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Envoyé Spécial : Les nouveaux esclaves de
la route
En abordant le sujet épineux du cabotage, l'émission Envoyé Spécial entend démontrer
que l'exploitation des routiers de l'Est menace la sécurité routière. Rendez-vous jeudi
soir à 20h40 sur France 2.
Un Bulgare qui dort illégalement sur la BAU sur l'A63 (4 morts), un Lithuanien à contre-sens
sur l'A9, un Polonais ivre sur l'A16 : tels sont les titres des journaux régionaux qui n'ont pas
échappé aux deux présentatrices de l'émission Envoyé Spécial. France 2 a commandé pour ce
jeudi à 20h40* un sujet à l'agence Tony Comiti Production qui sera diffusé sous le titre
toujours un brin racoleur : "Les nouveaux esclaves de la route". Au repos sur l'A1 au nord de
Paris, des routiers polonais ont livré leur sentiment sur leurs conditions de travail et leurs
rémunérations lorsqu'ils sont amenés à reprendre les trafics aux transporteurs et aux routiers
français pour le tiers de leur salaire. Illustration du laxisme des autorités, un reportage est
consacré aux Turcs en attente aux ports de Toulon qui ont pratiqué de mai à novembre, à un
cabotage illégal. Un conducteur des Transports CMA (74), le dernier spécialiste français sur
cette ligne, déplore la différence de traitement entre les Français, systématiquement contrôlés
en entreprise sur les vingt-huit derniers jours, alors que les Turcs échappent à ces contrôles
puisqu'ils n'adhérent pas à l'Union Européenne, tout en voulant bénéficier des avantages.
Des comportements dangereux
La journaliste cherche à vérifier si cette concurrence parfois déloyale pousse les routiers
français à frauder. Sur l'A7 à Montélimar, un routier belge surpris avec un aimant et une
deuxième carte numérique passe aux aveux en expliquant que c'est la concurrence des routiers
de l'Est qui pousse son employeur à frauder. Ce dernier doit alors envoyer un chauffeur de
taxi remettre un chèque à l'ordre du Trésor Public pour le versement d'une consignation d'un
montant record de 18.500 euros. Mais au-delà de l'aspect social, la journaliste s'est attachée à
démontrer que ces routiers de l'Est et d'Amérique du Sud adoptent, par manque de formation,
des comportements particulièrement dangereux. Une famille de Charente témoignera après
l'accident de leur fils qui s'est tué sous l'un des camions qui stationnent chaque nuit,
illégalement le long de la N141, en l'absence de parkings aménagés.
Claude Dulac