La Crucifixion blanche – Marc CHAGALL

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La Crucifixion blanche – Marc CHAGALL
La Crucifixion blanche – Marc CHAGALL
Artiste : Marc CHAGALL
Titre de l’œuvre : La crucifixion blanche
Nature de l’œuvre : Huile sur toile
Dimensions de l’œuvre : 154.3 x 139.7 cm
Localisation de l’œuvre : Art Institute of
Chicago
Date de création : décembre 1939
Thématiques : Arts du visuel
Arts, mythes et religions
Arts, ruptures, continuités
Arts, Etats et pouvoir.
Style, mouvement ou courant :
Chagall n’a jamais adhéré à aucun mouvement
artistique.
Repères chronologiques :
Source : bla-bla.cycle3.pagesperso-orange.fr
Geneviève SCHMITT – REHLINGER – Rencontre Annuelle des Autorités Rectorales et religieuses – 30.05.2012. Tous droits réservés.
Vie de l’artiste :
Marc Chagall est né le 7 juillet 1887 à Vitebsk ( Russie). Issu d'une
famille juive et très croyante, il est l'aîné de neuf enfants, sa mère était
femme au foyer et son père employé dans un dépôt de hareng.
Sa jeunesse est marquée par la tradition hassidique, ses séjours à la
campagne chez son grand-père, sa fascination pour les animaux de
ferme. Très jeune il puise son inspiration dans la chaleureuse vie
familiale et l'observation du quotidien. Dès son plus jeune âge, on lui
trouva un grand talent artistique, il entrera dans l'atelier Pen à Vitebsk,
pour y étudier le dessin et la peinture et pratique le violon. Il partira
avec un ami à Saint-Pétersbourg pour étudier la peinture. Etant juif, il
doit obtenir un permis de travail donc trouver un emploi, par chance il
rencontre un avocat qui l'engage comme domestique et lui laisse tout
loisir de suivre les cours de peinture de Nicolas Roerich, puis de Léon
Bakst. Grâce à ce dernier, décorateur des ballets russes, il trouve plus
de liberté et affirme sa vision de coloriste. En 1910, il part pour un
voyage de quatre jours à Paris grâce à un mécène, il s'installe à
Montmartre dans l'appartement d'un ami russe, c'est là qu'il eut son
premier atelier. Il découvre les impressionnistes (Gauguin, Van Gogh...). En 1911, il fait sa première
exposition au Salon des indépendants appelée " Moi et mon village". En 1914, à la fin de son séjour à Paris,
il envoie un ensemble de ses œuvres à la "Galerie Der Sturm" à Berlin qui réalisera sa première exposition.
En 1915, il retourne dans son village natal pour y épouser Bella Rosenfeld dont il aura une fille et se voit
contraint de rester en Russie à cause de la guerre. Il retrouve le monde de son enfance, et revient à une
sorte de réalisme. En 1917, il retrouve sa liberté créatrice à travers des toiles inspirées par l'amour qu'il
porte à sa jeune femme. Il retourne définitivement en France (excepté durant la deuxième guerre mondiale
où il se réfugie aux Etats- Unis). Dans les années 30 Chagall développa de nombreux thèmes bibliques, suite
à deux voyages qui le marquèrent profondément : le premier en Palestine (1931) et le second à
Amsterdam, où il découvre l'œuvre de Rembrandt. Ses œuvres majeures révélèrent une profonde
connaissance des textes bibliques, servie par un style narratif, libre et mobile
En 1944, sa femme Bella décède d'une infection virale, durant des mois il sera incapable de reprendre
son travail. En 1949, il s'installe à Saint-Jean Cap Ferrat sur la côte d'Azur (France), où il se retranche de plus
en plus tant artistiquement que dans sa vie privée. En 1950, il s'établit à Saint-Paul de Vence, il réalise ses
premières céramiques, malgré sa renommée internationale, les œuvres de la dernière période de sa vie
furent marquées par un côté intimiste et surnaturel. En 1952, il se remarie avec Valentina Brodsky. En
France, son style évolue vers des compositions de plus en plus oniriques, habités de fleurs, de paysages,
d'animaux (poissons, coqs, chèvres...) et d'amoureux " Les mariés de la tour Eiffel" (1928). De 1959 à 1968,
il crée des vitraux pour la cathédrale saint-Etienne de Metz, puis en 1976 pour la chapelle des cordeliers à
Sarrebourg. En 1962, il fait un voyage à Jérusalem pour l'inauguration des vitraux de la synagogue
Hadassah à Jérusalem. Il décède à l'âge de 98 ans, le 28 mars 1985 à Saint-Paul de Vence (France).
Contexte historique de création : (à compléter par les élèves en rapport avec la maquette)

1. Révolution russe (1917) et procès de Moscou 1933

2. Lois de Nuremberg 1935

3. Guerre d’Espagne 1937 :
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
4. Nuit de cristal - 9/10 novembre 1938 :

5. Conférence d’Evian – 1938 :
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Description rapide de l’œuvre :
Huile sur toile. 154.3 x 139.7 cm. Art Institute of Chicago
Œuvre réalisé en 15 jours après la Nuit de Cristal. Œuvre de contestation des exactions du nationalsocialisme allemand et plus largement de toutes les dictatures qui oppriment l’être humain. (guerres,
révolutions, ghettos, persécutions, dictatures,….).
" Cette toile est une expression par Chagall des souffrances de son temps. Autour de la croix monumentale,
sont disposées les scènes de violence et de désarroi. Sur le titulus, au-dessus de l’inscription « INRI »,
Chagall a ajouté en araméen « Roi des Juifs » pour bien marquer le caractère antisémite de la scène. A
droite, un soldat allemand met le feu à la synagogue. Dans le ciel, les patriarches bibliques déplorent la
Geneviève SCHMITT – REHLINGER – Rencontre Annuelle des Autorités Rectorales et religieuses – 30.05.2012. Tous droits réservés.
scène. A gauche, les soldats arrivent vers la ville incendiée dans laquelle des animaux et des hommes
restent prisonniers des flammes. Des réfugiés tentent de fuir sur un bateau. Un juif essaie de s'enfuir avec
les rouleaux de la Loi, tandis qu'un homme, revêtu de l'habit et du dossard de prisonnier, avance vers son
destin. La menorah est encore allumée ; elle est entourée d’un nimbe comme le Crucifié. Un homme et une
femme à l'enfant tentent de fuir en s'évadant du tableau. Le juif errant, dans un habit vert, marche sur la
Torah en flammes, marquant encore davantage que la terre est sens dessus-dessous. Le Crucifié, symbole
des martyrs qui l’entourent, est cependant illuminé d'en haut, devenant porteur d'espérance dans ce
monde de destruction. " G. REHLINGER, Jésus, le Christ, dans l’œuvre de Marc CHAGALL, Thèse de doctorat.
« Le Crucifié porte autour des reins une serviette qui ressemble à un châle de prière avec ses deux
bandes noires et à ses pieds, entouré d’un nimbe comme sa tête, brûle le chandelier à sept branches...
Toute idée de salut est absente de la conception chagallienne du Christ. Le Christ est infiniment saint, mais
non point divin … Du fond gris clair ne se détachent que de rares couleurs : un drapeau rouge à gauche, un
bleu clair vacillant, un violet sombre assourdi, du vert sur les fuyards, la tête rouge de l’homme des S.A. en
chemise brune devant le rideau bleu de la synagogue, et les flammes orangées. Ces quelques éclats de
couleur s’intègrent tous dans le calme rayonnement qui émane du jaune cendreux du Christ. Tout est
dominé par ce rayonnement ; grâce à lui, tous les cris, toutes les terreurs passent sur le plan serein de la
légende. Ainsi s’explique le caractère particulier de l’œuvre. La Crucifixion blanche est si chargée du destin
de l’époque que ce sont surtout ses détails qui s’imposent à qui n’en voit que la reproduction. Devant
l’original, l’impression est très différente.» Franz MEYER, Marc Chagall ; Ed. Flammarion, Paris, 1995, p.195ss "
Inspiration et portée de l’œuvre :
Selon Benjamin Harshav, Chagall aurait puisé dans le poème In the Kingdom of the cross" de Greenberg,
1924, son inspiration pour le grand tableau de la Crucifixion blanche :
Mon frère est suspendu aux églises, crucifié, frigorifié.
A vos pieds, un monceau de Juifs aux têtes coupées, de taliths insensés,
Parchemins percés, feuilles blanches couvertes de sang.
Antique douleur juive du Golgotha,
Frère, vous ne voyez donc pas que le Golgotha est partout autour de nous..….
Mais, contrairement à Greenberg,, qui accuse les chrétiens, Chagall n’utilisera pas sa peinture de façon
polémique contre les chrétiens. L’art antifasciste utilisera également le juif crucifié dans ses œuvres.
Certains artistes firent clairement la différence entre la victime et l’oppresseur fasciste (George Grosz,
Rudolf Carl von Ripper). D’autres identifient le Christ à la victime des nazis (Marc Chagall, Otto Pancok,
Franz Franck, Otto Dix, Lea Grundig, Renato Guttuso. Giacomo Manzù). G. REHLINGER, Jésus, le Christ, dans l’œuvre
de Marc CHAGALL, Thèse de doctorat.
Regard sur l’œuvre : (à compléter par les élèves)
Exprimer son ressenti après l’étude de l’œuvre
Lexique de base :
Croix, crucifixion
Synagogue, ghetto, antisémitisme, dictature, autodafé, rafle, génocide, déportation
Régime de terreur, de propagande.
Emigration
Caricature, affiche de propagande.
….
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