Merveilleuse Angelique - Le Centre Socio Culturel de Sarre

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Merveilleuse Angelique - Le Centre Socio Culturel de Sarre
Sarre-Union Cinéma - Sarre-Union
Merveilleuse Angélique
Au cinéma, des spectateurs attentifs et curieux. Les acteurs avec les spectateurs PHOTO DNA
Angélique Litzenburger, héroine du film Party Girl était récemment
présente au cinéma de Sarre-Union. L’occasion pour les
spectateurs de ce film de poser un tas de questions à ce
personnage hors norme. « Quand je peux être présente à une
projection, un festival, j’y vais », affirme Angélique Litzenburger,
venue avec sa fille Séverine Litzenburger et qui interprètent leur
propre rôle dans Party Girl.
Angélique fait de par le monde la promotion de ce film
qui a déjà fait 200 000 entrées. Rien ne la prédisposait à
devenir actrice. Encore moins à être l’une des
révélations du dernier Festival de Cannes où le film,
présenté à « Un certain regard », a remporté la Caméra
d’or, le grand prix au festival de Cabourg, le prix du
public au festival Paris cinéma et le prix
d’interprétation féminine au festival d’Odessa.
« Ça fait bizarre de vous voir, d’habitude on ne voit pas
les acteurs », lâche un spectateur dans la salle de
cinéma de Sarre-Union à l’occasion de la rencontre
organisée avec Angélique Litzenburger. « Je ne voulais
pas faire ce film, reconnaît-elle. Jouer avec mes enfants,
c’est ce qui m’a décidée. Les acteurs sont des figurants
qui connaissaient notre vie, des filles de cabaret ayant
travaillé avec moi. »
Freddy Bohn a fait venir l’actrice et sa fille. Figurant, il a été recruté avec Fernand Dreidémy
alors qu’il se promenait dans Sarrebrück, un autre a été remarqué dans son potager. « Nous
étions au comptoir d’un bar de Sarrebrück avec un whisky qui en réalité était du jus de
pomme. »
Angélique s’exprime avec l’assurance et la lucidité que confère toute une vie d’entraîneuse et
n’élude aucune question : « Il faut avoir la tête sur les épaules, un jour ça va s’arrêter ».
« Y aura-t-il un Party Girl 2 ? », interroge un spectateur. « Pour l’instant, rien n’est prévu. Et
pour raconter quoi ? » Pour Angélique, l’essentiel est ailleurs : « Faisons déjà la promotion de
ce film ».
Conte de fées moderne
L’histoire d’Angélique a un petit quelque chose du conte de fées moderne. À 60 ans, elle est
demandée en mariage par un ancien client. « Les rapports sont assez intéressants entre les
danseuses, les hommes qui paient. Quel est le message du film par rapport à ça ? »,
questionne un spectateur. « C’est ce qui m’est arrivé ! » « Mais à la fin, vous partez. » Et
Angélique de répondre : « Je suis une party girl, ce soir encore je vais sortir et m’amuser ».
Il a été facile, vu le sujet, de porter un regard plein de compassion sur les personnages et de
charger le film de jugements moraux. « Est-ce qu’à travers ce film vous avez voulu nous dire
quelque chose ? », s’interroge un spectateur. « J‘ai montré dans ce film ce que j’ai vécu avec
mon vrai mari. Ce n’est pas facile de se caser. Je ne voulais pas quitter le cabaret. Je voulais
me ranger mais je n’ai pas réussi. » Angélique poursuit : « Le but en me mariant était aussi de
rassembler toute la famille. Depuis, je suis plus en contact avec mes enfants. Malgré le regard
des autres, je garde ma liberté. Ce que je veux dire aussi aux femmes c’est qu’il ne faut jamais
se laisser aller, il n’y a pas d’âge pour plaire ».
Les réalisateurs ont su trouver la bonne distance pour ne jamais trahir l’essence de leurs «
personnages ». Le film s’achève sur une fin ouverte où reste en suspens la pertinence pour
Angélique de rentrer dans le moule d’une vie « normée ».
par M.-C. B., publiée le 29/10/2014