2 Anafi 04
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2 Anafi 04
TITRE 2 Analyse financière La production d’images et la création de valeur § Chapitre 4 L’analyse du bilan: Le respect de l’orthodoxie financière § Chapitre 5 L’analyse du résultat: L’analyse de la rentabilité et du risque § Chapitre 6 L’analyse des flux : la compréhension du fonctionnement 1 Quels sont les objectifs du diagnostic financier? Le diagnostic doit permettre de répondre à des interrogations essentielles quant à - la croissance: il s'agit de mesurer le développement de l'entreprise en se comparant aux concurrents (évolution de la part de marché), au secteur et par rapport à un benchmark (entreprise comparable d'un autre secteur); - la rentabilité: il s'agit de comprendre l'importance, la nature et l'origine de la création de valeur; - l'équilibre : il s'agit d'observer la structure des ressources durables, de mesurer le poids de l'endettement, d'étudier l'autofinancement afin de s'assurer de la solidité de l'assise financière; - l’indépendance: il s'agit de détecter les sources de faiblesse et les possibilités de dysfonctionnement de l'entreprise. La nature du risque est appréhendée (structurel ou conjoncturel), son fondement à observer (économique, sectoriel, géographique ou propre à l'entreprise). Equilibre? Orthodoxie fonctionnelle et patrimoniale Satisfaction des partenaires Développement? Croissance vraie Flexibilité Projet maîtrisé Pérennité ? Création de valeur Rentabilité Indépendance ? Maîtrise des risques? Vulnérabilité Figure 4.01 : La maîtrise du projet 2 Quelle est la méthodologie d’analyse ? L’analyse rentabilité-risque Architecture du diagnostic et de la prévision Conduite du diagnostic Objectif : Analyse rentabilité-risque Equilibre : orthodoxie fonctionnelle et patrimoniale Pérennité : création de valeur et satisfaction des apporteurs de ressources Développement : Flexibilité du portefeuille économique Indépendance : maîtrise des risques Documents Bilan Compte de résultat TSIG Tableaux de flux Annexes Retraitements Approche économique et financière Diagnostics Globaux - Score - Notation - Evaluation - Risque stratégique Spécifiques - Rentabilité - Risque de faillite - Risque d’exploitation - Risque économique - Risque financier - Risque de cours - Déséquilibre fonctionnel Situation actuelle – Situation voulue Gap financier Décision : Financement – Investissement – Répartition Prévisions : Plans Figure 4.02 : L’architecture d’analyse 3 La finalité de la comptabilité, comme nous l’avons souligné, est la production de documents de synthèse. La comptabilité générale va percevoir l'entreprise comme un centre de calcul économique. L'activité de la firme provoque des mouvements de flux en provenance des opérations réalisées par elle-même avec des agents économiques externes. La méthode comptable aujourd'hui se propose d'identifier ces flux continus, de les mémoriser et d'en faire une synthèse périodique. Ces états sont le bilan, le compte de résultat, les annexes. Ils peuvent être complétés par le tableau de financement de l'exercice. L'ensemble des documents va donner une photographie du fonctionnement des différents cycles, mesurer le résultat, détailler le contenu des opérations de l'exercice. La déclaration des résultats de l'entreprise est accompagnée d'une liasse de 15 tableaux. Les 8 premiers ont un caractère comptable alors que les 7 suivants ont un caractère fiscal. Les documents de caractère comptable sont 1- n° 2050 : Bilan-actif 2- n° 2051 : Bilan-passif 3- n° 2052 : Compte de résultat de l'exercice 4- n° 2053 : Compte de résultat (suite) 5- n° 2054 : Immobilisations 5 bis- n° 2054 bis : Tableau des écarts de réévaluation 6- n° 2055 : Amortissements 7- n° 2056 : Provisions inscrites au bilan 8- n° 2057 : État des échéances des créances et des dettes à la clôture de l'exercice Les documents de caractère fiscal 9- n° 2058 A : Détermination du résultat fiscal 10- n° 2058 B : Déficits, indemnités pour congés à payer et provisions non déductibles 11- n° 2058 C : Tableau d'affectation du résultat et renseignements divers 12 à 15 n° 2059 A à D:Détermination et affectation des plusvalues et moins-values Tableau 4.01 - La liasse fiscale 4 Chapitre 4- L’analyse financière du bilan (balance sheet) Le bilan comptable va servir de base à l'élaboration des bilans d'analyse. Pour y arriver certains retraitements sont nécessaires. A une date donnée, il convient de faire le point sur les opérations réalisées et d'établir un état des lieux de la situation de l'entreprise. Le bilan est donc une photographie des stocks de ressources et d'emplois après généralement une année de fonctionnement de l'entreprise. Chaque bilan construit à partir du bilan comptable a une utilité particulière. 1. Le bilan patrimonial comptable est un bilan d’audit utile aux apporteurs de ressources autres que les actionnaires. Fortement inspiré par l’analyse de l’entreprise faite par le banquier, il permet aux (fournisseurs, créanciers financiers, personnels, état), d’être rassuré sur la possibilité d’être rémunéré et de récupérer les ressources allouées ou de revendiquer des droits (Prêt, fourniture de biens et service, force de travail, charges salariale…) . Il s’intéresse à la solvabilité et au risque de faillite à court terme. 2. Le bilan patrimonial financier est un bilan d’analyse utile à l’actionnaire. Construit Structuré à cet effet, il permet d’expliquer la rentabilité qui revient au créancier résiduel et de mesure le risque financier. 3. Le bilan fonctionnel est un bilan conçu pour le dirigeant. Il décompose l’entreprise en stock de flux issu du fonctionnement de cycle homogènes utile à la gestion d’opérations. Utile pour expliquer les conséquences des décisions fondamentales, il se focalise sur le risque d’exploitation et la trésorerie, 5 STOCKS D’EMPLOIS ACTIF MOYENS MIS EN ŒUVRE Biens plus ou moins transformables STOCKS DE RESSOURCES PASSIF MOYENS DE FINANCEMENT Capitaux propres et endettement Lecture horizontale (Principe d’affectation) HAUT DE BILAN Eléments stables et acycliques BAS DE BILAN Eléments instables et cycliques (activité opérationnelle) Lecture verticale (Principe de flexibilité) Utilisation des Ressources Origine des Ressources Figure 4.1- Lectures du bilan Le bilan compare les moyens de financements mobilisés (ressources-passif) aux utilisations auxquels ils ont été affectés (emplois-actif). -La lecture horizontale renseigne sur la nature des ressources et l'utilisation qui en est faite. La partie supérieure regroupe les éléments structurels et la partie inférieure caractérise les éléments opérationnels (liés à l'activité). -La lecture verticale décrypte les moyens mis en oeuvre et les sources de financement. Elle aboutit à l'égalité bilancielle. Par définition la somme des emplois est égale à la somme des ressources et de même le total de l'actif est égal au total du passif. 6 I – LE BILAN COMPTABLE (Documents Cerfa 2050 et 2051) Le document D.G.I. 2050 N est relatif à la description des rubriques du bilan-actif et le document D.G.I. 2051 N correspond au bilan-passif 11- La description du bilan 1°- Le bilan-actif A l’actif du bilan apparaissent les emplois effectués desquels la firme va dégager des profits au cours des exercices à venir. Il y a respectivement § les actifs possédés (immobilisations stocks, valeurs mobilières de placement, disponibilités) § les créances qu’elle détient Selon l'imprimé officiel, l'actif du bilan comprend trois groupes de rubriques: 1. l'actif immobilisé: Il concerne les immobilisations inscrites, exception faite des frais d'établissement et de recherche, qui subsistent dans l'entreprise même si elles sont totalement amorties. Elles figurent le cas échéant pour leur valeur réévaluée. 2. l'actif circulant: il concerne l'actif réalisable mobilisé pour les besoins de l'exploitation ainsi que l'actif disponible. 3. les comptes de régularisation: ils servent à répartir les charges et produits dans le temps de manière à les rattacher à l'exercice les concernant L'actif immobilisé et l'actif circulant de l'exercice échu sont détaillés dans trois colonnes. La première colonne appelée "brut" donne la valeur d'origine de l'actif. La seconde précise les amortissements cumulés et les provisions réalisées sur ces mêmes actifs. La troisième notée "net" n'est que la différence entre la colonne 1 et la colonne 2. 7 ACTIF Brut Capital souscrit non appelé ACTIF IMMOBILISE (a) Immobilisations incorporelles Frais d’établissement Frais de recherche et développement Concessions, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires Fonds commercial (1) Autres Immobilisations incorporelles en cours Avances et acomptes Immobilisations corporelles Terrains Constructions Installations techniques, matériels outillages Autres Avances et acomptes Immobilisations financières (2) Participations Créances rattachées à des participations Titres immobilisés de l’activité de portefeuille Autres titres immobilisés Prêts Autres Total I (1) Dont droit au bail (2) Dont à moins d’un an ACTIF CIRCULANT Stocks et en cours Matières premières et autres approvisionnements Encours de production (biens et services) Produits intermédiaires et finis Marchandises Avances et acomptes versés sur commandes Créances d’exploitation (3) Créances clients et comptes rattachés Autres Capital souscrit-appelé- non versé Valeurs mobilières de placement Actions propres Autres titres Instruments de trésorerie Disponibilités Charges constatées d’avance Total II Charges à répartir sur plusieurs exercices (III) Primes de remboursement des emprunts (IV) Ecarts de conversion (V) TOTAL GENERAL (I+II+III+IV) (1) Dont à plus d’un an 8 Exercice N Amortissements et provisions Net N-1 Net Guide de lecture du bilan: AA Capital souscrit non appelé AB Frais d'établissement: Dépenses engagées à l'occasion d'opérations qui conditionnent l'existence ou le développement de l'entreprise. Cette rubrique mentionne le montant des frais de constitution, de premier établissement, d'augmentation de capital et d'opérations diverses (fusion, scissions, transformation. AD Frais de recherche et de développement: dépense se rapportant à des projets individualisés capables de créer des flux de liquidités AH Fonds commercial: Sont mentionnés, les éléments acquis du fonds de commerce regroupant la clientèle, l'achalandage, le droit au bail, le nom commercial, l'enseigne. AN Terrains: Ils comprennent les terrains nus (non amortissables) et aménagés (amortissables) AP Constructions: Y sont enregistrés les bâtiments, les installations, les agencements, les aménagements et les ouvrages d'infrastructure ARImmobilisations corporelles AT AVImmobilisations en-cours- Avances et acomptes: qui sont relatives AX aux immobilisations non terminées en fin d'exercice qui sont du fait de travaux réalisés par l'entreprise elle-même (évaluée au coût de revient) ou par des tiers (mesuré par les règlement effectués) AZ Participations: Elles regroupent les titres, estimés à la valeur d'origine, acquis durablement dans des entreprises dans lesquelles il y a véritable participation à la vie économique. BB Créances rattachées à des participations: Y sont mentionnées, les créances nées à l'occasion de prêts octroyés à des firmes liées. BD Autres titres immobilisés: Ils comprennent des parts de capital et des placements stables autres que ceux inscrits en ligne AZ. BF Prêts: Il s'agit de prêts accordés au personnel de l'entreprise dans le cadre de la participation des employeurs à l'effort de construction, ou les créances sur salaires consenties pour des motifs d'ordre social. BH Autres immobilisations financières: Elles regroupent les dépôts et cautionnements versés, c'est à dire des sommes déposés chez des tiers comme garantie dont l'indisponibilité est effective jusqu'à la réalisation de la condition suspensive (loyer d'avance, eau,..) et, des sommes versées comme caution pour soumissionner à un marché et en garantir l'exécution AB-BH ACTIF IMMOBILISÉ BLStocks : Ils sont inscrits pour le prix de revient hors taxes BT BL Matières premières et approvisionnements: Objets et substances soit destinés à entrer dans la composition des produits traités ou soit consommés rapidement en concourant à la fabrication et à l'exploitation BNEn-cours de production de biens ou services: Biens et services en BP cours de production ou d'élaboration. BR Produits intermédiaires et finis: Y sont enregistrés les produits qui 9 BT BV BX BZ CB CD CF CH CL CM CN ont atteint un stade d'achèvement dans un cycle, ceux totalement achevés et les produits résiduels de fabrication. Marchandises: Y figurent les biens acquis destinés à la revente en l'état Avances et acomptes versés sur commandes: Clients et comptes rattachés: Ils sont inscrits Autres créances: d Capital souscrit appelé et non versé: Il représente les apports dus par les actionnaires au titre du capital appelé. Valeurs mobilières de placement: Y figurent Disponibilités : BL-CF ACTIF CIRCULANT Charges constatées d'avance: Charges à répartir sur plusieurs exercices: Ils sont inscrits pour le prix de revient hors taxes Prime de remboursement des obligations: Elle représente la différence entre la valeur d'émission et la valeur de remboursement des emprunts. Elle permet d'ajuster la rémunération de l'emprunt aux conditions du marché Elle est amortie sur la durée de vie de l'emprunt en principe au prorata des intérêts courus. C'est une non-valeur. Écarts de conversion actifs: Il s'agit de pertes latentes de change résultant de la dépréciation d'une créance ou de l'appréciation d'une dette, libellé en monnaie étrangère, constatée en comparant la valeur d'origine et le dernier cours connu en fin d'exercice. CH-CN COMPTES DE RÉGULARISATION 2°- Le bilan-passif (avant répartition) Au passif, il y a les ressources mobilisées, c’est à dire les dettes qu’elle possède. Parmi ces ressources, nous trouvons § les mises de fonds accumulées des propriétaires (capital) § le cumul du résultat non distribué § les dettes probables (provisions) § les dettes certaines (fournisseurs, personnel, dettes financières…) Selon le formulaire obligatoire, le passif se décompose en cinq groupes de rubriques: 1. -les capitaux propres: ils représentent le patrimoine de l'entreprise. 2. -les autres fonds propres: ils regroupent les produits des émissions de titres participatifs et les avances conditionnées. 3. -les provisions pour risques et charges: elles sont destinées à couvrir des charges et risques bien cernés quant à leur objet liés à des événement identifiés ou en cours. 4. -les dettes: elles regroupent les dettes que l'entreprise a envers les principaux acteurs économiques (banque, personnel, administration fiscale ou sociale, fournisseurs d'exploitation ou d'investissement. 5. -les comptes de régularisations Les renvois permettent de préciser le contenu de certaines rubriques. 10 Exercice N PASSIF CAPITAUX PROPRES Capital dont versé Primes d’émission, de fusion, d’apport Ecart de réévaluation Ecart d’équivalence Réserves Réserve légale Réserve statutaire Réserve réglementée Autres Report à nouveau Résultat de l’exercice (bénéfice ou perte) Subventions d’investissement Provisions réglementées Total I PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES Provisions pour risques Provisions pour charges Total II DETTES (1° Dettes financières Dettes obligataires convertibles Autres emprunts obligataires Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (2) Emprunts et dettes financières diverses (3) Avances et acomptes reçus sur commandes en cours Dettes d’exploitation Dettes fournisseurs et comptes rattachés Dettes fiscales et sociales Autres Dettes diverses Dettes sur immobilisations et comptes rattachés Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) Autres Instruments de trésorerie Produits constatés d’avance (1) Total III Ecarts de conversion Passif (IV) TOTAL GENERAL (I+II+III+IV) (1) Dont à plus d’un an Dont à moins d’un an (2) Dont concours bancaires courants (3) Dont emprunts participatifs 11 Exercice N-1 Guide de lecture du passif DA Capital social ou individuel. Pour les sociétés, le capital représente la valeur nominale des actions ou des parts sociales. Pour les entreprises individuelles, le compte de l'exploitant tient lieu de capital. Il représente alors les apports et retraits effectués au cours de l'exercice par l'entrepreneur. DB Primes d'émission, de fusion et d'apport Pour le SA, les primes d'émission sont égales à la différence entre le prix d'émission et la valeur nominale. Les primes d'apport sont l'excédent de la valeur des apports sur la valeur nominale des parts sociales. Les primes de fusion, d'opérations assimilées et celles de conversion d'obligations en actions reposent sur le même schéma. DC DD DE DF DG DH DI DJ DM DN DP DQ DS DT DU DV DW Écarts de réévaluation Plus values résultant d'une réévaluation légale ou réglementée des immobilisations Réserve légale dont la constitution est obligatoires pour les sociétés jusqu'à ce qu'elle atteigne le dixième du capital social. Réserves statutaires et contractuelles Réserves réglementées Autres réserves. Il s'agit du bénéfice conservé. Report à nouveau. Il correspond aux bénéfices des exercices antérieurs non affectés et aux pertes non compensées par des prélèvements sur les bénéfices Résultat de l'exercice Subventions d'investissement dont l'objet n'est pas échu. DA-DJ CAPITAUX PROPRES Produits des émissions des titres participatifs. Avances reçues en contrepartie des titres pour leur valeur d'émission Avances conditionnées DM-DN Autres CAPITAUX PROPRES Provisions pour risques. Elles sont constituées pour couvrir un risque identifié (litige, garanties données aux clients, pertes sur marchés à terme, amendes, pertes de change...) Provisions pour charges. Elles sont constituées pour couvrir une charge identifiée provoquée par des événements survenus ou en cours (pensions, impôts, congés payés...) DP-DQ PROVISIONS Emprunts obligataires convertibles et autres emprunts obligataires. Valeur totale des emprunts, primes de remboursement inclus. Emprunts auprès des établissements de crédit. Capital dû auprès des établissements de crédit, CCP, banque et intérêt courus à payer Emprunts et dettes financières divers. Il s'agit des sommes laissées à disposition par les associés et des soldes créditeurs des comptes de participation, de personnel, de comptes courants d'associés. Avances et acomptes reçus sur commandes en cours. Acomptes 12 DX DY DZ EA EB ED EF EJ reçus sur commandes à livrer, travaux à exécuter ou prestations à faire Dettes fournisseurs et comptes rattachés. Dettes liées à l'acquisition de biens et services Dettes fiscales et sociales. Retenues dont l'entreprise et redevable auprès de l'administration et des organismes sociaux. Dettes sur immobilisations et comptes rattachés Autres dettes DS-EA DETTES Produits constatés d'avance. Produits perçus avant fourniture ou prestation. Écarts de conversion passif: Il s'agit de gains latents de change résultant de l’appréciation d’une créance ou de la dépréciation d’une dette, libellé en monnaie étrangère, constatée en comparant la valeur d'origine et le dernier cours connu en fin d'exercice. Réserves réglementées des plus values à long terme pour les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés. Réserve spéciale au titre de la déduction des dépenses d'acquisition d'oeuvres originales d'artistes EB-EJ COMPTES DE RÉGULARISATION En définitive, le bilan comptable dresse un inventaire des stocks économiques sur une période de référence. C'est un document de base qui, après retraitements, sert à élaborer des bilans d'analyse financière. Des retraitements sont alors nécessaires pour améliorer la vision économique de l'image comptable. Les bilans sont retraités afin d'améliorer la perception du patrimoine ou d'affiner la perception du fonctionnement de l'entreprise. Il y a donc deux conceptions bilancielles: le bilan est d'obédience patrimoniale ou d'obédience fonctionnelle. Les retraitements effectués ne sont pas indifférents selon les bilans d'analyse. Dans l'état actuel des développements, Le bilan patrimonial est conçu à partir du classement de l'actif selon le critère de liquidité et du passif selon le critère d'exigibilité, Le bilan fonctionnel est réalisé selon les critères de stabilité et d'appartenance à un cycle afin de faire apparaître l'égalité suivante: Fonds de roulement fonctionnel (FRf)= Besoins en FR (BFR) + Trésorerie (T). 13 1.2- Les corrections apportées au bilan comptable Le bilan comptable doit subir des redressements et des regroupements de comptes. Les principaux postes affectés sont respectivement le résultat de l'exercice, les effets escomptés non échus, les engagements de crédit bail et les provisions pour risques et charges. -Il convient dans la mesure du possible d'éliminer les non valeurs (surtout si elles sont importantes). -Aucune réintégration ne revêt un caractère automatique. L'analyste peut toujours procéder aux corrections qu'il juge utile (erreurs d'imputation, non respect des directives du P.C. ...), compte tenu de la connaissance qu'il a de l'entreprise, du secteur d'appartenance... Les principales corrections financières vont affecter les postes de l'actif et du passif du bilan. Elles nécessitent dans certains cas l'utilisation de l'annexe. 1°/ Les corrections du bilan Elles affectent principalement des postes du bilan, et des engagements hors bilan. Les postes du BILAN En observant l'actif du bilan, il nous faut étudier les principales rubriques où s'opèrent les redressements: *le capital souscrit non appelé. N'ayant pas d'existence en termes d'utilisation, il est à compter pour zéro à l'actif et à soustraire du poste capital au passif pour l'équilibrage. *les immobilisations incorporelles -il s'agit des postes figurant dans le bilan comptable diminués des frais d'établissement considérés comme des non valeurs. *les immobilisations corporelles -il s'agit des postes figurant dans le bilan comptable augmentés de la valeur des biens, mobiliers et immobiliers financés par crédit bail (par approximation, il est possible de prendre le montant des engagements de crédit bail figurant dans l'annexe, sachant qu'ils incorporent une part de rémunération du financement qui majore légèrement la valeur de ces biens. Un retraitement plus fin peut être réalisé qui amènerait à distinguer la part de l'amortissement du capital de celle relative au coût de financement pour ces engagements). *les immobilisations financières 14 -l'annexe nous renseigne sur la durée de ces immobilisations. Pour les immobilisations à moins d'un an, il convient de les exclure de ce poste et de les faire figurer dans le poste créances à moins d'un an dans le bilan patrimonial. *les actifs d'exploitation -ils dépendent du cycle d'exploitation et se renouvellent en même temps que se déroule le cycle. Le poste créances d'exploitation regroupe les avances et acomptes versés aux fournisseurs sur commandes en cours, les créances d'exploitation comptables, la partie des charges constatées d'avance relative à l'exploitation(annexe) et les effets escomptés non échus (l'escompte est un moyen de financement à court terme pour les financiers). Il faut éliminer, en fonction des informations dont l'analyste dispose, les créances irrécouvrables et les stocks sans valeur. La même démarche réalisée sur le passif du bilan, nous fait observer les postes suivants: *les fonds propres corrigés -Au montant des FP comptables il faut enlever .la part des dividendes, incluse dans le résultat, qui seront versés au cours du prochain exercice, .les non valeurs (frais d'établissement, charges à répartir sur plusieurs exercices, les primes de remboursement des obligations), .les prêts participatifs qui ne doivent pas être considérés comme des capitaux propres mais plutôt comme des DLMT. -Au montant des FP comptables il faut ajouter .la part stables des provisions pour risques et charges (qui peut être considérée comme une réserve de fonds propres constituée en franchise d'impôts), .la partie des obligations convertibles dont la conversion est assurée sous moins de 5 ans. *les dettes auprès des établissements de crédits et les emprunts obligataires -Il s'agit des dettes contractées auprès du système bancaire ou des marchés financiers Elles font l'objet d'une rémunération. -Il faut y inclure les prêts participatifs, les engagements de crédit bail (part du capital non remboursé). Ici plusieurs alternatives sont à envisager selon le modèle de bilan. Dans le bilan fonctionnel ne sont à conserver que les dettes financières ayant servi à financer des immobilisations stables (hors concours bancaires courants). Dans le bilan patrimonial, l'optique comptable dissocie les dettes financières selon l'échéance à moins d'un an (court terme) et à plus d'un an (moyen et long terme). L'optique économique regroupe toutes les dettes supportant un intérêt dans le poste dettes d'origine financière. *les dettes d'exploitation -Elles dépendent du cycle d'exploitation et se renouvellent en même temps que se déroule le cycle. Ce poste regroupe les avances et acomptes reçus sur commandes 15 en cours, les dettes d'exploitation comptables (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales) la partie des produits constatés d'avance relative à l’exploitation (annexe). *les dettes hors exploitation -Elles regroupent les dettes diverses (dettes sur immobilisations, dettes fiscales IS, autres dettes), les dividendes à verser, la partie variable des provisions pour risques et charges, et les écarts de conversion passif. *Ces dettes "exploitation" et "hors exploitation" font partie, avec les dettes financières à moins d'un an, des dettes à court terme dans le bilan patrimonial. *Les concours bancaires de trésorerie Ce poste comprend les concours bancaires courants et le montant des effets escomptés non échus dans le bilan fonctionnel. Il faut y ajouter les dettes financières à moins d'un an de même que les engagements de crédit bail pour la partie du capital non remboursé venant à échéance dans le bilan patrimonial pour obtenir les dettes financières à court terme. L'usage des annexes permet effectivement de faciliter certains retraitements. Les comptes de régularisation du bilan -Les comptes de régularisation comprennent quatre rubriques: a/ les produits et charges constatées d'avance *les "produits constatés d'avance"(passif) qui proviennent de produits que l'entreprise a perçu et comptabilisé avant toute prestation ou fourniture de biens motivant leur écriture. La firme devra s'acquitter d'une dette en nature dans un avenir proche afin de justifier le montant du produit. Il faut les ventiler entre le bloc dette à court terme ou à long et moyen terme selon l'échéance dans le bilan patrimonial et, les classer selon leur nature cyclique ou acyclique dans les dettes du bilan fonctionnel. Il n'y a pas de contrepartie à l'actif car ces produits sont déjà ventilés. . *les "charges constatées d'avance"(actif) qui proviennent d'avance que l'entreprise a versé et comptabilisé avant toute prestation ou fourniture de biens de la part d'un agent extérieur motivant l'écriture. La firme détient une créance en nature du montant de l'avance. Il faut la ventiler selon le degré de liquidité de l'actif concerné (entre le bloc actif immobilisé net et le bloc actif circulant) dans le bilan patrimonial et, les classer selon leur nature cyclique ou acyclique dans l'actif du bilan fonctionnel. Il n'y a pas de contrepartie au passif car ces charges sont déjà ventilées. b/ les charges à répartir sur plusieurs exercices qui comprennent les frais d'acquisitions d'immobilisation, les frais d'émission d'emprunts. Elles ont généralement un caractère de non-valeur et sont donc à compter pour zéro et à soustraire des capitaux propres pour compensation. 16 c/Les primes de remboursement des obligations sont à compter pour zéro. Il convient de diminuer du même montant la valeur de remboursement des obligations du passif. Pour la comptabilité la société émettrice de l'emprunt enregistre au passif la valeur de remboursement (VR) et à l'actif la prime de remboursement. Les fonds à disposition correspondent à la valeur d’émission (VO). Pour retrouver ce montant au passif, il faut annuler à l'actif la prime et la soustraire au passif. Démarche Correction ACTIF PRO= non valeur PRO= 0 PASSIF Emprunt = VR -PRO L'obligation pour l'entreprise: c'est une ressource assimilée à un emprunt à long terme. Les titres sont émis par l'entreprise sur le marché primaire et négocié sur le marché secondaire. Caractéristiques: -Valeur nominale (VN) : base du calcul d'intérêt. -Prix d’émission (PE) : Prix payé par le souscripteur -Valeur de remboursement (PR): par l'émetteur * Si VN=PE et/ou VN=PR, l'émission et/ou le remboursement se font au pair (il n'y a pas de prime) * Si PE<VN, on constate une prime d'émission (émission sous le pair-prime en dedans); * Si PR>VN, on constate une prime de remboursement dite au sens strict (remboursement au dessus du pair-prime en dehors) La prime de remboursement au sens large (PRO) que l'on retrouve au bilan est égale à PE-PR. C'est une non valeur Encadré 4.1- L'obligation d/ Les provisions pour risque et charges, si elles ont un caractère réel seront à considérer comme des dettes. Dans le cas contraire, si elles ont un caractère de réserves et qu'elles sont de plus stables, elles représentent des quasi fonds propres. e/Les écarts de conversion (EC) proviennent de la conversion de toutes les dettes et créances en monnaie de référence. Cette conversion est réalisée selon le dernier cours de change connu à la date de clôture de l'exercice. Ces écarts sont "actifs" ou "passifs": -s'ils sont "actifs"(ECA), il y a une dépréciation des créances ou une augmentation des dettes du fait d'une perte latente de change. -s'ils sont "passifs"(ECP), il y a appréciation des créances ou diminution de dettes du fait de gains de change. 17 Ces postes sont transitoires. Ils feront l'objet d'une régularisation ultérieure lors de l'encaissement effectif de la créance et lors du règlement effectif de la dette. La comparaison entre la valeur d'origine et le prix constaté va permettre de mesurer l'effet sur le résultat des opérations de changes. Les écarts de conversion sont donc des comptes provisoires en attentes de régularisation. Les pertes ou gains latents compensés par une couverture de change sont inscrits dans ces postes. Le retraitement suivant est préconisé: -ECA : par prudence, il faut supposer la perte de change latente provisionnée comme réalisée. -ECP : par prudence, il faut supposer le gain de change latent comme non réalisé et donc éliminer la valorisation des créances ou l'amputation des dettes pour retrouver les valeurs initiales. EC Constat Provenance Retraitement par comptable prudence ECA Perte de change Détérioration des Suppression de latente (ECA) créances l'ECA Provision pour Valorisation des Suppression de la perte de change dettes provision Principe de -Perte réalisée prudence -Gain non réalisé ECP Gain de change Valorisation des Suppression de latente (ECP créances l'ECP Détérioration des Suppression de Accroissement dettes l'effet créances et des créances ou de l'effet dettes diminution des afin de retrouver dettes du bilan la valeur originelle Fiche pratique 4.1: Retraitement des écarts de conversion Les autres corrections du bilan a/ les obligations cautionnées figurent dans la rubrique "dettes fiscales et sociales". Elles correspondent à un crédit à court terme accordé par l'administration fiscale (échéance de 2 à 4 mois) pour le paiement de la TVA et des droits de douane. Il est possible de les assimiler à un crédit de trésorerie. Il faut donc les soustraire des dettes sociales et fiscales et les réintégrer dans la trésorerie passive (bilan fonctionnel) et dans les dettes financières à court terme (bilan patrimonial). b/ les autres non-valeurs Les frais d'établissement et le capital souscrit non appelé sont des non valeurs à compter pour zéro et à soustraire des capitaux propres. c/ les provisions pour risques et charges sont à retraiter par nature (caractère de réserve ou de dettes) et selon le cycle ou le terme. 18 d/ les subventions d'investissement donnent lieu à une reprise inscrite au compte de résultat. Cette reprise calculée chaque année donne lieu à une imposition. Il faut donc réintégrer dans les dettes cette imposition latente. Exemple: Soit une subvention d'investissement obtenue de 200 000€ servant à financer totalement une immobilisation amortissable linéairement sur 5 ans (40 000 par an). En fin d'exercice, une reprise de la subvention, quote-part de subvention virée au résultat, sera réalisée au compte de résultat. Cette reprise entraîne un supplément d'impôt de 40 000€ * 33,3%= 13 333,3€ L'impôt latent à considérer est alors de 200 000€*33 1/3%=66 666€. La partie réintégrable à moins d'un an est reprise dans les dettes fiscales (Dettes à court terme). 2° /Les redressements hors bilan a/ Les effets escomptés non échus et autres cessions de créances professionnelles (Dailly) sont des engagements hors bilan. L'entreprise reste garante de leur règlement. Pour se procurer de la trésorerie, les entreprises peuvent escompter auprès de la banque des effets tirés sur leurs clients avant qu'ils n'arrivent à échéance. Cette avance provoque des frais comptabilisés en charges externes au résultat. Pour la comptabilité au bilan, le poste client diminue et la trésorerie augmente. Ces EENE figurent pour leur montant nominal au hors bilan. L'entreprise reste garante de leur bon paiement. Ils font logiquement partie des concours bancaires courants comme soldes créditeurs de banques. Ils sont à réintégrer pour leur montant dans les créances clients à l'actif et dans les concours bancaires courants sous l'intitulé "crédits d'escompte" au passif. Pour les identifier, il est souvent souhaitable d'obtenir la confirmation de leur montant auprès de la banque à qui les créances ont été cédées. Retraitementpatrimonial Retraitement fonctionnel Actif/Emplois Passif/Ressources bilan Ajouter les EENE aux Ajouter aux dettes à créances clients court terme les EENE - bilan Ajouter les EENE aux Ajouter à la trésorerie créances clients négative les EENE Fiche pratique 4.2: Retraitement de l'escompte 19 L'escompte a pour objet de financer des décalages de trésorerie. C'est une opération de crédit par laquelle une banque cessionnaire verse le montant de l'effet de commerce au tireur, avant l'échéance, contre remise du titre en propriété, sous déduction d'agios proportionnels au temps qui reste à courir jusqu'à l'échéance. 3 Banque (cessionnaire) 4 5 Entreprise (tireur) Client (tiré) 6 2 Légende : 1 1 Effet émis par le tireur envoyé à l’acceptation 2 Effet accepté et renvoyé au tireur par le tiré 3 Effet escompté auprès du banquier 4 Versement 5 Agios 6 Paiement à l’échéance Figure 4.2- Fonctionnement de l'escompte Il y a mobilisation des créances représentées par des traites, des billets à ordre relevé (BOR), des supports informatiques ou magnétiques, du crédit de mobilisation de créances commerciale (CMCC). Le montant des créances escomptées, diminué des intérêts et commissions, est immédiatement porté au crédit du compte courant. La commission d'endos est intégrée au taux d'intérêt. A coté s'ajoutent des frais de manipulation qui peuvent être importants. Le taux facial de l'escompte est en principe plus faible que le taux du découvert. Cependant, la totalité du montant de la remise est portée au crédit du compte de l'entreprise même si les besoins de l'entreprise sont inférieurs. Les intérêts sont perçus d'avance ce qui accroît le taux apparent. Le taux généralement pris en compte est le taux de base bancaire (parfois le EURIBOR, T4M), si bien que le taux d'escompte s'exprime par Taux d'escompte=TBB + commission d'endos La banque autorise un plafond sous lequel elle peut remettre les bordereaux à l'escompte. La durée est généralement d'un an reconductible. L'escompte faisant apparaître certaines limites, le législateur a créé les cessions de créances loi DAILLY ou escompte DAILLY (1981) pour § -accélérer la procédure de mobilisation des créances, § -mobiliser un ensemble de créances, § -simplifier sur un bordereau toutes les créances mobilisées, § garantir la bonne du paiement, § -élargir le champ des bénéficiaires de l'escompte (de l'entreprise à l'État, aux associations...) L'escompte DAILLY se différencie principalement de l'escompte classique sur la forme. Il y a mobilisation à partir des créances regroupées sur un bordereau Il est 20 représentatifs des créances payables par traites, LCR, BOR, par chèque ou virement. Le support peut être très simple (listing, disquette,...). La banque peut-être garantie du paiement par le biais de lettres de notification et d'acceptation envoyée au débiteur cédé. 2 3 Banque (cessionnaire) Entreprise (cédant) 4 1 Client (débiteur) Légende : 1 Lettre de notification envoyée 2 Lettre d’acceptation envoyée 3 Factures mobilisées par un bordereau 4 Paiement à l’échéance Figure 4.3- Fonctionnement de l'escompte DAILLY b/Le crédit bail est également, comme nous l'avons souligné, un engagement hors bilan car seule figurent dans le bilan les biens dont l'entreprise est propriétaire. Or ces biens participent à l'activité de l'entreprise et l'entreprise constate des loyers dans les charges externes décomposables en dotations aux amortissements et en frais financiers. La somme des loyers restant à courir pour les biens utilisés en crédit bail doit être vérifiée. L'auditeur peut retrouver aisément l'information, puisque les contrats font l'objet d'une publicité légale. Principe: Un bien acquis en crédit-bail est assimilé à une immobilisation acquise par emprunt car il participe à la création de valeur Les retraitements sont les suivants 21 -à la souscription du contrat Actif Immobilisation acquise en crédit bail Montant du contrat Retraitement Sommes retenue Passif Endettement de nature financière Montant du contrat -par la suite, sur la durée de vie du contrat, Retraitementpatrimonial Retraitement fonctionnel Actif/Emplois bilan Immobilisation acquise en crédit bail amortissement cumulé (montant net) bilan Montant du contrat brut Passif/Ressources Endettement financier à répartir entre dettes à long et moyen terme et dettes à court terme Amortissement cumulé en ressources internes propres et emprunt en dettes financières stables Fiche pratique 4.3: Retraitement du crédit bail Exemple: (en euros) Soit le contrat de crédit bail suivant, établit en fin de l'année t, -Valeur d'origine des actifs (VO) : 100 000 -Durée de vie du contrat (n) : 5 ans -Durée d'utilisation des équipements : 5 ans -Valeur de rachat à terme (VR) : 10 000 -Redevance totale à payer(R) : 130 000 Corrigé indicatif 1- Décomposition du loyer annuel (L): - Calcul du loyer annuel: L= (R-VR)/n = 24 000 - Calcul de l'amortissement (A) annuel (linéaire) :( VO-VR)/n=18 000 - Evaluation des charges d’intérêt (CI): CI= L-A= 600F 2- Correction à apporter au bilan fonctionnel en t, t+1 et t+2 Bilan t t+1 Stocks d'emplois Immobilisations brutes: 90 000 Immobilisations brutes: 90 000 t+2 Immobilisations brutes: 90 000 Stocks de ressources Dettes financières 90 000 Amortissement cumulé: 18 000 Dettes financières: 72 000 Amortissement cumulé: 36 000 Dettes financières: 54 000 22 3- Correction à apporter au bilan patrimonial en t+2 par exemple, Bilan t+2 Actif Immobilisations nettes : 54 000 Passif DLMT: DCT: 36 000 18 000 c/Les retraites Le montant des engagements que les entreprises consentent en matière de pensions, de compléments de retraite ou d'indemnités de fin de carrière aux salariés est décrit dans l'annexe. La possibilité est donnée de les provisionner directement au bilan, mais ce n'est pas une obligation. Cette tolérance du plan comptable est critiquable puisque une charge certaine est généralement obligatoirement provisionnée. d/ Les engagements de garanties -Aval et cautionnement figurent en hors bilan pour le montant à hauteur duquel l'entreprise s'est engagée. Ils doivent être autorisé par le conseil d'administration. La consultation des procès verbaux du C.A. permet d'en identifier l'existence et les caractéristiques. -Nantissement, hypothèques ou privilèges de préteurs de deniers figurent normalement dans l'annexe. L'information doit être vérifiée auprès du greffe du tribunal de commerce ou du bureau des hypothèques. 23 II-L'ANALYSE FINANCIERE DU BILAN Nous procéderons respectivement à l’analyse du bilan patrimonial puis du bilan fonctionnel. 21-le Bilan patrimonial Un tel bilan vise à mesurer la valeur réelle du patrimoine accumulé par les propriétaires de l'entreprise. Cette approche intéresse également les créanciers financiers, puisque la situation nette est le gage ultime des créances qu'ils détiennent sur l'entreprise. Il est structuré selon les critères d'exigibilité du passif et de liquidité de l'actif. Il est établi après répartition du résultat. Il est classiquement représenté selon le modèle suivant: BILAN PATRIMONIAL PASSIF ACTIF - Frais d’établissement L I Q U I D I T E + Capital, réserves, écarts de réévaluation Immobilisations nettes Valeurs d’exploitation Valeurs réalisables Disponible Provisions pour pertes et charges Dettes à long et moyen terme Dettes à court terme Résultat de l’exercice E X I G I B I L I T E + Figure 4.4 Bilan patrimonial comptable Les définitions de l'exigibilité d'une dette et de la liquidité d'un actif permettent de comprendre l'utilisation d'un tel document pour l'analyste: 24 1°/ Définitions - L'exigibilité est la durée à attendre jusqu'à l'échéance d'une dette. Le passif du bilan est donc classé par exigibilité croissante. Ainsi le capital est quasiment inexigible. L'échéance, c'est à dire le remboursement de l'apport des propriétaires-actionnaires se fera simultanément avec l'arrêt d'exploitation et la perte de sa personnalité morale de l'entreprise. Les dettes vis à vis des fournisseurs sont parmi les plus exigibles. - La liquidité correspond à la vitesse de transformation d'un actif en monnaie. L'actif du bilan est classé par liquidité croissante. Les valeurs mobilières de placement sont très liquide, c'est à dire quasiment immédiatement transformable en argent frais. Les immobilisations mises au service de l'effort de production (usine, machines...) sont peu liquides généralement. Il faut trouver un acheteur, démanteler les installations, négocier un prix satisfaisant. 2°/ Utilisations - La mesure du patrimoine des propriétaires Le bilan patrimonial sert à mesurer les capitaux propres à destination des propriétaires de l'entreprise. Il s'agit du patrimoine accumulé par l'entreprise. Ce patrimoine est la créance ultime, c'est à dire que c'est la dernière garantie de solvabilité à laquelle peuvent recourir les créanciers de l'entreprise. - La notion de situation nette (SN): Le bilan constitue un stock, c'est à dire l'accumulation des avoirs, des créances et des dettes jusqu'à la date de clôture des comptes. Si l'entreprise a dégagé un bénéfice au cours de l'exercice qui vient de s'achever, les ressources augmenteront du montant du résultat net qui va grossir les capitaux propres. Dans le cas contraire, une perte amputera les ressources du montant constaté au niveau des mêmes capitaux propres. Il en résulte une mesure de la situation nette pour l'exercice t : SN t = Capitaux propres t + Bénéfices t - Pertes t - - La notion de solvabilité est la mesure de la capacité de l'entreprise à faire face à ses engagements, soit ses dettes arrivant à échéance,.et ceci grâce à sa surface financière Toute entreprise est ainsi obligée d'assurer un ajustement permanent entre les encaissements et les décaissements consécutifs à son fonctionnement. Tous les aspects de l'activité sont ici concernés. L'actif net correspond à cet ultime garantie qu’est la solvabilité. C'est la différence entre l'actif et l'ensemble des dettes L'actif net comptable est assimilé aux fonds propres du bilan 25 ACTIF NET COMPTABLE = Capitaux propres L'actif net doit faire l'objet de redressement pour appréhender la surface financière réelle de l'entreprise. Il s'agit d'éliminer les non-valeurs de l'actif et de déterminer les véritables engagements des passifs. ACTIF NET CORRIGE = Fonds propres = Actif total - Dettes totales a/-L'actif net CAPITAL (Apports) Primes (Émission, fusion.) Ecarts de réévaluation Réserves Report à nouveau (créditeur +, débiteur -) Subventions d’investissements Provisions réglementées SITUATION NETTE Quasi fonds propres (OC, OBSA, CCA Prêts participatif…) Autres fonds propres (Titres participatifs, Avances conditionnées…) Certificats d’investissement Provisions pour risques et Charges à caractère de Réserves CAPITAUX PROPRES FONDS PROPRES Encadré 4.2: l'actif net b/-Le fonds de roulement patrimonial (FRP) Sa nature est liée aux éléments du bas du bilan: L’exigibilité d'une dette à court terme est certaine. La liquidité d'un actif est plus aléatoire. De fait certains stocks ne peuvent être écoulés en l'état. Il est préférable par exemple de conserver les valeurs mobilières en périodes de krach et d'attendre la reprise... Le fonds de roulement patrimonial naît d'une mise en correspondance entre l'exigible à court terme et les actifs les plus liquides. Sa définition est ainsi représentée: FRP = Actif circulant - Dettes à court terme L'interprétation par sa définition du FRP repose sur la règle d'orthodoxie suivante : Il faut couvrir le caractère aléatoire de l'actif circulant par un matelas de sécurité appelé fonds de roulement (FRP). Ce matelas apparaît comme un moyen de couverture, c'est à dire une garantie contre le risque de non remboursement d'une dette à court terme (qui arrive à 26 échéance dans moins d'un an). Ce risque est encore appelé risque d'illiquidité. C'est à ce titre qu'il intéresse le banquier et les autres créanciers. Ces tiers se trouvent rassurés sur le risque de non paiement de leurs créances dès lors que le montant des actifs les plus liquides (circulants) est supérieur à celui des dettes à court terme. Un tel constat apparaît sur le schéma suivant: PASSIF ACTIF Capitaux permanents Valeurs Immobilisées nettes FRP Actif Circulant Dettes à court terme Figure 4.5: Fonds de roulement patrimonial avec *Actif circulant = Valeurs d’exploitations (stocks) + valeurs réalisables (créances clients) + valeurs disponibles *Dettes à court terme = Dettes arrivant à échéance dans moins d'un an *Capitaux permanents =Capitaux propres + dettes à long et moyen terme Un tel schéma montre que, du fait de l'égalité actif-passif, il est également possible de calculer le FRP en faisant la différence entre les capitaux permanents et les valeurs immobilisées nettes. FRP=Capitaux permanents - Valeurs immobilisées nettes Ces deux possibilités de calculs aboutissent à l'élaboration d'une autre règle d'orthodoxie: il doit exister à tout moment un équilibre entre la durée d'une opération à financer et la durée des moyens de financement mis en oeuvre. Ainsi, les valeurs immobilisées nettes, a priori illiquides, doivent être financées par des capitaux permanents, exigibles normalement à long terme. Le bilan patrimonial fait donc apparaître un critère de destination qui est assimilable à une approche fonctionnelle. Les ressources à long terme donc stables doivent servir à financer les actifs illiquides donc stables. Les deux méthodes de calcul ont leur propre intérêt: -la relation par le haut du bilan. Elle permet d'étudier l'origine du FRP. Pour agir sur le montant du FRP, il convient de modifier les postes pris en considération dans le calcul. Ainsi la variation des immobilisations nettes, la modification des 27 capitaux propres ou encore l'évolution des dettes à long et moyen terme auront un effet sur le niveau du FRP; -la relation par le bas du bilan. Elle rend compte de l'utilisation du FRP. Toute modification des postes constitutifs des actifs et passifs circulants modifient le degré de liquidité mais n'affectent en rien le montant du FRP. c/-Les ratios du bilan patrimonial § Les ratios de rotation Solvabilité Actif net (1) total bilan >0,33 Liquidité générale Actif circulant Dettes à CT >2 Liquidité réduite Actif circulantstocks /Dettes à CT >1 Liquidité immédiate Disponibilités Dettes à CT >0 (1) Actif net comptable ou capitaux propres § Les ratios de solvabilité Ratios Composants normes Couverture des dettes à court terme EBE/ Dettes à CT >0,3 Indépendance financière Capitaux propres/Dettes LMT >1 Endettement global Dettes globales/ Passif <0,8 Du point de vue de l'exigibilité, la dette à LMT venant à échéance dans moins d'un an est considérée comme une dette à court terme. § Les ratios de liquidité -Le ratio de liquidité générale (RLG) doit permettre de vérifier que les fonds obtenus à court terme sont employés à CT. Il permet de vérifier s'il existe un FR positif. Ce sera le cas lorsque RLG>1. -Le ratio de liquidité réduite part de l'idée qu'une entreprise ne peut jamais liquider entièrement ses stocks (stock outil, stocks difficilement vendables en l'état sur le marché...) -Les ratios de couverture donnent une vision dynamique de la liquidité. 28 CAS : KERAVEL Faites une analyse sommaire des bilans patrimoniaux de KERAVEL ? BILAN N Actif BILAN N+1 Passif Actif Immobilisations nettes Capitaux permanents 4000 6500 Stocks 3000 Dettes d’exploitation Clients …………….2000 1800 Disponibilités 1000 Autres dettes 1700 Passif Capitaux permanents Immobilisations nettes 6500 4000 Stocks 4000 Dettes d’exploitation Clients …………….2200 1500 Disponibilités 500 Autres dettes 1700 Crédit de trésorerie 1O00 Corrigé indicatif Le fonds de roulement patrimonial est positif et stable (2500) L’explication du FRP est localisée dans le bas de bilan : 1. L’entreprise semble avoir peu vendu (augmentation des stocks) 2. Le poste clients montre un léger rallongement des délais de règlement. 3. Le poste fournisseurs diminue ce qui peut montrer un ralentissement des achats (-300) 4. L’actif net d’exploitation croissant, il est comblé par un crédit de trésorerie à court terme (découvert bancaire). L'approche patrimoniale ne s'occupe qu'accessoirement de l'origine d'une ressource ou de l'emploi de capitaux. Elle ne s'intéresse pas directement au cycle d'appartenance. C'est la conception fonctionnelle du bilan. 29 22-Le bilan fonctionnel Un tel bilan analyse le contenu des différents cycles (financement, investissement et exploitation) en termes de stocks d'emplois et de ressources. Il s'agit donc d'une photographie instantanée du déroulement des cycles qui permet de constater la structure des stocks d'emplois et des stocks de ressources. Ce bilan préconisé par le nouveau plan comptable abandonne la classification de l'actif et du passif en fonction des critères de liquidité et d'exigibilité pour accorder la primauté au critère d'appartenance à un cycle, d'où la terminologie de fonctionnel. Le bilan est élaboré avant répartition du résultat. Ce bilan est à l'origine de l'élaboration des tableaux de flux. Il existe deux possibilités de présenter un bilan fonctionnel. Il est possible de distinguer: -la conception par pool de fonds et, -la conception horizontale. Le bilan fonctionnel pool de fonds: BILAN FONCTIONNEL RESSOURCES EMPLOIS CYCLES INVESTIS SEMENT EXPLOITA TION Immobilisations (Montants bruts) FONDS PROPRES EXTERNES (Capital, subventions d’investissement) FONDS INTERNES amortissements provisions) BFR Disponibilités PROPRES (réserves, cumulés, DETTES FINANCIERES (Emprunts bancaires obligataires, CBC) CYCLE FINANCE MENT et Figure 4.6: Bilan fonctionnel pool de fonds Le bilan fonctionnel horizontal: -La décomposition par cycle conduit à adapter le raisonnement financier. Ce bilan fait la distinction entre : -les éléments dont la rotation est cyclique, c'est à dire liée au cycle d'exploitation et, 30 -les autres acycliques, qui dépendent du rythme des encaissements et des décaissements. -Il repose sur le principe d'affectation par fonction d'un emploi à une ressource. Ainsi, les ressources acycliques stables doivent servir à financer des emplois stables. 1°--Le modèle de bilan BILAN FONCTIONNEL HORIZONTAL STOCKS D’EMPLOIS STOCKS DE RESSOURCES EMPLOIS ACYCLIQUES STABLES BA Immobilisations corporelles et incorporelles brutes RESSOURCES ACYCIQUES STABLES RA Fonds propres d’origine interne Fonds propres d’origine externe Dettes financières Immobilisations financières FRN BESOINS DE FINANCEMENT DU CYCLE D’EXPLOITATION BFRE = Besoins liés au cycle d’exploitation BE - stocks créances clients autres créances d’exploitation BESOINS EN ONDS DE ROULEMENT HORS D’EXPLOITATION BFRHE = Besoins transitoires BHE - créances hors exploitation Ressources transitoires RHE - dettes hors exploitation TRESORERIE Ressources liées au cycle d’exploitation RE - fournisseurs - autres dettes d’exploitation T = Trésorerie active TA valeurs mobilières de placement disponibilités Trésorerie passive TP - CBC - EENE - Figure 4.7: Bilan fonctionnel horizontal 31 BILAN FONCTIONNEL EMPLOIS BFR >0 Car BFRE (>0) > BFRHE (<0) RESOOURCES FRN >0 Car RA > BA T<0 Car TA <TP Figure 4.8: Fonds de roulement fonctionnel (F.R .net) 2°-La construction du bilan fonctionnel horizontal -Le fonds de roulement net (FRN) encore appelé fonds de roulement fonctionnel, correspond à la différence entre les ressources acycliques stables et les emplois de même nature. 32 ÉLÉMENTS DU ROULEMENT FONDS DE BESOINS ACYCLIQUES STABLES RESSOURCES STABLES ACYCLIQUES Immobilisations incorporelles brutes (+) immobilisations corporelles brutes (+) immobilisations financières (-) charges à répartir sur plusieurs exercices Capitaux propres avant répartition (-) capital souscrit non appelé exercices (+) autres fonds propres (+) subventions d'investissement (+) amortissements et provisions (+) provisions réglementées --------------------------------------CAPITAUX PROPRES (CP) ---------------------------------------Comptes courants d'associés bloqués (+) obligations convertibles (+) prêts participatifs ---------------------------------------=QUASI CAPITAUX PROPRES (QCP) ---------------------------------------Provisions pour risques et charges (+) autres emprunts obligataires (-) primes de remboursement des obligations (+) emprunts auprès des établissements de crédits (+) dettes financières diverses (sauf concours bancaires courants) (-) intérêts courus sur emprunts e dettes financières ---------------------------------Total emplois stables (BA) ---------------------------------------=RESSOURCES FINANCIERES ___________________________ Solde STABLES (D) (RA)-(BA) = FRN ---------------------------------------Total ressources stables (RA=CP+QCP+D) ______________________________ Tableau 4.1: Composants du Fonds de roulement fonctionnel L'orthodoxie fonctionnelle précise dans la règle de l'équilibre minimum que les ressources doivent être supérieures aux emplois. Le fonds de roulement fonctionnel positif constaté ci-dessus est conforme à la règle. Il existe donc un excédent de ressources durables qui peuvent être mis à la disposition de besoins stables en provenance du cycle d'exploitation. -Les besoins en fonds de roulement d’exploitation (BFRE) 33 Ils correspondent à la différence entre les besoins (BE) et les ressources (RE) liées au cycle d'exploitation. Si le BFRE est positif, BE>RE, les besoins supplémentaires nécessités par l'activité de l'entreprise ne sont pas couverts par des ressources supplémentaires. Si le BFRE est négatif, la rotation des postes fournisseurs est plus longue que celle des postes d'emplois cycliques. ÉLÉMENTS D'EXPLOITATION BESOINS D'EXPLOITATION RESSOURCES D'EXPLOITATION Stocks et encours (+)Avances et acomptes versés sur commandes d'exploitation (+)Créances sur ventes, sur prestations de services et comptes rattachés (brutes) (+)Autres créances d'exploitation (+)Effets escomptés non échus (+)Charges constatées d'avance ---------------------------------Total emplois (BE) Avances et acomptes reçus sur commandes d'exploitation (+)Dettes sur achats, sur prestations de services et comptes rattachés (+)Autres dettes d'exploitation (+)Dettes fiscales et sociales (+)Produits constatés d'avance (-) Obligations cautionnées ----------------------------------Total ressources (RE) (BE) (RE) = BFRE Tableau 4.2: Composants du besoin en fonds de roulement d'exploitation Le facteur "temps" est étroitement associé à ces éléments. Les emplois regroupent les délais de stockage, le crédit accordés aux clients. Les ressources sont les crédits obtenus des fournisseurs. Le plus souvent l'analyste constate un besoin net. Il existe alors un besoin stable engendré par le cycle d'exploitation. Cette configuration amène à considérer le fonds de roulement net comme une avance de capitaux au cycle d'exploitation. Sans cette avance l'entreprise serait dans l'obligation d'attendre des encaissements de créances pour assurer son réapprovisionnement. Le fonds de roulement net permet donc d'accélérer la rotation des actifs. Cependant, certains secteurs d'activité dégagent une ressource d'exploitation nette comme dans la grande distribution. 34 -Les besoins en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE). ÉLÉMENTS HORS EXPLOITATION BESOINS TRANSITOIRES RESSOURCES TRANSITOIRES Créances diverses (+)Charges H.E. constatées d'avance (+)Capital souscrit, appelé, non versé (+)Intérêts courus sur prêts et placements bancaires Dettes diverses (+)Produits H.E. constatées d'avance (+)Dettes sur immobilisations et comptes rattachés (+)Dettes vis à vis de l’Etat (impôt sur les bénéfices (+)Dettes dividendes restant à payer (+)Dettes provisionnées pour participation ---------------------------------(-)Intérêts courus sur emprunts et Total emplois (BHE) dettes bancaires ___________________________ ----------------------------------(BHE)-(RHE) = BFRHE Total ressources (RHE) ______________________________ Tableau 4.3: Composants du besoin en fonds de roulement hors exploitation La différence entre les emplois et les ressources acycliques transitoires détermine le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE). -La trésorerie (T) Elle se décompose en emplois de trésorerie active (TA) et en ressources de trésorerie (TP). Cette dernière rubrique recouvre les facilités de caisse du type découvert bancaire. ÉLÉMENTS DE TRÉSORERIE EMPLOIS DE TRÉSORERIE RESSOURCES DE TRÉSORERIE Concours bancaires courants (+)Effets escomptés non échus (+) Obligations cautionnées ----------------------------------Total ressources (TP) ______________________________ Valeurs mobilières de placement (+)Disponibilités ---------------------------------Total emplois (TA) ___________________________ (TA)-(TP) = T Tableau 4.4: Composants de la trésorerie L'étude du bas de bilan fonctionnel, pousse l'analyse jusqu'au déterminant de la trésorerie (T). Il convient ainsi de distinguer la trésorerie active de la trésorerie passive -la trésorerie active (TA) est constituée des postes banques, caisse et valeurs mobilières de placement. -la trésorerie passive (TP) regroupe les facilités de caisse comme le découvert bancaire et les EENE. Ces postes dépendent du rythme des encaissements et des décaissements. 35 La trésorerie est alors égale à T=TA-TP. Si T>0, il y a emploi net de trésorerie. Si T<0, on constate une ressources nette. De l'égalité fonctionnelle, il est possible de calculer la trésorerie par T= FRN- BFR La trésorerie représente la différence entre la trésorerie active (TA) et la trésorerie passive (TP). L'équilibre fonctionnel affirme qu'une entreprise ayant une trésorerie structurellement négative doit être considérée en difficulté. Une telle règle repose sur les concepts de précarité des concours bancaires courants et de coûts prohibitifs du découvert et de l'escompte. Il est à souligner que les critères de crédits revolving ("carte Préférence"), entraînant avec certitude le renouvellement automatique du prêt dans les limites autorisées et, la possibilité de négociation des conditions bancaires à la "carte" fixent certaines limites à l'analyse de la crise de trésorerie. 3°- L'analyse fonctionnelle La règle d'équilibre fonctionnelle bien connue est alors la suivante FRF = BFR + T Cette égalité aboutit à représenter six possibilités de profils pour un bilan fonctionnel. Si l'on développe par exemple le profil 2, il est possible de synthétiser le passage du passage du bilan à l'équilibre dans la logique fonctionnelle. Cas n°2 Modèle de bilan fonctionnel et équilibre fonctionnel Stocks emplois Stocks ressources Stocks emplois Stocks emplois FRN>0 BFRE>0 avecBE>RE BFR + FR + avec RA > BA BFRHE <0 avec BFR BFRE+BFRHE avec BHE<RHE T<0 avec TA <TP Figure 4. 9: l'équilibre fonctionnel 36 = T- CAS n°1 CAS n°2 BFR+ CAS n°3 FRN+ FRN+ FR Positif BFR+ FRN+ T+ BFR- T+ T- CAS n°4 BFR- CAS n°5 CAS n°6 FRN- FRNT- BFR- FRNT- BFR+ FR négatif T+- Figure 4. 10. Les 6 possibilités fonctionnelles CAS 1 FRN + BFR T + + Commentaires Le FRF finance les BFR et la T 2 + + - 3 + - + 4 - - - 5 - + - 6 - - + L’excédent de ressources stables et de la trésorerie passive finance le BFR Le FRF et des ressources cycliques financent la trésorerie Des ressources cycliques et la trésorerie passive financent des emplois stables La trésorerie passive finance à la fois des immobilisations stables et du BFR Le BFR finance des emplois stables et de la trésorerie active Figure 4. 11. Analyse des six possibilités fonctionnelles Interprétation: -Si FRN >0, il y a un excédent de ressources stables; -Si BFR >0, il existe un emploi net d'exploitation ou hors exploitation qu'il faut financer; -Si T >0, il y a un emploi de trésorerie. 5°-Le suivi de la relation fonctionnelle 37 € FR >0 € € BFR FR FR BFR FR T BFR t FR>BFR et T>0 € FR <0 T t T FR<BFR et T<0 t FR<>BFR et T<>0 € € BFR T FR T FR T T FR t BFR FR<BFR et T<0 FR>BFR et T>0 t BFR FR<>BFR et T<>0 Figure 4. 12- Les évolutions fonctionnelles L'interprétation préconisée par le PCG 1982 dans son tableau de financement retient une lecture horizontale du bilan fonctionnel reposant sur le principe d'affectation des emplois stables aux ressources stables. Cette approche s'intéresse à la structure des emplois et des ressources. Ainsi une dette ne sera retenue dans les ressources stables que si elle rattachée au cycle de financement et que si elle correspond à un emprunt à LMT, même si cet emprunt arrive à échéance dans moins d'un an. Ce classement se justifie dans une optique décisionnelle, lors du financement. L'emprunt a été contracté pour fournir une ressource stable affectée à u emploi stable. Il convient de poursuivre l'analyse par les variables qui conditionnent la situation de trésorerie de l'entreprise, c'est à dire le FR, le BFR, la T. Le rapprochement de l'actif et du passif du bilan fait apparaître deux règles d'équilibre: -la règle de l'endettement maximum qui veut que les dettes financières à LMT ne doivent pas dépasser les capitaux propres de l'entreprise, -la règle de l'équilibre minimum qui exige un équilibre minimum entre la durée d'un moyen de financement et la durée de l'opération à financer. 6°-Les ratios de gestion du cycle d'exploitation: Les délais de fonctionnement du cycle Le besoin de financement du cycle d'exploitation dépend avant tout de la longueur du cycle. Le nombre d'opération à effectuer et la durée de chacune d'entre elles amènent à décomposer ce cycle en opérations élémentaires. 38 L'évaluation globale du fonctionnement peut appréhendée par le ratio suivant : (BFRE/CAHT) * 360 jours Ce ratio, qui donne une appréciation des capitaux gelés dans le cycle d'exploitation, sera ensuite décomposé. Le renouvellement des postes cycliques dépendant étroitement de l'activité d'exploitation, il convient d'étudier isolément les rotations des besoins et ressources d'exploitation. BFRE Marchandises Matières premières Produits semi-finis Produits finis Stockage + Clients Fournisseurs Figure 4.13 Décomposition du BFRE De cette décomposition il est possible d'en déduire les principaux ratios de gestion du cycle d'exploitation. Il suffit de mettre en correspondance les éléments de stocks et de flux pour chaque élément du cycle. La comparaison doit être menée à partir des montants bruts et doit être respectueuse de la nature des stocks et flux au niveau de la TVA. ÉTAPE Approvisionnement Stockage STOCKS BILAN Fournisseurs d'exploitation Matières premières consommables -Encours semi finis et FLUX Achats T.T.C. prestation et -Consommation matière et de produits -Coûts des encours et produits semi finis -Produits finis -Coût de revient des produits finis -Coût d'achat des marchandises Commercialisation Créances sur ventes et CATTC EENE Fiche pratique 4. 4. : Correspondance fonctionnelle -Marchandises Le délai exprime la durée d'immobilisation pour les stocks, la durée obtenue pour le règlement des fournisseurs ou le délai accordé aux clients. Si l'on veut connaître le nombre de rotations (renouvellement) des stocks, il suffit d'utiliser le ratio inverse sans l'exprimer en jours. Ainsi le ratio de rotation du compte client est égal à CATTC/ Créances. 39 -Délai stockage de Marchandises (M) Matières premières (M.P.) Encours -Délai crédit Stock final brut * 360 Achats M HT+ Variation de stocks M Stock final brut * 360 Achats M.P. HT+ Variation de stocks M.P. Stock final brut * 360 Production totale HT Produits finis Stock final brut * 360 Production vendue HT de Client Créances client + EENE -Acomptes * 360 CATTC Fournisseur Dettes fournisseurs, autres fournisseurs d'expl * 360 Achats TTC+ Autres charges externes TTC Tableau 4. 5 : Les ratios d'analyse des délais Avant d'analyser les ratios de l'orthodoxie financière, principalement à travers le financement de l'entreprise, il convient de s'intéresser au contenu des différents postes de l'analyse de la trésorerie et à leur évolution en jours de chiffre d'affaires H.T. L'interprétation des délais de rotation doit être mené avec prudence: -un gonflement des stocks excessif peut être volontaire et correspondre à un comportement spéculatif en environnement inflationniste. Il peut à l'inverse être involontaire et attribué à une situation problématique provoquée par un ralentissement de l'activité ou une erreur de gestion. Plus la durée d'un stockage est courte, a priori meilleure est la gestion car le stockage engage deux type de coûts, le coût de possession et le coûts de passation de commande. Cependant une durée de stockage courte peut également provenir d'un système de stocks sécurité insuffisant entraînant un réapprovisionnement prohibitif tout comme un fonctionnement optimal de la gestion (zéro stocks). A signaler également que l'impartition permet de déplacer les problèmes de gestion de production du donneur d'ordre au sous-traitant. Elle n'élimine pas les problèmes de rupture d'un système de production mais ne fait que le déplacer. L'entreprise devient dépendante de la fourniture des sous-traitants (exemple: équipementiers). 40 Coût Coût total C* Coût de passation de commande Coût de possession Nµ Nombre de commandes Figure 4. 14 : Les coûts d'approvisionnement -un allongement du crédit accordé aux clients peut provenir d'un véritable risque de non recouvrement d'une créance, au lancement d'une activité à l'exportation...; -une activité saisonnière peut nécessiter des révisions de ratios en faisant une analyse sur des période plus courte (90 jours au lieu de 360) ou en utilisant un stocks moyen calculé à partir des extrêmes (maxi-mini plutôt que début-fin); -si l'analyse est faite au niveau interne, l'outil analytique sera plus significatif. Il est possible de présenter une vision synthétique du BFR et de sa décomposition à partir du schéma suivant. BFR jours Stockage jours + Créances E jours Fournisseurs E jours BFRE jours BFRHE jours Créances HE jours Dettes HE E jours Figure 4.15.: Décomposition du BFR en Jours de CA 7° La relation entre l’évolution du CA et le BFR 41 La nature conjoncturelle et structurelle du BFR A activité identique, les différents postes qui composent le BFRE sont relativement stables. Ainsi le décalage entre les besoins de financement du cycle d'exploitation et les ressources de financement du même cycle est reconduit. Il donne naissance à un véritable besoin net permanent de financement qui est couvert par le fonds de roulement net (éléments acycliques stables). Ce besoin oscille tout au long de l'année entre un maximum et un minimum, compte tenu de l'activité plus ou moins saisonnière de l'entreprise. Il est donc dépendant du niveau d'activité (mesurée par le chiffre d'affaires). Apparaît donc une règle d'orthodoxie fonctionnelle: - à activité constante, le BFRE se maintiendra à un niveau stable et le financement stable devra être maintenu à l'identique; - à activité décroissante (CAHT en baisse), sera liée une décroissance du BFRE à laquelle pourra être associée une réduction du financement stable. - à activité croissante, correspondra un BFRE croissant qu'il faudra financer en prévoyant un accroissement du FRN. Montant BFRE BFRE Maximum BFRE conjonc turel BFRE minimum BFRE structur el Durée du cycle d’exploitation Figure 4.16 Structure du BFRE Evolution du CA et orthodoxie fonctionnelle du BRF BFRE Maxi Maxi Mini 1 Maxi Mini 2 Mini 3 Cycles d’exploitation Figure 4.16 bis. : Orthodoxie fonctionnelle à activité croissante 42 Relation BFRE / CAHT POSTES CALCULS PERIODES _______________________________________________________________ En euros *FRN *BFRE *BFRHE *T=FRN - BFR avec BFR=BFRE+BFRHE _______________________________________________________________ en jours de CAHT *FRN (FRN*360) /CAHT jours *BFRE +stocks(S) +créances d’exploit (CE) -dettes d'exploit. (DE) (BFRE*360) /CAHT (S*360) /CAHT (CE*360) /CAHT (DE*360) /CAHT jours jours jours jours *BFRHE +créances hors exploit.CHE) -dettes hors exploit. (DHE) (BFRHE360) /CAHT (CHE*360) /CAHT (DHE*360) /CAHT jours jours jours *BFR (vérif. BFRE+BFRHE) *T (vérif. FRN-BFR) (BFR*360) /CAHT (Solde net de trésorerie*360) /CAHT jours Tableau 4.6.: Synthèse d'analyse 43 8°-L'analyse normative Il s'agit de calculer un BFRE normatif. La méthode cherche à établir une relation entre le besoin en fonds de roulement et le CAHT. Un tel calcul peut servir au niveau du diagnostic. Il peut être également réalisé au niveau prévisionnel a-Le principe A un moment donné, le BFRE calculé à partir des postes du bilan est égal à la différence entre les emplois et les ressources liées au cycle d'exploitation. Les éléments à retenir sont globalement Besoins Stocks clients et EENE TVA déductible sur achats Ressources Fournisseurs Autres dettes d'exploitation TVA collectée sur ventes Le BFRE obtenu par différence montre comment le besoin net de financement du cycle d'exploitation a été satisfait. A activité constante, les différents éléments composants le BFRE conservent un niveau identique. Ainsi le décalage entre besoins et ressources est reconduit. Il donne naissance à un besoin stable (permanent) qui doit être couvert par le fonds de roulement fonctionnel. Ce besoin stable varie selon le secteur et le caractère saisonnier de l'activité. Il est donc dépendant du chiffre d'affaires. La méthode des experts comptable (ROY) cherche à établir une relation entre les composants du BFR E et le chiffre d'affaires en calculant des ratios de structure. Il est possible de calculer en jours et en euros le BFR normatif en associant à ces ratios de structure des temps d'écoulement moyens. L'association de la TVA mérite d'être expliquée. Elle affecte mensuellement le compte de l'entreprise et dépend du CA: *La TVA déductible sur achats est un emploi de fonds pour l'entreprise puisqu'elle ne sera récupérée que plus tard. *La TVA collectée sur ventes est une ressource pour l'entreprise puisqu'elle bénéficie d'un crédit accordé par le Trésor. Plusieurs hypothèses sont acceptées dans la pratique pour le calcul de la TVA *Les achats ventes se font régulièrement au cours du mois si bien qu'ils se positionnent en moyenne le 15ème jour du mois *La TVA déductible est imputée à la TVA collectée *La TVA est payée le 20 ou 25ème jour du mois 44 Mois 1 0 2 Temps Jours 15 Constatation de la TVA 25 R鑗lement de la TVA Figure 4. 17.: Analyse de la TVA Le temps d'écoulement de la TVA déductible ou collectée est en moyenne de 40 jours en prenant pour référence le règlement le 25 du mois. b-La mise en oeuvre: calcul des temps d'écoulements par "la méthode des experts comptables" Par cette méthode, l'analyste va essayer de tisser une relation entre le CA et les composants du BFRE. L'expression de cette relation se fait en deux étapes: -le calcul des temps d'écoulement des différentes rubriques du cycle d'exploitation -l'affection d'un coefficient de structure permettent de pondérer chaque rubrique par rapport au chiffre d'affaires. Cette méthode est utile pour le diagnostic mais également pour la prévision du BFRE. A ce dernier niveau, l'hypothèse de stabilité des conditions d'exploitation et de fixité de la structure des coûts est implicite. 45 Postes Formule : Temps d'閏oulement T.E * Ratios de structure R.S -Cr閍nces clients et E.E.N.E. Cr閍nces+EENE CATTC -Stocks mati鑢es premi鑢es(MP) Stocks moyens *360 Co鹴 d'achat MP utilis閑s -Stocks produits semi-finis(PSF) -Stocks produits finis (PF) -Stocks de marchandises(M) -T.V.A. d閐uctible sur achats et sur frais Stocks moyens *360 Co鹴 de production des encours utilis閟 Stocks moyens *360 Co鹴 de production des PF vendus Stocks moyens *360 Co鹴 d'achat des marchandises vendues Ressour ces R CATTC CAHT E1 Co鹴 d'achat MP utilis閑s CAHT E2 Co鹴 de production des encour s utilis閟 CAHT E3 Co鹴 de production des PF vendus CAHT E4 Co鹴 d'achat des marchandises vendues CAHT E5 E6 Achats TTC CAHT R1 40 jours Montant TVA collect閑 CAHT R2 15 jours Montant des salaires CAHT R3 Dettes fournisseurs Achats TTC -T.V.A. collect閑 sur ventes -Charges sociales E ou Montant TVA d閐uctible CAHT 40 jours -Dettes fournisseurs -Salaires *360 = Emplois 30 jours *360 Montant des charges sociales CAHT Total BFR normatif en jours de CAHT(BFRnJ)= Σ E - Σ R BFR normatif en montant = BFRnJ * CAHT journalier Fiche pratique 4. 5: Calcul du BFR normatif 46 R4 Σ E Σ R CAS SADORN Samedi matin, vous prenez connaissance de la décomposition du coût de revient de l’entreprise SADORN . Pour 100 € de CAHT vous avez - Coût d’achat des matières premières : 30 € - Coût de revient des produits semi finis 60 € - Coût de revient des produits finis : 100 € Par ailleurs - le comptable vous a précisé les données suivantes : La TVA sur les achats et sur les ventes est de 18,6% Le CAHTTC est de 4 380 000 €. Les Achats hors taxes s’élève à 1680 000 € Du bilan de l’exercice remis vous constatez les éléments suivants : - Créances clients : 730 000 € - Dettes fournisseurs 420 000 €: - Stocks o Matières premières 136 875 € o Produits semi finis 91 250 € o Produits finis 243 334 € Vous décidez de calculer le besoin en fonds de roulement normatif ? 47 9°-La modélisation du BFRE à partir de la trésorerie Cette modélisation utilise l'analyse du rythme des encaissements et des décaissements. La compréhension de la formation de la trésorerie doit permettre d'aboutir à l'estimation du BFRE. Outre la méthode des experts comptable, il est donc possible d'estimer le BFRE à partir de la trésorerie. Trois étapes sont à suivre dans cette démarche: -Elle consiste à élaborer un budget de trésorerie d'exploitation afin d'en ressortir le déficit maximum de période et la trésorerie finale. -La description du fonctionnement du cycle d'exploitation est utilisée pour aboutir au résultat de fin de période. -La comparaison du bilan de départ et du bilan final permet de ressortir la variation de trésorerie et d'en de comprendre le contenu de l'évolution du BFRE. Cette méthode est la plus satisfaisante pour estimer le BFRE. 10°-Les déséquilibres de trésorerie: les effets de ciseaux L'ajustement entre le fonds de roulement fonctionnel (FRF) et le besoin en fonds de roulement (BFR) n'est pas parfait. Au cours d'un exercice, il existe des périodes où la trésorerie est tantôt positive, tantôt négative. Si les évolutions du FRF et du BFR sont divergentes, il est possible de constater un effet de ciseaux, qui montre le passage d'une trésorerie positive à une trésorerie négative. -Le suivi des évolutions respectives de l'activité (CA) et des composants de la relation fonctionnelle fait apparaître plusieurs types de crises. § Cas 1- La crise de croissance L'entreprise est appelée à croître plus vite que ne l'autorise le niveau de profit et les fonds propres. Si le BFR n'est pas structurellement négatif, il doit augmenter parallèlement au CA. Le FR n'augmentera que des bénéfices accumulés. Certes, il peut bénéficier d'un endettement supplémentaire, mais dans ce cas il faudra tenir compte de l’immobilisation à financer et du poids des charges d'intérêt. La croissance suppose une marge bénéficiaire plus importante pour couvrir les remboursement et frais liés au financement. Lorsque le CA augmente très vite, le BFR suivant, si le profit réalisé n'est pas suffisant, la trésorerie va très vite se dégrader. Les emprunts, les désinvestissements, les augmentations de capital n'y feront rien, si ce n'est que de retarder la crise. Pour sortir durablement de l'embarras, selon les cas, les solutions suivantes sont à envisager: Ralentir la croissance, jouer sur les délais, augmenter les profits en haussant les prix de vente, réaliser des gains de productivité, réduire les coûts d'approvisionnement, négocier auprès du banquier. § Cas 2- L'alourdissement des actifs circulants 48 Le CA augmente faiblement. Malgré le tassement d'activité, l'entreprise continue à produire à la même cadence. Les stocks s'alourdissent donc. Le réflexe de gestion est alors d'accorder un allongement des délais de règlement des clients comme argument commercial. Le BFR croît plus vite que FR et T. Comme solutions, la gestion des stocks, celle du crédit client et toute mesure favorable à la réduction du BFR sont à prendre. Il faut par contre s'interroger fondamentalement sur l'avenir des marchés et des produits, diversifier son activité et analyser la durée probable du tassement conjoncturel. § Cas 3- L'erreur de politique financière L'entreprise n'est pas favorable ou n'a pas la possibilité de recourir à l'emprunt pour financer un investissement. Il faut ici accroître les fonds propres afin d'améliorer la structure financière et étudier le bien fondé de l'investissement. § Cas 4- Le cancer du déficit La trésorerie ne devient tendue que lorsque les pertes ont consommé l'écart entre FR et BFR. Plus l'entreprise aura été prospère par le passé, plus la gène va tarder à se manifester. Ce signal tardif risque de retarder la prise en considération de mesures de correction. Il faut avant tout restaurer la rentabilité économique (limage des coûts, recherche de nouveaux marchés, diversification...) de l'entreprise et trouver des sources de financement. § Cas 5- Le ralentissement de l'activité du secteur La maturité puis le déclin d'un secteur se concrétisent globalement par un double effet: -amélioration de la trésorerie, puisque la chute du chiffre d'affaires amène à constater une baisse structurelle du crédit clients alors que les délais fournisseurs se maintiennent. -détérioration rapide, car les dirigeant sont tenté de minimiser les effets du déclin du fait de l'abondance de trésorerie. L'accroissement des stocks d'invendus et l'action des fournisseurs pour accélérer leur règlement vont très vite amener à constater les dégâts. -Les solutions sont simples: profiter du départ des autres concurrents pour récupérer des marchés laissés vacants, réorienter son activité, diversifier, désinvestir, abandonner purement et simplement, se mettre en liquidation pour apurer ses comptes. § Cas 6- La récession brutale La récession peut être liée à un problème social par exemple. La grève affecte ici le système commercial sans toucher les mécanismes de production. Pour ne plus supporter l'accroissement irrémédiable des stocks, le chômage technique doit être envisagé en urgence. 49 Euro T<0 T<0 FR FR T>0 T>0 CA BFR t Cas 1 Euro CA BFR temps Cas 2 FR FR T>0 T<0 T>0 T<0 BFR BFR CA CA t Cas 3 temps Cas 4 FR BFR T>0 FR T>0 CA CA Cas 5 T<0 BFR t Cas 6 Figure 4. 18.: Six cas de crise de trésorerie 50 T<0 APPLICATION Cas MEZHEVEN En débutant l’année, Monsieur Kerdoncuff, dirigeant de la société Mezheven se sentait plein d’optimisme. Sa firme fabriquait en série pour un certain nombre de clients importants des poteries correspondant exactement aux attentes des acheteurs. Ces articles étaient fabriqués à un prix moyen de 7,50€ pièce et les vendait 10€. Il maintenait un stock de 30 jours, payait ses fournisseurs au comptant et accordait à ses clients un crédit de 30 jours. Les ventes marchaient bien et le directeur commercial prévoyait qu’elles devraient progresser sensiblement. Monsieur Kerdoncuff était, de plus, persuadé que l’année qui venait de débuter serait particulièrement faste pour la firme et tout commença ainsi : § 1er Janvier 10 000 € 7500 € 10 000€ Caisse -banque Stocks Clients En janvier, il vendit 1000 pièces qui lui avaient coûté 7500 €. Il les expédia et encaissa ses créances clients arrivées à terme. Il dégagea un bénéfice de 2500 €. Le bilan se présenta ainsi. § 1er février 12 000 € 7500 € 10 000€ Caisse-banque Stocks Clients Comme prévu, les ventes s’améliorèrent en février à 15 000 articles. Afin de maintenir son stock à 30 jours, Le dirigeant porta sa production à 2000 pièces qui lui coûtèrent 15 000 €. Il encaissa ses factures de janvier et constata un bénéfice depuis le début de l’année de 2500 €. Les comptes évoluèrent ainsi : § 1er mars Caisse- banque Stocks Clients 7 500 € 11 250 € 15 000€ En mars, ses ventes allèrent encore mieux à 2500 articles. Les encaissements furent normaux. La production ne pu progresser s’installant à 2500 pièces et les stocks stagnèrent à 1500 pièces. Le résultat du mois atteignit les 6250 € pour un total depuis le début de l’année de 12500€. Les données s’établirent ainsi : § 1er avril Caisse- banque 3 750 € 51 Stocks Clients 11 250 € 20 000€ En avril, la tendance commerciale s’affirma. Les ventes progressèrent encore de 1000 pièces pour un total de 3500. Tous se félicitèrent du succès. Les clients étaient réguliers dans leurs paiements. Pour faire progresser ses stocks afin de suivre les ventes, un gros effort de production s’imposa. Cependant, elle n’atteignit que 3500 articles. § 1er mai Caisse- banque Stocks Clients 2 500 € 11 250 € 35 000 € Dans le courant mai, les ventes atteignirent tous les records à 4000 pièces, l a production passa à 5 000 articles, .si bien que le résultat net en 5 mois s’installa à 31250 €. Le stock passa à 2500 pièces en fin de mois. soit à 62,5% des ventes de mai. Monsieur Kerdoncuff fut brusquement rappelé de ses vacances sur un appel téléphonique du comptable. lui annonçant « les caisses sont vides ». En arrivant le carnet de commande atteignait 5000 pièces pour le mois suivant. Les données comptables étaient les suivantes : § 1er juin 0€ 18 750 € 40 000 € Caisse- banque Stocks Clients Le dirigeant fila chez son banquier et conseiller financier… Questions : 1- Reconstituez sur un tableau la chronologie des faits financiers et expliquez le phénomène ? 2- Représentez graphiquement l’effet ? 3- Préconisez des solutions à la crise ? 52 Eléments de corrigé Rubriques Trésorerie BFR Stocks Clients FR 1.1 10 000 17500 7 500 10 000 27 500 1.2 12 500 17 500 7 500 10 000 30 000 1.3 7 500 26 500 11 250 15 0000 33 750 1.4 3750 36 500 11 250 25 000 40 000 1.5 2500 46 500 11250 25 000 48 750 1.6 0 58 750 18 750 40 000 58 750 Var -100% +235,7% +150% +300% +113,6% 1 2 3 4 5 6 Var Ventes (pièces) 1000 1500 2500 350 4000 5000 +400% CA 510€) 25 000 35 000 40 000 50 000 400% 10 000 15 000 2 500 3 750 6 250 Bénéfice (2,5€) 8 750 10 000 12 500 400% 2500 6 250 12 500 21 250 31 250 43 750 +400 Cumul bénéfice Stocks normés 7 500 11 250 18 750 26 250 30 000 37 500 +400% (Stocks normés calculé au prix de revient soit pour le mois 1, 1000 pièces *7,5€.) 53 Chapitre 5 L’analyse financière du compte de résultat (income statement) Le résultat est un concept patrimonial. Il mesure l’enrichissement ou l’appauvrissement des propriétaires au cours d’un exercice dont la durée est en général de une année. La construction du résultat consiste à filmer l’activité journalière de l’entreprise. La finalisation du montage, c’est à dire l’observation du compte de résultat de fin de période est alors une description de l’ensemble de opérations de l’exercice qu’elles soient récurrentes ou exceptionnelles, qu’elles aient provoqué ou non des encaissements ou des décaissements de trésorerie. Toutes les scènes du tournage sont conservées et relatées dans l’état final. 54 I -LES NOTIONS DE RESULTAT 11-Formation du résultat comptable La comparaison de deux bilans successifs, s'ils ne sont pas affectés par des apports et retraits de capitaux, permet de déterminer le résultat de l’exercice (Rt) de la façon suivante: Rt = SN t - SN t-1 La comptabilité générale s'intéresse très précisément à la formation du résultat. Elle développe donc une analyse comparative des produits et des charges. Le résultat est alors la synthèse de tous les produits et charges constatés sur la période d'observation de telle manière que: Rt = Produits t - Charges t Elle procède donc par comparaison binaire entre les flux de liquidités d'entrée et de sortie: Ainsi, -la naissance d'un flux réel sur le marché amont est créatrice d'une charge pour l'entreprise (flux de liquidités de sortie); -la naissance d'un flux réel sur le marché aval est créatrice d'un produit pour la firme (flux de liquidités d'entrée). Les principaux produits sont: *le montant net des ventes (chiffre d'affaires hors taxes après déduction des rabais, ristournes accordées aux clients); *les produits de gestion courante (redevances reçues pour des brevets déposés par la firme...); *les produits financiers (intérêts sur prêts consentis...); *les produits exceptionnels (prix de cession obtenu d'un désinvestissement...). Ces produits sont donc générés en contrepartie d'un flux réel de sortie sur le marché aval. Tout produit apparaît comme une source d'enrichissement qui se traduira par la création d'un flux de liquidités ou la constatation d'une créance. Les principales charges regroupent: *les frais de personnel (rémunérations brutes et cotisations patronales); *les impôts et taxes hors T.V.A. récupérable (taxe d'apprentissage...); *les charges externes (publicité, personnel intérimaire, téléphones, location de matériel...); *les achats de matières premières consommables, de produits intermédiaires, de marchandises. Il s'agit des entrées en stocks qui aboutissent à la notion de coût d'achat des matières utilisées. Les sorties de stocks, qui intègrent donc le stockage ou déstockage de période déterminent le coût d'achat des marchandises vendues, 55 *les charges d'intérêt des emprunts contractés; *les charges exceptionnelles. Ces charges sont donc générées en contrepartie d'un flux réel d'entrée sur le marché amont. Toute charge est considérée comme une consommation ou un emploi définitif. Elle implique une destruction de richesse ou une perte de valeur que l'on constatera par une sortie d'un flux de liquidités ou la création d'une dette. Les feuillets 3 et 4 de la liasse fiscale sont destinés à l'analyse du compte de résultat DOCUMENT CERFA • • Les produits et charges sont présentés pour leur montant hors TVA après déduction des rabais, remises et ristournes accordées au clients ou obtenues des fournisseurs. Les produits et charges sur exercices antérieurs sont enregistrés suivant leur nature concourant à la détermination des résultats d'exploitation, financier ou exceptionnel. Guide de lecture FC Ventes de marchandises FF , Production vendue de biens et services: Montants des ventes de FI biens ou produits transformés par l'entreprise et des travaux, études ou prestations exécutés FL Chiffre d'affaires net (FC+FF+FI) FM Production stockée: Elle représente le stockage et le destockage de période pour les biens produits et les en-cours (stock final-stock initial). FN Production immobilisée: il s'agit du coût des travaux faits par l'entreprise pour elle-même durant l'exercice FO Subventions d'exploitation accordée par l'État, les collectivités ou les tiers. FP Reprises sur amortissements et provisions et transferts de charges FQ Autres produits: Produits d'exploitation non encore mentionnés comme redevances, loyers, différences de règlements, jetons de présence des administrateurs FS Achats de marchandises destinés à la revente en l'état FT Variation de stocks de marchandises. La diminution (l'augmentation) du stock vient en augmentation (diminution) des charges. FU Achats de matière s première et autres approvisionnements FV Variation de stocks de matières premières (id. à FT) FW Autres achats et charges externes: il s'agit dépenses liés à des achats non stockés, prestations, sous-traitance, redevances de crédit bail, location, réparations, primes d'assurance, personnel intérimaire, honoraires, déplacements, frais postaux voire services bancaires. FX Impôts, taxes et versements assimilés regroupent les prélèvements fiscaux obligatoires comme la taxe d'apprentissage, sur 56 FY FZ GA GC GD GE GG GHGI GJ GK GL GM GN GO GQ GR GS GT GV GW HA HB HE HF HG HI HJ HK HN • • salaire, à la formation continue, professionnelle, sur véhicule, diverse (hors TVA, IS et impôts exceptionnels). Salaires et traitements correspondant aux rémunérations brutes du personnel sous contrat de travail Charges sociales comprenant, pour la part patronale des salariés, les cotisations aux caisses de retraite, à la sécurité sociale, à l'assurance chômage et les frais d'allocations logements, de cantine. Dotations aux amortissements sur immobilisations Dotations aux provisions sur actifs circulants Dotations aux provisions pour risques et charges Autres charges Résultat d'exploitation Opérations faites en communs Produits financiers de participations Produits des autres valeurs mobilières et créances de l'actif immobilisé Produits des autres valeurs mobilières et créances de l'actif immobilisé Reprises sur provisions Différence positive de change : sont notés les gains de change réels constatés Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement Dotations financières aux amortissements et provisions Intérêt et charges assimilées Différence négative de change : sont notées les pertes de change réelles constatées Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement Résultat financier Résultat courant avant impôt Produits exceptionnels sur opérations de gestion Produits exceptionnels sur opérations en capital Charges exceptionnelles sur opérations de gestion Charges exceptionnelles sur opérations en capital Dotations exceptionnelles aux amortissements et provisions Résultat exceptionnel Participations des salariés aux résultats de l'entreprise Impôt sur les bénéfices Bénéfice ou perte correspondant au total des produits moins charges Le résultat est la mesure l'accroissement ou la diminution de valeur de l'entreprise sur une période de référence. C'est un résultat global, une synthèse de l'ensemble des produits et charges de l'exercice, qui s'ajoute s'il est positif ou se retire s'il est négatif à la situation nette de l'entreprise. Le compte de résultat: c'est un document qui décrit des flux, représentant des sources d'enrichissement (produits) et des sources d'appauvrissement (charges), liés aux opérations de gestion de l'entreprise sur un exercice. 57 • L'enrichissement exceptionnel est associé à des opérations de gestion ou en capital (cessions). Les objectifs de l'élaboration du résultat sont doubles: • constater le bénéfice ou la perte; • expliquer la formation du résultat. La présentation comptable du résultat est alors la suivante RÉSULTAT DE L'EXERCICE Charges d'exploitation Produits d'exploitation Résultat d'exploitation Charges financières Produits financiers Résultat financier Charges exceptionnelles Produits exceptionnels Résultat exceptionnel -Les opérations concernées conduisent à décomposer le résultat par niveau en se référant à la classification par cycle. L'enrichissement normal prend naissance dans le cycle d'exploitation à travers le résultat cyclique appelé excédent brut d'exploitation et dans le cycle d'investissement en soustrayant à l'EBE les dotations aux amortissements de l'exercice. Ce niveau de résultat aboutit au résultat économique. Il correspond au résultat dégagé par la gestion du portefeuille d'actifs. L'analyse se prolonge par le cycle financier à travers le résultat des opérations de financement (représenté par les charges financières). Les événements exceptionnels n'étant pas sensés se reproduire, le résultat exceptionnel se trouve écarté du résultat normal de l'activité par le financier. Cycle -Exploitation -Investissement -Financement Résultat EBE -Dotations aux amortissements = Résultat économique -Frais financiers =Résultat Tableau 5.1.: Résultat et cycle L'interprétation du compte de résultat: Soit le résultat économique (cycle d'exploitation et d'investissement), Soit le résultat du financement-placement (frais financiers- produits financiers), Il est alors possible d'étudier le résultat courant et de l'interpréter à partir d'une matrice. 58 R閟ultat financier <0 >0 =0 =0 >0 >0 >>>0 =0 <0 =0 7 <0 <<<0 >0 5 2 =0 <0 9 6 4 1 R閟ultat 閏onomique 8 3 R閟ultat courant Figure 5.1: Matrice d'analyse du résultat Cas 1: Lé résultat de l'activité économique est élevé mais compensé par les frais financiers de l'endettement. Un fort niveau d'endettement accompagne une politique d'investissement risqué. L'effet de levier positif doit accompagner l'investissement. Cas 2: Le résultat courant à peine positif est partagé entre une activité économique à peine rentable et une frilosité financière. Cas 3: L'activité financière prend le pas sur l'activité économique en terme de résultat. C'est le constat d'une réorientation stratégique vers une activité plus financière. Cas 4: Le résultat courant de l'entreprise équilibrée en croisière. Cas 5: Le résultat de la gestion de son portefeuille de participations par une société dite holding financier en croisière. Cas 6: Le résultat de l'entreprise mature qui a réussi à imposer sa domination. Cas 7: Le résultat d'une entreprise en sortie de crise. Le résultat économique positif est plus qu'absorbé par le coûts de la dette. Cas 8: 59 Le résultat économique négatif et le résultat financier positif montre une frilosité à investir et à s'endetter. L'entreprise n'est plus compétitive ou hésite à se développer. Cas 9: L'absence de résultat économique et la charge de financement situation de crise installée. montrent une La conception du résultat est uniquement patrimoniale, puisque par définition le résultat correspond à la mesure de l'enrichissement de période des propriétaires. -Le document s'intéresse à des flux de résultat qui pourront affecter ou non l'encaisse: • Les flux encaissables et décaissables produiront à terme une variation de l'encaisse; • Les flux calculés seront sans effet sur l’encaisse (dotations). - Le résultat peut être également approché sous l'angle du flux de fonds. Il s'intéresse alors au financement interne propre de l'entreprise à travers la capacité d'autofinancement encore appelée marge brute d'autofinancement qui est une ressource essentielle pour l'entreprise. - Indifféremment de la démarche suivie, l'analyse du résultat passe par une compréhension de son contenu. L'élaboration des soldes intermédiaires de gestion vise à décomposer les éléments constitutifs du résultat d'où la terminologie de cascade puis à identifier son affectation. -Trois questions sont ici essentielles: -d'où vient le résultat? -qui en bénéficie? - à quoi sert-il? -Le résultat est obtenu tout d’abord au niveau commercial. Il prend naissance dans l'efficacité de la force de vente (ventes de marchandises, production vendue) de l'entreprise. Il se développe ensuite dans le résultat du cycle d'exploitation, puis dans celui dégagé par le portefeuille d'actifs pris dans son ensemble (investissements compris). Il intègre enfin le résultat du financement normal de ces activités. Par ailleurs, il s'intéresse également aux résultats des activités exceptionnelles. Ces niveaux du résultat fournissent une base qui, si elle est positive, sera répartie entre les salariés, l'Etat, l'enrichissement de l'entreprise, la distribution aux actionnaires. La préparation de l'analyse financière oblige à rechercher les données chiffrées importantes relatives à l'explication du contenu du résultat: la cascade du résultat étudiée à travers les soldes intermédiaires de gestion est un outil très important: C.A., PRODUCTION, VALEUR AJOUTEE, E.B.E., RESULTAT D'EXPLOITATION, BENEFICE NET, CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT. 60 1.2 Le tableau des soldes intermédiaires de gestion - Description du TSIG PRODUITS CHARGES Colonne 1 *Ventes de marchandises Colonne 2 *Coût d'achat marchandises vendues SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTION Colonne 1-Colonne 2 des Marge commerciale *Production vendue *Production immobilisée *Production stockée Production de l'exercice Marge commerciale *Consommation provenance de tiers en Production de l'exercice Valeur ajoutée Valeur ajoutée *Subventions d'exploitation *Impôts et taxes *Frais de personnel Excédent brut (EBE) ou insuffisance brute (IBE) d'exploitation EBE *Reprise sur charges *Transferts de charges *Autres produits IBE *Dotations aux Amortissements *Dotations aux provisions *Autres charges Résultat d’exploitation (+) *Quotes part de résultat sur Opérations faites en commun (+) *Produits financiers Résultat d’exploitation (-) *Quotes part de résultat sur Opérations faites en commun (-) *Charges financières *Produits exceptionnels *Charges exceptionnelles Résultat courant (+) Résultat exceptionnel (+) Résultat courant (-) Résultat exceptionnel (-) *Participations salariés *Impôts sur les bénéfices Résultat d'exploitation Résultat courant Résultat exceptionnel *Produits de cessions des éléments d'actif Résultat de l'exercice *Valeur nette comptable des Plus ou moins éléments cédés value sur cessions d'éléments d'actifs Tableau 5.2: Le TSIG La pratique financière se détache sensiblement de la normalisation comptable. Plusieurs rubriques nécessitent des corrections. 61 -Les ajustements nécessaires -Les escomptes pour règlements comptants sont des éléments financiers pour la comptabilité. Or l'escompte est une pratique commerciale. Elle affecte plus directement les achats et les ventes de l'entreprise -les impôts, taxes et versements assimilés sont assimilables à des consommations intermédiaires en tant que prestation de services de l'Etat en direction de l'entreprise. -les charges de personnels intérimaires et extérieurs ne sont pas des consommations intermédiaires mais de véritables frais de personnel; -la participation des salariés (démarche suivie par la Centrale de Bilans). C'est une charge exceptionnelle pour la comptabilité. Son retraitement en frais de personnel est recommandé -le crédit bail doit être exclu de la valeur ajoutée pour le montant du loyer. Les redevances de crédit bail sont, pour la part correspondant au remboursement du capital à considérer comme amortissement et, pour la part correspondant aux intérêts à analyser comme des frais financiers sur emprunts (Cas FLOCH). -Les dotations et reprises sur actifs circulants sont exclues du calcul de l'EBE par la comptabilité -les subventions d'exploitation affectent la valeur ajoutée dès lors qu'elles représentent des indemnités compensatrices pour charges ou insuffisances d'exploitation. Si elles visent à compenser une charge d'exploitation, il faut les imputer sur une charge de même nature. Si elles compensent une insuffisance de prix de vente, il faut les remonter vers l'origine, le CAHT ou la production vendue. Elles peuvent correspondre à des subventions exceptionnelles à resituer comme telles dans les produits exceptionnel sur opération de gestion (délocalisation, dépollution,...). -La quote-part sur opérations faites en commun est à reclasser en produits ou charges en fonction de la nature de l'opération. -la participation au résultat des sociétés mises en équivalence, non intégralement consolidée peut être traitée comme un produit financier. Elle est assimilable à la rémunération de la proportion des titres possédés dans le capital de la société consolidée par mise en équivalence. 62 CAS LUN Objet : Retraitement du crédit bail dans Tableau des Soldes Intermédiaires de Gestion - La société LUN, société de location fortement endettée, a acheté par le passé plusieurs véhicules en crédit bail. Le montant pour 20.n est de 3600. La valeur des véhicules est de 17400. Ils sont amortissables sur 6 ans. -Le TSIG pour 20.n se présente ainsi Chiffre d'affaires Achats Charges externes Valeur ajoutée Charges de personnel Impôts et taxes EBE Dotations aux amortissements Résultat d'exploitation Charges financières Résultat 33725 12700 8900 12125 7690 345 4090 2360 1730 857 873 Question : Retraitez le crédit bail dans le TSIG? 63 Corrigé indicatif-En prenant le cas de l'amortissement linéaire, les dotation annuelles sont de 2900 (17400/6). -Le loyer étant de 3600, connaissant les dotations, il est possible d'en déduire les frais financiers. Ils sont de 700 (3600-2900). -D'où le retraitement des charges externes : Chiffre d'affaires Achats Charges externes Valeur ajoutée Charges de personnel Impôts et taxes EBE Dotations aux amortissements Résultat d'exploitation Charges financières Résultat 64 33725 12700 8900 12125 7690 345 4090 2360 33725 12700 5300 (-3600) 15725 7690 345 7690 5260 (+2900) 1730 857 873 2430 1557 (+700) 873 1.3 -L'analyse de l'activité L'analyse de l'activité débute par l'étude des ventes et se termine par l'analyse de la valeur ajoutée. Le "tableau d'analyse de l'activité" se présente ainsi : ___________________________________________________________________ ___ Produits n% Charges (à déduire) n % SIG n% (1) (2) (1-2=3) ___________________________________________________________________ ventes de marchandises +production vendue *C.A.H.T. ___________________________________________________________________ ventes de marchandises achat de marchandises -variation stocks (stockage) +variation stocks (déstockage)*Marge commerciale ___________________________________________________________________ Production vendue déstockage de production +production stockée +production immobilisée total............. total............ *production de l'exer. Production de l'exer. +marge commerciale Total............. consommations en prov.tiers *valeur ajoutée Tableau 5.3 Le tableau d'analyse de l'activité - Le chiffre d'affaires Le CAhors taxes, est un indicateur de l'activité commerciale. Il est égal à la somme des ventes de marchandises et de la production vendue. Il convient d'expliquer ses variations et d'étudier essentiellement ses évolutions prévisionnelles. Il permet en outre d'analyser l'efficacité de la gestion des dirigeant. L'étude de l'aptitude de la firme à générer du chiffre d'affaires à partir des fonds apporté par les actionnaires ou à partir du portefeuille d'actifs qu'il a constitué s'intéresse à la vitesse de rotation des capitaux engagés. L'accélération de cette vitesse étant à considérer comme favorable à ce niveau de l'analyse. Le chiffre d'affaires hors taxes, est un indicateur de l'activité commerciale. Il est égal à la somme des ventes de marchandises et de la production vendue. -Il convient d'en expliquer ses variations et d'étudier essentiellement ses évolutions prévisionnelles. -Il permet en outre d'analyser l'efficacité de la gestion des dirigeant. L'étude de l'aptitude de la firme à générer du chiffre d'affaires à partir des fonds apporté par les actionnaires ou à partir du portefeuille d'actifs qu'il a constitué s'intéresse à la vitesse de rotation des capitaux engagés. L'accélération de cette vitesse étant à considérer comme favorable à ce niveau de l'analyse. -Il permet d'apprécier l'activité commerciale à l'étranger. 65 Rotation des capitaux engagés Capital Actifs CAHT Capitaux propres CAHT Actif économique Structure Croissance Taux CAHT export d'exportation CAHT total Taux de CAHT t -CAHTt-1 variation CAHT t Tableau 5.4 : Les ratios d'analyse du CA -La marge commerciale La marge (MC) caractérise les entreprises qui ont une activité de négoce. C'est un indicateur qui permet de mesurer la performance commerciale de la firme. -Le montant de la marge doit être apprécié à partir du type de distribution choisi par l’entreprise (commerce de luxe à marge importante, grande surface à marge faible). -Toute modification de la marge doit être étudiée à partir de la rotation des stocks, de la politique d'achat-vente suivie par la firme. -La marge peut être utilisée pour déterminer le seuil de rentabilité d'une activité commerciale (Q= FF/ MC unitaire avec Q, les quantités vendues et FF, les frais fixes). -L'analyse du ratio "marge commerciale/ CAHT" est un élément important de l'analyse financière de l'activité commerciale. La marge pour un franc de vente est fonction de la politique de prix, des quantités vendues (politique de volume), de l'intensité de la concurrence, de la réglementation, de la prestation de services rattaché à la vente (politique de différenciation), de la spécialisation (politique d'image). La production de l'exercice correspond à l'activité totale de l'entreprise. Elle est à observer en valeur absolue ou relative. Elle est à comparer avec le C.A.H.T. La consommation en provenance de tiers retient les approvisionnements consommés (achats stockés, variations de stocks, achats de sous-traitance, achats non stockés) et les autres charges externes consommées (sous-traitance générale, redevances de crédit bail, personnel externe). Deux retraitements sont souhaitables dans le cadre d'une approche financière: -les frais de personnel intérimaire doivent être considérés comme des charges de personnel et, -la valeur ajoutée produite 66 La VA est un indicateur qui traduit le rôle créateur de valeur. Re présentatif de l'aboutissement du processus d'activité la VA exprime l'augmentation de valeur apportée par l'entreprise du fait de son activité de commercialisation ou de production. Son volume est à apprécier, mais aussi sa consommation par la masse salariale, par les charges financières et autres. 1°- La répartition de la VA VALEUR AJOUT蒃 A R蒔ARTIR Personnel Etat Salaires Charges sociales Personnel externe Participation Pr阾eurs Imp魌 th閛rique Entreprise Charges d'int閞阾 Actionnaires Autofinancement courant Dividendes Figure 5.2: Répartition de la VA -La valeur intrinsèque de cet indicateur est dépendante de la longueur du cycle d'exploitation. La création de valeur ajoutée est-elle alors un indicateur de performance? Il faut à ce sujet souligner qu'il est possible d'en créer artificiellement par le stockage de production ou le limage des coûts. Selon la politique de faire ou de faire-faire, c'est à dire produire ou sous-traiter, cet indicateur peut varier sensiblement. L'importance de la valeur ajoutée est à apprécier avec réserve. En effet l'accroissement de la VA peut aller de paire avec un effondrement des performances et une situation de trésorerie dégradée. -La valeur ajoutée peut cependant être utilisée dans des comparaisons intersectorielles ou des analyses chronologiques. Il fournit alors des indications du type *critère de taille (mesure de l'apport spécifique à la production réalisée); *critère de croissance (la croissance réelle de la VA doit prendre en compte l'inflation); *critère d'intégration (un ratio" VA/Production"=1 est caractéristique d'une firme qui assure la totalité des opérations nécessaires à la fabrication); *critère d'analyse de la structure de l'exploitation (avec les postes charges de personnel, charges financières, impôts-taxes, autofinancement, qui rapportés isolément à la VA, forment des ratios caractéristiques de partage de la valeur ajoutée); 67 *critère d'utilisation des facteurs de production. Ainsi, l'efficacité d'utilisation des facteurs de production est appréciée à travers le rendement apparent de la main d'oeuvre (VA/effectifs), de celui de l'équipement (VA/immobilisations d'exploitation). Par ailleurs le montant d'investissement pour obtenir 1F de VA peut être obtenu à partir du rapport actif économique/ VA. 2°-Les principaux ratios de valeur ajoutée -Création -Structure Variation VAt - VAt-1 VAt-1 relative Coefficient de Capital d'exploitation capital VA -Répartition de la richesse Taux d'épargne Part revenant au personnel Part revenant aux créanciers Part revenant à l'entreprise Part revenant aux actionnaires Part revenant à l'état Salaire + Charges sociales VA Charges financières VA Capacité d'autofinancement VA Dividendes VA Impôt sur les bénéfices VA -Productivité Rendement apparent de la main d'oeuvre Rendement apparent de l'équipement Sensibilité à l'activité Taux Investissemen d'investissem t productif ent -Intégration VA Effectif moyen VA Équipement productif moyen EBE VA Investissement productif VA VA CAHT Tableau 5.5: Les ratios d'analyse de la VA -Au niveau de l'utilisation certaines précautions méritent d'être précisées: Le total à répartir dépend de l'exploitation (VA) et des produits financiers en provenance des immobilisations financières et des placements de trésorerie. 68 La valeur ajoutée corrigée à répartir est alors égale à *valeur ajoutée produite par les activités d'exploitation + produits issus des participations et autres immobilisations d'exploitation +revenus des autres créances et des valeurs mobilières de placement + gains de changes - pertes de changes + gains sur cessions valeurs mobilières de placement - pertes sur cessions valeurs mobilières de placement - dotations corrigées des reprises sur valeurs mobilières de placement - dotations aux provisions pour risques te charges financiers Tableau 5.6: La valeur ajoutée corrigée L'activité de l'entreprise doit être analysée par rapport au marché, en tenant compte des spécificités des produits, de la conjoncture économique et du secteur d'activité. Le partage du surplus monétaire L'analyse du surplus monétaire permet d'associer l'ensemble des partenaires au partage du résultat de l'entreprise. Les "stakeholders " profitent à différents niveaux de la bonne santé financière des entreprises. L’État en retire des ressources fiscales, les salariés des la participation, de l'intéressement voire des avantages de travail (réduction du temps de travail, 13ème mois, semaine de congé supplémentaire...), les dirigeants dispose du free cash-flow (disponible après financement de tous les projets à VAN positive) pour réaliser des investissements discrétionnaires, les actionnaires reçoivent des dividendes ou profitent de l'autofinancement pour valoriser la mise de fonds. Prélèvements n n+1 -Impôts sur le résultat -Participation des salariés (1 ) Prélèvements obligatoires -Dividendes -Bénéfice mis en réserves (2) Affectation (3) Frais financiers 1+2+3 = Surplus monétaire Tableau 5.7 La notion de surplus financier 69 Moyen ne II - LA RENTABILITE ET LES EFFETS DE LEVIER Toute mesure de rentabilité est un rapport entre un poste de résultat et un poste de bilan. Le ratio ainsi constitué qui développe une logique par nature des charges et produits (cycles) permet de comprendre le contenu de la performance. 21 - Du résultat à la rentabilité L'analyse de la rentabilité débute par l'étude des éléments du de l'EBE et se termine par l'analyse du résultat de l'exercice. Le "tableau d'analyse de la rentabilité" se présente ainsi : Produits n% (1) *valeur ajoutée +subventions d'exploit. Charges (à déduire) n % SIG n% (2) (1-2=3) impôts, taxes, vers. assimilés +charges de personnel (dont intérimaires) Total............. total............. *E.B.E. *E.B.E. ou *insuffisance B.E. + reprises s. amort-prov. d'exp. +dot. aux amort. provisions +autres produits +autres charges +transfert charg. exploi. Total............. total............. *résultat d'exploitation *résultat d'exploitation ou *résultat d'exploitation +quote-part sur op. en com. +quote-part sur op. en com. +produits financiers +charges financières +loyers de crédit bail total............. total............. *résult. courant ------------------------------------------------------------------------------------produits exceptionnel charges exceptionnelles*résult. exceptionnel *résult. courant av. impôts ou *résult. courant av. impôts *résult. exceptionnel ou *résult. exceptionnel participation des salariés impôts sur les bénéfices Total............. total............. *résultat de l'exercice Tableau 5.8 : Les principaux résultats L'EBE correspond au résultat dégagé des seules activités d'exploitation, indépendamment de la politique de financement, des règles d'amortissements et de 70 provisions et de la politique de distribution de la société. Il est un point de départ possible pour le calcul de la capacité d'autofinancement. -C'est un indicateur du résultat économique de l'entreprise. Un ratio de rentabilité économique qui en découle peut s'exprimer à travers le rapport EBE/ capital économique. -C'est une ressource financière fondamentale utilisée pour maintenir ou accroître la capacité de production, payer les frais financiers, l'impôt sur les résultats, les dividendes, rembourser les emprunts antérieurs. Ce n'est qu'une ressource de trésorerie potentielle. En effet les décalages qui se produisent au niveau des crédits accordés aux clients, des crédits fournisseurs, des stocks, peuvent entraîner un phénomène de rétention des flux de monnaie. Une partie de l'EBE est immobilisée dans la variation du BFRE. Par ailleurs, la production immobilisée ne sera pas source de flux monétaire. La véritable ressource de trésorerie se trouve dans l'ETE, l'excédent de trésorerie d'exploitation, calculée comme suit: ETE = EBE - VarBFRE - Prod. immobilisée Résultat d'exploitation Taux de EBE CAHT marge brute Rentabilité R. brute du EBE capital d'expl. Capitaux d'exploitation moyens R. nette du ENE* capital d'expl. Capitaux d'exploitation moyens Tableau 5.9- Ratios utilisant l'EBE *ENE = Excédent net d’exploitation. Ce solde est déterminé après déduction charges de maintien du potentiel de production (dotations d'exploitation amortissements, amortissement dans les loyers de crédit bail, et variations provisions d'exploitation). C'est le résultat d'exploitation après renouvellement capital productif. des aux des du Le résultat d'exploitation peut être considéré comme le revenu avant impôt, laissé par l'exploitation courante aux apporteurs de capitaux (actionnaires et créanciers financiers). C'est le résultat de l'exploitation normale et courante avant prise en considération des éléments financiers. Ce solde doit être utilisé avec précaution dans les comparaisons entre entreprises, du fait des divers choix possibles au niveau de la politique d'amortissement, du retraitement des redevances de crédit bail (remboursement des capitaux), .... Le résultat courant avant impôts tient compte de la politique financière de l'entreprise. Il s'obtient à partir du solde précédent en retranchant et en ajoutant les charges et produits financiers, ainsi que la quote-part des opérations faites en commun. Ce revenu courant avant impôts sera réparti entre les actionnaires (dividendes), l'Etat (IS), et les salariés (participation). Le solde, soit le bénéfice non distribué, va représenter une partie de l'autofinancement. 71 Le résultat exceptionnel se calcule à part et s'apprécie à partir - produits exceptionnels sur opérations de gestion moins charges -produits de CEA moins VCEAC -autres produits exceptionnels .moins autres charges -reprises sur provisions sur produits exceptionnels .moins dotations aux amortissements et-provisions sur. charges exceptionnelles. -de la quote-part des subventions d'investissement virée au résultat de l'exercice Le calcul de la plus ou moins value sur cessions du TSIG (dernière ligne) est un calcul "pour mémoire". L'impact de ce solde est déjà répercuté dans le calcul du résultat exceptionnel. Le résultat de l'exercice (bénéfice net comptable) Il mesure l'augmentation ou la diminution de richesse des actionnaires. C’est un indicateur de création de valeur actionnariale à court terme. En définitive, certains soldes comptables nécessitent des retraitements dans le cadre de l'analyse financière (cohérence). Il s'agit -des annuités de crédit bail à insérer pour partie dans les frais financiers et pour partie dans les amortissements, -des charges de personnel intérimaire à reclasser dans les charges de personnel, -des subventions d'exploitation destinées à faire face à certaines charges d'exploitation peuvent venir en déduction des charges correspondantes, -des impôts et taxes qui recoupent des éléments divers qui sont susceptibles d'être retraités par affinité, -de la sous-traitance susceptible d'être déduite de la production si elle n'entraîne pas de charges supplémentaires significatives, -des autres charges ou autres produits externes comme les redevances pour concessions brevets.... qui peuvent s'analyser en tant que consommation externe, les pertes sur créances irrécouvrables qui peuvent être classées comme charges financières. -des quotes parts de résultats sur opérations faites en commun qui peuvent selon la nature des opérations peuvent être reclassées, soit dans les éléments d'exploitation, soit dans les éléments financiers. 72 2.2 De la rentabilité aux effets de leviers La mesure du risque passe par l’évaluation de la dispersion de la rentabilité. L’explication du risque relève d’une analyse des différents facteurs qui affectent la sensibilité du résultat et de la rentabilité. 221 -Le levier d'exploitation L’analyse du risque économique passe par la mesure de la volatilité de la rentabilité économique. Il a préalable une étude du risque d’exploitation. La gestion des coûts passe inévitablement par la compréhension du levier d'exploitation. Il se définit comme la sensibilité du résultat d'exploitation à une variation du niveau d'activité. La mesure traditionnelle en est faite en mesurant: -la sensibilité du résultat économique par rapport au niveau d'activité; -la position de l'entreprise par rapport à son seuil de rentabilité. 1°/ La sensibilité du résultat économique Il s'agit d'estimer la volatilité du résultat économique (Re) à une évolution du niveau d’activité (P). Cette sensibilité est dénommée élasticité (epsilon) et se calcule de la façon suivante: ε (Re) = ∆ Re/ Re ∆P/P Au numérateur de l'expression nous avons la variation relative du résultat économique entre deux périodes. Au dénominateur est représentée la variation relative du niveau d'activité mesuré par la production ou le niveau du chiffre d'affaires. Le risque d'exploitation sera d'autant plus élevé que l'élasticité sera forte. D’une autre façon, plus la rentabilité est perturbée par une moindre variation du niveau d’activité plus le risque sera élevé. Ce risque est directement lié au niveau des frais fixes. Ainsi pour deux entreprises comparables, celle qui aura les coûts fixes les plus élevés sera plus sensible aux variations de l’activité. En cas de baisse générale de l’activité, l’incapacité d’ajuster les coûts fixes de l’entreprise sur ceux des concurrents sera pénalisant. Une possibilité de réduire les coûts passe par l’externalisation (outsourcing). Une telle stratégie est elle même créatrice de nouveaux risques de nature différente. 73 Exemple: Considérons les deux entreprises A et B, appartenant au même secteur d'activité. Elles connaissent une augmentation de leur production. Périodes Production Entreprise t 9000 Coûts fixes 8000 8000 1000 1000 900 1000 7200 8000 100 1000 800 1000 Coûts variables RE A t+1 10000 Entreprise t 9000 B t+1 10000 Pour une augmentation de 10% de l'activité le résultat de A passe de 100 à 1000 et celui de B de 800 à 1000. L'élasticité est respectivement de 81 et de 2,25 pour chacune des firmes. Le projet A est donc plus risqué que B. En cas de baisse d'activité, la chute du résultat de A aurait été également plus sensible. Le risque est lié au niveau des frais fixes. Plus les frais fixes seront importants, plus l'élasticité sera élevée. Ce risque est également lié à la position de l'entreprise par rapport au seuil de rentabilité d'exploitation. 2°/ La position par rapport au seuil de rentabilité Cette position est sans doute plus connue sous la notion de point-mort. Il se définit comme le niveau de production, en volume ou en valeur, minimum à vendre pour couvrir les charges d'activité. Il correspond au niveau d’activité pour lequel le résultat économique est nul. L’analyse de la position par rapport au point mort permet de situer le niveau de production actuel et d’évaluer l’objectif de dimension à atteindre. Il permet également de vérifier si l’effort d’investissement réalisé, qui à travers les dotations aux amortissements et les frais de personnel augmente les coûts fixes, permet de réduire le risque d’exploitation en augmentant le volume d’activité. Après prise en considération des frais financiers dans les coûts fixes, l’approche du risque devient globale. Ce concept est à relier au risque financier mesuré dans le cadre de l ‘activité normale de l’entreprise Le calcul de la position par rapport au point mort se réalise selon les étapes suivantes (tableau) . 74 ETAPES DE CALCUL Période Période t t-1 I Risque d’exploitation Production (P) (ou chiffre d’affaires) Charges variables (CV) § Achats consommés § 50% services extérieurs Marge sur coûts variables : MCV = P- CV % de marge sur CV : PMCV = MCV/P Charges fixes d’exploitation (CFE) § 50% services extérieurs § Charges de personnel § Impôts et taxes § Dotations aux amortissements Seuil de rentabilité d’exploitation : SRE = CFE / PMCV Position par rapport au seuil : PSRE = (P – SRE) / SRE II Risque global (financier) Charges fixes globale (CFG) § Charges fixes d’exploitation (CFE) § Charges d’intérêt Seuil de rentabilité global : SRG = CFG / PMCV Position par rapport au seuil : PSRG = (P – SRG) / SRG Tableau 5. 10 : Risque d’exploitation et risque financier (Source C. Cadiou, Le redéploiement stratégique de l’entreprise 1990) Dans l'exemple précédent, les calculs permettent d'apprécier le risque d’exploitation: Périodes MCV %MCV S PosS Entreprise t 8100 90% 8888 1,26% A t+1 9000 90% 8888 12,5 Entreprise t 1800 20% 5000 80% 75 B t+1 2000 20% 5000 100% 222- Le levier financier 1° - L'analyse de la rentabilité économique La rentabilité économique de l'entreprise dépend synthétiquement de deux politiques: • Une politique commerciale axée sur l'image. Il s'agit de développer des produits et services de qualité permettant d'obtenir une forte marge; • Une politique commerciale de volume. Il s'agit de vendre une quantité de produits importante à bas prix. AVANTAGE CONCURRENTIEL Action sur l’offre produite Action sur la demande VALEUR COUT Stratégie de différenciation Stratégie de volume Gestion de l’image perçue Gestion des coûts Figure 5.2 : décomposition de la rentabilité économique En fait la rentabilité économique peut être appréciée à partir de la relation simple: re = RE/A = ( RE/P ) * ( P/A ) = (RE/P) * (P / (Immobilisations nettes +BFR) où • re est la rentabilité économique des actifs engagés durablement mesurée par le rapport du résultat économique (RE) sur l'actif économique A; • P est la production (ou le chiffre d'affaires). L'observation de la décomposition de la rentabilité économique permet d'observer les deux ratios suivants: • La marge économique brute; • Le rotation économique du capital investi. 76 a- La marge : RE/P Ce ratio démontre l'aptitude de l'entreprise à établir un prix de revient plus ou moins élevé par rapport à son prix de vente. Cette marge peut se réduire dès lors que la croissance entraîne une dérive des coûts. Par exemple, la croissance interne peut provoquer des effets pervers en termes de rentabilité économique. C'est le cas lorsque le résultat économique augmente moins que la production. Un tel phénomène est vérifié en cas de fluctuations de cours des matières premières, des produits de base ou des sources d'énergie, lorsque l'entreprise ne peut tirer profit des baisses de prix. Cette marge peut croître en cas d'acquisition d'une société disposant de reports fiscaux déficitaires par une société bénéficiaire. b-La rotation : P/A Ce ratio est un indicateur de l'efficacité d'utilisation des capitaux investis. Un taux de rotation en baisse peut venir d'une utilisation moins intensive des équipements, une croissance du volume d'investissement, un sur -stockage... Une réduction de l'intensité capitalistique, passant par des désinvestissements, peut permettre d'améliorer le ratio si l'utilisation des investissements est plus rationnelle. c- Le couple marge-rotation L'évolution simultanée des deux ratios n'est pas indépendante. Ainsi une stratégie d'intégration verticale peut provoquer une amélioration de la valeur ajoutée et donc de la marge et s'accompagner de lourdeur et rigidité dans l'utilisation d'investissement plus lourd accroissant l'intensité capitalistique. Les évolutions simultanées se font souvent en sens inverse. Pour qu'une synergie soit constatée, il faut que l'augmentation d'un ratio soit supérieure à la baisse de l'autre. d- La rentabilité économique Elle correspond à la rentabilité des capitaux stables engagés. Il existe trois façons de faire évoluer favorablement un tel ratio, c'est à dire changer de courbe sur le schéma suivant: -augmenter la marge (en A) ; -augmenter la rotation (en B) ; -faire évoluer les deux ratios simultanément. 77 Marge (II) 1 (I) A 2 3 B Rotation Figure 5.3: Évolution de la rentabilité économique Dans ce dernier cas le résultat ne sera positif et la stratégie réussie que si -les deux ratios s'améliorent (zone 2); -l'accroissement de la marge fait plus que compenser la diminution de la rotation (zone 1); -l'accroissement de la rotation fait plus que compenser la diminution de la marge (zone 3). Une telle analyse permet de bien comprendre les différents points d'application attendus de la synergie économique. 2° - le levier financier En introduisant l'impôt dans le raisonnement, au taux de 50% pour simplifier les calculs), on peut montrer qu'avec l'endettement la valeur de l'entreprise augmente (V2>V1). FaT est le flux résiduel après impôt revenant aux actionnaires. Le taux de rendement constaté pour l’actionnaire après impôt est donné par ka (avec ka2>ka1). Entreprise 1 D 0 kd Fi 1000 Fd 0 Fa = Fi-Fd 1000 T 50% FaT = Fa (1-T) 500 k (donné) 10% 5000 V= (FaT + Fd) /k A=V-D 5000 ka=FaT/A 10% * Taux de capitalisation moyen 78 Entreprise 2 2000 8% 1000 160 840 50% 420 10% 5800 3800 11% Dans cet exemple, l'effet de levier financier est au centre du débat. a- Le mécanisme du levier financier Le levier financier mesure l'incidence de l'endettement sur la rentabilité financière de l'entreprise (rentabilité des capitaux propres). Pour être viable l'entreprise doit dégager une rentabilité telle qu'elle satisfasse les apporteurs de fonds propres et les créanciers financiers. Le concept d'effet de levier financier résulte en droite ligne de la possibilité de répartir le financement du portefeuille d'actifs de l'entreprise entre : • • Endettement rémunéré par les frais financiers déductibles de l'impôt sur les sociétés ou sur les bénéfices; Fonds propres rémunérés par le résultat courant après impôt théorique (résultat provenant de l'activité normale de l'entreprise). Il repose sur le principe suivant: Choisir de recourir à l'emprunt, revient à prendre un risque supplémentaire en assurant le financement d'une partie de l'actif économique par des capitaux ne courant pas le même risque et bénéficiant d'une rémunération déterminée. Le risque supplémentaire, dit risque financier, constaté pour les capitaux apportés par les actionnaires doit être rémunéré par une rentabilité supérieure à la rentabilité économique. La rentabilité requise par les actionnaires représente (hors fiscalité des individus) le coût des capitaux propres pour la firme. La rentabilité requise par les créanciers financiers représente le coût de la dette pour la même firme. -Les attentes des actionnaires dépendent du dividende attendu et de la variation anticipée des cours des actions. Celles requises par les créanciers financiers dépendent du taux d'intérêt fixé et du remboursement de la créance. Les créanciers financiers encourant un risque plus faible que les actionnaires, sont donc moins exigeants. Le coût de la dette est inférieur au coût des capitaux propres ceteris paribus. - L'entreprise est obligée de satisfaire les exigences de ses apporteurs de fonds. Pour y arriver elle doit créer de la valeur à partir de son portefeuille d'actifs. La rentabilité des investissements doit satisfaire les apporteurs de capitaux. En recherchant une répartition judicieuse de ses financements, soit une structure financière particulière, il serait possible de minimiser le coût du capital (k) et donc d'accroître la valeur de l’entreprise (V). 79 Il faut trouver cette structure permettant de maximiser l'apport des actionnaires, tout en faisant attention au risque financier lié à l'endettement. Plus une firme est endettée, plus le risque de faillite augmente, plus les actionnaires seront exigeants. b- Démonstration Soit les deux sociétés suivantes qui sont: S1, la société sans dette et S2, la société endettée, Étant donné, les notations suivantes A=Actif économique CP=Capitaux propres D=Dettes B* = Résultat courant avant impôt Bt=Résultat courant après impôt t= taux d'imposition rf=rentabilité financière re=rentabilité économique i= taux de charges financières Pour la société 1, non endettée, dont le bilan est représenté ci-dessous, il est possible d'écrire: Bilan S1 A CP A = CP, puisque D=0; Bt1= B*1(1-t) = rf1t * CP = re1t * A; On déduit que t rf 1 =( B*1(1-t) )/ CP = B1 / CP. 80 Pour la société 2, endettée, il est possible d'écrire: Bilan S2 A CP D A = CP + D; Bt2 = (( re * A )- (i * D)) (1-t) = ( ret * A )- (i t * D) ; On déduit la relation t t rf 2 =( re2 * A ) - (i2 t * D)/ CP= Bt2 / CP. Fiche pratique 1.6 : Formulation de l'effet de levier Si pour simplifier, on fait les hypothèses suivantes permettant de lier les sociétés 1 et 2: • • H1 H2 - re2t * A = (rft1 * CP) + (re2t * D); - le taux d'imposition est identique pour les firmes Il s'en suit, en remplaçant ret * A par sa valeur dans rft2 , que • rft2 = ((rft1 * CP) + (re2t * D)- (i2 t * D))/ CP . En simplifiant par CP et D on trouve la relation suivante: • rft2 = (rft1 ) + (re2t * - i2 t ) ( D/CP). Après impôt, la rentabilité financière d'une firme endettée est égale à la rentabilité financière d'une firme sans dette plus un terme représentatif de l'effet de levier de l'endettement. Elle est très proche de la relation générale rft= (ret ) + (ret * - i t ) ( D/ CP) A ce point, l'endettement accroît la rentabilité revenant aux actionnaires du montant (ret * - i t ) ( D/ CP). Ce dernier terme peut être décomposé en deux parties: • (ret * - i t ), le différentiel de levier • (D/ CP), le bras de levier 81 Cas LOC MAJAN Pour financer un actif économique de 100 dont la rentabilité avant impôt attendue est de 20%, une entreprise a le choix entre les deux possibilités : § -financement global par capitaux propres; § -financement mixte (pour moitié par dettes et moitié en capitaux propres). § Le taux de charges d'intérêt est de 10% et le taux d'impôt de 50%. Solutions A CP D re ret it rft 1 100 100 0 20 10 0 10 2 100 50 50 20 10 5 15 L'entreprise a intérêt à s'endetter. Elle accroît par ce moyen la rentabilité financière de 5 points qui traduisent l'effet de levier. L'effet de levier est d'autant plus important que le bras de levier est élevé, que le différentiel est important et la rentabilité économique forte. 82 Cas Paotr Tréouré Pour financer un actif économique de 400 l’entreprise a le choix entre les trois possibilités: § financement global par capitaux propres; § financement mixte (pour moitié par dettes et moitié en capitaux propres); § financement mixte (pour 75% par dettes et 25% par capitaux propres). Les dirigeants font des hypothèses sur les états de la nature. Ils en déduisent les rentabilités économiques brutes suivantes: § § § H1- hypothèse basse (pessimiste): H2 -hypothèse normale : H3 -hypothèse haute (optimiste) : 4% 16% 20% Le taux de charges d'intérêt est de 14% et le taux d'impôt de 50%. Question: Étudiez l'effet de levier selon les hypothèses économiques et les possibilités de financement. H1: 4% H2: 16% R 8 32 2% 8% rft D/CP= 1 R -6 18 t -3% 9% rf D/CP= 3 R -13 11 t -13% 11% rf avec R, le résultat après intérêt et impôt. D/CP= 0 H3: 20% 40 10% 26 13% 19 19% Au niveau du calcul : Pour D/CP =0 et H1 =4%, nous avons R= A* re * t = 400*4%* 50% = 8 et rft = R/CP= (8/400) *100 =2% Pour/CP =1 et H1 =4%, nous avons R= ((A*re) - (i*D))(1-t) = (400*4%200*14%)*50% =-6 et rft= R/CP = (-6/200)*100= -3) Le tableau met en avant les constats suivants: - L'effet de levier peut être négatif ou positif. Il est positif dès lors que le différentiel (ret-it) de levier est positif. Dans le cas contraire, l'endettement pénalise la rentabilité financière. - Le bras de levier accentue l'effet dans les deux sens. Plus le bras est important plus l'écart type de rft est élevé et donc le risque financier important. 83 Le graphique reliant ret - rft permet de visualiser les impacts de l’effet de levier. rf t D/CP=3 D/CP=1 D/CP=0 7% t re 7% re apr鑣 imp魌 th閛rique - L'intersection avec l'axe des abscisses donne la rentabilité économique après impôt théorique qui permet de couvrir les charges financières. - Le point P (7%,7%) correspond à l'égalité entre re et i.L'effet de levier est nul et donne le même rf pour les trois structures financières. -Plus D/CP est élevé plus la pente de la droite est importante et le risque fort. c- Pratique de mesure de l’effet de levier Partant du bilan financier (issu du circuit financier) et du tableau des soldes intermédiaires de gestion, il est possible d’évaluer le taux de rentabilité des capitaux propres et de mesurer l’effet de levier. La méthode décrite ci-dessous propose de raisonner à partir de la valeur comptable des capitaux investis, soit l’actif économique, et en rapportant le résultat de l’exercice n au capitaux investis en n-1. Le taux de rentabilité des capitaux propres est fonction de la rentabilité économique et de la politique d’endettement et le facteur fiscal étroitement associé à la démarche d’analyse. Le calcul se réalise alors selon les étapes suivantes (tableau) 84 ETAPES DE CALCUL Période Période t t-1 I BILAN FINANCIER Actif économique (A) § Immobilisations nettes dont crédit bail § BFR § Disponibilités Passif financier (P) § Capitaux propres (CP) § Dettes financières (D) II EFFET DE LEVIER Résultat économique avant impôt (RE) Impôt théorique (T) Résultat économique après impôt (RET) Taux de rentabilité économique après impôt, reT § reTt= RET t / AE t-1 Frais financiers (FF) Economie d’impôt sur frais financiers Frais financier après impôt (FFT) Coût de la dette, iT § ITt =FFTt /Dt-1 Résultat courant après impôt (RCT § RCTt =RETt -FFTt) Taux de rentabilité financière : rfTt = RCTt / CPt-1 Effet de levier (EL) § EL= rfTt – reTt =(ReTt – iTt) Dt-1/CPt-1 Tableau 5.11 Risquer et effet de levier financier (Source C. Cadiou, Le redéploiement stratégique de l’entreprise 1990) 85 III -ENRICHISSEMENT ET RESULTAT 3.1 La liaison bilan-résultat et les capitaux propres En supposant que les stocks d'emplois et de ressources soient maintenus à l'identique au cours d'un exercice, le résultat de l'activité apparaît comme un enrichissement ou une destruction de richesse de période. Cette variation de richesse peut être observée schématiquement tant au niveau du bilan que du compte de résultat. Compte de r閟ultat en t Charges Produits EMPLOIS OU CONSOMMATIONS D蒄INITIFS RESSOURCES G蒒蒖蒃S R 閟ultat de l'exercice Bilan en t Stocks d'emplois IMMOBILISATIONS Stocks de ressources CAPITAUX PROPRES STOCKS CREANCES R 閟ultat de l'exercice LIQUIDIT蒘 DETTES Figure 5.4: Liaison bilan-résultat Dans le cas présent le résultat de l'exercice est bénéficiaire. Ce résultat provient d'une comparaison entre les produits et charges en provenance d'opérations de nature différente. Des tableaux précédents on déduit que : 86 Rt = Produits t - Charges t Rt = Emplois totaux t -(Capitaux propres t +Dettes t) L'affectation du résultat DOCUMENT CERFA (Prévoir un guide de lecture du feuillet 11 lignes par ligne) Le résultat fiscal DOCUMENT CERFA (Prévoir un guide de lecture du feuillet 11 lignes par ligne) 3.2* La notion d'"enrichissement" des actionnaires En comptabilité, le résultat de l’exercice représente l’enrichissement de période des actionnaires. Il mesure l’augmentation du patrimoine, c’est à dire l’augmentation des fonds propres constatée au cours d’un exercice. La valeur mathématique, d’une manière simplifiée la somme du capital social, du bénéfice et des réserves, donne la richesse accumulée. Si l’entreprise est cotée sur le marché, le résultat de l’exercice, s’il n’y pas eu de modification de capital, correspond à la variation de la capitalisation boursière de l’entreprise au cours d’un exercice. La richesse calculée à un moment donné est mesurée par la capitalisation boursière, qui représente la valeur de marché de l’entreprise, c’est à dire le prix qu’un acheteur intéressé devrait mettre pour acquérir la totalité des titres de propriété. Enrichissement des actionnaires sans modification du capital Soit la société TY ARVOR au capital de 6 000 000€ composé de 30 000 actions (Aa) au nominal de 200€ (N) détenue majoritaire par un holding familial (Aa1) qui possède 50% du capital. Le cours au début de l’exercice (Cd) était de 500€ et celui constaté en fin d’exercice (Cf) était de 450€. Le résultat de l’exercice en valeur de marché s’exprime par la variation de la capitalisation boursière (CB), c’est à dire la variation de la richesse accumulée en valeur de marché. CBt=30 000*450F=13 500 000€ CBt-1=30000*500F=15 000 000€ Résultat= CBt – CBt-1=-1 5000 000€ Les actionnaires ont ici subi une perte de 1,5 millions d’euros, qui correspond à la dégradation de leur patrimoine au cours de l’exercice. 87 Chapitre 6 Les tableaux de flux L'entreprise vue par la comptabilité dresse ensuite un inventaire des opérations effectuées classées par nature. D'une manière traditionnelle on distingue les trois catégories suivantes: -opérations d'investissement; -opérations d'exploitation; -opérations de financement. Ces opérations donnent naissance à un cycle de même nom. I -LA DESCRIPTION DES CYCLES 1.1-Le cycle d'investissement Pour la comptabilité, l'investissement est la création d'un capital dont l'entreprise attend un revenu qui sera étalé sur plusieurs périodes successives. Il y a acquisition d'actifs immobilisés. Ce capital se déprécie avec le temps, l'usage, l'évolution des technologies... et donne lieu à un amortissement. *Les deux fonctions comptables de l'amortissement: 1°/L'amortissement Il est en premier lieu la constatation comptable d'un amoindrissement de la valeur d'un élément d'actif résultant de l'usage, du temps, de l'évolution technologique... . La dépréciation doit avoir un caractère irréversible. Amortir est l'opération qui consiste dans l'étalement de la valeur des biens amortissables sur la durée de vie probable. Ce plan d'amortissement peut prendre diverses modalités. Il résulte de cette approche que l'amortissement constate: 88 -l'étalement d'une charge sur plusieurs exercices. Chaque dotation est la constatation de la perte subie par dépréciation sur l'exercice. -la diminution de la valeur de l'immobilisation par la constatation de l'amortissement à l'actif du bilan Il est en second lieu une possibilité de dégager des ressources de financement internes propres. Ces fonds sont destinés au renouvellement des immobilisations à l'identique. Ils correspondent à une provision. La dotation de l'exercice est assimilée à une charge supplémentaire qui vient s'ajouter au prix de revient de la production. L'entreprise a le choix entre deux procédures d'amortissement, la méthode linéaire ou celle dégressive. Il y a respectivement répartition annuelle égalitaire de la charge d'amortissement tout au long de sa durée de vie probable ou renforcement de la charge les premières années de l'acquisition. Les considérations fiscales expliquent le choix du dégressif, puisque l'on aboutit à une réduction de la base imposable au démarrage de l'investissement. La durée de vie d'un investissement est fixée selon les normes en vigueur en fonction de la nature de l'immobilisation acquise. Fiche pratique sur l’amortissement: *La doctrine comptable constate qu'il est difficile de mesurer cette déperdition de valeur. Elle propose donc d'étaler le coût d'acquisition (valeur comptable d'origine) des biens amortissables sur une durée de vie probable. La méthode de calcul propose un mode d'étalement qui est soit linéaire, soit dégressif... § /Dans le cas linéaire, les dotations sont constantes (DA). Elles correspondent à un étalement régulier du prix d'acquisition (D0) tout au long de la durée de vie de l'immobilisation (n), de telle façon que DA = D0 / n. § /Dans le cas dégressif, les premières annuités sont renforcées pour favoriser l'autofinancement grâce à des considérations fiscales. Le coefficient de dégressivité appliqué dépend de la durée de vie probable de l’investissement (ci-après) Durée de vie probable coefficient dégressif 3-4 ans 1,5 5-6 ans 2 >6 ans 2,5 Les amortissements déductibles pratiqués par l'entreprise augmentent la capacité d'autofinancement du montant de l'économie d'impôt réalisée (diminution de la base imposable en augmentant les charges d'amortissement immédiatement après l'investissement et réalisation d'économies d'impôt). 89 L'annuité dégressive (DAt) est calculée en prenant pour référence l'annuité linéaire résiduelle. Il s'agit de la dépense d'acquisition non encore amortie pour la période t (Dt) encore appelée valeur nette comptable en t, divisée par la durée de vie probable totale (n). Le coefficient de dégressivité (C) est appliqué à chacune de ces annuités résiduelles de la façon suivante: At = (Dt / n) * C Lorsque la dotation en dégressif devient inférieure à la dotation en linéaire, la valeur comptable dégressive résiduelle se voit alors affectée la règle de l'amortissement linéaire pour les dotations restantes. § Il existe d'autre système d'amortissement : citons les systèmes-réels, proportionnels à l’utilisation, par séries, accélérés, dérogatoire L'amortissement joue trois rôles dans l'entreprise: § rôle juridique et fiscal - constatation de la dépréciation des immobilisations au bilan et répercussion sur les charges du résultat (réduction du bénéfice); § rôle économique -étalement dans le temps de la consommation des immobilisations; § rôle financier - renouvellement à l'identique des immobilisations. Cette fonction n'est possible que si l'inflation est nulle. Sinon la perte de valeur oblige à compléter l'amortissement en constatant une dotation supplémentaire. 2°-La durée de vie probable Elle peut différer de la durée de vie économique. Concrètement il est possible de céder un investissement avant qu'il soit totalement amorti ou de le conserver après la fin de vie comptable. La cession d'un investissement est considérée comme exceptionnelle par la comptabilité et n'est surtout étudiée que dans un contexte fiscal. 0 D閜ense initiale (D 0 ) 1 2 3 4 .... n Flux de liquidit閟 attendus (dur閑 de vie probable) Temps (F t avec t=1,2,3...n) Dans le cas de l'investissement, la dépense initiale D0 est certaine, les flux de liquidités futurs attendus sont incertains et la durée de vie probable est imprécise. Sans tenir compte de l'actualisation des flux de liquidités, un investissement sera jugé intéressant quand l'inégalité suivante sera vérifiée: 90 3° - le cycle Le cycle d'investissement apparaît comme une succession d'opérations qui peuvent être ainsi comprises dans la logique comptable. Le lancement d'un investissement (I) prend naissance quand la dépense initiale est engagée. Le désinvestissement (II) prend effet quand le bien est totalement amorti, c'est à dire que sa valeur nette comptable est nulle ou encore à la fin de sa durée de vie probable. INVESTISSEMENT DESINVESTISSEMENT I II IV III REINVESTISSEMENT AUTOFINANCEMENT Figure 6.1 : Les étapes du cycle d'investissement Dans ce cas de figure, l'autofinancement (III) et le réinvestissement (IV) sont marginaux puisque la valeur récupérable de l'investissement ne doit en pratique différer que faiblement par rapport à la valeur nette comptable. La démarche comptable semble s'écarter de la gestion efficace d'un portefeuille d'actifs immobilisés. Celle-ci prône la flexibilité. Elle veut par exemple que l'on puisse abandonner un investissement qui n'a plus son marché, que l'on puisse se séparer d'un investissement encore rentable si une opportunité plus intéressante se présente, et ceci à n'importe quel moment de la vie d'un investissement. DOCUMENT CERFA -Annexes Immobilisations et Amortissement (Prévoir un guide de lecture des feuillets 5 et 6 ligne par ligne) La détention d'actifs nécessaires à la réalisation d'opérations d'exploitation est subordonnée à la détention d'actifs immobilisés. 91 1.2- L'exploitation Les opérations d'exploitation correspondent à une série de tâches, ordonnées selon la logique suivante dans le cas de l'entreprise qui a une activité de production: approvisionnement – production - commercialisation. Ces trois étapes constituent le cycle courant d'exploitation. ENTREPRISE Clients Produits finis Stocks mati鑢es Produits semi finis Fournisseurs Caisse Banque FLUX REEL FLUX DE LIQUIDITES Figure 6.2 : Les étapes du cycle d'exploitation *Dans l'entreprise, il y a la zone des stocks. Ceux-ci jouent un rôle "tampon". Ils sont les intermédiaires entre le flux physique d'entrée et de sortie de l'entreprise (réels). La nécessité d'un stock de sécurité trouve une logique par le fait qu'il va permettre d'assurer un écoulement régulier des marchandises ou des produits finis. La durée de séjour des produits dans un stock et la durée du cycle de production sont ici essentielles puisque des liquidités potentielles sont immobilisées dans les stocks. *Aux extrêmes, il y a, -la phase d'approvisionnement qui correspond à l'acquisition de marchandises, de matières auprès des fournisseurs; -la phase de commercialisation qui se concrétise par la vente de produits finis, de marchandises et la prestation de services à des clients. 1°- Le crédit interentreprises *Le règlement des fournisseurs et des clients n'est pas toujours instantané avec la fourniture des biens et services. Des crédits peuvent être accordés aux clients ou par les fournisseurs. Par ailleurs une entreprise peut faire des avances à ses fournisseurs et recevoir des avances de ses clients sur des transactions futures. Il existe donc des relations financières entre les firmes connues sous l'appellation courante de crédit interentreprises. Ce crédit est accordé réciproquement par les entreprises. Il provient d'une dissociation entre le flux réel et le flux de liquidités lors d'une transaction. Le règlement est décalé dans le temps par rapport à la fourniture du bien ou service. C'est une alternative au règlement comptant qui provoque des transferts de fonds explicite ou implicite. 92 -Si une entreprise accorde un délai de règlement à son client, il y a un transfert de fonds qui est implicite vers le débiteur (client redevable). L'entreprise retarde sa récolte de liquidités et offre un crédit à court terme à ses clients. Elle peut escompter sa créance auprès d'une banque pour la rendre liquide; -Si une entreprise bénéficie d'un délai de règlement de la part de son fournisseur, il y a un transfert de fonds qui est implicite vers le créancier (fournisseur bénéficiaire). L'entreprise retarde son paiement et bénéficie d'une ressource. -Si une entreprise verse une avance à son fournisseur sans qu'aucune transaction n'ait encore eu lieu, il y a transfert de fonds explicite vers le créancier; -Si une entreprise a reçu une avance de son client sans qu'aucune transaction n'ait encore eu lieu, il y a transfert de fonds explicite vers le débiteur futur. CREDIT INTERENTREPRISES (CIE) BILAN PARTIEL STOCKS D'EMPLOIS STOCKS DE RESSOURCES 1?Cr閍nces d'exploitation 2?Dettes d 'exploitation 3?Avances faites 4?Avances re鐄es aux fournisseurs des clients CAS N? 2 SOLUTIONS Emplois CIE > Ressources CIE CAS N?2 Emplois CIE < Ressources CIE CIE consentis nets CIE re鐄s n ets Entreprise cr閍nci鑢e Entreprise d閎itrice Figure 6.3 : L'analyse du crédit inter entreprises Le crédit interentreprises est la différence entre les créances provenant des délais de règlement accordés aux clients auxquels il faut ajouter les avances faites aux fournisseurs et les dettes issues des délais de règlement reçus des fournisseurs auxquelles il faut ajouter les avances faites par les clients. Ainsi dans le cas 2, l'entreprise bénéficie d'une ressource nette de crédit interentreprises. Elle a donc un prêt qui lui est accordé par ses partenaires commerciaux. Les ressources sont supérieures aux emplois, l'entreprise a donc un moyen de financement supplémentaire. Ces ressources proviennent: -du crédit (délai de règlement) accordé par les fournisseurs. Le flux de liquidités non réalisé est décalé par rapport au flux réel qui est constaté. L'entreprise a reçu les biens mais ne les a pas réglés; 93 -de l'avance faite par les clients. Elle bénéficie d'un flux de liquidités sans qu'un flux réel n'ait été constaté. L'entreprise a reçu des liquidités sans mouvement de biens ou sans services rendus. L'ensemble de ces ressources est supérieur aux emplois de crédits interentreprises offerts par l'entreprise. Ces emplois proviennent: -du crédit (délai de règlement) qu'elle accorde à ses clients; -de l'avance sur ses commandes qu'elle a effectuée auprès de ses fournisseurs. • Si l'entreprise est prêteuse de crédit interentreprises (cas 1) elle supporte un coût. Elle aurait pu placer ces fonds auprès du marché financier, à un taux déterminé (taux du marché monétaire...). Elle supporte donc un coût d'opportunité. • Si l'entreprise est emprunteuse de crédit interentreprises (cas 2) elle est bénéficiaire. Elle a reçu des ressources sans avoir à les rémunérer au taux du marché (sans coût). Le crédit interentreprises est un marché du financement à part entière. Les entreprises sont prêteuses ou emprunteuses de crédit et dégagent respectivement une perte ou un gain d'opportunité en termes financiers. Pour les données pratiques : voir les dossiers Option Finance. La détection du client en difficulté: 12 indices -Émission de chèques sans provision -Changement brutal de domiciliation bancaire -Perte d'un marché important -Refus de présenter les comptes annuels -Chiffres d'affaires en régression régulière -Capitaux propres négatifs -Adresse sous forme de boite postale (étranger) -Changements fréquent d'établissement bancaire -Réserve légale inférieure à 10% du capital -Non respect des délais de formalités auprès des greffes -Licenciement collectif important -Inscription au greffe pris par les organismes publics (URSAFF, ASSEDIC, TRESOR...) Fiche pratique 6.1: Les indices de difficulté Les attitudes face au risque: Subir : ne pas gérer Réagir: amener au contentieux Relancer: gérer par la comptabilité S'informer: considérer la santé financière Accompagner: intégrer le credit-management 94 Fiche pratique 6.2: La gestion du risque Les solutions de gestion et besoins des entreprises: -Renseignement commercial: information sur le client -Gestion des créances litigieuse: recouvrement -Assurance crédit : information sur le client, garantie de paiement, recouvrement -Garantie bancaire: garantie de paiement -Mobilisation : financement -Forfaitage (vente à un forfaiteur au comptant une créance export): financement à l'exportation, assurance -Affacturage (transfert d'une créance commerciale à un factor): information sur le client, garantie de paiement, financement, gestion externalisée, recouvrement Fiche pratique 6.3 : Les pratiques de gestion Réflexions de J.L. DAVID, Président de la SFACC: "seul métrite d'être appelé client celui qui paie sa dette à l'échéance". 2°-La durée du fonctionnement global d'un cycle d'exploitation Elle dépend de la durée de la phase de fabrication des produits finis ou du stockage des marchandises, des délais de règlement accordés aux clients et obtenus des fournisseurs. Selon l'activité de l'entreprise le cycle d'exploitation d'une entreprise est plus ou moins complexe. Dans le sens croissant de complexité, il est possible de caractériser les cycles d'exploitation d'une entreprise de prestation de services, puis de commercialisation, et enfin de production de biens. Ces différents cycles sont détaillés ci-dessous. 95 ENTREPRISE DE PRESTATION DE SERVICE Prestation R鑗lement Paiement de service de la prestation du personnel temps Cr閐it client Dette d'exploitation (personnel) ENTREPRISE DE NEGOCE Livraison facturation marchandises R鑗lement fournisseurs Livraison facturation Frais commercialisation R鑗lement frais commercialisation R鑗lement clients temps Cr閐it fournisseurs Cr閐it "autres cr閍nciers d'exploitation" Dur閑 de stockage des marchandises Cr閐it clients ENTREPRISE DE PRODUCTION R鑗lement fournisseurs D閎ut fabrication Livraison facturation fournisseurs Engagement charges d'exploitation Fin fabrication R鑗lement R鑗lement charges clients d'exploiLivraison tation facturation clients temps Cr閐it fournisseurs Cr閐it autres cr閍nciers d'exploitation Dur閑 stockage mati鑢es premi鑢es Dur閑 du cycle de pr oduction Cr閐it clients Dur閑 stockage produits finis Figure 6.4: Les cycles d'exploitation Les ratios de gestion du cycle d'exploitation -Délai stockage de Marchandises (M) Matières premières (MP) Encours Stock final brut X 360 Achats M HT+ Variation de stocks M Stock final brut X 360 Achats MP HT+ Variation de stocks MP Stock final brut X Production totale HT 96 360 Produits finis -Délai crédit de Client Fournisseur Stock final brut X 360 Production vendue HT Créances client + EENE -Acomptes X 360 CATTC Créances client + EENE -Acomptes X 360 Achats TTC+ Autres charges externes TTC 1.3 -Le cycle de financement Il relève de la collecte de ressources auprès d'acteurs externes (banques, marchés financiers, euromarchés...). Les opérations traditionnelles touchent des instruments qui permettent -de renforcer les fonds propres (augmentation de capital, introduction au second marché...); -de se procurer des ressources auprès des organismes de financement (ressources du type emprunts indivis ou obligataires à taux fixe ou variable, du type recours à l'escompte ou mobilisation de créances commerciales...). Les nouveaux instruments financiers ont obligé la comptabilité à s'intéresser aux traitements d'opérations complexes. Ces produits prennent des formes variées qui les assimilent aux fonds propres aux dettes, ou à des formes hybrides, transformables voire mutantes. Parmi ces produits, il faut noter quelques uns tels que ceux décrits ci-dessous: -action à dividendes prioritaires -action sans droit de vote -obligation à bons de souscription d'actions -obligation convertible en action -réméré -crédit d'exploitation découlant de la loi Dailly -titre subordonné à durée indéterminée, qui crée une nouvelle hiérarchie de moyens de financement de la même façon que les prêts participatifs et les titres participatifs. A partir de ces derniers produits est apparu le concept de financements "mezzanine". Il s'agit de financements intermédiaires entre les fonds propres et l'endettement. Ils se matérialisent par des prêts subordonnés ou des formules caractérisées par un couple rendement-risque intermédiaire. La flexibilité des grandes masses du passif devient difficile à formaliser et oblige les comptables à des classements qui ont un impact sur la réalité économique des comptes d'autant que certains procédés peuvent accélérer la mobilité (swaps de taux et de devises) voire faire disparaître des ressources du bilan (projet de fiducie). Toutes choses étant égales par ailleurs, chaque opération de financement a un coût. Ce coût est à rapprocher du prix du crédit interentreprises vu lors des opérations d'exploitation. 97 Le coût représente le prix du temps, de l'inflation, du niveau de risque encouru par le prêteur. Il peut être apprécié comme la différence entre l'encaisse d'une ressource et le total des remboursements effectués ou à effectuer. 0 (E 0 ) Encaisse initiale 1 2 3 4 .... n At, Ann uit閟 successives attendues (Annuit?t = Remboursement t + frais financier t avec t=1,2,3...n) 98 (p閞iode de remboursement pr関ue) Temps II - L'ANALYSE DES FLUX Le bilan fonctionnel nous donne les stocks d'emplois et de ressources constaté en fin de période. Il n'explique pas les mouvements qui ont affecté ces stocks au cours de l'exercice. Pour comprendre ces mouvements, il faut s'intéresser aux flux de période. Chaque opération réalisée par l'entreprise amène à constater immédiatement un flux rentrant et un flux sortant. A la clôture des comptes, il convient d'agréger les flux par nature et de constater un stock de flux. On distingue donc les flux de transaction des flux agrégés. 21 – La nature des flux Les flux transactionnels sont dits instantanés. C'est à dire qu'ils sont constatés par la comptabilité simultanément à une transaction. Ils ont un caractère immédiat, c'est à dire infinitésimal par rapport au temps. Il existe deux types de flux: -les flux réels qui naissent de la constatation d'une transaction entre un agent économique et l'entreprise (transfert de biens, de services, d'argent). L'enregistrement comptable et la transaction sont supposés confondus dans le temps; -les flux de liquidité sont tout simplement les flux de contrepartie du flux réel qui consiste en un règlement de la transaction. Si le règlement est au comptant, la sortie ou rentrée d'argent frais sera comptabilisée en même temps que le flux réel. Si le règlement est décalé, il y aura une comptabilisation immédiate d'une créance ou une dette et un règlement ultérieur. Définitions Liquidité: aptitude d'un bien ou d'une créance à être transformée rapidement en argent frais dans le cycle normal d'activité de l'entreprise. Disponibilité: elle caractérise les actifs les plus liquides que l'entreprise détient sous forme monétaire (disponibilités en banque, en caisse....) Les flux agrégés sont dits périodiques. Ces flux proviennent du regroupement de l'ensemble des flux instantanés sur une unité de période, l'exercice comptable (année, semestre...). Cette synthèse fait constater deux types de flux agrégés: -les flux de trésorerie qui se mesurent comme la somme des flux de liquidités intervenus sur l'unité de période. La rentabilité d'un investissement se calcule à partir du flux de trésorerie mesuré comme la différence entre recettes et dépenses d'investissement de l'exercice. Les flux de liquidité et leur agrégation, les flux de trésorerie, sont des flux monétaires palpables. En ce sens, il s'agit de flux d'encaissement ou de flux de décaissement permettant de constater des recettes (entrée de liquidités) ou des dépenses (sortie de liquidités). Définitions -L'encaisse de période représente les disponibilités courantes. Elle est la synthèse des flux monétaires palpables d'encaissement et de décaissement 99 constatés sur la période d'observation. A un moment donné, elle correspond au disponible (cash on hand) plus les dépôts à vue (deposit) plus les placements liquides (short term hightly liquid). -La variation d'encaisse est la mesure de l'évolution des disponibilités sur deux périodes à suivre La trésorerie et la variation de trésorerie VMP+ Disponible -CCB- EENE L'observation des flux monétaires palpables passe par l'analyse des disponibilités (encaisse) et par l'explication de la variation d'encaisse. -L'orthodoxie financière veut qu'il y ait un ajustement permanent entre les encaissements et décaissements provoqués par l'activité de l'entreprise. L'entreprise doit faire face aux dettes qui arrivent à échéance et donc être solvable. -Cette solvabilité résulte d'une compensation entre tous les flux d'encaissement et de décaissement qui transitent dans l'entreprise au cours de la période d'observation. -L'analyse de cette condition d'équilibre passe par la constitution d'un relevé systématique des mouvement affectant les disponibilités. La reconstitution de l'ensemble des flux d'encaissement et de décaissement pour l'exercice considéré permet de comprendre l'équilibre monétaire à court terme. -les flux de fonds apparaissent comme une variation de stocks d'emplois ou de ressources de période. ou potentiels (paiement différé). Il existe trois catégories de flux de fonds. -Les deux premières catégories sont identifiables à partir d'un bilan fonctionnel: * les agrégats de flux réels issus du bilan qui sont liés aux opérations d'investissement-désinvestissement et à celles de financement externes; * les flux résultant de décalages entre les flux réels agrégés et les flux de trésorerie qui en sont la contrepartie qui provenant de délais de règlement. Il s'agit de la variation du BFR observé à partir de bilans. -La dernière est observable à partir d'une analyse du compte de résultat: * la capacité d'autofinancement qui est une ressource interne propre dégagée par l'activité qui reste à la disposition de l'entreprise pour s'autofinancer. L'identification de cette ressource dite potentielle passe par une analyse produits encaissables-charges décaissables. C'est le flux de fonds final résultant de la différence entre ces rubriques hors flux liés aux désinvestissements. CAF = Produits encaissables - charges décaissables (Hors désinvestissement) Sur le schéma à suivre, il faut noter que les flux de fin d'exercice ne sont que des agrégats de flux continus constaté tout au long de l'unité de période pour une catégorie de transaction. La relation entre les flux de fonds et les flux de trésorerie est assez immédiate. Toute transaction qui donne lieu à un règlement au cours d'un exercice affectera les flux de trésorerie. 100 Toute transaction dont le règlement est décalé donnera naissance à un flux de fonds. En ce sens les flux de fonds ne sont que des flux de trésorerie potentiels. Exemple Soit l'entreprise qui réalise un désinvestissement. Le prix de cession est de 1000 constitue le flux de fonds dégagé par la cession. Si l'acquéreur bénéficie de facilités de règlement lui permettant de ne payer 80% prix lors de la transaction, le solde étant régularisé l'exercice suivant, le flux de trésorerie constaté sera de 800. Une créance sur immobilisation de 200 apparaîtra au bilan. 1?Transactions de m阭e nature effectu閑s au cours de l'exercice Flux transactionnel Flux transactionnel ---------------------------------- Flux r閑l Flux de liquidit Flux r閑l Flux de liquidit ----------2?Agr間ation en fin d'exercice Flux agr間? Flux de Flux de fonds tr閟orerie Figure 6.5: structuration des flux 101 1° Les opérations conduisant aux flux de fonds Il est possible d'appréhender les principales opérations qui entraînent la constatation d'un flux de fonds: VARIATION DE STOCKS D'EMPLOIS ?immobilisations brutes ?BFRE ?BFRHE ?disponibilit閟 VARIATION DE STOCKS DE RESSOURCES ?fonds propres internes ?fonds propres externes ?dettes financi鑢es FLUX DE FONDS D'EMPLOIS Investissement Augmentation Augmentation Augmentation D閟investissement diminution Diminution Diminution FLUX DE FONDS D'EMPLOIS Dividendes Remboursement Remboursement FLUX DE FONDS DE RESSOURCES FLUX DE FONDS DE RESSOURCES Capacit?d'autofinancement Augmentation Augmentation Tableau 6.1: La relation bilan-flux de fonds 2°- Généralisation de la relation variation de stocks -flux de fonds *les flux réels et leur agrégation, les flux de fonds sont des flux comptables. Les flux de fonds n'ont de sens que dans une approche par cycle dite fonctionnelle où l'observation porte sur des stocks de flux. En observant les grandes masses d'un bilan par type d'opération, il est possible d'observer l'implication de la variation des stocks du bilan fonctionnelle en termes de flux de fonds. VARIATION DE STOCKS D'EMPLOIS FLUX DE FONDS D'EMPLOIS FLUX DE FONDS DE RESSOURCES + _ VARIATION DE STOCKS DE RESSOURCES _ + Figure 6.6: Logique d'identification des flux fonctionnels 102 3°- La variation d'encaisse -Deux méthodes peuvent permettre de reconstituer les flux d'encaissement et de décaissement: 1/la première consiste à relever systématiquement les mouvements qui ont affecté le compte "disponibilité". Cette méthode, que nous utiliserons dans un schéma de fonctionnement comptable simplifié de l'entreprise (en fin de chapitre), se révèle d'une lourdeur excessive dès que les flux se démultiplient. Il s'agit d'isoler chaque de liquidité et de reconstituer le flux agrégé de trésorerie ; 2/la seconde repose sur une reconstitution indirecte des mouvements d'encaisse à partir des flux de fonds agrégés ayant transité dans l'entreprise. Cette méthode utilise les documents de synthèse. Cette deuxième méthode permet de faire apparaître les liens qui existent entre le flux de trésorerie et le flux de fonds par des opérations en retenant une classification par cycle. Intérêt -Le tableau de variation d'encaisse a pour objet d'expliquer l'origine de la variation des liquidités (encaisse). -Il insiste sur l'impératif de l'insolvabilité. Afin d'être solvable, l'entreprise doit assurer de manière permanente l'ajustement entre les encaissements et les décaissements. - Cette règle met en cause tous les cycles. C'est donc un équilibre financier global qui provient d'une compensation entre tous les flux encaissés et ceux décaissés sur une unité de période. Pratique Si une entreprise réalise toutes ses opérations au comptant, il est possible d'établir un relevé pratique des opérations d'encaisse selon le schéma suivant: Décaissements D+ emplois D- ressources de Charges - 2 bilans successifs Résultat l'exercice Encaissements D+ ressources D-emplois Produits -Or tous les flux comptables ne provoquent pas de mouvement d'encaisse. Il faut distinguer les flux monétaires dits réels des flux dits potentiels. -Deux constats doivent être faits: • Les flux constatés en comptabilité ne proviennent pas tous de transaction. Certains sont calculés pour le besoin et n'entraînent pas de mouvements d'encaisse (dotations, réévaluations d'actifs); 103 • Les opérations ne se font pas toutes au comptant. Des délais sont souvent constatés entre la transaction et le règlement effectif. Ainsi les encaissements sur ventes de "n" vont correspondre aux ventes de l'exercice auxquelles il faudra ajouter les encaissements sur ventes réalisées en "n-1" et retirer les crédits consentis sur les ventes de l'exercice "n". Structure du tableau: Flux de trésorerie + Encaissement -Décaissement de fonds - Flux de fonds issu du = Flux conduisant à la bilan fonctionnel détermination de la CAF = + Produits encaissables - +Emploi -Charges décaissables -Ressources NB. Les produits et charges calculées donc non encaissables et ni décaissables comme les dotations et reprise n'apparaissent pas dans tableau. En raisonnant sur une opération d'exploitation, le flux de trésorerie sur ventes est égale aux vente moins la variation des créances clients: Encaissement sur ventes = Ventes - variation des créances sur ventes Exemple Une entreprise dont les ventes de l'exercice N ont été de 5000 et qui a constaté une réduction de ses créances clients de 1000 entre N et N-1, va constater un flux de trésorerie sur ventes de 6000. En raisonnant sur l'ensemble de l’opération d'exploitation, le flux de trésorerie d'exploitation (ETE) sera égal : ETE = EBE - variation du BFRE 4° - La capacité d’autofinancement (CAF) La CAF est une ressource interne dégagée par l'activité de l'entreprise, au cours d'une période de référence. Elle restera à la disposition de l'entreprise, lorsque tous les produits et toutes les charges, qui doivent entraîner respectivement une rentrée et une sortie de trésorerie, auront été encaissés et décaissés. La CAF est donc une ressource potentielle, qui ne se retrouve pas obligatoirement en trésorerie puisqu'il faut considérer les décalages entre la réalisation de l'opération et sa conséquence sur la trésorerie. La capacité d'autofinancement peut être menée à partir de l'EBE (méthode soustractive) ou à partir du résultat de l’exercice (méthode additive). Les approches décrites ci-dessous sont celles proposées par le plan comptable. La CAF obtenue est celle directement utilisable dans le tableau de financement. Les "tableaux d'analyse de la CAF" se présentent ainsi : 104 a - Méthode additive Toute entreprise, pour assurer la fabrication de ses produits engage des dépenses qui lui faudra régler tôt ou tard et prend en compte l'usure du matériel. L'ensemble de ces éléments constitue le coût de revient des produits vendus. Considérant la marge qu'elle souhaite réaliser, elle détermine le prix de vente. Après un délai, les clients paient le montant de leurs achats, c'est à dire des ventes de l'entreprise. Suite à ces opérations, l'entreprise dispose d'une trésorerie potentielle qui correspond à la somme du résultat observé plus le montant de l'amortissement. Il s'agit de la capacité d'autofinancement. Pour la calculer, il suffit d'ajouter au résultat net de l'exercice les charges calculées et de retrancher les produits calculés. Il faut également éliminer l'impact du résultat des cessions. Synthétiquement, on obtient le tableau suivant: Résultat de l'exercice +Charges calculées non décaissées -Produits calculés non encaissés =Capacité d'autofinancement En détaillant l'approche additive, on considère alors les rubriques suivantes: Résultat net +Dotations aux amortissements (charge calculée) -Reprises de dotations aux amortissement (produit calculé) +Dotations aux provisions (charge calculée) -Reprises de dotations aux provisions (produit calculé) -Quote-part des subventions virées au résultat (produit calculé) +Valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés -Produits de cession d'immobilisation =CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT Tableau 6.2 CAF additive 105 b- Méthode soustractive Cette méthode part de l'excédent brut d'exploitation (ou de l'insuffisance le cas échéant) pour retrouver la capacité d'autofinancement. EXCÉDENT BRUT D'EXPLOITATION +Transferts de charges d'exploitation +Autres produits d'exploitation -Autres charges d'exploitation +/- Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun +Produits financiers (sauf reprises) -Charges financières (sauf dotations) +Produits exceptionnels (sauf produits de cessions, quote-part de subvention, reprise) -Charges exceptionnelle (sauf VNCEAC, dotation) -Participation des salariés -Impôt sur le bénéfice =CAPACITÉ D'AUTOFINANCEMENT Tableau 6.3 CAF soustractive Pour la normalisation comptable la CAF est calculée en prenant la totalité des dotations aux amortissements et aux provisions. Les financiers ont coutume d'exclure de leur calcul de MBA tout ce qui est relatif aux mouvements de provisions (dot. et reprises) sur actifs circulants. c- Utilisations de la CAF La CAF est la principale ressource de financement dont l'affectation est décidée par les gestionnaires: -investissement de maintien, dotations amortissement, dotations aux provisions pour dépréciation d'actifs immobilisés, -investissement d'expansion- acquisitions nouvelles (réserves)-remboursement de dettes financières, -distribution aux propriétaires. L'autofinancement représente plus précisément la ressource interne propre qui va rester dans l'entreprise une fois les actionnaires rémunérés. Il est calculé en retirant les dividendes versés de la CAF. Autofinancement = CAF -Dividende Au terme de cette phase de préparation nous disposons du bilan financier, du tableau d'analyse de l'activité, du tableau d'analyse de la rentabilité, et de la CAF, 106 c'est à dire des chiffres clefs de l'exploitation de l'entreprise nécessaires à la conduite de l'analyse financière. III - LES TABLEAUX DE FLUX -Les tableaux de flux Les tableaux de flux ont pour vocation de comprendre les évolutions périodiques du contenu des cycles. La conception est uniquement fonctionnelle. Deux grandes approches sont identifiables. Les tableaux de financement ou les tableaux de trésorerie. Tableaux de flux de fonds et les tableaux de flux de trésorerie 3.1- Le tableau de flux de fonds Le tableau de financement de l'exercice, est fondé sur la comparaison de deux bilans fonctionnels à suivre. Il fait apparaître les flux de période. C'est un tableau d'emplois-ressources qui permet de comprendre le cheminement financier de l'entreprise entre deux exercices consécutifs. Il renseigne sur les ressources dont l'entreprise a bénéficié au cours d'un exercice et leur affectation à des emplois. La nature des ressources dégagées correspond à des financements propres internes et externes ou à des nouveaux emprunts stables contractés. Les principaux emplois sont les investissements réalisés et les remboursements de dettes financières. Les décisions affectant le haut de bilan sont essentielles. L'évolution de la trésorerie n'est que la conséquence des décisions fondamentales ayant affecté les cycles. 1°- Structure du tableau Le P.C.G. 1982 propose un schéma de liaison entre le bilan d'ouverture, celui de clôture et le compte de résultat. Ce tableau se compose de deux parties, le TER 1 et le TER 2. LE TER 1 L'objet du tableau emplois-ressources 1 (TER 1) est d'analyser la politique suivie en matière d'investissement et de financement. Il est réalisé à partir de deux bilans fonctionnels horizontaux successifs avant répartition des bénéfices. Un tel tableau analyse la variation du FR fonctionnel par le haut du bilan. Il se décompose en trois parties: 107 -le descriptif des ressources stables mobilisées au cours de l'exercice -le descriptif des emplois stables ; -la mise en évidence de la variation du fonds de roulement net. Var FRF= Var Ressources stables - Var des emplois stables TER 1 Emplois Distributions mis en paiement au Capacité cours de l'exercice l'exercice Ressources d'autofinancement de Acquisitions d'éléments d'actifs -immobilisations incorporelles -immobilisations corporelles -immobilisations financières Cessions ou réduction d'éléments d'actifs immobilisés -incorporels -corporels Charges à répartir sur plusieurs exercices (montant brut transféré au cours de l'exercice) Cessions ou réductions d'immobilisations financières Réductions de capitaux propres (réduction de capital, retrait) Augmentation de capitaux propres -augmentation de capital, apports -augmentation des autres capitaux Remboursement de dettes financières Augmentation des dettes financières (hors CBC) (hors CBC et primes de remboursement des obligations) Total emplois Total ressources Variation du fonds de roulement Variation du fonds de roulement net global (augmentationnet global (diminution-emploi net) ressource nette) Tableau 6.7: TER1 108 CAS Société MERC’HER A partir des bilans fonctionnels pour les exercices n-1 et n et des renseignements divers, il vous est demandé de retrouver les opérations qui ont expliqué la variation du fonds de roulement de + 84 de la société MERC’HER. STOCKS D'EMPLOIS n n-1 (en milliers) Emplois stables *Immo. Am. 960 800 brutes *Immo. 32 11 Financières 992 811 Emplois cycliques *Stocks 460 350 257 223 *Créances Clients Autres créances 155 109 STOCKS RESSOURCES n (en milliers) Ressources stables 160 *Externes ± 21 Capital social 181 Subventions *internes 110 Bénéfice net 34 Réserves n-1 ± 275 267 8 27 35 -8 44 281 38 247 6 34 449 381 68 Amortissements 872 682 *Dettes financières Trésorerie active Obligations 227 156 71 *Valeurs 54 27 27 Emprunts 198 112 86 mobilières banc. 1501 1236 265 *Disponible 40 62 -22 94 89 Ressources cycliques *Fournisseurs 457 346 111 457 346 Total 1958 1582 1958 1582 Renseignements divers (chiffres en milliers): • Dotations aux amortissements de n: 99 • Valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés: 6 • Prix de cession: 9 • Remboursement de dettes financières:12 • Émission d'obligations: 151 109 Corrigé indicatif Augmentation du FR Diminution du FR Capacité d'autofinancement 132 Augmentation du capital 8 Dettes financières contractées 98 Emprunts obligataires 151 Cession 9 Total 398 Distribution 4 Investissement corporel 197 Investissement financier 21 Remboursement dettes fin. 12 Remboursement obligations 80 Total 314 Avec CAF= Bénéfice net +dotations aux amortissement - Quote-part des subventions virées au résultat + VNCEAC -Produits de cessions LE TER 2 Le TER 2 repose sur la vérification de la relation fonctionnelle issue du bas de bilan. Var FRF = Var BFR + Var T Les soldes de ce deuxième tableau sont de sens opposé par rapport aux soldes du tableau 1. Il faut relier ce constat aux deux mesures du fonds de roulement. Par le haut de bilan, TER 1, le calcul se fait ressources - emplois. Par le bas du bilan, TER 2, le calcul se fait emplois - ressources. 110 TER 2 VARIATION DU FONDS DE ROULEMENT Besoins NET GLOBAL 1 Variations "exploitation" Variations actifs d'exploitation Stocks et en cours.......................................... Avances et acomptes versés...................... Créances clients et autres............................ Variations des dettes d'exploitation Avances et acomptes reçus........................ Dettes fournisseurs et autres....................... X Totaux....................................................... A-Variation nette "exploitation" Variations "hors exploitation" Variations autres débiteurs........................... Variations autres créditeurs........................ Avances et acomptes versés...................... X Totaux........................................................ B-Variation nette "hors exploitation" TOTAL A+B.................................... Besoins en fonds de roulement.............. Dégagement net de fonds de roulement Variation de trésorerie Variation des disponibilités (dont VMP)..... Variation concours bancaires courants.... Totaux X ....................................................... C-Variation nette de trésorerie........... ___________________________________ _____ Variation du fonds de roulement net (TOTAL A+B+C) EMPLOI NET ................. ou RESSOURCE NETTE........ Tableau 6.8: TER2 111 Dégage- Solde -ments 2 2-1 X +/_ X +/_ X _ X + X X X ______ +/_ X _______ + Il est possible d'exprimer le tableau de financement en % de la VA (selon la méthode INSEE) 2°- Élaboration du tableau L'établissement du TER amène à s'interroger sur le calcul des rubriques documentées. -Tous les postes du TER se calculent directement par différence, entre postes similaires, pour deux exercices consécutifs. -Certaines rubriques nécessitent le calcul de flux compensés (si l'on ne possède pas les annexes): L'investissement ou la cession Les dotations ou reprises sur amortissement L'endettement ou le remboursement de dettes à LMT Le tableau suivant permet d'obtenir aisément l'inconnu en expliquant la variation de période entre augmentation et diminution de période. Flux différentiel Poste bilan t Poste bilan t-1 = Accroissement Flux compensés Diminution a Remarques sur la construction du TER1 a/ Cessions ou réductions de l'actif immobilisé: Il s'agit du prix de cession pour le désinvestissement ou le montant remboursé au cours de l'exercice pour les prêts et les dépôts ou cautionnements (cf -annexes: Tableau des immobilisations). Le prix de cession correspond aux "produits exceptionnels sur opérations en capital" dans le compte de résultat. b/ Augmentations des capitaux propres: Seul les apports en nature sont à considérer. Les virements internes, comme les augmentations de capital par incorporation de réserves, sont des simples jeux d'écriture liés à l'affectation du résultat. -Les augmentations de capital en numéraire sont documentées pour le prix d'émission (valeur nominale plus prime d'émission). IL soustraire le poste d'emploi "actionnaires, capital souscrit-non appelé". - Les augmentations des autres capitaux propres correspondent aux subventions d'investissement octroyées et aux augmentations de titres participatifs. Exemple: Calcul de la subvention d'investissement octroyée en N Soit le montant des subventions qui ont été inscrites au bilan en N et N-1, respectivement 2000 et 1500. 112 Soit, la quote-part des subventions virées au résultat en N qui était de 300. Quelles sont les subventions obtenues au cours de l'exercice? La variation des subventions de 500 s'explique par deux mouvements une diminution de 300 et une augmentation de 800. C'est ce montant qui va être documenté dans le TER. Poste bilan N 2000 Poste bilan N-1 1500 Accroissement ? Diminution 300 Le calcul des subventions octroyées repose sur la formule suivante: Subventions nouvelles= (Variation des subventions ente N et N-1 ) + (quote-part virée au résultat) c/ Augmentations des dettes financières: -Les emprunts obligataires émis au cours de la période pour le prix d'émission: L'argent frais récupéré lors de l'émission correspond au prix d'émission. Or ces emprunts apparaissent au passif du bilan pour le prix de remboursement. La prime de remboursement figure au bas de l'actif est égale au prix de remboursement moins le prix d'émission. Le prix d'émission utilisé dans le calcul des nouveaux emprunts contractés correspondra alors à P.E. = P.R. -Prime -Les emprunts contractés auprès de l’établissement de crédit -Les augmentations de comptes courants d'associés et les fonds bloqués de la participation des salariés. d/ La distribution des dividendes mis en paiement au cours de l'exercice: Le dividende versé au cours de l'exercice n'est que le résultat de l'affectation du bénéfice de l'année précédente. Il s'en suit que le dividende versé en N correspond au résultat de N-1 duquel on a retranché le bénéfice conservé (mis en réserves et report à nouveau). En cas d'incorporation de réserves le calcul doit intégrer cette donnée. 113 Exemple: Soit les extraits de bilan : N-1 N Capital 3000 4500 Réserves 2587 1778 Résultat 991 1462 L'augmentation de capital provient d'une incorporation de réserves. Question: quel est le dividende versé en N? *Le bénéfice de N-1 (991) a été à la distribution est à la mise en réserve. *La variation des réserves (-809) s'explique par une diminution correspondant à l'augmentation de capital et par une augmentation liée à la mise en réserves des bénéfices de N-1. Poste bilan N 1778 Poste bilan N-1 2587 Accroissement ? Diminution 1500 *Le bénéfice N-1 conservé est donc de 691 (- 809 +1500). *Le dividende versé en N est de 300 (991-691) e/ L'investissement de période: L'annexe "tableau des immobilisations" permet de connaître directement l'information. Si elle est indisponible, il est possible de reconstituer l'investissement de période. - la variation des immobilisations brute s'explique par l'investissement et le désinvestissement Poste bilan N Immobilisations brutes Poste bilan N-1 Immobilisations brutes Accroissement Investissement Diminution Valeur brute des cessions - la valeur nette comptable des équipements cédés (VNCEAC) apparaît dans les charges exceptionnelles sur opérations en capital - Les amortissements réalisés sur les actifs cédés (AEAC) sont indentifiables à partir de l'analyse de la variation des amortissements Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution Amortissement Amortissement dotations Amortissement sur immobilisations cédées -La valeur brute des éléments d'actif cédés (VBEAC) est alors: VBEAC= VNCEAC - AEAC -L'investissement de période (I) se déduit de l'analyse de la variation des immobilisations brutes puisque 114 I = Variation des Immobilisation brutes + VBEAC Exemple *Soit les extraits de bilan : Immobilisations nettes -Amortissement -Immobilisations brutes N-1 37000 23000 60000 N 47000 29000 76000 *Soit les extraits du compte de résultat de N: -VNCEAC : 1000 -Dotations aux amortissements: 8000 Question: Calculez l'investissement de période ? * la variation des amortissements (6000) s'explique par les dotations de l'exercice (+8000) et par la sortie de l’amortissement sur équipements cédés (2000). Poste bilan N 29000 Poste bilan N-1 23000 Accroissement 8000 Diminution ? * la valeur brute des équipements cédés est alors VBEAC = VNCEAC+ AEAC=1000+2000=3000 *L'investissement de période est alors de 19000 Poste bilan N 76000 Poste bilan N-1 60000 Accroissement Investissement Diminution 3000 Un tel calcul doit être décomposé selon la nature des immobilisations. - Pour les immobilisations corporelles, il faudra isoler les dotations de même nature en excluant ainsi les frais d'établissement et les charges à répartir. - Pour les immobilisations incorporelles, il faudra se rappeler que les frais d'établissement engagés lors de l'exercice sont un investissement pour la comptabilité. - Pour les immobilisations financières, il faudra utiliser les dotations aux provisions et reprises sur provisions de nature financière. La VNC de ces immobilisations non amortissables est par définition égale à la valeur d'origine. f/ Charges à répartir sur plusieurs exercices: Seuls les transferts de l'exercice doivent apparaître. Les diminutions de ces postes se font par la CAF au travers des dotations à l’amortissement des charges à répartir. 115 Poste bilan N Poste bilan N-1 Accroissement Diminution Charges à répartir Charges à répartir Transfert (?) Dotations Transfert= Variation des charges + dotations aux amortissement g/ Remboursement de dettes financières: Le tableau de l'annexe sur les "échéances des créances et des dettes" fournit l'information. Le montant des emprunts à moins d'un an qui a dû être remboursé au cours de l'exercice en cours (note de bas bilan) peut servir de référence. h/Réduction de capitaux propres Le remboursement du capital ou les retraits de l'exploitant individuel sont à documenter. b Remarques sur la construction du TER 2 Le calcul des postes du TER 2 est assez simple puisque qu'il se fait par comparaison directe des postes des bilans fonctionnels successifs Il faut rappeler que -l'actif est en données brutes (la CAF du TER 1 intégrant déjà les dotations aux amortissement et provisions); -la répartition entre les postes "exploitation" et "hors exploitation" doit être conforme à l'analyse bilancielle; -les besoins de financement naissent de l'augmentation des emplois et de la diminution des ressources. Et inversement, le dégagement de financement provient de l'augmentation d'une ressource ou de la diminution d'un emploi. 3°- Interprétation du tableau 116 L'analyse du TER est centré sur la dynamique d'un l'équilibre fonctionnel à respecter dans l'évolution de l'entreprise. Elle s'intéresse à l'analyse du financement de la croissance de l'entreprise (TER 1) Elle sert à identifier le risque de faillite et à en isoler les causes profondes par l'évolution des rubriques (TER 2). a Le financement de la croissance *Le financement des emplois de période par les ressources interroge sur la couverture. Si la variation du FR est négative, il faut constater une dégradation de la couverture qui a amené l'entreprise à puiser dans ses réserves. Dans le cas contraire, FR positif, les ressources stables de périodes ont suffisantes pour financer les emplois stables de période. *La nature des ressources: la politique de financement mis en oeuvre découle de l'observation des sources de financement. La distinction porte sur la comparaison ressources internes ou externes Au niveau interne, l'entreprise génère des ressources par son activité, (CAF), utilise le désinvestissement comme moyen de financement. Ces ressources sont la garantie de son autonomie financière. Au niveau externe, elle fait appel aux actionnaires en cas d'augmentation de capital ou se repose sur l'emprunt bancaire. Elle assoit son financement directement sur le marché ou elle passe par des intermédiaires. *L'utilisation des ressources: Les ressources ont pu servir à financer des investissements (développement), à rembourser des dettes (assainissement) voire à rémunérer les actionnaires (sécurisation). b- Le risque de faillite * L'évolution du FR doit être suffisante pour financer les besoins supplémentaires liés au financement des éléments stables du cycle d'exploitation ? L'évolution du BFR peut provenir de l'exploitation ou du hors exploitation. Si dans le premier cas elle est plutôt structurelle dans le second elle est plutôt exceptionnelle car sensée ne pas se renouveler. Les évolutions des constituant de la variation du BFR par rapport au niveau de l'activité amène à cerner les causes de déséquilibre. * Comment a évolué la trésorerie. Une augmentation (dégradation) de la trésorerie est défavorable. L'évolution des composantes de la trésorerie permet d'enrichir l'analyse. 117 Remboursement Dettes Nombre d'années nécessaires pour rembourser les des dettes financières/ CAF dettes en y affectant la CAF au remboursement stables (Norme < 4 ans) -Autonomie CAF/ Remboursement de dettes financières stables Capacité de l'entreprise à rembourser sur son activité les dettes. Si le ration est <1, le remboursement se fait par recours à des fonds externes. Sur longues périodes, un tel constat est indicateur de détresse financière. (Norme >2 Tableau 6.4: Ratios du TER 4°- Limites de l'analyse -La trésorerie est présentée comme un résidu. Elle résulte de décisions financières prises au niveau du FR et de décision de gestion du BFR. Aujourd'hui la trésorerie peut être un gage de flexibilité et permet de saisir des opportunités de croissance -l'importance donnée au BFR montre un intérêt tout particulier du TER pour les entreprises de production. - la nature de la distinction des dettes est critiquable. Le trésorier considère ces dettes dans leur ensemble. Le choix entre la stabilité et l'instabilité de l'endettement peut provenir d'une préoccupation de gestion du risque de taux aussi bien que d'une volonté de la structuration de l'endettement. Les moyens sont à relier aux besoins du financier. 118 3.2- le tableau de flux de trésorerie 1°- Modèle -En cas de détention des annexes le l'observation de ces rubriques est directe Le tableau de trésorerie Flux sur cycle d'exploitation EBE - Var BFRE =ETE Flux sur cycle d'investissement Flux de cession -Flux d'investissement = Flux sur cycle Flux sur cycle de financement Augmentation de capital -dividende =Flux issus des actionnaires (1) Endettement à LMT +Variation CBC -Flux sur frais financiers -Flux de remboursement =Flux issus des créanciers (2) (1)+ (2)=Flux sur cycle Tableau 6.5 : Cycles et flux de trésorerie 2°-les principaux tableaux de trésorerie a-Le TPFF (tableau pluri annuel des flux financiers) -LE TPFF est un tableau de flux proposé ra De Murard et les analystes de la Centrale des Bilan de la Banque de France. -L'objectif du tableau est d'opérer un raccordement entre le tableau de financement et le résultat à partir de l'EBE. 119 n n+ 1 n+ 2 n+ 3 Ventes + Production -consommations intermédiaires EXPLOITATION = Valeur ajoutée - Frais de personnel Résultat brut d'exploitation - Variation des stocks = Excédent sur opération - Variation de l'encours commercial = Excédent de trésorerie d'exploitation -Investissements E= DAFIC= Solde économique +/- Variation dette financière -Frais financier et leasing = Solde bancaire - Impôts sur le bénéfice - Participation des salariés F = Solde financier G= Solde courant= E+F -Dividendes + Revenus financiers + Produits de cession + Émission de capital +/- Autres P-P exceptionnels - Autres valeurs immobilisées acquises = Variation du disponible FINANCEMENT DE LA CROISSANCE PAR LE RÉSULTAT ENDETTEMENT AUTRES FLUX HORS EXPLOITATION ET EXCEPTIONNELS Tableau 6.6: TPFF 1° La structure du tableau Les flux économiques qui provoquent des contreparties, des flux autonomes qui ne provoquent que des charges (intérêt, dividendes...). -Les flux économiques croissance par le résultat • s'intéressent à l'exploitation et au financement de la L'analyse de l'exploitation: croissance et résultat 120 -Le diagnostic de croissance: la croissance de l'activité est étudiée à partie de la VA. Elle est un indicateur d'enrichissement Il s'agit de mesurer la croissance réelle(C) à partir de la croissance apparente (g), simple variation relative de la VA, telle que g = (VAt -VAt-1)/ VAt-1, et du taux d'inflation (i) à partir de C = ((1+g) / (1+i))-1 • • La notion de résultat retenue est l'EBE Le financement de la croissance par l'EBE fait apparaître la notion de DAFIC, disponible après financement interne de la croissance, solde E. Il s'obtient par EBE - Var BFRE = ETE DAFIC =ETE - Investissement= Solde E -Les flux autonomes s'intéressent aux deux éléments financiers suivants • La variation de l'endettement • Les contreparties financières (frais financiers, impôt, participation et distribution). La somme de ces rubriques aboutit à la mesure d'un solde financier externe, le solde F, pour le financement de la croissance par dettes. 2°-L'interprétation du tableau -Il propose une conception de l'entreprise qui part de l'analyse de trois sous systèmes: • Le sous système économique: solde E L'entreprise y poursuit un double objectif de pérennité d'exploitation et de développement de l'outil de production. • Le sous système financier : solde F L'entreprise doit financer prioritairement sa croissance par des financements externes par dettes et satisfaire les agents qui participent à son activité. • Le sous système résiduel: solde G Résidu entre E et F, il donne la capacité de manoeuvre stratégique de la firme. Il y a indépendance si G est positif. L’entreprise doit trouver d'autres ressources en vendant ou diluant le patrimoine (désinvestissement et augmentation de capital) si G est négatif. -L'équilibre est donné pour • G= 0 avec E ≥ 0 et F ≤ s et 0 La croissance est conditionnée par le niveau d'EBE. Il sert à fixer le niveau d'investissement en immobilisation et en exploitation. 121 • • Le solde E doit donc être durablement positif sinon l'entreprise aura recours à un financement par dette qui peut devenir excessif. Le solde F négatif montre que l'entreprise a une marge de manoeuvre en terme de financement par dette. Le recours à l'endettement n'est pas systématique. Les cessions et l'appel aux actionnaire sont marginalisés car résiduels. Le solde G négatif montre une destruction de valeur. Dans le cas contraire il y a enrichissement -En fonction de la situation des soldes E, F il est possible de construire une matrice caractérisant le comportement financier de l'entreprise: F/E E<0 E=0 E>0 F>0 1 G=0 { E<0,F>0 2 G=>0 { E=0,F>0 3 G>0 { E>0,F>0 F=0 4 G<0 { E<0,F=0 5 G=0 { E=0,F=0 6 G>0 { E>0,F=0 F<0 7 G<0 { E<0,F<0 8 G<0 { E=0,F<0 9 G=0 { E>0,F<0 Tableau 6.7: Matrice d'interprétation du TPFF Cas 1: Agressivité financière d'une entreprise en croissance -L'exploitation ne dégage pas suffisamment de liquidités pour assurer le financement de la variation du BFR et des investissements (E<0) -Le déficit est comblé par emprunt (F>0) Cas 9: Prudence excessive -L'outil de travail assure le financement de l'exploitation et de l'investissement (E>0) - L'entreprise évite ou ne peut faire appel à l'endettement. L'effet de levier est absent. -L'absence d'opportunités, la récession du marché, la diminution de part de marché ... sont à analyser Cas 5: La situation équilibrée Le solde G est équilibré (=0) et provenant de deux soldes approximativement nul. Cas 2, 3,6 : Potentiel de développement G>0: l'entreprise dispose d'une marge de manoeuvre stratégique. Cas 4, 7,8 : Rétrécissement de la marge de manoeuvre due à l'économique G<0: le déficit du solde G oblige l'entreprise à chercher des ressources par désinvestissement ou augmentation de capital. 122 T =0 Risque =0 T<0 Transit T<0 Crise T >0 Exc閐ent T=0 Equilibre T<0 Probl鑝e T >0 G閚閞ation T=0 Pr閏arit T=0 Instabilit Les ratios et critères de gestion Ratios de couverture fondés sur l'ETE *intérêts versés /EBE = risque d'insolvabilité *ETE>Charges financières = capacité de remboursement de l'entreprise *ETE-Impôt>charges financières + Remboursement= risque de faillite *(ETE-Impôt)/ investissement = (in)dépendance financière vis à vis des créancier lors d'investissement 3° La critique du tableau Le TPFF est dit hétérodoxe c'est à dire non conforme à la logique financière traditionnelle. Plusieurs critiques sont avancées : -il donne à l'EBE le rôle de fixer le rythme d'investissement -il donne à l'endettement un rôle de contrepartie, l'effet de levier est marginalisé - il contredit la couverture du risque par le profit, -il se détache du concept de coût du capital, -il n'intègre pas le rôle des marchés financiers comme moyen de financement, de développement, et de recherche d'opportunités -il renferme l'entreprise sur elle même et refuse la croissance externe -il se focalise sur la notion étroite de valeur-coût. Autres tableaux Le tableau de flux de trésorerie de l'OECCA Le tableau de la Banque de France . 123 FICHES TECHNIQUES/ FICHES DE SYNTHESE Amortissement: *La doctrine comptable constate qu'il est difficile de mesurer cette déperdition de valeur. Elle propose donc d'étaler le coût d'acquisition (valeur comptable d'origine) des biens amortissables sur une durée de vie probable. La méthode de calcul propose un mode d'étalement qui est soit linéaire, soit dégressif... 1°/Dans le cas linéaire, les dotations sont constantes (DA). Elles correspondent à un étalement régulier du prix d’acquisition (D0) tout au long de la durée de vie de l'immobilisation (n), de telle façon que DA = D0 / n. 2°/Dans le cas dégressif, les premières annuités sont renforcées pour favoriser l'autofinancement grâce à des considérations fiscales. Le coefficient de dégressivité appliqué dépend de la durée de vie probable de l’investissement (ciaprès) Durée de vie probable 3-4 ans 5-6 ans >6 ans coefficient dégressif 1,5 2 2,5 Les amortissements déductibles pratiqués par l'entreprise augmentent la capacité d'autofinancement du montant de l'économie d'impôt réalisée (diminution de la base imposable en augmentant les charges d'amortissement immédiatement après l'investissement et réalisation d'économies d'impôt). L'annuité dégressive (DAt) est calculée en prenant pour référence l'annuité linéaire résiduelle. Il s'agit de la dépense d'acquisition non encore amortie pour la période t (Dt) encore appelée valeur nette comptable en t, divisée par la durée de vie probable totale (n). Le coefficient de dégressivité (C) est appliqué à chacune de ces annuités résiduelles de la façon suivante: At = (Dt / n) * C Lorsque la dotation en dégressif devient inférieure à la dotation en linéaire, la valeur comptable dégressive résiduelle se voit alors affectée la règle de l'amortissement linéaire pour les dotations restantes. 124 3°/ Il existe d'autre système d'amortissement -réel -proportionnel à l'utilisation -par séries -accéléré -dérogatoire *L'amortissement joue trois rôle dans l'entreprise: 1°/ rôle juridique et fiscal - constatation de la dépréciation des immobilisations au bilan et répercussion sur les charges du résultat (réduction du bénéfice); 2°/ rôle économique -étalement dans le temps de la consommation des immobilisations; 3°/ rôle financier - renouvellement à l'identique des immobilisations. Cette fonction n'est possible que si l'inflation est nulle. Sinon la perte de valeur oblige à compléter l'amortissement en constatant une dotation supplémentaire. 125