arrete 20 juillet 1977 sur produit dietetique
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arrete 20 juillet 1977 sur produit dietetique
NUTRITION – SANT E es alimentaires Adjonction de vitamines aux denre s de communication et modalite Marianne DESSEN-MUGNIOT Direction ge nerale de la concurrence, consommation et re pression des fraudes (DGCCRF), Bureau D3 – Secteur Nutrition, 59 boulevard Vincent Auriol 75703 Paris Cedex 13, France Abstract: Regulation (EC) No 1925/2006 of 20 December 2006 on the addition of vitamins, minerals and certain other substances to foods came into force on 1 July 2007 and renders void certain provisions of Decree No. 2006/1264 of 16 October 2006. This text changes significantly how to approach the issue of current food fortification, hitherto subject to prior authorization. This article aims to review the conditions under which stakeholders can use the addition, and how the communication on packaging is possible, related to the presence of vitamins in food. Key words: vitamins, fortification, RDA, nutrition claims, health claims Contexte et cadre glementaire national re doi: 10.1684/ocl.2011.0371 L’enrichissement des aliments courants en vitamines, substances minerales et autres substances etait auparavant soudure d’autorisation defimis a la proce cre ^t modifie nie par l’article 1er du de du 15 avril 1912. La Cour de justice s europe ennes (CJCE) des Communaute ayant condamne la France pour entrave a la libre circulation des marchandises du fait de l’inadaptation de cet article au droit communautaire, il a fallu revoir dure. Les autorite s françaises cette proce te contraintes de prendre des ont donc e es, ce qui a donne lieu a mesures adapte la publication, le 17 octobre 2006, du cret no 2006-1264 relatif aux vitamide rales et autres nes, substances mine es dans la fabricasubstances employe es alimentaires1. tion des denre cret a introduit deux proce dures Ce de d’autorisation de mise sur le marche s des des denrees auxquelles sont ajoute vitamines, mineraux et autres substances, selon que le principe de libre 1 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte. do?cidTexte=JORFTEXT000000817726&dateTexte= s’appliquer circulation trouve ou non a (articles 2 et 3). Son annexe 1 fixe la liste raux pouvant faire des vitamines et mine l’objet d’une demande d’autorisation d’emploi dans les denr ees alimentaires. La liste des substances autres que vitarales n’est pas mines et substances mine tablie a priori. En revanche, le de cret e voit qu’un arre ^t e interministe riel pre rende publique la liste des vitamines, raux et autres substances dont mine autorise e au cas par l’adjonction a ete cas, et les conditions aff erentes a cette autorisation d’emploi (matrice alimene par l’enrichissement, taire concerne teneurs minimales et maximales, mentiquetage, etc.), afin de pertions d’e rateurs concurrents mettre aux ope der aux me ^mes droits que le d’acce n e fici demandeur qui a, lui, be e de la de l’enrichissement. primaute En 2007, l’Union enne se dote europe d’un dispositif complet Le dispositif mis en place par la Commisenne repose sur la publicasion europe glements, qui tendent tion de deux re a modifier, de mani ere notable, la notion d’enrichissement telle qu’entendue juss françaises. qu’alors par les autorite glement (CE) no 1925/ En effet, le re cembre 2006 concernant 2006 du 20 de raux l’adjonction de vitamines, de mine et de certaines autres substances aux es alimentaires2, dont l’objectif est denre de s’assurer que l’adjonction de vitamines et min eraux conduit a la commer^ rs, ne fait pas, cialisation de produits su contrairement aux dispositions françaises en vigueur jusque-l a, de cas particuliers s de en fonction des objectifs recherche ^mes re gles (notaml’adjonction : les me ment, limites maximales et autres restrictions ou interdictions) s’appliquent es additionne es de vitadonc aux denre raux que l’adjonction soit mines et mine alis re ee dans un but d’enrichissement, quide restauration ou de recherche d’e valence nutritionnelle. e du En outre, la publication simultane glement (CE) no 1924/2006 relatif re gations nutritionnelles et de aux alle es alimentaisant e portant sur les denre te ce dispositif dont le res3 comple 2 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2006:404:0026:0038:FR: PDF 3 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2007:012:0003:0018:FR: PDF es alimentaires et modalite s de communication. OCL 2011 ; 18(2) : Pour citer cet article : Dessen-Mugniot M. Adjonction de vitamines aux denre 99-103. doi : 10.1684/ocl.2011.0371 OCL VOL. 18 N8 2 MARS-AVRIL 2011 Article disponible sur le site http://www.ocl-journal.org ou http://dx.doi.org/10.1051/ocl.2011.0371 99 second objectif est d’assurer une information loyale du consommateur, ne ne fices l’induisant pas en erreur sur les be en attendre (notamqu’il est suppose minimale de ment en fixant une quantite nutriments ou substances dans l’aliment tablissant des seuils dit « enrichi », en e gations nutritionnelapplicables aux alle les et une liste positive des allegations autorise es. . .). de sante en a Le dispositif europe le cadre national modifie en vigueur re plus pre cise, le re glement De manie en application (CE) no 1925/2006, entre le 1er juillet 2007, vise notamment a es rendre licite l’enrichissement des denre alimentaires (a l’exception des complements alimentaires pour lesquels existent des dispositions specifiques dans le cadre de la directive 2002/46), en vitamines tablie en et mineraux dont la liste est e annexe I (A, D, E, K, B1, B2, Niacine, nique, B6, B9, B12, Acide pantothe noncees Biotine, C), et sous les formes e re es comme inofen annexe II (conside fensives et biodisponibles)4. En vertu de glement, pris sur la l’article 17.1 du re base du principe de libre-circulation des es alimentaires marchandises, les denre es des vitamines auxquelles ont ete ajoute raux sous des formes d’apport et mine es dans d’autres Etats membres autorise enne et soumises a de l’Union europe la Commission au titre de l’article 17, valuation peuvent, dans l’attente de leur e europe enne de se curite des par l’Autorite ^tre commercialise es aliments (AESA), e français. Ces e le ments sur le marche figurent dans le registre communautaire sur l’adjonction de vitamines, mineraux tabli et certaines autres substances, e gleconformement a l’article 9 du re ment5. 4 Il convient de noter que les dispositions de glement ne visent que l’adjonction « ce re raux, et que directe » de vitamines et mine l’enrichissement par le biais d’autres moyens, dient contetels que l’utilisation d’un ingre notable nant « naturellement » une quantite de vitamines et/ou mineraux (par exemple : sentant naturellement une lithotamme, pre e en calcium), n’est pas expliciteneur eleve par ce texte. tement vise 5 http://ec.europa.eu/food/food/labellingnutrition/vitamins/comm_reg_en.pdf 100 OCL VOL. 18 N8 2 MARS-AVRIL 2011 glement rend en conse quence Ce re cret caduques les dispositions du de no 2006-1264 en ce qu’elles concernent raux e nume re s les vitamines et mine a glement 1925/2006, en l’annexe I du re dure d’autorisation particulier la proce alable . Ainsi, pre a la mise sur le marche depuis le 1er juillet 2007, la commer^tre cialisation de ces produits peut e e sur le territoire français sans envisage s attendre l’aval de l’administration, de lors que les produits sont conformes glement (CE) aux dispositions du re no 1925/2006. ^me manie re, les arre ^te s autoDe la me risant l’emploi de certaines vitamines et/ raux dans des denre es alimenou mine taires courantes, anciennement pris sur la base du d ecret du 15 avril 1912 ne sont ^te du plus applicables (en particulier l’arre 8 octobre 2004 relatif a l’emploi de ge tales, vitamine D3 dans les huiles ve ^te du 20 certaines dispositions de l’arre te tiques et juillet 1977 sur les produits die gime, notamment celles du chapitre de re gime IV relatives aux produits de re s aux re gimes qui ne cessitent un destine apport lipidique particulier). glement (CE) no 1925/2006 pre Le re cise les conditions selon lesquelles les raux peuvent e ^tre vitamines et mine s aux denre es alimentaires. ajoute – Des teneurs minimales en nutriments vues pour e viter d’induire le sont pre consommateur en erreur. glement pre voit que L’article 6.6 du re l’adjonction d’une vitamine ou d’un mineral dans un aliment doit aboutir a sence, dans l’aliment, d’au moins la pre significative » de cette une « quantite ral. La notion de vitamine ou de ce mine fe rence « quantite significative » fait re s aux termes employe a l’annexe de la tiquetage directive 90/496 relative a l’e nutritionnel6. Il en ressort que toute raux adjonction de vitamines ou de mine doit conduire a la pr esence dans le produit fini d’au moins 15 % des apports s (AJR), tels qu’ils journaliers recommande finis, pour 100 g, 100 mL ou y sont de par emballage lorsque l’emballage ne contient qu’une portion. 6 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:31990L0496:FR:HTML 7 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:285:0009:0012:FR: PDF te modifie e La directive 90/496/CEE a e par la directive 2008/100/CE7, transe en droit français par l’arr^et pose e du 24 vrier 20108. Les valeurs des AJR ont e te fe revues pour certains nutriments et la te compl re liste a e et ee de telle manie qu’ a ce stade le cadre communautaire voit des AJR pour l’ensemble des pre raux pouvant e ^tre vitamines et mine s aux denre es alimentaires. Les ajoute valeurs sont reprises dans le tableau 1. vues – Des teneurs maximales sont pre pour eviter des absorptions excessives judiciables des consompre a la sante mateurs. curite du consommaAfin d’assurer la se glement pre voit e galement teur, le re qu’en cas d’adjonction de vitamines raux dans une denre e, la et/ou mine totale de la vitamine ou du quantite sent, min eral pre a quelque fin que ce soit, dans les aliments mis en vente ne passe pas les teneurs maximales de etablies dans le cadre de ce texte. Bien que le glement pre voie que la Commission re aurait du faire une proposition avant le 31 janvier 2009, ces valeurs ne sont pas tablies. encore e re consensuelle, la de terminaDe manie s maximales s’appuie tion des quantite ne ral de l’analyse des sur le principe ge e au cas des nutriments, risques adapte s glement 1925/ rappele a l’article 6 du re valuation des risques conduit 20069. L’e tout d’abord a classer les nutriments en passement de fonction du risque de de . Cette classification la limite de s ecurite est obtenue en comparant la limite de curite (lorsqu’elle a pu ^ tablie) se etre e ravec les apports alimentaires, la diffe ence obtenue correspondant a la marge ce mentation. A disponible pour la supple titre, les deux principales organisations ennes regroupant les fabricants europe ments alimentaires (ERNA de comple es par la et EHPM), egalement relaye de ration europe enne des indusConfe du 3 de cembre 1993 Modifiant l’arr^ete cret n8 93-1130 du portant application du de 27 septembre 1993 concernant l’ etiquetage s nutritionnelles des denre es relatif aux qualite alimentaires 9 Selon les principes introduits a l’article 6 du glement, ces teneurs maximales doivent re ^tre fixees en tenant compte des limites e rieures de se curite, des apports en supe raux en provenance d’autres vitamines et mine sources alimentaires et des apports de ference recommande s pour la population. re 8 Tableau 1. Vitamines et mine raux pouvant ^etre ajoutes et/ou et declares, et leurs apports journaliers recommande s (AJR) tels que pre cise s dans la directive 2008/100 Vitamine A (mg) 800 Potassium (mg) 2 000 Vitamine D (mg) 5 Chlorure (mg) 800 Vitamine E (mg) 12 Calcium (mg) 800 Vitamine K (mg) 75 Phosphore (mg) 700 Vitamine C (mg) 80 Magnesium (mg) 375 Thiamine (mg) 1,1 Fer (mg) 14 Riboflavine (mg) 1,4 Zinc (mg) 10 Niacine (mg) 16 Cuivre (mg) Vitamine B6 (mg) 1,4 Manganese (mg) 2 Folate (mg) 200 Fluor (mg) 3.5 Vitamine B12 (mg) 2,5 nium (mg) Sele 55 Biotine (mg) 50 Chrome (mg) 40 ne (mg) Molybde 50 Acide Pantothenique (mg) tries alimentaires (CIAA), ont propose les conduisant a cate goriser les des mode nutriments en trois groupes, en compacurite aux apports rant la limite de se alimentaires du 97,5e percentile de la population : les vitamines pour lesquelles passement il n’existe pas de risque de de curite (B1, B2, B12, des limites de se nique, K10), les biotine, acide pantothe vitamines pour lesquelles il existe un passement (E, D, B6, faible risque de de nicotinamide, B9), les vitamines pour passement des lesquelles le risque de de curite est e leve (A, be ^talimites de se ne). carote me temps, des valeurs Dans un deuxie mentation sont e tablmaximales de supple ies par le gestionnaire du risque, en tenant valuation des compte des resultats de l’e es. risques et des incertitudes souleve Comme a pu le rappeler la Cour de s europe ennes justice des Communaute a plusieurs reprises, « l’evaluation du risque (. . .) a pour objet l’appre ciation du degre de probabilite des effets nefastes de l’adjonction de certaines substances nutritives aux denrees alimentaires pour la sante humaine et de la gravite de ces sent, il effets potentiels ». Dans le cas pre valence e levee de Compte tenu de la pre sujets suivant un traitement anti-coagulant ^me par AVK, l’Anses recommande une extre re d’enrichissement des prudence en matie aliments courants en vitamine K (avis du 13 juin 2008, disponible sur http://www.afssa. fr/Documents/NUT2007sa0315.pdf). C’est pourquoi, le classement de la vitamine K dans ce groupe est sujet a discussion. 10 6 Iode (mg) terminer pour chaque s’agit donc de de nutriment la dose acceptable dans les es alimentaires, au-del denre a de laqus elle la survenue des dangers identifie devient reelle et donc inacceptable pour le gestionnaire du risque. flexion, l’Agence Dans le cadre de cette re curit nationale de se e sanitaire charg ee de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) – anciennement Agence curite sanitaire des alifrançaise de se te saisie par ses ments (Afssa) – a e ministeres de tutelle afin de proposer des teneurs maximales pouvant servir de s françaises dans le base aux autorite gociations communautaicadre des ne res. Ses travaux se fondent sur des simulations qui consistent a evaluer les passement des limites de risques de de curite en fonction de divers sce narios se de suppl ementation ( a la fois par le ments alimentaires et biais des comple de l’alimentation enrichie) utilisant les es de consommation françaises donne les plus r ecentes ( etude INCA 2). Les sultats sont publie s sur le site internet re de l’Agence11. changes Depuis 2007, de nombreux e ont eu lieu entre les Etats membres et la enne, qui n’ont pas Commission europe encore abouti. Une proposition de la Commission est attendue dans le coue 2011 (toute information rant de l’anne ^tre rendue publique sur ce sujet devrait e disponible sur le site internet de la Commission)12. 11 http://www.afssa.fr/Documents/ NUT2007sa0315t2.pdf 1 150 finitive Dans l’attente d’une position de au niveau communautaire et conform eglement (CE) ment aux principes du re tablissant les principes ge n 178/2002 e egislation alimentaire13, les raux de la le rateurs peuvent proposer des niveope aux d’enrichissement qui conduisent a es alimentaires la fabrication de denre judiciables ^ res et non pre su a la sante des consommateurs. Il leur appartient, en tant que professionnels, de s’assurer curit de la se e de leurs produits en s’appuyant sur l’ensemble des informations en leur possession, notamment es scientifiques ge n e ralement les donne es (encadre 1). accepte Quelles exigences en re d’e tiquetage ? matie Un etiquetage nutritionnel complet glement (CE) no 1925/2006 impose Le re es auxquelles ont e t e que les denre es des vitamines et min ajoute eraux tiquetage nutritionnel comportent un e ines, glucides, de groupe 2 ( Energie, prote dont les sucres, lipides, dont les acides s, fibres, sodium), ainsi que gras sature s totales des vitamines et les quantite raux qui ont e t s des mine e ajoute a l’aliment. 12 http://ec.europa.eu/food/food/labellingnutrition/vitamins/index_en.htm 13 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/ LexUriServ.do?uri=CONSLEG:2002R0178:20060428:FR:PDF OCL VOL. 18 N8 2 MARS-AVRIL 2011 101 1 Encadre L’exemple de la vitamine A du 27 janvier 200924, qu’un enrichissement L’Anses montre, dans son avis date des aliments courants en vitamine A (a hauteur de 120 mg pour 100 kcal) associe a ments alimentaires en contenant 800 mg, double une consommation de comple ce titre, elle passant la limite de se curite . A le pourcentage de personnes de recommande de ne pas enrichir les aliments courants en vitamine A (et de maintenir la teneur maximale des complements alimentaires a 800 mg). Par es françaises d’apport ailleurs, dans ce m^eme avis, elle rappelle que les donne montrent l’absence de carence ou de de ficit en vitamine A : « Des publications de confirment que la prevalence d’apports inade quats en vitamine A totale est tres faible chez les adultes français et bien moindre que pour d’autres vitamines ou mine raux (Touvier et al., 2005, de Lauzon et al., 2004) et qu’on ne peut identifier de groupes risque de deficit en vitamine A totale dans la population française. » a ce dent avis date du 13/07/2007 sur l’emploi de vitamine A En outre, dans un pre galement que a 800 mg/100 g dans margarines et MG a tartiner, l’Anses indique e les niveaux de consommation au P97.5 chez les enfants (avant enrichissement) rieurs a la limite de se curite de finie par le Comite scientifique de sont supe l’alimentation humaine (CSAH, 2002). De ce fait, et dans l’attente de dispositions es au niveau europeen, les ope rateurs ont e te invite s par les pouvoirs harmonise publics a prendre des mesures permettant de s’assurer que les margarines et les res grasses additionne es de vitamine A ne seront pas consomme es par les matie enfants. Des alle gations nutritionnelles et de sante encadrees gations de sante Avant juillet 2007, les alle taient encadre es par des dispositions e s ge ne rales d’obligation de publicite tre non trompeuse et d’interdiction de tat de pre vention, traitement ou faire e rison de maladie (dispositions de la gue tiquetage et la directive 2000/13 sur l’e et du Code de la consommapublicite es, le creneau de tion). En quelques anne dans la « nutrition-sante » s’est impose en le paysage agroalimentaire europe comme l’une des voies d’innovation majeure, s’accompagnant d’une intensification de la communication a visee ». Face a la profusion en Europe « sante gations sur les emballages et de ces alle des denrees alimentaires, la publicite enne a choisi de se doter l’Union europe cifique. Le re glement d’un dispositif spe en vigueur en (CE) no 1924/2006 entre juillet 2007 a un double objectif : assurer un haut niveau de protection des consogation doit e ^tre mmateurs (toute alle e sur des justifications scientifiques fonde tablies) tout en pre servant les bien e conditions d’une concurrence loyale entre les industries agroalimentaires. gation est de finie a l’article La notion d’alle gation 2-2, de façon tres large. Une alle est, par nature, volontaire. Tout message ou toute representation qui affirme, re ou implique qu’une denree sugge de des caracte ristiques alimentaire posse 102 OCL VOL. 18 N8 2 MARS-AVRIL 2011 res est concerne . Cela inclut des particulie sentations sous forme d’images, repre le ments graphiques ou de symboles. d’e Le reglement distingue plusieurs types gations (encadre 2). d’alle e en application, ce Depuis son entre glement induit des modifinouveau re glement cations majeures. En effet, le re voit l’e tablissement de listes positives pre gations nutritionnelles et de sante d’alle me d’autorisation pre alainsi qu’un syste gation ajoute e a ces able pour toute alle s l’e tablissement de ces listes, listes. De gations nouvelles sont soumises les alle alable avec une cena autorisation pre tralisation des demandes a la Commisenne. sion europe Ainsi, seules les allegations nutritionnelles es dans l’annexe du re glement sont cite es aux conditions qui y sont autorise cifie es. spe Contrairement aux dispositions anciennement en vigueur, qui rendaient oblicise de la gatoire une description pre e (d cidenre enomination descriptive, pre sant notamment le recours a un enrichissement), a compter de la publication glement (CE) no 1924/2006, toute du re sence (pre sence mention relative a la pre « naturelle » ou par le biais d’une addiraux, que tion) de vitamines ou de mine nomination de vente ou ce soit dans la de tiquetage, doit de sormais ailleurs sur l’e ^tre conside re e comme une all e egation quence e ^tre nutritionnelle et en conse e dans le respect des dispositions formule glement. En particulier, comme dudit re cise son conside rant 21, dans le pre se ou nomination de vente la de l’hypothe te e par des mentions du type est comple « [vitamine] ajoutee », « . . .enrichie en [vitamine] », « avec une teneur en [vita teneur garantie en mine] . . . », « a teneur restaur [vitamine] », « a e e en [vitamine] », ou « contient [vitamine] », ^tre consid ces mentions doivent e er ees comme des all egations soumises aux gation « source de . . . ». conditions de l’alle titre comple mentaire, l’annexe du A glement listant les all re egations nutries a e te comple t tionnelles autorise ee gations relatives aux acides par 5 alle gras (source et riche en acides gras 2 Encadre gations Les principaux types d’alle gation nutritionnelle est une mention quantitative mettant en avant L’alle sence, en plus ou moins grande quantite , de certains l’absence ou la pre composants des aliments ou de leur apport energ etique : « pauvre en sucres », res grasses », « all » ou encore « riche en vitamine D ». « 0 % de matie ege gation de sante fait le lien entre aliment et un parame tre de sante . Il L’alle crit l’impact possible du produit sur l’ : « Par son apport en de etat de sante glement distingue : calcium, le produit X contribue a renforcer les os ». Le re – les allegations de sante faisant reference au developpement et a la sante des duction d’un risque de maladie (art. 14), dont les proce dures enfants ou a la re d’examen et d’autorisation sont plus longues; – Les autres allegations de sante (art. 13), au sein desquelles : gations ge ne riques (x1) de j es avant l’entre e en vigueur du - les alle a utilise es scientifiques bien e tablies et sont bien texte. Elles reposent sur des donne comprises par le consommateur ; gations innovantes (x5) reposant sur des donne es nouvelles. - des alle ga 3 ; riche en acides gras insature s, ome s, riche en acides gras mono-insature s), et les riche en acides gras polyinsature discussions se poursuivent au niveau voluer cette communautaire pour faire e vision des conditions applicables liste (re gations, inclusion de a certaines alle nouvelles allegations)14. glement encadre e galePar ailleurs, le re ment l’emploi d’allegations de sante qu’il finit comme « toute allegation qui de affirme, suggere ou implique l’existence d’une relation entre, d’une part, une categorie de denre es alimentaires, une denree alimentaire ou l’un de ses composants et, d’autre part, la sante ». Les se partagent entre all egations de sante celles relevant de l’article 14 (allegations fe rence a la re duction du risque faisant re veloppement et de maladie ainsi quau de infantiles), pour lesquelles les a la sante dures d’examen et d’autorisation proce sont plus longues, et celles relevant de l’article 13, souvent appelees « allegations de sante fonctionnelles ». glement (CE) no 1924/2006 pre voit Le re l’etablissement, au 31 janvier 2010, d’une liste positive d’allegations de sante es. Cette liste doit « generiques » autorise permettre a tout industriel de l’agroalimentaire d’utiliser sur leurs denrees gations de sante alimentaires des alle « fonctionnelles » presentes dans la liste, serve du respect des conditions sous re es. L’e tablissement d’utilisation associe de cette liste, qui constitue un important bute en 2007 en recensant, travail, a de gadans chaque Etat membre, les alle pondant aux crite res e tablis tions re glement. Sur la base des dans le re 27 listes nationales, la Commission et un projet l’AESA ont ensuite elabore de liste communautaire d’environ gations. En juillet 2008, ces 4 600 alle gations ont e t e soumises a l’AESA en alle vue d’examiner la validite scientifique des demandes. valuation scientifique par l’AESA, et L’e donc l’adoption de cette liste par les Etats te considerablement membres ont e es et ralenties par la quantite complexifie gations de pose es. Par consequent, d’alle te au le delai d’adoption de la liste comple glement 31 janvier 2010 prevu par le re 14 centes sur le site Voir les modifications re internet de la Commission : http://ec.europa. eu/food/food/labellingnutrition/claims/ nutrition_claims_en.htm te respecte . (CE) no 1924/2006 n’a pas e ce jour,quatre lots d’avis scientifiques A te publie s, rendus par l’AESA ont e vrier respectivement en octobre 2009, fe 2010, octobre 2010 et avril 2011. La Commission a demande a l’AESA de de ses avis concernant publier la totalite les nutriments et substances (autres que les plantes) pour la fin du mois de juin 2011, et envisage d’adopter, sur la base re liste positive de ces avis, une premie gations de sante autoris d’alle ees pour la e 2011. fin de l’anne rement les Concernant plus particulie but 2011, 15 vitamines liposolubles, de gations de sante « ge ne riques » ont alle fait l’objet d’un avis favorable de l’AESA. re que les L’Agence a en effet conside preuves scientifiques disponibles permettaient de conclure que : – la vitamine A contribuait au fonctionnement normal du syst eme immunirenciation cellulaire taire15, a une diffe tat de normale16, au maintien en bon e la peau et des muqueuses16, ainsi qu’au maintien d’une bonne vision16 (en ^ta-carote ne) ; association avec du be – la vitamine E contribuait a la protection des constituants cellulaires contre te s anti-oxydantes)17; l’oxydation (proprie – la vitamine D contribuait au maintien normal des os (et que dans cette tait ne cessaire en assofonction, elle e ciation avec le calcium18) et des dents19, a une absorption/utilisation normale du calcium et du phosphore et au maintien du taux de calcium dans le sang20, au me fonctionnement normal du syste ponse inflammaimmunitaire et de la re toire20, au maintien de la fonction musculaire normale21 ; – la vitamine K contribuait au maintien normal des os (fonction en particulier reconnu pour la menaquinone-7), ainsi qu’au maintien de la coagulation sanguine normale (K1 et K2)21 ; 15 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1221.pdf 16 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1754.pdf 17 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1816.pdf 18 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1272.pdf 19 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1227.pdf 20 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1468.pdf – concernant les allegations de sante relevant de l’article 14, les dossiers de ^tre demande d’autorisation doivent e tablis selon les lignes directrices publie es par l’AESA22 et transmis e a la DGCCRF ne, avant transmis– bureau D3 qui me sion a l’AESA, un examen juridique du au dossier en s’assurant de sa conformite l’issue de l’avis de l’AESA, la glement. A re Commission soumet aux Etats membres cision d’autorisation ou un projet de de gation. de refus d’autorisation de l’alle cisions sont prises par voie de Les de glements, qui sont adoptes selon re dures de Comitologie (avec les proce ^ le du Parlement) et publie s au contro Journal officiel de l’Union europ eenne. ce stade, seules deux demandes relaA tives a des vitamines liposolubles ont fait l’objet d’avis favorables de l’AESA, cisions d’autorisation de la suivis de de enne : ces alle gations Commission europe ^ le de la vitamine D, seule concernent le ro et en association avec le calcium, dans la veloppement osseux croissance et le de normaux des enfants23. Conclusion est devenue un argument de La sante vente majeur pour l’industrie agro-alimentaire. Ainsi, environ trois quarts des produits alimentaires vendus en France gation nutritionnelle ou affichent une alle la fois consciente des enjeux . A de sante conomiques et soucieuse de prote ger e le consommateur, l’Union europ eenne e d’un dispositif complet, dans s’est dote curite le double objectif d’assurer la se des consommateurs et leur information terme, elle doit e galement loyale. A permettre aux industriels de valoriser des produits pour lesquels les effets sur sont justifie s, et ainsi soutenir la sante l’innovation. Sa mise en oeuvre progres et de sive est le reflet de la complexite l’envergure du travail a effectuer. 21 http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/1228.pdf 22 Scientific and technical guidance for the preparation and presentation of the application for authorisation of a health claim - 23 juillet 2007 - http://www.efsa.europa.eu/ EFSA/Scientific_Opinion/nda_op_ej530_guidance_%20health_claim_en.pdf,0.pdf 23 Commission Regulation (EC) No 983/ 2009 of 21/10/2009 : http://eur-lex.europa. eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009: 277:0003:0012:FR:PDF OCL VOL. 18 N8 2 MARS-AVRIL 2011 103