LA NOTION DE TALENT ET DE SPORTIF TALENTUEUX

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LA NOTION DE TALENT ET DE SPORTIF TALENTUEUX
LA NOTION DE TALENT ET
DE SPORTIF TALENTUEUX
LA PERFORMANCE EN SPORT
Evolution des modèles : du talent inné à
l’
expertise développée
D’
après : The Development of Talent in Sport - Nathalie DURAND-BUSH & John SALMELA
In Psychological Characteristics of Hight-Level Performance Chap.10, 2000; : 269-289
•MODELE DE DETECTION DU TALENT
Dans les années 70 le talent est identifié par 5 propriétés :
- des structures génétiquement transmises et un
développement partiellement innée <qualités innées>
- dans les étapes précoces, seul des entraîneurs experts
peuvent le repérer
- son indication permet de prédire la réussite <détection>
- il est limité à une minorité de personnes
- il est un domaine très spécifique <complexité de la
performance>
Notion de détection du talent :
La détection s’
appuie sur les principes précédents et nécessite d’
identifier :
- des caractéristiques de sportifs performants <déterminants de la
performance>.
- des taches propres à définir la performance <tests d’
évaluation>.
Méthode de détection : (Gimbel 1976, Geron 1978, Gazorla, Montpetit 1982)
1- Déterminer un profil d’
athlète d’
élite.
2- Identifier les variables dépendantes de l’
hérédité et corrélées au succès :
<déterminants de la performance>.
3- Déterminer l’
âge clef de l'émergence et de l’
incidence de ces variables
<âges de détection>.
•MODELE DE DEVELOPPEMENT DU TALENT
Dans les années 80, la remise en cause de l'existence d’
indicateurs précoces du talent
et de leur validité conduit à une évolution du modèle du talent depuis une logique de
détection de talent à une logique de guidage et d’
accompagnement des talents
(Bartmus 1987).
 Dans les modèles développés après 1985, le talent est un processus long et
continu de formation et d’
apprentissage qu’
il faut accompagner au travers :
d’
étapes de développement (Modèle de Bloom 1985 –Modèle de Côté 1999)
L’
INITIATION ou L’
ECHANTILONNAGE
(Modèle de Bloom 1985 –Modèle de Côté 1999)
 Les enfants sont encouragés à échantillonner différentes activités
sportives, sous forme de jeux délibéré. Ils sont excités par la
participation, le caractère ludique et le plaisir sont plus important
que la pratique.
 Relation affective entre le pratiquant et l’
éducateur. Les enfants
montrent des comportements spécifiques « des dons », reconnus
par les éducateurs, ils constituent un puissant facteur de motivation
et d’
engagement.
 Les parents jouent un rôle clef, ils sont souvent à l’
origine de la
pratique et renforcent l’
engagement et la motivation en s’
intéressant
aux progrès de leur enfant.
En percevant leurs enfants comme doués, ils soutiennent confiance
en soi, l’
image de soi et engagement.
LA PASSION ou LA SPECIALISATION
(vers 13ans) :
(Modèle de Bloom 1985 –Modèle de Côté 1999)
 Influencés par les supports sociaux et les encouragements de
l’
entourage, les enfants se centrent sur 1 à 2 disciplines. Ils
s’
identifient à ses activités « je suis rameur » et la notion de sacrifice
apparaît.
 La pratique se structure autour d’
une relation de respect avec
l’
entraîneurs qui se montrent plus exigeant et donne au sportif des
outils d’
autoévaluation (tests, critères de réussite, épreuves,
références…), mais le plaisir et l’
intérêt restent des éléments clefs
(importance de l’
équilibre entre pratiques sportives et jeux
délibérés).
 Bien que les parents accordent plus d’
importance à la réussite
scolaire, ils ont une influence positive (rigueur) et soutiennent
fortement la pratique au plan moral et financier en consacrent du
temps à suivre leurs enfants.
LA RECHERCHE DE LA PERFECTION ou
L’
INVESTISSEMENT (vers 15ans)
(Modèle de Bloom 1985 –Modèle de Côté 1999)
 Les sportifs sont experts, leur activité domine leur vie et leurs choix.
Leur engagement d’
un très haut niveau d’
intensité, se focalise sur la
poursuite de la performance. L’
investissement délibéré est intense en
terme de temps et d’
effort et porte sur de développement de savoirs et
de stratégies de compétition.
 La responsabilité de l’
entraînement et de la compétition a glissé de
l’
entraîneur vers le sportif qui doit être très autonome et maîtriser son
activité
 L’
engagement des parents en temps et en finance est prédominant et
justifié par la croyance aux talents de l’
enfant.
LA PRATIQUE RECREATIVE :
(Modèle de Côté 1999)
Les sportifs qui ne peuvent ou ne veulent s’
investir dans
une pratique unique et intensive développent une
activité multisport centrée sur la santé, l'hygiène de vie,
l’
expérimentation et le développement personnel.
•MODELES D’
ENGAGEMENT
Les données de la psychologie du sport remettent en cause les modèles précédents :
- Les athlètes d’
élite se caractérisent par un niveau de qualité mentale supérieur
notamment en terme d’
engagement et de confiance en soi.
- Ils se consacrent individuellement à tout ce qui peut les amener à devenir les meilleurs
même si cela veut dire sacrifier d’
autres éléments importants de leur vie.
 A la fin des années 80, les modèles intègrent les qualités mentales :
(Modèle de la motivation intrinsèque de Deci & Ryan 1985 - Modèle de la pratique délibérée d’
Ericson 1988,
1993, 1996 - Modèle du Flow de Csikszentmihalyi 1993, 1997, 1998 - )
 La performance se manifesterai quand le sportif s’
engage dans des
processus de quête de l’
excellence (atteinte de challenges optimaux).
 Il existerai une motivation intrinsèque définie comme : « Un besoin inné
de l’
organisme pour la compétence et l’
auto-détermination » source de
plaisir et de bien être.
 La quête de l'excellence :
La performance est liée à l’
engagement du sportif dans « une activité
hautement structurée dirigée vers un but et centrée sur la performance ».
Elle implique des taches très précises avec des niveaux de difficulté, des
feedbacks, des répétitions et des corrections d’
erreur appropriées pour
permettre la progression.
 Le plaisir est le facteur essentiel de l’
engagement :
« Aucun jeune ne développe de talent, s’
il ne trouve de plaisir dans son
travail ». Pour les athlètes élites les taches les plus rébarbatives de leur
activité constituent des challenges dans lesquels ils trouvent un haut niveau
de plaisir.
 Le développement personnel source d’
un bien être :
La recherche de challenges susceptibles d’
éloigner l’
ennui et de procurer de
nouvelles aptitudes, permet de lutter contre l’
anxiété et de gérer ou de
prolonger le sentiment de bien être.
•MODELES ACTUELS
A la fin des années 90, les études montrent que 3 éléments caractérisent les athlètes d’
élite :
1- leur performance est le résultat d’
une différence d’
entraînement, de motivation et de confiance
en soi plutôt que de qualités innées (Howe et al 1998 ).
2- ils présentent un profil individuel (morphologie, physiologie, métabolisme, locomotricité,
perception, biomécanique, social) et des caractéristiques de personnalité qui les aident dans leur
poursuite de l'excellence. Ils sont plus assidus au début de leur carrière et ont une plus grande
application et une meilleur discipline <rigueur> à l’
entraînement et dans leur vie <hygiène de vie>
(Bouchard 1997 - Thomas et Thomas 1999).
3- ils présentent une haute réactivité aux entraînements (capacité à apprendre plus que les autres),
sont plus sensibles aux stimulations et aux avis de l’
entourage, sont plus confiant dans leur
engagement et aiment chercher davantage de retour. (Bouchard 1997 - Csikszentmihalyi 1998).
 A la fin des années 90, les modèles intègrent la dynamique de l’
individu :
(Modèle émotionnel Denzin 1984 ; Vallerand & Blanchard 2000 - Modèle de la Résonnance Doug NEWBURG2002 )
Sentiments, émotions, humeurs, affectes expriment un sens ou une valeur
particulière que l’
individu trouve dans le monde. Ils peuvent induire un
désir de recherche personnelle et représenter un moteur à l’
engagement.
Il y a une idée « rêve » qui captive les performers et les conduit à vivre et à
expérimenter chaque jour pour trouver la performance et le sens de la vie.
«Mon rêve est quelque chose dont j’
ai besoin pour vivre chaque journée ».
Dans cette quête de l’
excellence le sportif trouve une harmonie entre son
monde intérieur et l’
environnement qui renforce sa motivation : « Nous
recherchons des expériences d’
être en vie »
•Ce
qu’
il faut en retenir :
Les stratégies de performance doivent identifier des profils biologiques
et des déterminants psychologiques favorables pour une activité sportive
donnée plutôt que de rechercher des talents.
La détection doit être centrée sur la sensibilité des sportifs à
l’
entraînement (réactivité aux sollicitations, facultés d’
adaptation…) plutôt
que sur leur potentiel à un moment donné.
Le processus d’
entraînement doit nourrir une démarche de
développement personnel «Quête de l’
excellence» (recherche personnelle,
rêve) renforcée et soutenue par l’
entourage.
A chaque étape de développement, les structures sportives et
l’
entourage doivent fournir des opportunités d’
apprendre et d’
expérimenter
et des stimulations «Challenges» (conseils, avis, encouragements,
soutiens…) répondants à deux objectifs :
- améliorer les capacités
- renforcer l’
engagement

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