MÉCèNE NATuRE ORFèVRE PORTRAIT RAPHAëL ET MICHEL
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MÉCèNE NATuRE ORFèVRE PORTRAIT RAPHAëL ET MICHEL
M éc ène Après ses débuts à Florence, une grande partie de la carrière de Léonard s’est déroulée à Milan, sous le règne de Ludovic Sforza qui l’a désigné « ingénieur en chef ». Offrant une pension régulière à Léonard pour qu’il développe différents projets, ce seigneur redoutable a été son principal mécène. R apha ël et Michel- A nge Léonard a souvent été mis en concurrence avec Raphaël (1483-1520) et Michel-Ange (14751564), les deux autres stars de la Renaissance italienne. Plus jeune de 30 ans, Raphaël admirait le travail de Léonard et a souvent réutilisé sa technique du sfumato. Tout le contraire de Michel-Ange, qui trouvait sa manière de peindre démodée au point de se moquer de lui en public. at u re rf èvre P ortrait On ne connaît aucun portrait absolument certain de Léonard de Vinci. Quelques dessins sont tout de même supposés le représenter, comme celui réalisé par son élève Francesco Melzi (1491-1570), ou le célèbre autoportrait du maître conservé à Turin. Il est aussi possible que Raphaël ait choisi de donner ses traits au personnage de Platon dans L’école d’Athènes. W arhol culpteur L’œuvre de Léonard les fascine tous ! À la suite de Corot, Léger, Duchamp, Dalí, Filliou ou Basquiat, le maître du pop art Andy Warhol a lui aussi rendu hommage à Léonard de Vinci. Il a réalisé plusieurs œuvres sur le thème de la Joconde mais aussi de la Cène (voir page 31). On connaît le Léonard peintre et l’inventeur, mais on oublie souvent qu’il aurait pu être un grand sculpteur. Et pour cause : aucune œuvre ne nous est parvenue. Il a pourtant conçu la plus grande statue équestre de son temps, mais il n’a jamais pu la couler en bronze (voir pages 28-31). Léonard pose un regard très nouveau sur la nature : elle incarne pour lui une forme de perfection. Ce ne sont donc pas les œuvres des artistes anciens et des maîtres de son époque qu’il cherche à étudier et copier, mais la nature elle-même. Il faut l’observer pour la comprendre et l’imiter. « Les détails font la perfection mais la perfection n’est pas un détail », dit Léonard : voilà qui explique la lenteur et la minutie avec lesquelles il travaille. Cette importance accordée aux détails tient peut-être de son apprentissage initial dans l’atelier de Verrocchio, où il a été formé au travail très précis des orfèvres. a s ari Léonard fait partie des premiers artistes dont on a écrit une véritable biographie. C’est d’ailleurs dans ce texte que l’on trouve une grande partie de ce que nous savons sur lui. Son auteur, Giorgio Vasari (15151574), nous raconte la vie de celui qu’il considère comme un « modèle » et un « artiste divin ». S N O V X T raité s Les secrets de Léonard ? Il faut les chercher dans ses propres écrits. En effet, le peintre a accumulé des milliers de notes sur l’art et la science, expliquant ses recherches et ses techniques. Il projetait d’écrire des traités théoriques sur tous ces sujets, mais n’en a hélas jamais achevé aucun. U nivers el Si Léonard passe pour un génie universel, c’est en raison de sa curiosité dans tous les domaines. S’il n’est pas le seul à son époque, il est plus précis et va plus loin que beaucoup d’autres. Il n’est pourtant vraiment génial qu’en art, et ce n’est déjà pas si mal ! ABCD’art Z comme my stè re Pour lire les écrits de Léonard, il faut utiliser un miroir… car son écriture est inversée ! Cette étrange manie a renforcé le mystère autour de son œuvre et bien des historiens ont cherché à comprendre pourquoi. La raison la plus probable est que le peintre était gaucher et écrivait de droite à gauche par commodité. oologie Léonard a toujours préféré peindre les humains que les animaux. Mais ses dessins nous montrent qu’il a quand même su les observer attentivement et utiliser ses connaissances dans ses œuvres. Ainsi, dans l’Annonciation (voir page 22), si les ailes de l’ange Gabriel sont si réalistes, c’est qu’elles ressemblent à de véritables ailes d’oiseaux ! Éloi Rousseau 33