images vidéo images informatiques
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IMAGES VIDÉO IMAGES INFORMATIQUES L es images vidéo, telles que celles observées sur un téléviseur, et les images informatiques constituent ce qu’il est convenu d’appeler les images électroniques. Mais, contrairement à ce qui pourrait paraître lorsqu’on les observe, elles font partie de deux familles bien distinctes puisque les signaux électroniques qui permettent de générer les images vidéo et les images informatiques sont de natures différentes. Malheureusement, aucun équipement de visualisation n’est en mesure d’exploiter indifféremment les deux types de signaux sans interface. Cette dernière peut se voir confier des tâches plus ou moins complexes. Elle doit adapter, de façon simple dans le meilleur des cas, les signaux issus de la source de telle manière qu’ils soient exploitables par le système d’affichage. La qualité des images est alors préservée. Mais seuls les équipements haut de gamme (projecteurs tritubes vidéo-informatiques...) sont susceptibles de se satisfaire d’une telle adaptation. Pour les autres équipements (téléviseurs...), l’interface doit transformer, voire torturer, les signaux pour que ceux-ci deviennent enfin exploitables. Cela n’est pas sans conséquence sur la qualité de restitution des images. CNDP-DIE — Dossier n°12. Avril 1993 7 IMAGES VIDÉO, IMAGES INFORMATIQUES NATURE DES SIGNAUX Lorsqu'on passe de la vidéo à l'informatique, la nature des signaux électroniques générant les images diffère ; les modes d'affichage varient également d'un domaine à l'autre. Il faut en tenir compte pour garantir la compatibilité de l’appareil avec le ou les domaines dont relèvent les applications pédagogiques envisagées. Le signal vidéo Le signal vidéo est un signal comportant à la fois les informations relatives au contenu de l’image elle-même et les signaux de « commande » (synchronisations horizontale et verticale, mélangées ou composites). Il doit tout d’abord répondre à des caractéristiques concernant les niveaux électriques : de 0 à 1 volt crête à crête sur une impédance caractéristique de 75 ohms. Ces niveaux électriques se décomposent comme suit : — de 0 à 0,3 volt pour les signaux de synchronisation (polarisation positive) ; — de 0,3 à 1 volt pour le signal « image ». Visualisation des points sur une ligne 1 - La différence entre ces deux standards réside essentiellement dans le codage de la chrominance. 2 - Pour le standard NTSC, basé sur une fréquence secteur de 60 Hz, cette même séquence d’une seconde sera réalisée à partir de 30 images de 525 lignes chacune, ce qui correspond à une fréquence de balayage horizontal de 15 750 Hz (525 x 30). 8 Signal vidéo 1 alternance vidéo 1 alternance vidéo correspond à 2 points (ici 1 blanc et 1 noir) Une séquence d’images vidéo animée est reconstituée (déroulée) ligne par ligne puis image par image par effet de « balayage » : de gauche à droite (horizontal) et de bas en haut (vertical). Ces balayages doivent être effectués à un rythme ou, plus précisément, suivant des fréquences précises déterminées par des normes régissant les différents standards de télévision : PAL, SECAM, NTSC. Ainsi, pour ce qui est des standards PAL et SECAM1, établis pour une fréquence secteur de 50 Hz, une séquence d’une seconde d’images vidéo sera constituée de 25 images de 625 lignes chacune (dont seulement 575 visibles, comme on le verra plus loin). La fréquence de balayage horizontal, plus communément appelée « fréquence ligne 2 », sera alors de 625 x 25 = 15 625 Hz. Ce nombre de 25 images par seconde, correspondant à la moitié de la fréquence secteur, a été choisi afin de limiter la bande passante à transmettre et, par conséquent, l’encombrement spectral du canal de transmission hertzienne. Cette bande passante, ou largeur du spectre, est définie par la relation suivante : Bande = nombre de points par ligne x fréquence ligne passante ———————————————————— 2 Ainsi, pour transmettre 700 points par ligne – soit 350 alternances du signal vidéo – une bande passante de 5,5 MHz est nécessaire. Précisons que si 700 points par ligne sont effectivement transmis, tous ne sont pas utilisés pour reconstruire l’image. En effet, si, conformément à la norme vidéo, le temps nécessaire pour que le faisceau balaie une ligne est de 64 microsecondes, seules 52 microsecondes sont réellement consacrées à l’image. Les 12 microsecondes restantes correspondent à la commande d’extinction et de retour au début de la ligne suivante du faisceau de balayage (top de synchronisation ligne) et aux informations d’identification de chrominance. Par conséquent, si 700 points par ligne sont effectivement transmis, seuls environ 570 seront visibles (700 x (52 ÷ 64)). CNDP-DIE — Dossier n°12. Avril 1993 IMAGES VIDÉO, IMAGES INFORMATIQUES Cela étant, si l’on n’affichait que 25 images par seconde, un effet de « papillotement » apparaîtrait, en raison des caractéristiques psychosensorielles de l’œil humain. Il a donc fallu avoir recours à un petit subterfuge consistant à transmettre la moitié des lignes d’une image 50 fois par seconde, en divisant une image de 625 lignes en deux « trames » de 312,5 lignes chacune (l’une constituée par les lignes paires, l’autre par les lignes impaires). De ces 312,5 lignes utilisées pour « balayer » l’écran, seules 287,5 reconstituent l’image et sont donc visibles. Le temps correspondant aux 25 manquantes est consacré principalement à l’extinction et au retour au début de la trame suivante du faisceau de balayage (top de synchronisation trame). Ces deux trames sont transmises l’une après l’autre à raison de 50 par seconde (fréquence de balayage trame). On dit d’une telle image qu’elle est entrelacée d’ordre 2. Les signaux informatiques Les signaux informatiques sont beaucoup plus diversifiés. En effet, selon le micro-ordinateur à partir duquel ils sont générés, ils peuvent être soit analogiques, soit TTL (Transistor-Transistor Logic) c’est-à-dire logiques, soit les deux à la fois (signaux RVB analogiques, signaux de synchronisation TTL ou inversement) et polarisés positivement ou négativement. D’autre part, leur impédance élevée interdit de longues liaisons entre l’unité centrale et l’équipement de visualisation. Citons quelques exemples : • PC et compatibles CGA : — signal vidéo : TTL ; — signaux de synchronisation : TTL. • PC et compatibles EGA : — signal vidéo : TTL ; — signaux de synchronisation : TTL. CNDP-DIE — Dossier n°12. Avril 1993 Début trame 1 Début trame 2 Image entrelacée d'ordre 2 • PC et compatibles VGA : — signal vidéo : analogique ; — signaux de synchronisation : TTL. • Commodore Amiga : — signal vidéo : analogique ; — signaux de synchronisation : TTL. • Apple Macintosh : — signal vidéo : analogique ; — signaux de synchronisation : TTL. Afin d’optimiser le confort visuel de l’observateur, l’affichage des images à l’écran peut être réalisé selon deux méthodes : — soit de façon progressive (VGA 640 x 480, Macintosh, stations graphiques) avec des fréquences de balayage image élevées (60 Hz et plus); — soit en entrelacé (IBM 8514/A 1024 x 768 par exemple) lorsque le nombre de lignes horizontales constituant l’image est suffisamment élevé pour que l’œil ne soit pas gêné par l’instabilité verticale de l’image 9 IMAGES VIDÉO, IMAGES INFORMATIQUES générée par ce mode d’affichage. Cela offre l’avantage de pouvoir diminuer la bande passante qui aurait été nécessaire pour afficher le même nombre de points et de lignes en mode progressif et, par conséquent, de diminuer le coût du moniteur de visualisation. Pour préserver la lisibilité d’une image informatique (80 caractères par ligne, détails fins...), la fréquence de balayage horizontal (ligne) doit être élevée, ce qui assure la netteté de la transition entre deux points successifs d’une même ligne. Les fréquences de balayages horizontal et vertical varient ainsi selon le mode d’affichage : LES INTERFACES Le choix de l’un ou l’autre type d’interface sera guidé par l’équipement de visualisation à mettre en œuvre et par la limite acceptable de dégradation de la qualité des images, en fonction des applications informatiques envisagées. • Mode CGA (640 x 200) : — fréquence ligne : 15 750 Hz ; — fréquence image : 60 Hz. • Mode EGA(640 x 350) : — fréquence ligne : 21 850 Hz ; — fréquence image : 60 Hz. • Mode VGA (640 x 480) : — fréquence ligne : 31 500 Hz ; — fréquence image : 60 Hz. • Mode VGA étendu (800 x 600) : — fréquence ligne : 35 500 Hz ; — fréquence image : 60 Hz. • Mode IBM 8514/A entrelacé (1024 x 768) — fréquence ligne : 35 500 Hz ; — fréquence image : 43, 5 Hz. • Macintosh II : — fréquence ligne : 35 500 Hz ; — fréquence image : 66, 6 Hz. • NeXT (1020 x 832) : — fréquence ligne : 70 000 Hz ; — fréquence image : 68 Hz. Ces quelques valeurs montrent donc bien qu’un moniteur informatique doit avoir une bande passante élevée (de 30 à 100 MHz), et être capable de « travailler » aux fréquences de balayage correspondant au(x) standard(s) d’affichage spécifiques du (ou des) microordinateur(s). 10 L’interfaçage vidéo-informatique Ce type d’interfaçage est nécessaire lorsque l’on désire visualiser en direct (Video Overlay) des images vidéo, telles que celles issues d’un magnétoscope, sur tout ou partie de l’écran du moniteur d’un poste informatique (au minimum VGA). Cette interface, essentiellement développée et utilisée pour des applications multimédias, se présente généralement sous la forme d’une carte enfichable dans le micro-ordinateur (Screen Machine, VideoBlaster...). L’interfaçage informatique-vidéo Cet interfaçage est indispensable lorsque l’on veut visualiser des images informatiques sur tout autre support que l’écran d’un moniteur informatique spécifique. En effet, comme il a été dit plus haut, les signaux informatiques sont incompatibles avec les signaux vidéo, qui sont les seuls susceptibles d’être exploités par les autres équipements de visualisation (vidéoprojecteur, moniteur vidéo, téléviseur…). Il existe à cet effet trois familles d’interfaces correspondant chacune à une étape de transformation dégradant plus ou moins les signaux informatiques : • interface RVB/synchro horizontale et verticale ; • interface RVB/synchro composite ; • interface convertisseur-encodeur. CNDP-DIE — Dossier n°12. Avril 1993 IMAGES VIDÉO, IMAGES INFORMATIQUES RVB/synchro horizontale et verticale Son rôle est d’adapter les niveaux, l’impédance et la polarisation des signaux issus du micro-ordinateur à la norme relative aux signaux vidéo, mais en conservant les fréquences de synchronisation horizontale et verticale : Interface RVB/S (H & V) Signaux RVB "informatique" Signaux RVB "vidéo" Synchro horizontale Synchro horizontale Synchro verticale Synchro verticale — amplitude des signaux RVB et synchro : 1 volt crête à crête ; — impédance : 75 ohms ; — polarisation : positive. Opérant un traitement relativement simple des signaux, ce type d’interface offre l’avantage de préserver les caractéristiques des images issues du micro-ordinateur, tout en offrant la possibilité d’utiliser des câbles de longueur respectable. Il pourra être par conséquent recommandé pour des applications informatiques particulièrement « exigeantes », du type dessin assisté par ordinateur (DAO), conception assistée par ordinateur (CAO)... En revanche, il présente l’inconvénient de n’être utilisable qu’avec un équipement de visualisation « haut de gamme » (vidéoprojecteur informatique par exemple) ayant une large bande passante (plusieurs dizaines de mégahertz) et offrant la possibilité d’entrer séparément les signaux de synchronisation horizontale et verticale aux fréquences correspondant au standard d’affichage informatique requis par le micro-ordinateur (appareil à multi-balayage ou multiscan). Ces caractéristiques ne seront donc pas sans conséquences sur le coût de l’équipement. RVB/synchro composite (ou RVB/S) Outre une adaptation des niveaux, de l’impédance et de la polarisation des signaux issus du micro-ordinateur à la norme relative aux signaux vidéo, cette interface doit aussi convertir et mélanger les fréquences de balayage des signaux informatiques au standard vidéo composite (image entrelacée d’ordre 2) : — fréquence horizontale : 15 625 Hz (en Europe) ; 15 750 Hz (aux USA et au Japon). — fréquence verticale : 50 Hz (en Europe) ; 60 Hz (aux USA et au Japon). CNDP-DIE — Dossier n°12. Avril 1993 Il peut se présenter soit comme une carte à intégrer dans le micro-ordinateur (pour peu qu’il y ait de la place !), soit comme un boîtier externe. L’avantage de ce type d’interface est qu’il permet de visualiser une image informatique sur n’importe quel appareil vidéo autorisant l’entrée des signaux RVB/S (sur un téléviseur, par l’intermédiaire de sa prise péritélévision par exemple). Il présente cependant l’inconvénient de ne pas conserver les caractéristiques originales de l’image informatique. En effet, lorsqu’une image informatique initialement non entrelacée devient entrelacée, l’image a tendance à « papilloter » (flicker), ce qui peut être très gênant pour l’observateur. Par conséquent, la plupart de ces interfaces sont équipées d’un dispositif (antiflicker) destiné à limiter ce phénomène, lequel a pour effet de diminuer la résolution verticale dans des proportions plus ou moins importantes, l’élimination totale du « papillotement » revenant à afficher une image à l’aide d’une seule trame (constituée donc de 312 lignes – cf. Le signal vidéo, p.8). Ainsi, le recours à ce type d’interface devra être plutôt réservé à des applications informatiques ne demandant pas une excellente qualité d’image. Interface RVB/Synchros mélangées Signaux RVB "informatique" Signaux RVB "vidéo" Synchro horizontale Synchros mélangées Synchro verticale 11 IMAGES VIDÉO, IMAGES INFORMATIQUES Convertisseur-encodeur Convertisseur–encodeur Cette interface est en fait un convertisseur RVB/S du même type que celui décrit plus haut, auquel on a ajouté un étage électronique chargé de coder les signaux selon un standard de télévision, le plus souvent PAL ou NTSC. Il est alors possible, avec ce type d’interface, et lui seul, d’enregistrer des images informatiques sur un magnétoscope, mais c’est bien là le seul intérêt qu’il présente. En effet, les signaux informatiques issus du microordinateur subissent alors une véritable opération chirurgicale provoquant de graves lésions quant à la qualité de l’image informatique ainsi transformée. D’autre part, rappelons que la bande passante du signal informatique pouvant atteindre 100 MHz se trouve alors ramenée à celle du signal vidéo, soit environ 5,5 MHz en PAL. Afin de profiter au moins de la totalité de cette bande passante, l’utilisateur, s’il possède un équipement doté d’une entrée composite séparée (Y/C), devra choisir de préférence un convertisseur-encodeur possédant une sortie Y/C, ce qui permettra, au moins, de limiter les dégâts en éliminant les interférences entre chrominance et luminance (cross-color). C’est ainsi qu’il faudra essentiellement limiter l’usage de ce type d’interface au domaine de la présentation assistée par ordinateur (PréAO) et veiller à ce que le système antiflicker, s’il existe, soit le plus efficace possible. Signaux RVB "informatique" Synchro horizontale Signal vidéo composite Synchro verticale PAL, SECAM, NTSC, composantes séparées Y/C L’utilisateur aura quelquefois la possibilité d’opter, pour un même type d’interface, soit pour une carte à insérer dans le micro-ordinateur, soit pour un boîtier externe. Dans cette hypothèse, il sera peut-être préférable d’acquérir cette interface en boîtier externe. En effet, outre le fait qu’il n’y a pas à intervenir dans la machine, cette version présente l’avantage, lorsque le parc informatique de l’établissement est relativement homogène, de ne pas « dédier » – donc mobiliser – un micro-ordinateur pour les visionnements collectifs d’images informatiques. PRODUs CITRSDP/CDDP e tes... d u n t i e m P 3 D e N du C moins d n e e d n a comm t e x i o h c . .. S N O I T A M INFsOionRs de télévision..... ...émis tés. .. .nouveauons... ati ...manifest E V I T A C U D E É ...conseils... I R E I N É G IN pertises... ...ex ses... répon s n o i t s e u ...q le service télématique du centre national de documentation pédagogique contact : Unité des Télécommunications éducatives (1) 46 34 94 67 12 CNDP-DIE — Dossier n°12. Avril 1993