plutôt que de le critiquer radicalement à partir de principes purs et abstraits.
Sur le plan pratique : un idéal humaniste de modération (voir la Préface)
sa traduction dans la critique des absolus (et notamment de la monarchie absolue) ;
de l’idéal humaniste de modération à l’éloge de la diversité et au pluralisme ;
de l’idéal humaniste à la célébration du libéralisme moderne et de la civilisation moderne.
3.
3.1
3.2
3.3
3.4
La nature humaine
L’état de nature selon Montesquieu : un procédé pour saisir l’universel (Livre I, chap. 1 et 2) ;
« L’homme, cet être flexible » : l’importance de notre deuxième nature (Préface)
les morales aristocratiques (Livre IV, 2 ; Livre XIX, 5) et démocratiques (Livre IV, 5 ; Livre V, 2 et 3) ;
la théorie des climats : les extrêmes peu favorables à la liberté et à l’entreprise ;
l’Esprit général d’une nation : Montesquieu précurseur de l’idée moderne de culture ;
L’égalité : un statut à la fois naturel et politique ;
La liberté : la liberté au sens philosophique ; la liberté politique (livre XI, 3) ; l’indépendance individuelle.
4.
4.1
4.2
4.3
4.4
-
La justice, le bien et le politique
Une théorie générale des Lois, « rapports nécessaires qui découlent de la nature des choses » (Livre I, 1) ;
Les lois naturelles et la justice (Livre I, 2 et 3) ;
Un jugement sur les sociétés qui ne s’appuie pas que sur les critères du juste et de l’injuste ;
Le politique :
l’accent placé sur l’exercice du pouvoir plutôt que sur son origine / la division des pouvoirs (Livre XIX, 4) ;
la distinction entre la nature et le principe des gouvernements (Livre III, 1) / les bases d’une sociologie politique ;
la distinction entre les gouvernements modérés et les gouvernements despotiques (Livre III, chap. 9 et 10) ;
un idéal républicain inspiré des anciens et de Machiavel, ou un modèle libéral inspiré de l’Angleterre ?
5.
5.1
5.2
5.3
5.4
5.5
Le pluralisme de Montesquieu
Sources : la tradition sceptique, l’opposition des anciens et des modernes, la confrontation des civilisations ;
Les divers types de lois, la diversité des biens et l’idée d’adéquation ;
La pluralité des biens sur les plans politique, social et historique ;
Le pluralisme de Montesquieu distingué du relativisme ;
Les limites du pluralisme de Montesquieu / L’exemple des Lettres persanes.
6.
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-
Le libéralisme de Montesquieu
Les améliorations apportées à la justice criminelle, peu importe le Régime politique ;
L’Angleterre moderne et le retour de l’idée du meilleur Régime (Livre XIX, 5)
les conditions de possibilité du Régime anglais : climat, géographie, histoire, mœurs, etc.
la division formelle des pouvoirs et son assise sociologique ;
la dynamique de la politique moderne ;
le juste équilibre entre le commerce, la liberté et la religion.
7.
7.1
7.2
7.3
Bilan général
Les tensions entre le libéralisme et le pluralisme ;
Le sens ambigu de l’émergence de l’histoire au cœur de la pensée politique
l’histoire comme principale manifestation de la diversité humaine ;
l’histoire comme lieu d’unification de l’humanité par le progrès moral et matériel.
L’influence de Montesquieu.
Pol 1701 - 30
VI – Rousseau : Critique de la modernité et fondements du droit politique (début)
1.
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Contexte et biographie
Précisions sur le 18e siècle : rationalisme et sensibilité ; la naissance du progressisme occidental et son ambiguïté ;
Le contexte politique :
déclin de l’Europe aristocratique ; l’idéal cosmopolitique ; Genève, à l’ombre de l’Europe monarchiste ;
La vie de Rousseau :
quête d’authenticité et mise en scène du moi ;
un nouveau misanthrope sublime ?
Les trois moments de l’œuvre :
la critique initiale de l’Europe civilisée dans le Discours sur les sciences et les arts (Premier Discours) ;
l’enquête anthropologique du Discours sur l’origine de l’inégalité (Second Discours) ;
l’exploration des solutions possibles : le Contrat social ; l’Émile ; les Rêveries du promeneur solitaire.
2.
2.1
2.2
2.3
2.4
L’intention de Rousseau
Ce qui rend difficile la perception de l’intention de Rousseau :
pluralité des genres ; pluralité des conceptions du bien ; la transformation des concepts de la pensée moderne ;
la tension entre une anthropologie générale et le souci d’assurer les conditions d’une moralité concrète ;
L’intention morale sous-jacente :
la critique de la fausseté, de la vanité, de l’inégalité : de tout ce qui divise l’homme d’avec lui-même ;
deux figures de l’unité retrouvée : l’idéal d’une communauté égalitaire et vertueuse, le plaisir d’être soi ;
Le double projet théorique :
refonder la pensée politique moderne sur une conception adéquate de la nature ;
l’analyse des conditions et des obstacles à la moralité et au bonheur ;
Dialogues critiques : les anciens (Platon) ; Machiavel, Hobbes, Locke, le droit naturel moderne, Montesquieu.
3.
3.1
3.2
3.3
3.4
La critique initiale de l’Europe civilisée (Le discours sur les arts et les sciences)
L’importance de la critique initiale de la civilisation pour la suite de l’œuvre ;
Quelle est la véritable cible de la critique de Rousseau ?
La double division de l’homme : par l’amour-propre et par l’intérêt particulier ;
Les multiples références positives opposées à la civilisation du 18e siècle européen.
4.
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
-
Présentation du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
La distinction entre origine et fondements ;
La dédicace : éloge des petites sociétés, seules capables d’un bonheur vertueux ;
La Préface (4-7) :
objectif et statut de l’enquête de Rousseau ; remarques additionnelles sur la méthode ; (voir aussi p. 17 et 18)
deux thèses : la division entre 1ère et 2e nature ; 2 principes antérieurs à la raison : amour de soi et pitié ;
L’introduction (8-9) : les deux inégalités ; précision sur la méthode ; le pessimisme et son statut exact ;
Première partie (p. 9 à 18) : définir le propre de l’homme
vigueur de l’homme naturel ; la perfectibilité (10) et les « premières opérations de l’âme » (11-13) ;
l’idée du contentement de soi et de la bonté naturelle (critique de Hobbes 13-14) ;
la transformation des passions : par la Raison, l’amour-propre, la comparaison, etc. ;
le peu de signification de l’inégalité naturelle (18) ;
Seconde partie (19-37) : perfectibilité et progrès de l’inégalité
l’opposition de l’état de nature et de la société civile ; le rôle de la propriété dans le passage de l’un à l’autre ;
les premières transformations, très lentes, jusqu’aux sociétés naissantes (19-23) ;
des sociétés naissantes à la société civile (23-27) ;
confrontation des diverses thèses sur l’origine des sociétés civiles (28-31)
remarques sur la nature du contrat social, le statut de l’autorité et les formes de gouvernement (32-33) ;
l’accroissement de l’inégalité, à la fois politique et sociale ; ses effets (34-35) ;
dernier portrait synthétiques de l’homme civilisé et de l’homme encore proche de l’état de nature (36-37)
5.
5.1
-
Analyse des enjeux fondamentaux du second Discours
La transformation de la référence naturelle
l’éloignement encore plus radical de l’idée classique de la nature ;
la référence à une nature d’avant la société devient elle-même ambivalente ;
où est la véritable nature ?
Pol 1701 - 30
VII – Rousseau (suite) /Les révolutions américaine et française
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5.3
5.4
5.5
5.6
La multiplication des références morales valables mais partielles
l’indépendance absolue de l’homme naturel ;
l’âge d’or des premières sociétés ;
la perfectibilité sans ses risques chez certains sages ;
Les diverses interprétations possibles du statut de l’histoire dans la pensée de Rousseau
comparaison avec Hobbes et Locke sur le passage de l’état de nature à l’état de guerre (p. 26) ;
le pessimisme unilatéral : l’histoire comme longue corruption ;
la balance des biens et des maux : l’histoire, facteur de pertes de et gains ;
double rédemption possible de l’histoire ? : par le retour à l’institution politique légitime ; par la conscience morale ;
L’ambivalence du politique en tant que tel
il ne peut émerger que d’une situation déjà dégradée, sous l’impulsion intéressée des riches (p. 26-27) ;
il est un mal nécessaire : perte d’indépendance pour sauvegarder une part de liberté (p. 27) ;
Les versions plus ou moins légitimes du politique
la distinction entre le gouvernement naissant et le gouvernement ayant des magistrats (p. 29)
la valeur respective de la monarchie, de l’aristocratie et de la démocratie (p. 32-33) ;
le processus d’éloignement de l’institution légitime (33-34) ;
le retour à l’institution légitime par de « nouvelles révolutions » (33) ?
Comment retenir le maximum d’avantages de l’état de nature dans l’état civil et dans l’homme civilisé ?
6.
6.1
6.2
6.3
-
Penser la solution politique : Le Contrat social, livre du citoyen
Rousseau et la tradition républicaine
le modèle de la vie civique des anciens / La supériorité de Caton sur Socrate ;
l’héritage de Machiavel ;
La volonté de définir les principes généraux du Droit politique
le concept de volonté générale (p. 6-8) ;
la volonté d’unifier intérêt et justice, nature et moralité ;
La réflexion sur les conditions qui rendraient possible la réalisation d’une Cité juste
le modèle historique de la Cité et les conditions de l’unité politique et morale;
la figure problématique du Grand législateur (p. 10-12 ; rendue nécessaire par l’analyse pessimiste de l’histoire) ;
l’idée problématique de religion civile.
7.
7.1
7.2
7.3
7.4
7.5
L’Émile, où comment former une conscience libre et morale dans un contexte défavorable
Statut de l’œuvre : former l’Homme, puisqu’il n’est plus (pas encore ?) possible de former le citoyen ? ;
Critique de l’éducation traditionnelle : savoirs inutiles et apprentissage de la vanité ;
La leçon des choses pour maintenir l’unité de la conscience ;
Émile et la société ;
Les Rêveries du promeneur solitaire : Rousseau comme exemple achevé d’individualisme.
8.
8.1
8.2
-
Bilan
Quelle est la leçon ultime de Rousseau, sur le plan théorique ?
les doutes ultimes sur la possibilité d’une réconciliation de l’homme avec lui-même ;
l’interprétation de Kant : la réconciliation du bonheur et de la moralité comme idée de la Raison ;
l’interprétation de Hegel : de la conscience malheureuse à la réconciliation dialectique des contraires.
L’influence morale et politique de son œuvre
influence sur le romantisme ; influence sur la révolution française.
9.
9.1
9.2
9.3
Aperçu sur les Révolutions américaine et française
Le rôle de la pensée politique dans la révolution et la fondation américaine
la tradition républicaine, notamment chez Jefferson (les anciens, Machiavel, la pensée républicaine anglaise) ;
la tradition libérale, notamment chez Hamilton et dans le Fédéraliste (Locke, Montesquieu) ;
la dimension fédérale.
Le rôle de la pensée politique à l’arrière-plan de la Révolution française.
Montesquieu, principale référence théorique au début de la révolution ;
l’importance ultérieure de Sieyès et Rousseau ;
le rôle des libéraux pendant la révolution : l’exemple de Benjamin Constant
L’importance des révolutions américaines et françaises dans l’histoire