Dossier Un tableau de Louis Licherie, Les Neuf choeurs des Anges

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Dossier Un tableau de Louis Licherie, Les Neuf choeurs des Anges
Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Dossier pédagogique / Septembre 2012
Exposition Les couleurs du Ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle
(Oct.2012 – Fév. 2013)
Un tableau de Louis Licherie,
Les neuf chœurs des anges, 1679
Figure 1. LICHERIE (Louis) Les Neuf Chœurs des anges.1679. Huile sur toile 268 x 170 cm.
Eglise des Pères de Lazare, puis Saint-Etienne-du-Mont.
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! Les mots comportant un astérisque figurent dans le glossaire à la fin du dossier.
Introduction
Observez cette image. Comment sont les personnages?
Ce tableau nous montre de très nombreux anges. Tous ces personnages sont disposés par groupes et leur
taille est plus ou moins grande. Ceux de la partie supérieure sont assis ou agenouillés sur des nuages. Cet
ensemble semble disposé de façon ordonnée selon un axe de symétrie.
Quelles sont les couleurs ? Comment est la lumière ?
Cette foule est peinte selon une large palette de couleurs vives pour les vêtements : rose, rouge, vert, bleu
et jaune. L’artiste a regroupé les personnages sur deux secteurs de couleur : du jaune clair et du gris violacé
pour le ciel et un dégradé de bleu clair au bleu foncé pour la partie inférieure. Les nuages blancs forment
une ligne de démarcation, d’autant plus marquée qu’ils sont fortement ombrés de gris. Alors que la partie
inférieure est peinte en couleurs contrastées, vert, rose, jaune, orangé et bleu, les deux tiers baignent audessus dans une lumière diaphane, légèrement dorée ou rosée.
Décrivez ces personnages… Où se trouvent-ils?
Tous ces personnages sont souriants et attentifs et plus ils sont placés haut, plus ils semblent se fondre
dans la lumière. Tous ces êtres ailés sont habillés et c’est l’occasion pour le peintre de montrer son habileté
à rendre des drapés flottant dans les airs avec élégance. La perspective détermine cinq plans différents : du
plus proche au plus lointain. Saisis dans différentes attitudes, les bras levés ou les mains jointes, volant,
comme en apesanteur au-dessus de nuages noirs, les anges au premier plan sont bien-sûr représentés plus
grands dans le tiers inférieur. Tous les êtres célestes portent des objets, accessoires et attributs. Les simples
anges portent des palmes, signes qu’ils sont messager de paix et l’un d’entre eux est accompagné d’un
phylactère*. Assis ou agenouillés, les autres, légèrement plus petits au second plan, présentent des
couronnes, des sceptres, des crosses et des tiares, tandis que symétriquement un autre groupe offre des
fioles de parfum. Encore plus loin et donc plus haut, dans une autre assemblée figure saint Michel1 avec son
épée de feu ressemblant à la foudre de Jupiter. Dans le dernier tiers supérieur, sont peints de chaque côté
deux groupes installés sur des nuages sombres comme dans des loges de théâtre. Ceux de droite ont des
trompettes, des fioles et porte la croix.. Au centre comme au plafond d’une église, sont regroupés une
foule de petits anges. Les plus petits, donc les plus proches de Dieu ne sont que des visages d’enfants
simplement dotés d’ailes. Ils décrivent un cercle autour de la lumière la plus intense, au centre duquel est
inscrit en hébreu Yavhé2. C’est le foyer de la composition et des rayons de lumière descendent sur les huit
autres groupes disposés symétriquement.
1
Saint Michel, son nom signifie Qui est comme Dieu. En tant que prince des anges psychopompe, il est chargé de conduire les âmes au Paradis.
2
Yavhé : ce mot hébraïque pourrait désigner Dieu comme Je suis Celui qui suis ; il s’agit du tétragramme (du grec tetra, quatre et gramma, caractère d’écriture).
2
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Séraphins et Chérubins
Dominations
Trônes
Vertus
Puissances
Archanges
Principautés
Anges
Figure 2 Les neufs ordres de la hiérarchie céleste selon Abelly évêque de Rodez,
d’après Emile MÂLE, L’art religieux du XVIIe siècle.
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1. La dévotion aux anges
Ce tableau est un témoignage d’un nouveau culte dédié aux anges s’efforçant de découvrir certains
aspects de l’invisible. L’historien d’art Emile Mâle a montré que l’œuvre de Licherie correspond au
programme conçu par Abelly, évêque de Rodez, auteur d’un livre paru neuf ans avant la réalisation du
tableau3. A l’époque de la Contre-Réforme*, se développe une dévotion aux anges liée à l’étude érudite de
toute la hiérarchie céleste. On relit saint Denys l’Aréopagite*. Son livre inspiré est destiné à guider le fidèle
à travers les mystères du ciel. Emile Mâle rapporte comment la découverte dans une église de Palerme4
d’une fresque représentant des archanges* a frappé les imaginations et incité le pape à consacrer une
église aux archanges5. Depuis lors, les images représentant les archanges se multiplient en Flandre, en
Allemagne et même dans la Russie orthodoxe. Mais ce sont surtout les anges, les plus proches des hommes
dans la hiérarchie céleste de Denys l’Aréopagite, qui tiennent la plus grande place dans la pensée des
chrétiens à partir de la Renaissance. Au XVIIe siècle, la papauté consacre définitivement la dévotion aux
anges. L’Eglise catholique est d’autant plus encline à encourager ce culte, que les protestants ne le
reconnaissent pas. Selon saint François de Sales*, les anges assistent au sacrifice de la messe6. Somme
toute, le tableau de Licherie est à la fois une œuvre accessible, capable de parler à n’importe quel fidèle et
une composition savante, riche en références anciennes. Mais surtout il répond à « la perpétuelle
aspiration de ce temps (…) d’unir le ciel à la terre »7. Le fidèle est conduit à élever son regard – et son âme –
depuis l’image des Anges les plus proches de sa condition humaine jusqu’aux « dernières profondeurs du
ciel »8. Par leurs attributs et la place qu’ils tiennent par rapport à Dieu, les êtres célestes peuvent être
identifiés. Plus haut on remarque les Principautés offrant des tiares, des mitres, des sceptres et des mains
de justice, ainsi que les Archanges avec le livre aux Sept sceaux de l’Apocalypse. Encore plus haut les
Puissances sont armées d’épées flamboyantes. On peut reconnaître au centre Saint Michel l’Archange.
Enfin dans la partie supérieure se trouvent de chaque côté de Dieu les Dominations avec des couronnes et
des sceptres et les Vertus avec des fioles à parfums, accessoires symbolisant la prière. Plus haut au centre
s’ouvre la première hiérarchie. Autour du tétragramme divin, Licherie a peint, sur un arc de cercle et sur les
nuages formant une sorte de trône, les séraphins, anges supérieurs du premier chœur, le plus proche de
Dieu. Puis il a placé sur un cercle parfait les chérubins, têtes d’enfants sans corps, simples têtes de bébés
ailés. Tous, dans la lumière blanche et jaune, semblent chanter des louanges et se serrer dans le même élan
d’amour autour du nom de Dieu. Ce tableau est un résumé des aspirations religieuses de l’homme du XVIIe
siècle : le reflet de ses interrogations et le fruit de ses méditations mystiques.
3
ABELLY, « Du Culte et de la vénération, qui est due aux neuf ordres des hiérarchies célestes », Paris , 1670, in : MÂLE (Emile), L’art religieux du XVIIe siècle, Paris, 1951,
1984, éd. Armand Colin, p.259.
4
Il s’agissait d’une église de Palerme en Sicile, consacrée justement à saint Ange, martyr de l’Ordre des Carmes.
5
« En 1561, Pie IV consacra la grande salle des thermes de Dioclétien, transformée en église par Michel-Ange, à sainte Marie et aux sept archanges », in : MÂLE (Emile),
L’art religieux du XVIIe siècle, op. cit., p.260.
6
SALES (François de), Introduction à la vie dévote, partie II, ch. XIV, in : MÂLE (Emile), L’art religieux du XVIIe siècle, op. cit. , p. 261.
7
MÂLE (Emile), L’art religieux du XVIIe siècle, op. cit, p.261.
8
MÂLE (Emile), L’art religieux du XVIIe siècle, op. cit., p. 259.
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2. Les sources
Figure 3 Michel-Ange (Michelangelo Buonarroti, dit) (1475-1564), Le Jugement dernier, 1536-1541,
fresque, 1370 cmx 1220 cm, Chapelle Sixtine, Rome.
Le tableau de Licherie est à la fois en accord avec la pensée de ses contemporains et avec des sources
lointaines. Sa composition construite sur l’axe de symétrie rappelle le très célèbre Jugement dernier de
Michel-Ange (Figure 3). Mais l’atmosphère est beaucoup plus douce. On ne ressent pas les mêmes
inquiétudes, particulièrement celles provoquées par le sac de Rome9 et par les troubles politico-religieux10.
On retrouve chez Licherie les anges sonnant des trompettes, mais ils sont pourvus d’ailes et surtout les
damnés conduits dans la barque de Charon de la mythologie antique ont disparu. En effet, le sujet de
Licherie n’est pas le Jugement dernier mais la hiérarchie céleste. Quant à Dieu lui-même, plutôt qu’un juge
ressemblant à un empereur romain impitoyable, le peintre préfère ne pas le représenter mais le symboliser
9
Le sac de Rome en 1527 par l’armée de Charles Quint s’inscrit dans le conflit qui opposait l’empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d’Espagne et le roi de
France François Ier, auquel le pape s’était rallié.
10
La rupture entre l’Eglise catholique et Luther, le premier réformateur à l’origine du protestantisme date de 1520-1521, époque où ce dernier refuse de se rétracter et
où le pape Léon X l’excommunie avec ses partisans.
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par le tétragramme entouré de ce foyer d’amour des chérubins. Par sa construction, le tableau de Licherie
peut rappeler aussi le Jugement dernier11 de Jean Cousin conservé au Louvre. Ce dernier s’est inspiré
également de Michel-Ange. Mais loin de l’agitation des personnages peints par cet artiste de l’école de
Fontainebleau*, le tableau de Licherie a pour but de montrer les assemblées célestes adressant à Dieu leurs
louanges. Il doit beaucoup par le chromatisme et la composition à Le Brun12, dont il a été l’élève. Il s’efforce
de les disposer de façon harmonieuse dans un agencement particulièrement savant. Respectant un ordre
rigoureux et créant un effet théâtral, il est bien l’artiste de l’ « Eglise de la Contre-Réforme, ardente et
passionnée », qui « façonna l’art à son image » ; ainsi « le même artiste, remarque Emile Mâle, était tantôt
un homme d’autrefois et tantôt un homme de son temps »13.
Figure 4 Anonyme, Le Jugement dernier, daté Anno Domini 1605. Huile sur toile, 190 x 120 cm. Saint-Etienne-du-Mont.
11 COUSIN (Jean, dit le Fils) (vers 1522-vers 1594), Le Jugement dernier, vers 1585, 145 cmx142 cm. à l’origine au couvent des Minimes à Vincennes. Musée du Louvre.
12 LE BRUN(Charles) (1619-1690), ce peintre parisien formé dans l’atelier de Vouet accompagna en 1642 à Rome Poussin, dont il subit l’influence. Il trouva de nombreux
protecteurs le Chancelier Séguier, le surintendant Fouquet, puis Colbert et Louis XIV, qui lui permit d’être à Versailles le principal concepteur du classicisme français.
13 MÂLE (Emile), L’Art religieux après le Concile de trente (Paris, 1932, éd. Armand Colin), in : DAUDY (Philippe), Le XVIIe siècle, T.I (Lausanne, 1966, éd. Rencontre), p.
101.
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3. Pistes pédagogiques
Primaire
Cycle des approfondissements (CE2, CM1, CM2). Histoire des arts. Français.
« Raconter, décrire : Faire un récit structuré et compréhensible, inventer et modifier des histoires, décrire
une image, exprimer des sentiments. » (Cf. programmes)
- Confronter le Jugement dernier de Saint-Etienne-du-Mont et L’Ange gardien14, tableau de Philippe de
Champaigne* et inventer un conte.
Collège
= Histoire des arts. Dernier trimestre de classe de 5e.
Au sein de la « thématique Arts, mythes et religions : l’œuvre d’art et le mythe : ses différents modes
d’expressions (orales, écrites, plastiques…), les transformations d’un même thème ; l’œuvre d’art et le
sacré : récits de création et de fin du mode (Apocalypse, Jugement dernier) » (cf. programmes).
- Confrontation entre les Neuf Chœurs des anges de Licherie (Figure 1) avec un extrait d’un poème de Victor
Hugo, puis une séquence du film de Wim Wenders, les Ailes du désir (1987).
= Histoire des arts. Classe de 3e.
Analyse comparative de trois œuvres autour de l’importance de l’écriture dans la peinture :
- LICHERIE (Louis) (1629-1687), Les Neuf Chœurs des anges.1679. Huile sur toile, 268 x 170 cm. Peint pour
l’église des Pères de Lazare. Saint-Etienne-du-Mont. (Figure 1).
- Anonyme, Le Jugement dernier.1605. Huile sur toile, 190 x 120 cm. Saint-Etienne-du-Mont. (Figure 3).
- KIEFER (Anselm) (artiste allemand né en 1945), L’Ordre des anges, 1983-84. Huile, acrylique, laque et
paille sur toile, 330 x 555 cm. Institut d’art de Chicago.
4. Textes littéraires
« Je m’étais endormi la nuit près de la grève.
Un vent frais m’éveilla, je sortis de mon rêve,
J’ouvris les yeux, je vis l’étoile du matin. (…)
L’astre éclatant changeait la nuée en duvet.
C’était une clarté qui pensait, qui vivait ;
Elle apaisait l’écueil où la vague déferle ;
On croyait voir une âme à travers une perle. (…)
J’entendis une voix qui venait de l’étoile
Et qui disait : - Je suis l’astre qui vient d’abord. (…)
Debout, vous qui dormez ; - car celui qui me suit,
Car celui qui m’envoie en avant la première,
C’est l’ange Liberté, c’est le géant Lumière ! »
Victor Hugo, Les châtiments, Livre VI, 1853.
14
CHAMPAIGNE (Philippe de) L’Ange gardien, vers 1660. Huile sur toile, 258 cmx157 cm. Paris, hôpital Laënnec, chapelle de l’hôpital des Incurables.
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« Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme
Il n'avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne silencieux,
Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L'horreur du gouffre empreinte à sa face livide. (…)
Or, près des cieux, au bord du gouffre où rien ne change,
Une plume échappée à l'aile de l'archange
Etait restée, et pure et blanche, frissonnait. (…)
L'ange, extraordinaire,
Superbe, souriant, descendait.
Sa clarté
Sereine, blêmissait l'enfer épouvanté. (…) »
Victor Hugo, La fin de Satan. 1854-1885. Publication posthume 1886.
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Glossaire
ARCHANGE, ange d’un ordre supérieur, tel Gabriel, le messager de Dieu comme dans l’annonciation faite à
Marie, Raphaël, le guide de Tobie, et Michel, (étymologiquement, qui est semblable à Dieu) celui qui au
Jugement Dernier pèsera les âmes et conduira celles des justes au Paradis. Selon Denys l’Aréopagite, les
Archanges font partie de la troisième hiérarchie des neuf chœurs. Avec les anges, les archanges sont les
plus près des hommes, tandis que dans la première hiérarchie, les Séraphins sont les plus proches de Dieu.
CHAMPAIGNE (Philippe de) (1602-1674) est connu pour ses portraits pénétrants ou ses peintures
religieuses empreintes d’une rare spiritualité et d’une austérité classique. Né et formé à Bruxelles, il se fixa
à Paris, où il compléta sa formation dans l’atelier de Lallemand. De la peinture française il retint une
certaine rigueur classique peut-être acquise par la fréquentation de Poussin.
CONTRE-REFORME, ou Réforme catholique, ce mot désigne le mouvement religieux radical instauré par le
concile de Trente (1545-1543) pour donner de nouvelles normes à l’Eglise et répondre à la réforme
protestante.
DENYS L’AREOPAGITE (ou Pseudo-Denis l’Aréopagite), théologien (Ve-VIe s.) faussement identifié au
disciple de saint Paul du même nom. Influencé par Platon et Plotin, il fut l’auteur de la Théologie mystique
et de la Hiérarchie céleste, description de l’assemblée céleste, qui s’élève graduellement de l’homme vers
Dieu. Il eut beaucoup d’ascendant sur la pensée religieuse du Moyen Âge chrétien jusqu’au XVIIe siècle. Sa
recherche peut être considérée comme une tentative de concilier la pensée chrétienne et le néoplatonisme.
FONTAINEBLEAU (école de), courant artistique maniériste né au château de Fontainebleau en 1530 sous
l’impulsion de François Ier. On distingue deux périodes : la première école de Fontainebleau de 1530 à
1571, où s’exprimèrent dans de grands ensembles décoratifs des artistes italiens comme Rosso, Primatice
ou Niccolo dell’Abate ou des artistes français comme Jean Cousin. Proches de ce courant peuvent être
mentionnés d’excellents portraitistes : le flamand Jean Clouet et son fils François. La seconde école de
Fontainebleau fit suite aux guerres de religion. Avec l’avènement d’Henri IV, le renouveau artistique pictural
se traduisit par l’œuvre d’artistes français comme Dubreuil et Fréminet. Les courants maniéristes de l’école
de Fontainebleau créèrent un art raffiné appréciant les références mythologiques érudites et les
déformations formelles.
LICHERIE (Louis) (1629-1687), élève de Louis de Boullogne le père, puis de Le Brun, qui l’employa à la
manufacture de Gobelins. Il fut nommé académicien en 1679.
PHYLACTERE, ce mot désigne à l’origine dans la religion juive les étuis contenant les parchemins
comportant des textes et portés lors de la prière ; ici il désigne la banderole utilisée depuis le Moyen-Age
pour inscrire un texte accompagnant souvent un personnage.
SALES (François de) (1567-1622), évêque de Genève, fondateur de l’ordre de la Visitation ; il a été canonisé
en 1665.
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Bibliographie et liens Internet
- ALLEN (Christopher), Le grand siècle de la peinture française (Londres, 2003, éd. Thames et
Hudson).
- ARASSE (Daniel), Anselm Kiefer, Paris, 2001, éd du Regard.
- ARGAN (Julio Carlo), L’Europe des capitales 1600-1700, Genève, 1964, éd. Skira.
- BUTOR (Michel), Les mots dans la peinture, Genève, 1969, éd. Skira.
- CUZIN (Jean-Pierre), Figures de la réalité. Caravagesques français, Paris, 2010, éd. Hazan.
- DORIVAL (Bernard), Catalogue, Philippe de Champaigne, Paris, 1952, Musée de l’Orangerie.
- FUMAROLI (Marc) L’école du silence. Le sentiment des images au XVIIe siècle (Paris, 1998, éd.
Flammarion).
- GIORGI (Rosa), L’Art au XVIIe siècle (trad. de l’italien, Paris, 2008, éd. Hazan)
- KAZEROUNI (Guillaume), Peintures du XVIIe des églises de Paris, revue Dossier de l’Art, n°149,
févr. 2008, Dijon, éd. Faton.
- La peinture française du XVIIe siècle dans les collections américaines, catalogue, commissaires
Pierre Rosenberg et Sir John Pope-Hennessy, 1982, Paris, Grand Palais.
- MÂLE (Emile), L’art religieux du XVIIe siècle, Paris, 1951, 1984, éd. Armand Colin.
- MEROT (Alain), La peinture française au XVIIe siècle, Paris, 1994, éd. Gallimard/ Electa.
- Philippe de Champaigne 1602-1674. Entre politique et dévotion. Catalogue, sous la direction
d’Alain Tapié et de Nicolas Sainte Fare Garnot. 2007, Palais des Beaux-arts de Lille.
- ROSENTHAL (Mark), Anselm Kiefer, 1987, Philadelphia Museum of Art distributed by PrestelVerlag.
- THUILLIER (Jacques) et CHÂTELET (Albert), La peinture française de Le Nain à Fragonard, Genève,
1964, éd. Skira.
- http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/les-couleurs-du-ciel
- sur Jean Cousin : http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=1091
- LES ANGES AU CINEMA -CRDP de l'académie de LYON : www.cndp.fr/crdp-lyon/LES-ANGES-AU-CINE
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