cp chagall - Agence Catherine Dantan

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cp chagall - Agence Catherine Dantan
Chagall de la Palette au métier
6 septembre 2014 - 11 janvier 2015
Musée d’Art moderne de Troyes
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Collections nationales Pierre et Denise Lévy
Du 6 septembre 2014 au 11 janvier 2015, le musée d’Art moderne de
Troyes, présente Chagall, de la palette au métier et réunit à cette
occasion un ensemble d’œuvres originales de Chagall, 16 tapisseries
exécutées par Yvette Cauquil-Prince ainsi qu’un aperçu de la
production des Gobelins. Cette exposition confronte ainsi les
compositions de Chagall à leur transposition textile, en s’intéressant à
l’évolution de la technique du carton qui renouvelle les enjeux et les
stratégies des manufactures dans la seconde moitié du XXe siècle.
Amoureux de la couleur et de la matière, Marc Chagall a laissé son
imagination de peintre s’étendre progressivement à tous les registres
de la création plastique. La puissance expressive et la richesse poétique de son œuvre, animé par un sens
inné de la composition et une profonde liberté narrative, s’est remarquablement adaptée à une grande
diversité de langages artistiques et d’échelles d’exécution.
C’est avec une aisance qui ne se démentira pas dans ses travaux ultérieurs du Watergate Theatre de
Londres et du plafond de l’Opéra de Paris que le peintre de chevalet aborde le grand décor, dès 1920, à la
suite de sa rencontre à Moscou, avec Alexeï Granovsky, directeur du théâtre juif Kamerny.
De retour en France, après avoir définitivement quitté la Russie, il s’initie à l’eau-forte, en 1922 à Berlin,
pour illustrer son autobiographie à la demande de Paul Cassirer. Dès son retour à Paris, il engage une
fructueuse collaboration avec Ambroise Vollard qui aboutira, après 1947 à la réalisation de remarquables
projets d’édition avec Tériade, Maeght et Cramer. Au retour de son exil
new-yorkais, au lendemain de la guerre, Il explore, avec le concours de
Charles Sorlier, les techniques de la lithographie en couleurs dans
l’atelier Mourlot. Il assure par ce médium une large diffusion à la vitalité
de son œuvre tout en s’intéressant, par ailleurs, à l’impression plus
confidentielle de monotypes et de xylographies avec l’imprimeur Jacques
Frélaut et l’atelier Lacourière. A la faveur de diverses villégiatures dans le
sud de la France, à Saint-Jean Cap Ferrat, Vallauris ou à Vence, la
pratique artisanale de la céramique, du modelage et de la sculpture en
taille directe ouvre de nouveaux champs d’application à l’appréhension
de la matérialité de l’œuvre. Mais c’est dans le registre monumental que
son travail trouve une nouvelle résonance.
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A la fin des années cinquante la céramique, le
vitrail et la mosaïque inscrivent l’art de Chagall
dans la dynamique d’une nouvelle exigence
architecturale. L’écran verrier et le décor mural
transposent le dialogue intimiste du dessin et
de la couleur dans une orchestration
synthétique plus audacieuse. L’expérience
inaugurale de la décoration de l’Eglise Notre
Dame-de-Toute-Joie au Plateau d’Assy est
prolongée par l’exécution de diverses
commandes publiques et privées dont la mise
en œuvre réclame les compétences de spécialistes confirmés. Chagall fait appel à un couple de verriers
rémois, Charles et Brigitte Marq, pour créer les vitraux des cathédrales de Metz et de Reims, du Siège de
L’Organisation des Nations Unies, de la Synagogue de l’Hôpital universitaire Hadassah à Jérusalem ou de
la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg. Il s’entoure de Lino et Heidi Melano, puis de Michel Tharin pour
réaliser les mosaïques destinées à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, à la demeure privée de
Georges et Ira Kostelitz à Paris, de John et Evelyn Nef à Georgetown ou au décor de plusieurs édifices
publics à Jérusalem (Knesset), à Nice (Musée national Message Biblique Marc Chagall, aujourd’hui Musée
national Marc Chagall, Faculté de droit), à Chicago (First National Bank Plaza)... La mise en œuvre de
chacun de ces ouvrages fait l’objet d’une collaboration suivie entre l’artiste et les artisans choisis.
Chagall ne se contente pas de déléguer le travail de transposition à des spécialistes de métier. Il assure
la direction concertée du travail d’interprétation et prend une part active à l’exécution.
Autre exemple contemporain du regain d’adaptation de la peinture à la décoration monumentale, la
tapisserie est de toutes les applications expérimentées par Chagall le seul médium qui échappe à sa
maîtrise, en raison des contraintes particulières de sa mise en œuvre. A la différence de Jean Lurçat ou
encore de Sonia Delaunay qui, par l’acquisition personnelle des techniques de tissage, ont ouvert la voie
de cette appropriation artistique du métier artisanal à toute une génération d’artistes peintres, Chagall
n’est pas initié à cette pratique. La tapisserie ne lui offrira donc pas l’occasion d’enrichir directement son
œuvre en lui ouvrant un nouveau champ d’expérimentations plastiques. Ce constat, qui pose à la fois le
problème de l’interprétation de l’œuvre originale et du statut de l’œuvre tissée, n’a pas découragé
l’artiste malgré les difficultés rencontrées.
La première tapisserie de Marc Chagall est commandée
par le gouvernement israélien pour la décoration du
parlement de la Knesset. Amorcé à partir de 1962, lors de
l’inauguration des vitraux de la synagogue d’Hadassah, le
projet prend rapidement la forme d’un triptyque de
tapisseries. Marc Chagall réalise alors trois gouaches
préparatoires qui sont confiées à la Manufacture des
Gobelins. Les tapisseries qui complètent le décor
mosaïque du hall de réception, sont inaugurées en 1969.
En dépit de la qualité du tissage, l’ensemble souffre d’un
certain manque d’unité et trahit les hésitations des liciers
dans l’adaptation chromatique des modèles picturaux.
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Entre temps, Marc Chagall fait connaissance d’Yvette CauquilPrince en 1964. Séduit par la qualité plus sensible de son travail
de transposition au regard des œuvres qu’elle lui présente, il lui
propose la réalisation d’une première pièce. La Famille
d’Arlequin, qui prend pour modèle une lithographie originale,
sera achevée en 1967. L’habileté d’Yvette Cauquil-Prince à
traduire les conceptions picturales de l’artiste en respectant bien
les valeurs chromatiques de la palette originale a raison des
réticences de Chagall. Yvette Cauquil-Prince devient alors son
maître d’œuvre et réalisera toutes ses autres tapisseries, à
l’exception de la pièce conçue pour l’entrée du Musée national
Message Biblique Marc Chagall, aujourd’hui, Musée national
Marc Chagall, à Nice en 1973, dont l’exécution sera confiée aux
Gobelins.
Le climat de confiance qui s’établit entre Chagall et Yvette
Cauquil-Prince conduit à la création d’un ensemble de tapisseries d’une grande richesse expressive et
conforte la marge d’appréciation laissée au maître d’œuvre. La réalisation de la pièce (choix techniques,
carton et tissage) ne nécessite donc plus l’intervention directe de l’artiste. Les nombreux échanges
d’Yvette Cauquil-Prince avec Marc Chagall sont autant d’occasions pour elle d’approfondir sa perception
de l’univers du peintre et d’affiner le choix des sujets. Cette empathie lui permet, de nourrir la part de
liberté créative nécessaire à la justesse d’effets de sa transposition.
Les premières tapisseries, de petite taille, sont suivies, dès 1973, de la première grande pièce, le Prophète
Jérémie (400 x 600 cm), commande du Jewish Federation Center de Milwaukee. Yvette Cauquil-Prince
alterne alors les petites pièces et les plus grandes, pour lesquelles l’appui financier d’un commanditaire
est indispensable. Au début des années 1980, elle entreprend conjointement la réalisation de deux pièces
importantes, Le grand cirque, de sa propre initiative, et Job pour le Rehabilitation Institute of Chicago,
toutes deux achevées en 1985.
Par l’amplification spectaculaire que son travail donne au modèle, Yvette Cauquil-Prince satisfait
l’aspiration de Chagall à développer de larges orchestrations murales : « Il faut poursuivre et si possible,
avec de grandes pièces » car « nous avons œuvré à de la musique de chambre, à l’expression
d’instruments solitaires, nous aurons fait trop peu d’opéras, de symphonies » confiait Chagall à son
maître d’œuvre. Ce vœu se réalisera avec le tissage de La Paix (471 x 696 cm) une pièce exécutée pour la
Ville de Sarrebourg d’après la maquette du vitrail réalisé pour le siège de l’ONU. Faute de commanditaire,
un projet de transposition de la gouache préparatoire pour la mosaïque Le message d’Ulysse en une
tapisserie longue de 16 mètres ne verra finalement pas le jour.
En sa qualité de maître d’œuvre, et non de cartonnier ou de simple licier, Yvette Cauquil-Prince ne limite
pas son propos à la reproduction d’un modèle ni à son agrandissement. Elle propose, par le changement
de médium et de format, une autre lecture de l’œuvre originale. Au-delà de la satisfaction de voir son
travail s’enrichir d’une nouvelle vocation spatiale, Marc Chagall retrouve dans cette expérience de la
tapisserie une approche de la matière de la laine qui s’accorde à cette « chimie » associant composition,
matière et lumière qu’il a toujours considérée comme inséparable du sens et de la raison d’être de
l’œuvre (Olivier Le Bihan / Ulysse Hecq-Cauquil). ©Texte : OLB / UHC
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Chagall, de la palette au métier
5 septembre 2014 - 11 janvier 2015
Commissariat général : Olivier Le Bihan
Collaboration rédactionnelle: Yvette Cauquil-Prince (disparue en 2005), Marie-Hélène Dali-Bersani,
Ambre Gauthier, Darius Hecq-Cauquil, Ulysse Hecq-Cauquil, Olivier Le Bihan, Meret Meyer, Lydie Pearl,
Caroline Roelens-Duchamp.
Édition : un ouvrage de 284 pages illustré, consacré à l’œuvre tissé de Chagall est publié à l’occasion
de l’exposition avec le concours des éditions Snoeck. Prix : 28 €
Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la
Communication / Direction générale des patrimoines / Service des musées de France.
Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État.
Crédits et légendes des visuels par ordre de présentation
Marc Chagall et Yvette Cauquil-Prince lors d’une réunion de travail à Paris, ca 1972
Crédit photographique : © Darius Hecq-Cauquil
Marc Chagall
Le garçon dans les fleurs, 1955
Gouache sur papier, H. 63 cm ; L. 48,5 cm
Collection particulière
Crédit photographique : Ewald Graber
© Adagp, Paris 2014, Chagall®
A ma femme, 1994
Tapisserie de basse lisse, H. 315 cm ; L. 500 cm
Signée en bas à gauche: Marc Chagall et Yvette Cauquil-Prince
Collection particulière
Crédit photographique : ©Archives Cauquil-Prince, Paris
© Adagp, Paris, 2014
Tapisserie réalisée d’après une œuvre originale de Marc Chagall. Maître d’œuvre Yvette Cauquil-Prince
Le coq rouge, 1991
Tapisserie de basse lisse, H. 315 cm ; L. 380 cm ; Collection particulière
Crédit photographique : ©Archives Cauquil-Prince, Paris
© Adagp, Paris, 2014
Tapisserie réalisée d’après une œuvre originale de Marc Chagall. Maître d’œuvre Yvette Cauquil-Prince
Marc Chagall
Le bouquet du peintre, 1967
Lithographie sur papier, H. 75,8 cm ; 57,5 cm
Signée en bas à droite : Marc Chagall
Justifiée en bas à gauche : 59/75 ; Collection Ch. Sorlier, Yves Lebouc
Crédit photographique : Archives Bouquinerie de l’Institut
© Adagp, Paris 2014, Chagall®
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INFORMATIONS PRATIQUES
Musée d’Art moderne
14, place Saint-Pierre
10000 Troyes
Tél. : 03 25 76 26 80
Fax. : 03 25 76 95 02
Mél. : [email protected]
www.musees-troyes.com
www.ville-troyes.fr
Ville de Troyes, Direction de
la communication
Mél. : [email protected]
Mél. : [email protected]
HORAIRES ET TARIFS
COMMUNICATION
RELATIONS MEDIAS
Agence Catherine Dantan
Le musée est ouvert
Marie Decap
de mai à septembre du
mardi au vendredi : 10h - 13h 7, rue Charles V - 75004
Paris
/ 14h - 19h. samedi et
Tél. : 01 40 21 05 15
dimanche : 11h - 19h.
d’octobre à avril du mardi au Mél. : [email protected]
vendredi : 10h - 12h / 14h www.catherine-dantan.fr
17h
samedi et dimanche : 11h 18h
TARIFS
Adulte : 5 €
Groupe (+ de 12 pers.) : 3 €
par personne
Gratuités : Moins de 18 ans
Etudiants de moins 25 ans
(sur présentation de la carte)
Demandeurs d’emploi
ICOM, Journalistes
Entrée gratuite pour tous les
1ers dimanche de chaque
mois.
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