Cecilia Bartoli, l`anti-Callas - MARIANNE en-ligne.fr
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Cecilia Bartoli, l'anti-Callas - MARIANNE en-ligne.fr 1 sur 2 http://www.marianne-en-ligne.fr/e-docs/00/00/C6/8A/document_artic... Accueil > Cecilia Bartoli, l'anti-Callas Rechercher LES ARCHIVES DE MARIANNE [OK] Recherche avancée Cecilia Bartoli, l'anti-Callas Réagissez N° 254 Semaine du 04 mars 2002 au 10 mars 2002 A 35 ans, elle incarne la diva d'aujourd'hui. Bien loin du mythe de la soprano romantique, la cantatrice italienne, de Vivaldi à Gluck, transcende les folies baroques avec un mélange de violence et de virtuosité. Jubilatoire. Auteur : Duteurtre Benoît Le coup de foudre remonte à 1994. Je passais la soirée chez un ami mélomane. Nous avions écouté quelques disques, mangé un petit morceau. J'allais rentrer chez moi quand il me dit: «Regarde encore la vidéo que je viens d'acheter. La Cendrillon de Rossini par cette jeune Italienne, Cecilia Bartoli...» Pressé de partir, j'enfilais mon manteau tandis qu'il s'affalait devant son écran géant. Soudain, un jaillissement de vocalises au rythme époustouflant, une voix colorée, incroyablement agile dans le grave comme dans l'aigu, me figèrent sur place, puis m'attirèrent dans le salon. Sur l'image, une curieuse petite Italienne - pas une beauté de mannequin, plutôt une saltimbanque au regard enflammé - interprétait l'air final de Cendrillon (La Cenerentola). Et j'éprouvai aussitôt cette sensation rare que réservent seulement quelques interprètes: Glenn Gould, Maria Callas... Ceux qui font corps avec la musique et lui donnent un sens impératif qui finit par se confondre avec elle. Deuxième acte: Noël 2001. Cecilia Bartoli est devenue l'une des stars de l'opéra international. La plus grande peut-être, la seule à provoquer le délire dans les salles, à faire les couvertures des magazines, à fasciner autant l'amateur que le connaisseur. Sur scène et par le disque, elle a rodé son talent: un chant toujours plus souple, plus varié dans les timbres (comme ceux des instruments baroques avec lesquels elle aime dialoguer), une vélocité à couper le souffle, un don théâtral. Comme le résume Nikolaus Harnoncourt, grand prêtre de la musique baroque: «Voix fantastique, technique prodigieuse, grande intelligence musicale, la combinaison est unique !» Invité à un dîner où elle sera présente, j'attends timidement l'apparition de la star. Est-elle entourée d'une cour comme la Callas, est-elle tragique, hautaine, narcissique, idiote, ou un peu tout cela comme souvent les divas ? Son personnage jeune et sympathique masque-t-il une terrible femme d'affaires ou une musicienne obsédée par ses cordes vocales ? Je vois alors entrer une jeune femme de 35 ans, souriante et habillée simplement. Elle porte un pantalon noir, ses cheveux sont en bataille - «Je déteste le coiffeur», expliquera-t-elle. J'allais éteindre ma cigarette, mais elle m'encourage à fumer. Je pourrais craindre la fausse modestie, mais comme j'évoque le grand air de Cendrillon, son visage s'illumine et elle semble prendre autant de plaisir que moi à ce souvenir. Nous parlons du vin, des plaisirs de la vie. Cette diva n'est pas du tout intimidante, mais pas non plus figée dans la politesse. Comme son chant, elle est naturelle, adorable et vivante. A 35 ans, Cecilia Bartoli est la diva d'aujourd'hui. Mais le mot «diva» ne lui convient guère, tant elle incarne un type de chanteuse radicalement différente d'une Maria Callas, un demi-siècle plus tôt. Drapée de mystère, la fatale cantatrice avait transformé en mythe la soprano romantique. Avec la Bartoli, c'est une autre famille d'artistes qui accède au sommet. «Mon Président» : le morceau de reggae rigolo de Toz Le 17/02/2007 20:50 Torreton dénonce «l'intimidation violente» de l'UMP à l'égard des journalistes de TF1 Le 16/02/2007 18:58 Un certain goût du lynchage Le 16/02/2007 18:24 Pluralisme.org dénonce le système des parrainages Le 16/02/2007 19:06 FORUMS FORUM DES LECTEURS Y'a t'il un homme politique propre dans la salle? Le 16/02/2007 par lenom2laroze 203 contributions La montée de tous les " anti" ... Le 09/02/2007 par levasseur 39 contributions Enseignement Le 16/02/2007 par mada 116 contributions Pas 35 h mais 8 h Le 14/02/2007 par merbleue 17 contributions Classicisme et humour ! Fille d'une soprano lyrique et d'un ténor dramatique, elle se serait mieux vue, d'emblée, en chanteuse de flamenco. «C'est ma mère qui a insisté pour que je passe le concours d'entrée au conservatoire de Santa Cecilia, à Rome. A cette époque, j'aimais bien le chant, mais je ne pensais pas être assez douée pour faire une carrière», raconte-t-elle au Monde de la musique. Son talent éclate pourtant en 1986, à l'Opéra de Paris, lors du concours Maria-Callas. Subjugué par la retransmission télévisée, Herbert von Karajan invite Cecilia à Salzbourg. «J'étais impressionnée par cet homme que je prenais pour un petit Hitler. Mais j'ai découvert quelqu'un d'une grande bonté.» Dès lors, la Bartoli va s'épanouir sur des voies très différentes de ses aînées, comme si sa personnalité intégrait toutes les transformations du goût musical depuis les années 50. les 35 H Le 27/01/2007 par aldesim 69 contributions Tous les forums L'époque de Callas était celle de la redécouverte de l'opéra italien du XIXe siècle. Les oeuvres de Bellini, Donizetti ou Verdi apparaissaient sous un jour nouveau, grâce à cette voix qui transcendait le kitsch des livrets pour tracer le pur fil de l'émotion. Le répertoire de Bartoli est tout différent: de Vivaldi à Gluck, il traduit le goût des folies baroques avec leur mélange de violence et de jubilation virtuose (comme ces sculptures de Bernin qu'elle adore). Elle se montre également très à l'aise dans un classicisme qui mêle humour, esprit et émotion contenue: chez Haydn, Mozart ou Rossini. Avec les «baroqueux», elle partage une passion de la découverte, qui la pousse à rechercher des airs oubliés. «A quoi sert aujourd'hui un disque supplémentaire de Puccini ?» Même le rôle de Carmen l'attire relativement peu, sauf à écarter toute vision folklorique pour recréer l'oeuvre comme elle a été conçue: «Pas dans une grande salle, pas avec un grand orchestre.» Vocalises incisives La technique vocale éloigne, elle aussi, Cecilia Bartoli de Maria Callas. Les deux tessitures ne sont pas sans point commun: une voix assez étendue leur permet d'aborder à la fois le répertoire de mezzo et celui de soprano. Mais Callas avait tendance à exacerber les rôles, à leur imprimer une densité pathétique (un peu comme Piaf ou Brel, dans un autre genre). Puissante, elle insufflait son drame aux personnages, d'où leur vérité théâtrale - au risque, parfois, d'une certaine monotonie. Le style de Bartoli est tout différent: sa voix plus petite et sa jeunesse alerte se fondent dans des registres variés, qui vont du charmant au cruel. Elle ne joue pas «devant», mais au coeur des orchestres qui l'accompagnent. Sa virtuosité passe par la fidélité aux partitions et une certaine modestie de l'interprète. Alors seulement commence la jubilation liée au velouté de son timbre, à ses vocalises incisives, à ses respirations fiévreuses, à ses folles plongées dans le grave. Callas avait fini par se confondre avec ses personnages. Toute sa vie était luxe et souffrance, fortune et infortune. Vénérée par une cour, elle ne s'intéressait guère aux autres cantatrices. Bartoli, elle, ne cache pas son admiration pour certains artistes de sa génération, comme Anne Sofie von Otter ou Bryn Terfel. Chez elle, tout est charme et flamme légère. Même ses disques n'ont pas le côté «grand-messe» des enregistrements pirates de Callas que s'arrachent les spécialistes. Ce sont des réalisations de studio minutieusement réalisées, pour faire briller les richesses instrumentales et vocales. La cantatrice concocte elle-même ses programmes, choisissant tel fragment de cantate ou d'opéra oublié. Elle n'a pas besoin du crossover pour toucher le grand public. Rayonnant de contrastes, de rythmes fougueux et de poésie brumeuse, son disque Vivaldi s'est vendu à 400 000 exemplaires, pulvérisant les records d'un marché du disque classique en pleine déconfiture. L'un des rares points communs entre Callas et Bartoli réside peut-être dans la relation privilégiée qu'elles entretiennent avec Paris. La Callas avait choisi de passer ses dernières années avenue Georges-Mandel. Cecilia Bartoli ne se produit jamais à la Scala de Milan - peut-être parce qu'elle ne chante guère l'opéra romantique -, mais Paris, New York, Londres et Berlin sont à ses genoux. Elue «artiste de l'année» aux dernières Victoires de la musique, elle parle à la perfection notre langue et cultive l'amour de Ravel et Debussy: l'un des répertoires dans lesquels on espère découvrir un jour cette cantatrice à l'aube de sa carrière mais déjà entrée dans la légende, à sa façon: souriante et légère. Dernier disque paru: Airs italiens, de Gluck, Cecilia Bartoli, Academie für Alte Musik Berlin, Decca 467248 2. Indispensable Le meilleur de Cecilia Bartoli La Cenerentola, de Rossini, choeurs et orchestre du Théâtre communal de Bologne, directeur: Riccardo Chailly, Decca 436 902 2 (on peut aussi se procurer les images en VHS ou DVD). 19/02/2007 01:03 Cecilia Bartoli, l'anti-Callas - MARIANNE en-ligne.fr 2 sur 2 http://www.marianne-en-ligne.fr/e-docs/00/00/C6/8A/document_artic... Héroïnes de Rossini, choeurs et orchestre du Théâtre de la Fenice, direction: Ion Marin, Decca 436 075-2 Airs d'opéras oubliés, de Vivaldi, Il Giardino Armonico, Decca 466569 2. Airs italiens, de Gluck, Academie für Alte Musik Berlin, CD DeccaPublicité 467 248 2. Infos légales Abonnements Contactez-nous Crédits Flux RSS Arias, de Mozart, Wiener Kammerorchester, direction:ENGyörgy Decca 4305132. MARIANNE LIGNE -Fischer, 32, rue René Boulanger - 75484 Paris cedex 10 Armida, de Haydn, Concentus Musicus de Vienne,Tel direction: Harnoncourt, Teldec 8 573 : +33 (0)1Nikolaus 53 72 29 00 - Fax : +33 (0)1 53 72 29 72 81 108 2. LES REACTIONS Réagissez 19/02/2007 01:03