Apprendre et diriger un chant

Transcription

Apprendre et diriger un chant
Document réalisé par les conseillers pédagogiques
départementaux en éducation musicale de la Gironde
Apprendre et diriger un chant
Conditions du chant
Quand ?
Fréquence régulière : il vaut mieux chanter souvent (au moins une fois par semaine) et moins longtemps
Durée : de 15 mn (maternelle) à 40 mn (CM)
Où ?
L'idéal est d'avoir une salle spacieuse, agréable, pas trop sonore :
- où l’on peut disposer les enfants en cercle ou demi-cercle, se déplacer, bouger…
- où les enfants peuvent s’asseoir (bancs ou chaises)
Lorsque l’activité a lieu dans la classe, il faut pouvoir pousser le matériel pour disposer d’un petit espace (cercle ou demicercle) et permettre ainsi une meilleure écoute et une meilleure communication.
Disposition
Au cours d’une séance, alterner les positions.
On peut chanter assis avec une attitude souple, tonique et dynamique.
Réserver la position debout pour l’échauffement et l’interprétation finale d’un chant, la position assise pour le travail
d’apprentissage.
Etre exigeant sur l’attitude corporelle.
Prévoir une source d’enregistrement
- Pour associer les enfants à l’évaluation
- Pour faciliter le tri des productions
Organisation :
Instituer un rituel dans lequel les grandes étapes du déroulement sont immuables.
Exemple :
Temps d’entrée dans l’activité et de jeux et exercices corporels et vocaux
Temps d’apprentissage du chant nouveau
Temps d’interprétation d’une partie ou de tout le chant en cours d’apprentissage
Temps de mémorisation du répertoire : interprétation de chants déjà appris
Temps d’ouverture culturelle : écoute d’œuvres, d’extraits musicaux, d’interprétations enregistrées… en relation
avec la production des enfants (Ex : ostinato)
Méthode d’apprentissage
Principes
- Imprégnation en maternelle
- Dialogue chanté à partir de la GS
Dans les 2 cas, il faut une gestuelle pour la cohésion du groupe, un travail du rythme et du phrasé et un travail de la justesse.
Présenter la chanson
Une fois au moins avant de l’apprendre :
- La chanter avec expression, donner envie, avec accompagnement musical lorsqu'il existe
- La faire écouter : enregistrement du commerce (présence d'un environnement harmonique qui met en valeur la chanson ;
attention cependant que l’accompagnement ne prenne pas plus de place que la mélodie ; attention aussi à la similitude
parfaite entre la mélodie écoutée et celle qui sera apprise)
Apprendre la chanson
Par un va-et-vient entre l’enseignant et les élèves
- Travailler sur le texte, hors contexte musical : c’est une histoire que l’on raconte → jeux d’expression façon théâtre en
fonction du contenu, dire avec différentes expressions, jouer le texte ; important pour l’interprétation future de la chanson
- Apprentissage par « questions-réponses » entre M et E, phrase par phrase, avec cumul au fur et à mesure ; travailler aussi les
liaisons entre phrases ; fixer l'interprétation dès la phase d'apprentissage (variations d'intensité, respirations...) ; fractionner
l’apprentissage sur plusieurs séances ; reprendre souvent ; insister sur le « j’écoute puis je fais au signal ». Quand le M chante,
les enfants écoutent et inversement. Ne pas utiliser d'accompagnement musical pendant l'apprentissage pour mieux entendre les
éventuelles erreurs et pouvoir y remédier.
Pour travailler le rythme et les paroles:
Parlé rythmé
Parlé rythmé en frappant le rythme
Frappés seuls
Chant en frappant le rythme
Pour travailler la mélodie :
Chant en marquant la pulsation
Mélodie sur onomatopées
Mélodie transposée (on change la note de départ → on chante plus haut ou plus bas)
Codage au tableau (intéressant en particulier dans le cas ou deux phrases mélodiques se ressemblent
mais diffèrent légèrement)
- Apprentissage de l'accompagnement instrumental si il existe et mise en place chant-accompagnement
Chanter ensemble
Diriger le chant, c’est à dire adopter une gestuelle (attitude corporelle, geste et regard) qui, au minimum, donne les départs,
marque la pulsation, marque les arrêts ; cette gestuelle peut s’enrichir peu à peu d’indications de nuances et d’expression. Cette
direction se fait par l’attitude corporelle, le geste et le regard.
-
-
Rassembler le chœur dans le silence et la concentration avant chaque départ : Temps d’immobilisation, bras
du meneur en avant, à hauteur du buste
Donner le repère de hauteur en chantonnant le début de la chanson (s’aider éventuellement de
l’enregistrement ou d’un instrument)
Installer par un léger mouvement du corps et de la main, une pulsation (en chantant la chanson dans sa tête)
Donner le signal de départ Il se fait en 2 temps.
- Temps d’inspiration collective : ce geste se fait en levée et est accompagné par une inspiration
silencieuse (bouche ouverte) du chef dont les bras se lèvent pour ensuite retomber sur le 1er
temps de pulsation de la chanson. Il indique par sa vitesse de déplacement et son ampleur le
tempo et l’intensité du chant.
- Geste de départ en continuité du geste de levée mouvement du bras, en général vers le bas. Ce
mouvement sera sur la pulsation pour un départ sur le temps, ou avant la pulsation (petit
mouvement plus rapide du poignet) pour les départ en anacrouse. Il indique le point d’impact.
Le corps et les bras sont engagés vers les enfants afin de les entraîner dans la pulsation et de
« porter » leur chant.
La battue pendant le chant : le geste de battue s’appuie sur la pulsation et s’adapte au tempo : les épaules
souples, les bras repliés, la main frappe (pique) et rebondit souplement sur un plan fictif.
Indiquer la fin : les deux mains peuvent être utiles : la main gauche, paume ouverte vers le haut, sollicite la
note tenue finale, tandis que la main droite indiquera le moment de l’arrêt par un mouvement sec du poignet
et la fermeture éventuelle des mains.
Les petits ont besoin de soutien et dans ce cas, il est possible de chanter avec eux, en essayant de les « lâcher » de temps en
temps et en articulant seulement le texte.
L’objectif est d’arriver à ce qu’ils chantent seuls, juste soutenus par la gestuelle.
Chez les grands, ne pas chanter avec eux, les écouter, si besoin remédier en redonnant le modèle qu’ils écoutent sans chanter…
jusqu’à ajustement.
Insister sur l’écoute.
Chacun peut adapter son « langage gestuel » selon sa personnalité, notamment pour indiquer les nuances :
- Passages « forte » : gestes amples, exécutés avec ferveur et force
- Passages « piano » : gestes plus doux, plus petits ou plus légers, plus près du corps
- Crescendo ou decrescendo : les bras s’écartent ou se rapprochent
- Notes tenues : la main gauche reste paume vers le haut comme pour porter la note
- Passage en rondeur, plus mélodieux, plus voluptueux : gestes balancés ou ondulants
- Passage très détaché, notes piquées : gestes précis et saccadés …
Les petits ont besoin de soutien et dans ce cas, il est possible de chanter avec eux, en essayant de les « lâcher » de temps en
temps.
L’objectif est d’arriver à ce qu’ils chantent seuls, juste soutenus par votre gestuelle.
Chez les grands, ne pas chanter avec eux, mais articuler éventuellement les mots de la chanson, exagérer la mobilité du
visage pour leur communiquer la même énergie, les écouter, si besoin remédier en redonnant le modèle qu’ils écoutent sans
chanter… jusqu’à ajustement.
Les faire réagir à des indications d’expression, varier les interprétations d’une fois sur l’autre, créer des surprises pour
maintenir leur attention.
L’interprétation
Il faut avoir une idée précise de ce que l’on veut faire de la chanson, pour qu’elle devienne un « objet » vivant et artistique, à
offrir à d’autres classes, aux parents, à un public ou à soi même pour le plaisir d’interpréter ensemble :
Il s’agit de rechercher une exploitation pédagogique à partir d’un élément
- soit on utilise la chanson comme sujet sonore : enrichissement
- soit on utilise la chanson objet sonore : détournement et création
On peut :
Jouer sur les nuances d’intensité, de vitesse ; jouer avec le timbre
Exploiter un chant sur un plan rythmique
→ Sens de la pulsation : sur différents extraits sonores, on peut :
- Se déplacer librement (marche, course, pas chassés, balancés, sautillés…)
- Frapper la pulsation
- Repérer des variations de tempo
→ Sens du rythme
- Enchaînements de formules rythmiques vocalisées et frappées sur une pulsation donnée (imitation /
invention)
→ Orchestration rythmique d’un chant
- Apprentissage de la phrase mélodique
- Rechercher des formules rythmiques parlées pour accompagner ce chant
- Travailler les ostinatos proposés (Progression : parlés, percussions corporelles, instrumentales)
- Mise en place du chant
→ Polyrythmies (percussions buccales, corporelles et instrumentales) accompagnant des chants
Rendre le texte plus vivant par un jeu d’expression corporelle
Créer une ambiance sonore : création sonore / paysage sonore (courte pièce sur les bruits de …) en simultané, en
introduction, en pont musical ou en en conclusion de la chanson.
Détourner le texte
- Lecture expressive du texte – Répartition des rôles : 1 phrase chacun / 2 mots chacun
- Varier intensité, rythme du phrasé
- Travailler un seul mot : écho, superposition, ostinato
- Bruitages pendant lecture …
- Supprimer des mots et musicaliser l’espace ainsi libéré
- Attribuer une phrase modifiée (paramètres) à chacun et se mélanger pour dire le texte
Evaluation
Quelles évaluations sont possibles dans le domaine du chant choral ?
On peut distinguer l'évaluation globale et collective de l'interprétation, et l'évaluation individuelle des compétences à
acquérir, telles qu'elles sont données dans les programmes.
- L'évaluation globale et collective : l'écoute attentive par le maître, ou un groupe d’auditeurs peut constituer une
évaluation. L'enregistrement de l'interprétation et son écoute collective en constituent une autre, plus objective. Elle
concernera la justesse rythmique et mélodique, la précision des départs et des arrêts, la qualité de l'interprétation
(timbres de voix, tenues des notes...).
La valorisation des productions devant un public est aussi un élément d’évaluation.
- l'évaluation individuelle : on peut s'appuyer sur :
- L'observation comparée du maître à des temps différents sur l’année
- L'auto-évaluation de l'élève, si celui-ci sait ce que l'on attend de lui, ce qui est toujours facilitateur (voire
indispensable) pour les apprentissages. « Suis-je capable de chanter cette chanson par cœur ? Est-ce que mon
attitude corporelle est correcte ?… »

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