textes à étudier

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Seconde Bac pro
Histoire
Séquence 1, Séance 2
Document de lancement : L’ambition de Léonard
« J’étais possédé, comme tous les hommes de mon temps, par une volonté de puissance. J’ai
voulu dompter le monde. Mais j’ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la
nature humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières,
j’ai disséqué des cadavres, bravant ainsi l’interdiction du pape. Rien ne ma rebutait. Tout,
pour moi, était sujet d’étude. La lumière, par exemple, pour le peintre que j’étais.[…] Ce que
j’ai cherché , finalement, à travers tous mes travaux, et particulièrement à travers ma
peinture, ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre le mystère de l’âme humaine. »
Léonard de Vinci, Carnets, 1508 – 1519.
Document 1 : Représenter un sentiment
On sait que, pour Léonard, le mouvement des corps et des visages est un des outils les plus
difficiles avec lesquels le peintre doit travailler pour faire voir les « mouvements de l’âme ».
Ses écrits montrent, par ses multiples remarques sur ce point, qu’il veut élaborer un certain
nombre de « types », à l’aide desquels les sentiments peuvent être rendus dans leur variété,
tout en respectant les différences objectivement liées à l’âge, au sexe ou à la condition sociale
du personnage représenté. Il ne s’agit pourtant pas de mettre au point un « vocabulaire
d’usage », immédiatement disponible et indéfiniment prêt pour le réemploi, car le type doit
toujours être particularisé et « individualisé ».
Daniel Arasse, L’homme en jeu, Bibliothèque Azan page 41
Document 2: Une précision anatomique sans égale
« Il est nécessaire, pour rendre parfaitement les membres des nus dans les attitudes et les gestes
qu’ils peuvent exécuter, que le peintre connaisse l’anatomie des nerfs, os, muscles et tendons,
afin de savoir, pour chaque effort ou mouvement, quels tendons ou muscles l’ont causé et ne
faire paraître et grossir que ceux-là et non tous à la fois. »
Léonard de Vinci, Traité de la peinture, 1490-1517
M. Van Eeghem 1
Document 3 : Les « types » de Léonard
Quand il voyait des têtes bizarres ou quand il rencontrait quelque homme portant la barbe ou les cheveux comme un sauvage, il se serait volon;ers pris à le suivre un jour en;er, et il se le me>ait si bien dans la tête que, de retour à la maison, il le reproduisait comme s’il eût présent devant lui ; il fit ainsi de nombreuses études de têtes d’hommes ou de femmes. Giorgio Vasari, Vies des ar1stes, Léonard de Vinci, Les cahiers rouges, Grasset, page 184
!
Document 4 :
Léonard invente un système de représentation fondé sur l’écorché et les vues multiples :
« Ce plan, que j’ai fait du corps humain, te sera exposé comme si tu avais l’homme véritable
devant toi. […] Tu feras connaissance avec chaque partie et chaque tout, au moyen d’une
démonstration, de chaque partie. »
Document 5 : Description de la Joconde par Vasari
« [Léonard de Vinci] accepta également de faire pour Francesco del Giocondo, le portrait de
Mona Lisa sa femme, et après y avoir travaillé quatre ans, il le laissa inachevé; ce tableau est
actuellement auprès du roi François de France, à Fontainebleau. Qui veut savoir à quel point
l'art peut imiter la nature, peut s'en rendre compte facilement en examinant cette tête, où
Léonard a représenté les moindres détails avec une extrême finesse. Les yeux ont ce brillant,
cette humidité que l'on observe pendant la vie; ils sont cernés de teintes rougeâtres et
plombées, qu'on ne peut rendre qu'avec la plus grande finesse; les cils qui les bordent sont
exécutés avec une extrême délicatesse. Les sourcils, leur insertion dans la chair, leur épaisseur
plus ou moins prononcée, leur courbure suivant les pores de la peau, ne sauraient être rendus
d'une manière plus naturelle. Le nez, avec ses belles ouvertures roses et délicates, est vraiment
celui d'une personne vivante. La bouche, sa fente, ses extrémités, qui se lient par le vermillon
des lèvres à l'incarnat du visage, ce n'est plus de la couleur, c'est vraiment de la chair. Au
creux de la gorge, un observateur attentif surprendrait le battement de l'artère [.. .].
Vasari, Vie des plus excellents peintres, 1550. M. Van Eeghem 2
Document 6 : Traité de la peinture, le « sfumato »
« Un haut degré de grâce est conféré par l’ombre et la lumière aux visages. […] Par ce
contraste accru d’ombre et de lumière, le visage acquiert un vif relief, avec dans sa partie
éclairée des ombres presque insensibles, et dans les parties obscures des reflets presque
insensibles. Cette représentation avec l’effet accru d’ombre et de lumière confère au visage de
la beauté ; il faut que les ombres et les lumières soient fondues, sans traits ou signes nets,
comme s’il s’agissait d’une fumée. »
Illustration avec la Joconde, doc 4 page 17
Document 7 : La méthode de Léonard
La grande nouveauté de la méthode de Léonard est la suivante : l’opération anatomique ne fait
pas seulement l’objet d’une description verbale, instrument inadapté s’il en est (comme c’est
encore le cas dans les traités d’anatomie de la fin du Moyen-âge), mais il utilise surtout le dessin,
qui tente de reproduire la forme et jusqu’à la dernière palpitation d’un corps qui, quelques
heures plus tôt, juste avant que le bistouri d’un médecin ne l’éventrât, était encore en vie.
Léonard développe donc une technique de dessin particulière, qui tend à représenter les parties
anatomiques avec la plus grande fidélité, passant du relief à la transparence, de la coupe à
l’estompage des contours. La multiplicité des points d’observation (jusqu’à huit angles de vues
différents) donne lieu à des séquences que nous pourrions presque qualifier de
« cinématographiques »
Carlo Vecce, Léonard de Vinci, pages 256-257
M. Van Eeghem 3

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