Le vieillissement cutané et sa prévention
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Le vieillissement cutané et sa prévention
M I S E A U P O I N T © 2003, Masson, Paris Presse Med 2003; 32: 1474-82 Dermatologie Le vieillissement cutané et sa prévention Service de dermatologie, CHU, Hôpital Archet 2. Nice (06) Correspondance : Jean-Paul Ortonne Service de dermatologie, CHU – Hôpital Archet 2, Rte de Saint-Antoine de Ginestière, 06203 Nice Tél. : 04 92 03 64 88 Jean-Paul.Ortonne @unice.fr Thierry Passeron, Jean-Paul Ortonne Summary Résumé Skin ageing and its prevention Des facteurs intrinsèques et extrinsèques Le vieillissement cutané est dû à la conjonction de facteurs intrinsèques (vieillissement chronologique) et extrinsèques (essentiellement photo-vieillissement). Les mécanismes physiopathologiques du vieillissement intrinsèque rejoignent ceux du vieillissement de tous les autres organes. Au sein des causes extrinsèques, le tabac et surtout les rayonnements ultraviolet, UVB mais également UVA, jouent un rôle prépondérant. Le photo-vieillissement est secondaire à des mécanismes complexes de mieux en mieux étudiés. Les UVB interagissent directement avec l’ADN des cellules cutanées. L’effet nocif des UVA est principalement dû à la formation de radicaux libres oxygènes. Il en résulte une altération de l’ADN nucléaire et mitochondrial mais aussi une activation d’enzymes, les métalloprotéinases, capables de dégrader la matrice extra-cellulaire. Des conséquences néfastes Les phénomènes de vieillissement entraînent un déclin des fonctions de défense, de cicatrisation, de perception et de thermorégulation du tissu cutané. Les manifestations cliniques sont nombreuses et souvent inesthétiques. Le photovieillissement peut être considéré comme un marqueur de risque de photo-carcinogénèse, ce qui impose une surveillance clinique accrue. Des moyens préventifs et curatifs La prévention du vieillissement cutané doit se fonder sur l’utilisation d’écrans solaires couvrant à la fois les UVB et les UVA; mais, pour être efficace, elle devra s’appuyer sur une modification des habitudes de vie. Les moyens thérapeutiques sont nombreux et efficaces, mais les possibles effets secondaires doivent être connus et expliqués au patient. Enfin, les rétinoïdes, par leur innocuité et leur efficacité tant dans la prévention que dans le traitement du vieillissement cutané, doivent être considérés comme une option thérapeutique de choix. Intrinsic and extrinsic factors Skin ageing is due to the conjunction of intrinsic (chronological ageing) and extrinsic factors (fundamentally photo-ageing). The physiopathological mechanisms of intrinsic ageing rejoin those of the ageing of all the other organs. Among the intrinsic causes, tobacco and above all ultraviolet radiation, UVB and also UVA, play a preponderant role. Photo-ageing is secondary to complex mechanisms that are increasingly known. The UVB directly interact with the DNA of the cutaneous cells. The deleterious effects of UVA are principally due to the formation of free radical oxygen, which result in an alteration in the nuclear and also mitochondrial DNA, but also an activation of the enzymes, metalloproteinase, capable of damaging the extra-cellular matrix. Deleterious consequences The phenomena of ageing provoke the decline in defence, healing and perception mechanisms and in the thermoregulation of the skin tissue. There are numerous and often unsightly clinical manifestations. Photo-ageing can be considered as a marker of risk of photo-carcinogenesis requiring increased clinical surveillance. Preventive and curative measures The prevention of skin ageing must be based on the use of sunscreens protecting against both UVB and UVA, but, in order for them to be effective, they require a change in general life style. There are many efficient therapeutic means, but the possible side effects must be known and explained to the patient. Retinoids, in view of their innocuousness and efficacy not only in prevention but also treatment of skin ageing, should be considered as a therapeutic option of choice. T. Passeron, J.-P. Ortonne Presse Med 2003;32:1474-82 © 2003, Masson, Paris a peau est un organe d’échange. Son aspect visuel mais aussi tactile occupe une place très importante, particulièrement dans notre société occidentale. La peau est le révélateur du vieillissement humain. Le vieillissement cutané peut entraîner une altération de perception de l’image corporelle avec, à terme, des symptômes dysmorphopho1 biques ou dépressifs . Par ailleurs, les personnes L 1474 - La Presse Médicale ayant des signes de vieillissement cutané sont souvent perçues par notre société comme étant en mau1 vaise santé et incapables d’initiatives . Ainsi, la demande thérapeutique afin de prévenir le vieillissement cutané est aujourd’hui de plus en plus forte. Pour y répondre, une meilleure connaissance de sa physiopathologie, mais aussi de ses conséquences cliniques, est nécessaire. 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 T. Passeron, J.-P. Ortonne Physiopathologie du vieillissement cutané TYPES DE VIEILLISSEMENT CUTANÉ Comme tous les autres organes, la peau est soumise au vieillissement. Les facteurs chronologiques et génétiques déterminent le vieillissement cutané intrinsèque. Mais la peau est soumise à des agressions extrinsèques qui,au fil du temps,amplifient le phénomène de vieillissement intrinsèque. Le rôle des rayons ultraviolets (UV) est majeur. Ils sont responsables du photo-vieillissement. Les rayons UVA sont certainement au moins aussi nocifs que les rayons 2 UVB ( encadré 1). Les facteurs environnementaux, au premier rang desquels le tabac et l’alcool, contribuent aussi au vieillissement cutané. Les autres rayonnements (infra-rouges, rayons-X, rayons gamma, mais aussi probablement la lumière visible), la pesanteur et les facteurs endocriniens (bouleversements post-ménopausiques chez la femme) ou cataboliques, interviennent dans une 3 moindre mesure . MÉCANISMES BIOLOGIQUES ❚ Vieillissement intrinsèque La peau est soumise comme tous les autres organes au phénomène de vieillissement intrinsèque.Les mécanismes biologiques sont liés à un déséquilibre entre phénomènes de dégradation cellulaire (formes actives de l’oxygène,produits terminaux de la glycation) et systèmes de réparation (anti-oxydants, enzymes de réparation de l’ADN, protéases, protéinases, phospholipases et acyltransférases). Les mécanismes de réparation de l’ADN jouent un rôle majeur dans la lutte contre le vieillissement et la survenue de cancers cutanés. Plusieurs systèmes enzymatiques coopèrent pour réparer les mutations spontanément générées par l’organisme ou induites par des agressions extérieures (ex : rayonnement UV). Il existe des systèmes de réparation dits fidèles car permettant une restitution ad integrum de l’ADN lésé (réparation des mésappariements de bases,excision de bases, excision de nucléotides,recombinaison homologue) et des systèmes non fidèles permettant une survie de la cellule au prix d’une perte de l’information génétique (synthèse translésionnelle, réparation non 4 homologue) . Certaines maladies génétiques telles les maladies de Werner, de Bloom ou de RothmundThomson, qui entraînent un vieillissement prématuré, sont dues à une Encadré 1 Le rayonnement UVA et le photo-vieillissement Pendant de nombreuses années, le rayonnement UVB a été considéré comme étant le principal responsable du photo-vieillissement et le rayonnement UVA était considéré comme relativement “sûr”. Les travaux les plus récents insistent de plus en plus sur le rôle probablement majeur du rayonnement UVA dans le photo-vieillissement. Les rayons UV pénètrent plus ou moins profondément dans le tissu cutané en fonction de leur longueur d’onde. Le rayonnement UVB est absorbé à 90% par l’épiderme et interagit donc essentiellement avec les kératinocytes et les mélanocytes. Plus de la moitié du rayonnement UVA atteint le derme. Les rayons UVA ont donc une action épidermique mais aussi dermique (notamment avec les fibroblastes)2. Le rayonnement UVA passe à travers les nuages et les vitres ; il reste constant tout au long de la journée. Les études utilisant des petites doses répétées de rayonnement UVA (comme celles reçues quotidiennement) ont montré un épaississement du stratum corneum, des dégâts dans l’ADN épidermique, des inductions de phénomène d’apoptose, un épaississement épidermique, une diminution du nombre de cellules de Langerhans, une altération des fibres élastiques, l’apparition de télangiectasies et une hypertrophie des glandes sébacées. Ces observations conduisent au réexamen de nos critères de photo-protection. L’industrie pharmaceutique a déjà commencé à intégrer de façon systématique des filtres UVA en plus des filtres UVB dans les crèmes photoprotectrices. Mais plus généralement, ce sont nos habitudes comportementales qu’il va falloir modifier pour se protéger efficacement des rayonnements UV. 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 déficience en une enzyme intervenant dans la réparation ou la suppression des cassures doubles brins : 5 la DNA helicase de type RecQ .Dans le xeroderma pigmentosum (forme classique), l’absence de réparation par excision de nucléotides provoque une hypersensibilité aux UV avec développement de carcinomes cutanés et de mélanomes. Parmi les autres systèmes de réparation cellulaire, le protéasome est un système protéolytique non lysosomal impliqué dans de nombreuses fonctions cellulaires et notamment dans la protéolyse des protéines oxydées. Avec l’âge, l’action des espèces réactives de l’oxygène,mais aussi des altérations génétiques entraîne un déclin du fonctionnement de ce système protéasomal qui intervient probablement dans les 6 phénomènes de vieillissement . Un autre facteur jouant un rôle vraisemblablement prépondérant dans les mécanismes du vieillissement est la perte progressive de structures spécialisées situées au bout des chromosomes et appelées télomères. Une enzyme, la télomérase, exprimée dans les tissus tumoraux ainsi que dans les tissus fœtaux et les tissus se régénérant (hématopoïétique, épidermique) permet de réparer ces pertes chromosomiques engendrées par le renouvellement cellulaire. Cependant, à l’état basal l’activité de la télomérase est beaucoup plus basse dans les tissus épidermiques et hématopoïétiques que dans les tissus tumoraux. Cela expliquerait que la perte télomérique due à l’âge soit identique pour les kératinocytes et pour les fibroblastes qui, eux, ne 7,8 possèdent pas de télomérase . Dans le derme, cette perte progressive des télomères entraînerait un blocage des fibroblastes dermiques sénescents dans une phase d’activation inappropriée.Les fibroblastes perdraient ainsi leur capacité de prolifération et de synthèse de la matrice extra-cellulaire. Parallèlement la sécrétion de proLa Presse Médicale - 1475 M I S E A U P O I N T Le vieillissement cutané et sa prévention Dermatologie téases serait accrue,conduisant à une destruction inappropriée de la 9 matrice extra-cellulaire . Enfin la nutrition, notamment en modifiant le stress oxydatif par la restriction calorique et par l’apport d’anti-oxydants, intervient également dans la balance entre phénomènes de dégradation et systèmes de réparation cellulaire qui condui10 sent au vieillissement cutané . pouvant conduire à des mutations, à la mort cellulaire, voire à l’initiation d’une carcinogenèse. Lorsque les doses d’UV reçues sont trop importantes,l’activation de la protéine p53 permet d’entraîner la mort du kératinocyte par phénomène d’apoptose.Lorsqu’une mutation intervient dans le gène p53, les kératinocytes perdent leur aptitude à mourir en cas d’exposition UV trop importante. C’est le point de départ de 14 possibles proliférations tumorales . Les radiations UV augmentent aussi l’expression de métalloprotéinases (MP) dans l’épiderme et le derme (ces enzymes dégradent le collagène et les autres macromolécules de la matrice extra-cellulaire dermique). Une exposition solaire de 5 à 15 minutes seulement, à midi, entraîne la production de collagénase, de stromélysine-1 et de gélatinase de 92kd. La collagénase hydrolyse les fibres collagènes puis la stromélysine-1 et la gélatinase de 92kd finissent ensuite de les dégrader.Les taux ❚ Vieillissement extrinsèque Le rayonnement UV est le principal facteur responsable du vieillissement extrinsèque (figure 1). Son mécanisme d’action est double :soit par interaction directe sur l’ADN cellulaire (mode d’action principal des UVB), soit de façon indirecte par le biais des formes actives de l’oxygène (mode d’action principal des 9-13 UVA) . En interagissant directement avec l’ADN, les UV induisent la formation de photo-produits (notamment des dimères de thymidine pour les UVB) Figure 1 Modèle hypothétique des mécanismes physiopathologiques du photo-vieillissement UV UVA UVB Kératinocyte Diminution des récepteurs aux rétinoïdes ADN K ADN RR Épiderme Derme Sites d'action de l'acide rétinoïde RR AP1 - MP Dégradation de la matrice Fibroblaste i F ADN Formation de dimères de thymidine et autres photoproduits dans l'ADN O2 Mt MP AP1 ADN Mt Matrice extra-cellulaire Matrice extra-cellulaire K : kératinocyte, F : fibroblaste, Mt :ADN mitochondrial, RR : récepteur des rétinoïdes, AP1 : facteur de transcription AP-1, O2 : radicaux libres oxygène, MP : métalloprotéinases 1476 - La Presse Médicale Mutation de l'ADN mitochondrial Déclin des fonctions mitochondriales tissulaires de ces 3 MP se maintiennent élevés en permanence si une telle irradiation est répétée tous les jours. Parallèlement à la production de MP, l’irradiation UV induit des inhibiteurs tissulaires des MP de type 1. L’utilisation préventive de rétinoïdes par voie topique dans les 48 heures précédant l’exposition aux UV permet d’inhiber la production des MP sans agir sur l’induction des inhibiteurs tissulaires des MP de 15 type 1 . La transcription des gènes codant la collagénase, la stromélysine-1 et la gélatinase de 92kd dépend du facteur de transcription AP-1 (activating protein 1). L’acide rétinoïque agit de façon antagoniste sur le facteur de transcription AP-1, diminuant ainsi la production des 16 MP de type 1 . Le rayonnement UV induit aussi une diminution des récepteurs nucléaires aux rétinoïdes qui entraîne une insuffisance fonctionnelle de la vitamine A au niveau cellulaire. Cette dernière pourrait contribuer au photo-vieillissement et à la carcinogenèse cutanée. L’utilisation préventive d’acide rétinoïque permet de diminuer la perte de ces récepteurs 17 nucléaires . Le rôle spécifique du rayonnement UVA est aujourd’hui mieux connu. Il induit notamment l’expression de gènes dans les kératinocytes, responsables des phénomènes de photo-vieillissement et de photocarcinogenèse. Les rayons UVA agissent par le biais des formes actives de l’oxygène qui induisent entre autres la formation de céramides. Ces céramides entraînent à leur tour l’expression des protéines d’adhésion ICAM-1 et activent le facteur de transcription AP-2 qui joue probablement un rôle central dans le phénomène de photo-vieillisse13,18 . Un autre mode d’action ment des UVA impliquerait des mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) également induites par les radicaux libres oxygène. Ces mutations sont 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 T. Passeron, J.-P. Ortonne Tableau 1 Modifications histologiques du vieillissement cutané intrinsèque et conséquences cliniques et fonctionnelles Structures cutanées Modifications histologiques Répercussions cliniques et fonctionnelles Stratum corneum Epaisseur inchangée Diminution de l’adhésion des cornéocytes Diminution de l’hydratation de la couche cornée Sécheresse et rugosité de la peau Reste de l’épiderme Epaisseur diminuée Taux de renouvellement cellulaire ralenti Cellules épidermiques moins régulièrement alignées avec forme, taille et propriétés de coloration également irrégulières Membrane basale aplatie, dédoublement de la lamina densa et encrage avec le complexe fibrillaire dermique Cicatrisation ralentie Tendance aux décollements cutanés traumatiques et à la formation de bulles Cellules de Langerhans Nombre diminué Diminution de l’immunité à médiation cellulaire Mélanocytes Nombre des mélanocytes fonctionnels (DOPA réactifs) diminué Diminution de la capacité à bronzer Diminution de l’absorption de la lumière ultra-violette augmentant son risque carcinologique Matrice dermique Epaisseur du derme diminuée Augmentation de la laxité Fibres collagènes moins nombreuses mais plus épaisses, de la peau => rides plus grossières et désorganisées par rapport à un derme jeune Structure et propriétés du tissu élastique du derme réticulaire altérées Diminution des fibres élastiques du derme papillaire Vascularisation dermique Epaisseur des vaisseaux réduite. Vascularisation du derme papillaire diminuée Diminution de l’épaisseur du tissu cutané et sous-cutané + diminution de la vascularisation Diminution du réseau vasculaire + altération de la matrice de derme Pâleur cutanée Perte du pouvoir isolant de la peau et risque d’hypothermie Diminution de la clairance des matériaux étrangers Annexes Nombre et activité des glandes eccrines diminués Glandes sébacées hyperplasiques (moins qu’en zone photo-exposée) Activité des glandes apocrines réduite. Ongles ternes ou opaques avec couleur jaune ou grise moins épais et lunule plus petite Stries longitudinales fréquentes Croissance unguéale ralentie Blanchiment des poils et cheveux Densité folliculaire des cheveux diminuée (indépendamment de l’alopécie androgénique) Apparition de poils disgracieux Réduction de la capacité à transpirer Diminution de l’odeur corporelle Innervation cutanée Nombre de corpuscules de Meissner et de Pacini diminué Diminution de la sensibilité cutanée Tissu sous-cutané Aminci au niveau du visage, de la face dorsale des mains et du tibia ainsi qu’au niveau plantaire Épaissi au niveau de l’abdomen chez l’homme et des cuisses chez la femme Perte du pouvoir isolant de la peau et risque d’hypothermie responsables de plusieurs maladies dégénératives et seraient aussi impliquées dans le vieillissement cutané intrinsèque. Elles sont beaucoup plus fréquentes en zones photoexposées et font suspecter leur rôle 19,20 . dans le photo-vieillissement Les mécanismes d’action des autres facteurs extrinsèques sont encore 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 mal connus. Le tabac aggraverait les effets des rayonnements UV par l’induction de MP de type 1 qui diminuerait la teneur en collagène de la 21 matrice extra-cellulaire dermique . Une autre hypothèse suggère que la perte en fibres élastiques et non pas en collagène serait responsable des 22 rides faciales chez les fumeurs . Ongles plus fragiles Temps de repousse d’un ongle traumatisé ou malade augmenté Modifications morphologiques MODIFICATIONS HISTOLOGIQUES Les différentes structures cutanées sont diversement modifiées par le vieillissement cutané. La part respective des modifications entraînées par le vieillissement intrinsèque ou extrinsèque est souvent difficilement individualisable.De fait, certaines données bibliographiques 23-27 . sont parfois contradictoires La Presse Médicale - 1477 M I S E A U P O I N T Le vieillissement cutané et sa prévention Dermatologie Tableau 2 Modifications histologiques du photo-vieillissement cutané et conséquences cliniques et fonctionnelles Structures cutanées Modifications histologiques Répercussions cliniques et fonctionnelles Stratum corneum Épaisseur augmentée Couches superficielles déshydratées et plus dures Les cellules du stratum corneum forment par endroit des amas Peau rugueuse, écaillée avec formation de micro-fissures Reste de l’épiderme Epaisseur irrégulière, parfois atrophique, parfois hyperplasique Aspect dysplasique des cellules basales par endroit Hyperkératose infundibulaire des canaux sébacés avec rétention sébacée Dysplasies, néoplasies épithéliales. Formation de grains de milium et de comédons Cellules de Langerhans Nombre nettement diminué Diminution de l’immunité à médiation cellulaire Mélanocytes Mélanocytes hyperplasiques et en nombre augmenté Irrégularité de transfert de la mélanine dans l’épiderme Lentigo actinique Irrégularité de la pigmentation Matrice dermique Remplacement de la matrice normale comprenant du collagène, de l’élastine et des glycosaminoglycanes par de larges boules grossières de fibres élastiques avec diminution du collagène Rides, puis aspect jaune, pavé et flasque de la peau Vascularisation dermique 2 types de changements : 1) Perte des plexus papillaires avec aplatissement des crêtes papillaires et diminution de la vascularisation au niveau du derme papillaire 2) Réponse proliférative aux UV avec des vaisseaux dilatés et élargis dans le derme papillaire et le derme moyen Par ailleurs majoration de la fragilité vasculaire Pâleur cireuse Télangiectasies Tendance aux ecchymoses Annexes Hypertrophie des glandes sébacées Hyperplasies sébacées Les différentes modifications histologiques ainsi que leurs conséquences cliniques et fonctionnelles sont résumées dans les tableaux 1 et 2. Vieillissement intrinsèque et extrinsèque additionnent donc leurs effets délétères sur toutes les structures cutanées.Au sein du vieillissement extrinsèque, les rayonnements UVB mais également UVA jouent un rôle majeur par le biais des métalloprotéinases et des altérations de l’ADN nucléaire et mitochondrial. Conséquences cliniques et fonctionnelles Avec l’âge, les différentes structures cutanées sont modifiées à la fois sur le plan morphologique et fonctionnel. Les principales conséquences sont un déclin des fonctions de 1478 - La Presse Médicale défense, de cicatrisation, de percep24,28 . tion et de thermo-régulation Les rapports histo-cliniques ainsi que les altérations fonctionnelles sont décrits dans les tableaux 1 et 2. L’ensemble des signes cliniques du vieillissement cutané est résumé dans le tableau 329-31. Plus de 90% de l’ensemble des cancers cutanés sont dus à une exposi32 tion chronique aux radiations UV . Ces cancers devront essentiellement être recherchés dans les zones photoexposés et chez les sujets âgés. Cependant ils seront d’autant plus précoces que le sujet aura été soumis à des expositions prolongées. Le vieillissement cutané n’a pas que des répercussions d’ordre esthétique (figures 2 à 5). Les principales fonctions du tissu cutané sont altérées engendrant des réponses moins bien adaptées aux différentes agres- sions extérieures.La plus grande fréquence des néoplasies cutanées nécessite une surveillance clinique à la fois rigoureuse et régulière. Prévention et traitements PRÉVENTION Se prévenir ou limiter les effets délétères des facteurs de vieillissement extrinsèque sont les moyens les plus efficaces pour retarder le vieillissement cutané. ❚ Rayonnement UV Les sujets de phototypes clairs sont les plus exposés au photo-vieillissement.L’éducation à l’égard du soleil devra se faire dès l’enfance pour ces personnes à risque. Les écrans solaires utilisés devront couvrir les spectres UVB mais aussi UVA. Les rayons UVA étant 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 T. Passeron, J.-P. Ortonne Tableau 3 Signes cliniques du vieillissement Type d’atteinte Tableau clinique Description et commentaires Épidermique Xérose Kératoses séborrhéiques (figure 3) Elle peut être responsable d’un prurit souvent invalidant. Lésions bénignes, au début jaunâtres puis grises, brunes ou noires, en relief, bien limitées, de 2mm à plus de 2cm de diamètre. Elles sont recouvertes d’un enduit squamo-kératosique gras peu adhérent, laissant apparaître après décollement une surface papillomateuse. Petites lésions kératosiques grisâtres ou brunâtres des zones photo-exposées. Leur aspect rugueux les rend plus facilement détectable au toucher. En évoluant la kératose se majore entraînant parfois des cornes cutanées pouvant être très exubérantes. L’apparition d’une inflammation, d’une infiltration ou d’une ulcération doit faire suspecter une transformation maligne. Un traitement précoce est donc nécessaire. Kératoses actiniques Dermique et hypo-dermique Rides Pseudo-cicatrices stellaires (figure 5) Élastose Elastoïdose nodulaire à kystes et comédons de Favre et Racouchot (figure 4) Nuque rhomboïdale Milium colloïde de l’adulte Papules blanches fibreuses de la nuque et du cou Elastolyse dermique à type de pseudo-xanthome élastique Troubles de la pigmentation Lentigos actiniques Poïkilodermie de Civatte et Erythrosis interfollicularis colli Hypomélanose en goutte Proliférations tumorales Epithélioma basocellulaire Epithélioma spinocellulaire Mélanome de Dubreuil (figure 2) Vasculaire Télangiectasies Purpura sénile de Bateman (figure 5) Lacs veineux séniles Angiomes séniles ou taches rubis Angiomes séniles de la lèvre Annexes Hyperplasies sébacées Blanchiment des poils et cheveux Perte des cheveux Développement de poils disgracieux 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 Seules les rides superficielles sont d’origine dermique. Les rides profondes sont dermo-hypodermiques. Petites lésions blanches en étoiles disposées habituellement sur le dos des mains et la face d’extension des avant-bras. Elles surviennent spontanément et sont dues à des déchirures dermiques sans atteinte épidermique ni mélanocytaire. Elle se situe sur les zones photo-exposées. La peau est jaunâtre, rugueuse et d’aspect grossier. Elle est parcourue par de profonds sillons. Prédominant sur les joues, elle associe une élastose, des comédons ouverts de grande taille et des kystes nodulaires correspondant à des comédons fermés. Epaississement jaunâtre de la peau de la nuque avec présence de sillons profonds qui dessinent des losanges. Micro-nodules cireux et jaunâtres se groupant en plaques et prédominant sur le front. Petites papules blanches non confluentes et non folliculaires. Micropapules jaunâtres confluentes en nappes touchant de façon symétrique les faces latérale du cou et les régions supra-claviculaires et rappelant les lésions du pseudoxanthome élastique Macules brunes plus rarement noires, arrondies ou ovalaires de 1mm à plusieurs centimètres de diamètre, prédominant nettement sur les zones photo-exposées. Les kératoses séborrhéiques et les kératoses actiniques peuvent être pigmentées et posent alors des problèmes de diagnostic différentiel avec les lentigos actiniques. Devant toute lésion pigmentée il faut éliminer en priorité un épithélioma pigmenté et un mélanome. Ce sont 2 phénotypes d’une même entité associant une hyperpigmentation réticulée, des plaques hypopigmentées atrophiques et des télangiectasies. Elles touchent le haut du thorax et les faces latérales du cou. Petites macules hypopigmentées arrondies localisées sur les zones photo-exposées. Lésion généralement nodulaire télangiectasique plus ou moins ulcérée dont le caractère “perlé” est très évocateur. Le rôle des UVB est aujourd’hui clairement démontré. Lésion tumorale saillante parfois kératosique et à base indurée. L’ulcération est fréquente et la douleur généralement absente. Lésion pigmentée irrégulière polychromique d’extension progressive. Elle se situe le plus souvent sur le visage et touche préférentiellement les sujets âgés. Son extension se fait essentiellement en surface et le pronostic est généralement meilleur que dans les autres mélanomes. Le mélanome de Dubreuil peut cependant métastaser et avoir un pronostic très péjoratif s’il n’est pas enlevé précocement. Elles prédominent sur les zones photo-exposées. Taches purpuriques d’apparition spontanée. Leur taille est variable, de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. Elles sont essentiellement distribuées sur le dos des mains et la face d’extension des avant-bras. Lésions nodulaires bleu violacé acquises. Elles sont bien limitées et font généralement de 5 à 10 mm de diamètre. Elles sont facilement reconnaissables car la pression les vide complètement laissant apparaître une cupule déprimée qui se remplit de sang dès que la pression est relâchée. Petites formations vasculaires papulo-nodulaires rouge vif, diffuses mais prédominant sur le tronc. Elles sont fermes, leur taille est généralement de 3 à 5mm de diamètre et elles ne se dépriment pas à la pression. Les angiomes séniles peuvent toucher la muqueuse ou la semi-muqueuse de la lèvre. Ils sont alors bleutés, de consistance molle et leur taille est parfois légèrement supérieure à celle des taches rubis. Petits nodules blanchâtres prédominant sur le visage. Chez l’homme au niveau du nez, des oreilles et des sourcils et chez la femme au niveau du menton et de la lèvre supérieure. La Presse Médicale - 1479 M I S E A U P O I N T Le vieillissement cutané et sa prévention Dermatologie Figure 4 Élastoïdose nodulaire à kystes et comédons de Favre et Racouchot Figure 2 Mélanose de Dubreuil Figure 3 Kératoses séborrhéiques profuses ménopause permet de limiter certains signes du vieillissement 33 cutané . ❚ Facteurs nutritionnels Un régime riche en agents antioxydants tels que la vitamine E ou le sélénium pourrait permettre de ralentir le processus de vieillisse10 ment . Figure 5 Pseudo-cicatrices stellaires et purpura sénile de Bateman constants dans la journée et passant à travers les vitres et les nuages, l’application d’écrans solaires lors d’activités en plein air est utile mais n’est pas suffisante. Seule une modification des habitudes vestimentaires et comportementales pourrait être efficace, mais encore faudrait-il qu’elle n’altère pas la qualité de vie. Les rétinoïdes en topiques bloquent l’induction par les rayons UV des facteurs de transcription nucléaires qui sont à l’origine de l’activation 13 des métalloprotéases . L’application précoce de rétinoïdes topiques pourrait donc prévenir certains effets du photo-vieillissement. ❚ Facteurs hormonaux L’opothérapie substitutive de la 1480 - La Presse Médicale ❚ Facteurs comportementaux La suppression de toutes les drogues au premier rang desquelles le tabac, mais aussi une pratique sportive régulière, permettent de limiter les effets du vieillissement cutané. TRAITEMENTS ❚ Rétinoïdes La trétinoïne en crème à 0,1% et à 0,05% a aujourd’hui clairement montré son efficacité dans le traitement des rides superficielles, des lésions hyperpigmentées,et sur la rugosité de la peau. Elle nécessite plusieurs mois d’application pour que son efficacité soit visible et entraîne une irritation 34,35 . fréquente au début du traitement Les précurseurs naturels de la trétinoïne, particulièrement le rétinaldéhyde, semblent également être intéressants. Les premières études ont montré l’efficacité du rétinaldéhyde dans le photo-vieillissement avec des effets secondaires moins importants 36 qu’avec la trétinoïne . ❚ Alpha-hydroxyacides (AHA) À des concentrations de 25%, l’acide glycolique, l’acide lactique et l’acide citrique ont montré une efficacité sur l’épaisseur épidermique,les dysplasies des cellules basales,la répartition de la mélanine, et la qualité des fibres élas37,38 . À de plus faibles concentiques trations, ces effets sont modestes. ❚ Vitamine C topique Une étude récente a montré son efficacité contre placebo dans le traite39 ment des rides superficielles qui serait liée à l’activation du métabo40 lisme du collagène . ❚ Émollients Ils permettent uniquement une meilleure hydratation cutanée et rendent la peau plus souple. Ils sont cependant très utiles pour lutter contre le prurit et, d’une façon générale, améliorent le confort du patient. ❚ Azote liquide La cryothérapie est très utile dans le traitement précoce des kératoses actiniques. Les kératoses séborrhéiques 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 T. Passeron, J.-P. Ortonne Tableau 4 Indications du laser dans le traitement des signes cliniques du vieillissement Atteinte clinique Type de laser Télangiectasies Laser à colorant pulsé +++ Lampe flash (après échec de l’électrocoagulation) Laser diode ou Nd : YAG (pour les plus gros diamètres) Efficacité Angiomes séniles Laser à colorant pulsé Lampe flash Lacs veineux séniles Laser à colorant pulsé Lampe flash (selon le diamètre de la lésion) Poïkilodermie de Civatte Erythrosis interfollicularis colli Laser à colorant pulsé Lampe flash (agit surtout sur la composante télangiectasique) Lentigos actiniques Laser pulsés verts (Nd:YAG Q-switched doublé en fréquence, laser à colorant pulsé) ou rouges (laser rubis Q-switched, laser alexandrite Q-switched) +++ ++ 0à+ + Élastose Laser resurfacing CO2 pulsé ou Erbium pulsé ++ Élastoïdose nodulaire à kystes et comédons Laser resurfacing CO2 pulsé ou Erbium pulsé + à ++ Rides Laser resurfacing CO2 pulsé ou Erbium pulsé ++ (si rides péri-labiales, palpébrales ou diffuses mais superficielles) 0 (si rides profondes) mais aussi les lentigos actiniques peuvent être enlevés par ce procédé. ❚ Électrocoagulation Cette technique simple et rapide permet de traiter les adénomes sébacés, les télangiectasies, les angiomes séniles et les lacs veineux séniles. ❚ Laser Ses indications sont multiples. Les lésions vasculaires ou pigmentées,les rides superficielles et les signes cutanés de l’élastose peuvent être effica41 cement traités (tableau 4). Il convient de signaler que le laser de “resurfaçage” ne permet pas de corriger les rides dermo-hypodermiques. La technique, délicate, nécessite un opérateur entraîné.Malgré ces précautions, les effets secondaires, notamment dyschromiques, ne sont pas rares et devront être signalés au patient avant le traitement. ❚ Peeling et dermabrasion Les peeling peuvent être réalisés par différentes solutions chimiques (acide trichloracétique, acide glycolique,acide kojique,acide pyruvique, acide salicylique, acide tartarique, 27 septembre 2003 • tome 32 • n°31 acide malique, acide lactique, voire phénol). La dermabrasion permet d’aller plus profondément dans le derme, mais l’opérateur contrôle la 42 profondeur . Peeling et dermabrasion permettent de traiter les signes cliniques de l’élastose ainsi que les rides superficielles. Ils sont également efficaces sur les lentigos actiniques. Ces deux techniques (et particulièrement la dermabrasion) entraînent cependant un risque de dyschromie post-inflammatoire, surtout chez les sujets de phototypes foncés. ❚ Injections de matériel implantable Plusieurs produits sont aujourd’hui disponibles. Le silicone liquide, le collagène bovin, l’acide hyaluronique, le ® ® Fibrel ,l’Alloderm ou bien encore le polytétrafluoroéthylène, permettent de traiter rides superficielles et profondes en fonction du site d’injection 42 du produit . La correction des rides doit être prudente et progressive. Les effets secondaires, principalement inflammation locale et réactions allergiques, varient en fonction des produits utilisés. Une autre technique consiste à injecter du tissu graisseux prélevé chez le patient et à le lui réinjecter. Cette technique, qui n’expose pas aux réactions allergiques, serait très efficace pour les rides du front et durerait jusqu’à 6 ans. ❚ Injections de toxine botulinique Il s’agit d’une technique élégante utilisée pour traiter les rides d’expression du visage. Les rides glabellaires sont l’indication de choix.L’injection de la toxine permet de paralyser le muscle et de corriger les rides correspondantes. Son action commence à se voir en 24-48 heures et dure de 4 mois à 1 an voire plus.Les conditions de réalisation d’une telle technique doivent être rigoureuses (local et matériel adaptés, et médecin expérimenté). La description d’effets secondaires graves,locaux (ptosis transitoire, troubles visuels, ulcérations de cornée, paralysie faciale) ou généraux (troubles du rythme cardiaque, choc anaphylactique) incitent à la plus grande prudence pour un traitement à visée esthétique. ❚ Chirurgie C’est d’abord le traitement des différentes proliférations tumorales.Le lifting, quant à lui, permet de corriger les rides profondes. La Presse Médicale - 1481 M I S E A U P O I N T Le vieillissement cutané et sa prévention Dermatologie Conclusion Lorsque les signes cliniques du vieillissement cutané sont patents,le clinicien dispose d’un éventail large de moyens thérapeutiques plus ou moins invasifs.Les effets secondaires possibles et les résultats espérés,une fois expliqués au patient, permettront de guider le choix thérapeutique.Cependant,tous les effets délétères du vieillissement cutané ne peuvent être traités. Le prévenir, du moins en partie, est donc indispensable.La meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques du vieillissement cutané permet aujourd’hui une prévention plus efficace car mieux ciblée. Les modifications des habitudes de vie seront probablement longues et difficiles à mettre en œuvre. Les progrès en protection et rémanence des filtres solaires pourront peut-être permettre un jour leur utilisation au sein des crèmes de soins utilisées quotidiennement. Mais les perspectives vont plus certainement vers des produits tels que les rétinoïdes, pouvant contrecarrer les effets délétères du soleil ou des autres facteurs responsables du vieillissement cutané, avant que ces effets soient cliniquement décelables. Le futur pour la prévention du photo-vieillissement sera peut-être représenté par des écrans solaires comportant des enzymes de réparation de l’ADN ou pouvant stimuler des facteurs naturels, telle l’interleukine-12, qui induisent la réparation des dégâts 11,43 . Toutefois actiniques de l’ADN de nombreuses études complémentaires seront nécessaires pour mettre au point cette stratégie combinant photo-protection et photo-réparation. ■ Références 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Koblenzer CS. Psychologic aspects of aging and the skin. Clinics Dermatol 1996;14:171-7. Petersen MJ, Hansen C, Craig S. Ultraviolet A irradiation stimulates collagenase production in cultured human fibroblasts. J Invest Dermatol 1992;99:440-4. Pierard GE. The quandary of climacteric skin ageing. Dermatology 1996;193:273-4. Friedberg EC, Walker GC, Siede W. DNA repair and mutagenesis. ASM Press (Washington, DC) 1995. Furuichi Y. Premature aging and predisposition to cancers caused by mutations in RecQ family helicases. Ann N Y Acad Sci 2001;928:121-31. Stolzing A, Grune T. The proteasome and its function in the ageing process. Clin Exp Dermatol 2001;26:566-72. Harley CB, Futcher AB, Greider CW. Telomeres shorten during ageing of human fibroblasts. 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