L`Amour - WordPress.com
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OUEMBA Alexe Ba Diélika L’Amour La poésie est un art qui a le pouvoir de donner de la magie aux mots, de créer des émotions et de faire des phrases ordinaires une douce mélodie. La poésie est aussi une façon de se libérer, de communiquer, d’exprimer ses sentiments, souvenirs, opinions d’une façon mélodieuse et harmonieuse. Elle évoque l’évasion, le rêve ainsi que les prises de conscience à travers certains poèmes qui dénoncent le tragique de l’existence humaine. Pour nous, la poésie joue un rôle primordial dans le domaine de l’art. Elle existe depuis des siècles et est indispensable comme moyen d’expression. Elle a évolué avec son temps mais est toujours présente et n’a jamais disparu. Nous avons choisi comme thème pour notre anthologie poétique l’amour. Mais qu’est-ce que l’amour ? L’amour est un sentiment éprouvé par une personne pour une autre personne ou pour un objet. L’amour ce n’est pas seulement le fait d’être amoureux, c’est le simple fait d’affectionner quelqu’un ou quelque chose. On ressent de l’amour pour ses parents, ses enfants, sa famille mais bien sûr ; ce n’est pas le même amour que l’on porte à ses amis, qu’on éprouve pour son compagnon et cet amour est encore différent de celui qu’on peut porter à sa maison d’enfance ou à un objet de valeur. Tous les êtres humains sont confrontés à l’amour dès leur plus jeune âge : un enfant aime ses parents, il affectionne ses jouets. En grandissant il se détache un peu de ses jouets, commence à se faire des amis et débute des amourettes de jeunesse qui se concrétisent au fil du temps. Adulte, il aura une voiture qu’il affectionnera d’une manière ou d’une autre, il aura des enfants qu’il va aimer tout comme ses parents l’ont aimé et plus vieux, il aura des souvenirs de son enfance et de la maison où il a grandi… L’être humain aime toutes ces choses. L’amour ne s’arrête jamais et il faut l’exprimer. Pour ce faire il existe de nombreux moyens et la poésie en fait partie. Le romantisme est un mouvement culturel qui s’étend sur l’Europe au XIXème siècle. Il touche toute forme d’art mais en littérature c’est un mouvement qui fait une place toute particulière au lyrisme et à l’effusion du moi avec un goût marqué pour la mélancolie. Les poètes expriment leur mal de vivre et leurs souffrances affectives en méditant sur la mort, sur Dieu, sur l’amour, sur la nature et la gloire. Par « poésie lyrique », on désigne la poésie de sentiments exprimés ou sensés être exprimés par celui qui les éprouve. L’amour est donc un thème couramment abordé dans le lyrisme. Il s’agit d’une poésie personnelle. Elle célèbre toutes les formes d’amour et consacre une large part aux amours entre jeunes gens. Les romantiques revendiqueront un assouplissement de l’expression versifiée à la recherche d’une plus grande musicalité et de quelques audaces dans les mots et les images et ainsi se plaisent dans des poèmes plutôt longs que la génération suivante trouvera pesante. Il est par conséquent hasardeux de penser que l’amour décrit a été réellement éprouvé, d’autant plus qu’il est évoqué en dehors de tout contexte politique et géographique. Notre corpus qui a donc pour thème l’amour est composé de ces 10 poèmes : -« Je t’aime » de Paul Eluard -« À la Marquise » de Pierre de Corneille -« Carmen » de Théophile Gautier -« Dans sa Grotte » de Paul Verlaine -« Mignonne Allons Voir Si la Rose » de Pierre de Ronsard -« Es-tu Brune ou Blonde » de Paul Verlaine -« Demain dès l’Aube » de Victor Hugo -« L’amour et la Folie » de Jean de la Fontaine -« L’amour Caché » de Felix Arvers -« Abri » d’Esther Granek Nous avons choisi ces poèmes pour montrer les différentes formes d’amour auxquelles nous pouvons être confrontés dans notre vie et nous les classerons par ordre chronologique pour mettre en valeur l’évolution de l’écriture des poèmes ayant pour thème l’amour. « Mignonne allons voir si la Rose » Pierre de Ronsard Odes (1545) Pierre de Ronsard est un poète français né en Septembre 1524 près de Vendôme et mort le 27 décembre. Il se destinait à la carrière de militaire et de diplomate, mais une grave maladie le rend à demi-sourd il se consacre donc à la poésie. Dans son Poème, il fait une déclaration d’amour à une jeune fille tout en lui adressant une leçon de vie. Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au votre pareil. Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las, las ses beautés laissé choir ! O vraiment marâtre Nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse Fera ternir votre beauté. Odes, I, 17 Ronsard (1524, Vendômois), XVIème François Boucher « A la Marquise » Pierre de Corneille Stances (1658) Pierre de Corneille est un poète français dramaturge né en 1606 et mort en 1684. Son poème à été écrit pour Marquise-Thérèse de Gorle dite Mademoiselle du Porc. Dans ses vers ce dernier lui reproche avec culot son indifférence mais en vain ; La belle avait toutes ces excuses car Corneille était âgé de 52 ans et elle a à peine 28 ans. Marquise, si mon visage A quelques traits un peu vieux, Souvenez-vous qu'à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux. Vous en avez qu'on adore; Mais ceux que vous méprisez Pourraient bien durer encore Quand ceux-là seront usés. Le temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front. Ils pourront sauver la gloire Des yeux qui me semblent doux, Et dans mille ans faire croire Ce qu'il me plaira de vous. Le même cours des planètes Règle nos jours et nos nuits On m'a vu ce que vous êtes; Vous serez ce que je suis. Chez cette race nouvelle, Où j'aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu'autant que je l'aurai dit. Cependant j'ai quelques charmes Qui sont assez éclatants Pour n'avoir pas trop d'alarmes De ces ravages du temps. Pensez-y, belle marquise. Quoiqu'un grison fasse effroi, Il vaut bien qu'on le courtise Quand il est fait comme moi. « L’amour et la Folie » Jean de La Fontaine, Fables (1693) Jean de la Fontaine est né le 8 Juillet 1621 et mort le 13 avril 1695 à Paris. Jean de La Fontaine, très connu pour ses fables, a toujours vécu de son écriture. Son œuvre était très appréciée de la Cour de Louis XIV. Dans sa fable, il met en scène deux personnages allégoriques, Amour et Folie, dans un procès. Tout est mystère dans l'Amour, Ses flèches, son Carquois, son Flambeau, son Enfance. Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour Que d'épuiser cette Science. Je ne prétends donc point tout expliquer ici. Mon but est seulement de dire, à ma manière, Comment l'Aveugle que voici (C'est un Dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ; Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien ; J'en fais juge un Amant, et ne décide rien. La Folie et l'Amour jouaient un jour ensemble. Celui-ci n'était pas encore privé des yeux. Une dispute vint : l'Amour veut qu'on assemble Là-dessus le Conseil des Dieux. L'autre n'eut pas la patience ; Elle lui donne un coup si furieux, Qu'il en perd la clarté des Cieux. Vénus en demande vengeance. Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris : Les Dieux en furent étourdis, Et Jupiter, et Némésis, Et les Juges d'Enfer, enfin toute la bande. Elle représenta l'énormité du cas. Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas : Nulle peine n'était pour ce crime assez grande. Le dommage devait être aussi réparé. Quand on eut bien considéré L'intérêt du Public, celui de la Partie, Le résultat enfin de la suprême Cour Fut de condamner la Folie A servir de guide à l'Amour. Jean Baptiste Oudry « L’amour Caché » Felix Arvers Mes Heures Perdues 1833 Alexis Felix Arvers est né à Paris l806 à Paris et est mort le 7 Novembre1 1850. Il a suivi des études de droit et devient clerc notaire mais sa passion pour l’écriture a rapidement pris le dessus. Il écrit des pièces qui tombent vite dans l’oubli et un recueil de poème intitulé Mes Heures Perdues. Dans son sonnet « L’Amour Caché », Arvers, décrit comme timide, fait part de son amour secret pour une femme mariée. Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire. Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite et sans entendre Ce murmure d'amour élevé sur ses pas. À l'austère devoir, pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle " Quelle est donc cette femme ? " et ne comprendra pas. « Demain dès l’Aube » Victor Hugo Les Contemplations 1856 Victor Hugo est né à Besançon le 26 février 1802 et mort le 23 Mai 1885 à Paris. Il était l’un des plus grands de la littérature française. Poète dramaturge et romancier, il écrit avec simplicité et puissance sur les bonheurs et les malheurs de la vie. Dans son poème « Demain dès l’Aube » inspiré par sa fille Léopoldine décédée dans un accident, il parle d’un voyage symbolique vers le souvenir de celle-ci. Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. « Carmen » Théophile Gautier Emaux et Camées 1857 Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français né en 1811 et mort en 1872. Ce poème est particulier car il nous est présenté puisque l’auteur a tenu à dépeindre la femme renvoyée par Carmen. Carmen est maigre - un trait de bistre Cerne son œil de gitana ; Ses cheveux sont d'un noir sinistre ; Sa peau, le diable la tanna. Les femmes disent qu'elle est laide, Mais tous les hommes en sont fous ; Et l'archevêque de Tolède Chante la messe à ses genoux ; Car sur sa nuque d'ambre fauve Se tord un énorme chignon Qui, dénoué, fait dans l'alcôve Une mante à son corps mignon, Et, parmi sa pâleur, éclate Une bouche aux rires vainqueurs, Piment rouge, fleur écarlate, Qui prend sa pourpre au sang des cœurs. Ainsi faite, la moricaude Bat les plus altières beautés, Et de ses yeux la lueur chaude Rend la flamme aux satiétés. Elle a dans sa laideur piquante Un grain de sel de cette mer D'où jaillit nue et provocante, L'âcre Vénus du gouffre amer. « Dans la Grotte » Paul Verlaine Fêtes Galantes 1869 Paul Verlaine est né à Metz le 30 Mars 1844 et mort le 8 janvier 1896 à Paris. En 1864, il entreprend des études de droit mais très vite il s’aperçoit que c’est la poésie qui l’attire. Dans ce poème de Paul Verlaine, il déclare sa flamme à une jeune femme. Là ! Je me tue à vos genoux ! Car ma détresse est infinie, Et la tigresse épouvantable d'Hyrcanie Est une agnelle au prix de vous. Oui, céans, cruelle Clymène, Ce glaive, qui dans maints combats Mit tant de Scipions et de Cyrus à bas, Va finir ma vie et ma peine ! Ai-je même besoin de lui Pour descendre aux Champs Élysées ? Amour perça-t-il pas de flèches aiguisées Mon cœur, dès que votre œil m'eut lui ? « Es-tu Brune ou Blonde » Paul Verlaine Chansons pour elle 1891 Dans ce second poème, Verlaine nous raconte un rêve qu’il fait régulièrement avec une femme omniprésente mais il n’en a aucun souvenir mis à part l’amour qu’il ressent pour elle. Es-tu brune ou blonde ? Sont-ils noirs ou bleus, Tes yeux ? Je n'en sais rien mais j'aime leur clarté profonde, Mais j'adore le désordre de tes cheveux. Es-tu douce ou dure ? Est-il sensible ou moqueur, Ton cœur ? Je n'en sais rien mais je rends grâce à la nature D'avoir fait de ton cœur mon maître et mon vainqueur. Fidèle, infidèle ? Qu'est-ce que ça fait, Au fait Puisque toujours dispose à couronner mon zèle Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait. « Je t’aime » Paul Eluard Le Phénix 1951 Paul Eluard est un poète surréaliste né en 1895 et mort en 1952. Son poème est une fervente déclaration d’amour en forme d’action de grâce et à travers la célébration de l’aimée apparait une vision poétique du monde. Je t’aime pour toutes les femmes Que je n’ai pas connues Je t’aime pour tout le temps Où je n’ai pas vécu Pour l’odeur du grand large Et l’odeur du pain chaud Pour la neige qui fond Pour les premières fleurs Pour les animaux purs Que l’homme n’effraie pas Je t’aime pour aimer Je t’aime pour toutes les femmes Que je n’aime pas Qui me reflète sinon toi-même Je me vois si peu Sans toi je ne vois rien Qu’une étendue déserte Entre autrefois et aujourd’hui Il y a eu toutes ces morts Que j’ai franchies Sur de la paille Je n’ai pas pu percer Le mur de mon miroir Il m’a fallu apprendre Mot par mot la vie Comme on oublie Je t’aime pour ta sagesse Qui n’est pas la mienne Pour la santé je t’aime Contre tout ce qui n’est qu’illusion Pour ce cœur immortel Que je ne détiens pas Que tu crois être le doute Et tu n’es que raison Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Quand je suis sûr de moi Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Quand je suis sûr de moi « Abri » Esther Granek Ballade et réflexion à ma façon 19788 Esther Granek est une poétesse francophone née en 1927. Dans son poème « Abri » Elle décrit son ressenti et son amitié avec quelqu’un. Dans les lignes de ta main Pour me plaire j’y veux voir Que rien ne nous sépare Et qu’avons même destin. Dans les lignes de ta main Je découvre en cherchant Les signes bienfaisants De ce qui me convient. Dans le creux de ta paume Où ma main se blottit Je retrouve mon abri Doux et calme. Comme un baume. Edith Gorren