Les soins de santé au Canada
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Les soins de santé au Canada
www.cihi.ca Les soins de santé au Canada UN PREMIER RAPPORT ANNUEL Institut canadien d’information sur la santé Canadian Institute for Health Information Préface Les soins de santé sont une importante question d'intérêt public au Canada. Certains disent qu'on doit y consacrer plus d'argent; d'autres affirment que l'argent est mal dépensé. Chaque jour, la privatisation des soins de santé, les nouveaux traitements, les listes d'attente, l'encombrement des salles d'urgence, et bien d'autres choses, font les gros titres. Quelle est l'heure juste? Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel veut éclairer le débat en présentant un large éventail de faits sur le système de santé. L'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) a élaboré ce rapport avec l'aide de Statistique Canada. Il n'aurait pu être réalisé sans les fonds alloués par Santé Canada au Carnet de route de l'information sur la santé. De même, l'appui et la collaboration de nombreux autres organismes et particuliers, notamment des chercheurs, les régions sanitaires et les ministères provinciaux et territoriaux de la Santé, ont été essentiels. Cette brochure présente certaines des constatations contenues dans le rapport. Vous pouvez télécharger gratuitement les deux documents à partir du site Web de l'ICIS (www.cihi.ca). Pour vous en procurer des exemplaires, retournez le formulaire qui se trouve à la fin de la brochure. Un rapport complémentaire, La santé de la population canadienne, est également disponible auprès de Statistique Canada. Vos commentaires sont importants! Aidez-nous à améliorer le prochain rapport. Faites-nous savoir ce que vous pensez de cette brochure (ou du rapport) et ce que vous aimeriez retrouver dans les rapports à venir. Notre adresse se trouve à la fin de la brochure. Au fil des mois qui suivront, nous espérons améliorer les rapports en tenant compte de votre avis et des nouvelles sources d'information sur la santé. Les Canadiens vivent plus longtemps — à quelques exceptions près En général, les soins de santé sont un moyen d'arriver à une fin : l'amélioration de la santé. Avant de parler du système de santé, voici quelques faits au sujet de la santé des Canadiens. Les bonnes nouvelles L'espérance de vie au Canada est excellente — parmi les plus élevées au monde. En 1997, nous nous sommes classés au deuxième rang, derrière le Japon et à égalité avec l'Islande. Notre espérance de vie à la naissance était de 79 ans, une hausse par rapport aux années 1920 (59 ans) et aux années 1950 (69 ans). Comparativement à nos voisins du sud, nous détenons une avance de deux ans. Les mauvaises nouvelles Les Canadiens n'ont pas tous la même chance de vivre longtemps et en santé. Ainsi : • l'espérance de vie des habitants de certaines régions rurales et nordiques est inférieure à 75 ans, alors que les habitants de certaines régions urbaines, comme Richmond en Colombie-Britannique, vivent en moyenne plus de 81 ans; • au milieu des années 1990, les habitants de certaines municipalités de l'île de Montréal vivaient en moyenne 10 ans de plus que ceux d'autres parties de l'île; et • les autochtones vivent en moyenne cinq ans ou plus de moins que les autres Canadiens. Ce sont là de grosses différences. Pour augmenter l'espérance de vie de cinq ans, des recherches indiquent qu'il faudrait éliminer tous les décès causés par les maladies cardiovasculaires (la principale cause de décès) et la plupart des décès causés par le cancer. Pourquoi certains groupes vivent plus longtemps? Plusieurs facteurs contribuent aux variations de l'espérance de vie. Les soins de santé sont essentiels quand la santé flanche, mais, à eux seuls, ils n'expliquent pas ces écarts. La santé dépend aussi du revenu, du niveau d'instruction, de l'appui familial et social, des modes de vie, de l'environnement et de plusieurs autres facteurs. 1 Les 25 meilleurs au monde Espérance de vie à la naissance dans les 25 pays où elle est la plus longue (données de 1997). Japon Canada Islande Suisse Hong Kong, Chine Suède Italie Australie Grèce France Vous voulez en savoir plus? Norvège Référez-vous au chapitre 1 — Plus ça change… — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel (www.cihi.ca) ou à La santé de la population canadienne (vol. 11, no 3, www.statcan.ca). Pays-Bas Espagne Chypre Israël Malte Allemagne Royaume-Uni Belgique Singapour Autriche Nouvelle-Zélande Finlande Luxembourg États-Unis 75 76 77 78 79 80 81 Espérance de vie (années) Source : Rapport mondial sur le développement humain Programme des Nations unies pour le développement Les soins de santé : une décennie de changements Les soins de santé : une décennie de changements Plus ça change… Comment les dépenses de santé ont évolué Les années 1990 ont amené des changements importants dans la façon dont les soins de santé sont organisés et dispensés. Par exemple : • la plupart des provinces ont créé des autorités régionales et les ont chargé de planifier les soins et de les dispenser aux habitants d'une région dans leur province; • certains hôpitaux ont fermé des lits ou ont été fusionnés et d'autres ont été fermés; • les dépenses de santé du secteur public ont connu des augmentations et des diminutions; • le nombre de Canadiens avec une assurance pour les médicaments et les soins dentaires a augmenté; et • la composition des professionnels de la santé a changé et ceux-ci ont vieilli. En 1999, le Canada a dépensé environ 86 milliards de dollars pour les soins de santé, soit 2 815 $ par habitant, ou environ 100 $ de plus qu'en 1998. Les dépenses totales de santé augmentent considérablement depuis plusieurs décennies. Par exemple, en termes réels (c'est-à-dire après inflation), les dépenses par habitant en 1998 étaient supérieures dans une proportion de 50 % à ce qu'elles étaient il y a 20 ans. Il y a eu une croissance régulière de 1975 à 1993. En termes réels, les dépenses par habitant ont augmenté de 2 à 3 % chaque année. Puis, les gouvernements ont freiné leurs dépenses pour une période de 3 ou 4 ans au milieu des années 1990. Pendant quelques années, on a assisté à une baisse modeste, mais sans précédent, des dépenses réelles par habitant. Depuis 1997, les dépenses totales de santé et celles des gouvernements sont de nouveau en hausse. La nature des dépenses de santé a aussi changé. Au cours des vingt dernières années, la part des dépenses de santé liées aux hôpitaux a diminué année après année. Ainsi, en 1979, les hôpitaux représentaient un peu plus de 43 % des dépenses totales de santé comparativement à 32 % en 1999. Par ailleurs, les dépenses liées aux médicaments sont passées de 9 % il y a 20 ans à 15 % en 1999. En tant que pays, nous dépensons maintenant plus d'argent pour les médicaments que pour les services médicaux. Et ce ne sont là que quelques exemples des nombreux changements auxquels le réseau de santé a dû s'adapter. La confiance du public est en baisse… Au Canada comme ailleurs, la confiance du public à l'égard du système de santé s'est érodée au cours des années 1990. Pendant cette décennie agitée, plusieurs pays ont introduit de nombreux changements à leur système de santé. …mais la satisfaction à l'égard des soins demeure élevée En général, ceux qui ont reçu des soins en sont très satisfaits. Dans une enquête réalisée en 1998, seulement 20 % des Canadiens ont dit que le système de santé fonctionnait bien dans son état actuel, mais près de 85 % d'entre eux ont dit que les soins qu'ils avaient reçus étaient bons, très bons ou excellents. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 2 — Le coût des soins de santé — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous à la partie A — La face changeante du système de santé au Canada — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. 3 La croissance des dépenses de santé Dépenses totales de santé par habitant en dollars réels rajustés selon l'inflation (remarque : non rajustés pour des changements dans d'autres caractéristiques, comme l'âge). 2 3 000 Tendances de la confiance du public Australie Canada 2 500 $ par habitant Pourcentage de répondants ayant déclaré que le système de santé « n'a besoin que de changements mineurs » (cinq pays). 2 000 1 500 1 000 1988-1990 Royaume-Uni 500 1998 États-Unis 0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % $ de 1992 rajustés selon l'inflation $ réels * Les symboles ouverts sont des prévisions. 0 60 % Source : Donelan, et al. (1999) 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Nouvelle-Zélande Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS Les soins de santé : une décennie de changements Vivre les changements Qui paie pour les soins de santé? Pour le meilleur et pour le pire Demandez aux Canadiens et la plupart vous répondront probablement « le gouvernement ». C'est vrai pour 70 % de toutes les dépenses de santé. En 1997, le Canada se classait au quatrième rang des pays du G-7 pour ce qui est des dépenses du secteur public, derrière les États-Unis, l'Allemagne et la France. Par contre, presque 30 % des coûts des soins de santé ont été payés par des sources privées — par le biais de dépenses personnelles ou de l'assurance privée. Cela s'explique en partie parce que contraitement aux dépenses du secteur public, les dépenses privées ont augmenté à un rythme régulier pendant les années 1990. Par conséquent, en 1997, de tous les pays du G-7, seuls les États-Unis surpassaient le Canada en ce qui concerne la part privée des dépenses de santé. Les dépenses privées sont surtout engagées pour les médicaments, les soins dentaires et de la vue. Les primes d'assurance pour ces services ont augmenté. En 1998-1999, presque 75 % des Canadiens de 12 ans et plus ont déclaré avoir une assurance pour les médicaments de prescription. Presque la moitié avait une assurance pour les soins dentaires, les lunettes ou les lentilles cornéennes. L'objectif de notre régime public d'assurance-maladie est de donner accès aux services médicaux et hospitaliers à ceux qui en ont besoin, peu importe leur capacité de payer. Avant l'introduction du régime au début des année 1950, les riches étaient plus à même de payer et de recevoir des soins médicaux et hospitaliers. Presque 50 ans plus tard, peu importe leur revenu, les Canadiens avaient visité un médecin de famille au cours de l'année précédente, dans une proportion égale. Certaines études indiquent même que, dans certaines régions du pays, les Canadiens à faible revenu sont hospitalisés plus souvent que les plus riches. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 4 — Promotion, prévention et soins primaires — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. Référez-vous au chapitre 2 — Le coût des soins de santé — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. Par rapport aux Canadiens les plus riches, les Canadiens à faible revenu ont moins de chances : • d'avoir récemment passé des tests de Pap et des mammographies; • de subir certains types de chirurgie cardiaque, bien que leurs chances de mourir de maladies cardiaques soient plus élevées (selon des recherces réalisées à Winnipeg et en Ontario); et • d'avoir une assurance pour les médicaments, les soins dentaires et de la vue. Vous voulez en savoir plus? 4 Comment le Canada se compare Dépenses de santé par habitant des secteurs privé et public en 1997 pour les pays du G-7, après rajustement en fonction des différences dans les prix (pouvoir d'achat) entre les pays. 5 Les temps changent Pourcentage des ménages qui ont déclaré avoir payé pour des services médicaux en 1950-1951 et pourcentage de Canadiens qui ont consulté un médecin en 1998-1999. États-Unis Canada France Japon Italie Royaume-Uni 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 $ de l'OCDE Dépenses publiques Dépenses privées Source : Éco-Santé OCDE de 1999 (Organisation de coopération et de développement économiques) % ayant payé (1950-1951) ou utilisé (19981999) des services médicaux Allemagne 100 % 80 % 60 % 1998-1999 1950-1951 40 % Médecins 20 % 0% Faible Moyen-faible Moyen-élevé Revenu Élevé Sources : Enquête sur la maladie au Canada (1950-1951) et Enquête nationale sur la santé de la population (1998-1999), Statistique Canada Vivre les changements Vivre les changements Quand les lits d'hôpitaux ferment En attendant les soins : démêler les faits Au Canada et dans plusieurs autres pays développés, pour certains types de soins, les séjours hospitaliers font place aux services de cliniques externes ou aux centres communautaires. Les hôpitaux au Canada avaient 25 % moins de lits en 1997-1998 qu'en 1984-1985. Au cours de la même période, les taux de chirurgie d'un jour ont plus que doublé. Quels ont été les effets de ces changements sur notre santé? Il est trop tôt pour répondre à cette question de façon concluante, mais nous détenons les premiers résultats de certaines régions. Dans d'autres régions, l'évaluation est en cours. En 1993, la Saskatchewan a fermé 52 petits hôpitaux. Une étude récente a examiné l'impact de ces fermetures. Les habitants des collectivités qui avaient perdu leur hôpital étaient beaucoup moins satisfaits des soins de santé après la fermeture qu'avant. Ils ont cependant déclaré que leurs craintes de voir leur santé se détériorer et l'accès aux soins de santé être limité, ne s'étaient pas concrétisées. De même, l'étude a démontré que les taux de mortalité avaient plus diminué dans les collectivités qui avaient perdu leur hôpital que dans celles qui avaient conservé le leur. Dans la même veine, des chercheurs du Manitoba ont évalué l'impact de la fermeture de plus de 700 hôpitaux à Winnipeg au milieu des années 1990. La qualité des soins, telle que mesurée par les taux de mortalité, la fréquence des visites aux cabinets des médecins et aux salles d'urgence après un congé de l'hôpital et les taux de réadmission, est demeurée sensiblement la même. Les personnes âgées qui avaient été hospitalisées pendant la période de la fermeture des lits avaient plus confiance dans l'accessibilité des soins que les autres. Il n'existe pas de liste d'attente nationale pour la chirurgie. Dans la plupart des régions et pour la plupart des interventions, il n'existe même pas de liste partagée de tous les patients en attente de soins. Pourquoi? Contrôler et gérer les listes d'attente n'est pas une mince affaire. Même définir le « temps d'attente » peut porter à confusion. De même, différents patients et dispensateurs de soins ont des idées différentes de ce qu'est une attente « raisonnable ». Comment les temps d'attente ont-ils changé dans les années 1990? Grâce à l'information dont nous disposons, nous pouvons commencer à dresser un tableau intéressant (voir figure ci-dessous). Plus de renseignements suivront dans les mois et les années à venir. Ne les manquez pas! Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 1 — Plus ça change — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. 6 L'évolution des hôpitaux Variation en pourcentage dans le volume de lits approuvés et de services choisis dans les hôpitaux généraux depuis 1984-1985 à 19971998. Référez-vous au chapitre 5 — La pierre angulaire : les hôpitaux au Canada — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. 100 % Les résultats des études sur les temps d'attente semblent se contredire, mais les méthodes utilisées et les sources de données peuvent expliquer les différences. Par exemple, une revue effectuée récemment par la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé indique que les rapports provinciaux qui font appel aux données sur les attentes observées sont une meilleure mesure de l'expérience réelle, alors que les sondages d'opinion auprès des médecins reflètent mieux le niveau de satisfaction des professionnels de la santé face aux temps d'attente. Le tableau ci-dessous décrit quelques-unes des différences présentes dans les études sur les temps d'attente. Étude Source de données Conclusion générale Attente(s) mesurée(s) Période C.-B. Expérience des patients déclarée par les hôpitaux Attentes généralement stables jusqu'à la fin de 1998; tendance à augmenter dans les 6 mois suivants Réservation de la chirugie à la chirurgie juin 1995 - juin 1999 Manitoba Expérience des patients selon réclamations à l'assurancemaladie Peu de changements Visite au spécialiste 1992-1993 - 1996-1997 à la chirurgie NouvelleÉcosse Expérience des patients selon réclamations à l'assurancemaladie Attentes généralement en baisse, sauf pour chirurgie de la cataracte Visite au spécialiste 1992-1993 - 1995-1996 à la chirurgie Fraser Institute Sondage de l'opinion des médecins sur attentes prévues Attentes généralement en hausse Visite à l'OM au spécialiste au traitement 50 % 1996/97 1994/95 1992/93 1990/91 1988/89 -50 % 1986/87 0% Soins de jour et de nuit en clinique externe Visites à l'urgence et aux cliniques Lits approuvés Source : Rapport annuel des établissements de santé, Statistique Canada (jusqu'en 1994-1995) et ICIS (1997-1998*) * Estimations provisoires en fonction des hôpitaux déclarants. 7 Démêler les faits 150 % 1984/85 Variation en % depuis 1984-1985 200 % Vous voulez en savoir plus? 1991-1998 Vivre les changements Coup d'oeil sur le système de santé L'encombrement des salles d'urgence : à l'année prochaine? L'équipe de santé Lorsqu'un problème survient chaque année au même moment, comment réagit-on? C'est l'une des questions qui se pose lorsque l'on parle de l'achalandage des salles d'urgence. Il est évident que les patients sur les civières qui attendent d'être hospitalisés ont besoin de soins. Et les gros titres des journaux se répètent année après année. Que se passe-t-il? Les fait indiquent qu'il s'agit d'un problème saisonnier. Dans plusieurs régions du pays, les visites à l'urgence tendent à grimper pendant les mois d'hiver à cause de la grippe et des maladies respiratoires. De même, le transfert de l'urgence à un lit d'hôpital prend plus de temps pendant certains mois. L'ajout de lits, même temporaire, peut être ou ne pas être la solution. Ainsi, des chercheurs du Manitoba ont constaté que l'utilisation des lits d'hôpitaux était à son apogée dans les mois d'hiver, avant et après la fermeture de 700 lits à Winnipeg. Une étude pilote réalisée auprès de 14 hôpitaux a révélé que lorsque quelqu'un attendait plus d'une journée pour être transféré de la salle d'urgence à une chambre, un lit d'hôpital était occupé par une autre personne qui pouvait se faire soigner ailleurs. Un service rapide est bon; la prévention des problèmes est encore mieux. Cet hiver, certaines villes ont réussi à éviter les crises dans les salles d'urgence, peut-être en partie à cause des campagnes de vaccination contre la grippe et d'autres programmes visant à réduire le stress pendant les périodes de grand achalandage. Les fournisseurs de soins et les administrateurs forment la base de notre système de santé. Les soins infirmiers représentent la plus grosse des professions de la santé. En 1998, plus de 227 000 infirmiers(ères) autorisés travaillaient en soins infirmiers au pays. De plus en plus, ils travaillent à temps partiel et à l'extérieur des hôpitaux. Ils vieillissent et peu de jeunes choisissent cette profession. Des études intéressantes sur la vie professionnelle des infirmiers(ères) continuent d'être publiées. Ainsi, Statistique Canada a récemment constaté que les infirmiers(ères) autorisés et les infirmiers(ères) auxiliaires s'absentent du travail en raison de maladie ou d'incapacité plus souvent que les autres travailleurs de la santé. En 1997, ils ont perdu en moyenne 3 semaines de travail (15,6 jours). La moyenne pour tous les autres travailleurs était de 6,2 jours. Après le personnel infirmier, les médecins sont les plus nombreux des professionnels de la santé. En 1998, il y avait plus de 56 000 médecins au Canada. Leur âge moyen augmente aussi. D'autres changements se produisent également. Par exemple, par rapport aux médecins de famille, le nombre de spécialistes augmente. Et il y a maintenant une plus grande proportion de femmes chez les nouveaux diplômés en médecine. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 3 — L'équipe de santé — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 5 — La pierre angulaire : les hôpitaux au Canada — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. 9 8 Une composition changeante Dans l'attente d'un lit Nombre d'heures moyen que les patients admis par l'urgence ont attendu pour un lit d'hôpital dans 14 hôpitaux pilotes déclarant leurs données d'avril 1997 à mars 1999 (exclut les patients pour qui les temps d'attente sont inconnus).* 6 4 3 2 Mars Déc. Nov. Oct. Sept. Août Juil. Juin Mai Avril 0 Fév. 1997-1998 1998-1999 1 Janv. Heures 5 * Selon les congés et les décès entre le 1er avril 1997 et le 31 mars 1999. Source : Projet pilote du CCASS, Base de données sur les congés des patients, ICIS Professionnels autorisés par 100 000 habitants et variation en pourcentage de 1989 à 1997 pour les professions de la santé réglementées dans toutes les provinces.* Infirmiers(ères) autorisés Infirmiers(ères) auxiliaires Médecins Pharmaciens Dentistes Physiothérapeutes Psychologues Hygiénistes dentaires Chiropraticiens Optométristes 1989 1997 804 301 187 67 52 37 32 29 12 11 762 255 183 76 54 48** 38** 44** 15 12** Variation -5% - 15 % -2% + 13 % +4% + 30 % + 19 % + 52 % + 23 % +9% * Les chiffres sur les infirmiers(ères) autorisés sont en fonction de ceux qui travaillent en soins infirmiers. ** Estimations Source : Base de données sur le personnel de la santé, ICIS Coup d'oeil sur le système de santé Coup d'oeil sur le système de santé La prévention : l'idéal insaisissable Le respect des lignes directrices (ou non) : un exemple Personne ne veut tomber malade. Un des rôles importants du système de santé est de prévenir la maladie et les blessures. On a remporté de nombreuses victoires au cours du dernier siècle. Par exemple, la vaccination a eu raison de la variole. L'éradication de la polio dans le monde et de la rougeole au Canada sera bientôt réalité. Des examens médicaux réguliers pour déceler les premiers signes de maladie chez ceux qui sont à risque (qu'on appelle souvent dépistage) sont une importante stratégie de prévention. Par exemple, le Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs recommande que les femmes de 50 à 69 ans passent une mammographie tous les deux ans pour dépister un cancer du sein à un stade où il peut être traité. Il recommande aussi que les femmes de 18 à 69 ans passent un test de Pap régulièrement pour prévenir le cancer du col utérin. Cela arrive-t-il souvent? Le tableau ci-dessous indique que les taux de dépistage varient d'une province à l'autre. Dans l'ensemble, les taux sont meilleurs pour les tests de Pap que pour les mammographies. Plusieurs luttes demeurent : le VIH et le SIDA, le tabagisme chez les adolescents, la prévention des blessures, pour n'en nommer que quelques-unes. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande qu'au plus 10 à 15 % des accouchements soient faits par césarienne. Les taux canadiens sont supérieurs à ce chiffre depuis 20 ans. Toutefois, certaines régions affichent des taux soit inférieurs, soit supérieurs. Par exemple, en 1998, 6 des 63 régions sanitaires comptant plus de 100 000 habitants avaient des taux inférieurs à 15 %, alors que 4 d'entre elles avaient des taux supérieurs à 25 %. Plus de la moitié des variations régionales s'expliqueraient par la fréquence des accouchements par voie vaginale des mères qui ont déjà eu une césarienne. Qu'en est-il de l'autre moitié? Nous l'ignorons. Nous ne savons pas non plus pourquoi les taux canadiens sont généralement élevés comparativement à d'autres pays. Ou pourquoi ils augmentent. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 5 — La pierre angulaire : les hôpitaux au Canada — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 4 — Promotion, prévention et soins primaires — dans Les soins de santé au Canda : Un premier rapport annuel. 10 Taux de dépistage (tests de Pap et mammographies) Pourcentage de femmes dans le groupe cible qui ont déclaré avoir passé des tests de Pap et des mammograhies pendant la période de temps recommandée en 1998-1999. Terre-Neuve 11 Taux de césariennes au pays Césariennes en pourcentage du total des accouchements dans les hôpitaux canadiens entre 1979-1980 et 1997-1998 et pourcentage des césariennes dans certains pays d'Europe en 1997. Î.-P.-É. Nouvelle-Écosse Italie (26 %) 25 Nouveau-Brunswick 20 % césariennes Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Alberta C.-B. Allemagne (18 %) 15 Europe (14 %) Pays nordiques (13 %) Consensus canadien sur l’accouchement par césarienne 10 5 Test de Pap (18-69 ans) Mammographie (50-69 ans) Source : Enquête nationale sur la santé de la population canadienne de 1998-1999, Statistique Canada 97/98 95/96 93/94 0 91/92 100 % 89/90 80 % 87/88 60 % 85/86 40 % 83/84 20 % 81/82 0% 79/80 Canada Année financière Source : Rapports sur la santé, Statistique Canada (1979-1980 à 1993-1994), Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS (1994-1995 à 1997-1998) et Santé pour tous, bureau régional pour l'Europe de l'Organisation mondiale de la Santé (données européennes) Coup d'oeil sur le système de santé Coup d'oeil sur le système de santé Résultats des soins — les transplantations : un exemple Des soins qui se poursuivent après l'hôpital La transplantation est l'une des grandes victoires de la médecine moderne. Des transplantations du coeur, des reins ou du foie ont sauvé et changé la vie de milliers de Canadiens. Les taux de réussite, tels que mesurés par le pourcentage de receveurs en vie après un certain temps, sont en hausse. Presque tous les receveurs de reins vivent au moins un an après la transplantation. Les taux de survie après un an des receveurs de coeur et de foie sont d'environ 85 % (et s'améliorent toujours). La survie à long terme est également en hausse. Malheureusement, plusieurs Canadiens attendent une transplantation. Les dons d'organes ne suffisent pas à la demande. Le taux de don d'organes au Canada, 14 par million d'habitants, est bien inférieur à celui de certains autres pays. En conséquence, presque 3 500 patients attendaient une transplantation à la fin de 1998, soit le double par rapport à 7 ans auparavant. Quatre patients sur cinq étaient en attente d'un rein. Les soins de santé sont plus qu'un séjour à l'hôpital. De nombreux Canadiens ont besoin de services de suivi à long terme offerts par des établissements de réadaptation et de soins des malades chroniques, des organismes de soins à domicile et d'autres programmes. Référez-vous au chapitre 5 — La pierre angulaire : les hôpitaux au Canada — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. 12 Un an plus tard Pourcentage de patients ayant subi une transplantation du rein (donneurs décédés seulement), du foie ou du coeur et qui étaient vivants un après la date de la transplantation. 1986-1991 1992-1997 Après un accident cérébrovasculaire, une amputation ou une arthroplastie, bien des patients ont besoin de suivi. Les services de réadaptation les aident à recouvrer et à améliorer des habiletés comme la marche, la parole, la mémoire. Une étude pilote a récemment suivi les résultats pour 31 patients en réadaptation (voir tableau ci-dessous). Nous disposerons de plus de renseignements à l'avenir puisqu'à compter d'avril 2000, les programmes de réadaptation peuvent souscrire à une nouvelle méthode pour suivre et comparer les résultats. Prendre soin des personnes âgées Vous voulez en savoir plus? Année de la transplantation Les patients en réadaptation Rein Foie Coeur 95 % 96 % 75 % 86 % 80 % 84 % En 1996-1997, 185 000 personnes âgées vivaient dans des foyers d'accueil ou d'autres établissements de soins de santé. Elles étaient nombreuses aussi à recevoir des soins à domicile. Environ 12 % des aînés ont déclaré avoir bénéficié des programmes provinciaux de soins à domicile en 19981999. La famille et les amis ont aussi prêté main forte. En 1996, 2,1 millions d'adultes ont contribué aux soins d'une personne âgée souffrant d'un problème de santé à long terme. Quand est-il logique de donner les soins à la maison? De nouvelles études commencent à comparer les coûts et les résultats des soins à domicile à ceux en établissement. Par exemple, des chercheurs de la Saskatchewan ont constaté que plusieurs patients qui avaient fini leur convalescence à la maison avaient connu à peu près les mêmes résultats que s'ils étaient restés à l'hôpital. De plus, leur niveau de satisfaction et le temps que des membres de la famille ou d'autres aidants naturels ont consacré à leurs soins, étaient les mêmes. Leurs soins avaient coûté en moyenne 830 $ de moins par patient. En Colombie13 Britannique, la facture Résultats de la réadaptation était beaucoup moins Pourcentage d’amélioration dans l’état fonctionnel et fardeau de soins élevée pour de nombreux (groupes de patients choisis), tel que déclaré dans un essai pilote auquel patients de soins de participaient 31 établissements de réadaptation au pays en 1997-1998. longue durée (mais pas tous) qui étaient soignés à la maison. Dysfonction de la colonne vertébrale Vous voulez en savoir plus? ACV Source : Registre canadien des insuffisances et des transplantations d'organes, ICIS Référez-vous au chapitre 6 — Des soins qui se poursuivent après l'hôpital — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. Fractures Remplacement d'articulations Amputation 0% 5% 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 % 40 % 45 % 50 % % de l’amélioration dans l'état fonctionnel Source : Système national pilote de rapports pour la réadaptation, ICIS Vers l'avenir Comme le montrent ces points saillants, nous pouvons mettre de l'avant des faits importants sur les soins de santé au Canada. Heureusement, par rapport à d'autres pays, le Canada possède de meilleures données, bien qu'incomplètes, pour dresser un tableau général. Nous savons beaucoup de choses sur le nombre de services de santé que nous utilisons, combien nous dépensons et où. De plus, Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel contient les toutes premières données comparatives pour les 63 régions sanitaires du pays (qui représentent plus de 90 % de la population). Nous espérons que vous lirez avec intérêt les rapports à venir, qui promettent d’être meilleurs et plus complets. En quoi les prochains rapports seront-ils différents? Ils s'appuieront sur nos connaissances actuelles et commenceront à répondre à certaines questions dont nous ignorons les réponses aujourd'hui. Par exemple, comment le système de santé — dans son ensemble et pour des types de soins précis — affecte-t-il la santé des Canadiens? Pendant combien de temps les patients doivent-ils attendre pour différents types de soins et qu'arrive-t-il lorsque les services ne sont pas disponibles au bon moment? Dans quelle mesure le système de santé répond-il aux besoins des Canadiens? Nous avons déjà commencé à prendre des mesures pour répondre à ces questions et à d'autres. Les progrès sont constants, mais ils demandent temps et détermination. Le succès dépendra de la collaboration entourant la collecte et le partage de meilleures données. Si nous réussissons, les Canadiens auront une meilleure idée de leur système de santé — qu'est-ce qui fonctionne le mieux, qu'est-ce qui ne fonctionne pas et comment nous pouvons l'améliorer. Les administrateurs et les fournisseurs de soins pourront aussi avoir accès à des renseignements précieux qui les aideront à améliorer le rendement du système de santé et à planifier pour l'avenir. Les gouvernements disposeront d'une meilleure information comparable pour introduire des politiques de santé avisées. Nous voulons vous informer de notre mieux. Ce faisant, nous espérons faire du Canada un chef de file international en information sur la santé. Les progrès dépendront de la participation et de l'appui de tous — des membres du public aux fournisseurs de soins, en passant par les administrateurs, les politiciens, et d'autres intervenants. Vous voulez en savoir plus? Référez-vous au chapitre 7 — Orientations — dans Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel. À propos de l'ICIS L'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) est un organisme autonome et sans but lucratif. Notre but est de fournir en temps opportun l'information appropriée et nécessaire à l'adoption de politiques de santé avisées, à la gestion efficace du système de santé canadien ainsi qu'à la sensibilisation du public aux facteurs qui influent sur la santé. À propos de Statistique Canada En vertu de la Loi sur la statistique, Statistique Canada recueille, compile, analyse, dépouille et publie des statistiques relatives à la santé et au bien-être des Canadiens. Feuille de rétroaction Bon de commande Nous serons heureux de connaître vos commentaires et vos suggestions sur la présente brochure et sur la façon d'améliorer l'u- Nom tilité et la valeur informative des brochures à venir. Veuillez remplir cette fiche d'évaluation ou envoyer vos idées par Organisation courriel à [email protected] ou compléter le formulaire de rétroaction en ligne. Adresse Ville/prov/code postal Veuillez retourner le questionnaire à l'adresse suivante : Rétroaction sur les rapport sur la santé Institut canadien d'information sur la santé 90, avenue Eglinton Est, bureau 300 Toronto (Ontario) M4P 2Y3 Méthode de paiement ❑ Ci-joint un chèque ou un mandat de ____________$ à l’ordre de l’Institut canadien d’information sur la santé ❑ Visa Numéro de carte : Évaluation générale de la brochure Date d’expiration : Pour chacune des questions, inscrivez un X vis-à-vis la réponse la plus appropriée. 1. ✹ 2. Comment avez-vous obtenu un exemplaire de la brochure? ❻ Par la poste ❻ Un collègue me l'a remis ❻ Autre (veuillez préciser) Nom du détenteur : Signature autorisée : ❻ Sur Internet ❻ J'ai commandé mon propre exemplaire Comment trouvez-vous les aspects suivants de la brochure? a. Longueur ❻ trop court ❻ satisfaisant b. Clarté/lisibilité ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable c. Organisation/format ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable d. Utilisation de figures ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable e. Évaluation générale ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable Veuillez envoyer le paiement à : Institut canadien d’information sur la santé, Bureau des commandes 377, rue Dalhousie, bureau 200, Ottawa (Ontario) K1N 9N8 Tél. : (613) 241-7860 Téléc. : (613) 241-8120. PRODUIT ❻ trop long ❻ médiocre ❻ médiocre ❻ médiocre ❻ médiocre QUANTITÉ PRIX A Les soins de santé au Canada : Un premier rapport annuel (exemplaire imprimé) 25 $ 35 $ Health Care in Canada 2000: A First Annual Report (exemplaire imprimé) 25 $ 35 $ No d’inscription aux fins de la TPS/TVH R137411641 Autres commentaires 3. ❑ MasterCard Avez-vous d'autres commentaires sur cette brochure ou des suggestions pour les prochains rapports? PRIX B TOTAL Sous-total Frais de port et de manutention applicables aux commandes de l’extérieur du Canada (minimum 25 $) Total taxable Le Prix A s’applique aux établissements de santé canadiens, aux gouvernements, aux organismes de santé sans but lucratif, aux universités, aux professionnels de la santé et aux chercheurs du secteur public. Renseignements sur les lecteurs 4. 4. Où habitez-vous? 5. Quel est votre poste ou votre rôle principal? ❻ Gestionnaire ou administrateur des services de santé ❻ Dispensateur de soins de santé ❻ Chercheur ❻ Analyste de politique ❻ Autre (veuillez préciser) * ❻ Représentant élu ❻ Éducateur ❻ Étudiant ❻ Membre du public Merci d'avoir rempli ce questionnaire Le Prix B s’applique aux exploitations commerciales privées (comme les fournisseurs et les conseillers en logiciels, sans toutefois s’y limiter) et les clients de l’extérieur du Canada. TPS (7%) ou TVH (15 %)* TOTAL Toutes les commandes sont assujetties à la taxe sur les produits et services de 7 % ou à la taxe de vente harmonisée de 15 % en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve (ne s’applique pas aux commandes expédiées à l’extérieur du Canada). Institut canadien d’information sur la santé Canadian Institute for Health Information