Robert A. West, chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA

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Robert A. West, chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA
Robert A. West, chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA est en visite au
GSMA (Université de Reims Champagne-Ardenne)
Le groupe de planétologie du GSMA (Unité Mixte de l’URCA et du CNRS) attendait cet évènement depuis un
moment. Robert West avait déjà passé un mois en octobre 2013, ce qui avait permis d'initier une collaboration fructueuse
sur les études de Titan. Cette fois, "Bob" vient quatre mois grâce au financement acquis auprès de l'Ex-région ChampagneArdenne. Au menu, il y a toujours Titan, ses nuages et sa brume changeante, mais aussi les atmosphères des exoplanètes ces planètes observées par milliers autour d'autres étoiles que notre soleil.
Robert West mène ses recherches au Jet Propulsion Laboratory (NASA/Caltech), l'un des laboratoires les plus
prestigieux du monde en sciences planétaires. C'est là que sont developpées la plupart des engins envoyés dans l'espace par
la NASA et une partie de la science afférente. Après avoir été formé au Caltech (California Institute of Technology), puis en
thèse au LPL (Lunar and Plantary Laboratory) à l'Université d'Arizona, il trouve un poste au LASP (Laboratory for
Atmospheric and Space Physics) à l'Université du Colorado. Ce parcours le conduit finalement au JPL en 1984, où il
travaille encore.
Robert West s’intéresse depuis plusieurs décennies aux atmosphères des géantes gazeuses (Jupiter, Saturne,
Uranus, Neptune), à celle, épaisse et brumeuse, de Titan, le plus grand satellite de Saturne et à d'autres corps du système
solaire, comme par exemple, les coma cométaires. Il a participé aux analyses photométriques d'observation de nombreux
instruments embarqués sur les missions spatiales de ces trente dernières années : les sondes Pioneer 10 et 11, Voyager 1 et 2,
Galileo, Cassini-Huygens. Lors de ces études, il a abordé des aspects variés de la physique des planètes, dont des sujets
extrêmement ardus comme les propriétés de diffusion par les particules irrégulières ou l'inversion de structure des nuages et
a fait progresser le traitement de l'absorption sélective par les gaz dans les modèles atmosphériques, progrès utilisés dans le
monde entier, et en particulier à Reims. Robert West est l’auteur de plus de 120 articles dont une trentaine dans les
prestigieuses revues Nature et Science.
L'heure est à la fin de la mission Cassini, qui va utiliser ses derniers volumes d'ergol pour plonger dans Saturne en
2017 et, ainsi, ne pas risquer de contaminer les autres corps d'intérêt exobiologique (Titan et Encelade en premier lieu). Il y
a une quantité gigantesque de données à traiter grâce aux observations des instruments de Cassini qui ont fonctionné en
continu depuis 2004, surveillant ainsi l'évolution temporelle du climat de Titan sur presque une demi-année. Nous avons
décidé de nous concentrer sur la caractérisation de la brume à haute altitude et la couche détachée, couche secondaire au
dessus de la couche principale, qui a disparue après l'équinoxe, en 2009. Un an avant la fin de la mission, juste au moment
où Robert West séjourne à Reims, les instruments observe un évènement marquant la fin de la période d'équinoxe, qui
étaient prévu et attendu depuis plusieurs années; le retour de la couche détachée. C'est donc devenu un sujet d'étude
prioritaire.
Nous assistons aussi à l'éclosion de la thématique des exoplanètes grâce aux télescopes terrestres et en orbite de
plus en plus puissants qui dévoilent peu à peu l'extrême variété de ces objets. Ces nouvelles planètes peuvent maintenant
être étudiées en traitant la spectroscopie et le transfert radiatif - la grande spécialité du GSMA. Depuis la première détection
indirecte de Pegasi 51b en 1995, on compte aujourd'hui 3408 exoplanètes confirmées. Pour mesurer la dynamique du sujet,
il suffit de savoir qu'en 2016, on en trouve en moyenne 10 nouvelles par jour. Il s'agit donc d'un nouveau champ d'étude à
investir et qui va donner du travail pour des générations de chercheurs. L'étude des processus photochimique et
microphysique a déjà démarré il y a quelques années au GSMA. Mais avec plusieurs milliers d'exoplanètes, dont certaines
ayant des traits communs avec la terre, il commence à y avoir des spectres à analyser. Nous allons donc profiter de la
présence de Robert West pour initier des études de photométrie exoplanétaires, en mettant également à profit la compétence
très rare du GSMA en spectroscopie pour les gaz chauds.