Biographie d`Aimé Césaire Aimé Fernand David Césaire

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Biographie d`Aimé Césaire Aimé Fernand David Césaire
Biographie d’Aimé Césaire
Aimé Fernand David Césaire, dit Aimé Césaire, est né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe, dans le
Nord-est de la Martinique. Poète, essayiste, dramaturge et politicien français, d’origine martiniquaise,
il est l’un des pionniers du mouvement littéraire de la négritude. Césaire est issu d’une famille
modeste de sept enfants. Son père est instituteur et sa mère est couturière. Très tôt, sa grand-mère lui
apprend, ainsi qu’à ses frères, à lire et à écrire. Puis, pendant cinq années, de 1919 à 1924, il fréquente
l’école primaire de Basse-Pointe. Son parcours exemplaire au lycée Schoelcher de Fort-de-France, la
capitale de la Martinique, lui vaut une bourse d’étude du Gouvernement français. Il poursuit donc ses
études secondaires au lycée Louis Le Grand à Paris. Il y rencontre le Sénégalais Léopold Sédar
Senghor et les deux jeunes hommes ouvrent ensemble une nouvelle page de l’Histoire.
En septembre 1934, ils fondent la revue « l’Étudiant noir ». À leurs côtés, on retrouve Léon
Gontran Damas, Guyanais et ami de Césaire depuis le lycée Schoelcher ainsi que le Sénégalais Birago
Diop. La revue est le fruit d’une prise de conscience de leur statut de colonisé ainsi que de la situation
déplorable dans laquelle se trouve leurs compatriotes fussent-ils antillais ou africains. C’est dans cette
revue que Césaire utilise le terme « négritude » pour la première fois. Ce mot qu’il a forgé est pour le
jeune homme lourd de sens : c’est le refus de l’assimilation à la culture occidentale, la condamnation
de la dépréciation de l’Afrique, le rejet de l’oppression coloniale et par-dessus tout, la fierté d’être
noir. Seulement, la pensée négritudiste n’est pas exclusivement culturelle ou raciale, elle se veut aussi
politique. De fait, Césaire veut faire de son concept la voix des sans voix, le soutien des opprimés. En
1935, il est admis à l’École Normale Supérieure et il débute l’année suivante la rédaction de Cahier
d’un retour au pays natal. Ce chef-d’œuvre est le plus connu de tous ses ouvrages. En 1937, il épouse
une étudiante martiniquaise dénommée Suzanne Roussi. En 1939, ils retournent ensemble en
Martinique et l’adolescent qui avait quitté Fort-de-France des années auparavant laisse sa place à un
agrégé de Lettres. Sa femme et lui enseignent au Lycée Schoelcher.
Désappointé par la stagnation caractérielle de l’univers culturel dans leur pays, le couple
Césaire fonde en 1941 la revue « Tropiques ». Ils sont accompagnés dans leur entreprise par René
Menil (philosophe du courant surréaliste, écrivain et essayiste martiniquais) et Aristide Maugée
(intellectuel martiniquais). Cette revue a pour but la promotion du patrimoine culturel martiniquais.
Au cours de la Seconde guerre mondiale, le fonctionnaire du Gouvernement de Vichy en place à Fortde-France, instaure une censure contre la revue « Tropiques » qui continuera, malgré tout, de paraître
jusqu’en 1943. Au cours de la même période, André Breton, maître à penser des surréalistes, se rend
en Martinique. Séduit par la poésie de Césaire, il le rencontre en 1941. En 1944, Breton préfacera
l’œuvre de Césaire intitulée Les armes miraculeuses. Cette œuvre marque le début de l’appartenance
de Césaire au courant surréaliste.
L’attaché culturel de l’Ambassade de France, le docteur Mabille, invite Aimé Césaire à Haïti.
Il y restera six mois et de cet épisode naîtront un essai historique sur Toussaint Louverture et La
Tragédie du Roi Christophe, une pièce de théâtre inspirée d’Henri Christophe, héros de
l’indépendance. Bien qu’il soit un passionné d’écriture, Césaire a également eu une carrière politique
chargée qui débute dès son retour à Fort-de-France.
Parallèlement à sa carrière d’auteur, Césaire est également un politicien accompli qui a occupé
de nombreux postes à responsabilité. En 1945, alors qu’il a 32 ans, il est notamment élu Maire de Fortde-France en tant que représentant du Parti communiste. En 1946, il devient le député de la Martinique
à l’Assemblée nationale. La même année, il est l’instigateur de la Loi faisant de la Martinique, de la
Guyane française, de la Guadeloupe et de la Réunion des départements français. Il est conscient des
améliorations que ce statut de département peut apporter mais il n’en ignore pas pour autant le risque
d’aliénation culturelle; condition qu’il a toujours condamnée. Il renoue alors avec ses premiers amours
et remet à l’ordre du jour la promotion, la valorisation et la protection du patrimoine culturel.
Césaire vit dorénavant entre Fort-de-France et Paris. C’est dans la Ville Lumière qu’il met sur
pied la revue « Présence africaine » avec l’appui d’Alioune Diop, de Paul Niger et de Guy Tirolien.
Par la suite, la revue devient une maison d’édition prestigieuse qui a publié notamment des travaux de
Cheikh Anta Diop et qui promeut encore jusqu’à ce jour la richesse du monde noir. Plusieurs des
œuvres de Césaire ont également été publiées par ladite maison. Au total, Césaire est l’auteur de
quatorze œuvres, de recueils de poésie, de pièces de théâtre ainsi que de plusieurs essais. Son travail a
été traduit dans de nombreuses langues.
La vie trépidante et bien remplie d’Aimé Césaire s’achève le 17 avril 2008 à Fort-de France.
Anticolonialiste convaincu, politicien accompli, écrivain de génie, Aimé Césaire était surtout un
linguiste chevronné qui dès son jeune âge maniait déjà fort bien la langue française. Son père disait
d’ailleurs de l’enfant « quand Aimé parle, la langue française sourit ». À mesure qu’il grandit, ses
connaissances se démultiplient et avec elles sa dextérité. Il dira à cet effet : « J’ai plié la langue
française à mon vouloir-dire ». Le 6 avril 2011, Césaire entre au Panthéon aux côtés d’autres hommes,
qui comme lui, ont marqué à jamais l’histoire de l’humanité.