MANO SOLO Mano Solo, de son vrai nom Emmanuel Cabut, naît à

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MANO SOLO Mano Solo, de son vrai nom Emmanuel Cabut, naît à
MANO SOLO
Mano Solo, de son vrai nom Emmanuel Cabut, naît à Châlons-sur-Saône le 27 avril
1963. Son père, Jean Cabut, dit Cabu est un célèbre dessinateur satyrique et
politique. Sa mère, Isabelle crée le premier magazine consacré à l’écologie, La
gueule ouverte. En 1968, la famille déménage en grande banlieue parisienne à
Ozoir-la-Ferrière. C’est là que le petit Emmanuel, que tout le monde appelle Mano,
passe son enfance. Son père lui fait découvrir le jazz et Charles Trenet. Mano se
passionne pour le dessin, qu’il pratique des heures durant. Il fréquente le
conservatoire pendant un an, puis dégoûté par le solfège, il arrête. A quinze ans, il
quitte le circuit scolaire classique et se laisse gagner par l’ennui. En 1979, à 16 ans il
monte un groupe punk avec Napo Romero, futur fondateur de Chihuahua, les Gutter
Rats. Mano tombe dans la drogue, mène une vie d’errance, entre Bordeaux, Lyon et
Nîmes. Il s’en sort en tombant amoureux et commence alors une carrière
d’illustrateur, puis de peintre, sous le pseudonyme de Boredom (ennui en anglais, en
référence au groupe punk anglais les Sex pistols). Il intègre le collectif de peintres
Puissance populaire, et expose ainsi à New York, tout en vivant de petits boulots. En
1987, à 24 ans, il apprend qu’il est séropositif. Sa peinture s’obscurcit un peu plus.
Mano s’installe sur une péniche à Toulouse, qui lui sert d’atelier. En voyant Eric
Lareine, sur scène à Toulouse, un soir de 1987, il décide de chanter. Les Têtes
Raides, issus du milieu punk comme lui, le motivent également à écrire des
chansons, ce qu’il fait sur sa péniche.
En 1991, après être revenu à Paris, il donne son premier concert seul à la guitare
dans un bistrot de la place Clichy. Puis en compagnie de sa compagne et d’un
accordéoniste, il fonde le groupe La Marmaille nue, du nom d’un poème de Blaise
Cendrars, écrivain qu’il adore. S’en suivent des concerts dans les bars, notamment
au Tourtour à Paris, lieu dans lequel Mano se forme un premier noyau de fidèles, ou
en première partie notamment des Négresses Vertes ou de La Mano Negra. Le
groupe se sépare, et il devient Mano Solo. En 1993, sort son premier album, La
Marmaille nue. Lui qui vient du punk et du rock (David Bowie, Iggy Pop), opte pour la
chanson, qui selon lui permet de ne pas se laisser enfermer dans un style musical,
mais d’en explorer une multitude, au gré de ses envies. Dans son premier album, on
croise ainsi, des morceaux blues (« Sacré Cœur »), jazzy (« Allo Paris », « Julie »),
voire flamenco, le tout joué avec une énergie parfois rock, par une guitare, un
accordéon, un hautbois, un piano ou encore un violoncelle. Mano chante de sa voix
au vibrato particulier, ses textes sur l’ennui, la mort et les méprises du quotidien,
ayant pour cadre la ville de Paris. Il ne cesse de se produire sur scène, notamment à
l’Européen, ou au Passage du Nord-Ouest. Il joue à guichets fermés à l’Olympia en
novembre 1994. En 1995, il publie un recueil de poèmes, Je suis là, peu de temps
avant son second album Les Années sombres. Sur ce disque, Napo Romero, son
vieux complice tient les guitares et co-signe « Pont d’Austerlitz » avec lui. 17
chansons aux textes noirs et désespérés, dont les musiques passent du tango
(« Tango ») au blues (« Paris boulevards », « Quand tu me diras »), font un détour
par le swing (« Y’a maldone »). Surtout l’album regorge de magnifiques ballades
comme « C’est en vain » ou « Dis moi » avec piano, accordéon et cordes entêtantes.
Mano Solo réalise la pochette et les illustrations du livret comme pour son premier
opus.
Déprimé, il fait ses adieux la fin d’un concert au Bataclan, en octobre 1995. En 1996,
il revient pourtant au Tourtour, sans aucune promotion. Il enregistre un disque avec
les Frères Misère (Frères misère), groupe éphémère formé pour l’occasion avec des
anciens Chihuahua. Avec eux il joue du rock, sur des textes ouvertement politiques
(« On vous aura prévenus »). La même année il publie un roman, Joseph sous la
pluie. Il revient en 1997 avec un album sous son nom, enregistré en partie en
concert, Je sais pas trop, dans la lignée de ses deux précédents opus. Kropol, un exMano Negra, est au trombone. Dans le très poignant « Te souviens-tu », il s’adresse
à sa mère. En janvier 1998, il annule sa rentrée à l’Olympia, car il est cloué sur un lit
d’hôpital. Il reprend les concerts quand son état de santé lui permet, comme en
témoigne Internationale Shalala, double album live, sorti en 1999, enregistré au
Tourtour, en duo avec le guitariste Jean-Louis Solans. Fin août 2000, Mano Solo
publie Dehors, un disque aux textes résolument tournés vers les autres, moins
introspectifs que ceux de ces trois premiers albums. Musicalement, il élargit sa
palette, avec le reggae (« Je taille ma route », « Des pays »), le ska (« El Mungo »),
et la salsa (« là-bas »). On retrouve toujours des valses endiablées («Canal du Midi »
et des chansons très swing (« Périph »). Mano Solo entame une tournée qui se
prolongera jusqu’à la fin de l’année 2001. Il se produit au cirque d’Hiver à Paris en
octobre 2000, ainsi qu’à l’Olympia en mars 2001. En province, il partage l’affiche
avec le groupe Java à Lyon et à Grenoble. Enregistré en concert en octobre 2001,
La Marche, sorti un an plus tard, reflète cette tournée. En juillet 2002, il rejoint les
Têtes Raides sur la scène du Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. En décembre
suivant, Mano Solo participe au vingtième anniversaire du Sentier des Halles, tout
comme les Têtes Raides, Les Ogres de Barback, Polo ou encore Sanseverino.
Le 21 septembre 2004 paraît Les Animals, nouvel album studio de Mano Solo. Une
tournée débute en octobre suivant avec trois dates à L'Olympia en janvier 2005. Elle
se poursuit jusqu'en juillet.
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