Un dr Un drôle d le d``Avion d`Avion (1)

Transcription

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Le Jefferson Airplane, le
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n 1965-66, le Jefferson Airplane, chef de
file d’une nouvelle génération imprégnée
du mouvement beat, mène la danse. Les
mots psychédélique, hippie, flower power, open
mind, love-in revêtent un sens bien précis et sont
incontournables. La créativité est omniprésente.
Les chansons « It’s No Secret », « Somebody To
Love », « White Rabbit », incontestables joyaux
et hymnes à la liesse sans pareils, deviennent vite
les éléments catalyseurs d’un courant unique en
son genre. L’avion Jefferson vient de décoller. Attachez bien vos ceintures.
MARTY BALIN EN SOLO
Avant de devenir un simple passager du Jefferson Airplane, Marty Balin, personnage énigmatique s’il en est, va tout d’abord en être le pilote.
Né Martyn Jerel Buchwald à Cincinnati, Ohio, le
30 janvier 1943, il émigre à San Francisco avec
ses parents à l’âge de cinq ans. Il grandit du côté
d’East Bay et apprend la musique avec Shaker,
un pianiste noir. Il se passionne également pour
la sculpture et la peinture. Adolescent, il tourne
dans le film « West Side Story ». Pour les vacances, il accompagne une actrice de la troupe à
Hollywood. Grâce à des rencontres, il participe à
des séances en studio avec Jimmy Haskell et enregistre quatre morceaux, enfantés à coup de tequila par Dave Burgess des Champs, pour le label
Challenge. En 1963-64, il en résulte les couplages
« Nobody But You »/« You Made Me Feel » et « I
Specialize In Love »/« You’re Alive With Love »
qui sont de bons débuts et l’encouragent dans le
domaine artistique. « I Specialize In Love » figurera sur la compilation « Loves You » de l’Airplane.
Les musiciens de studio qui l’accompagnent sont
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plus célèbre des groupes
américains psychédéliques
à émerger dans les sixties, ne pouvait pas naître
n’importe où. Il fallait
que ce soit à San Francisco ! Ville ouverte sur
la mer, ville de toutes
les tolérances, de toutes
les folies, ville mythique et berceau de la
beat generation dans
les années 50, San
Francisco est non seulement le bout de la
route pour beaucoup
mais également là où
tout peut arriver. Et
surtout quand une
formation comme le Jefferson Airplane décide de prendre son
envol, de clamer la
liberté et la révolte
haut et fort. Tout
cela à coup de riffs
de guitare, de décharges électriques,
de titres impérissables dans un climat d’ouverture d’esprit jamais égalé
où l’acide demeure l’une des
composantes majeures en cette seconde moitié 60.
Glen Campbell et Barney Kessel (guitares), Red
Callendar (basse), Milt Jackson (vibraphone) et
Hal Blaine (batterie). Dave Burgess décide alors
de transformer son nom (trop étrange) en Marty
Balin. La mode étant au folk, Marty se lie avec
trois autres chanteurs, Bill Collins, Larry Vargo et
Jan Michaels, pour former les Tower Criers. Début
1965, ils se produisent ainsi à Las Vegas et, avec
Bob Hope, à Galveston, au Texas. Après la dissolution du quatuor, Marty tente de peaufiner son
métier d’acteur. Mais il laisse tomber au bout de
deux semaines. En ce printemps 1965, il a 22 ans
et est impatient de réaliser un projet qui lui tient à
cœur, fonder son propre groupe et ouvrir un club
pour y jouer.
MATRIX
Pour cela, il s’associe avec trois compères. Ils investissent 10000 dollars dans un bar, le Honeybucket, situé 3138 Fillmore Street, près du port,
que Marty Balin rebaptise vite le Matrix, après
s’être chargé de la décoration. Il a une idée précise de la formation qu’il veut monter, genre folkrock à la manière des We Five qui ont une chanteuse en la personne de Beverly Bivers. Il recrute
tout d’abord Paul Kantner (né à San Francisco le
17 mars 1941) qui chante dans le circuit folk traditionnel de la baie en s’accompagnant à la guitare douze cordes ou au banjo. C’est le flash, tant
du côté senti que question look grâce à ses cheveux longs et son corps enveloppé dans une
cape. Paul joue au Drinking Gourd quelquefois et
descend même jusqu’à Los Angeles afin de se
produire avec des amis dont David Freiberg et
David Crosby. Justement, en cet été 1965, les
Byrds viennent de décrocher un tube avec « Mr.
Tambourine Man » de Bob Dylan, et Paul Kant-
ner est à l’écoute. Entre lui et Marty Balin, le courant passe. Ce dernier sent d’emblée que c’est le
musicien qu’il lui faut. Après avoir vu la chanteuse
folk Signe Toly Anderson faire son numéro à la
Judy Henske au Drinking Gourd, ils lui demandent de rejoindre le groupe. Née le 15 septembre
1941 à Seattle, Signe a un passé appréciable
d’artiste folk, d’abord à Portland, dans l’Oregon,
avec le trio Two Guys And A Girl sans compter
ses apparitions aux hootenannies qui fleurissent
sur les campus. Sa voix oscille dans les tons
assez graves. Sur sa lancée, elle participe à la rénovation du Matrix avec des amis. De son côté,
Paul Kantner va chercher Jorma Kaukonen qu’il
a connu lors de tournées dans les coffee houses.
Il est né le 23 décembre 1940 à Washington DC.
Fils de diplomate, il suit son père à travers les
Etats-Unis et à l’étranger (Pakistan, Philippines).
Adolescent, il se passionne pour la guitare. Il se
rend à New York à la fin des années 50 pour jouer
et étudier le blues avec le chanteur et guitariste
Reverend Gary Davis (1896-1972) qui est, avec
Blind Blake et Blind Boy Fuller, l’un des grands
fondateurs du style de la Côte Est, surnommé
Piedmont Blues. Jorma s’en imprègne et écoute
également régulièrement Muddy Waters, Little
Walter et Jimmy Reed sans oublier Buddy Holly.
Au printemps 1961, il retourne aux Philippines où
il étudie l’anthropologie à l’université de Manille.
De retour aux USA, il fréquente l’université de
Santa Clara où il rencontre Paul Kantner. Il joue
aussi dans les coffee houses de la baie de Frisco.
Quelquefois en duo avec Janis Joplin, une jeune
chanteuse du Texas qu’il a connue à San José. Ils
se produisent alors au Coffee & Confusion. Un
harmoniciste du nom de Ron Pigpen McKernan