GMES

Transcription

GMES
cnes
cnesmag
L E M A G A Z I N E D ’ I N FO R M AT I O N D U C E N T R E N AT I O N A L D ’ É T U D E S S PAT I A L E S
39
N°
11/2008
Happy end pour
l’ATV Jules-Vernes
Jules Verne ATV: mission accomplished
GMES
DES SATELLITES
AU SERVICE DE LA TERRE
Satellites working
for Earth
JULIETTE
Son espace musical
The sounds of space
ERATJ
04 / 17
sommaire
contents
N°39 - 11/2008
actualité news
04
04 - Strasbourg, édition spatiale
Boris Pahor
Space in Strasbourg
10 - Brevet, des barrières contre les arcs électriques
Patent - Arc-proof architectures for space
17 - Solo met les astronautes au menu sans sel
11
SOLO puts astronauts on salt-free diet
18 / 29
écopolitique business & politics
18 - Interview de Pierre Sellal, ambassadeur de France auprès de l’UE
et président du Coreper
Interview with Pierre Sellal, France’s EU ambassador and Coreper chair
18
26 - Université, un plan spatial pour la région Midi-Pyrénées
ERATJ
Space at university and a regional space plan for Midi-Pyrénées
dossier special report
u Dossier réalisé par/ Special Report by BRIGITTE THOMAS
Lille
A key step forward for
GMES services
30 / 45
Seven years after the first GMES
forum in Lille, the programme’s
backers met in the same city on
16-17 September to launch the first
service phase. While the programme
has key assets, including 10
operational satellites, much work
still remains to agree on governance
structures, funding beyond 2013,
a legal framework, pooling of
resources and much more besides,
even though stakeholders’ visions
are converging. This is where
a European space policy really
proves its worth, as the forum’s
850 attendees and exhibition
confirmed, highlighting six key
themes geared toward the same
objective: planet Earth.
dossier special report
GMES : Un grand service public européen
GMES: A broad-based European public service
46 / 53
The 2008 GMES Forum
s definitely
marked a major
milestone in the Global Monitoring for
Environment and Security programme
(GMES), with the EC Vice President and
Commissioner for Enterprise & Industry
Günter Verheugen putting Earth firmly
on the agenda. GMES services are now
gathering pace and set to reach full
operational capacity in 2014.
GMES
société society
Un grand service public
ic européen
46 - Sinnamary, ciment des relations franco-russes
Ten years in the making
GMES: A broadd- based European public service
30
Sinnamary seals French-Russian relations
© AFP PHOTO/F. LO PRESTI
50 - Les technologies spatiales partenaires des ONG
Space technologies bring vital support for NGOs
54 / 57
Hautmont, près de Maubeuge, a été frappée le 3 août dernier par une tornade d’une violence extrême: 1100 habitations
endommagées, 500 blessés, 3 morts. « Il faut que « GMES » puisse permettre la prévision de tels phénomènes et mettre en
œuvre un plan climat pour nous aider dans nos prises de décision », précise en ouverture du forum Catherine de Paris,
conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais.
Hautmont, near Maubeuge in northern France, was hit on 3 August by a devastating tornado that ripped through 1,100
homes, leaving 500 injured and 3 dead. “GMES must enable us to forecast such phenomena and implement a climate
plan to support decision-making,” said Nord-Pas-de-Calais regional councillor Catherine de Paris in her opening
speech at the GMES forum in Lille.
The objective of the GMES initiative, as
originally formulated in 1998 in the
Baveno Manifesto, is to develop
broadly available services for Europe
capable of delivering information on
the environment and to enhance the
security of people and property. These
services are based on Earthobservation data acquired from space
or in situ. GMES is therefore not a
space programme as such but rather
will benefit from space-based remotesensing technologies, much as weather
forecasting already does. In the last ten
years, the European Union and
participating states from the European
Space Agency (ESA) have deployed a
major R&D effort to better define the
scope of services, identify implementation
priorities and develop the requisite
space infrastructures through ESA.
The priority sustainable development
themes set out in 2006 by the
cnes mag u NOVEMBRE 2008
EUROPE EUROPE
NOVEMBRE 2008 u
54 - 5e Conseil Espace, adoption de la résolution à l’unanimité
5th Space Council - Resolution adopted on all sides
58 / 65
INTERNATIONAL world
58 - États-Unis, le spatial s’invite dans la campagne présidentielle
46
United States - Space on the campaign trail
63 - Asie-Pacifique, consensus autour de Sentinel Asia
Asia-Pacific - Consensus on Sentinel Asia
2
66 / 71
culture arts & living
66 - Enseignement, un lycée pilote sur l’espace
Education - A space school for Toulouse
70 - Argonautica, jeunes et skippers une histoire de courants
Argonautica - Skippers and students contend with currents
58
CNESMAG journal trimestriel de communication externe du Centre national d’études spatiales. 2 place Maurice-Quentin. 75039 Paris Cedex 01. Adresse postale pour
abonnement: 18 avenue Édouard-Belin. 31404 Toulouse Cedex 9. Tél.: + 33 (0) 5 61273469. Internet: http://www.cnes.fr/Cette revue est réalisée par le Service de la communication institutionnelle. Elle est membre de l’Union des journaux et journalistes d’entreprises de France (UJJEF) Abonnement: [email protected]. CNESMAG quarterly review of the Centre National d’Etudes Spatiales –
2 place Maurice-Quentin 75039 Paris cedex 01 – France – Postal address for subscriptions: 18 avenue Edouard Belin 31401 Toulouse cedex 4 – France. Phone: +33 (0) 561273469. Website: http://www.cnes.fr. This review is produced by the CNES Corporate
Communications Office, a member of the French union of corporate publications and journalists (UJJEF). Subscriptions: [email protected]. Directeur de la publication/Publication director: Yannick d’Escatha. Responsables éditoriaux/Editorial directors: Pierre Tréfouret, Joëlle Brami. Rédactrice en chef/Editor-in-chief: Brigitte Thomas. Rubrique Actualité/News: Liliane Feuillerac. Rubrique Écopolitique/Business & Politics: Aline Chabreuil. Rubrique Société/Society: Joëlle
Brami. Dossier/Special Report: Brigitte Thomas. Rubrique Europe/Europe: Geneviève Gargir. Rubrique International/World: Philippe Collot. Rubrique Culture/Arts & Living: Marie-Jo Vaissière. Avec l’aide de/Contributors: J. Gérard
Azoulay, Lional Baize, Karol Barthélémy, Cathy Baumerder, Carine Benard, Anne-Marie Bernard, Aline Chabreuil, Philippe Collot, Christine Correcher, Chantal Delabarre, Carole Deniel, Daniele DeStaerke, Dominique
Fourny-Delloye, Geneviève Gargir, Anita Gonzalez, Vincent Guidard, Isabelle Guidolin, Steven Hosford, André Husson, Marie-Pierre Joseph-Alberton, Séverine Klein, Anne-Marie Laborde, Jérome Legenne, Alain
Maillet, Éliane Gauthier Mignot, Éliane Moreaux, Stéphane Ourevitch, Denis Payan, Chantal Raynaud, Didier Renaut, Nathalie Ribeiro, Francis Rocard, Michel Savignac, Anne Serfass-Denis, Éric Thouvenot, Pascale
Ultre-Guerard, Gwenaëlle Verpeaux, Fanny Zmaric Traduction/English text: Boyd Vincent. Conseil iconographique/Artwork and picture consultant: Serge Delmas. Photothèque/Photos: Marie-Claire Fontebasso.
Création/Réalisation maquette/Design and pre-press:
Véronique Nouailhetas. Impression/Printing: SIA. ISSN 1283-9817. Couverture/Cover: © Eumetsat
cnes mag u NOVEMBRE 2008
de l’espace pour la terre
cnes mag
31
c
L
a présidence française de l’Union européenne peut s’enorgueillir d’un bilan très positif en matière d’espace. L’enjeu
était de taille: convaincre les 27 États membres de l’Union, plus la Suisse et la Norvège (membres de l’Esa), de
la nécessité d’une politique spatiale européenne ambitieuse. C’est chose faite depuis le 26 septembre 2008!
Mais pour en arriver là, les rendez-vous spatiaux ont émaillé, ces derniers mois, les agendas des ministres à un rythme
soutenu. La prise de conscience a démarré lors de la réunion informelle des ministres européens en charge de l’espace à
Kourou en juillet, qui a fait émerger quatre points essentiels: optimiser l’utilisation des données spatiales pour la
compréhension du changement climatique en renforçant la coopération entre les centres de recherche européens et en
développant les moyens de calcul (une étude a été demandée à la Commission européenne); faire bénéficier le secteur
spatial d’un marché plus ouvert dans le cadre de l’initiative « marché porteur » de l’UE; contribuer à la sécurisation des
services offerts par l’espace en mettant en place au niveau de l’UE un système de surveillance de l’espace; enfin organiser
une conférence politique de haut niveau sur une vision mondiale à long terme en matière d’exploration du système solaire,
à partir des différents scénarios préparés par l’Agence spatiale européenne. En filigrane, les priorités actuelles de l’Europe
en faveur des programmes Galiléo et GMES ont été réaffirmées.
Ces points ont été largement débattus dans différentes instances pour converger, lors du 5e Conseil Espace, par l’adoption
d’une résolution qui fera date dans l’histoire de la politique spatiale européenne, même si le Conseil Espace du 27 mai
2007 en est le père fondateur. La rubrique Europe lui est d’ailleurs entièrement consacrée.
Le colloque de Lille en septembre a marqué un autre temps fort, plus sociétal, de la PFUE en lançant officiellement la
première phase de services GMES, programme européen de surveillance de la Terre, très attendus des services
gouvernementaux. Le dossier met en exergue des exemples concrets sur l’impact des connaissances spatiales. Enfin, Pierre
Sellal, ambassadeur de France auprès de l’Union européenne, revient en ouverture de la rubrique Politique sur le rôle
du Coreper (Comité des représentants permanents), composé des 27 ambassadeurs auprès de l’UE, transformés depuis
leur réunion à Kourou en véritables lobbyistes de l’espace!
30
éditorial
Director of External Communications,
Education and Public Relations, CNES
© REA/L. MARIN,2008
PIERRE TRÉFOURET
Directeur de la Communication externe,
de l’Éducation et des Affaires publiques, CNES
Enfin, la manifestation de grande ampleur labellisée PFUE « Strasbourg, édition spatiale », fin octobre, a eu pour ambition
de montrer à un large public l’apport de l’espace pour les citoyens européens en utilisant des dispositifs interactifs
totalement innovants et en présentant « Fictions européennes », un ouvrage comportant des nouvelles inédites sur
l’espace et l’Europe, écrites par un auteur de chacun des 29 pays dans sa langue, traduits en français, pour montrer que
l’espace contribue à l’émergence d’une culture européenne.
En parallèle à cette importante actualité sur la PFUE, Yannick d’Escatha, président du CNES et Jacques Erschler,
président du PRES (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur) font un point sur la filière spatiale universitaire en
Midi-Pyrénées à l’occasion du « Plan Campus ». Vous lirez également le témoignage sur la vie que mènent les premiers
Russes venus en Guyane pour le chantier Soyouz, la fin de mission réussie de l’ATV Jules-Verne dont la rentrée
atmosphérique a été pilotée depuis le Centre spatial de Toulouse… et bien d’autres choses encore.
Bonne lecture à tous.
s
France’s term as European Union president has been very positive
for space. It can take pride in having met the challenge of convincing
the 27 EU member states plus European Space Agency members Switzerland and
Norway of the need to adopt an ambitious European Space Policy.
On 26 September, it accomplished this aim. To get to this point, ministers have
maintained a busy schedule of meetings on space in recent months, starting with
the informal gathering of European space ministers in Kourou in July. Four key
needs emerged from this meeting: optimize use of satellite data in efforts to
understand climate change, by forging closer ties between European research
centres and by developing computing resources (the European Commission was
asked to conduct a study on this issue); provide a more open market for the space
sector through the EU’s Lead Market Initiative; help to enhance the security of
space services by implementing an EU space surveillance system; and organize a
high-level political conference to establish a long-term global vision of solar
system exploration, on the basis of scenarios planned by ESA. At the same time,
Europe’s current focus on the Galileo and GMES programmes was reaffirmed.
These points have been broadly debated, converging at the 5th Space Council
meeting toward the adoption of a resolution that marks a major milestone in
the European Space Policy, founded on the previous Space Council resolution of
27 May 2007. We devote our Europe section in this issue of CNESMAG to the
implications of this new resolution.
The GMES forum in Lille in September was another high point of France’s EU
presidency, albeit a more socially oriented one, officially launching the first
space for earth
GMES services phase eagerly awaited by government agencies. In our Special
Report, we highlight real-world examples of how space technology and
expertise are impacting our lives. And Pierre Sellal, France’s EU ambassador,
opens the Business & Politics section with an interview in which he talks about
the role of the Coreper (Committee of Permanent Representatives) of 27 EU
ambassadors, now firm advocates of space since their meeting in Kourou.
The large-scale space event in Strasbourg at the end of October set out to show
the public how space is serving Europe’s citizens. It achieved this with innovative
exhibits and through European fictions, a collection of short stories about space
and Europe by authors from each of the 29 EU and ESA member states, in their
native language and in French, underscoring how space is helping to shape an
emerging European culture.
Alongside all these items of news during France’s rotation of the EU presidency,
CNES President Yannick d’Escatha and Jacques Erschler, chair of the Toulouse
University higher education and research cluster (PRES), take time to discuss
space’s place in the curricula of Midi-Pyrénées’ universities as Higher Education
and Research Minister Valérie Pécresse rolls out her Campus plan to rejuvenate
the nation’s universities. You will also read about how Russian teams working
on the future Soyuz launch site in French Guiana are adjusting to their new
environment, the successful end to the mission of the Jules Verne ATV and its
atmospheric re-entry controlled from the Toulouse Space Centre, and much
more besides.
I hope you enjoy reading this issue of CNESMAG.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
3
ERATJ
actualité news
’est à l’abri de la pluie, sous un chapiteau dressé en
plein centre-ville que le CNES a lancé, le 22 octobre,
l’opération « Strasbourg, édition spatiale » consacrée par
trois expositions place Kléber, une rencontre au musée et
deux cafés scientifiques. Lors de l’inauguration officielle,
Yannick d’Escatha est revenu sur le choix de Strasbourg,
comme une évidence pour cette manifestation d’envergure
labellisée PFUE. « Le CNES a souhaité aller à la rencontre
des citoyens européens afin de leur permettre de mieux
appréhender les enjeux de l’espace pour notre société. »
Alors, place à la découverte: les visiteurs ont voyagé
dans le système solaire grâce à un globe géant en
lévitation au-dessus de leur tête. Une boule stupéfiante,
ô combien magique, qui tour à tour s’est transformée en
Terre, Mars, Lune, Soleil! Au sol, sur des écrans tactiles,
30 auteurs européens réunis pour
ils ont continué leur voyage à travers un panorama
une lecture au musée.
30 European authors gather for a
d’applications spatiales dans une ambiance high-tech
reading in the museum.
tamisée. À l’extérieur, les vues des capitales européennes
prises par le satellite Spot 5 les attendaient, posées sur un planisphère géant de 860 m2,
plébiscité par les enfants qui glissaient d’un continent à l’autre grâce à la pluie… Plus tard
dans l’après-midi au musée d’Art moderne et contemporain, le public a découvert « Fictions
européennes » un recueil de nouvelles écrites sur l’espace par trente auteurs européens de
nationalités différentes, édité par l’Observatoire de l’espace du CNES. Boris Pahor, 95 ans,
a évoqué pour sa part un aspect sombre de la conquête spatiale: la construction de
fusée V2 dans les camps de concentration. Il s’ensuivit un débat sur le rôle fédérateur
de l’espace dans la culture autour de trois députés européens Catherine Trautmann,
Jacques Toubon, Philippe Busquin, et du secrétaire d’État chargé des Affaires européennes,
Jean-Pierre Jouyet.
© J-L. HESS
C
De gauche à droite (assis): Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’État chargé des
Affaires européennes, Catherine Trautmann, députée européenne et ancienne
ministre de la Culture (1997-2000), Yannick d’Escatha, président du CNES,
Jacques Toubon, député européen et ancien ministre de la Culture (1993-1995),
Philippe Busquin, député européen et ancien commissaire chargé de la
Recherche. Débat animé par le journaliste Antoine Spire (debout).
From left (seated): Jean-Pierre Jouyet, Junior Minister for European Affairs;
Catherine Trautmann, MEP and former Minister for Culture (1997-2000);
Yannick d’Escatha, CNES President; Jacques Toubon, MEP and former
Minister for Culture (1993-1995); Philippe Busquin, MEP and former EC
Commissioner for Research. The debate was mediated by the journalist
Antoine Spire (standing).
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© J-L. HESS
4
A vast marquee in Strasbourg city centre was the venue for the launch of CNES’s Space
in Strasbourg operation on 22 October, with three exhibitions in Place Kléber, a museum
conference and two science cafés. At the official opening, Yannick d’Escatha said
Strasbourg had been the clear choice to host a large-scale space event as part of France’s
rotation of the EU presidency: “CNES wanted to meet Europe’s citizens and show them
how space is contributing to our society.” And discovery topped the agenda: visitors
travelled through the solar system, thanks to a large video sphere above their heads,
projecting breathtaking images of Earth, Mars, Moon and Sun. They continued their
voyage on the touch screens below, which displayed a range of high-tech space
applications. Outside, Place Kléber was decked out with a giant 860-square-metre
planisphere with superimposed images of EU capitals from the SPOT 5 satellite. This was
particularly popular with youngsters, who skated from one continent to another in the
rain. Later in the afternoon, the museum of modern and contemporary art hosted a public
reading of European fictions, a series of new space-related pieces published by the CNES
Space Observatory, by 30 authors of different European nationalities. Boris Pahor, 95,
talked about a more sombre aspect of the space race: construction of the V2 rocket in the
concentration camps. This was followed by a debate on space’s unifying role in European
culture, with MEPs Catherine Trautmann, Jacques Toubon and Philippe Busquin, and Junior
Minister for European Affairs, Jean-Pierre Jouyet.
u FLORENCE DANNER, GUY ANDRES, pour le/ for CNES
STRASBOURG TRÈS SPACE
Space in Strasbourg
© CNES/CH. URBAIN, 2008
5
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
© CNES/H. PIRAUD, 2008
J actualité news
Un happy end
pour conclure
un scénario parfait
6
’est une véritable success story qu’a
connu, tout au long de sa courte
existence, l’ATV Jules-Verne,
premier véhicule de transfert automatique
européen. Après un lancement unanimement salué comme une totale réussite,
l’ATV a confirmé ses performances et l’expertise des équipes qui ont travaillé sur la
mission. Sept mois après le lancement,
la désorbitation dans le plus pur respect
du mode nominal en attestait. Entre les
deux, le Jules-Verne a réalisé toutes les
opérations inscrites à son programme
sans jamais se trouver en situation aléatoire. Le 3 avril 2008, après quelques jours
en position d’attente et des manœuvres
d’approche progressive, l’amarrage piloté
automatiquement a été réalisé avec une
C
cnes mag u NOVEMBRE 2008
Rentrée dans l’atmosphère photographiée
au-dessus du Pacifique Sud par un DC8.
ATV pictured re-entering the atmosphere
over the South Pacific from a DC 8.
précision extrême, à trois secondes seulement des données théoriques. Les opérations furent menées pendant sept mois,
24 heures sur 24 par le centre de contrôle
installé au CNES Toulouse. L’ATV s’est
acquitté du plan de charges qui lui avait
été assigné. Il a notamment mis son
système propulsif au service de la station
spatiale internationale, en rehaussant son
altitude de 20 km environ. Le 1er septembre,
le cargo a également manœuvré la station
orbitale afin de lui éviter une collision
avec des débris spatiaux en orbite. Le
5 septembre, le désamarrage automatique
du Jules-Verne, qui ramenait dans ses
soutes 1100 kg de déchets, s’est déroulé
sans aucun incident. Le véhicule a ensuite
été placé en orbite de parking où il a
attendu les conditions idéales pour sa
rentrée atmosphérique. Celle-ci a été filmée
de bout en bout pour recueillir un maximum d’observations sur la phase de désintégration. Même à l’ultime fin de son
parcours, le Jules-Verne n’a pas dérogé à
l’excellence: comme prévu, les débris sont
retombés en mer dans une zone ciblée,
située dans une région inhabitée du
Pacifique Sud, à 2500 km à l’est de la
Nouvelle-Zélande, 10000 km à l’ouest du
Chili et 1 500 km au sud de l’île de
Pâques. « Plus qu’une aventure technologique, c’est une belle histoire humaine qu’on a
construite », disaient, en happy end, les
équipes de l’ATV. La prochaine aventure
se prépare déjà, avec pour objectif la
construction de l’ATV2 à l’horizon 2010. ■
© ESA/NASA, 2008
ATV Jules-Verne
J actualité news
Solspec
Jules Verne ATV
En tête de pont pour
les mesures de
l’éclairement solaire
absolu
Mission accomplished
s From beginning to end, the short
e conception franco-belge, l’instrument
Solspec (SOLar SPECtrum) est l’une
des trois composantes de la charge Solar
embarquée sur Columbus, le laboratoire
européen de la station spatiale internationale. Composé de trois spectromètres,
l’instrument a pour mission de mesurer
l’éclairement solaire absolu et sa variabilité dans le temps, avec une précision
jamais atteinte, estimée à 1,5 %. Le
modèle Solspec est une nouvelle génération dont le premier modèle a volé en
1983. Actuellement, il mesure un spectre
plus étendu que ses prédécesseurs.
Financée par le CNES, le CNRS, le
BelSpo (Belgique), le DLR (Allemagne),
l’expérience a été conçue et réalisée au
service d’Aéronomie du CNRS en collaboration avec l’Institut belge d’aéronomie
spatiale et le Landessternwarte. Il est
associé à Sovim et Sol-Aces, deux autres
instruments solaires. Après l’installation
de Columbus à l’ISS, les spationautes
américains Stanley Love et Rex Walheim
ont fixé Solar sur son emplacement définitif lors de la troisième sortie extra-véhiculaire le 15 février 2008. Les premières
mesures ont été acquises en avril. ■
D
Absolute measurement of solar
irradiance
s The French-Belgian SOLSPEC
instrument (SOLar SPECtrum) is one
of the three components of the
SOLAR payload, part of Europe’s
Columbus laboratory on the
International Space Station. The
instrument uses three spectrometers
to measure absolute solar irradiance
and its variability over time with
unprecedented precision, estimated
at 1.5%. This new SOLSPEC instrument
records data across a broader
spectrum than its predecessors in the
series, the first of which flew in 1983.
Funded by CNES, CNRS (France),
BelSpo (Belgium) and DLR (Germany),
the experiment was designed and
built by the CNRS aeronomy laboratory
in partnership with the Belgian
Institute for Space Aeronomy and the
Landessternwarte. It operates in
conjunction with two other solar
instruments: SOVIM and SOL-ACES.
With Columbus installed on the ISS,
American astronauts Stanley Love
and Rex Walheim fixed SOLAR in its
permanent position on their third
spacewalk on 15 February 2008. First
measurements were acquired in April. ■
7
© NASA
life of the Jules Verne ATV—Europe’s
first automated transfer vehicle—
was a true success story. After a
launch hailed on all sides as a total
success, the ATV confirmed its
capabilities and mission teams’
expertise. Seven months later,
de-orbit manoeuvres went like
clockwork.
During the mission, the Jules Verne
completed all scheduled operations
with flying colours. On 3 April 2008,
after several days in a holding
position followed by progressive
approach manoeuvres, automated
docking was performed with extreme
precision, just three seconds out
from theoretical data. Operated 24/7
from the ATV Control Centre at CNES
in Toulouse, the Jules Verne’s tasks
included using its propulsion system
to boost the orbit of the International
Space Station by around 20 km. On 1
September, it also manoeuvred the
station to avoid a collision with
orbital debris.
On 5 September, the Jules Verne
automatically undocked from the
station without a hitch, carrying 1,100
kg of waste. It was then placed in a
parking orbit, awaiting ideal
conditions for its destructive
atmospheric re-entry. The entire
re-entry sequence was recorded for
analysis. The Jules Verne performed
flawlessly to the end of its brief
existence: as planned, the remaining
debris fell into the target area in an
uninhabited part of the Pacific, 2,500
km east of New Zealand, 10,000 km
west of Chile and 1,500 km south of
Easter Island.
Credit goes to the ATV teams for this
remarkable technological and human
achievement. The next chapter is
already underway, with ATV-002
under construction and scheduled to
launch in 2010. ■
SOLSPEC
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
J actualité news
Météo
Les modèles
de prévision
intègrent des
données Iasi
epuis le 1er juillet 2008, l’utilisation
des données issues du sondeur Iasi
sur Metop-A est opérationnelle
dans les modèles de prévision numérique
de Météo France. Elles ont été assimilées
sur le modèle Arpège (qui couvre le
globe), et sur des modèles à domaine
limité (comme la France métropolitaine
et la Réunion). L’intégration de ces données a apporté une amélioration des prévisions, en particulier sur l’Europe, ce qui
n’est qu’un début. Une nouvelle version
des modèles opérationnels est en préparation. Elle aura recours à un nombre plus
important de canaux de Iasi et étendra
leurs utilisations aux surfaces terrestres et
de glaces de mer. De plus, des profils de
température et d’humidité vont être élaborés à partir des données Iasi, qui apporteront une visualisation en temps réel aux
prévisionnistes. Enfin, les outils sont en
place pour permettre une assimilation de
la colonne d’ozone issue de Iasi dans le
modèle Mocage. ■
D
Meteorology
IASI data in operational use
s From 1 July 2008, Météo France’s
digital forecasting models have
incorporated data from the IASI
infrared atmospheric sounding
interferometer on MetOp-A. Fifty
channels are now assimilated in the
Arpège model (global coverage) and
region-specific models (mainland
France, Réunion, etc.). IASI data have
improved forecasting accuracy,
particularly for Europe, and further
enhancements are planned. A new
version of these operational models
is in preparation, designed to utilize
more IASI channels and extend them
to land surface and sea ice
applications.
Temperature and humidity profiles
will also be derived from IASI data to
give forecasters a real-time picture.
In addition, tools are in place to
assimilate IASI-derived ozone
columns with the Mocage model. ■
Assimilation des données Iasi sur l’analyse
de température dans le modèle Arpège
de Météo France. Les croix noires montrent
la localisation des données utilisées.
IASI data assimilated for temperature
analysis in Meteo-France’s Arpege model.
Black crosses indicate where data were
acquired.
Megha-Tropiques
Une conférence
internationale avant
le lancement
atellite franco-indien CNES-Isro,
Megha-Tropiques est dédié à la
recherche atmosphérique. Cette mission
vise à étudier les échanges d’énergie et
d’eau du système terre-atmosphère dans
les tropiques. Ces échanges conditionnent
en effet le climat des régions tropicales et
sont à l’origine des phénomènes météorologiques les plus dévastateurs (cyclones,
moussons). Les données recueillies,
notamment grâce à la performance de trois
instruments, Madras, un imageur microondes, Saphir et Scarab, deux radiomètres,
permettront de mieux cerner la contribution du cycle de l’eau à la dynamique du
climat dans l’atmosphère tropicale. Le
minisatellite doit être lancé fin 2009.
Auparavant aura lieu à Ahmedabad, en
Inde, du 21 au 23 janvier 2009, une conférence internationale consacrée aux questions
scientifiques auxquelles les observations de
Megha-Tropiques apporteront des éléments de réponse. Le principal objectif de
cette conférence est de faire émerger les
meilleures conditions d’utilisation des données du satellite afin de mieux comprendre
les variations constatées au niveau de la
vapeur d’eau, des nuages, des précipitations… Ces travaux bénéficieront des
contributions de scientifiques de renom. ■
S
© MÉTÉO FRANCE
8
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© CNES/J. LACOGNE, 2008
J actualité news
Aéroclipper flottant sur le palais des congrès de Pau.
Aeroclipper floats above the Palais des Congrés in Pau.
Intégration chez Intespace de Madras, imageur
micro-onde autocalibré, instrument principal
de la mission Megha-Tropiques.
The MADRAS self-calibrating microwave imager,
the main instrument on the Megha-Tropiques
mission, during integration at Intespace.
Megha-Tropiques
International pre-launch conference
s The French-Indian MeghaTropiques satellite is dedicated to
atmosphere research. This joint
mission with the Indian Space
Research Organization (ISRO) will
study energy and water exchanges in
the Earth-atmosphere system in the
tropics. These exchanges affect the
climate in these regions and also
cause more devastating weather
phenomena, such as hurricanes and
monsoons. The minisatellite’s three
high-performance instruments—the
MADRAS microwave imager and
SAPHIR and SCARAB radiometers—
will provide valuable data about the
water cycle and how it contributes to
climate dynamics in the tropical
environment. Launch is scheduled
for late 2009. From 21 to 23 January
2009, an international conference
will be held in Ahmedabad to discuss
the scientific applications of the
Megha-Tropiques mission, as well as
the best way to utilize the data to
enhance our understanding of water
vapour, cloud, rainfall and other
variations. Distinguished scientists
are contributing to these
preparations. ■
© CNES/H. PIRAUD, 2008
Workshop Ballons
Les orientations
scientifiques confirmées
pour une décennie
oyens expérimentaux uniques pour
sonder certaines parties de l’atmosphère, par exemple la stratosphère entre
15 et 25 km d’altitude, les ballons complètent d’une part les observations satellitaires, d’autre part les mesures au sol et
les mesures aéroportées. Comme ces dernières, ils peuvent également être utilisés
pour la calibration et la validation des
données satellitaires.
Ouvert aux scientifiques français et européens ainsi qu’aux opérateurs ballons
européens, l’atelier « Ballons-2008 » s’est
déroulé à Pau du 22 au 24 septembre
avec pour objectif de confirmer les orientations scientifiques dans les domaines
pour lesquels les expériences en ballons
sont pertinentes (sciences de l’atmosphère, astrophysique et recherche fondamentale, missions planétaires). Il s’agissait
aussi d’identifier les besoins de la communauté scientifique en Europe au cours de
la prochaine décennie. À cette occasion,
des thématiques originales ont été présentées, comme certains phénomènes des
hautes énergies ou la météo de l’espace.
Cet atelier a permis de dégager des axes
de développement d’activités s’appuyant
sur la forte synergie entre le CNES et le
CNRS-Insu, une large ouverture vers
l’Europe, le renforcement des coopérations,
notamment avec le Brésil. ■
M
Balloon workshop
Science objectives for
the next decade
s Balloons are a unique tool for
experiments in certain parts of the
atmosphere, particularly the
stratosphere at altitudes of 15 to 25
km, complementing observation by
satellites, aircraft and instruments on
the ground. Like aircraft, they can
also be used to calibrate and validate
satellite data. The Ballons-2008
workshop in Pau, 22 to 24 September,
was an opportunity for French and
European researchers and Europe’s
balloon operators to discuss
scientific objectives in areas where
balloon-borne experiments make a
key contribution, primarily astrophysics
and fundamental research,
atmosphere sciences and planetary
missions. The aim was to identify the
EU research community’s requirements
for the next decade. Some highly
original themes were presented, like
space weather and certain highenergy phenomena. Outcomes
included the need to develop
activities exploiting the close ties
between CNES and CNRS/INSU
(French national institute for universe
sciences), as well as a broader EUwide approach and closer cooperation,
particularly with Brazil. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
9
J actualité news
Patent
Arc-proof architectures for space
Effet d’un arc secondaire sur des cellules solaires du satellite Eureka.
Effect of a secondary arc on solar cells on the Eureka satellite.
Brevet
Artis
Des barrières contre les
arcs électriques dans
l’espace
Étude sur la viabilité
économique
de la télé-échographie
’ils naviguent dans le vide spatial, les
équipements à bord des satellites
n’échappent pas aux aléas de l’électricité
statique et aux risques inhérents aux arcs
électriques qui peuvent se former entre
câblages à proximité. L’incident peut être
d’autant plus crucial qu’il peut se produire
en des points stratégiques, tels les câbles
d’alimentation délivrant au satellite l’énergie
des panneaux solaires, et induire des
dégâts irréversibles. Expert en décharges
électrostatiques à la sous-direction des
Techniques véhicules au CNES, Denis
Payan s’est attaqué au problème à partir
d’un postulat simple: on ne peut jamais
garantir qu’il n’y aura aucune décharge
électrostatique, mieux vaut donc chercher
a priori à en minimiser les effets. La finalité de ses travaux était donc d’éviter la
formation de ces arcs électriques.
Concrètement, il a conçu des agencements architecturaux incluant des
« murs », des chicanes, des barrières
infranchissables aux arcs, chaque fois que
des éléments polarisés peuvent se trouver
en vis-à-vis. Le principe peut s’appliquer
aux mécanismes d’entraînement des
générateurs solaires en particulier, mais
aussi à tous les connecteurs et tous les systèmes sensibles où la puissance disponible
est suffisante pour entretenir ces arcs. Ce
concept a fait l’objet d’un dépôt de brevet
en mars 2008. ■
P
S
10
cnes mag u NOVEMBRE 2008
artenaire du projet Artis (Advanced
Robotic Tele-echography Integrated
Service) financé par l’Esa, le CNES est
chargé de démontrer la viabilité économique du service de télé-échographie robotisée. Ce service pourrait pallier l’absence
d’échographistes auprès de patients dans
certaines circonstances. Il intéresse tout
particulièrement les CHU européens et
leurs hôpitaux périphériques qui ne disposent pas d’échographiste en permanence. Depuis 1996, le concept a été
testé dans différents contextes. Sur un
site expert, un échographiste expérimenté
manipule un joystick dont les mouvements sont reproduits sur le patient par
un support robotisé d’une sonde d’échographie. Il suit en temps réel les images de
l’examen sur son écran (via des moyens
de communication terrestres et satellitaires). Le patient, de son côté, est
accompagné par un auxiliaire médical qui
déplace le support de sonde.
Deux robots, en cours de fabrication,
seront livrés en décembre prochain et installés sur des sites pilotes chargés d’utiliser
le service en situation réelle pendant plusieurs mois. Parallèlement aux retours
d’expérience de ces utilisateurs, une étude
de marché sera réalisée afin de valider la
chaîne de valeur du service complet de
télé-échographie. ■
© ESA
s Even in the vacuum of space,
satellite equipment is subject to the
inherent risks of static electricity and
electric arcs, which can form between
cables. This phenomenon can be
particularly damaging if it occurs at
strategic points, such as along the power
cables from the solar arrays to other
systems, causing irreversible harm. Denis
Payan, an expert in electrostatics at
CNES’s vehicle engineering
subdirectorate, approached this problem
from a simple premise: the risk of
discharge can never be ruled out, so
efforts must focus on minimizing its
effects. His ultimate aim was to stop
electrical arcs forming. To do this, he
devised new layouts with non-linear
cable routes and arc-proof partitions
between polarized elements. His
solutions are designed in particular for
solar array drive mechanisms, but also
apply to any sensitive systems and links
where power levels are high enough to
generate arcs. A patent application was
filed in March 2008. ■
ARTIS
Tele-ultrasound viability study
s As a partner in the ESA-funded ARTIS
project (Advanced Robotic Teleechography Integrated Service), CNES
has been asked to demonstrate the
economic viability of the service. ARTIS
intends to overcome the lack of access to
ultrasound scans for patients in certain
locations. It is designed in particular for
Europe’s university hospitals and smaller
associated units with no permanent
sonographers. Since 1996, the concept
has been tested in various contexts. An
experienced sonographer at the main
hospital performs ultrasound scans on
the patient remotely using a joystick to
teleoperate a robotic device with an
ultrasound probe. The operator monitors
the image in real time via a terrestrial or
satellite link. At the remote unit, a
paramedic preps the patient and
manipulates the robotic device.
Two machines currently being built will
be installed in December at two pilot
sites and provide the service in actual
patient situations over several months.
CNES will collate feedback from these
users while conducting a broader market
survey to validate the value of the
complete tele-ultrasound service. ■
u Propos recueillis par/ Interview by BRIGITTE THOMAS, CNES
JULIETTE
“
guest column
© CNES/E. GRIMAULT, 2008
Loin de la world music et
de l’éthno-émission, Juliette
aux deux Victoires a présenté
de 2004 à 2007, aux
auditeurs de France
Musique, sa bande-son
préférée tous les samedis en
fin d’après-midi. Composée
de chants pygmées mêlés
d’invocations araboandalouses, de variétés
improbables empreintes de
bel canto… cette petite
heure offrait une panoplie
de morceaux intempérants
et non tempérés où l’espace
a occupé une place de
choix. La chanteuse revient,
pour nous, sur ses choix.
The sounds of space
l’invité
La clef des sons
Comment le thème de l’espace est-il devenu récurrent dans
l’émission?
Il a fallu alimenté l’émission durant trois ans. Donc tous les thèmes y sont passés. On a tout exploré depuis les compositeurs
anglophones jusqu’aux jingles télé ou radio. Il fallait que la
source d’inspiration puisse se nourrir de musique. Le principe
reposait sur la programmation de musiques très diverses,
provenant de mondes musicaux soi-disant incompatibles. Avec
l’espace, c’était finalement assez facile car il y avait pléthore de
possibilités, de Gustav Holst, les Planètes, à David Bowie, Ziggy
Stardust, en passant par les Pink Floyd, Eclipse, ou Police,
Walking the Moon, Nougaro, Marcia martienne…
Au regard des titres proposés, la chanson française semble plus
déconnectée des rêves et des réalisations spatiales que l’anglosaxonne?
Pas forcément la chanson anglo-saxonne, mais celle d’Amérique
du Nord oui. La chanson française est plus terre à terre. Les
Américains ont une vision hégémonique du monde. Ils ne leur
restent plus aujourd’hui qu’à conquérir l’espace. Ils ont donc un
imaginaire débordant, inspiré de leur toute-puissance.
c
2004 to 2007, French artist Juliette hosted a
s From
Saturday late afternoon show on France Musique
radio, presenting a weekly selection of her favourite tracks.
Far from the world music or ethnic trend, her one-hour slot
offered an eclectic mix of indulgent and immoderate pieces,
from Pygmy vocals and Arab-Andalusian invocations to
obscure popular music with elements of bel canto—and
with space as a recurring theme. The award-winning singer
talked to CNES Mag about her choices.
11
Why did space become such a regular theme on your show?
We covered a whole range of themes in the show’s three-year
run. We explored a bit of everything, from English-language
composers to TV and radio jingles. Whatever the source of
inspiration, we needed the music to match. We basically tried to
include the widest variety of genres, with tracks and extracts from
seemingly incompatible musical worlds. Space was an easy one
because there are so many possibilities: Holst’s The Planets,
Bowie’s Ziggy Stardust, Pink Floyd’s Eclipse, The Police’s Walking
on the Moon, Claude Nougaro’s Marcia Martienne and so on.
In the titles you chose, do the English-language artists seem more
connected with space aspirations and exploits than their French
counterparts?
Not necessarily the English-language tracks as a whole, but
NOVEMBRE 2008 u
c
cnes mag
J actualité news
C’est fascinant. D’abord les progrès constants de
l’observation spatiale font que le très loin, l’infini
sont de plus en plus près (si tenté que l’on puisse
toucher l’infini!). Ensuite les constellations, ellesmêmes, l’influence qu’exercent les étoiles sur nos
comportements: les peuples primitifs étaient très
attentifs à la cosmogonie et à sa répercussion sur
la nature… Le fait aussi que les étoiles portent un nom qui a traversé le temps et leur a donné une existence. C’est extraordinaire ! Enfin, il y a la beauté abstraite de leurs représentations,
ces explosions de couleur et de forme proche de l’art abstrait.
Les photos de l’espace prises à partir de grands télescopes sont
littéralement subjuguantes.
© CNES/E. GRIMAULT, 2008
Quelle est votre perception de l’espace?
certainly the American ones. French music is very down-toearth. The Americans have a more hegemonic world view.
The only thing they haven’t conquered yet is space. So that
fires their imagination, inspired by their power and influence.
What is your own view of space?
I find it fascinating. First, constant progress in space
observation has brought the far-distant much closer, almost
like we can touch the infinite. Then the constellations
themselves and the influence of the stars on our behaviour,
not to mention our birth signs: primitive peoples were very aware
of cosmogony and its repercussions on Mother Nature. Also, that
the stars have names that have transcended time and give
substance to their existence. And third, the sheer beauty of space,
particularly the explosions of colour and shapes, like abstract art.
The photos taken by the big telescopes are literally spellbinding.
Could space be a source of inspiration for you as a singer-songwriter?
Pourquoi pas. Mais il me faudrait une immersion totale car le
sujet renvoie à l’immensité: entre la fantaisie, la science-fiction,
la métaphysique, la légende, la divinité, le spirituel… car si on
suppose que Dieu existe, il vient bien de quelque part par là!
Ce n’est pas mon propos, mais je conçois que cela fasse partie
de l’humanité, de la philosophie, de la pensée.
Que pensez-vous de l’envoi d’une chanson des Beatles dans
l’espace par la Nasa au début de l’année?
Ma réaction est dubitative sur la chanson des Beatles qui fait un
peu gadget par rapport à la pensée fondamentale de la musique
à laquelle le message renvoie. J’aurais plus tôt pensé à de la
musique pour la musique, par exemple la 40e symphonie de
Mozart ou La Passion selon Matthieu de Bach, s’il fallait une voix.
Malgré tout, je ne pense pas qu’il y ait une universalité de la
musique. Je ne crois pas que ce soit la première chose à faire
quand on va rencontrer d’autres formes de vie! À ce propos,
j’adore une des premières scènes de Mars Attacks de Tim Burton
quand les Terriens, en lâchant une colombe en signe de paix et
de bienvenue, énervent les Martiens et déclenchent les hostilités.
12
Est-ce que, pour vous, une musique fait référence à l’espace?
Pour moi, c’est le silence absolu. Sinon je serais tenté de dire
Gustav Holst, mais sa musique est très liée à la mythologie.
Il a pris les planètes du système solaire qu’il a associé au caractère
de personnages mythologiques, Mars, le guerrier, Vénus, la
paix, Mercure, le messager ailé, Saturne, la vieillesse… On reste
là dans une vision littéraire, très humaine. Pour moi la musique
des étoiles, ce n’est aucune transmission de sons!
Quelle aventure spatiale vous inspire le plus?
Le bruit que l’homme n’aurait pas marché sur la Lune. C’est
même plus fascinant qu’il l’ait réellement fait! La rumeur remet
en question un fait historique et du coup sème le doute.
Finalement, on se dit mais pourquoi ils n’y sont pas retournés.
C’est insensé! ■
cnes mag u NOVEMBRE 2008
Why not? But I’d need to get fully immersed because the subject
matter points to such immensity—somewhere between fantasy,
sci-fi, metaphysics, legend, divinity and spirituality (because if God
exists, He comes from somewhere up there…). It’s not my intention,
but it’s clearly part of our humanity and philosophy on life.
What do you think about the Beatles song that NASA beamed into
space early this year?
I have doubts about the track. It seems a bit gimmicky compared
with the fundamental idea about music, which is the point of the
message. I’d have chosen a piece that stands in its own right, like
Mozart’s Symphony No. 40 or Bach’s St. Matthew Passion. But I
don’t think there’s anything really universal about music anyway.
If we ever make contact with other lifeforms, it’s hardly going to
be top of the agenda. It reminds me of the scene in Tim Burton’s
Mars Attacks! when the Earthlings release a dove as a sign of peace
to welcome the Martians, but it irritates them and they launch
hostilities.
Is there a type of music that makes you think about space?
For me, it would be absolute silence. Otherwise, I’d be tempted to
say Gustav Holst, but his work is closely tied to mythology. He
associates each planet in the solar system with the personality of
mythological characters: Mars the bringer of war, Venus the bringer
of peace, Mercury the winged messenger, Saturn the bringer of old
age, and so on. It’s a very literary and human view of space. For
me, the music of the stars is where no sounds can be heard.
What space adventure inspires you the most?
The rumour that mankind never actually set foot on the Moon.
It’s even more fascinating than the events themselves. It questions
a historical fact and sows the seeds of doubt. You end up asking
yourself why we haven’t been back there since. It all seems a bit
crazy. ■
© CNES/E. GRIMAULT, 2008
Est-ce que l’espace pourrait nourrir votre inspiration de compositrice ou d’interprète?
© ESA/AOES MEDIALAB
J actualité news
Goce
Pour cartographier le
champ de gravité
terrestre
près trois reports en mai, septembre
et octobre 2008, la date de lancement
de Goce (Gravity field and steady-state
Ocean Circulation Explorer) a été à nouveau
repoussée en février 2009 à cause d’une
anomalie sur le système de navigation du
lanceur Rockot. Une fois en orbite, Goce,
véritable concentré de technologie, viendra
compléter les connaissances du champ
de gravité terrestre. Il va fournir aux océanographes la surface de référence
(géoïde) nécessaire pour déduire le
niveau moyen des océans et des courants.
À ce jour, cette surface est établie avec
t
A
une précision de deux à trois centimètres
avec une résolution de 100 km. Le satellite doit améliorer ces performances grâce
au gradiomètre d’une extrême précision,
au récepteur GPS et au réflecteur d’orbite
précise. Des senseurs d’étoiles vont mesurer l’attitude inertielle du satellite. Cette
première mission-cadre du programme
Earth Explorer de l’Esa a généré la création
d’un consortium européen, EGGC
(European Goce Gravity Consortium) – soit
dix équipes de divers instituts européens
qui mettent à disposition leur personnel
expert pour le calcul d’un modèle final de
champ de gravité. Le CNES, via son
équipe de Géodésie spatiale à Toulouse,
intervient au niveau des traitements, du
transfert des données, des calculs et des
transferts réguliers de résultats. ■
Une exoplanète « exotique » découverte par Corot - Début octobre, le satellite
français Corot a découvert une nouvelle exoplanète massive étrange qui se trouve très proche
de l’étoile autour de laquelle elle est en orbite. Baptisé Corot-Exo-3b, il s’agit d’un objet unique.
Trouver un compagnon aussi massif et aussi proche de son étoile a été une véritable surprise
pour les astrophysiciens qui se demandent s’il s’agit d’une planète ou d’une « étoile ratée ». De
la taille de Jupiter, elle fait plus de vingt fois sa masse et met seulement quatre jours et six heures
à parcourir une orbite autour de son étoile, à peine plus grande que notre Soleil.
COROT discovers exotic exoplanet - In early October, France’s space telescope discovered a massive
object orbiting close to its parent star. Named COROT-Exo-3b, the oddity is unique. Finding such a
massive object so close to its star was a real surprise for astrophysicists, raising questions about
whether it is a planet or a failed star. The object is about the size of Jupiter, only 20 times more
massive, and orbits its parent star (slightly larger than our Sun) in just four days and six hours.
GOCE
Mapping Earth’s gravity field
s After delays in May, September and
October 2008, the launch of Europe’s
GOCE satellite (Gravity field and steadystate Ocean Circulation Explorer) has
been postponed again to February
2009, due to an anomaly with the
Rockot launch vehicle’s navigation
system. Once in orbit, GOCE will use
cutting-edge technologies to further
our understanding of Earth’s gravity
field, providing oceanographers with an
accurate model of the geoid—the
reference surface used to determine
mean sea level and current patterns.
Today’s models offer a spatial
resolution of 100 km and an accuracy of
2 to 3 cm. GOCE will deliver even higher
levels of accuracy, thanks to its
extremely precise gradiometer, GPS
receiver and laser retroreflector. Star
trackers will measure the satellite’s
inertial attitude. GOCE is the first core
mission of ESA’s Earth Explorer
programme. Teams of experts at 10
institutes working together within the
European GOCE Gravity Consortium
(EGGc), established especially for the
mission, will calculate the final gravity
field model. Through its space geodesy
team in Toulouse, CNES is responsible
for data processing and transfer,
calculations and regular transfer of
results. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
13
J actualité news
Comets
Steins, un
diamant sur la
route de Rosetta
A diamond in the sky
s The 11-year-long Rosetta science
mission will provide valuable new
insight into the early evolution of our
solar system. Devoted to the study of
asteroids and other small bodies,
Rosetta’s ultimate aim is to explore
the icy core of Comet 67P/ChuryumovGerasimenko, which it will reach in
2014. Its long trek also includes other
science missions. On 5 September
2008, having travelled almost 4
billion km, the probe flew by Steins—
an extremely rare E-type asteroid.
Only about 20 such objects are known
to exist, and none have been observed
at close quarters. Closing to within
ission scientifique de très longue durée (onze ans), Rosetta
devrait apporter un nouveau
regard sur les premiers temps de l’histoire
du système solaire. Dédiée à l’étude des
petits corps, tels que les astéroïdes,
Rosetta vise principalement à explorer, en
fin de course, en 2014, le noyau de la
comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
En cours de route, Rosetta est investie
d’autres missions scientifiques. Après
avoir parcouru près de 4 milliards de km,
la sonde a survolé, le 5 septembre 2008,
Steins, un astéroïde de type E extrêmement rare. À ce jour, une vingtaine à
peine ont été répertoriés; aucun n’a fait
l’objet d’observations rapprochées.
S’en approchant à 800 km, Rosetta a
permis l’acquisition de données de qualité; celles-ci ont confirmé les performances
de la caméra grand-angle Osiris-Wac.
Excessivement brillant du fait de son
albédo élevé, Steins a été qualifié de « diamant dans le ciel », comme s’il avait été
taillé dans une pierre précieuse. Les
données recueillies par Virtis, un spectroimageur infrarouge sous responsabilité
franco-italienne qui combine résolution
spatiale et spectrale, sont en exploitation
et devraient livrer des informations importantes sur sa composition minéralogique.
Rosetta survolera la Terre pour la 3e fois,
le 13 novembre 2009 à 2500 km de distance, avant d’étudier l’astéroïde Lutetia
qu’elle « croisera », le 10 juillet 2010, à
3000 km de distance. ■
14
©ESA 2008 MPS FOR OSIRIS TEAM
MPS/UPM/LAM/IAA
M
cnes mag u NOVEMBRE 2008
800 km, Rosetta acquired high-quality
data, confirming the performance of
the OSIRIS wide-angle camera.
Particularly bright due to its high
albedo, Steins looks like a diamond
in the sky, cut from a precious stone.
Data gathered by the French-Italian
VIRTIS infrared imaging
spectrometer, which combines high
spatial and spectral resolution, is
now under analysis and expected to
yield vital information about the
asteroid’s mineral composition.
Rosetta will perform its third Earth
flyby at a distance of 2,500 km on
13 November 2009, putting it on
course to study asteroid 21-Lutetia
at a distance of 3,000 km on
10 July 2010. ■
Illustration de la sonde Rosetta survolant Steins.
Artist’s impression of Rosetta’s encounter with Steins.
© L MOSSAY, 2008
Comète
J actualité news
Colloque martien à la BNF
Scénario d’atterrissage de la future mission de retour d’échantillons martiens.
Landing scenario for the future Mars sample return mission.
Premier point d’étape
fructueux
mbitieuse, la mission Mars Sample
Return (retour d’échantillons martiens), qui pourrait être lancée vers 20202025 en coopération avec la Nasa et
l’Esa, tentera de répondre à une question
récurrente: y a-t-il eu de la vie sur Mars?
D’envergure internationale, cette mission
impose, en amont, une mobilisation
intensive. Les 9 et 10 juillet 2008, un colloque co-organisé par l’Esa et le CNES à
la Bibliothèque nationale de France
constituait un premier point d’étape. Près
de 200 scientifiques, industriels et politiques ont entendu le groupe i-Mars
(International Mars Architecture for the
Return of Sample) présenter les différents
scénarios envisagés pour le retour des
quelques précieux grammes de sol martien.
Le premier objectif était d’approfondir
leurs conséquences pour dégager, in fine,
la stratégie la plus pertinente. L’autre
objectif du colloque était de « promouvoir
la mission », précise Francis Rocard, responsable des Programmes d’exploration
du système solaire au CNES. Objectif
atteint: « les représentants des grandes agences
étaient présents à Paris », constate-t-il,
« mais la porte reste ouverte aux autres agences
tentées par l’aventure ». De nouveaux rendez-vous sont prévus avant les premières
études de faisabilité, vers 2013, soit une
dizaine d’années avant la date prévue
pour le retour des échantillons sur Terre.
Le prochain rapport, en 2009, fera le
point sur la répartition des rôles entre les
agences spatiales. ■
t
© NASA
A
Mars Sample Return
Fruitful first planning meeting
s Provisionally planned for 202025, the ambitious Mars Sample Return
mission led by NASA and ESA will
attempt to answer the eternal
question: Has there been life on
Mars? This large-scale international
mission involves intensive planning
and preparation. On 9 and 10 July
2008, a symposium organized by
ESA and CNES at the French national
library in Paris was a first step in this
direction. The iMARS working group
(International Mars Architecture for
the Return of Samples) outlined the
possible scenarios to return several
hundred grams of Martian soil.
Around 200 representatives from
research, industry and government
attended. The main objective was to
discuss the pros and cons of each
scenario in order to decide on the
best strategy. The second was to
promote the mission. “We achieved
what we set out to do,” said Francis
Rocard, head of solar system
exploration at CNES. “The major
space agencies were present in Paris,
but the door is also open to other
agencies tempted by this exciting
adventure.” Further meetings will be
held before the first feasibility studies
in 2013, 10 years before the mission’s
scheduled return from Mars. The next
report in 2009 will review the respective
roles of participating agencies. ■
Feu vert pour le lancement d'Argos-4 - Le CNES et ses partenaires viennent de prendre la décision d’améliorer le système mondial de localisation et de collecte de données par satellites Argos. Environ 18000 balises sont à ce jour actives à travers la planète. Avec ce système, le CNES
assure une mission mondiale de localisation de balises et de collecte de données pour l’étude et la protection de l’environnement en coopération
avec la Noaa et plus récemment, avec Eumetsat ainsi que l’agence spatiale indienne (Isro). L’objectif d’Argos-4 est d’assurer la continuité des missions Argos-2 et Argos-3, mais aussi d’améliorer significativement la capacité de télécommunication du système et la souplesse d’utilisation des
balises. Il devrait être embarqué sur les satellites américains NPoess C1 et C2.
Go-ahead for Argos-4 - CNES and its partners recently decided to upgrade the Argos global satellite-based location and data collection system, which
currently serves some 18,000 transmitters operating around the world. CNES operates the Argos global location and data collection system, dedicated
to studying and protecting the environment, in partnership with NOAA1 and more recently with Eumetsat2 and ISRO3. The objective of Argos-4 is to
ensure continuity of service after the Argos-2 and Argos-3 missions while significantly increasing the system’s telecommunications capabilities and
giving transmitters more flexibility. Argos-4 is scheduled to fly on NOAA’s NPOESS C1 and C2 satellites.
1
National Oceanic and Atmospheric Administration / 2European Organisation for the Exploitation of Meteorological Satellites/ 3Indian Space Research Organization
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
15
N’hésitez pas à nous poser des questions, nous faire part de vos interrogations, de vos
réactions sur l’actualité spatiale ou sur vos sujets d’étude. Nos spécialistes vous répondront.
Drop us a line with your questions, opinions on space news or requests for information on
subjects you’re studying, and we’ll put our experts on the case…
Yanis, collégien, Toulouse
Luc, ingénieur, Arles
À la création de la Terre, est-ce que l’eau
était salée ?
’eau que l’on trouve en grande quantité
sur notre planète provient essentiellement
de deux sources. Les météorites et comètes
qui bombardaient la Terre au tout début de
son histoire, voilà 4,5 milliards d’années et le
dégazage, grâce au volcanisme, de l’eau
contenue dans les roches. Lorsque la jeune
Terre s’est refroidie, l’eau est passée de sa
forme vapeur à sa forme liquide. En clair, il se
mit à pleuvoir. Et cette pluie a lessivé les
continents emportant sédiments et sels minéraux. Voilà comment débute l’histoire du sel
dans les océans, et dans le cas de la Terre, du
chlorure de sodium. Mais la Terre ne serait
pas seule dans le système solaire à abriter un
océan salé. Les satellites de Jupiter
Ganymède, Callisto et Europe pourraient
aussi abriter une couche d’eau salée sous
leur croûte, qui serais responsable de phénomènes magnétiques découverts par la sonde
Galiléo à la fin des années 1990.
À partir de quelle altitude une
protection thermique est indispensable
pour toute rentrée atmosphérique après
une ascension verticale ?
n réalité, on ne peut pas donner une altitude absolue. En effet, les conditions
d’échauffement dépendent de nombreux
paramètres. Le plus important d’entre eux est
la vitesse de pénétration de l’engin. Associé à
cela, la densité de l’atmosphère, donc l’altitude à laquelle il vole. L’échauffement d’un
véhicule standard est négligeable sur Terre,
malgré la densité de l’air, mais pour un avion
de chasse, cela devient important au-delà de
la vitesse du son. Pour un engin spatial, il faut
ajouter à ces paramètres ses matériaux, sa
forme et l’angle de pénétration dans l’atmosphère. En supposant qu’un objet tombe verticalement de 850 km d’altitude, sans frottement avant d’être freiné dans l’atmosphère
(en dessous de 200 km), la vitesse maximale
atteinte après 25 secondes de chute serait
seulement de 250 m/s (900 km/h). En revanche, les capsules russes Photon sont récupérées après un séjour sur orbite où elles circulent à près de 28 000 km/h, soit environ
7,8 km/s. Cette fois-ci, quelle que soit l’altitude initiale, la protection thermique est
nécessaire. Mais l’entrée atmosphérique ne
doit pas se faire n’importe comment. Il faut un
bon équilibre entre la décélération et l’échauffement. Il y a conversion de l’énergie cinétique en énergie thermique. C’est le freinage. Si
l’on freine fort, on échauffe beaucoup. Une
pénétration trop abrupte causera donc un
freinage très fort, mais dépassera la capacité
d’absorption de chaleur du revêtement, qui
sera détruit. Il est donc nécessaire d’ajuster
l’angle d’entrée. Enfin, la forme du bolide a
bien sûr son importance. Une forme aérody-
L
François, postier, Brest
Pourquoi une étoile filante bouge alors
que les autres sont immobiles ?
ne étoile filante, c’est une étoile mou« rante qui se décroche de la voûte
céleste et qui tombe sur Terre avant de
s’éteindre ». Voilà ce que pensaient les hommes il y a bien longtemps. Bien sûr, notre
vision de l’Univers a considérablement
changé depuis l’Antiquité et l’on sait
aujourd’hui que les étoiles filantes sont en
fait pour la plupart des poussières de comètes qui pénètrent et brûlent dans l’atmosphère en raison de leur grande vitesse. On
peut en observer chaque nuit, mais des périodes privilégiées permettent d’en voir un plus
grand nombre. C’est le cas lorsque la Terre
traverse le sillage d’une comète, comme par
exemple au mois d’août. De 20000 à 40000
tonnes de matière extraterrestre viennent
ainsi alourdir la Terre chaque année. Mais
comme les croyances ont la vie dure, ces phénomènes ont gardé leur nom, qui, il faut bien
l’avouer, est très poétique.
U
(Sébastien Rouquette)
François, postal worker, Brest
Why do shooting stars move, whereas the
others are stationary?
ur ancient ancestors thought shooting
stars were dying stars that became
detached from the heavens and fell to Earth,
where they expired. Of course, our
understanding of the cosmos has come a
long way since then. We now know that most
‘shooting stars’ are comet debris burning up
in the atmosphere, due to their high velocity.
You can observe this phenomenon on most
nights and in vivid displays at certain
periods. The best time is when Earth passes
through the trail of a comet, as it did in
August. Some 20,000 to 40,000 tonnes of
extraterrestrial matter fall to Earth in this way
each year. But as old beliefs die hard,
‘shooting stars’ have kept their old name—
which we admit is rather poetic.
O
(Sébastien Rouquette)
cnes mag u NOVEMBRE 2008
E
(Sébastien Rouquette)
Yanis, high-school pupil, Toulouse
When Earth formed, was its surface water
salty?
he large quantities of water on Earth’s
surface come from two main sources:
meteorites and comets that bombarded our
planet in its early history, 4.5 billion years
ago, and vapour released from rocks due to
volcanic activity. As the young Earth cooled,
this water vapour turned to liquid and fell as
rain. The rainwater ‘washed’ the continents,
picking up sediment and mineral salts on its
way to the oceans. That’s how they got their
salt, or sodium chloride to be specific.
But Earth is not the only body in our solar
system with salty seas. Three of Jupiter’s
moons—Ganymede, Callisto and Europa—
are also believed to have a briny layer under
their crusts, which could explain the
magnetic phenomena observed by the
Galileo probe in the late 1990s. (Sébastien
T
Rouquette)
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J actualité news
I
q
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.cnes.fr/web/4387-pre-xvehicule-spatialexperimental.php
www.onera.fr/
coupdezoom/03-rentreeatmospherique-enginsspatiaux.php
Solo met les
astronautes au
menu sans sel
olo (Sodium Retention in
Microgravity), expérience scientifique sélectionnée par l’Esa, a été
menée à bord de l’ISS sur un astronaute
américain, du 3 octobre au 14 octobre,
sous la responsabilité de l’agence spatiale
allemande (DLR). Son objectif: étudier
les mécanismes de rétention de sodium et
de fluides durant les missions spatiales de
longue durée. L’expérience s’est déroulée
en deux périodes de six jours consécutifs
pendant lesquelles l’astronaute a suivi un
programme de menus imposés. Au cours
de la première session, l’alimentation était
riche en sel; au cours de la deuxième, au
contraire, les aliments étaient pauvres en
sel. Durant ces deux périodes, l’astronaute a réalisé lui-même ses prélèvements
sanguins et urinaires. Il a pu faire son analyse de sang grâce à l’analyseur développé
dans le cadre du projet Cardiolab
(CNES-DLR), installé dans la baie thématique de physiologie European
Physiology Modules de Columbus.
L’équipe du Cadmos (Centre d’aide au
développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales)
a suivi en permanence
depuis Toulouse, le
déroulement de
l’expérience afin
de répondre à toute
question pendant le
déroulement du protocole. ■
S
Portable Clinical Blood
Analyzer, l’instrument
utilisé pour exécuter
l’expérience Solo.
SOLO puts astronauts
on salt-free diet
s The SOLO experiment (SOdium
LOading in Microgravity) selected by
ESA was performed with the
participation of an American
astronaut on the ISS from 3 to 14
October, under the responsibility of
DLR, the German aerospace centre.
The objective was to study the
mechanisms that govern sodium and
fluid retention on long-duration
space missions. The experiment
comprised two consecutive six-day
periods, during which the astronaut
followed a set diet. In the first
session, meals were rich in salt. In
the second, they were relatively low
in salt. Throughout the two sessions,
the astronaut took regular blood and
urine samples. He ran the blood
samples on the analyser developed
through the CNES-DLR Cardiolab
project, part of the European
Physiology Module (EPM) facility on
the Columbus laboratory. The
CADMOS centre for the development
of microgravity applications and
space operations in Toulouse
monitored the experiment and was
on hand to answer questions about
the protocol. ■
Portable Clinical Blood
Analyzer instrument used for
the SOLO experiment.
17
LR
After a vertical climb, at what altitude does
thermal protection become necessary to
ensure a safe atmospheric re-entry?
t’s difficult to give an absolute value
because heating conditions depend on
various parameters. The most important is the
vehicle’s velocity as it enters the atmosphere.
The second is atmospheric density, determined
by the vehicle’s altitude. Temperature rise due
to air friction, or drag, is negligible for
vehicles on the ground, despite the high air
density. But it becomes significant for fighter
jets above the speed of sound. For spacecraft,
other factors include materials, shape and
angle of descent into the atmosphere. If an
object fell vertically from an altitude of 850
km, with no friction before it slows down in
the atmosphere below 200 km, it would reach
a maximum freefall velocity of just 250 m/s
(or 900 km/h) after about 25 seconds.
Compare this with Russia’s Foton capsules,
which are recovered after missions in orbit
where they travel at approximately 7.8 km/s
(28,000 km/h). Irrespective of their initial
altitude, they need thermal protection.
Atmospheric re-entry is a science in itself.
The key is to get the right balance between
deceleration and heating. Braking is achieved
by converting kinetic energy (forward motion)
into thermal energy (heat). Rapid braking
generates a huge amount of heat. If the
descent is too steep, the rapid braking will
generate more heat than the vehicle’s
protective shield can absorb and dissipate,
causing it to disintegrate. The re-entry angle
must therefore be adjusted. The vehicle’s
shape is also important. An aerodynamic craft
will take longer to slow down, whereas a flat
frontal area will offer resistance to re-entry,
resulting in better braking. The other main
parameter is the surface area exposed to the
air flow. A bigger area will dissipate more
heat, allowing better braking. The outside
temperature of a capsule or shuttle on reentry can exceed 1,000°C.
Physiology
S/ESA
/D
Luc, engineer, Arles
Physiologie
© CNE
namique demandera plus de temps de freinage alors qu’une forme plate opposera une
forte résistance à la pénétration, donc un bon
freinage. Et l’on peut encore ajouter à ce dernier paramètre la surface échauffée. Plus elle
sera grande, meilleurs seront le freinage et la
dissipation de la chaleur. Pour information,
la température atteinte par les capsules en
rentrée atmosphérique ou la navette spatiale
peut dépasser 1000 °C.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
ERATVJ
Écopolitique business & politics
COREPER
Réunion à Kourou
des ambassadeurs
auprès de l’UE
Du 18 au 20 septembre s’est tenu, au Centre spatial guyanais, le Coreper* à l’initiative de son
président, Pierre Sellal, ambassadeur de France auprès de l’UE. Dans la continuité de la réunion
informelle des ministres de juillet, cette initiative a permis aux vingt-sept ambassadeurs des
États membres d’appréhender concrètement les capacités de l’Europe dans le domaine spatial.
À l’heure de poser les bases de la politique spatiale européenne, il était important que
ces émissaires prennent toute la mesure des enjeux spatiaux.
E
n quoi consiste la fonction d’ambassadeur auprès de l’Union ?
Pierre Sellal.: Chaque État membre
18
dispose à Bruxelles d’une représentation permanente (RP)
auprès de l’Union européenne, avec à sa
tête un ambassadeur. La nôtre regroupe
plus de deux cents fonctionnaires de
tous les ministères. Au-delà d’un rôle
de courroie de transmission entre la
capitale et les institutions européennes
(Parlement européen et Commission
surtout), la RP est chargée de représenter
la France dans plus de deux cents comités
et groupes de travail qui préparent les
décisions des ministres au sein du
Conseil de l’Union européenne. Ce rôle
est d’autant plus important dans la
période actuelle que nous présidons
cette institution pour six mois : la RP
dirige la plupart de ces enceintes et c
*Le Comité des représentants permanents ou
Coreper (article 207 du traité instituant la
Communauté européenne) est chargé de préparer
les travaux du Conseil de l’Union européenne. Il est
composé des ambassadeurs des États membres
auprès de l'Union européenne (« Représentants
permanents ») et présidé par l'État membre qui
assure la présidence du Conseil.
Coreper
EU ambassadors gather in Kourou
From 18 to 20 September, the Coreper* met at the Guiana Space Centre at the initiative of its current
chair, France’s EU Ambassador Pierre Sellal. Following on from the informal meeting of space ministers
in July, this summit gave the EU’s 27 ambassadors the opportunity to learn more about capabilities and
address space issues at a time when Europe is seeking to shape its space policy.
s
What is the role of an ambassador to the European
Union?
Pierre Sellal: Each EU member state has a Permanent
Representation (PR) at the European Union, headed by an
ambassador. France’s PR is staffed by more than 200 civil servants
from all ministries. Besides acting as a conduit between Paris
and EU institutions, especially the European Parliament and
Commission, the PR represents France in more than
cnes mag u NOVEMBRE 2008
200 committees and working groups preparing ministers’ decisions
at the EU Council. This role is currently of prime importance during
France’s six-month rotation of the EU presidency, as the PR is
* The Permanent Representatives Committee or "Coreper" (Article 207 of the
Treaty establishing the European Community) is responsible for preparing the
work of the Council of the European Union. It consists of the member states'
ambassadors to the European Union ("Permanent Representatives") and is
chaired by the member state that holds the Council presidency.
c
u Propos recueillis par/ Interview by BRIGITTE THOMAS, CNES
“
IL EST IMPORTANT QUE NOUS
PRENIONS TOUS LA MESURE
DE LA CAPACITÉ EUROPÉENNE
DANS LE DOMAINE SPATIAL.
IL S’AGIT D’UN SECTEUR OÙ
L’EUROPE EST AU TOUT PREMIER RANG DANS PLUSIEURS
BRANCHES, MAIS OÙ LE
RISQUE DE DÉCROCHAGE EST
RÉEL. NOUS AVONS LE DEVOIR
DE FAIRE FRUCTIFIER LES
INVESTISSEMENTS PUBLICS
CONSENTIS.
“
It’s important that we all realize Europe’s
top-flight space capability. It’s a domain
where Europe is right up with the very best
in a number of areas, but there is a real
danger of getting left behind. We have a duty
to draw maximum benefit from public funds
invested.
© THE COUNCIL OF THE EUROPEAN UNION
19
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
anime leurs travaux pour atteindre les
objectifs fixés par le président de la
République et le gouvernement dans
tous les domaines d’action de l’Union.
Valérie Pécresse concluait la réunion informelle des ministres européens en charge
du spatial à Kourou, en juillet dernier, par
« nous nous sommes rejoints pour affirmer
le caractère très politique des questions
spatiales ». Quels sont pour vous les enjeux
stratégiques qui justifient l’avènement
d’une politique spatiale européenne?
P. S.: Pour des raisons historiques (la
conquête spatiale et la Communauté
européenne sont nés la même année, en
1957), la Communauté puis l’Union
n’avaient pas participé à l’aventure spatiale européenne. Cette relative absence
de pilotage politique a abouti au développement d’un modèle spatial unique au
monde, fondé exclusivement sur la
science et la technologie. Ce modèle a
fait ses preuves tant qu’il s’agissait de
rechercher la meilleure technologie.
Aujourd’hui, l’économie du secteur spatial
est en pleine mutation. Ce qui était à la
fin du siècle dernier une grande aventure
est en train de devenir non seulement une
activité économique à part entière, mais
aussi un secteur stratégique de l’économie
du XXIe siècle et un vecteur de puissance
ou d’influence très important. En effet,
20
Pierre Sellal ouvre le Coreper depuis la salle Jupiter du Centre spatial guyanais.
Pierre Sellal opens Coreper proceedings in the Jupiter control room at the Guiana Space Centre.
les services spatiaux sont devenus des
éléments critiques pour le bien-être des
citoyens et la compétitivité de nos entreprises, bien au-delà de l’industrie spatiale
proprement dite. Les experts prédisent
l’émergence dans les dix prochaines
années d’une sphère de services nouveaux
issus du domaine de l’espace. Il s’agit
d’une opportunité de croissance susceptible de créer de nombreux emplois, comparable à ce que représentait l’avènement
d’Internet. L’Europe doit y prendre toute
sa part. C’est dans sa capacité d’accompagnement et d’orientation que s’exprimera
la valeur ajoutée de l’Union. Il est clair
que le rôle de l’Union ne viendra pas
concurrencer l’excellence technique des
agences spatiales, de l’Agence spatiale
leading the work of most of these bodies in line with the objectives
set by French President Nicolas Sarkozy and the government.
In conclusion to the informal meeting of space ministers in
Kourou last July, France’s minister Valérie Pécresse stated that
“this gathering has affirmed that space is an eminently political
matter.” What do you see as the strategic issues driving
European space policy?
P.S: For historical reasons (the space era and the European
Community both came into being in 1957), the EEC and then the EU
have not been involved in the European space adventure. This
relative absence of political leadership led to the development of a
space model unlike any other, based exclusively on science and
technology. This model worked well for technology research, but
today the economics driving the space sector are undergoing a
seismic shift. What was a great adventure at the end of the last
century is becoming not only an economic activity in its own right,
but also a strategic sector of the 21st-century economy and a vital
lever of power and influence. Space-based services are today
critical to citizens’ well-being and to business competitiveness,
cnes mag u NOVEMBRE 2008
européenne en particulier. Il s’agit au
contraire de compléter la capacité technique par une vision politique, en inscrivant
les objectifs spatiaux dans le schéma de
croissance de l’Union, afin de tirer pleinement profit des investissements consentis
depuis quarante ans.
Quelles sont les principales raisons de cette
prise de conscience?
P. S.: À l’heure actuelle, la mise en œuvre
de la plupart des politiques communautaires passe à un moment ou à un autre
par des données spatiales. Notre politique
européenne de sécurité et de défense ne
peut se passer des données spatiales. Les
citoyens européens que nous sommes
sont devenus dépendants de l’espace.
reaching far beyond the space industry itself. Experts predict that
new space-based services are set to emerge over the next decade,
offering an opportunity to spur growth likely to create many jobs,
much as the Internet revolution has done. Europe must be a part of
that. The EU will add value to the project by providing support and
guidance. Clearly, it is not going to attempt to rival the technical
excellence of Europe’s space agencies, ESA in particular. On the
contrary, its role is to provide a political vision to match this
technical prowess, by integrating space objectives into the EU’s
growth plans to fully exploit the investments of the last 40 years.
What are the main reasons for this new focus on space?
P.S: Today, most EU policies rely at some point on space data.
For example, our European Security and Defence Policy cannot
do without space data. Europe’s citizens are increasingly reliant
on space. A day without satellites would be like a day without
electricity. And that’s just the start of it. Tomorrow, demand for
global connectivity delivering information in real time to mobile
users will make space the nervous system of our societies. But
firms outside the space sector can also develop applications: each
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, P. BAUDON, 2008
J Écopolitique business & politics
J Écopolitique business & politics
Imaginer une journée sans satellites
équivaut désormais à imaginer une journée
sans électricité. Et ce n’est que le début.
Demain, le besoin de connectivité globale et la soif d’information, en temps réel
et en mobilité, feront de l’espace le système nerveux de nos sociétés. Mais le
développement des applications par une
entreprise ne nécessite pas d’investissement
préalable dans le secteur spatial: chacune
de nos PME, chacune de nos universités,
peut avoir la bonne idée qui propulse
l’Europe au premier rang.
spatial. Il est important que nous prenions
tous la mesure de cette capacité européenne de premier plan. Il s’agit d’un
domaine où l’Europe est au tout premier
rang dans plusieurs branches, mais où le
risque de décrochage est réel. Nous avons
le devoir de faire fructifier les investissements publics consentis.
Un conseil conjoint réunissant les ministres
de l’Union et ceux de l’Agence spatiale
européenne s’est réuni fin septembre
pour adopter une résolution ambitieuse
pour la politique spatiale européenne
(cf. rubrique Europe p 54). Ce document
affirme la nécessité de développer des instruments et des schémas financiers adaptés
et entérine quatre initiatives concrètes:
est proche de son terme, et l’espace a déjà
été beaucoup mis à l’honneur. Dès juillet,
l’ensemble des ministres européens
concernés se sont rendus en Guyane afin
de tenir un conseil informel au sein du
port spatial européen. Cela a permis aux
ministres de voir « leur » centre spatial, de
se rendre compte de la réalité concrète de
cet indéniable symbole de succès européen.
J’ai moi-même fait le voyage avec l’ensemble du comité des représentants permanents, parce que l’espace est en train
de devenir de facto une compétence de
l’Union et que certains de nos collègues
d’autres États membres connaissent mal
les capacités de l’Europe dans le domaine
and every one of our SMEs and universities
can come up with a good idea that will take
Europe to the top in their domain.
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, P. BAUDON, 2008
Quelles sont les prochaines grandes étapes
impliquant les instances communautaires?
P. S.: La présidence française de l’Union
le renforcement de l’utilisation de l’espace
pour la compréhension du changement
climatique; l’espace en tant que marché
porteur susceptible de donner de l’élan à
une nouvelle industrie des applications
spatiales; le lancement d’un système de
surveillance des débris spatiaux pour assurer
la sécurité de nos satellites; et enfin une
volonté de l’Europe de participer à sa
juste mesure à un projet mondial dans le
domaine de l’exploration de l’espace.
Enfin, pour donner l’impulsion politique
nécessaire à la définition d’une vision politique partagée pour l’Europe spatiale,
l’espace devrait figurer parmi les thématiques des conclusions du Conseil européen de décembre. ■
21
Visite par l’ensemble des ambassadeurs des installations de la base de lancement.
What are the next major milestones
The ambassadors visit the launch base facilities.
involving EU institutions?
P.S: France is approaching the end of its
term as EU president and space has already
September to adopt an ambitious European space policy
received a lot of attention. In July, EU ministers in charge of space
resolution (see Europe section p. 54). This document affirms the
held an informal meeting at Europe’s spaceport in French Guiana.
need to develop appropriate financing schemes and instruments,
This gave them a chance to see “their” space centre and an
and identifies four concrete initiatives: greater use of space to learn
undisputed symbol of European success up close. I made the trip
more about climate change; developing space to spur a new space
with all of the members of the Coreper, because space is becoming
applications industry; launching a space surveillance system to
a de facto competency of the EU and some of our colleagues from
monitor space assets and space debris; and affirming Europe’s
other member states are unaware of Europe’s space capabilities.
desire to play a commensurate role in an international space
It’s important that we all realize this top-flight capability that we
exploration programme.
have. It’s a domain where Europe is right up with the very best in a
Lastly, to provide the political momentum needed to define a
number of areas, but there is a real danger of getting left behind.
shared space policy vision for Europe, space is expected to feature
We have a duty to draw maximum benefit from public funds
among the conclusions of the EU Council meeting in December. ■
invested. A joint council of EU and ESA ministers met end
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
J Écopolitique business & politics
u ALINE CHABREUIL, CNES
« Bienvenue chez vous »
’est par ces mots que Yannick d’Escatha a accueilli au Centre spatial
guyanais les membres du Coreper le 19 septembre 2008. Invités par
Pierre Sellal, ils ont pu découvrir le port spatial de l’Europe. Des exposés
du président du CNES sur les enjeux d’une politique spatiale européenne,
de Daniel Sacotte sur le rôle et les missions de l’Esa, et de Françoise
Bouzitat sur l’importance d’Arianespace pour que l’Europe dispose d’un
accès à l’espace autonome et performant, ont permis à tous de situer le
rôle des différents acteurs et des enjeux politiques, économiques, scientifiques et industriels de l’Europe spatiale. En concluant la séance de ques-
C
tions-réponses, l’ambassadeur de France a souligné l’importance pour
l’Union de jouer pleinement son rôle afin de mettre au service du citoyen
tous les services offerts par les techniques spatiales et permettre aux différents acteurs de développer les compétences nécessaires afin que
l’Europe reste une puissance spatiale mondiale de premier rang.
Cette dimension européenne, les ambassadeurs ont pu aussi en prendre
conscience en visitant les installations: l’ensemble de lancement Ariane 5
et de préparation des satellites et les installations Soyouz et Vega qui
seront opérationnelles en 2009.
“Welcome home”
With these words, CNES
President Yannick d’Escatha greeted
Coreper members to the Guiana Space
Centre on 19 September. At the
invitation of Pierre Sellal, they were
able to discover Europe’s spaceport
first hand. Talks from Yannick
d’Escatha on CNES and European
space policy issues, Daniel Sacotte on
the role and missions of ESA, and
Françoise Bouzitat on the importance
of Arianespace in sustaining an
effective and independent launch
capability for Europe gave all present a
clear picture of the key stakeholders
and political, economic, scientific and
industrial issues driving Europe’s
space effort. At the end of the Q&A
session, France’s ambassador
underlined how important it is for the
EU to play a full role delivering spacebased services to citizens and helping
stakeholders to develop the skills
necessary for Europe to remain a topranking world space power. The
ambassadors also visited the Ariane 5
launch complex, satellite preparation
facilities and the Soyuz and Vega
launch infrastructures that will be
coming on stream in 2009.
Rendez-vous à Saint-Cyr-sur-Loire - Forte affluence vendredi 26 septembre à Saint-Cyr-sur-Loire, où l’espace fait escale jusqu’au
2 novembre. Un événement qui se place dans la tradition des Enjeux de l’espace où, autour d’une exposition d’envergure, le CNES organise des
animations pour les jeunes, des conférences grand public, des rendez-vous spatiaux dans plusieurs lieux de la ville pour sensibiliser l’ensemble
de la population aux retombées de l’espace. L’objectif est également d’attirer les jeunes vers les métiers du spatial de réhabiliter l’envie de se
tourner vers les filières scientifiques. À l’occasion du vernissage de l’exposition, le maire Philippe Briand, ancien ministre et questeur de
l’Assemblée nationale qui en profitait pour célébrer les trente ans de coopération entre le CNES et l’université de Tours, a rendu
hommage, avec humour, au rôle moteur de l’espace dans les applications médicales. « C’est un petit pays comme la France qui est à l’origine de
la construction d’Ariane 5, numéro 1 mondial des lancements de satellites commerciaux, et c’est une petite ville comme Tours qui, grâce au
laboratoire de biophysique de son université, a vu naître l’échographe réalisé par les équipes des professeurs Arbeille et Pourcelot (cf. CNES
Mag n° 35) ! Des équipes qui assistent, à cet instant précis, les täikonautes chinois. »
© CNES
22
t
Photo souvenir de l’ensemble des membres permanents du Coreper en présence du président du CNES.
Photo call for the Coreper members with the CNES President.
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, P. BAUDON, 2008
s
Space in Saint-Cyr-sur-Loire - A large gathering was present on Friday 26 September in Saint-Cyr-sur-Loire, Central France, for a space event that runs
until 2 November. Continuing in the tradition of the Challenges of Space, CNES is organizing a large-scale exhibition and youth activities, public
seminars and other space-related attractions around the town to show the public how space is contributing to our daily lives. The objective is also to
inspire young people to pursue careers in space and to rekindle interest in science subjects. At the opening of the exhibition, the mayor and former
minister Philippe Briand—also one of the three quaestors in the French National Assembly—took the opportunity to celebrate 30 years of
cooperation between CNES and Tours University and paid a humorous tribute to the key role of space in developing medical applications. “A small
nation like France was the prime mover behind the construction of Ariane 5, the world’s leading launcher of commercial satellites, and it is in a small
city like Tours that teams led by Professor Arbeille and Professor Pourcelot have developed teleoperable ultrasound scanning at the hospital’s
biophysics laboratory (see CNES Mag n°35). These teams are now assisting Chinese taikonauts as I speak.”
cnes mag u NOVEMBRE 2008
u DIDIER JAMET pour le/ for CNES
Sur le pavé des cités, l’espace
Succès retentissant pour
la quatrième édition de
l’opération « L’Espace dans
ma ville » ! Cette année, vingt
et une villes ont accueilli sur
leur territoire les ateliers très
spatiaux du CNES et de Planète
Sciences destinés aux jeunes
des quartiers sensibles.
© MAIRIE DE BELFORT
S
ur les vingt-sept communes ou
communautés urbaines qui
s’étaient portées candidates pour
accueillir l’opération « l’Espace
dans ma ville » cette année, vingt et une
ont été finalement retenues. Une sélection
qui est au cœur même de ce projet pédagogique itinérant du CNES, avec un critère primant tous les autres: que les villes
accueillantes acceptent de pousser très
loin l’intégration de l’opération dans le
tissu associatif des cités. « Nous insistons
auprès des élus sur la nécessité d’associer les
structures de quartier au projet, allant
jusqu’à former leurs animateurs pour que
cette opération devienne vraiment la leur.
L’expérience prouve que c’est le meilleur
moyen d’assurer son succès », précise
Aline Chabreuil, chef du service
Communication publique du CNES,
dont dépend ce projet.
L’AGGLOMÉRATION DE MULHOUSE,
PREMIÈRE DE LA CLASSE CETTE ANNÉE
Le plus bel exemple d’un partenariat
réussi fut cette année donné par la ville de
Mulhouse, qui a accueilli « L’espace dans
ma ville » dans un quartier qui fait l’objet
d’un vaste projet de rénovation urbaine, et
pour lequel l’espace était une occasion
rêvée d’évoquer l’avenir et ses promesses.
Les associations de quartier représentant
cinq communes de l’agglomération mulhousienne ont très fortement adhéré au
projet. Moyennant quoi, ce ne sont pas
moins de quatre cents jeunes qui ont pu
profiter des différents ateliers en une c
Animations à Belfort.
Activities in Belfort.
Space on the streets
The fourth Space in my City
operation was a resounding success,
with a record 21 cities taking part
this year to host space workshops
organized by CNES and Planète
Sciences for youngsters in
underprivileged areas.
s
Out of the 27 candidates who
applied to be part of this year’s
Space in my City operation, 21 cities
made the final cut. For this travelling
educational event conceived by CNES,
one factor in the selection process
counts above all others: host cities must
be ready to work very closely with local
associations in council estates. “We
stress to elected representatives the
need to work with local structures on
the project, even going as far as training
activity leaders so that they really
appropriate it. Experience has shown
this is the surest way to guarantee
success,” says Aline Chabreuil, head of
CNES’s outreach office, which is
overseeing the project.
Mulhouse tops the class
The finest example of a successful
partnership came this year from the city
of Mulhouse in northeast France, which
hosted Space in my City in a district
undergoing large-scale urban
renovation, where space was a
wonderful opportunity to envision what
the future might hold. Local
associations from five boroughs in
Mulhouse embraced the project
enthusiastically. In all, no less than 400
youngsters attended workshops during
the week-long event, launching water
rockets, releasing balloons and
building Mars rovers, as well as taking
time out to see the planetarium.
Mulhouse now intends to build on this
success, as the Vice-President of the
inter-borough council and Deputy
Mayor Lara Million explains: “Next year,
we hope to extend the success of this
year’s event to 16 boroughs, with a
tented space village to give the
operation the visibility it deserves and
cater to even more children.”
Unlike northern and eastern France,
where many cities have come forward,
like Strasbourg which has been
involved from the outset in 2005,
the south and west of the country
are still relatively uncharted territories
for Space in my City. This year’s
event reached as far south as
Bastia and Alès. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
23
J Écopolitique business & politics
PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ
seule semaine,
du lancement
de fusées à
eau au lâcher
de ballons en
passant par la
construction
de robots martiens, sans oublier le
planétarium. Forte de ce succès,
l’agglomération mulhousienne souhaite
ne pas s’arrêter en si bon chemin, comme
le confie Lara Million, vice-présidente de
la communauté d’agglomération et
adjointe au maire de Mulhouse: « L’année
prochaine, nous espérons amplifier la très
belle réussite de cette année en associant les
seize communes de l’agglomération, et non
plus seulement cinq. Cela nous permettra
de créer un véritable “village de l’espace”
formé d’une dizaine de tentes, de façon à
donner à l’opération la visibilité qu’elle
mérite et accueillir encore plus d’enfants. »
À l’inverse du Nord et de l’Est, régions où
de nombreuses villes se sont portées candidates, à l’image de Strasbourg, qui n’a
jamais manqué une seule édition depuis
la première en 2005, le Sud et l’Ouest du
territoire métropolitain sont encore des
terres de mission pour « l’Espace dans
ma ville ». Cette année, la descente vers le
sud a percé jusqu’à Bastia et Alès! ■
Le label «mondial »
reconduit pour
Aerospace Valley
En juillet 2005, à la suite d’un appel à projets gouvernemental,
le pôle de compétitivité Aerospace Valley, dédié à l’aéronautique,
au spatial et aux systèmes embarqués, était créé et recevait un
label « mondial ». Le 18 juin 2008, Hubert Falco, secrétaire d’État
à l’Aménagement du territoire, et Luc Chatel, secrétaire d’État
chargé de l’Industrie et de la Consommation rendaient publics
les résultats de la mission d’évaluation des pôles de compétitivité.
Aerospace Valley a vu son label reconduit pour trois ans.
C
es conclusions témoignent de
l’influence stimulante du pôle de
compétitivité sur un territoire.
Vécue comme une chance pour
la région Midi-Pyrénées et pour l’activité
aéronautique et spatiale, Aerospace Valley
est à la base d’une dynamique renforcée
qui a permis le rapprochement entre les
acteurs de l’industrie, de la recherche, de
la formation et sous-tendu le développement économique et social. Une complémentarité fructueuse s’est même installée
entre territoires impliqués dans les mêmes
thématiques : depuis septembre 2007
Aerospace Valley coordonne une alliance
mise en place entre les pôles aéronautiques
et spatiaux que sont Aerospace Valley en
régions Midi-Pyrénées et Aquitaine,
ASTech en Île-de-France, dont le CNES
est aussi un membre fondateur, et Pegase
en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
La coordination de ces trois pôles favorise
incontestablement le développement de
la R&D et facilite l’émergence de nouvelles
applications spatiales.
RECONDUCTION DU CA
Clôture à Mulhouse de la semaine festive en présence du maire de la ville,
également secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants, Jean-Marie
Bockel et de Lara Million, adjointe déléguée à l'animation et à la démocratie locale.
The week of festivities is closed in the presence of Jean-Marie Bockel, Mayor of
Mulhouse and Junior Minister for Defence and War Veterans, and Lara Million,
Deputy Mayor with responsibility for events and local democracy.
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© MAIRIE DE MULHOUSE
24
Le bilan présenté lors de l’assemblée générale d’Aerospace Valley le 25 septembre a
mis en exergue le rôle positif de ce pôle
dans lequel le spatial a un positionnement
fort. Très concrètement, depuis le début
2006, une vingtaine de nouveaux projets
en lien avec l’espace ont été labellisés.
Le Centre spatial de Toulouse a, logiquement, pris une part active dans certains de
ces projets ainsi que dans la mise en place
de plateformes mutualisées, de sites d’expérimentations et de modules de formation pour les futurs utilisateurs. Enfin, des
acteurs majeurs de l’innovation, comme
les PME ou les laboratoires, ont trouvé la
place qui leur revient. L’assemblée générale a également conforté le principe d’un
conseil d’administration représentatif de
u LILIANE FEUILLERAC, pour/ for,CNES
s
The review’s findings confirm
that the competitiveness
cluster has been effective in spurring
activities in the Midi-Pyrénées region
of southwest France. Aerospace Valley
is viewed as an opportunity for the
region and its aerospace sector,
underpinning a concerted drive to
bring stakeholders in industry,
research and training closer together
and to fuel economic and social
development. Regions working in the
same fields are also complementing
one another well: since September
2007, Aerospace Valley has been
coordinating an alliance with ASTech in
the Paris region—of which CNES is a
founding member—and Pegase in
Provence-Alpes-Côte d'Azur, southeast France. Coordination between
these three clusters is clearly
encouraging R&D and nurturing new
space applications.
© CNES/DIST. /SPOT IMAGE, 2005
Board of directors retained
Toulouse vue par le satellite d’observation de la Terre, Spot 5.
Toulouse viewed by the SPOT 5 Earth-observation satellite.
l’ensemble des acteurs au travers de sept
collèges: grandes entreprises PME-PMI
formation recherche structures de développement économique collectivités
publiques et territoriales. En toute logique,
le CST est partie prenante et siège au sein
du CA du pôle. Marc Pircher, son directeur,
y représente le collège recherche. Il est
aussi secrétaire général du bureau. Enfin,
il préside le comité de labellisation
d’Aerospace Valley et le comité de cohérence et de consolidation de l’alliance tripartite des trois pôles. Le Centre spatial
Toulouse est également représenté dans
l’équipe permanente de direction. Enfin,
il est intéressant de noter que, lors de
cette dernière assemblée générale,
Magellium, une PME du spatial, a rejoint
le conseil d’administration. Son manager
Jean-Pierre Madier a été élu représentant
au collège des PME. ■
Competitiveness cluster
Aerospace Valley’s
global label of
approval renewed
In July 2005, following the French
government’s call for projects,
the new Aerospace Valley
competitiveness cluster dedicated
to aerospace and embedded
systems received its “global”
label of approval. On 18 June
2008, Hubert Falco, Junior
Minister for Land Planning,
and Luc Chatel, Junior Minister
for Industry and Consumer
Affairs, published the results of
the first competitiveness cluster
review. Aerospace Valley’s
approval has been renewed for
another three years.
Aerospace Valley’s annual general
meeting on 25 September highlighted
the positive role played by the cluster,
in which space occupies a strong
position. Since early 2006, 20 new
projects related to space have received
the cluster’s seal of approval. The
Toulouse Space Centre (CST) is actively
involved in a number of these projects
and is helping to set up pooled
platforms, trial sites and training
modules for future users. Key players
in innovation, like SMEs and research
laboratories, have found their rightful
place in this scheme. The AGM also
retained the principle of a board of
directors representing the membership
through seven electoral colleges: large
manufacturing groups, SMEs, training,
research, economic development
structures, and local and regional
authorities. The CST logically sits on
the cluster’s board where the centre’s
director, Marc Pircher, represents the
research college and is Secretary
General. He also chairs the Aerospace
Valley label review board and the
board charged with consolidating the
tripartite alliance between the three
clusters and ensuring that they work
coherently together. The CST is also on
the cluster’s permanent management
team. A new SME member from the
space sector, Magellium, joined the
board of directors at the latest AGM
and its managing director Jean-Pierre
Madier was elected to represent the
SMEs college. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
25
J Écopolitique business & politics
UNIVERSITÉ
Un plan spatial pour
la région Midi-Pyrénées
Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a décidé en
février 2008 de mettre en place un « plan Campus » destiné à rénover et redynamiser les campus
existants, afin de les rendre plus attractifs. Les acteurs du spatial de la région Midi-Pyrénées ont
élaboré un « plan spatial régional » que le CNES et le PRES de l’université de Toulouse ont signé.
Deux événements récents qui nous donnent l’occasion de faire un point sur la filière spatiale
universitaire en Midi-Pyrénées avec Yannick d’Escatha, président du CNES et Jacques Erschler,
président du PRES.
L
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© DR
26
spatiale Midi-Pyrénées montre indéniablement par la signature de ce plan une
ambition et une volonté de développement
de la région. Le spatial constitue une force
économique, industrielle, scientifique et
technologique de premier plan de la
région Midi-Pyrénées, même s’il existe
encore de réelles possibilités d’expansion,
notamment dans le domaine des applications ou de l’utilisation pratique des systèmes. En concentrant leurs forces sur des
axes clairs soutenus par tous, les acteurs
régionaux vont gagner en efficacité et en
rayonnement, particulièrement à l’international. Le développement de nouveaux
produits et services, la conquête de nouveaux clients et marchés, l’implantation
de nouvelles entreprises, la création de
© REA/L. MARIN
a communauté spatiale de MidiPyrénées a élaboré un plan spatial
régional signé par le CNES et le le
PRES (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur). Un tel
plan est une grande première. Quel est
selon vous l’apport d’une telle démarche?
Que peut-on en attendre?
Yannick d’Escatha : La communauté
Jacques Erschler
Yannick d’Escatha
nouveaux emplois, voire de nouveaux
métiers, pourraient bien être au bout du
chemin. C’est dans tous les cas l’ambition
collective affichée. Nul doute que ce plan
fera école et fera des émules dans d’autres
régions ou pays.
Jacques Erschler : Cette démarche a le
grand mérite d’associer pour la première
fois explicitement, autour d’un projet de
développement de l’activité spatiale, tous
les acteurs concernés de la région MidiPyrénées. L’université de Toulouse, pôle
de recherche et d’enseignement supérieur,
qui regroupe l’ensemble des universités
et grandes écoles de la région, vise en particulier à accroître la visibilité et l’attractivité internationale de notre site universitaire. Elle ne peut donc que se féliciter de
cette initiative de la communauté spatiale
dans un domaine qui est mis en avant
dans le projet Toulouse Campus comme
l’un des deux thèmes d’excellence à renforcer. Ce plan spatial avec ses objectifs,
ses axes stratégiques et ses actions concrètes,
constitue un appui déterminant pour le
développement de l’Aerospace Campus
et de son complexe scientifique et technologique de Montaudran associant étroitement recherche, formation et innovation
pour le secteur spatial et aéronautique.
Nous savons tous l’intérêt qu’il y a à soutenir
la recherche de base pour la croissance
mais nous pouvons aussi noter une grande
pression pour des résultats tangibles à
court terme. Comment s’inscrit le PRES
dans la recherche utile au secteur spatial?
Yannick d’Escatha: Le PRES est, comme
l’étaient la plupart de ses composantes
avant sa constitution, partenaire du
CNES aussi bien pour l’enseignement et
les formations aux métiers du spatial que
pour la recherche technique sur les systèmes
spatiaux du futur ou pour la recherche
scientifique liée à l’utilisation des systèmes
orbitaux (satellites). Nous savons bien
que les projets spatiaux nécessitent de
longues années d’étude et de développement
avant de pouvoir être mis en service.
Nous savons aussi qu’en amont de toute
étude de projet, il y a un important travail
de recherche de base sur les nouvelles
technologies et les besoins spécifiques de
la mission. Certains de ces travaux sont
clairement du ressort des acteurs du spatial et associent naturellement le CNES,
le PRES ainsi que d’autres acteurs
comme les industriels ou les laboratoires
d’autres organismes publics.
D’autres travaux ne le sont pas, même si
l’espace peut en retirer des bénéfices. Là,
la coopération est alors plus ténue. Dans
ces domaines, il faut inciter à une utilisation
aussi large que possible, dans le domaine
spatial notamment mais pas seulement,
des résultats issus de la recherche de base.
Enfin, il y a l’exploitation des données
fournies par les satellites par les communautés scientifiques de recherche des
sciences de la Terre et de l’Univers.
Jacques Erschler: L’université de Toulouse
rassemble des établissements dont les
laboratoires de recherche sont très engagés
dans la valorisation et le transfert technologique. Ainsi parmi ces laboratoires,
trois sont labellisés « Institut Carnot »
(Cirimat, Laas, Mines) et effectuent des
recherches pour le secteur spatial. De
nombreux autres laboratoires s’inscrivent
dans cette démarche et développent des
activités en relation directe avec le secteur
spatial. Pour renforcer la chaîne entre la
recherche de base et ses retombées socio
économiques, le PRES vient de créer un
département valorisation destiné à
mutualiser des ressources et des compétences au service de la valorisation des
recherches de l’ensemble de nos laboratoires, en fédérant les différents acteurs
actuels (Saic, Avamip, etc.). Enfin l’École
doctorale aéronautique et astronautique,
récemment créée, permet de faciliter la c
© CNES/M. PEDOUSSAUT, 2007
u Propos recueillis par/ Interview by CATHERINE LAMBERT et/ and DANIEL HERNANDEZ, CNES
Préparation au lancement de la fusée expérimentale Perseus à La Courtine.
Preparing to rocket the Perseus experimental rocket at La Courtine.
Universities
A regional space plan
for Midi-Pyrénées
Valérie Pécresse, France’s Minister
for Higher Education and Research,
decided in February this year to
introduce a “Campus plan” designed
to refurbish and breathe new life
into university campuses and make
them more attractive. Space players
in the Midi-Pyrénées region of
southwest France have established
their own regional space plan, to
which CNES and the Toulouse
University higher education and
research cluster (PRES) have signed
up. These two recent events
prompted us to look at how space is
doing in France’s universities with
CNES President Yannick d’Escatha
and PRES chairman Jacques Erschler.
s
The Midi-Pyrénées space
community has established a
regional space plan signed by CNES
and the PRES higher education and
research cluster. This plan is a major
first. What do you see as its likely
benefits?
Yannick d’Escatha: The Midi-Pyrénées
space community is undeniably
affirming its ambition to pursue the
region’s development. Space is a key
economic, industrial, scientific and
technological asset for the region, but
there is still room for expansion,
especially in the practical applications of
space systems. By focusing their efforts
on clear objectives shared by all, the
region’s stakeholders will boost their
efficiency and broaden their reach,
particularly in international markets.
This in turn could help to develop new
products and services, break into new
markets, create new companies and
jobs, and even new career
opportunities. The plan is underpinned
by a shared ambition and I think it will
inspire similar initiatives in other regions
and countries.
Jacques Erschler: The merit of this
initiative is to have brought together all
stakeholders in the region on a
development project for the first time.
The PRES cluster in Toulouse,
encompassing all of the region’s
universities and top schools, is looking
in particular to boost the visibility and
international appeal of our universities.
So we are delighted to see this initiative
being driven by the space community in
a domain that the Toulouse Campus
project has singled out as one of two
areas of excellence to be consolidated.
The objectives, strategic focus and
concrete actions outlined in this space
plan are a great springboard for the
development of Aerospace Campus and
its science and technology complex at
the Montaudran site in Toulouse, which
closely combines aerospace research,
training and innovation.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
27
c
J Écopolitique business & politics
préparation de thèses en relation avec le
secteur spatial, dans le cadre de contrats
Cifre par exemple.
classes de BTS; les projets universitaires
« Expresso »; un picosatellite cubique
pour valider des composants électroniques
soumis aux radiations solaires ; ou
« Perseus », prototype d’une fusée équipée
d’un moteur hybride testant des nouvelles
technologies spatiales. Par ailleurs, les
ingénieurs du CNES participent à l’enseignement de l’espace dans les cursus en
dispensant des cours dans les grandes
écoles et universités. De nombreux
stagiaires sont accueillis dans nos centres
chaque année et le CNES cofinance
nombre de thèses de doctorat. Chaque
promotion compte une centaine de doctorants et post-doctorants. L’importance
de la science et de la technologie pour
l’activité économique de nos régions n’est
plus à démontrer. C’est pourquoi le plan
spatial régional de Midi-Pyrénées inclut
un volet tourné vers les jeunes, visant plus
particulièrement la culture scientifique,
l’enseignement et la formation, ainsi que
la recherche.
De plus en plus de signaux semblent
montrer une moindre motivation des
jeunes vis-à-vis des études et des carrières
scientifiques. Est-ce vrai dans le domaine
spatial? Que peut-on faire pour redresser
la situation?
Yannick d’Escatha: Même si ce moindre
attrait pour les carrières techniques et
scientifiques chez les jeunes est général
dans le monde, le CNES ne le ressent pas
dans ses activités ni dans ses recrutements.
Le CNES a mis en place d’importants
moyens d’animation et de communication
tournés vers les élèves du primaire et du
secondaire ainsi que vers les étudiants du
supérieur. Les réalisations foisonnent,
comme par exemple le rendez-vous
annuel à La Courtine pour les campagnes
d’été des fusées-sondes avec les jeunes
des clubs; la réplique du Rover martien
de la mission MSL09 menée par douze
Jacques Erschler: S’il est vrai que la motivation
Robusta, le picosatellite conçu et fabriqué par les étudiants de
l’université de Montpellier, dans le cadre de l’appel à projets
Expresso du CNES.
The Robusta picosatellite designed and built by students at
Montpellier University for CNES’s Expresso call for projects.
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© CNES/E. GRIMAULT, 2008
28
des jeunes pour les études et les carrières
scientifiques en général semble en diminution, je pense que le domaine spatial
est plutôt moins touché que les autres
secteurs. En effet, l’aventure spatiale fait
toujours rêver les jeunes (et les moins
jeunes) et les domaines d’application
(environnement, communications, etc.)
correspondent à des thèmes qui ont une
image très positive chez les jeunes. Pour
améliorer la situation, il faut à la fois
lutter contre la désaffection des jeunes
pour les sciences et la technologie en
général et continuer à les sensibiliser aux
attraits des activités et des carrières
propres au domaine spatial, en faisant
bien ressortir ses enjeux et son caractère
passionnant. Le PRES souhaite agir dans le
domaine de l’orientation et de la diffusion
de la culture scientifique et technique, à
destination notamment des jeunes en
amont de l’enseignement supérieur
(collèges et lycées). Un partenariat avec le
CNES dans ce domaine serait intéressant. Les projets étudiants « Expresso »
constituent, par ailleurs, un type d’action
à développer. ■
We all understand the value of
supporting basic research to drive
growth, but there is also a lot of shortterm pressure to obtain tangible
results. What is the role of PRES in
sustaining useful research for the
space sector?
Yannick d’Escatha: PRES, like most of
its components before the cluster was
formed, is working alongside CNES on
teaching and training for space careers,
as well as on engineering research on
future space systems and scientific
research using satellites. We are well
aware that space projects require years
of research and development before
they are operational. We also know that
a lot of basic research has to be done
upstream on new technologies and
specific mission requirements. Some of
this work is clearly the task of space
stakeholders and naturally brings
together CNES, PRES and other players
in industry or at public research
laboratories. Other kinds of work fall
outside the scope of the space sector,
even if space benefits from it. Here,
cooperation is more arms-length. In
such areas, we need to encourage the
widest possible use—notably but not
only in the space sector—of basic
research. Lastly, the Earth and Universe
science communities also make
extensive use of satellite data.
Jacques Erschler: Toulouse University’s
research laboratories are closely
involved in technology transfer and
exploitation. Three of them—the
Cirimat1 materials research and
engineering centre, the LAAS2 systems
analysis and architecture laboratory
and the MINES3 innovation methods
laboratory—do work for the space
sector. Many other labs are pursuing
the same approach and developing
activities connected directly to space.
To facilitate the transition of basic
research into the economy and society,
PRES recently created a research
exploitation office designed to pool
resources and skills in support of all our
labs. This office federates all the players
involved, such as universities’ industry
and commerce departments and
AVAMIP4, the regional research support
agency. Lastly, the recently opened
doctoral school of aeronautics and
astronautics is encouraging theses in
relation with the space sector, for
example through research training
contracts with industry.
J Écopolitique business & politics
Yannick d’Escatha: While young people’s
enthusiasm for science and engineering
careers appears to be waning worldwide,
this isn’t impacting CNES’s activities or its
ability to recruit. The agency is pursuing a
major outreach effort toward primary and
secondary schools, as well as students in
higher education. For example, we organize
a gathering every summer in La Courtine,
Central France, where youth club members
launch sounding rockets; we helped 12
students build a full-scale replica of the
MSL09 Mars rover and are supporting
university projects like Expresso5; a cube
satellite to test electronic components
exposed to solar radiation; and the
Perseus prototype of a rocket with a hybrid
engine to test new space technologies.
CNES engineers are also involved in
teaching space courses at top engineering
schools and universities. We take on many
interns at our field centres every year and
we’re funding numerous doctoral theses,
with 100 doctoral and post-doctoral
graduates every year. Science and
technology’s importance to the economy
in the regions is obvious. That’s why the
Midi-Pyrénées regional space plan also
covers young people, focusing especially
on science, teaching, training and research.
Jacques Erschler: While it’s true that
young people seem to be less motivated
by careers in science, I think space is
suffering less from this deficit than other
sectors. The space adventure still inspires
wonderment for young and old alike, and
youngsters view the applications of
space—environment and communications
are two cases in point—in a very positive
light. To remedy the situation, we need to
halt declining interest in science and
technology while continuing to stress the
attractions of careers in space, by
underlining the sense of excitement and
the challenges it offers. PRES intends to
work on providing careers advice and on
disseminating science and engineering
culture, especially toward junior-high and
high-school pupils. It would be useful to
do this in partnership with CNES. Expresso
student projects are another type of action
to be developed. ■
1
© CNES, 2008
There are increasing signs suggesting
that youngsters are losing interest in
science studies and careers. Is this true
in the space sector? What can we do to
remedy the situation?
Young researchers
Two-day forum provides a platform
for exchange
s Through mentoring and cofunding for young researchers, CNES
is making a very significant
contribution to science and space
technology research. The annual
young researchers’ forum (JC2) aims
to present the results of doctoral and
post-doctoral students starting their
last grant year, and to provide a
platform for exchange between
young researchers, industry, research
and regional institutions.
The eighth JC2 forum held in early
October at the IAS aerospace
institute attracted a wide audience,
as CNES decided to open it this year
to second-year doctoral students.
This approach has fostered real
synergies between young scientists,
who were able to see the rich
diversity of work undertaken by their
elders and attend the lectures at the
opening of each of the forum’s four
sessions. The event brought together
some 200 participants to peer into
the future of space. ■
Centre Inter-universitaire de Recherche et d’Ingénierie des Matériaux
Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes. 3 Méthodes INnovantes pour l’Entreprise et la Société
Agence Régionale de Valorisation de la Recherche en Midi-Pyrénées
5
EXpérimentations et PRojets Etudiants dans le domaine des SystèmeS Orbitaux et ballons stratosphériques
2
4
JEUNES CHERCHEURS
Deux jours sur
une plateforme
d’échanges
ar le tutorat et le cofinancement
qu’il offre aux jeunes chercheurs, le
CNES contribue de façon très
significative à l’effort de recherche dans le
domaine des sciences et techniques spatiales. Les journées JC2, organisées chaque
année, ont pour objectif de présenter
les résultats des travaux menés par les
doctorants et post-doctorants au début
de leur dernière année de bourse et de
favoriser des échanges fructueux entre les
jeunes chercheurs et les participants
(industriels, chercheurs et institutions
régionales). Début octobre, la huitième
édition de cette manifestation se déroulait
dans les locaux de l’IAS (Institut aéronautique et spatial) avec une audience
élargie. Le CNES avait souhaité ouvrir
ces journées aux doctorants de deuxième
année. Cette approche a permis de créer
une véritable synergie entre les jeunes
scientifiques. Outre la richesse des travaux
de leurs aînés, ces jeunes chercheurs ont
pu bénéficier de l’apport des conférenciers
qui, à chacune des quatre sessions,
ouvraient la séance. Ces journées ont
réuni près de deux cents participants qui
ont profité de moments d’échanges pour
se projeter dans le futur du spatial. ■
P
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
29
ERATJ
dossier special report
GMES
Un grand service public
GMES: A broad-
30
cnes mag u NOVEMBRE 2008
u Dossier réalisé par/ Special Report by BRIGITTE THOMAS
Lille
A key step forward for
GMES services
Seven years after the first GMES
forum in Lille, the programme’s
backers met in the same city on
16-17 September to launch the first
service phase. While the programme
has key assets, including 10
operational satellites, much work
still remains to agree on governance
structures, funding beyond 2013,
a legal framework, pooling of
resources and much more besides,
even though stakeholders’ visions
are converging. This is where
a European space policy really
proves its worth, as the forum’s
850 attendees and exhibition
confirmed, highlighting six key
themes geared toward the same
objective: planet Earth.
s
The 2008 GMES Forum
definitely marked a major
milestone in the Global Monitoring for
Environment and Security programme
(GMES), with the EC Vice President and
Commissioner for Enterprise & Industry
Günter Verheugen putting Earth firmly
on the agenda. GMES services are now
gathering pace and set to reach full
operational capacity in 2014.
européen
Ten years in the making
© AFP PHOTO/F. LO PRESTI
based European public service
Hautmont, près de Maubeuge, a été frappée le 3 août dernier par une tornade d’une violence extrême: 1100 habitations
endommagées, 500 blessés, 3 morts. « Il faut que « GMES » puisse permettre la prévision de tels phénomènes et mettre en
œuvre un plan climat pour nous aider dans nos prises de décision », précise en ouverture du forum Catherine de Paris,
conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais.
Hautmont, near Maubeuge in northern France, was hit on 3 August by a devastating tornado that ripped through 1,100
homes, leaving 500 injured and 3 dead. “GMES must enable us to forecast such phenomena and implement a climate
plan to support decision-making,” said Nord-Pas-de-Calais regional councillor Catherine de Paris in her opening
speech at the GMES forum in Lille.
The objective of the GMES initiative, as
originally formulated in 1998 in the
Baveno Manifesto, is to develop
broadly available services for Europe
capable of delivering information on
the environment and to enhance the
security of people and property. These
services are based on Earthobservation data acquired from space
or in situ. GMES is therefore not a
space programme as such but rather
will benefit from space-based remotesensing technologies, much as weather
forecasting already does. In the last ten
years, the European Union and
participating states from the European
Space Agency (ESA) have deployed a
major R&D effort to better define the
scope of services, identify implementation
priorities and develop the requisite
space infrastructures through ESA.
The priority sustainable development
themes set out in 2006 by the
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
31
c
J dossier special report
LILLE
Une étape clé pour les services « GMES »
Sept ans après le premier forum GMES (Global Monitoring for Environment and Security) à Lille,
les promoteurs du programme se sont retrouvés dans cette ville, les 16 et 17 septembre, pour lancer la
première phase de services. Capitalisant de sérieux acquis dont plus d’une dizaine de satellites en service,
il reste malgré tout du chemin à parcourir (gouvernance, financement au-delà de 2013, cadre juridique,
mutualisation des moyens), même si les volontés de tous les acteurs convergent. L’utilité d’une politique
spatiale européenne revêt ici tout son sens. 850 participants, une exposition organisée autour des six
thèmes leaders en ont témoigné avec pour seul objectif : la planète Terre !
L
es lumières viennent de
s’éteindre sur le forum
GMES 2008 qui a, incontestablement, marqué une
étape clé dans la construction
du programme. Le vice-président de la Commission
européenne Günter Verheugen, également commissaire chargé des
Entreprises et de l’Industrie, a remis la
Terre au centre des préoccupations européennes. À partir d’aujourd’hui, les services « GMES » sont disponibles pour une
utilisation pré opérationnelle, en attendant leur pleine utilisation en 2014.
DIX ANS DE MATURATION
L’objectif de l’initiative GMES, dont l’origine remonte à 1998 et au manifeste dit de
Baveno, est de doter l’Europe d’un grand
service d’intérêt général de fourniture d’informations sur l’environnement et pour la
sécurité des personnes et des biens. Ces
informations sont dérivées de données
d’observation de la Terre, acquises à partir
de l’espace aussi bien que sur le terrain.
« GMES » n’est donc pas un programme
spatial, mais il use et abuse des technologies
d’observation à partir de l’espace, suivant
en cela l’exemple de la météorologie, autre
grande application de l’espace.
Les dix années de travail depuis 1998 ont
permis, grâce à un effort considérable de
recherche et développement de la part de
l’Union européenne et des États participants (ceux de l’UE et ceux de l’Esa), de
mieux cerner les périmètres des services,
d’identifier les priorités de mise en œuvre,
et enfin de développer les infrastructures
© CNES/F. PLOEGAERTS, 2008
32
cnes mag u NOVEMBRE 2008
spatiales manquantes via l’Agence spatiale européenne. Les thématiques prioritaires, formalisées dès 2006 par la
Commission européenne, concernent
tous les domaines de notre environnement
pour un développement durable: l’océan,
les territoires, l’air, la gestion des urgences
humanitaires et la sécurité. Dominique
Bussereau, secrétaire d’État aux
Transports, représentant Jean-Louis
Borloo, ministre du Développement
durable, l’a rappelé en guise de conclusion
du Forum. Ces services, aujourd’hui dans
un état de maturité suffisant pour être
utilisés, ont fait l’objet à Lille de présentations à la fois didactiques en séance
plénière, mettant en scène des utilisateurs
ayant contribué à leur construction, et
détaillées dans un espace spécialement
conçu pour cela. On a pu ainsi mesurer le
chemin parcouru depuis 2001, année
d’une première manifestation GMES à
Lille. La réunion de 2001 avait permis de
mobiliser les politiques autour du concept
qui commençait à peine à prendre forme.
Elle avait servi de déclencheur des financements massifs de ces dernières années.
La réunion de 2008 a elle permis de montrer,
aux politiques, mais surtout aux utilisateurs,
que l’argent de la recherche et développement n’avait pas été dépensé en vain.
PASSAGE À LA PHASE OPÉRATIONNELLE
Il reste à présent à assurer le passage d’un
programme de recherche et développement
à un programme « opérationnel » capable
de fournir sans interruption les services
qu’on attend de lui. Ce seront les défis
des quelques années à venir. Günter
Verheugen et Valérie Pécresse, ministre
de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, l’ont tous les deux rappelé.
« GMES » doit être fondé sur un partenariat
fort entre l’Union européenne et les États
participants, qui permettra de mutualiser
les infrastructures existantes et de faire
profiter à tous des compétences de chacun,
tant aux niveaux régional et national
qu’au niveau européen, et d’assurer que
rien ne sera développé si ce n’est pas
nécessaire. Il doit également pouvoir être
porté par des financements dédiés de
l’Union dans sa phase opérationnelle, à c
© CNES/F. PLOEGAERTS, 2008
u DANIEL VIDAL-MADJAR, coordinateur français du projet GMES/ French GMES project coordinator
De gauche à droite: Philippe Busquin, député européen, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche, et Günter Verheugen, vice-président de la Commission européenne.
From left: Philippe Busquin, MEP, Valérie Pécresse, Minister for Higher Education and Research,
and Günter Verheugen, EC Vice-President.
European Commission—oceans, land,
atmosphere, emergency response and
security—were reiterated in his
concluding speech by Dominique
Bussereau, France’s Junior Minister for
Transport, representing Jean-Louis
Borloo, Minister for Ecology, Energy,
Sustainable Development and Land
Planning. Service providers and users
involved in developing services that
have now reached operational maturity
gave presentations at plenary sessions
and exhibits were on display in a
specially allocated space. Forum
attendees were thus able to see how far
the programme has come since the first
GMES forum in Lille, in 2001, which
focused the attention of policymakers
on a concept that was then only just
beginning to take shape. That gathering
provided the initial impetus to secure
the massive R&D funding agreed in
recent years, while this year’s forum
showed both policymakers and users
that R&D money has been well spent.
Transitioning to operations
The challenge in the next few years will
be to make the transition from the R&D
phase to a fully operational programme
capable of providing uninterrupted
services, as Günter Verheugen and
Valérie Pécresse, France’s Minister for
Higher Education and Research, both
stressed. GMES must be founded on a
strong partnership between the EU and
participating states to pool existing
infrastructures and skills at regional,
national and European level, and to
avoid unnecessary duplication of
development effort. Specific EU funding
also must be committed to the
operational phase, starting in 2014.
Negotiations on the EU’s next budget
cycle are set to begin in the months
ahead, with a great deal of work to be
done to estimate operating costs in
order to build a convincing case and
secure funding.
A system like no other
Once Europe has achieved this it will be
able to take pride in what it has
accomplished. The space component is
a good case in point. All existing spacebased Earth-observation assets will be
coordinated to give Europe a system
like no other in the world. National
missions—in France, Germany, Italy,
Spain and the UK—as well as European
programmes and missions from ESA’s
Earth Observation Envelope Programme
(EOEP), plus those initiated within the
framework of Eumetsat, will give
Europe a full environment and security
service. Any remaining gaps will soon
be filled by ESA’s Sentinel satellites, for
which the EU is also contributing
funding. The final challenge will be to
quickly make GMES a vital development
policy tool to spur economic growth. In
this respect, all the programme’s backers
will be focusing on product-driven
sectors of the economy. In the years
ahead, the European Commission and
participating states should be putting
in place institutional and other
instruments to take the programme
forward in this direction. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
33
J dossier special report
partir de 2014. Nous entrons dans les
mois qui viennent dans les négociations
sur le prochain cycle budgétaire de l’UE.
Un travail très lourd d’estimation des
coûts de fonctionnement doit être entrepris
pour être convaincant et remporter cette
bataille budgétaire.
C’est à cette condition que l’Europe
pourra être fière de ce qu’elle a su mettre
en place. Dans ce contexte, le chantier de
la composante spatiale de « GMES » est
exemplaire. En effet, l’ensemble des
moyens existants d’observation de la Terre
à partir de l’espace sera coordonné pour
doter l’Europe d’un système unique au
monde. Ce sont les missions nationales,
en particulier françaises, allemandes, italiennes, britanniques et espagnoles, ainsi
que les programmes européens, celles du
programme de recherche de l’Esa,
l’EOEP, comme celles mises en place
dans le cadre d’Eumetsat, qui doteront
l’Europe d’un système
complet au service de
© CNES/F. PLOEGAERTS, 2008
UN SYSTÈME UNIQUE AU MONDE
Dominique Bussereau, secrétaire d’État chargé des Transports, devant une application de localisation
présentée sur l’espace « Exposition ».
Dominique Bussereau, Junior Minister for Transport, looks at a location application
in the forum exhibition.
l’environnement et de la sécurité. Les
quelques manques dans le dispositif
seront bientôt comblés par le programme
« Sentinelles » de l’Esa, en partie financée
par l’Union. Un dernier défi sera à relever:
faire que « GMES » devienne rapidement
un des outils incontournables des politiques de développement et qu’il contribue
ainsi à la croissance de nos économies.
© ES
A/P.
CARR
IL,
Économie
« Un marché porteur »
pour stimuler la compétitivité
’innovation principale de « GMES » est de mettre à disposition de tous
les utilisateurs des informations génériques sur l’environnement et la sécurité
et de qualité reconnue (« certifiée »). En s’efforçant de supprimer les freins à l’utilisation de ces informations, en particulier en adoptant une politique de distribution
large et au coût minimal, l’Union européenne et les États participants au programme
espèrent dynamiser tout un secteur économique qui consacre son activité à des services environnementaux, à destination des institutionnels pour évaluer les impacts
de leurs politiques ou de compagnies du secteur privé dont l’activité est liée à l’environnement, par exemple les producteurs d’énergie, le secteur pétrolier, les travaux
publics, les fournisseurs d’eau potable.Pour ce secteur d’activité, l’existence de
« GMES » et de ses services doit permettre de proposer une panoplie plus large de
services sur mesure. En effet, d’une part, toute une série de traitements et d’interprétations standard seront mutualisés (ce qui devrait économiser un travail que chacun
faisait de son côté) et d’autre part, il mettra à disposition des services nouveaux, grâce
à la mise en commun des moyens d’observation et des compétences de tous les
acteurs en Europe. La pérennisation des infrastructures d’observation, en particulier les infrastructures spatiales, permettra une consolidation des produits et des
services proposés, ce qui devrait encourager le développement du secteur.
Les ministres chargés de l’espace, réunis à Kourou en juillet dernier, ont encouragé
l’Union européenne à faire usage de tous les instruments, institutionnels ou non, à sa
disposition pour soutenir le développement des services en aval. En particulier,
Günter Verheugen s’est dit prêt à proposer que les applications de l’espace en général, et les services « GMES » en particulier, soient considérés comme un «marché porteur » ce qui devrait faciliter la mise en œuvre des instruments communautaires.
L
34
2007
cnes mag u NOVEMBRE 2008
Sur ce dernier point, tous les promoteurs
du programme seront particulièrement
attentifs à favoriser le secteur économique
des activités liées à l’utilisation des
produits. La Commission européenne et
les États participants devraient dans les
années qui viennent mettre en place les
instruments, institutionnels ou non, pour
aider à aller dans ce sens. ■
Sentinelle 1, premier satellite environnemental de GMES.
Sentinel 1, the first GMES environmental monitoring satellite.
Business
Lead market initiative to boost competitiveness
s
The main innovation of GMES is that it offers users generic,
certified environment and security data. By striving to remove
obstacles to uptake of such data, in particular by ensuring broad
accessibility at minimal cost, the European Union and the
programme’s participating states are looking to impart new
momentum to an entire sector of the economy fuelled by
environmental services. This kind of information will be valuable
to institutional users for assessing policy impacts and to private
firms working in areas related to the environment, such as power
generators, oil companies, construction firms and water utilities.
For this sector of activity, GMES will enable providers to offer a
wider panoply of tailored services. It will pool a whole series of
standard processing and interpretation operations, thereby
avoiding duplication of effort, and support new services by
federating Earth-observation assets and competencies from
across Europe. These assets, in particular space infrastructures,
will be sustained in the long term to consolidate products and
services, which should give a boost to this sector. At their
meeting in Kourou in July, space ministers encouraged the EU to
use all institutional and other instruments at its disposal to
support downstream services. Notably, Günter Verheugen
signalled his willingness to propose that space in general, and
GMES services in particular, be included in the EU’s Lead Market
Initiative to make it easier to implement community instruments.
u DIDIER JAMET pour/ for CNES
LE CNES ET GMES
CNES and GMES
Une histoire naturelle
Offrant à l’humanité le changement de perspective qui allait lui permettre
de se choisir un avenir, les satellites d’observation de la Terre ont favorisé
l’éclosion du concept de développement durable. C’est pourquoi le CNES
entend prendre toute sa part de l’effort scientifique et technique à fournir
pour atteindre les objectifs aussi ambitieux que nécessaires de « GMES ».
yant acquis la capacité de lancer
des satellites par ses propres
moyens dès 1965, le CNES a,
de concert avec d’autres agences
spatiales nationales, joué un rôle déterminant dans la prise de conscience qui est
à la base même du concept de développement durable: notre Terre est une petite
oasis de vie perdue dans l’espace dont les
ressources ne sont pas illimitées, et nous
n’avons aucune planète de rechange.
Placé, grâce à ses satellites, aux premières
loges des changements brutaux qui affectent la planète, le CNES a très tôt proposé aux instances politiques nationales
de mettre l’accent sur les missions d’observation de la Terre.
A
DIX MISSIONS PRÊTES À SERVIR « GMES »
Tant et si bien qu’aujourd’hui, le CNES
opère, prépare ou contribue à une dizaine
de missions qui trouveront naturellement
leur place dans le segment satellite de
« GMES » : Spot, bientôt rejoint par
Pléiades, pour la cartographie et l’aménagement du territoire; Topex et Jason 1
et 2 pour l’océanographie ; Parasol et
Calipso pour la compréhension de l’impact des nuages et des aérosols dans le
bilan thermique de la planète; Megha
Tropiques pour le suivi des épisodes de
mousson; Venµs pour le
suivi de la végétation ou encore l’instrument Iasi, sur le satellite Metop, pour la
température et l’humidité de l’atmosphère. Il faut d’ailleurs noter que les séries
temporelles de données acquises par ces
filières de satellites, pour certaines depuis
plusieurs décennies (Spot), forment déjà
une contribution très significative à
l’étude du changement climatique.
SUR TERRE COMME AU CIEL
Cependant ce riche segment satellite
n’est pas le seul sur lequel l’expertise du
CNES s’avérera déterminante pour le
succès de « GMES ». Ainsi ses savoir-faire
acquis dans les domaines de l’imagerie, de
l’altimétrie, ou du traitement des énormes quantités de données (que devra
ingérer le système pour fournir des services
pertinents), s’avéreront cruciaux pour
l’efficacité du programme et la continuité
de ses services.
LE CNES EN POINTE SUR LES SERVICES
DE BASE
Ce socle de compétences et d’expertises
développées par le CNES est si solide
qu’il constitue déjà la base des premiers
services, dits de base de « GMES », pour
la plupart déjà disponibles et qui deviendront bientôt pleinement opérationnels.
Le CNES offre ainsi une forte contribution au groupement d’intérêt public
Mercator, lequel fournit à ses utilisateurs, c
Eyes on Earth
Earth-observation satellites have
given us a new perspective on our
future and helped to foster the
concepts underlying sustainable
development. Now, CNES intends to
play a central role in the science and
engineering effort required to reach
the ambitious and necessary
objectives set by GMES.
s
CNES acquired the capability to
launch satellites in 1965. It has
since been instrumental, in collaboration
with other national space agencies, in
opening our eyes to the fact that Earth is
a small oasis of life in the vastness of
space, with finite resources, and it is our
only home. This is the key tenet of
sustainable development. With its
satellites providing a close-up view of the
abrupt changes affecting our planet,
CNES has encouraged national
policymakers from the outset to focus on
Earth-observation missions.
Ten missions ready to serve GMES
Today, CNES is operating, planning or
contributing to ten missions that will
naturally form a part of the space
component of GMES: SPOT, soon to be
joined by Pleiades, for mapping and land
planning; Topex/Poseidon, Jason-1 and
Jason-2 for oceanography; Parasol and
Calipso for understanding the impact of
clouds and aerosols on Earth’s heat
balance; Megha Tropiques to monitor
monsoon episodes; Venµs for monitoring
vegetation; and the IASI instrument on the
MetOp-A satellite for measuring
atmospheric temperature
humidity and trace gases.
These satellites have
acquired long time-series
of data over the
years—some, like c
© EADS ASTRIUM
GROUPE MASTE R IMA
GE,
© CNES
/ILL./D.
Jason 2.
DUCROS,
2005
Pléiades.
Pleiades.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
35
2007
J dossier special report
qui vont des opérateurs de plateformes
pétrolières aux garde-côtes en passant par
tous les gens de mer, des données cruciales sur la prévision de l’état de l’océan,
qu’il s’agisse des courants, de la température de l’eau aussi bien en surface qu’en
profondeur, de la hauteur des vagues ou
de la salinité. Pour les gestions de crises,
le CNES participe avec neuf autres agences spatiales à la charte internationale
« Espace et catastrophes majeures », dans
le cadre de laquelle il a développé des
chaînes de logiciels de traitement d’images semi-automatiques. Celles-ci permettent par exemple de mesurer l’étendue
des dévastations qu’a connues une région
grâce à des cartes de changement par
comparaison d’images (voir encadré).
L’Agence spatiale française contribue au
développement du pôle de compétence
thématique Postel, dont le but est de
fournir une cartographie de suivi de la
biosphère à travers certains indicateurs
décrivant la végétation, les rayonnements
et l’eau. Il participe également aux pôles
thématiques Ether et Icare, qui fournissent aux utilisateurs des produits sur la
composition atmosphérique et le bilan
radiatif de la planète, données
cruciales pour la compréhension du changement
climatique.
UNE LONGUE TRADITION DE COOPÉRATION
INTERNATIONALE
Enfin, projet réunissant les efforts conjugués de toutes les nations européennes,
« GMES » trouvera avec le CNES un
partenaire rompu à une longue tradition
de coopération internationale, tout particulièrement dans le domaine du développement durable. Rappelons que le CNES
est membre du CEOS (Commitee on
Earth Observation Satellites), organisme
dont la mission est de coordonner les
moyens spatiaux notamment vis-à-vis du
GEO (Group on Earth Observation).
« GMES » représentant la contribution
européenne à GEO, le CNES veille tout
particulièrement à la cohérence des activités qu’il entreprend dans les différents
cadres où il se trouve impliqué, et apporte
par là même de précieuses et pertinentes
préconisations sur les pistes de coopération qui le concernent.
De manière générale, le CNES, en tant
qu’agence de recherche et développement,
se positionne dans la première phase du
programme qui prépare les futurs systèmes opérationnels. Ces systèmes seront
progressivement pris en charge par les utilisateurs dans les phases ultérieures, à
condition qu’ils répondent à leurs besoins
et rentrent dans leurs priorités en observation spatiale. ■
The SMOS satellite will
measure global soil moisture
in land surfaces and ocean
surface salinity.
36
cnes mag u NOVEMBRE 2008
ctivée en cas de catastrophe de grande
ampleur, la charte internationale
« Espace et catastrophes majeures »,
conclue en 2000 entre neuf pays, a pour
objectif de fournir aux autorités locales et aux
services de secours une évaluation aussi rapide
que possible de la situation dans les zones
sinistrées. La superficie généralement étendue
des zones touchées par des événements tels
que tremblement de terre ou cyclones fait que
seuls les satellites permettent d’offrir une vue
d’ensemble de la situation. Depuis sa création
en 2002, la charte a malheureusement eu
l’occasion de faire preuve de son efficacité à
plus de deux cents reprises. L’exemple le plus
parlant de son utilité reste sans doute la couverture globale du théâtre des opérations qu’elle a
permis d’assurer lors du terrible tsunami de
décembre 2004 dans l’océan Indien. Plus
récemment, la charte a été activée coup sur
coup lors du cyclone Nargis qui a frappé le sud
de la Birmanie le 3 mai dernier, et après le
séisme au Sichuan (centre de la Chine) le
12 mai dernier. Les images recueillies par les
satellites lors ou immédiatement après l’événement permettent de dresser un premier bilan
de situation, d’évaluer quelles voies d’accès les
moyens de secours lourds vont pouvoir
emprunter, ainsi que le nombre de sinistrés
auxquels il faudra venir en aide. Outre les
images des satellites qu’il contrôle, le CNES
met à disposition dans le cadre de la charte un
chef de projet spécialiste de l’interprétation
d’images et au fait des spécificités de chaque
type de sinistre. Il peut fournir à la demande
des cartes croisant plusieurs informations telles que corrélation entre zone touchée par l’événement et densité de population dans cette
zone. Ces prestations sont fournies gratuitement et démontrent s’il en était besoin l’irremplaçable apport du spatial à la gestion de crises
affectant de vastes portions de territoire.
06
CROS, 20
A
DU
SA/ILL. D.
© CNES/E
©
ES
A/
P. C
AR
RI L
,2
00
6
Le satellite Smos
observera, à l’échelle
globale, l’humidité
superficielle des terres
émergées et la salinité
de surface des océans.
La charte internationale
« Espace et catastrophes
majeures »
Le satellite européen Metop équipé de l’instrument Iasi.
The European MetOp-A satellite carrying the IASI instrument.
J dossier special report
Image Spot 5 en 2, 5 m et couleurs
naturelles acquise le 9 septembre 2008.
Localisation: Gonaives, Haiti.
Echelle: 1/25 000
SPOT 2.5-m natural-colour image
acquired 9 September 2008.
Location: Gonaives, Haiti.
Scale: 1:25 000.
Sous eau
Under water
Impactée
Affected
Zone urbaine
Urban zone
Zone rurale
Rural zone
Routes principales/ Main roads
© NASA
Tronçons principaux potentiellement affectés
Main sections potentially affected
Tronçons secondaires potentiellement affectés
Secondary sections potentially affected
International Charter on Space and Major Disasters
s
The International Charter on Space and Major
Disasters, instituted in 2000 and currently federating nine
nations, activated to provide local authorities and
emergency services the quickest possible assessment of
the situation on the ground in the event of a disaster. Only
satellites can view the big picture of disasters like
earthquakes or hurricanes, whose impacts are generally
felt across vast areas. Since its inception, the charter has
unfortunately had to spring into action more than 200
times. The most striking example of its utility to date is
undoubtedly the coverage it provided in the wake of the
terrible tsunami of December 2004 in the Indian Ocean.
More recently, the charter was activated when Cyclone
Nargis slammed into southern Myanmar on 3 May and
after the Sichuan earthquake in central China on 12 May.
Satellite imagery collected during or immediately after
the event provides an initial picture of the situation for
first responder teams to work out how to get heavy relief
equipment to the area and gauge the number of disaster
victims. Besides the imaging satellites it controls, CNES
allocates the charter a project leader who is an image
interpretation specialist familiar with the specific features
of each kind of disaster. The agency can deliver maps on
demand with several layers of information, combining for
example disaster extent and
population density. These
services are supplied free
and prove once more
that space technologies
are irreplaceable when
dealing with a crisis
affecting vast areas.
© ES
A/P.
CA
Sentinelle 2.
Sentinel 2.
RRIL
,
200
7
SPOT, have been operating for
decades—and are already making a big
contribution to climate change research.
On Earth as in heaven
But the satellite component is not the
only aspect in which CNES’s expertise is
vital to the success of GMES. The
agency’s know-how in imaging, altimetry
and processing of the huge volumes of
data that the system will have to ingest
to deliver useful services is crucial to the
programme’s effectiveness and to assure
continuity of its services.
CNES leads the way for core
services
This solid foundation of skills and
expertise developed by CNES is the
foundation for GMES core services, most
of which are already available and will
soon be fully operational. For example,
CNES is a leading member of the
Mercator consortium, which provides
offshore oil rig operators, coastguards
and seafarers vital sea-state forecasting
data such as currents and temperature at
the ocean surface and subsurface, wave
heights and salinity. It is a member with
nine other space agencies of the
International Charter on Space and Major
Disasters, for which it has developed
semi-automatic image-processing
software to aid disaster response, for
example providing the ability to assess
damage by comparing imagery acquired
before and after the event (see box). The
agency is also helping to develop the
Postel national research cluster, which
aims to map the biosphere at global
scale and monitor a range of indicators
describing vegetation, radiation and water.
And it is involved in the ETHER and
ICARE data centres, which deliver data
products detailing atmospheric
composition and the planet’s heat
balance, both crucial parameters for
understanding climate change.
Long record of international
cooperation
As a joint effort uniting all European
nations, GMES will benefit from CNES’s
long track record in international
cooperation, especially on sustainable
development. CNES is a member of the
Committee on Earth Observation
Satellites (CEOS), which coordinates
space assets for the Group on Earth
Observation (GEO). GMES is Europe’s
contribution to GEO, so CNES takes great
care to ensure that all the efforts
it is pursuing mesh together, and in this
sense it provides precious and useful
recommendations on possible areas
of cooperation. In its role as a national
research and development agency, CNES
is working on the first phase of the
programme to prepare future operational
systems. These systems will
progressively be handed over to users,
provided they meet their needs and
match their space-based remote-sensing
priorities. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
37
© ADMINISTRATION MARITIME SUÉDOISE
J dossier special report
Brise-glace suédois en opérations dans la baie de Bothnie.
Swedish icebreaker operating in the Gulf of Bothnia.
Carte de l’épaisseur des glaces réalisée à partir
d’une image radar.
Ice thickness map generated from a radar image.
À TITRE D’EXEMPLES…
Hautmont, près de Maubeuge, a été frappée le 3 août dernier par une tornade
d’une violence extrême : 1 100 habitations endommagées, 500 blessés,
3 morts. « Il faut que “GMES” puisse permettre la prévision de tels
phénomènes et mettre en œuvre un plan climat pour nous aider dans nos
prises de décision », précise en ouverture du forum Catherine de Paris,
conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Le ton est donné, et les attentes
réelles dans les services gouvernementaux, organismes publics de
surveillance, de prévision, de sécurité et de protection civile. Détecter des nappes de
pétrole, suivre les mouvements des réfugiés au Darfour ou mesurer les dégâts des feux
de forêts… Aujourd’hui, il est temps
d’aller plus avant dans la synergie des
données et les moyens induits. Terres,
mers, glaces, atmosphère : tout
s’imbrique dans une machine complexe à
l’équilibre de plus en plus fragile. Tour
d’horizon rapide des premiers services
opérationnels présentés à Lille.
Carte de température de surface, en date du 14 octobre 2008,
produite par Mercator Ocean.
Surface temperature map for 14 October 2008,
generated by Mercator Ocean.
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© MERCATOR OCEAN
38
© ADMINISTRATION MARITIME SUÉDOISE
APPLICATIONS
u BRIGITTE THOMAS, CNES
Environnement marin
Bulletin océan: À l’instar de la météo,
Sauvetage: Au Canada, « GMES » aide
© PÊCHES ET OCÉAN CANADA POUR LE TRAITEMENT, MERCATOR OCÉAN POUR LES DONNÉES
les garde-côtes à accroître leur efficacité
Route maritime : De même dans les
zones arctiques, les vaisseaux briseurs
de glace sont équipés d’un système de c
© GARDE CÔTIÈRE CANADIENNE
l’océan a aujourd’hui son bulletin grâce
au Marine Core service de « GMES ».
Il donne le pouls de l’océan en temps réel
(en profondeur et en surface) sur n’importe quel point du globe. Que ce soit
Shell ou Total pour la sécurité des personnels
des plateformes ou le choix des forages, la
nécessité de ce type de service ne fait
aucun doute. Les cartes de prévisions
quotidiennes sont élaborées aussi bien sur
la Méditerranée traversée par 80 000
bateaux par an que sur le canal du
Mozambique très fréquenté par les trasporteurs pétroliers ; sur le golfe du
Mexique, berceau de cyclones violents,
que sur la glace de mer de l’océan
Arctique qui a perdu 1,5 million de kilomètres carrés de superficie. Ce bulletin
est émis à partir des données satellitaires
intégrées à des modèles numériques. Pour
l’émettre, il ne faut pas moins de douze
centres de productions!
lors des sauvetages en mer en réduisant
leur temps de recherche. Confrontés
chaque année à d’importantes pertes
humaines liées à des conditions maritimes
difficiles (courants, icebergs), ils ont
besoin de données précises en temps réel.
D’ores et déjà des services sont fournis
par « GMES » et par les prévisions
météorologiques marines de Mercator
Océan.
Applications
A wealth of services
Hautmont, near Maubeuge in
northern France, was hit on 3 August
by a devastating tornado that ripped
through 1,100 homes, leaving 500
injured and 3 dead. “GMES must
enable us to forecast such phenomena
and implement a climate plan to
support decision-making,” said NordPas-de-Calais regional councillor
Catherine de Paris in her opening
speech at the recent GMES forum in
Lille. Her remarks set the tone for the
event and mirrored expectations at
government departments and
monitoring, forecasting, security and
civil protection agencies. Whether for
detecting oil slicks, tracking refugee
movements in Darfur or assessing
forest fire damage, today it is time to
foster data synergies and resources.
Land and ice surfaces, oceans and the
atmosphere are all interlinked within
Earth’s complex and increasingly fragile
balances. We take a quick tour of the
first operational GMES services
presented in Lille.
Oceans
Des survivants dans un radeau de sauvetage sont récupérés
par les garde-côtes canadiens.
Survivors are rescued from a life raft by the Canadian
coastguard.
Sur la base de données « GMES », des informations telles que cette prévision à 12 heures des courants de surface
sont produites quotidiennement par le département Pêches et Océans canadien. Elles fournissent des paramètres
d’environnement essentiels pour assurer le succès des opérations de sauvetage en mer des garde-côtes.
The GMES database generates daily data such as 12-hour surface current forecasts for the Canadian
Fisheries and Oceans department. These data provide crucial environmental parameters for coastguard
sea rescue operations.
Ocean bulletins: Like the familiar
weather forecast, ocean bulletins today
provide vital information for seafarers
thanks to the GMES Marine Core
Service. These bulletins take the pulse
of the oceans from the surface to the
sea floor, in real time, anywhere in the
world. For petroleum companies like
Shell or Total assuring the safety of
personnel on offshore rigs or deciding
where to drill, this kind of service is
absolutely vital. Daily forecast charts are
compiled for the Mediterranean, crossed
by 80,000 ships every year; for the
Mozambique Channel, a major producer
of oil; for the Gulf of Mexico, where huge
hurricanes form; and for sea ice in the
Arctic Ocean, which has shrunk by 1.5
million sq.km. These ocean bulletins are
generated using satellite data integrated
into numerical prediction models at no
fewer than 12 production centres.
Search and rescue: In Canada, GMES is
helping the coastguard to respond more
quickly to emergencies. Tough ocean
conditions with strong currents and
icebergs lead to loss of life every year,
so the coastguard need accurate data in
real time. Such services are provided by
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
39
c
© MARINE NATIONALE
J dossier special report
Marée noire du Prestige.
Oil slick from the Prestige.
Environnement atmosphérique
surveillance capable de déterminer avec
précision la position des glaces afin de les
guider vers des zones sans danger.
« GMES » fournit automatiquement des
algorithmes de détection des icebergs.
Il procure une vision globale de l’état des
glaces sur la mer Baltique. L’absence de
prévision dans cette zone rendrait la navigation très périlleuse alors que plus de
1000 pavillons l’empruntent pour le commerce. Lors de l’hiver 2003, une centaine
de navires s’étaient laissés prendre dans
les glaces!
cnes mag u NOVEMBRE 2008
tions de traitement à la clé. À ce jour, il
existe des normes européennes d’expositions radioactives de sources artificielles
mais aucune de sources naturelles. Ce
service s’étend aux particuliers, qui sont
de plus en plus sensibles au problème.
Les informations peuvent leur arriver
directement sur leur mobile.
© DR
une source nuisible, le ministère italien
de la Santé n’hésite pas à lancer, sur son
site officiel, une campagne de prévention
contre les cancers de la peau chez les travailleurs de plein air. Chaque entreprise
peut localiser ses chantiers et obtenir des
indications sur la densité des UV selon
l’heure et le lieu d’exposition avec sugges-
© AIRTEXT/CERC/GSE PROMOTE
40
Pollution : Dans un autre registre,
l’Agence maritime européenne (MSA) a
mis sur pied un système de détection des
nappes de pollution (marée noire, dégazage), grâce au réseau satellite Clean Sea
Net, pour protéger les côtes européennes
longues et vulnérables. Trente minutes
après le repérage d’une tache, les données
analysées sont transmises aux gardecôtes. Sur 886 nappes identifiées,
300 pollutions ont été confirmées.
L’agence émet des données toutes les six
heures sur la totalité du globe et toutes les
six minutes sur les abords des côtes européennes afin d’identifier immédiatement
les pollueurs. Ce système sert également
à la surveillance de l’immigration clandestine et du trafic de drogue par bateau.
Nuisance solaire : Quand le Soleil devient
Carte de pollution accessible sur le site d’airTEXT.
Pollution map accessible on the airTEXT website.
J dossier special report
Qualité de l’air: Autre nuisance sanitaire
importante: la qualité de l’air. Que ce soit
à Paris ou à Londres, ce facteur est extrêmement surveillé par les pouvoirs publics.
Avec quatre millions de personnes, l’agglomération parisienne respire un air pas
toujours satisfaisant, en hiver (stagnation
des particules due à l’absence de vent)
comme en été (seuil critique d’ozone).
Airparif est en mesure, grâce à la modélisation de nombreuses données, de prévoir
hebdomadairement le degré de pollution.
L’observation thermométrique n’est pas
possible par satellites. Par contre, ces derniers servent au calcul de la pollution,
indispensables aux mesures à prendre
(réductions du trafic, limitation de vitesse,
etc.). De l’autre côté de la Manche, un
service est utilisé, depuis mars 2007,
pour la protection des Londoniens
confrontés à une recrudescence d’asthme,
d’emphysème et de troubles cardiaques.
Dorénavant, tout un chacun peut être
informé sur la qualité de l’air de sa rue
pour les deux jours à venir, en recevant
des SMS personnalisés à l’issue d’un
questionnaire. Airtext, programme développé par des scientifiques anglais, utilise
les informations fournies par « GMES »
sur la composition de l’atmosphère.
c
GMES and by Mercator Ocean marine
forecasts.
Maritime routing: Likewise, in Arctic
areas icebreakers are equipped with a
tracking system capable of precisely
calculating the position of ice to guide
them to safer waters. GMES supplies
iceberg detection algorithms
automatically, offering a synoptic picture
of ice in the Baltic Sea. This zone would
be extremely dangerous without reliable
forecasts for the more than 1,000
commercial ships sailing through it.
During the winter of 2003, 100 ships got
trapped by ice.
Pollution: In an altogether different role,
the European Maritime Safety Agency
(MSA) has set up an oil slick detection
system using satellite imagery from the
Clean Sea Net to protect Europe’s long
and vulnerable coastlines. Just 30 minutes
after a patch is located in an image, the
data are analysed and transmitted to
coastguards. Out of 886 slicks identified,
the system has confirmed 300 pollution
incidents. The agency sends out data
from around the globe every six hours
and from along Europe’s coastlines
every six minutes to identify polluters
immediately. The system is also used to
keep track of boats involved in people
and drug trafficking.
Atmosphere
Harmful solar rays: When the Sun’s rays
become harmful, the Italian Ministry of
Health launches a campaign on its official
website to protect people working
outdoors against skin cancer. Firms can
locate their sites and obtain information
about UV exposure according to the
time and place, as well as recommended
treatment. Today, European standards
govern exposure to artificial sources of
radiation but none apply to natural
sources. This service is also extended to
citizens, who are now increasingly aware
of the issue and can consult information
on their mobile phone.
Air quality: Another major health hazard
is poor air quality. In Paris and London,
the authorities are keeping a very close
eye on the cities’ air. The air breathed by
the Paris conurbation’s population of
four million is not always up to standard,
whether in winter when particles persist
due to a lack of wind, or summer when
critical Ozone thresholds are reached.
The Airparif monitoring service models
a host of data to generate weekly air
pollution forecasts. While satellites
cannot gauge air temperature, they can
be used to calculate pollution levels,
which are vital when imposing
measures like traffic restrictions and
speed limits. Across the English
Channel, a service has been operating
since March 2007 to protect Londoners
suffering from a rise in cases of asthma,
emphysema and cardiac complications.
Airtext, developed by UK scientists, uses
data from GMES to send street-level
information on air quality for the next
two days to subscribers via text
messages to their mobile phone.
41
Les Parisiens sont loin de respirer un air toujours satisfaisant!
The air in Paris isn’t always very clean.
© DR
Environment
Urban sprawl: The densification of the
globe’s megalopolises means they are
increasingly looking to expand. A good
example is Madrid, which is spreading
out over 250 hectares—that’s
equivalent to 300 football pitches.
GMES is helping the city to better
manage its peripheral areas according
to types of soil, for example to mitigate
flood or landslide risks, using satellite
Earth imagery. The city has defined a
number of sustainable planning
scenarios, preserving green spaces and
leisure areas. Faced with the breakneck
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
c
Suisse: carte
d’occupation
des sols en 2002.
Land-use/land cover
map of Switzerland,
2002.
© INTECS S.P.A
J dossier special report
Suisse: carte de la couverture forestière la même année.
Forest cover map for the same year.
Environnement terrestre
Urbanisation: Face à la densification des
d’inondation, d’effondrement de terrain,
etc.) grâce aux satellites d’observation de
la Terre. Il lui a fallu élaborer différents
scénarios en préservant des espaces verts
et de loisirs afin de planifier la ville de
façon durable. Face à l’augmentation
galopante de la population madrilène,
l’administration s’appuie sur les indica-
© FOTOLIA
mégapoles, les villes sont de plus en plus
amenées à grossir. Madrid en est un bon
exemple. La ville s’étend sur 250 hectares,
soit 300 terrains de football. Pour ses
zones périphériques, « GMES » lui a permis une meilleure gestion de sa surface en
fonction de la nature des sols (risques
teurs fournis par le programme Geoland,
lesquels sont reliés aux données d’environnement et d’urbanisation, pour surveiller et gérer son extension.
Madrid vue par le satellite d’observation de la Terre, Spot 5.
Madrid viewed by the SPOT 5 Earth-observation satellite.
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© CNES/DIST SPOT IMAGE
42
Forêts: Les services de « GMES » sont
également des supports efficaces dans les
domaines de l’agriculture, de la conservation
de la nature et de la surveillance des zones
forestières. Par exemple, la péninsule
d’Eiderstedt en Allemagne, véritable
sanctuaire pour les oiseaux, est rendue
vulnérable par l’avancée des surfaces agricoles. La zone est sous haute surveillance
grâce à « GMES ». Par ailleurs, dans la
région du Schleswig-Holstein, des informations précieuses sur la nature des
forêts sont fournies par le programme
Land Information Services. Car chaque
J dossier special report
pays est contraint, depuis le protocole de
Kyoto (réduction de CO2), à faire un
inventaire de ses forêts (superficie, type,
fragmentation, défrichement, reboisement, dommages, zone protégée). Des
mosaïques d’images satellitaires sur toute
l’Europe ont démontré que de 1990 à
2005 la superficie forestière européenne a
grandi. Ces informations couplées à des
données spatio-temporelles permettent une
modélisation du taux de carbone produit.
Nitrates: Le bassin de la Sarre et de la
Moselle, partie intégrante du bassin du
Rhin, est le deuxième bassin d’Europe
centrale. Sous surveillance de quatre pays
frontaliers (France, Allemagne,
Luxembourg, Belgique), les pollutions
diffuses par pesticides sont sans cesse évaluées. « GMES » fournit aux autorités
concernées des informations, grâce à la
télédétection, sur les nutriments et les polluants afin de prendre des mesures d’urgence au besoin. Les mêmes informations sont distribuées de chaque côté des
frontières pour garantir la bonne qualité
de l’eau. Deux nouveaux utilisateurs par
minute s’inscrivent sur le serveur dédié à
cet effet!
c
growth of its population, Madrid is
relying on environmental and urban
planning data combined with indicators
supplied by the GMES to monitor and
manage its expansion.
Forests: GMES services are also an
effective aid in agriculture, nature
conservancy and forest monitoring.
GMES is closely watching the Eiderstedt
peninsula in Germany, a bird sanctuary
under threat from encroaching
croplands. And in the Schleswig-Holstein
region, the GMES Land Information
Services programme is providing vital
information on forest characteristics.
To keep to their Kyoto commitments on
curbing CO2 emissions, nations are
required to compile forest inventories
recording acreages, types, fragmentation,
clearances, replanting, damage and
protected areas. Satellite mosaics
showed that forest acreages in Europe
increased from 1990 to 2005. Combined
with spatial and temporal data, such
information enables carbon emissions
to be modelled.
Nitrates: The Sarre and Moselle basin,
part of the Rhine river basin, is the
second largest in Central Europe. The
four countries bordering the basin—
Belgium France, Germany and
Luxembourg—keep constant track of
pesticide pollution. GMES is providing
the authorities with remote-sensing
data on nutrients and pollutants so they
can take emergency action if required.
The same data are distributed in all
three countries to guarantee good water
quality, with two new users signing up
on the server every minute.
Supporting emergency and
humanitarian response
Fires: Forest fires in Greece are a perfect
example of how GMES is helping to deal
with increasingly traumatic natural
disasters. On 23 August 2007, firemen
operating in the Peloponnese received a
first satellite image in less than 10
minutes. Very-high-resolution satellite
imagery made it possible to locate
hospitals, protect roads and evacuate
populations, despite the appalling
weather conditions. On 27 August, the
International Charter on Space and
Major Disasters was activated, providing
daily data over a 10-day period to map
forest damage and plan replanting,
indemnify homeowners, monitor historic
sites such as Olympia and build up an
archive to help combat future fires.
Floods: Another example presented at
the GMES forum in Lille was the Danube
River floods in Germany in 2005, which
killed 12 people and caused
$800 million worth of damage.
c
© ST. OUREVITCH
43
Le bassin de la Sarre et de la Moselle s’étend sur le Luxembourg, l’Allemagne, la Belgique et la France.
The Sarre and Moselle basin is bordered by Luxembourg, Germany, Belgium and France.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
© MINISTÈRE FRANÇAIS DE LA DÉFENSE
© MINISTÈRE FRANÇAIS DE LA DÉFENSE
J dossier special report
Feux dévastateurs dans la région
du Péloponnèse (Grèce) en août 2007.
Devastating fires in the Peloponnese,
Greece, August 2007.
Soutien aux situations d’urgence et aide humanitaire
Feux: Parmi les nombreuses catastrophes
localiser les hôpitaux et les voies d’accès à
protéger en priorité, après l’évacuation
des populations. Le 27 août, la charte
internationale « Espace et catastrophes
majeures » était déclenchée. Pendant dix
jours, elle a fourni des informations
quotidiennes. Grâce à elle, il existe
aujourd’hui une cartographie des forêts
détruites (reboisement), des habitations
(indemnisation), des sites historiques
(Olympie) ainsi qu’une archive pour prévenir les incendies futurs.
naturelles, de plus en plus traumatisantes,
les incendies en Grèce représentent un
parfait exemple de l’apport de « GMES ».
Dans la région du Péloponnèse, les pompiers ont reçu le 23 août 2007, en moins
de dix minutes, la première vue de l’espace. Les images satellitaires de très
haute résolution ont permis, malgré les
conditions climatiques déplorables, de
44
Tremblement de terre dans la région du Sichuan
(sud-ouest de la Chine) en mai 2008.
Earthquake in the Sichuan region of Southwest China, May 2008.
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© REUTERS/J. LEE
Inondation: Autre exemple présenté à
Lille, le débordement du Danube en
Allemagne en 2005: 12 morts, 800 millions
de dollars de dégâts. Les données sur
l’occupation des sols, complétées par des
statistiques, ont servi à élaborer des cartes
pour évaluer les dédommagements.
Depuis un serveur, destiné aux ONG et
autres organismes de ce type, donne des
informations régulières sur le cours du
fleuve.
Camps de réfugiés: « GMES » répond
aussi aux besoins de l’Union européenne
en matière de politique étrangère et de
politique européenne de Défense. Les
utilisateurs en charge de la sécurité
(police, armée, autorités) peuvent y avoir
accès comme n’importe quel utilisateur.
Que ce soit pour le Darfour ou le Tchad,
le Haut-commissariat aux réfugiés a d’ailleurs demandé des informations précises
sur les camps et leur extension, sachant
qu’un camp abrite en moyenne 200000
personnes. L’imagerie satellitaire et le
GPS ont permis de contrôler l’organisation de services tels que le transport,
l’éducation, les points de distribution en
eau, l’installation d’un dispensaire, etc.
Il faut savoir qu’il en existe aujourd’hui
300 sous la responsabilité du HCR, situés
dans 125 pays.
Par ailleurs, l’Afrique, plus que tout autre
continent, a besoin de comprendre
l’évolution de la planète pour anticiper les
conséquences directes sur l’économie
locale. Souvent une sécheresse se
termine par une famine. C’est pourquoi,
dans le cadre du sommet de Lisbonne,
« GMES » envisage avec ce continent un
partenariat pour la sécurité alimentaire. ■
J dossier special report
© MARINE NATIONALE
Land-use/land-cover data were
combined with statistics to generate
maps for evaluating compensation. A
server now provides NGOs and similar
bodies with regular information on the
river.
Refugee camps: GMES is also serving EU
foreign and defence policy requirements.
Police, the military and government
personnel in charge of security can
access services like any other user. In
Darfur and Chad, the UN High Commission
for Refugees (UNHCR) has requested
precise information on refugee camp
populations, given that a single camp
houses 200,000 people on average.
Satellite imagery and GPS data help to
organize services like transport,
education, water distribution and the
setting up of dispensaries. Today, there
are 300 camps under UNHCR’s
responsibility in 125 countries. More than
any other continent, Africa needs to
understand our evolving planet to
anticipate the direct impacts of climate
change on local economies. Often,
drought leads to famine, which is why
GMES envisions a food security
partnership with Africa under the Lisbon
Agreement. ■
© CROIX ROUGE FRANÇAISE
La Marine nationale portant secours à deux bateaux transportant des immigrés clandestins.
The French Navy comes to the assistance of two boats carrying illegal immigrants.
© UNOSAT, DLR, PROJET RESPOND
45
Carte du camp de Goz Amer (Tchad)
réalisée dans le cadre de « GMES ».
Map of the Goz Amer camp in Chad
generated by GMES.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
J société society
SINNAMARY
Ciment des relations
franco-russes
Depuis le mois de juillet, une communauté de travailleurs russes, forte de quelque
quatre-vingts personnes, s’est installée en Guyane, dans la petite commune de Sinnamary,
pour les besoins du chantier Soyouz. Au-delà du « choc thermique » qu’a pu représenter
ce déménagement de Samara ou de Moscou à Sinnamary, qu’en est-il du « choc culturel » ?
Comment ces Européens du nord de l’Europe s’intègrent-ils dans cette France sud-américaine,
et de quelle façon sont-ils perçus par les habitants de Sinnamary ? Éléments de réponse.
I
l est 17h00 ce dimanche et la petite
bourgade de Sinnamary peine à sortir
de la torpeur qu’occasionne la chaleur
tropicale d’un mois d’octobre forcément
sec et chaud. Sur le terrain de football
du stade, pourtant, des silhouettes s’animent, courent, jouent, s’interpellent en
russe, créole, français et tout autre langage permettant approximativement de
se comprendre. Chaque dimanche en
effet, des rencontres de football amicales
se déroulent entre Russes et Sinnamariens
pour la plus grande joie des deux partis.
Des rencontres qui illustrent bien l’incroyable facilité avec laquelle nos partenaires russes se sont intégrés au sein de la
population de Sinnamary en seulement
quelques semaines. « Nous faisons progressivement connaissance avec les gens en nous
rendant de plus en plus régulièrement au
bourg depuis l’hôtel du Fleuve où nous sommes
logés », explique l’interprète Katia Ivanova,
« et on trouve que les gens que nous rencontrons sont vraiment très gentils. Sans doute
grâce à la qualité de vie que nous percevons
ici. Il n’y a pas de stress, pas de pollution, pas
d’embouteillages… C’est très agréable ». Le
directeur de l’hôtel du Fleuve, Sébastien
Haddad, non content de déployer des trésors d’imagination et d’énergie pour s’assurer du bien-être de ses hôtes (cf. encadré),
a passé avec les restaurateurs et commerçants de Sinnamary des conventions qui c
46
Sinnamary
Sinnamary seals French-Russian relations
Since July, an 80-strong Russian team working on the future Soyuz launch site in French Guiana has made the
small town of Sinnamary its home. Moving from Samara or Moscow to Sinnamary was certainly a temperature
shock for them, but what about the culture shock? How are these northern Europeans coping in France’s South
American overseas territory, and how are they getting on with the locals? CNESMAG decided to find out.
s
It’s 5.00 o’clock on Sunday afternoon and Sinnamary is
wilting in the tropical heat of a hot and dry October. But on
the football pitch, silhouettes are running around excitedly and
shouting to one another in Russian, Creole, French and any other
language that allows them to communicate. Russians and
Sinnamarians really look forward to these weekly kick-abouts,
confirming just how easily our Russian partners have adapted to
life in Sinnamary in the space of a few weeks. “We’re spending
more time out and getting to know people on our way into town
cnes mag u NOVEMBRE 2008
from the Hotel du Fleuve where we’re staying,” says the interpreter
Katia Ivanova. “The people we’ve met are really friendly, no doubt
because of the lifestyle. There’s no stress, no pollution, no traffic
jams… We love it here.” Besides going out of his way to make his
guests feel at home (see box), the hotel’s manager Sébastien
Haddad persuaded Sinnamary’s restaurants, bars and shops to
accept a voucher system so that the Russians can eat and drink
wherever they want, making it easier for them to mingle with the
locals.
c
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, JM. GUILLON, 2008
u ANNE BELLANOVA, pour le/ for CNES
Une fois la semaine sur le chantier finie, les Russes peuvent visiter la Guyane grâce aux excursions ou activités concoctées par la société Free Lance Service.
Once the week’s work on the construction site is over, the Russians get to see French Guiana with excursions and activities devised by Free Lance Service.
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, JM. GUILLON, 2008
47
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
instaurent un système de tickets permettant
aux Russes d’aller manger dans n’importe
quel restaurant ou consommer dans
les bars de la place de façon à favoriser les
échanges et les rencontres.
ET ON S’ÉCHANGE DÉJÀ DES RECETTES
taurants du bourg et celui de l’hôtel, une
grande cuisine, équipée de façon tout à
fait professionnelle, a également été mise
à la disposition des Russes pour qu’ils
puissent se faire des plats de chez eux,
bien qu’avec les produits locaux, évidemment. « La plupart du temps on mange la
cuisine locale », souligne Dmitriy Baranov,
chef du chantier Soyouz pour la partie
russe, « et ce qui nous plaît le plus ce sont
les fruits, qu’on ne trouve évidemment pas
chez nous, les jus, le poisson et aussi le gibier.
Les légumes, on aime moins, il faut bien le
reconnaître. » La cuisine est d’ailleurs une
excellente base pour nouer des relations
entre les communautés. « Nous avons un
collègue qui a vraiment bien sympathisé avec
un restaurateur de Sinnamary, au point que
celui-ci lui prête parfois sa cuisine et offre la
matière première pour que notre collègue lui
© R. LE GUEN
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE,
JM. GUILLON, 2008
De fait, ce système remporte l’adhésion
unanime des Russes et des Sinnamariens.
« C’est une clientèle très gentille et très polie »,
nous indique Barbara, patronne du restaurant Au Thé Kafrine. « Cela fait à peine
un mois que j’ai ouvert ce restaurant et déjà
nos amis russes prennent leurs habitudes.
Comme il y a un certain turn-over dans les
équipes de chantier, ils organisent leurs pots de
départ chez moi, ils m’apportent des petits
cadeaux de leur pays, on discute, je leur fait
découvrir la cuisine française, qu’ils apprécient de toute évidence, j’apprends des mots de
russe, ils apprennent des mots de français et
ça nous permet d’échanger. » Outre les res-
© CNES/ESA/ARIANESPACE/
CSG SERVICE OPTIQUE, JM. GUILLON, 2008
J société society
48
Trading recipes
The system suits Russians and Sinnamarians alike. “Everybody’s
really friendly and very polite,” says restaurant owner Barbara, who
runs the Au Thé Kafrine. “I only opened my restaurant a month ago
and our Russian friends are already regulars. As there’s quite a lot
of turnover in the construction teams, they organize their farewell
dos in my restaurant and they bring me gifts from home. We chat,
so I learn some Russian and they learn some French, and I show
them the delights of French cuisine, which they seem to appreciate.”
In addition to the restaurants in town and at the hotel, a large
professional-standard kitchen has been fitted for the Russians to
do some home cooking, albeit with local ingredients of course. “We
mostly eat local cuisine,” says Dmitriy Baranov, the Russian team’s
Soyuz site manager. “We like the fruit best, which we obviously
can’t get back home, and the juices, fish and game. Although it’s
true that we’re less keen on the vegetables.” And cooking is a great
way to make friends. “One of our guys has got really friendly with a
restaurant owner in Sinnamary, who even lends him his kitchen and
cnes mag u NOVEMBRE 2008
provides the produce for him to prepare Russian dishes,” adds Katia.
The contact between the communities has dispelled some of the
myths heard on both sides before the Russians arrived in French
Guiana. Katia has an anecdote that illustrates the point well: “One
evening, I noticed three young women from the village smiling at
us in a restaurant in Sinnamary. I started chatting to them and they
explained that they were surprised they could talk to us so easily,
because they thought we were afraid of them.”
Once they had got over the initial surprise and preconceptions, and
the newcomers had had time to adapt, the two communities
brought together by the requirements of Europe’s space
programme only needed a few months to get to know and like
each other. Given the very positive feedback from both sides at this
still early stage, exchanges between Russians and Guianians look
set to extend beyond food and sport, and why not to culture,
philosophy and traditions? Indeed, to anything that makes peoples
what they are. ■
fasse découvrir des plats russes », ajoute
Katia. Des échanges qui permettent aux
uns comme aux autres de rétablir certaines vérités par rapport aux idées préconçues et autres réputations usurpées qui
pouvaient circuler avant l’arrivée des
Russes en Guyane. Ce qu’illustre bien
une anecdote de Katia qui nous raconte
qu’un soir, dans un restaurant de
Sinnamary, elle s’aperçoit que trois jeunes
femmes du village les observent en souriant: « J’ai fini par entamer une discussion
avec elles et elles m’ont expliqué qu’elles
étaient surprises de pouvoir parler si facilement avec nous parce qu’elles pensaient que
nous avions peur d’elles. »
On constate ainsi qu’une fois passés
les premiers étonnements, les idées préconçues, les nécessaires adaptations de
tous ordres, ces deux communautés que
les exigences du développement spatial
ont mis en présence n’ont eu besoin que
de quelques mois pour se découvrir des
raisons de se connaître et de s’apprécier.
À l’écoute des premiers échos, tous très
positifs, tant du côté russe que du côté
guyanais, sur cette cohabitation, gageons
que ces échanges dépasseront très vite les
simples domaines du sport et de la gastronomie pour s’étendre, pourquoi pas, à la
culture, à la philosophie, aux traditions…
à tout ce qui peut composer l’essence
même des peuples. ■
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, JM. GUILLON, 2008
J société society
Hôtel du Fleuve : presque le « Club Med »
epuis qu’il a relevé le défi d’héberger en permanence près d’une centaine de Russes, Sébastien
Haddad, directeur de l’hôtel du Fleuve, multiplie les innovations et les investissements pour améliorer sans cesse le bien-être de ses clients. Après avoir installé une salle de cinéma pour projection
de films russes, une buanderie avec machines à laver professionnelles, des billards, un baby-foot,
une table de ping-pong, une cuisine professionnelle, des liaisons Internet avec Wi-Fi… et avoir
acquis des canoës kayak, un jet-ski, une pirogue et une coque alu, Sébastien a décidé de parier sur
l’avenir et sur la pérennité de la présence russe à Sinnamary pour engager des travaux conséquents
autour de l’hôtel.
Les habitants de Sinnamary ont constaté que le fleuve était maintenant aux pieds de l’hôtel, où un
grand carbet de détente et un ponton accueillent les amateurs de pêche ou de baignade. Plus loin,
une dizaine de bungalows sont en construction pour augmenter les capacités d’hébergement de
l’hôtel et pouvoir proposer aux résidents russes, lors de la phase d’exploitation du lanceur Soyouz,
une offre de logement pour les familles.
Enfin, en parallèle à l’offre de loisirs proposée par l’hôtel, une société de services extérieure, Free
Lance Service, facilite également chaque week-end les activités diverses de nos amis russes pour
qu’ils découvrent la Guyane: pêche au gros, visite des îles du Salut, excursions sur les fleuves de
Guyane, balade à Cayenne, nuit au carbet, observation des ibis rouges, etc. « Cette clientèle représente une vraie bouffée d’oxygène pour l’hôtel qui souffrait jusqu’à présent d’un manque chronique
de fréquentation », indique Sébastien Haddad, « il est donc normal qu’on soigne particulièrement
nos hôtes et que l’on fasse en sorte qu’ils se sentent au mieux chez nous ».
D
49
© CNES/ESA/ARIANESPACE/CSG SERVICE OPTIQUE, JM. GUILLON, 2008
Home from home at the Hotel du Fleuve
s
Since taking up the challenge of looking after 100 Russians week in, week out, the Hotel du
Fleuve’s manager Sébastien Haddad has been busily innovating and investing to keep his guests
happy. After setting up a projection room to screen Russian films, providing a laundry with
professional washing machines, a billiard table, table football, table tennis, a professional kitchen
and Internet with WiFi; and after acquiring canoes, a jet ski, a dugout and an aluminium boat,
Sébastien decided to bank on the Russians being in French Guiana to stay and is having a lot of
work done in the vicinity of the hotel. It is now right at the water’s edge, with a large chalet for
guests to relax and a pontoon for fishing and swimming. Further on, 10 bungalows are being built to
increase the hotel’s capacity and to offer Russian residents somewhere to live with their families
once the Soyuz launcher enters its operational phase. Alongside the comfort and entertainment on
offer at the hotel, an external provider, Free Lance Service, organizes activities every weekend for
our Russian friends to get out and about in French Guiana, including big game fishing, excursions to
the Îles du Salut and trips along the country’s rivers, walks in Cayenne, nights in a carbet (a local
type of hut) and bird watching. “This clientele is a real boost for the hotel, which had suffered from
a chronic lack of bookings until now,” says Sébastien Haddad. “So it’s only natural that we should
be doing everything to make sure they feel at home here.”
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
Installation d’une parabole d’un diamètre
de 1 m 80 au siège de l'association Fimba
à Bogandé (Burkina Faso), en présence
de Chiara Scaleggi, responsable du projet au
CNES et des représentants de l’association.
A 1-metre-80-cm satellite dish is installed
at the headquarters of the Fimba association
in Bogandé, Burkina Faso, in the presence
of CNES’s project manager Chiara Scaleggi
and association members.
NET-ADDED
Les technologies spatiales
partenaires incontournables
des ONG
50
Un sol poussiéreux et désertique à perte de vue, une chaleur étouffante, une végétation
d’épineux… et pas une route. En Burkinabé, le mot « communiquer » a du mal à exister
tant est grande la carence en voies et en réseaux de toute sorte. Le programme
Net-Added, mis en place avec le soutien de la Commission européenne, répond
aux besoins d’accès au réseau mondial des populations et des ONG locales.
D
ans les zones subsahariennes du
Burkina Faso, l’un des pays les
plus pauvres au monde, dont le
taux d’analphabétisme avoisine
les 70 %, les taux de mortalité infantile et
maternelle sont parmi les plus élevés du
monde et le sida atteint 40 % de la population… il faut aller vite, très vite pour la
cnes mag u NOVEMBRE 2008
survie des populations. Les ONG ont
deux priorités: l’éducation et l’assistance
sanitaire. Net-Added (New Technologies to
Avoid Digital Division in E-Divided Areas),
apporte le secours précieux des technologies spatiales: deux expériences sont en
cours dans les villages déshérités de
Bogandé et Ouahigouya. « L’idée était
d’établir une connexion haut débit partagée
par tous les utilisateurs et de reproduire des
microvillages communicants », dit Chiara
Scaleggi, qui, au CNES, coordonne le
projet. « Via le satellite, l’accès à Internet a
été fourni aux associations humanitaires sur le
site. » Pour protéger les équipements des
fréquentes coupures électriques, onduleurs
© CNES
J société society
u LILIANE FEUILLERAC pour le/ for CNES
spécifiques, groupes électrogènes et climatisation des salles ont été nécessaires.
En parallèle, un terminal transportable –
la valise ABCs@t – sera utilisée par les
ONG dans les zones les plus isolées. Le
haut débit permet ainsi à la télémédecine
de se frayer un chemin jusque dans les villages de brousse et les centres de formation ont fait entrer le multimédia dans les
cours d’alphabétisation pour une meilleure efficacité de leur action.
Net-Added
Space technologies
bring vital support for
NGOs
The heat is stifling, the dusty
desert soil stretches as far as the
eye can see, thorn bushes grow
all around… and not a road in
sight. In Burkina Faso, the lack of
networks and infrastructure
makes communicating a daily
struggle. The Net-Added
programme, supported by the
European Commission, is seeking
to connect local populations and
NGOs to the global network.
UN FRÉMISSEMENT ENCOURAGEANT
s
In the sub-Saharan regions of
Burkina Faso, one of the
poorest countries on the planet with
illiteracy running at near 70%, infant
and maternal mortality among the
highest in the world and 40% of
people afflicted by AIDS, NGOs are in
a race against time to ensure the
survival of local populations. Their
two priorities are education and health.
To support them, the Net-Added
programme (New Technologies to
Avoid Digital Division in E-Divided
areas) is testing solutions based on
space technologies in the disinherited
villages of Bogandé and Ouahigouya.
“The idea was to establish a shared
broadband connection and reproduce
communicating villages at a micro
scale,” explains Chiara Scaleggi, who
is coordinating the project at CNES.
“Humanitarian aid associations have
satellite access to the Internet at the
site.” Uninterrupted power supplies,
generators and utility room air
conditioning had to be installed to
protect equipment from frequent
power outages. NGOs will also use
© C. SCALEGGI
La mise en œuvre a dû tenir compte des
freins inhérents à la culture et aux traditions, mais les premiers signes tangibles
d’une bonne pratique des technologies se
font sentir. « Chaque jour, nous avons
accès au relevé des connexions et des utilisations. Indéniablement, ce service est utilisé
de manière assidue et le retour que font les
usagers est très positif. Le fait de pouvoir
rechercher des informations sur Internet,
d’envoyer des e-mails, d’avoir recours à des
visioconférences ne résout pas tous les problèmes, mais cela participe à la lutte contre
l’analphabétisme numérique », constate
Chiara Scaleggi. Le soutien des ONG à
la formation des utilisateurs est très actif:
la période d’expérimentation initialement
prévue jusqu’en avril 2009 va se poursuivre
jusqu’en septembre 2009.
Le programme va être également mis en
œuvre au Bénin. Dans ce pays qui compte
un médecin pour 15000 habitants, NetAdded a centré sa mission sur le soutien à
la formation des médecins béninois spécialisés. Le CNES travaille avec l’Université
médicale virtuelle francophone (UMVF)
au développement du site universitaire de
Parakou en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), l’institut régional de santé publique à Ouidah,
et avec l’OMS. Outre le bénéfice de cours
en ligne, d’un accès à une base de données
alimentée par des praticiens du monde
entier et des services de télédiagnostic ou
de télémédecine, le programme NetAdded permettra à ces centres d’être
acteurs en créant des contenus mieux
adaptés aux populations africaines. ■
the ABCs@t portable terminal in the
most remote areas. In this way,
broadband is taking telemedicine
into the bush and training centres
can use multimedia technologies to
improve literacy teaching.
Encouraging first signs
Inherent cultural practices and
traditions have not made it easy to
implement this solution, but the first
signs that the new technologies are
being taken up are encouraging. “We
consult connection and usage figures
every day. The service is definitely
being well used and the feedback
from users is very positive. Being
able to search information on the
Internet, send e-mails and use
videoconferencing doesn’t solve all
the problems, but it’s helping to
combat digital illiteracy,” notes
Chiara Scaleggi. NGOs are providing
very active support for user training
and the initial trial period scheduled
to run until April 2009 has been
extended to September 2009. The
Net-Added programme is also going
to be deployed in Benin. In a country
with one doctor to 15,000 inhabitants,
Net-Added will be focusing on supporting
training for its specialists. CNES is
working with the UMVF francophone
virtual school of medicine to develop
the Parakou university campus in
partnership with the AUF francophone
university agency and the regional
public health institute in Ouidah, in
partnership with the World Health
Organization (WHO). Besides the
advantages of on-line teaching, access
to a database with input from
practitioners all over the world and
telediagnosis and telemedicine
services, Net-Added will enable these
centres to play an active role in
tailoring content to the needs of
Africa’s populations. ■
Cours de formation médicale sur le paludisme dispensé, à l’institut régional
de santé publique à Ouidah (Bénin), grâce à un point d’accès sans fils qui permet la liaison.
Medical training course on malaria at the regional public health institute in Ouidah,
Benin, using a wireless link.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
51
J société society
Une
constellation en
bande Ka pour
alimenter les
pays émergents
O
s New Jersey start-up O3b
Networks (Other 3 billion) is clearly
announcing its ambition to bring
broadband connectivity to three
billion people in Africa and emerging
nations. To achieve its aims, it has
put together financing with key
equity sponsors Google, HSBC and
Liberty Global. An agreement was
signed in September. The company
plans to supply Internet backhaul
services via a constellation of
16 Ka-band satellites in low-Earth
equatorial orbit at an altitude of
8,000 km, covering latitudes from
45 deg. North to 45 deg. South.
O3b Networks’ system will avoid
GEO interference issues by using
techniques similar to those originally
developed for the Teledesic and
Skybridge systems. O3b Networks
has signed a preliminary contract
with Thales Alenia Space for
16 700-kg satellites with a design of
life of 10 years. Eight of the satellites
could be delivered by 2010-2011. ■
’utilisation du géopositionnement par
satellites ne cesse de s’étendre à de
nouvelles applications, toujours pratiques
parfois inattendues. Quel photographe,
amateur ou professionnel, aurait pensé
un jour pouvoir disposer d’une fonction
de positionnement automatique sur son
appareil pour lui indiquer son itinéraire?
De nombreux fabricants proposent désormais un équipement à fixer sur la griffe du
flash. Les données brutes sont stockées
dans la mémoire interne de l’appareil. Un
outil logiciel simple permet de visualiser la
photo avec l’information de localisation
précise, à quelques mètres près, et de
datation. Avec cette dernière option, la
recherche de photos peut s’effectuer non
seulement par chronologie mais également en fonction des lieux où elles ont été
prises. ■
L
© DR
Geotagging for cameras
q
s Satellite geolocation
technologies are increasingly finding
their way into new, practical and
sometimes surprising applications.
Professional or amateur
photographers would never have
thought a few years back that one
day they would have an automatic
geotagging function built into their
camera to guide them to a shoot
location. Many manufacturers now
offer just such an accessory that
connects to the camera’s hot-shoe.
The raw data are captured in the
camera’s internal memory. Simple
software lets the user display photos
with position and timing information
accurate to a few metres. With this
feature, photographers can now
search their photos according to time
and location. ■
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.geotate.com/en/products
www.alta4.com/eng/geoimaging/camera/features.php
www.clubic.com/actualite-71011-sony-gps-cs1ka.html
© DR
52
3b Networks, une nouvelle startup du New Jersey affiche ses
ambitions : desservir en haut
débit trois milliards de personnes qui, à ce
jour, n’y ont pas accès, en Afrique et dans
des pays émergents. Pour réaliser ses
objectifs, elle a étudié un plan de financement adossé à des partenaires majeurs
tels que Google, HSBC et Liberty
Global. Un accord a été signé en
septembre 2008. Concrètement, la
société prévoit de fournir une infrastructure de réseau Internet via une constellation de seize satellites en bande Ka qui
évolueraient sur une orbite équatoriale
basse (8000 km d’altitude), et couvrirait
un espace de latitudes comprises entre
45° nord et 45° sud. Le système d’O3b
Networks éviterait les problèmes d’interférence avec les satellites géostationnaires
en utilisant des techniques de noninterférence similaires à celles qui étaient
envisagées par les systèmes Teledesic et
Skybridge. O3b Networks a signé un
contrat préliminaire avec Thales Alenia
Space pour la fabrication des seize
satellites de 700 kg dont la durée d’exploitation est estimée à dix ans,
mais qui pourrait aller au-delà.
Huit d’entre eux pourraient être
livrés dès 2010-2011. ■
Appareil photo,
option localisation
Ka-band constellation for
developing world
cnes mag u NOVEMBRE 2008
J société society
Cospas-Sarsat fête ses
20 ans à Biarritz
e Conseil du programme international
d’aide aux opérations de recherche et
de sauvetage par satellite s’est réunit cette
année en France, un des quatre pays fondateurs (aux côtés des États-Unis, du
Canada et de la Russie). Aujourd’hui, ils
sont 40 pays membres de l'accord intergouvernemental signé en 1988. En plus
de 20 ans de bons et loyaux services, les
satellites du programme Cospas-Sarsat
auront sauvé pas moins de 24700 vies
à travers le monde (fin 2007). Car ce
sont plus d’un million de balises de
détresse qui sont dispersées à la surface
de la planète pour permettre de recueillir
des informations d'alerte et de localisation
terrestres, maritimes et aériennes.
Aujourd’hui les quatre satellites américains
Poes et le satellite européen Metop-A,
qui composent Sarsat, emportent en
orbite basse polaire des répéteurs, instruments canadiens, et des instrumentsprocesseurs français. La France qui
préside le conseil Cospas-Sarsat tous les
quatre ans, a accueilli fin octobre, pour la
première fois, les 40 délégations à Biarritz. ■
© FOTOLIA
L
Golfeur, la casquette
révolutionnaire
ous les joueurs de golf se sont un jour
demandé à quelle distance se trouvait
le prochain trou ou quel club choisir pour
être le plus performant? La technologie a
trouvé la réponse: les casquettes et visières
équipées de récepteurs GPS « Advisor »
de la Société SkyKap. Le système est
commandé par reconnaissance vocale qui
transmet au golfeur à tout moment la distance exacte à parcourir, les scores du parcours, etc. Un produit qui assiste de
manière pratique le joueur sans qu’il ait à
lâcher son club! L’information de positionnement est en permanence suivie sur
une carte détaillée du parcours qui calcule
les distances vers le green, les bunkers et
les limites du fairway, etc. Un microphone
de haute qualité est installé dans la partie
en contact avec la tête. Différents parcours peuvent être téléchargés dans la
casquette par connexion USB. ■
T
Revolutionary cap for golfers
s All golfers have one day wished
they had something in their bag to
help with yardages and club
selection. The technology they’ve
been waiting for is here: Advisor
GPS-enabled golf caps and visors
from SkyKap. The voice-activated
system gives golfers yardage data,
lets them enter and track scores and
much more besides. Real-time
positioning information is continually
tracked against a detailed map of the
user’s selected golf course, and
distances to green, bunkers and
fairway boundaries are calculated.
The cap/visor features a high-quality
microphone and a USB port for
downloading different courses. ■
q
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.skykapllc.com
Cospas-Sarsat turns 20 in Biarritz
s The council of the CospasSarsat international satellite searchand-rescue programme met this year
in France, one of the four founding
nations alongside Canada, Russia
and the United States. In all, 40
member countries have joined the
intergovernmental agreement signed
in 1988. In over 20 years of loyal
service, the satellites in the CospasSarsat programme have saved no
fewer than 24,700 lives around the
world (at end 2007). More than one
million locator beacons are operating
somewhere on the surface of the
globe, transmitting distress calls and
positions from on land, at sea and in
the air. Today, the four US POES
satellites and the European MetOp-A
satellite that form the Sarsat system
are carrying Canadian repeaters and
French processors in low-Earth polar
orbit. France, which chairs the
Cospas-Sarsat Council every four
years, hosted the council meeting in
Biarritz at the end of October. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
53
ERATJ
europe europe
5e CONSEIL ESPACE
Adoption de la résolution
à l’unanimité
Le 5e Conseil Espace, du 26 septembre à Bruxelles, s’est conclu par l’adoption d’une
résolution qui fera date dans l’histoire de la politique spatiale européenne. Réaffirmant
les priorités actuelles de l’Europe en faveur des programmes Galiléo et « GMES », elle ouvre
de nouvelles perspectives dans les domaines clés de l’environnement et du changement
climatique, de l’exploration du système solaire, de la sécurité et de la surveillance de l’espace,
ainsi que du développement économique et des marchés porteurs. Au-delà de ces
importantes avancées, la résolution marque une nouvelle impulsion dans l’ambition spatiale
de l’Union, portée par l’adhésion et le dynamisme de tous les États membres.
L
e vice-président de la Commission
européenne Günter Verheugen,
en charge de l’espace, et le directeur
général de l’Esa, Jean-Jacques
Dordain, ont présenté un rapport
sur l’état d’avancement de la politique
spatiale européenne (PSE), dressant un
panorama des principaux progrès achevés
54
dans sa mise en œuvre depuis mai 2007,
ainsi que les actions prioritaires pour
l’année à venir.
CONTENU PRÉPARATOIRE DE LA RÉSOLUTION
Cette résolution se nourrit des discussions
politiques qui ont eu lieu à Kourou en juillet
dernier lors de la réunion des ministres
européens en charge de l’espace, associant
le Parlement européen et la Commission.
Sur le fond, le texte « Faire progresser
la politique spatiale européenne » vise à préciser la vision établie par la résolution de
mai 2007 sur la place de l’Europe dans les
activités spatiales. Rappelant en préambule que la PSE doit répondre aux besoins c
5 th Space Council
Resolution adopted on all sides
26 September, the 5th Space Council in Brussels adopted a resolution that will mark a major step in establishing a
European space policy. While reaffirming Europe’s current focus on the Galileo and GMES programmes, it opens new
avenues in key domains such as the environment and climate change, solar system exploration, space surveillance
and security, economic development and lead markets. Aside from these important advances, the resolution gives
new momentum to the EU’s space ambitions, with the full and active backing of member states.
s
Günter Verheugen, European Commission Vice-President
with responsibility for space, and ESA Director General
Jean-Jacques Dordain presented a status report on the advancement
of the European Space Policy (ESP) since its introduction in May
2007, and on priority actions for the year ahead.
Preparing the resolution
The resolution was inspired by policy discussions in Kourou in July
at the informal meeting between EU ministers in charge of space,
cnes mag u NOVEMBRE 2008
also attended by the European Parliament and Commission.
The underlying purpose of the resolution, Taking forward the
European Space Policy, is to flesh out the vision established by the
resolution of May 2007 on Europe’s role in space. Its opening
paragraphs reiterate that the ESP must respond to European policy
needs and objectives, while relying on ESA, the EU and member
states to make Europe a leading world space power. The resolution
highlights the EU’s growing role in space, consistent with its status
as a top player in the international arena. Consequently, it identifies
c
u GENEVIÈVE GARGIR, service Europe/ Europe Office, CNES
“
LA PLUPART DES NOUVEAUX
PAYS ENTRANTS DE L’UE ONT
FAIT PREUVE DE BEAUCOUP
D’ENTHOUSIASME CONCERNANT
LA POLITIQUE SPATIALE
EUROPÉENNE ET ONT
CONFIRMÉ LEUR VOLONTÉ DE
PARTICIPER PLEINEMENT AUX
ACTIVITÉS DU SECTEUR SPATIAL,
NOTAMMENT À LA MISE EN
PLACE DES SERVICES.
“
Most new EU entrants were very enthusiastic
about the ESP and confirmed their desire to
play a full part in space activities, notably
in setting up services.
© COMMISSION EUROPÉENNE /C. LAMBIOTTE, 2007
55
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
J europe europe
des politiques et des objectifs européens
tout en reposant sur les acteurs majeurs
que sont l’Esa, l’UE et leurs États membres respectifs, qui feront de l’Europe
l’une des principales puissances spatiales
sur la scène internationale!
Cet écrit met en exergue les responsabilités accrues de l’Union dans le domaine
spatial, correspondant à celles qui incombent à un acteur mondial. De ce fait, une
liste de sujets nécessitant une attention
particulière a été établie: amélioration de
la gouvernance et des mécanismes de
financement de l’Union; garantie d’un
accès autonome de l’Europe à l’espace;
possibilité pour tous les États membres
de participer aux activités spatiales; développement d’un cadre réglementaire propice à l’émergence rapide de services avals
novateurs et compétitifs; promotion d’une
approche cohérente à l’égard de la coopération internationale; ou encore renforcement de la coopération avec les pays en
développement. Ce projet de résolution
rappelle la priorité actuelle donnée à la
mise en œuvre des programmes Galiléo et
«GMES». Se félicitant des progrès réalisés
depuis 2007, il demande notamment à la
Commission européenne d’analyser les
implications juridiques au titre de propriétaire des infrastructures spatiales qu’elle
finance dans le cadre de Galiléo. Pour
« GMES », le texte met l’accent sur la
nature d’un bien public européen des don-
56
nées produites par de nombreux services
d’information. Enfin, il établit de nouvelles
priorités thématiques pour la PSE autour
du changement climatique, de la stratégie
de Lisbonne, de la sécurité et de l’exploration spatiale.
■ Espace et changement climatique : Le
texte accueille favorablement l’intention
de la Commission européenne de
conduire une étude sur les besoins de la
communauté scientifique travaillant sur le
climat, en termes d’accès à des données
normalisées et d’accroissement de la puissance de calcul disponible. Cette étude
devra analyser les moyens de répondre à
ces besoins, notamment par le biais d’un
renforcement de la coopération entre les
centres européens de recherche sur le climat.
■ Contribution des activités spatiales à la
stratégie de Lisbonne: Le texte reconnaît
que le secteur des services spatiaux est
porteur de croissance et d’emploi pour
l’Europe, notamment au sein des PME.
Pour exploiter ce potentiel, un cadre
réglementaire et des normes appropriées
sont nécessaires. Inclure les activités spatiales dans l’initiative sur les « marchés
porteurs » pourrait donc être envisagé.
■ Espace et sécurité: Le texte reconnaît que
les systèmes spatiaux sont devenus indispensables à notre économie et donc que
leur sécurité doit être garantie. En ce sens,
l’Union, en concertation avec l’Esa et leurs
États membres respectifs, devra jouer un
a number of issues to be addressed: improving EU governance and
funding mechanisms; guaranteeing Europe’s independent access
to space; giving all member states the opportunity to get involved
in space activities; developing an appropriate regulatory framework
to facilitate the swift emergence of innovative and competitive
downstream services; promoting a coherent approach to international
cooperation in space programmes; and strengthening cooperation
with developing countries.
The resolution reaffirms the current focus on implementing the Galileo
and GMES programmes. While welcoming advances made since
2007, it invites the Commission to address the legal implications of
owning the assets it has funded for Galileo. Concerning GMES, the
text emphasizes the role of GMES information services as a public
good for Europe. Lastly, it sets out new thematic priorities for the
ESP focusing on climate change, the Lisbon strategy, security and
space exploration.
■ Space and climate change: the resolution welcomes the
Commission’s intention to conduct a study to assess the needs of
the scientific community for full access to standardized data and
for increased computing power. This study must analyse the means
cnes mag u NOVEMBRE 2008
rôle actif dans la mise en place progressive
d’un dispositif européen pour assurer le
suivi et la surveillance de son infrastructure
spatiale et des débris spatiaux.
■ Exploration spatiale : Enfin le texte
estime que l’exploration spatiale est une
entreprise politique et planétaire dans
laquelle l’Europe se devra d’agir. Elle doit
donc élaborer une vision commune et
une planification stratégique à long terme
lui garantissant des positions essentielles
et reposant sur ses domaines d’excellence.
Dès lors il convient que l’Union, l’Esa et
leurs États membres respectifs approfondissent le dialogue politique nécessaire
avec les autres États et le promeuvent sur
la scène internationale. La Commission
européenne a, d’ailleurs, l’intention d’organiser une conférence politique sur une
vision mondiale à long terme en matière
d’exploration spatiale, ouvrant ainsi un
débat public sur le rôle de l’Europe dans
cette entreprise mondiale.
DISCUSSIONS FRUCTUEUSES
Cette résolution a été adoptée à l’unanimité par tous les États membres. La
plupart des délégations ont félicité la présidence française pour la réunion informelle de Kourou. Ils ont mis en exergue
les points suivants: le fondement même
de la PSE repose sur la résolution adoptée
en mai 2007; l’importance de la nouvelle
résolution apporte une vision de l’espace
required to fulfil these objectives, especially through closer
cooperation between climate research centres in Europe.
■ Contribution of space to the Lisbon strategy: the text recognizes
that space applications are expected to drive growth and jobs in
Europe, especially for SMEs. An appropriate regulatory framework
and standards are needed to exploit this potential. Space activities
could thus be considered for inclusion in the Lead Market Initiative.
■ Space and security: the resolution recalls that space assets have
become vital to our economy and that their security must thus be
ensured. Consequently, the EU, working closely with ESA and
member states, must play an active role in developing a European
capability for monitoring and surveillance of its space infrastructure
and space debris.
■ Space exploration: lastly, the resolution affirms that space
exploration is a political and global endeavour in which Europe
should play an active role. It must therefore develop a common
vision and long-term strategic planning to ensure key positions
based on its domains of excellence. This means the EU, ESA and
their respective member states must further pursue the necessary
political dialogue with other states involved and promote it on the
© ESA/ S. CORVAJA, 2008
J europe europe
Le 5e Conseil Espace, coprésidé par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour la présidence française de l’UE, et par
Maria Van der Hoeven, ministre néerlandaise des Affaires économiques, pour la présidence de l’Esa, s’est conclu par l’adoption à l’unanimité de la résolution
par les 29 ministres européens en charge de l’espace (soit les 27 pays de l’Union, plus Norvège et Suisse).
At the 5th Space Council, co-chaired by Valérie Pécresse, Minister for Higher Education and Research, for the French EU presidency, and Maria Van der
Hoeven, Dutch Minister of Economic Affairs, for the ESA presidency, the 29 European space ministers (from the 27 EU member states plus Norway
and Sweden) unanimously adopted the resolution.
au service des citoyens européens et fait
reconnaître l’Europe comme une puissance spatiale majeure sur la scène internationale; les priorités actuelles sont bien
la mise en œuvre de Galiléo et de
« GMES » (dont il est essentiel de bâtir
un programme opérationnel, d’assurer la
pérennité de son fonctionnement et de
mettre en place les budgets supplémentaires nécessaires à son financement) ainsi
que la continuité des données; l’Europe
doit faire face à de grands défis comme le
changement climatique ou la sécurité;
l’accès des PME au secteur spatial doit
être encouragé et facilité; enfin l’Union,
avec le soutien de l’Esa, doit s’impliquer
dans la stratégie mondiale d’exploration
spatiale. La plupart des nouveaux pays
entrants de l’UE ont fait preuve de beaucoup d’enthousiasme concernant la PSE
et ont confirmé leur volonté de participer
pleinement aux activités du secteur du
spatial, notamment à la mise en place des
services. Enfin des propositions ont été
reçues, venant de la Grèce pour la création d’un « Centre de recherche européen
sur le climat » dit « Grec », et de la
Slovénie pour le siége de « GMES ».
PROCHAINES ÉTAPES DE LA PFUE
Lors du conseil compétitivité de début
décembre, les ministres seront invités, à
partir d’une communication de la
Commission européenne sur « GMES »,
à adopter des conclusions sur ce programme, notamment sur sa gouvernance
et son financement. Le Conseil européen
de décembre pourrait reprendre à son
compte certains éléments issus de la résolution du Conseil Espace de septembre.
Ce serait la première fois qu’un Conseil
européen traiterait de politique spatiale.
Enfin mentionnons le Conseil de l’Esa au
niveau ministériel qui se déroulera les 25
et 26 novembre à La Haye, dont l’enjeu
sera de décider de nouveaux programmes
mettant en application les principes
discutés lors du Conseil Espace. Sans
oublier l’événement grand public à
Strasbourg, du 22 octobre au 5 novembre,
dont le but est de faire découvrir l’Europe
de l’espace à un large public à travers ses
bénéfices pour la Terre et les citoyens,
ainsi que l’exploration de l’Univers. ■
international scene. The Commission intends to organize a highlevel political conference on a long-term global vision for space
exploration, to open a public debate on Europe’s role in this
endeavour.
confirmed their desire to play a full part in space activities, notably
in setting up services. Lastly, proposals were tabled by Greece to
create a European climate research centre (GREC) and by Slovenia
to host GMES headquarters.
Fruitful discussions
Next stages of the French EU presidency
Member states adopted this resolution unanimously and
delegations congratulated the French EU presidency for organizing
the informal meeting in Kourou. Points highlighted by the Space
Council included: the ESP is founded on the resolution of May
2007; the new resolution establishes a vision for space serving
European citizens and recognizes Europe as a major world space
power; the current priorities are implementing Galileo and GMES—
for which it is vital to build an operational programme, assure longterm continuity and agree on additional budgets to fund it—and
assuring data continuity; Europe must meet major challenges such
as climate change and security; involvement of SMEs in space
must be nurtured and facilitated; and the EU, with support from
ESA, must get involved in the global space exploration strategy.
Most new EU entrants were very enthusiastic about the ESP and
At the EU Competitiveness Council meeting early in December,
ministers will be invited on the basis of a communication from the
European Commission on GMES to adopt conclusions on this
programme, in particular with respect to governance and funding.
The December EU Council meeting could also take up some of the
issues raised in the September Space Council resolution. This
would be the first time an EU Council has discussed space policy.
Finally, the ESA Ministerial Council meeting at The Hague on 25-26
November will be called on to reach decisions on new programmes
applying the principles discussed by the Space Council. Not
forgetting the special space event in Strasbourg, France, open to
the public from 22 October to 5 November, which will be
showcasing Europe’s space programme and how it is serving Earth,
citizens and space exploration. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
57
ERATJ
international world
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES
AMÉRICAINES
Le spatial s’invite
dans la campagne
Sur fond de crise monétaire et de difficultés à assurer la transition entre les navettes et les
systèmes Ares/Orion, les enjeux de politique spatiale ont fait une entrée éclatante dans la
course à la Maison Blanche ces dernières semaines. La publication par chaque staff de
documents relativement précis explicitant les engagements des candidats en est la meilleure
illustration. Barack Obama et John McCain, qui se sont tous deux rendus sur la « Space Coast »
de Floride récemment, ont affirmé leur intention de soutenir vigoureusement la Nasa dans ses
objectifs d’exploration spatiale.
L
58
ors de son discours du 2 août à
Titusville, le candidat démocrate
Barack Obama avait surpris par
son revirement en faveur de la
Nasa et de l’industrie spatiale.
En effet, ses précédentes déclarations en la
matière, de novembre 2007, évoquaient
un report du programme « Constellation1 »
afin de débloquer des fonds en faveur de
projets éducatifs. Le staff de John McCain
avait réagi, une semaine plus tard, en mettant à jour une page dédiée à la politique
spatiale sur le site officiel du candidat. Son
adversaire a surenchéri avec la publication
d’un document officiel de campagne particulièrement pointu, abordant la plupart
des futurs grands défis auxquels la Nasa et
la communauté spatiale américaine seront
confrontées dans les années à venir. Barack
Obama a manifestement été sensibilisé
aux problèmes actuels du secteur spatial
et à la situation délicate de l’agence spatiale
américaine, si bien que les recommandations tirées du mouvement bipartisan du c
1
Programme d’exploration, « Constellation » a des
objectifs ambitieux: construction rapide des systèmes Ares (lanceur) et Orion (capsule) pour remplacer la flotte des navettes, retour d’un équipage sur
la Lune avant 2020, et installation d’une base
lunaire vers 2024 pour préparer des futures expéditions vers Mars. Il est une des priorités de la Nasa.
US presidential elections
Space on the campaign trail
With the economic crisis and problems in assuring an orderly transition from the space shuttle to the future Ares and
Orion systems, space policy has become a prominent issue in the race for the White House in recent weeks. Both
candidates have published detailed policy statements. Barack Obama and John McCain, who both visited Florida’s
Space Coast recently, have voiced strong support for NASA’s space exploration objectives.
s
At his speech in Titusville on 2 August, the Democrat
candidate Barack Obama surprised many with his newly
expressed support for NASA and the space industry. In previous
statements, notably in November 2007, he had talked about
delaying the Constellation1 programme to release funds for education.
John McCain’s staff reacted a week later with a page devoted to
space policy on the Republican candidate’s official website. Not to
be outdone, his opponent issued a very detailed campaign document
cnes mag u NOVEMBRE 2008
addressing most of the major challenges facing NASA and the US
space community in the years ahead. The current issues facing the
space sector and the precarious position of the US space agency
1 The Constellation exploration programme has set ambitious aims: rapid construction
of the Ares launch system and Orion crew return vehicle to replace the space shuttle;
crewed mission to the Moon before 2020; and installation of a lunar base around
2024 as a stepping stone to Mars. It is one of NASA’s chief priorities.
c
u EMMANUEL DE LIPKOWSKI
nos correspondants à Washington/ Washington correspondents
États-Unis
USA
u FRANÇOIS DIDELOT
aidés par/ with SARAH GUILLOU
59
© G.WOHLFORD/E.TIMES-NEWS/T.SLOAN/AFP
“
CHAQUE CANDIDAT REVENDIQUE
SON ATTACHEMENT ET SA DÉTERMINATION À DÉFENDRE LES INTÉRÊTS
SPATIAUX DU PAYS À UN MOMENT
OÙ LA NASA, QUI DOIT FAIRE FACE
À DE MULTIPLES DIFFICULTÉS,
CHERCHE UN NOUVEL ÉLAN.
“
Both candidates are underlining their determination to
defend the nation’s space interests at a time when NASA
is facing many obstacles and looking to renew its
momentum.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
world
J international worldrld
Congrès de juin dernier (« Nasa
Authorization Bill 2008 », H.R. 6063),
ont été largement reprises par le candidat
démocrate. Le candidat républicain s’est
récemment impliqué plus directement
dans la politique spatiale du pays en
demandant expressément au président
Bush de suspendre le processus d’arrêt
des navettes spatiales il y a quelques
semaines. Celui-ci s’était préalablement
frotté aux réalités de l’industrie spatiale de
Floride lors d’une table ronde à Cocoa
Beach en compagnie de décideurs, durant
laquelle les restructurations et l’avenir de
la région étaient à l’ordre du jour.
POINTS DE CONVERGENCE
Les débats concernant l’avenir du spatial
ont donc pris une ampleur assez inédite
dans la campagne, ce qui est probablement
dû au contexte difficile de ces derniers
mois. Le sous-financement chronique de
la Nasa par rapport à ses objectifs ambitieux d’exploration, le renouvellement des
compétences pour le moins incertain ou
encore la montée de nouvelles puissances
spatiales telle que la Chine sont autant de
problèmes immuables auxquels l’agence
devra faire face. Plus préoccupant encore,
la dégradation des relations russo-américaines a brusquement remis en question
l’accès à la station spatiale internationale
(ISS), et par là même toute la stratégie
spatiale américaine. En effet, la confiance
accordée à Moscou pour accéder à la
station orbitale après la retraite des navettes
a été quelque peu ébranlée par les conséquences de la crise géorgienne. Chaque
candidat revendique donc son attachement
et sa détermination à défendre les intérêts
spatiaux du pays à un moment où la
Nasa, qui doit faire face à de multiples
difficultés, cherche un nouvel élan. En
définitive, les deux candidats sont en
phase sur les grandes lignes de la politique
spatiale à mener puisqu’ils préconisent
tous deux un soutien financier au développement du programme « Constellation »,
et la réduction du « gap » dans les capacités
de vols habités pour préserver l’indépendance spatiale américaine. Ils se montrent
également préoccupés par le sort de la
main-d’œuvre qualifiée qui travaillait sur
les navettes et qui devra se reconvertir.
DANS L’OMBRE DES CANDIDATS
Le sénateur Bill Nelson (démocrate, de
Floride) – chairman du sous-comité à
l’Espace au Sénat – qui est un des parlementaires les plus engagés dans l’avenir
du secteur spatial, fait également partie
des conseillers les plus influents de Barack
Obama sur ces sujets et n’est évidemment
pas étranger à la publication de son document de campagne. Une des grandes
figures de l’histoire spatiale américaine,
John Glenn, a lui aussi apporté sa
confiance. Lori Garver, ex-administratrice
adjointe de la Nasa, a par ailleurs représenté le candidat dans un débat face à
60
Walt Cunningham, ancien astronaute
(Apollo 7), proche de McCain.
Il convient enfin de préciser que l’État de
Floride représente un objectif stratégique
dans la campagne présidentielle. Ceci
n’est sûrement pas étranger à l’arrivée du
spatial sur le devant de la scène, d’autant
que les répercussions socioéconomiques
des décisions prises dans ce secteur seront
colossales pour la Floride. Les électeurs
de la Space Coast pourraient même faire
pencher le résultat d’un côté ou de l’autre
début novembre. De plus, les tensions
vis-à-vis de la Russie ont exacerbé le
caractère critique de la situation de
dépendance de la Nasa pendant le « gap »
des vols spatiaux. Le spatial est plus que
jamais un enjeu stratégique avec des
conséquences dans la diplomatie internationale, d’où sans doute un intérêt
croissant pour ce sujet de la part des politiques. L’engagement assez inédit et
profond des candidats en faveur du
spatial se concrétisera sûrement après les
élections, mais plusieurs sujets devront
être réglés avant, comme la négociation
éventuelle du nouveau contrat d’achat de
Soyouz avec les Russes si le Congrès
donne son feu vert très prochainement.
À suivre également la suite du processus
de promulgation du « Nasa Autorisation
Act of 2008 », qui pourrait constituer un
guide pour la politique spatiale du prochain
président. ■
have clearly been drawn to Barack Obama’s attention. Indeed, the
Democrat candidate has adopted many of the recommendations
of the bipartisan NASA Authorization Bill 2008 tabled in Congress
last June, which is still going through Congress and Senate. The
Republican candidate recently weighed into the national space
policy debate, urging President Bush a few weeks ago to reconsider
the retirement of the space shuttle. He had previously come to
grips with the hard realities of Florida’s space industry at a round
table with decision-makers in Cocoa Beach, where restructuring
and the region’s future were on the agenda.
Le lanceur Ares 1 et la capsule Orion devront être opérationnels en mars 2015.
The Ares 1 launcher and the Orion capsule are scheduled to enter service in March 2015.
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© LOCKHEED MARTIN CORP
Points of convergence
The debate on the future of the nation’s space programme is
therefore getting more attention than usual in this campaign,
probably due to the turmoil of recent months. NASA will have to
deal with the chronic under-funding of its ambitious exploration
objectives, uncertainty over retention of skills and the emergence
of new space powers like China. Worse still, recent strains on USRussian relations have suddenly called future access to the
J international world
LES POSITIONS DES CANDIDATS Where they stand
BARACK OBAMA
B. OBAMA/J. McCAIN
JOHN McCAIN
Programmer au moins un vol de navette supplémentaire vers l’ISS après 2010
Priorité à l’exploration et retour d’un équipage sur
la Lune avant 2020
Arrêt immédiat du processus de démantèlement
des infrastructures de navettes et vol(s) supplémentaire(s) envisagé(s) après 2010
Prolonger l’exemption à la loi interdisant de négocier
l’achat de capsules Soyouz
Accélérer le développement d’Ares et Orion en
débloquant deux milliards de dollars
Éviter des subventions superflues au détriment
de missions scientifiques essentielles
Exploiter éventuellement l’ISS après 2016
Terminer la construction de l’ISS et l’exploiter au
mieux
Développer les possibilités de commercialisation à bord de l’ISS National Laboratory
Instaurer un « National Aeronautics and Space
Council » pour coordonner les activités spatiales civiles,
militaires, commerciales et en informer le président
Appuyer les programmes liés à la surveillance de
l’environnement
S’assurer que la force de travail du secteur spatial est conservée et pleinement utilisée
Améliorer les réglementations d’exportation ITAR
Encourager les initiatives spatiales privées et les
collaborations entre gouvernement et industrie
Promouvoir la coopération internationale et la paix
dans l’espace
Add at least one additional Space Shuttle flight to
the ISS after 2010
Priority to space exploration and returning a
crew to the Moon before 2020
Immediately halt the shutdown of space
shuttle facilities and consider adding shuttle
flights after 2010
Extend exemption authorizing purchase of Soyuz
flights
Accelerate development of Ares and Orion by
releasing $2 billion in funding
Prevent wasteful earmarks from diverting
precious resources from critical scientific research
Consider options to extend ISS operations beyond
2016
Complete construction of the ISS and use it to
the fullest extent possible
Seek to maximize the commercialization
possibilities of the ISS National Laboratory
Re-establish a National Aeronautics and Space
Council to oversee civil, military and commercial
space, reporting to the president
Support environmental monitoring
programmes
Ensure the national space workforce is
maintained and fully utilized
Improve ITAR export controls
Encourage private space initiatives and
collaboration between government and industry
Promote international cooperation and keep space
secure
International Space Station (ISS) and the entire US space strategy
into question. Confidence in Moscow’s readiness to assure
continued access to the ISS after the retirement of the space shuttle
has been somewhat shaken in the aftermath of the Georgian crisis.
Both candidates are therefore underlining their determination to
defend the nation’s space interests at a time when NASA is facing
many obstacles and looking to renew its momentum. In the final
analysis, the outlines of the two candidates’ space policies are
closely matched, since they both recommend funding the
development of the Constellation programme and reducing the
manned spaceflight capability gap to preserve US independence in
space. They have also expressed concern regarding the
reconversion of the qualified space shuttle workforce.
In the wings of the campaign
Senator Bill Nelson (D-Fl.), the chair of the Space Sub-committee in
the Senate and a steadfast supporter of the space sector, is one of
Barack Obama’s most influential advisors on space and obviously
had a hand in the publication of his campaign document. John Glenn,
a historical figure of the US space programme, has also backed
Obama’s position. And Lori Garver, ex-NASA Assistant Administrator,
represented the Democrat candidate in a debate with former
Apollo 7 astronaut Walt Cunningham, who supports McCain.
Florida is a strategic state in the presidential race, so it is not
surprising that space has become a factor in the campaign as the
socio-economic impacts of decisions in this sector will be colossal
in Florida. The Space Coast’s voters could even swing the election
in November. Moreover, tensions with Russia have highlighted
NASA’s critical reliance on Soyuz flights to the ISS during the manned
spaceflight capability gap. More than ever, space is a strategic
sector that impacts international diplomacy, which no doubt
explains policymakers’ increasing interest in the issue. The candidates’
strong support for space will surely be translated into action after
the elections, but in the meantime a number of issues must be
settled, such as renewed authorization from Congress to purchase
Soyuz flights from Russia. Eyes will also be on the process of
promulgating the NASA Authorization Act of 2008, which could
form the space policy blueprint for the incoming president. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
61
J international world
La Nasa fête
ses 50 ans
e 1er octobre 1958 était créée la
National Aeronautics and Space
Administration sous l’impulsion du président
Eisenhower en réponse au succès russe
du Spoutnik. Les mois suivants, l’agence
absorba les infrastructures et laboratoires
existants aux quatre coins du pays – de
Pasadena (Californie) à Cap Canaveral
(Floride) en passant par Greenbelt
(Maryland) et Huntsville (Alabama),
entre autres – dans la volonté d’être rapidement opérationnelle dans la course à
l’espace. En ces temps de guerre froide, le
programme spatial américain a connu un
formidable essor sous l’impulsion de quelques grandes figures techniques ou politiques telles que Werner Von Braun ou
John F. Kennedy. Les vols d’Alan
Shepard, de John Glenn et les
premiers pas sur la Lune de Neil
Armstrong et d’Edwin Aldrin ont
construit la légende de l’agence qui vient
de célébrer ses cinquante premières
L
u FRANÇOIS DIDELOT
années à l’occasion d’une soirée de prestige le 24 septembre dernier au musée de
l’Air et de l’Espace à Washington.
Neil Armstrong, dont les apparitions
publiques sont extrêmement rares, a marqué la soirée de sa présence en encourageant la Nasa à aller de l’avant, à inspirer
le public pour participer encore au
progrès de l’humanité. John Glenn, autre
figure mythique de la conquête spatiale, a
critiqué le sous-financement courant de
l’agence qui la freine dans ses objectifs
ambitieux, tout comme Michael Griffin,
l’actuel administrateur. Ce dernier a
déclaré, non sans ironie, qu’il regrettait
que l’agence ne soit plus capable de réaliser des engins tels que les véhicules
mythiques exposés au musée, soulignant
ainsi les difficultés dans sa transition entre
les navettes et les futures capsules Orion
qui rappellent l’époque Apollo. Michael
Griffin a tout de même insisté sur le
succès sans précédent que représentera la
construction de l’ISS, avant d’évoquer des
missions vers Mars d’ici aux trente prochaines années compte tenu des budgets
actuels. ■
NASA reaches 50
s On 1 October 1958, President
Eisenhower created the National
Aeronautics and Space
Administration (NASA) in response to
the Soviet Sputnik mission. In the
months that followed, the new
agency absorbed facilities and
laboratories around the United
States—in Pasadena (California),
Cape Canaveral (Florida), Greenbelt
(Maryland) and Huntsville (Alabama)
to name a few—with the goal of
catching up in the space race. During
the Cold War era, the US space
programme was driven by key figures
such as Wernher Von Braun and
President John F. Kennedy. The flights
of Alan Shepard and John Glenn, and
the first steps on the Moon by Neil
Armstrong and Edwin (Buzz) Aldrin
have built the legend of the agency
that celebrated its 50th anniversary
at a gala evening on 24 September
at the Air and Space Museum in
Washington D.C.
Neil Armstrong, whose public
appearances are very rare, marked
the evening with a call to NASA to
keep moving forward and engage
people to advance its contribution to
the future of humankind. John Glenn
criticized the funding deficit
preventing the agency from
achieving its ambitious objectives.
He was echoed by the current NASA
Administrator Michael Griffin, who
noted with a certain irony that he
was sorry the agency was no longer
capable of creating things like the
mythical vehicles on display in the
museum, underlining the difficulties
encountered in transitioning from the
space shuttle to the future Orion
capsules reminiscent of the Apollo
era. Michael Griffin nevertheless
stressed the unprecedented success
of the ISS construction programme
and talked about future missions to
Mars, currently scheduled for the
next 30 years given current budget
realities. ■
© NASA/P. ALERS
62
cnes mag u NOVEMBRE 2008
Japon
u MATHIEU GRIALOU
notre correspondant de Tokyo
Tokyo correspondent
© FOTOLIA
Japan
Le volcan du mont Fuji (Japon).
Mount Fuji, Japan.
ZONE ASIE-PACIFIQUE
Consensus autour
de Sentinel Asia
La zone asiatique aspire, depuis quelques années, à un nouvel élan coopératif axé
sur les applications spatiales. Dans cette optique, le Japon privilégie la
collaboration avec les pays de l’Asie du Sud-Est. Pour ce faire, la Jaxa a créé
récemment une cellule chargée de les promouvoir. Au programme Sentinel Asia,
au service de la lutte contre les catastrophes naturelles.
E
n 1993, la création du Forum des
agences spatiales de la zone AsiePacifique (APRSAF) concrétisait
la première tentative de coopération
entre les pays asiatiques sur le développement spatial. Ce forum, lancé à l’initiative
du ministère de la Recherche japonais,
est toujours d’actualité puisque sa prochaine rencontre est programmée à
Hanoi (Viêt-nam) en décembre. Ce rendez-vous annuel est largement ouvert à
tous les pays et aux organisations régionales
et internationales. En 2007, 51 agences
gouvernementales provenant de 20 pays
différents y ont participé. Quatre groupes
de travail thématiques coexistent: observation de la Terre; utilisation de la station
spatiale internationale; applications pour
63
les satellites de télécommunication
(essentiellement); et éducation. Le système Sentinel Asia représente le projet
phare de cette organisation. Il a été conçu
pour répondre aux catastrophes naturelles, et amorce un premier pas vers la
réalisation d’un programme, Disaster
Management Support System in AsiaPacific Region (DMSS), plus élaboré. c
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
La première étape s’est achevée fin 2007
par un projet pilote pour mettre en ligne
une plateforme d’échange de données sur
les catastrophes naturelles. La communauté scientifique peut ainsi consulter sur
Internet les données relatives à plusieurs
événements, comme les séismes ou les
inondations. Pour l’instant, l’essentiel
des données sont fournies par le satellite
japonais Alos. Mais la deuxième étape
(de 2008 à 2012) verra le nombre des
fournisseurs de données s’accroître.
L’Agence spatiale indienne (Isro) a, d’ores
et déjà, mis à disposition son satellite IRS,
et les agences coréenne et thaïlandaise
devraient y adjoindre leurs satellites
respectifs Kompsat et Theos. Cette étape
bénéficiera aussi des données du satellite
de télécommunication japonais Winds,
lancé en février 2008.
TÉLÉMÉDECINE, TÉLÉ-ÉDUCATION,
UTILISATION DE L’ISS… À L’ÉTUDE
64
Excepté l’observation de la Terre,
l’APRSAF fait aussi l’objet de collaborations dans des thématiques différentes.
Le Japon propose, par exemple, l’utilisation
de Winds pour des expériences pilotes en
matière de télémédecine ou de télé-éducation. Plus récemment, à l’occasion de la
dernière rencontre APRSAF (Bangalore,
2007), le Japon a proposé de développer
collectivement un minisatellite pour permettre à ces pays émergents de maîtriser
les outils de développement spatial. Une
meilleure implication des pays asiatiques
dans l’utilisation de l’environnement
spatial à l’intérieur du module japonais
Kibo (opérationnel depuis cet été) est
également à l’étude. Car le Japon
demeure le seul partenaire asiatique de la
station. Avec ces différentes initiatives
régionales, l’archipel cherche à s’imposer
comme une nation motrice parmi les
jeunes nations spatiales de la zone AsiePacifique. Des initiatives qui s’avèrent
cependant parfois difficiles à réaliser, eu
égards aux fortes disparités budgétaires et
technologiques qui subsistent entre les
agences spatiales asiatiques! ■
cnes mag u NOVEMBRE 2008
© JAXA
J international world
Kibo, le module japonais de la station spatiale internationale.
The Japanese Kibo module on the International Space Station.
Asia-Pacific
Consensus on Sentinel
Asia
In recent years, Asia has sought
to establish new partnerships
focused on space applications.
With this aim in mind, Japan is
cooperating with Southeast Asian
nations and JAXA recently created
a unit dedicated to promoting
such applications, among them
the Sentinel Asia natural disaster
response initiative.
s
In 1993, the creation of the
Asia-Pacific Regional Space
Agency Forum (APRSAF) marked the
first attempt to establish cooperation in
space between Asian countries. An
initiative of the Japanese Ministry of
Education, Culture, Sports, Science and
Technology (MEXT), the forum is still
going strong and its next meeting is
scheduled in Hanoi, Vietnam, in
December. This annual rendezvous is
open to all nations and regional or
international organizations. Last year,
51 government agencies from 20
countries took part. The forum has four
thematic working groups focusing on
Earth observation, ISS utilization,
telecommunication satellite applications
and education. Sentinel Asia is
APRSAF’s flagship programme, a
natural disaster response undertaking
that is a first step towards a broader
programme called Disaster Management
Support System in Asia-Pacific Region
(DMSS). The first phase was completed
late in 2007 with a pilot project to
provide a Web platform for scientists to
exchange data on natural disasters
such as earthquakes and floods. For
the moment, most of the data are coming
from Japan’s ALOS satellite, but other
data providers will be joining the second
phase of the programme covering
2008-2012. The Indian Space Research
Organization (ISRO) has already
committed its IRS satellite to the project,
and the Korean and Thai space agencies
are expected to provide data from their
KOMPSAT and THEOS satellites. The
Japanese WINDS telecommunications
satellite launched in February this year
is also supporting the initiative.
Telemedicine, distance learning
and ISS utilization
APRSAF is also supporting cooperation
in other areas. For example, Japan is
proposing to use WINDS for pilot
telemedicine and distance-learning
trials. More recently, at the 2007
APRSAF meeting in Bangalore, India,
Japan suggested jointly developing a
minisatellite to enable emerging
nations to mature their space
development technologies. Greater use
by Asian countries of the microgravity
environment inside the Japanese Kibo
module (operational since this
summer) aboard the ISS is also
envisaged. Japan remains the only
Asian ISS partner. Through these
regional initiatives, it is looking to
assume a lead role among the
emerging space nations of the AsiaPacific zone—although such initiatives
may prove hard to accomplish given
the widely varying budgets and
technologies available to Asian space
agencies. ■
u SYLVAIN GUEDRON direction des lanceurs/ Launch Vehicles Directorate, CNES
OURAL
Oural
Précurseur des lanceurs du futur
Initié en 2005, Oural, programme de coopération franco-russe, planche
sur la préparation des technologies nécessaires aux lanceurs de
nouvelles générations, au-delà de 2025. Un projet de démonstrateur
« système » préparant un premier étage réutilisable pour des
microsatellites semble se dessiner.
L
es fondements de cette coopération
reposent sur l’apprentissage et l’acquisition en commun de technologies innovantes pour déboucher sur des
réalisations de démonstrateurs, voire ultérieurement de lanceurs. Dans cette
démarche, les agences spatiales
Roscosmos et le CNES sont des éclaireurs qui pourraient être rejoints par
d’autres agences européennes. À titre
d’exemple, le dernier séminaire sur « Les
lanceurs futurs », qui s’est tenu à Miass
dans l’Oural en septembre, était coorganisé pour la partie occidentale par
l’agence spatiale espagnole (CDTI), le
CNES et des instituts de l’agence
spatiale allemande (DLR).
DES PROJETS CENTRÉS SUR
DES TECHNOLOGIES INNOVANTES
t
Depuis 2005, Roscosmos et le CNES,
avec leurs industries respectives, ont prospecté et échangé en suivant plusieurs axes
de recherches parmi lesquels: la rentrée
atmosphérique ; la propulsion oxygène
liquide (LOX) méthane liquide (LCH4);
les technologies pour étage cryogénique
réutilisable; et les études de concepts de
démonstrateurs volants. Cette coopération
a conduit à une première en Europe: la
réalisation d’un essai à feu d’un moteur
fonctionnant avec du gaz naturel liquéfié
et de l’oxygène liquide. Ces activités ont
servi de socle pour répondre au mieux
aux intérêts des deux parties. Ainsi, fin
août 2008 à l’issue d’un groupe de travail
commun, un accord a débouché sur un
projet plus ciblé: réaliser ensemble un
démonstrateur système préparant un
futur premier étage réutilisable, avec une
capacité de mise en orbite de microsatellites. Ce thème était déjà présent dans
l’accord initial. Ce démonstrateur, dont
l’objectif premier est la mise en œuvre de
technologies innovantes dans un environnement représentatif, testera également
une propulsion LOX/LCH4. Il permettra
aussi d’appréhender les aspects opérationnels, une des clés de l’économie des
futurs systèmes de lancement.
Le séminaire de Miass a donc permis de
renforcer la vision à court et moyen terme
du projet et de préparer l’engagement des
phases d’études. Le contenu du programme Oural a fait l’objet d’une déclaration commune des Premiers ministres
français et russes, à l’issue de leur entrevue
de Sotchi fin septembre. Cet événement
est un autre signe important et encourageant à mentionner. ■
Accord franco-indien - La France et l’Inde ont signé mardi 30 septembre un accord de coopération dans le domaine spatial à des fins pacifiques à l’occasion de la visite à Paris du Premier
ministre indien, Manmohan Singh. Astrium, filiale d’EADS, a confirmé également la signature
d’un accord avec Antrix Corporation, branche commerciale de l’Agence spatiale indienne Isro,
sur l’utilisation des services du lanceur indien PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle). Par ailleurs,
les deux pays ont également signé un accord de sécurité sociale qui permettra aux salariés français et indiens de travailler plus facilement dans l’un ou l’autre pays.
French-Indian framework agreement - France and India signed a framework agreement 30 September
on peaceful cooperation in space during Indian Prime Minister Manmohan Singh’s visit to Paris.
EADS subsidiary Astrium also confirmed the signature of an agreement with Antrix Corporation,
the commercial arm of the Indian Space Research Organization (ISRO), to use India’s Polar Satellite
Launch Vehicle (PSLV). At the same time, the two countries signed a social security agreement
making it easier for French employees to work in India and vice versa.
Preparing the launchers of the future
Initiated in 2005, the joint FrenchRussian Oural programme is
working on technologies needed to
build next-generation launchers
beyond 2025. A system-level
demonstration project to prepare a
reusable first stage for microsatellite
launches appears to be taking shape.
s This cooperation initiative is
founded on jointly studying and
developing innovative technologies for
demonstrators, and perhaps ultimately
for actual launchers. In this respect, the
Russian space agency Roscosmos and
CNES are blazing a trail that could be
followed by other European agencies. For
example, the last seminar on future
launchers held in Miass in the Urals in
September was co-organized on the
Western European side by the Spanish
space agency CDTI, CNES and research
institutes at the German aerospace
agency DLR.
Focus on innovative technologies
Since 2005, Roscosmos and CNES,
working with industry, have exchanged
and explored several avenues of
research. These include atmospheric
re-entry, liquid oxygen/liquid methane
(LOX/LCH4) propulsion, reusable
cryogenic stage technologies and flight
demonstrator conceptual studies. This
cooperation has led to a first in Europe
with the test firing of an engine running
on liquid natural gas and liquid oxygen.
These activities have served both
parties’ interests. End August 2008, the
findings of a joint working group gave
rise to an agreement to build together
a system demonstrator for a future
reusable first stage with the capacity
to orbit microsatellites, a theme already
covered by the initial agreement.
The demonstrator, which aims chiefly
to apply innovative technologies in a
representative environment, will also
test LOX/LCH4 propulsion and enable
engineers to learn more about
operating such a system, a key factor
in the economics of future launch
systems. The Miass seminar therefore
firmed up the short- and medium-term
vision of the project and paved the way
for study phases. The French and
Russian prime ministers made a joint
statement on the Oural programme at
the end of their meeting in Sochi end
September, another important and
encouraging sign. ■
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
65
ERATJ
culture arts & living
u LILIANE FEUILLERAC, pour le/ for CNES
Education
66
The biggest science university hub
outside Paris, the Toulouse
education authority is breaking new
ground this year: the Lycée PierrePaul Riquet in Saint-Orens is writing
the first chapter in its history as a
space high school.
© CNES/E. GRIMAULT, 2008
événement
centre stage
A space school for Toulouse
Enseignement
Pierre Donnadieu
UN LYCÉE DE L’ESPACE DANS
L’ACADÉMIE DE TOULOUSE
Deuxième pôle universitaire scientifique après Paris, l’académie de Toulouse innove
depuis la rentrée: le lycée Pierre-Paul Riquet, à Saint-Orens, écrit la première page
d’un nouveau programme, celui d’un label « lycée de l’espace ».
ans une région fortement
influencée par l’aéronautique
et le spatial, dans un environnement marqué par le
CNES, Astrium, Aerospace Valley, il y avait
matière à formation dans le domaine des technologies scientifiques et spatiales », explique
Pierre Donnadieu, proviseur de l’établissement. D’où le travail qui a été mené en
profondeur de concert avec le CNES
pour déterminer les cinq axes forts de ce
projet. Dans ses priorités, le lycée PierrePaul Riquet va développer des pratiques
pédagogiques en lien avec l’espace,
approfondir la culture spatiale et se positionner comme plateforme ressources
pour des missions pédagogiques liées aux
thématiques spatiales.
Si, administrativement, le label doit
encore passer par différentes étapes avant
son officialisation, pédagogiquement le
contenu, lui, était déjà bien arrêté à la
rentrée. Dès la seconde, les champs du
savoir seront élargis au secteur spatial.
D
«
cnes mag u NOVEMBRE 2008
Argonautica* sera au programme d’un
atelier scientifique et technique, en soutien
de l’enseignement de la physique.
Pendant la semaine de l’orientation, un
temps fort sera créé autour du spatial.
Dans le cadre d’un BTS, les stages pratiques
seront réalisés en lien étroit avec les entreprises de ce secteur. L’établissement envisage aussi la possibilité de formation en
alternance pour des bacs pros et assure
également, au niveau académique, la
coordination du projet de maquette
Rover MSL09 réplique du Rover martien
américain (cf. CNES Mag n° 36).
« Cette mission pédagogique espace a été
prise en main par l’équipe d’enseignants
qui y a trouvé matière à mobilisation. La
proximité des scientifiques et des industriels
est une richesse incontestable. Elle offre à
nos élèves une vision plus concrète des
métiers », précise Pierre Donnadieu. Et
pour l’accompagner dans cette aventure,
le lycée va signer très prochainement une
convention avec le CNES. ■
s “In a region so strongly influenced
by aviation and space, home to CNES,
Astrium and Aerospace Valley, there’s a
clear need for training in space science
and technology,” says Pierre Donnadieu,
Headmaster of Pierre-Paul Riquet. The
school embarked on an extensive
consultation with CNES to determine its
five key priorities for the initiative. Its
ultimate aim is to develop teaching
practices in relation to space, pursue
space culture and establish itself as a
resource platform for educational
projects and assignments on space
topics. While Pierre-Paul Riquet still has
to go through various administrative
procedures before being officially
designated as a space school, the
course content was finalized and ready
for September. From the first year at the
school (ages 15 to 16), learning will be
extended to the space sector.
Argonautica* will be part of a science
and engineering workshop, supporting
the physics syllabus. The school’s
careers week will include a strong focus
on space. And as part of the BTS
vocational training course, practical
internships will be offered in partnership
with space companies. The school plans
to offer Bac Pro (vocational
baccalaureate) courses combined with
work experience and will also coordinate
the academic side of the MSL-09 project
to build a replica of the NASA Mars rover
(see CNES Mag 36). “Our teaching staff
have really got behind this new
venture,” adds Pierre Donnadieu.
“Having so many industrial companies
and research centres on the doorstep is
a huge asset and will give pupils a very
practical outlook for their studies and
career choices.” To support this venture,
CNES will sign an agreement with
the school in the near future. ■
* Argonautica est un programme proposé par le
CNES qui permet aux classes de comprendre les
océans et d’étudier les variations climatiques grâce
aux données satellites.
*CNES’s Argonautica programme helps classes to learn
about the oceans and use real satellite data to study
climate variation.
J culture arts & living
Lectures / Books
Le général Robert Aubinière –
Entretiens R. Aubinière et A. Lebeau.
ed. L’Harmattan – 21 €
Un empire très céleste, la Chine à
la conquête de l’espace – I. SourbèsVerger, D. Borel. ed. Dunod – 16 €
Atmosphère, atmosphère –
D. Hauglustaine, J. Jouzel, V. MassonDelmotte. ed. Le Pommier – 39 €
Satellites, aux frontières de
la connaissance – collectif. co-ed.
CNES/CNRS-Insu/Cherche-Midi – 32 €
“Le général Robert Aubinière” by R.
Aubinière and A. Lebeau – Published by
L’Harmattan – €21
“Un empire très céleste, la Chine à la
conquête de l’espace” by I. Sourbès-Verger
and D. Borel – Published by Dunod – €16
“Atmosphère, atmosphère” by D.
Hauglustaine, J. Jouzel and V. MassonDelmotte – Published by Le Pommier – €39
“Satellites, aux frontières de la connaissance” – Various contributors – Published by
CNES, CNRS/INSU and Cherche-Midi – €32
Hommage à l’un des
fondateurs du CNES
Histoire: la voie
spatiale chinoise
Atmosphère,
atmosphère…
Satellites, à l’écoute
des Terriens
L
e général Aubinière est l’un de
ceux qui ont su mobiliser énergies et compétences pour développer un programme spatial
français ambitieux et donner à la
France et à l’Europe une place prépondérante dans la conquête de
l’espace. Il fut, de 1962 à 1972, le
premier directeur général du CNES,
période au cours de laquelle
André Lebeau a été son collaborateur pendant sept ans. Ce dernier
a accepté, dans une démarche de
mémoire organisée par l’Institut
français d’histoire de l’espace, de
rédiger et retranscrire cinq entretiens qui ont eu lieu en 2001, dans
les mois précédant la disparition
du général Aubinière. L’ouvrage
est préfacé par Yannick d’Escatha,
président du CNES.
L
’histoire spatiale des grandes
puissances est fortement
empreinte de culture et de géopolitique, et la conquête spatiale a,
pour chacune d’entre elles, une
résonance particulière. Avec des
vols de taïkonautes et trois bases
de lancement en activité, l’empire
céleste s’impose aujourd’hui
comme un acteur incontournable
de la communauté spatiale internationale. L’aventure commence en
1956 sous la présidence de Mao
Zedong, avec la mise en œuvre
d’un programme de missile balistique, précurseur des futurs programmes spatiaux. L’ouvrage
retrace la « longue marche » de la
conquête spatiale chinoise de ses
débuts au XXIe siècle.
L
es pôles terrestres sont considérés comme des terrains
d’observation privilégiés pour les
recherches interdisciplinaires, en
particulier dans le domaine de
l’étude du climat et de l’atmosphère. Les trois auteurs de cet
ouvrage sont des scientifiques
passionnés et spécialistes des
questions climatiques et atmosphériques, très impliqués dans
cette aventure formidable commencée au début du XXe siècle, et
loin d’être terminée. De beaux
textes, de belles images pour cet
ouvrage dont la sortie coïncide
avec l’exposition « Atmosphère…
Le climat révélé par les glaces »
présentée au musée des Arts et
Métiers de Paris.
D
Tribute to CNES creator
China’s long road to space
Atmosphere, atmosphere…
Keeping an eye on us
s General Robert Aubinière was
one of the prime movers who
directed efforts and expertise to
develop France’s ambitious space
programme and confer France and
Europe a leading role in space
exploration. From 1962 to 1972 he
was the first Director General of
CNES, working with André Lebeau
for seven years. As part of a project
by France’s IFHE space history
institute to commemorate
Aubinière’s life and work, Lebeau
agreed to write and transcribe five
interviews that took place in the
months before he died in 2001. The
book is prefaced by CNES
President Yannick d’Escatha.
epuis une cinquantaine d’année, les satellites ont investi
l’espace au-dessus de nos têtes. Ils
observent notre planète, révèlent
les mystères de l’Univers, relient
les hommes entre eux, et contribuent à accroître notre savoir.
Défis technologiques, performances
spectaculaires, derrière ces objets
très sophistiqués des hommes et
des femmes, techniciens, ingénieurs ou chercheurs imaginent,
conçoivent et exploitent les systèmes spatiaux qui permettront
des avancées majeures. Cet ouvrage
présente quelques-uns de ces
curieux engins et les avancées
majeures qu’ils ont induites, et
aussi les métiers, les équipes, les
coopérations.
67
s The spacefaring history of the
major powers is heavily imprinted
with culture and geopolitics, and
the space race has a particular
resonance for each. With three
operational launch facilities and a
series of manned missions to date,
China is emerging as a key player
in the international space
community. The adventure began
in 1956 under Mao Zedong with
the launch of a ballistic missile
programme, paving the way for
subsequent space programmes.
This book traces the long road to
China’s status as a space power in
the early 21st century.
s Earth’s geographic poles are
the best place to conduct
observations in many areas of
research, particularly climate and
atmosphere studies. This book’s
three authors are passionate
specialists in climate and
atmosphere science, each closely
involved in this exciting adventure,
which began in the early 20th
century and is far from over yet.
With evocative texts and stunning
images, its release coincides with
an exhibition at the Musée des Arts
et Métiers in Paris about the
atmosphere and the role of the ice
caps as indicators of climate change.
s Satellites have been silently
gliding through the sky above us
for 50 years. They monitor our
planet, provide communication
links and help us unravel the
mysteries of the cosmos. Behind
their technological sophistication
and spectacular performance, a
host of technicians, engineers,
researchers and others are working
to design, build and operate the
space systems that will take us
into the future. This book presents
some of these curious craft and the
major advances they have
spawned, as well as the specialist
expertise, teams and partnerships
associated with them.
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
J culture arts & living
Les pôles au musée des Arts
et Métiers
e musée des Arts et Métiers (Paris)
perce les secrets de l’atmosphère et
des pôles dans sa nouvelle exposition
temporaire présentée jusqu’au 30 avril
2009. « Atmosphère… Le climat révélé
par les glaces » invite le visiteur à voyager
dans les régions polaires, au sein des différentes strates de l’atmosphère, et dans
le temps, dévoilant les climats passés et à
venir… Depuis plusieurs décennies, l’atmosphère étant fragilisée et modifiée par
les activités humaines, les pôles se révèlent
être les meilleurs lieux d’observation de ce
phénomène. Partenaire de cet événement,
l’Observatoire de l’espace contribue en
L
prêtant des documents audiovisuels, des
modélisations informatiques, des instruments d’étude des pôles, de l’environnement
terrestre et de l’atmosphère. Éléments
incontournables de l’exploration de l’atmosphère, les ballons stratosphériques
sont notamment à l’honneur avec la présentation d’une maquette de montgolfière infrarouge et d’un ballon pressurisé
BPCL. En complément, l’Hydronaute,
dispositif interactif et virtuel, donne au
visiteur l’opportunité de visualiser les
océans, les abysses ou encore la fonte des
glaces. ■
q
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.arts-et-metiers.net
Paris museum points to
the poles
s The Musée des Arts et
Métiers in Paris unveils the
secrets of Earth’s poles and
atmosphere in a new temporary
exhibition, open until 30 April.
Atmosphère… Le climat révélé
par les glaces invites visitors to
cross the polar regions in different
layers of the atmosphere, and
cross time to look at climates
past and future. In recent
decades, the atmosphere has
been altered and deteriorated
by the effects of human activity—
and the poles are the best place
to observe these phenomena.
As exhibition partner, CNES’s
Space Observatory has lent
audiovisual materials, computer
models and examples of the
instruments used to study the
surface environment and
atmosphere at the poles.
Stratospheric balloons take
pride of place as a valuable aid
in atmosphere exploration, with
scale models of an infrared
Montgolfiere and a superpressure
boundary layer balloon. Also on
loan is Hydronaute—an
interactive virtual reality system
for exploring the oceans,
abyssal zones and ice melt. ■
cnes mag u NOVEMBRE 2008
Concours
« Un canard sur l’océan » avec
Milan Presse
Les sciences spatiales ont prouvé tout l’intérêt
qu’elles représentaient pour la compréhension
du climat et l’étude du changement climatique.
Pour sensibiliser les jeunes à l’utilisation des
satellites dans ce domaine, le CNES en partenariat avec Milan Presse lance un concours
ouvert aux écoles primaires, collèges et lycées.
Encadrés par leurs enseignants, les élèves vont
devoir réaliser un journal à partir d’un logiciel
dédié. Le thème central portera sur l’apport des
satellites dans le changement climatique,
notamment grâce à Jason 2, récemment lancé.
Un journal qui deviendra, comme l’affiche sa
manchette, un « canard sur l’océan »! Labellisé
Année internationale de la planète Terre, ce
concours est également ouvert aux jeunes âgés
de 18 à 25 ans. Les journaux doivent être déposés
avant le 19 décembre.
Competition
Ocean logbooks with Milan Presse
Space sciences are a vital ally in our attempts
to understand the climate and study climate
change. To help schoolchildren learn more
about the role of satellites, CNES has teamed
with Milan Presse to run a competition for all
age groups. Guided by their teachers, pupils
will use a special software application to
compile a journal. The central theme is the
contribution of satellites to climate change
research, particularly the recently launched
Jason-2. The contest is part of International
Year of Planet Earth and is also open to young
people aged 18 to 25. Closing date for
submission of journals is 19 December.
q
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.cnes-educ.fr
J culture arts & living
Exposition EDF Electropolis
© CNES/PLANÈTE SCIENCES, 2008
Les énergies renouvelables
et le climat
« Nouveau souffle sur l’énergie : climat et
énergies renouvelables » est la nouvelle exposition temporaire que propose le musée EDF
Electropolis à Mulhouse du 15 novembre 2008
au 30 avril 2009. S’inscrivant dans les préoccupations actuelles, cette exposition s’articule
autour de trois thématiques: la consommation
énergétique croissante et ses diverses conséquences sur le climat et le développement économique; l’histoire comparée de la production
d’électricité en France et en Allemagne; enfin la
nécessité et les moyens mis en œuvre pour
produire de l’énergie renouvelable. Partenaire
du musée, l’Observatoire de l’espace donne
l’occasion au visiteur d’appréhender pleinement le fonctionnement de notre planète ainsi
que la place de l’énergie solaire au sein des technologies spatiales.
EDF Electropolis exhibition
Renewable energy and climate
The EDF Electropolis Museum in Mulhouse has
put on a new temporary exhibition on
renewable energy and the climate, open from
15 November to 30 April. Addressing key topical
concerns, it focuses on three specific themes:
rising energy consumption and its impacts on
economic development and the climate; a
comparative history of electric power
generation in France and Germany; and the
need and resources in place to produce
renewable power. As a museum partner, the
Space Observatory invites visitors to learn
about how our planet works and the role of
solar energy in space systems.
Démonstration d’un Cansat aux Rendez-vous espace-étudiants 2008 (R2E).
Demonstration of a cansat at the 2008 R2E space-student event.
Avant-première
Premiere
Tous à votre
Cansat !
Cansats at the ready
roposés par le CNES et l’association
Planète Sciences, les Rendez-vous
espace étudiants (R2E) sont des
moments forts dédiés aux étudiants et
aux clubs de jeunes passionnés d’espace.
Pour l’édition 2009, le CNES va lancer, à
son tour, un concours de petit véhicule: le
Cansat, sorte de drone miniature, largué
en vol et devant se poser sur un site
donné! L’exercice suppose la réalisation
d’un certain nombre d’objectifs techniques
et scientifiques. Ce petit véhicule fait déjà
l’objet d’un concours annuel entre les universités américaines organisé par la Nasa
et dans d’autres pays européens, comme
l’Espagne ou les Pays-Bas. À l’horizon
2010, le CNES envisage même d’en proposer une déclinaison européenne. Cette
manifestation est un excellent support
pour associer diverses technologies en lien
avec le spatial: navigation GPS, imagerie,
météo, liaisons sol/bord, contrôle d’attitude avec centrale inertielle… À ce stade,
le règlement est en cours d’élaboration. ■
P
s Run by CNES and Planète
Sciences, the R2E space-student
event is one of the highpoints of the
year for young space enthusiasts and
clubs. For the 2009 edition, CNES will
launch a competition based on
miniature autonomous craft called
‘cansats’, which are released at
altitude and must be guided back to
a specific location. The exercise
includes a number of technical and
scientific objectives. Coordinated by
NASA, American universities have
been competing in the annual cansat
contests for several years, as have
groups in the Netherlands and Spain.
CNES plans to organize a European
equivalent for 2010. The competition
is an excellent way to combine spacerelated technologies, including GPS
navigation, imaging, meteorology,
downlink telemetry and inertial
attitude control. Rules and
regulations are in preparation. ■
69
q
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.edf.electropolis.mulhouse.museum
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag
J culture arts & living
Films
ICSO 2046 – Retour vers
le futur
a 7e édition de l’International Conference
on Space Optics (ICSO) se déroulait
début octobre à Toulouse. Tous les trois
ans, cette manifestation portée par le
CNES et l’Esa dresse l’état des lieux des
plus récentes avancées en instrumentation
optique spatiale et technologies associées.
À cette occasion, le CNES a produit un
court-métrage présenté en ouverture du
colloque. Délibérément situé dans le
futur, « 2046 » retrace l’évolution de l’instrumentation optique dans les activités
spatiales françaises. Ces travaux de
recherche et la réalisation des instruments
qui en découlèrent ont conduit à de véritables avancées scientifiques dans le
domaine de l’observation de notre planète, et par la suite de l’Univers. Tourné
dans des intérieurs de nuit, le film rappelle les étapes qui ont marqué de
manière forte l’évolution de l’optique spatiale. Un film disponible en version française et anglaise sur demande auprès de la
direction de la Communication externe. ■
© CNES, 2008
L
Argonautica
Argonautica
Jeunes et skippers…
une histoire de courants
Skippers and students contend
with currents
ans l’histoire du Vendée-Globe, l’édition
2008-2009 bat le record de participation. Venus de sept pays différents, pas
moins de trente skippers sont engagés
dans la compétition. Parmi eux, Arnaud
Boissières a accepté d’emporter, sur son
monocoque 60’Akena, une bouée dérivante dont le parcours va être suivi par
de nombreux élèves. Comme lui,
Dominique Wavre, porté par les classes
de Haute-Savoie, et Mike Golding, par
des classes européennes, auront la même
mission: larguer une bouée lors de leur
passage en Antarctique, à hauteur des îles
Kerguelen. En plein courant circumpolaire, le plus grand au monde, les balises
enregistreront des données qui seront
étudiées avec soin par les élèves et comparées avec celles prises par Jason.
À suivre sur le site. ■
D
70
q
s The 2008-09 Vendée Globe yacht
race has broken all previous
participation records, with 30
skippers from 7 countries competing.
Among them, Arnaud Boissières has
agreed to carry a drifting buoy on his
60-foot monohull Akena Verandas.
Once released, the buoy will be
tracked by students. Fellow skippers
Dominique Wavre (partnered by
classes in Haute-Savoie) and Mike
Golding (by EU classes) will also
release buoys near the Kerguelen
Islands. As they drift with the
Antarctic Circumpolar Current—the
world’s largest—the buoys will
record data for class analysis and
comparison with Jason satellite plots.
Regular updates on the website. ■
Films
ICSO 2046: back to the future
s The 7th International Conference on
Space Optics (ICSO) was held in
Toulouse in mid-October. Organized by
CNES and ESA every three years, ICSO
reviews latest advances in optical
instruments and associated
technologies for space applications.
This year, CNES produced a short film,
screened at the event opening. Set in
the future, 2046 traces the evolution
of optical instrumentation within French
space programmes. R&D work and the
instruments themselves lead to
significant scientific advances in Earth
and deep-space observation. Filmed in
night-time interiors, the film looks at the
key milestones in the ongoing evolution
of space optics. Copies are available on
request in English and French from CNES
External Communications. ■
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.cnes-edu.org
q
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
www.cnes.fr
cnes mag u NOVEMBRE 2008
J culture arts & living
AGENDA
Jusqu’au/Until
© DR
07/12/ 2008
Jusqu’au/Until
Animation
22/02/ 2009
Courtrai (Kortrijk) Belgique
Kortrijk, Belgium
Exposition Cosmomania
Cosmomania exhibition
Cap sciences Bordeaux
Mouches spatiales en route
vers la Lune
Douze humains ont marché sur la lune. Et trois
mouches auraient volé dans l’atmosphère lunaire.
L’histoire raconte que ces petits passagers se
seraient embarqués clandestinement à bord de
la mission Apollo 11 et auraient accompagné
Armstrong, Aldrin et Collins dans leur voyage
historique vers la Lune. Ce film d’animation amusant
est un prétexte cinématographique pour explorer les
espaces lunaires.
« Fly me to the Moon »; La Géode: du 1er novembre 2008
au 30 juin 2009.
Animated film
Houseflies in space
Twelve humans set foot on the Moon. And three
houseflies take to the wing in the lunar atmosphere.
The story tells how these young flies were
stowaways on the Apollo 11 flight and accompany
Armstrong, Aldrin and Collins on their historic
mission. This fun animated film is a perfect excuse for
exploring the lunar environment.
www.cap-sciences.net
28/10/ 2008
18/01/ 2009
t
CNES propose aux établissements scolaires et
universitaires de concevoir et réaliser des expériences (dans des conditions proches de l’impesanteur) au cours de vols dans l’Airbus A 300
Zéro-G. En septembre, trois projets étudiants ont
été retenus pour être expérimentés au titre de la
campagne 2008 : Spacewalk de l’École polytechnique de Palaiseau pour faciliter les déplacements
et la stabilité des spationautes en micropesanteur; le Club des Supaéronautes-Isae de Toulouse
pour étudier le comportement de l’oreille interne;
et le club Eso de l’Escata de Levallois-Perret avec
Caos pour tester l’efficacité du système d’orientation
d’un spationaute. La campagne 2009 se prépare
(10 au 12 mars) à Bordeaux. Les informations
concertant le dépôt des candidatures sont disponibles sur le site.
Exposition « Retour sur Terre »
Retour sur Terre exhibition
Stade de France, Paris
www.stadefrance.com
08/11/ 2008
09/11/ 2008
10/11/ 2008
6e rencontres Ciel et Espace
6th Ciel & Espace forum
10/11/ 2008
15/11/ 2008
Colloque Voir et prévoir l’Océan Nice
Symposium: Voir et prévoir l’océan
Cité des Sciences et de l’Industrie
Paris
www.nice-acropolis.com/agenda.php
13/11/ 2008
23/11/ 2008
Partout en France
Throughout France
Fête de la science
National science week
www.fetedelascience.fr
24/11/ 2008
31/03/ 2009
“Fly me to the Moon” – Now showing at La Géode in Paris –
Until 30 June.
Vols paraboliques Appels à projets
pour la campagne 2009 - Chaque année, le
DIARY
Exposition Futurotextile
Futurotextile exhibition
Exposition à voir et à
manipuler « Lumières sur le
ciel »
Lumières sur le ciel exhibition
Maison des sciences Hubert-Curien –
Sainte Savine (Troyes – Aube)
http://maisondelascience10.free.fr
05/12/ 2008
14/12/ 2008
Salon nautique de Paris
Nautic Paris boat show
Paris porte de Versailles
Paris Expo – Porte de Versailles
www.nice-acropolis.com/agenda.php
15/01/ 2009
16/01/ 2009
Inauguration de l’Année
mondiale de l’astronomie
Launch of International
Year of Astronomy
Unesco Paris
71
http://ama09.obspm.fr/ama09/open.php
Parabolic flights 2009 campaign: call for projects - Each year, CNES gives schools and universities the chance to design and conduct microgravity
experiments on the Airbus A300 Zero-G. In September, three student projects were selected for the 2008 campaign: École Polytechnique in Palaiseau
with Spacewalk, with an experiment to facilitate astronaut movement and stability in microgravity conditions; ISAE Supaéronautes club in Toulouse,
with a project to study inner ear behaviour; and Eso de l’Escata club in Levallois-Perret, with
CAOS to test an astronaut orientation system. The 2009 campaign will take place in
POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT
http://www.cnes.fr/web/725-parabole.php
Bordeaux from 10 to 12 March. Details about how to apply on the website.
q
NOVEMBRE 2008 u
cnes mag

Documents pareils