le géant italien Indesit prêt à se vendre au plus offrant (Echos).

Tous droits réservés - Les Echos 5/11/2013 P.Industrie & Services
Electroménager : le géant italien Indesit
prêt à se vendre au plus offrant
ÉLECTROMÉNAGER
Les groupes Whirlpool,
Electrolux, Haier et GE
figurent parmi les
candidats potentiels.
Pierre de Gasquet
[email protected]
— Correspondant à Rome
Un autre fleuron du capitalisme
familial italien se prépare à « passer
la main ». Le cours d’Indesit, le
numéro trois européen de l’électroménager (après Electrolux et
Bosch) s’est envolé hier de 13,67 % à
la Bourse de Milan à la suite de
rumeurs de fusion avec un opérateur étranger. A la demande de la
commission des opérations de
Bourse italienne (Consob), le holding Fineldo, qui contrôle 47 % du
groupe familial coté en Bourse, a dû
publier un communiqué où elle
reconnaît avoir confié un mandat
en vue d’explorer les « alternatives
possibles » concernant l’avenir du
groupe. Selon le quotidien économique italien « Il Sole 24 Ore », un
mandat exploratoire aurait été
confié à Goldman Sachs et plusieurs offres émanant du turc Arcelik, de Whirlpool, Electrolux et
General Electric (GE) seraient déjà
arrivées au siège du groupe.
« Lesecteurestdevenutrèscompétitif et assez concentré. Face à la
nécessité de renforcer notre masse
critique, il est logique de se poser la
question du maintien de l’indépendance », confie un proche du
groupe.D’autantpluslogiquequela
question du maintien du contrôle
familial se pose depuis que le fils du
fondateur, Vittorio Merloni, 80 ans,
grande figure de l’industrie manufacturière italienne, a dû passer le
relais à ses quatre enfants dans des
conditions difficiles, à la suite d’une
maladie d’Alzheimer. Le patriarche
détient encore l’usufruit de 100 %
des actions Fineldo. Une décision
de justice est attendue fin novembre pour la désignation de son
tuteur légal, un tribunal ayant déjà
rejeté la nomination de son épouse
Franca Merloni.
Crise sectorielle
Avec ses 2,9 milliards d’euros de
c h i f f r e d ’a f f a i r e s e n 2 0 1 2 e t
16.000 salariés dans le monde, le
Indesit reconnaît avoir confié un mandat en vue d’explorer les « alternatives possibles » concernant
l’avenir du groupe d’électroménager. Photo Indesit
groupe Merloni, rebaptisé Indesit
en 2004 et aujourd’hui présidé par
Marco Milani, 61 ans, n’échappe pas
à la crise du secteur. En juin, il a dû
annoncer un plan de restructuration prévoyant la suppression d’un
tiers de ses effectifs en Italie
(1.425 postes sur 4.300 salariés).
Selon la presse, l’américain Whirlpool, qui a déjà fait une offre d’intégration des activités européennes
par le passé, serait aujourd’hui
encore le mieux placé. Mais
d’autres observateurs citent aussi le
chinois Haier ou le japonais Panasonic. En raison de dissensions
familiales, Andrea Merloni – désigné comme dauphin par son père à
la suite du départ d’Andrea Guerra
pourLuxottica–,adûrétrocéder,en
mai dernier, la présidence du
groupe à Marco Milani, un dirigeant qui a fait toute sa carrière
dans le groupe. n