Note d`intention - Kaloum Marseille

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Note d`intention - Kaloum Marseille
Note d’intention
Projet « Danses africaines : Racines en mouvement »
Danseuse en danses africaines traditionnelles, j’ai toujours été attirée par les danses
modernes africaines très peu accessibles aux non africains. Les groupes de ces
danses sont rares, les ateliers et spectacles quasiment inexistants dans la région. Il
reste les cassettes vidéo accessibles uniquement dans les magasins spécialisés, ou
certaines discothèques de musique afro. J’ai été cependant fasciné par la richesse
artistique de ces danses et mon ambition est de les mettre en valeur.
La danse africaine traditionnelle se caractérise par son énergie puissante, ses
mouvements amples et directs, son rapport à la terre et au rythme.
L’accompagnement par des percussions accentue ces caractéristiques.
Les danses modernes africaines sont plus souples, plus légères et plus subtiles.
Elles prennent cependant leurs sources dans les danses traditionnelles des divers
peuples africains, et même si l’énergie n’est pas la même, on y retrouve ses racines :
une gestuelle, des attitudes, et des intentions. En effet, un point commun aux
diverses danses africaines traditionnelles et modernes est la mise en scène
d’activités quotidiennes : en danse traditionnelle on dansera les récoltes, la pêche…
et en danse moderne dansera une sortie en discothèque, ou un appel
téléphonique… L’intérêt est de d’opérer le passage du mouvement quotidien au
mouvement dansé.
Les élèves du collège Jacques Prévert, de par leurs origines, connaissent des
danses modernes, urbaines africaines telles le ndombolo, le coupé décalé, le
koudour. Certains ont l’habitude de les danser, d’autres les regardent à la télévision
ou en ont entendu parler.
Par contre peu d’entre eux connaissent les danses traditionnelles africaines, ou s’ils
les connaissent, ne s’y intéressent pas vraiment.
Leur connaissance des danses modernes africaines est essentiel aux échanges
artistique dans cet atelier. C’est parce que les élèves sont déjà familiarisés avec ces
danses qu’une ouverture avec les danses traditionnelles est possible.
Ce qui m’intéresse dans cet atelier est de mettre en lumière les liens qui unissent ces
différentes danses, expérimenter l’évolution de la gestuelle traditionnelle vers de
nouveaux styles.
Je souhaite également mettre en lumière la valeur artistique des danses africaines
urbaines qui ne sont pas encore reconnue comme une pratique artistique à part
entière. Les élèves du collège Jacques Prévert qui pratiquent ces danses n’ont
d’ailleurs souvent pas conscience de leur talent. C’est pourquoi dans cet atelier un
de mes objectifs est de travailler sur la création d’un pas de danse, d’une
chorégraphie, d’un solo, afin de faire ressortir le côté technique et artistique des
danses modernes africaines, dont on ne perçoit souvent que le côté festif.
Ma démarche artistique consiste à enseigner aux élèves des pas et chorégraphies
traditionnelles dans un premier temps. Dès qu’ils sont familiarisés avec
l’apprentissage et la réalisation de chorégraphie, je leur demande de choisir des
musiques de danses modernes africaines. Nous entamons une phase
d’improvisation, de recherche de pas jusqu’à ce que tour à tour les élèves
deviennent les artistes et enseignent leurs pas aux autres élèves. Nous construisons
ainsi ensemble la création finale.