Economie monétaire CM – Chapitre 5 Chapitre V : L`inflation I

Economie monétaire CM – Chapitre 5
Chapitre V : L'inflation
I. Définitions et mesures de l'inflation
A) Définition générale
C'est une hausse continue et durable du niveau général des prix (donc si c'est discontinu ou pas durable, ce n'est
pas de l'inflation). Ce phénomène de hausse des prix est indissociable d'un autre phénomène : l'excès de Demande
Globale (DG) sur l'Offre Globale (OG) [« global » car on travaille sur l'ensemble de l'économie].
La DG est décroissante par rapport au prix.
Ex : PA est un prix élevé : on demande peu (quantité faible => QA)
PB est un prix faible : on demande beaucoup (quantité élevée => QB)
Si la demande augmente :
–
pour un même prix la demande augmente (QB => QB2) ; même chose pour PA : QA -> QA2 (pour le même prix,
on demande +)
–
Pour une même quantité disponible, on est prêt à payer + cher = la demande augmente.
=> hausse de la demande
-1-
Economie monétaire CM – Chapitre 5
L'OG est croissante par rapport au prix. Le but est de mettre sur un même graphique l'offre et la demande.
Le prix PA est le seul prix pour lequel, les offreurs et les demandeurs sont d'accord pour échanger les mêmes
quantités = situation d'équilibre économique.
Si la demande augmente :
= choc de demande
On obtient un nouveau point d'intervention B, qui est un nouvel équilibre économique.
Dans un deuxième temps, les offreurs vont s'adapter à cette situation (on passe de A à B) => il y a eu de l'inflation :
les quantités échangées ont augmenté, mais aussi le prix d'échange. Le niveau général des prix a augmenté ; il y a
eu de l'inflation.
Si l'offre augmente et la demande ne bouge pas, on aura un excès d'offre.
B) La mesure de l'inflation par les indices de prix
En France, l'INSEE est chargée de calculer l'indice des prix à la consommation (IPC). Ce n'est qu'un indice parmi
d'autres possibles. L'indice de l'INSEE représente 300 produits : on calcule cet indice et on lui donne une base de
100 pour chaque année.
Taux d'inflation = taux de croissance de l'indice des prix
-2-
Economie monétaire CM – Chapitre 5
Exemple fictif :
IPC
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
100
105
108
103
5,0%
2,9%
- 4,6%
Taux d'inflation
Calcul du taux d'inflation : (Année 3 – Année 2) /Année 2
Exemple : (108 – 105) / 105 = 0,029 = 2,9%
Les prix baissent à la quatrième période. Ce passage de 108 à 103 constitue une baisse de 4,6% = inflation
négative = déflation (pour les autres périodes, il y a inflation).
Déflation = baisse des prix au niveau général
La plupart des pays développés n'ont pas connu de déflation depuis longtemps.
Cas de la France
1960 - 68
1969 - 1978
1979 - 1983
1984 - 1986
1987 - 2007
3 à 5%
6 à 10 %
8 à 14 %
3à6%
2à3%
On a une montée sur ces 40 dernières années et une rupture brutale (chute).
C) Les limites des indices de prix existants
–
les indices ne peuvent pas recencer tous les prix ( 300 sur environ 15000).
–
les indices sont plus restrictifs (approximatifs) que la véritable inflation (phénomène d'excès de la DG).
Exemples : phénomène de pénurie, hausse des prix sur le marché noir (économie informelle)
–
l'IPC intègre des biens non consommés par les ménages (ex : matières premières... [consommées par les
entreprises])
II. L'inflation et le pouvoir d'achat
A) La structure du niveau général des prix
Un indice des prix est une mesure statistique du niveau général des prix (abstrait) : on construit un panier
de consommation (= ensemble des biens consommés / part de biens)
t
P=
∑ pi k i
i=1
P = niveau général des prix
pi = prix de chaque bien
ki = part dans la consommation totale du bien i
P = somme de chaque prix x sa part dans la consommation
-3-
Economie monétaire CM – Chapitre 5
Exemple : une économie où l'on ne consomme que 3 biens :
Bien i
Part ki
Prix pi
1 pain
20%
1€
1 pantalon
50%
30€
1 kw d'électricité 30%
50€
100%
P = (1 x 0,20) + (30 x 0,50) + (5 x 0,30) = 16,7 € = niveau général des prix
=> L’indice des prix est égal au prix du panier de consommation. P = prix du « bien moyen », prix d’un
« panier de consommation ».
B) Le pouvoir d’achat de la monnaie
Ex : on a 1€ et une pomme coûte 0,50€ : on peut acheter 2 pommes = un pouvoir d’achat d’une unité de
monnaie. La quantité que l’on peut acheter, c’est-à-dire le pouvoir d’achat, est égale au rapport de la somme
possédée sur le prix du bien.
1 panier de consommation coûte P€, avec 1€ j’ai (1/P) biens. Pouvoir d’achat = inverse du niveau général
des prix => si P augmente, le pouvoir d’achat de la monnaie diminue et inversement.
C) Le pouvoir d’achat des salaires
Même chose : 1€ = une unité de monnaie
100€ = une unité de salaire
Pouvoir d’achat d’un salaire = 1000 / P = w/P
w= « salaire nominal », w/P = « salaire réel ».
Si P augmente, (w/P) diminue => baisse du pouvoir d’achat
D) Prix nominal, prix réel
Prix « nominal » = en valeur, courant, monétaire
Prix « réel » = en volume, constant, déflaté
Ex : on s’intéresse au taux de croissance du salaire
Taux nominal – taux d’inflation = taux réel
Ex : le salaire augmente de 3 %, mais les indices de prix P augmentent de 4%. Comment évolue le pouvoir
d’achat du salaire ?
3 – 4 = - 1 % => baisse du pouvoir d’achat
C’est important de réduire l’inflation pour préserver le pouvoir d’achat, la valeur de la monnaie = l’inflation
fait perdre de la valeur à la monnaie.
-4-
Economie monétaire CM – Chapitre 5
III. Les causes de l’inflation
Il y a inflation si DG > OG. Pourquoi ?
A) L’inflation par la demande
DG augmente (« se décale vers la droite ») si :
 Consommation des ménages
 Investissements (= consommation de biens durables)
 Dépenses publiques (consommation par l’Etat)
 Exportations (consommation par l’extérieur)
=> si l’une de ces composantes augmente, il y a augmentation générale dans l’économie => poussée de
l’inflation
B) L’inflation par les coûts
OG ( (« se décale vers la gauche ») si
 coût des matières premières (résultat d’une hausse de la demande)
 coût du travail (salaires)
 coût du capital (taux d’intérêt, taux de profit) de la production nationale ou des importations. Capital ≈
rémunération du travail.
Coûts de production = coûts des facteurs de production => production sur place ou importée, on peut avoir
de l’inflation.
C) Inflation par les structures socio-économiques
Il peut y avoir plus ou moins d’inflation si un pays connait plus ou moins de conflits sociaux = conflit de
répartition des richesses. Conflits de répartition des richesses (augmentation des salaires, augmentation des
profits -> augmentation des prix). Si dans une économie il y a nombreux monopoles (= 1 seul producteur est
présent sur le marché, exemple : EDF pour l’électricité) ou oligopoles (faible nombre de vendeurs : 2, 3, 4 …),
les prix augmentent -> si on est tout seul à vendre, on a un pouvoir de marché très élevé, on peut fixer des
prix très élevés.
D) Le rôle –clé de la monnaie
Ce n’est ni une cause, ni un résultat de l’inflation, c’est entre les deux. Exemple de l’inflation par
augmentation de la DG.
L’inflation ne peut être durable que si la quantité de monnaie augmente -> si on consomme + et que c’est +
cher, on va avoir besoin de + de monnaie => la DG en excès ne peut se payer une OG supplémentaire que si la
quantité de monnaie disponible pour payer les transactions augmente (ex : par le crédit) => on peut passer
de A à B que si la quantité de monnaie augmente. La monnaie est le chaînon entre l’excès de demande et
l’augmentation des prix.
Offre = Demande -> DG > OG => M => P -> B (nouvel équilibre)
-5-
Economie monétaire CM – Chapitre 5
Conclusion :
Pour certains économistes, il faut qu’il y ait une augmentation de la monnaie pour que DG > OG (= ils ne sont pas
d’accord sur l’ordre de la causalité) -> il y a un désaccord entre les économistes sur le rôle exact de l’offre de
monnaie (= augmentation de monnaie = création monétaire = augmentation de la masse monétaire) dans
l’inflation. Mais ils sont d’accord pour dire que la monnaie joue un rôle important. Les banques, et notamment la
BC, sont responsables de la création monétaire => rôle important donc responsabilité de la BC et des banques
dans l’inflation.
A retenir :
- causes de l’inflation
- notion de pouvoir d’achat
- valeur nominale / valeur réelle
-6-