les grands singes exposition itinérante
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les grands singes exposition itinérante
LES GRANDS SINGES EXPOSITION ITINÉRANTE ! Gorille, Chimpanzé, Bonobo, Gibbon ou Orang-Outan, ces grands singes font partie de la famille de l’Homme. Pourtant ils sont menacés de disparition. Avec “Odyssée verte”, Relais d’sciences offre à vos publics l’opportunité de s’informer et de dialoguer avec les spécialistes de ces grandes questions... nement Un évè SOMMAIRE LES GRANDS SINGES : EXPOSITION ITINÉRANTE Les grands singes, l’exposition itinérante Objectifs Principes Lieux et publics Décor/scénographie Description 4 5 5 5 6 6 LES THÉMATIQUES DES GRANDS SINGES LA FAMILLE DE L’HOMME Les cartes de répartition dans le monde Le Chimpanzé Le Bonobo Le Gorille L’Orang-Outan Le Gibbon 9 LES FORÊTS TROPICALES 35 Localisation des forêts tropicales Rôle des forêts tropicales Impact des grand singes sur l’environnement LES PROBLEMATIQUES La disparition des forêts tropicales Sauvons les forêts tropicales 2 9 11 18 20 24 30 35 35 35 36 36 36 L’ANIMATION LA TABLE D’ANIMATION Enquête 1 Enquête 2 Enquête 3 38 LES MANIPULATIONS 43 Le tapis de marche LES JEUX L’alimentation Les outils Primaire Collège Lycée Socle commun Problématiques 48 49 SUPPORTS ASSOCIÉS 44 47 48 PISTES PEDAGOGIQUES 43 44 LES EXPÉRIENCES L’anatomie 38 40 41 Matériel Références sitographiques 49 49 49 49 49 50 50 50 3 LES GRANDS SINGES NOTRE EXPOSITION ITINÉRANTE RELAIS D’SCIENCES Depuis 10 ans, Relais d’sciences est chargé de la diffusion de la culture scientifique et technique auprès des publics bas-normands. Médiateur régional référent entre la communauté scientifique et le public, il vise à susciter la curiosité plus qu’à transmettre des connaissances. Riche de son expérience de terrain, il développe ses activités pour soutenir celles et ceux qui souhaitent s’impliquer dans des actions de culture scientifique et technique. Relais d’sciences est reconnu d’intérêt général et a reçu le label national “Science et Culture, Innovation” du Ministère en charge de la Recherche. Relais d’sciences Campus Effiscience 1 rue du bocage 14460 Colombelles Tél : 02 31 06 60 50 www.relais-sciences.org CONTACTS François MILLET Responsable de la médiation scientifique 02 31 06 60 51 [email protected] Jean-Marie FOUETILLOU Service éducatif 02 31 06 60 54 [email protected] Permanence le mardi, de 14h à 17h. 4 En complément de l’exposition sur la Guyane française, une animation sur les gorilles, les orang-outans et les chimpanzés parcourt les routes de BasseNormandie. Sans oublier le Bonobo et le Gibbon, tous ces primates font partie de ce qu’on nomme les Anthropoïdes, ou plus simplement les grands singes, nos plus proches cousins. La part d’humanité que l’on retrouve dans leur regard est là pour nous rappeler que l’Homme n’est pas le seul Hominoïde sur Terre. Ils nous rappellent également notre animalité originelle. En Malais, “orang” signifie homme et “outan” forêt. L’Orang-Outan est donc littéralement l’homme de forêt, l’homme sauvage. Regards, expressions, gestes, comportements… tant de similitudes entre l’Homme et le singe ne peuvent que nous troubler ! Absents du Nouveau monde, on les rencontre exclusivement en Afrique (Chimpanzé, Bonobo et Gorille) et en Asie (Orang-Outan et Gibbon). Les grands singes sont des primates sans queue (Hominoïde). Dotés de longs bras, ils sont généralement plus agiles et mobiles dans les arbres qu’au sol. Ils possèdent également un cerveau plus développé que celui des autres espèces animales. Même s’ils sont proches dans leur anatomie, des différences demeurent, notamment dans leur comportement. Gorilles et chimpanzés vivent en communautés et entretiennent des liens sociaux qui les unissent. La devise des bonobos est “Faites l’amour, pas la guerre !”. De leur côté, les orang-outans sont plutôt solitaires. Malheureusement tous ces animaux sont menacés de disparition. La déforestation, les incendies, les maladies ou le braconnage sont les principales raisons de la diminution des populations. Chaque jour, des animaux sont chassés pour leur viande ou capturés pour être vendus comme animal de compagnie. Pour un bébé orang-outan vendu, 10 singes sont morts. Et à chaque fois, la menace est humaine. Pourtant seul 1 % de notre patrimoine génétique nous sépare du Chimpanzé. Cette proximité amène plusieurs questions : L’Homme est-il un singe ? Les gorilles et les chimpanzés sont-ils nos cousins ? Communication, apprentissage, médecine et même conscience, mais qui sont ces grands singes ? La découverte des grands singes est donc une entrée pour permettre au public d’adopter un autre regard sur notre environnement. La fragilité des populations de grands singes est également là pour nous rappeler que les espèces les plus évoluées de la planète ne sont pas à l’abri des changements drastiques de leur environnement... LES GRANDS SINGES : EXPOSITION ITINÉRANTE OBJECTIFS Associer les sciences à la notion de plaisir chez le public. Associer les questions de sciences avec des questions d’environnement et de citoyenneté. Proposer un regard croisé entre les sciences, la culture et la société sur le thème abordé. Changer le regard du visiteur sur le monde qui nous entoure. PRINCIPES Des éléments d’accroche visuelle. Des éléments de découverte autonome. Des expériences ou manipulations animées. Des outils pour réaliser un atelier. LIEUX ET PUBLICS Espaces publics ou culturels, centre de loisirs et écoles, fêtes et manifestations. Familles, jeunes de 6 à14 ans en classes ou centres de loisirs et adultes individuels ou en groupes. THÈMES LA FAMILLE DE L’HOMME Répartition géographique des grands singes dans le monde. Les grands singes : le Chimpanzé, le Bonobo, le Gorille, l’Orang-Outan et le Gibbon. Description physique, localisation géographique, comportements sociaux et alimentaires, adaptation à la vie équatoriale et prédateurs connus. DES MAINS ET DES PIEDS Utilisation de l’outil. La marche : bipède ou quadrupède ? MENACÉS DE DISPARAÎTRE La destruction de l’habitat naturel. Trafic et braconnage. Maladies. LES FORETS TROPICALES Problématiques : huile de palme. 5 DÉCOR / SCÉNOGRAPHIE La forêt tropicale s’invite chez vous ! Prenant forme sous une tente de 4 x 3,5m entourée de 7 bâches en extérieur, la scénographie en intérieur prend la forme de panneaux auto-portés. Deux visuels présentent les grands singes asiatiques et africains. Les cinq autres sont des portraits de grands singes : le Chimpanzé, le Bonobo, le Gorille, l’Orang-Outan et le Gibbon. Chaque visuel a comme dimension : 1,5x2,1m. Des arbres à manipulation permettent d’accéder à des crânes, de la nourriture pour singes, des outils et d’autres éléments d’animation. S’ajoutent à cela une zone de mise en situation axée sur la démarche des primates et sur la reconstitution d’une scène de crime. Concernant ce dernier aspect, une forêt tropicale est imprimée sur une table ronde permettant un jeu autour d’une enquête scientifique afin de découvrir la vie des grands singes, et également une mise en perspective de la biodiversité. DESCRIPTION LA TABLE D’ANIMATION L’outil central de l’animation est une table ronde de 1,3 m avec un visuel de forêt tropicale. Cette table est traitée de façon à pouvoir écrire dessus avec des marqueurs (type tableau blanc effaçable). A partir de cette table, il est possible de regrouper l’ensemble des participants afin de discuter : 1- De la vie des grands singes sous la forme d’une enquête scientifique. Des indices sont placés sur cette table pour élucider un crime. 2- De la biodiversité à l’aide de sujets disposés à des niveaux différents. Animaux et végétaux sont étudiés en fonction de leur habitat (Amérique, Afrique et Asie). A partir de cette représentation de forêt, on pourra s’interroger sur les aspects de la sauvegarde des espèces et sur les conséquences de la destruction de ces forêts. 6 LES ANIMATIONS 1- Des expériences des fabrications, des vidéos sont à découvrir sur le site Internet www.relais-sciences.org/ov/ et concernent les grands singes, bien sûr, mais aussi trois autres thématiques : la jungle, la biodiversité et les hommes de la jungle. 2- Des jeux : - Une enquête scientifique plonge les participants dans l’univers des grands singes afin de comprendre leur mode de vie dans les forêts tropicales. L’objectif est de découvrir des indices permettant d’élucider le crime à savoir la mort d’un grand singe retrouvé dans une forêt tropicale. Qui est mort ? Comment et pourquoi ? Où vivait-il ? - Un tapis de déambulation permet de se glisser dans les mains et les pieds de ces grands singes pour parcourir une distance à la manière d’un primate quadrupède. - Des crânes d’Hominoïdes en plastique permettent l’observation et la comparaison de caractères anatomiques du Gorille, du Chimpanzé, de l’Homme et de l’Australopithecus boisei. - Un moulage de main et un de pied de gorille permettent de se familiariser avec la morphologie de ce primate... et avec sa grande taille ! - Deux bassins permettent la comparaison entre l’Homme et le Bonobo. - Le marché des singes permet de découvrir l’alimentation des grands singes. A la recherche de nourriture, il s’agit de composer le menu de ces primates. - Des outils utilisés par les hommes doivent être associés par leur fonction à ceux utilisés par les primates. - La biodiversité, selon l’habitat de la faune et de la flore vivant en Amérique, en Afrique et en Asie, est discutée autour de visuels posés sur la table illustrée. 7 LES THÉMATIQUES DES GRANDS SINGES LA FAMILLE DE L’HOMME LES FORÊTS TROPICALES 8 LA FAMILLE DE L’HOMME Les grands singes sont au nombre de 6 : le Gibbon, le Chimpanzé, le Bonobo, l’Orang-Outan, le Gorille et enfin l’Homme. Ils se caractérisent par : - leur taille entre 0,70 cm et 2 mètres, - une absence de queue, ce qui reporte la notion d’équilibre et de mouvement sur le reste du corps, - des bras plus longs, plus mobiles qui permettent la suspension ou la brachiation pour certains d’entre eux, - un cerveau plus développé avec des capacités cognitives plus importantes. Ils font tous partie de la superfamille des Hominoïdes (singes sans queue), les six grands singes actuels appartiennent à la famille des Hominidés, sauf le Gibbon de la famille des Hylobatidés. LES CARTES DE RÉPARTITION DANS LE MONDE Les cartes ci-dessous représentent les forêts tropicales du monde sur trois continents : l’Amérique, l’Afrique et l’Asie/Océanie. Les grands singes ne sont pas présents en Amérique. On ne trouve que des singes du nouveau monde : de petits singes possédant une queue. Par exemple, le singe hurleur vit dans la forêt tropicale d’Amérique du Sud. 9 En Afrique Centrale, le Chimpanzé, le Bonobo et le Gorille se partagent les forêts. Le Bonobo ne pourra cependant pas rencontrer le Chimpanzé et le Gorille car il vit dans les forêts du Zaïre. Le Gibbon et l’Orang-Outan, quant à eux, vivent en Océanie et en Asie. Afin de connaître les détails de localisation géographique, se reporter à la page de l’animal souhaité : - Chimpanzé page 11. - Bonobo page 18. - Gorille page 20. - Orang-Outan page 24. - Gibbon page 30. 10 LE CHIMPANZÉ Il a été baptisé troglodytes par le naturaliste allemand Blumnbach en référence à des anciennes croyances selon lesquelles les grands singes auraient occupé les cavernes avant les hommes préhistoriques. DESCRIPTION PHYSIQUE Il existe 4 sous-espèces de chimpanzés : * le Chimpanzé commun d’Afrique centrale (Pan troglodytes troglodytes) * le Chimpanzé commun occidental (Pan troglodytes verus) * le Chimpanzé du Nigeria-Cameroun (Pan troglodytes vellerosus) * le Chimpanzé commun oriental (Pan troglodytes schweinfurthi) Pan troglodytes troglodytes (crédits : www.futura-sciences.com) Ces 4 sous-espèces possèdent quelques différences physiques : Le Chimpanzé d’Afrique centrale est le plus grand et le plus massif de tous. Il a une couleur de peau plutôt rose qui fonce avec l’âge, au contraire des autres sous-espèces qui ont la peau plus foncée. Ce Chimpanzé devient chauve très jeune, et les mâles possèdent une barbe réduite. Le Chimpanzé commun occidental a la partie inférieure du visage plus claire : les mâles possèdent une véritable barbe avec des poils plus longs et plus fournis sur la gorge, leur front se dégarnit avec l’âge. Le Chimpanzé du Nigéria-Cameroun a le visage sombre et des poils denses sur la tête, même les vieux singes ! Pan troglodytes verus (crédits : www.livt.net) Ces critères ne suffisent pas pour différencier ces sous-espèces car il existe des variations inter-individuelles : on a d’ailleurs pu observer un chimpanzé roux ! Adapté à la vie arboricole, le Chimpanzé est svelte, il a les pouces des mains et des pieds opposables aux autres doigts. Ses bras puissants sont plus longs que ses jambes. Il ne possède pas de queue. Le visage, les oreilles et les doigts sont dépourvus de poils. La face est généralement rose et devient plus foncée avec l’âge, les mâles sont souvent atteints de calvitie : les poils disparaissent sur le front. Pan troglodytes vellorosus (crédits : www.vellorosus.org) Nom scientifique : Pan troglodytes Taille : Poids : mâle 120 cm / femelle 70 cm mâle 50 kg / femelle 40 kg Espérance de vie dans la nature : 50 ans 60 ans en captivité Gestation : 230 – 240 jours (environ 8 mois) un seul petit Volume crânien : entre 385 (femelle) et 400 cm3 (mâle) Population : moins de 100 000 individus Habitat : forêts tropicales denses humides ou sèches, forêts de bambous, savane, marais, montagnes Pan troglodytes schweinfurthi (crédits : www.wwf.be) 11 Les capacités sensorielles du Chimpanzé sont semblables à celle de l’Homme : l’odorat est très peu développé et la vue prédomine. Au cours de l’évolution, les yeux ont migré vers l’avant de la tête, ce qui a permis la vision en relief et une meilleure évaluation des distances. Les primates diurnes ont également acquis la vision des couleurs permettant de réaliser des manipulations très précises. Les aires cérébrales se sont développées en conséquence, favorisant (et favorisée par) une vie sociale riche et la résolution de problèmes dans une situation complexe. Les lèvres du Chimpanzé sont très mobiles ce qui a un double avantage : être très expressif pour communiquer et, par exemple, recueillir l’eau de pluie retenue par une feuille. Il possède 32 dents comme les autres singes anthropoïdes, dont l’Homme. Elles sont peu spécialisées et adaptées à un régime plutôt végétarien, principalement frugivore. Dimorphisme sexuel Les mâles sont plus grands et plus lourdement bâtis. Leurs canines, pouvant infliger des blessures parfois mortelles, sont plus grandes que celles des femelles. Les femelles sont plus sédentaires puisqu’elle s’occupe de leur jeune et qu’elle le porte partout. Elles ont la peau des fesses nue et rosée. Celle-ci se gonfle et sa couleur devient plus intense quand la femelle est prête à s’accoupler. Véritable indicateur pour les mâles, cette transformation physique redevient normale après la fécondation ou la menstruation. La période d’accouplement ne dure que quelques jours au milieu de chaque cycle de la femelle. Les chimpanzés s’accouplent dans une position dorsoventrale. LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE Le Chimpanzé commun d’Afrique centrale : entre 70 000 et 117 000 individus répartis au Cameroun, Gabon, Congo, Guinée équatoriale, RCA et Angola. Le Chimpanzé commun occidental : entre 21 000 et 56 000 individus répartis en Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Libéria, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Sénégal, Ghana. Le Chimpanzé du Nigeria-Cameroun est le plus menacé : entre 5 000 et 8 000 individus. Le Chimpanzé commun oriental : entre 76 000 et 120 000 individus répartis en RDC, Ouganda, Tanzanie, Burundi, Rwanda, Soudan et République Centrafricaine (RCA). Les chimpanzés vivent dans les forêts tropicales et subtropicales humides d’Afrique centrale, de l’Est et d’Ouest, recouvrant au total 21 pays. Ce sont des animaux sédentaires qui vivent sur un territoire d'une vingtaine de mètres carrés, dont ils ne couvrent qu'un dixième par jour dans le cas d'un habitat en forêt dense humide. Par contre, dans les savanes sèches, ils couvrent plus de 700 km2 et deviennent des animaux nomades. 12 COMPORTEMENTS SOCIAUX Les chimpanzés vivent en groupe entre 20 et 100 individus : mâles, femelles et jeunes. Un mâle dirige le groupe. Il n'est pas toujours le plus fort, mais souvent le plus malin de la bande ! Ils se défendent en intimidant leurs adversaires, en retroussant leurs babines très mobiles et en montrant leurs canines pointues. Les mâles se lancent fréquemment dans des parades d'intimidation pour prouver qu'ils sont les plus forts et les plus courageux. Ils hérissent leurs poils pour avoir l’air plus impressionnants, ils se mettent debout et tapent sur des troncs d'arbres en traînant ou en cassant de grosses branches. Ils frappent le sol, agitent des branches, poussent des cris etc. L’épouillage est pratiqué chez les chimpanzés pour entretenir les liens entre les membres d’un groupe ; le but premier de cette activité est de débarrasser l’animal des parasites qui encombrent son pelage, surtout dans les zones difficiles d’accès pour ce dernier. Ce comportement occupe une grande place dans la vie sociale de tous les singes qui vivent au sein d'un groupe. Education des jeunes Tous les primates sont nidicoles : le petit naît à un stade de développement peu avancé ; il dépend entièrement de sa mère pour survivre, il est très vulnérable et ne peut se déplacer seul. Le petit du Chimpanzé naît après environ 8 mois de gestation. Il possède, heureusement, un réflexe d’agrippement qui lui permet de s’accrocher fortement à sa mère. Il est positionné sous le ventre de sa mère et souvent soutenu par elle pour ne pas tomber. Il obtient ainsi en permanence chaleur, nourriture mais aussi repos. C’est à partir d’un an que le jeune est capable de s’accrocher sur le dos de sa mère. Il devient plus autonome et peut rester seul, mais la mère le récupère à la moindre alerte ! Jusqu’à deux ans, il alterne les moments sur le dos de sa mère et les moments où il part à l’aventure, de plus en plus longtemps et de plus en plus loin. Il mange des aliments solides, mais il peut encore être allaité même si un autre petit vient à naître. Une femelle Chimpanzé a rarement plus de cinq petits dans sa vie. Le plus souvent, elle donne naissance à un petit tous les trois ou quatre ans ; beaucoup de petits meurent en bas âge, et seulement deux ou trois jeunes deviennent adultes. Une femelle met au monde un seul petit à la fois et celui-ci reste dépendant de sa mère pendant plusieurs années (jusqu'à 5 – 6 ans). Il est très sensible et l'affectif a une grande place durant toute sa vie. La femelle transmet son savoir à son petit en lui montrant comment créer et utiliser des outils, réaliser un nid, et apprendre à reconnaître certaines plantes ainsi que leurs bienfaits... Les jeunes chimpanzés apprennent beaucoup en jouant. Par imitation et répétition des gestes de sa mère et des autres membres du groupe, le jeune assure la transmission d'une "culture" et d'un savoir propre à sa communauté. Le jeu lui permet à la fois de fortifier ses muscles et de découvrir son environnement dont les autres membres du groupe. Le jeune joue d’abord sans cesse avec sa mère en la tapant avec des feuilles ou ses pieds, et même en la mordillant ! Sa mère, quant à elle, le chatouille ou le bouscule gentiment. Puis il joue avec les autres jeunes voire même avec des adultes qui ne sont pas ses parents. Les jeunes s’amusent à courir, à se balancer à sauter de branche en branche. Entre eux, ils jouent à la bagarre, à se poursuivre ou à se battre avec de petites branches. Parfois, les chimpanzés organisent de véritables crèches : une douzaine de jeunes sont gardés par une mère ou deux, avec ou sans leur propre petit. 13 L’adolescence arrive vers 9 ans, le Chimpanzé continue sa maturation à la fois physique et comportementale ; il reste souvent seul ou avec des adultes. Les liens entre le jeune et la mère qui se sont relâchés entre l’enfance et l’adolescence cessent brusquement avec l’entrée dans l’âge adulte. Les chimpanzés adultes sont bienveillants ou indifférents envers leurs enfants, tandis que les mâles sont agressifs vis à vis des autres mâles, même plus jeunes, car ce sont des rivaux en puissance. Ils sont rejetés en périphérie du groupe jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment fort pour leur tenir tête. Les mâles devenus adultes ne quittent pas le groupe, ce sont les femelles qui le quittent en donnant naissance à un petit. Communication Les postures et mimiques jouent un rôle important dans la communication, mais le Chimpanzé est surtout connu pour être un des animaux les plus bruyants de la forêt ! Il pousse des cris pour communiquer avec ses congénères. Il possède d’ailleurs un grand répertoire de cris différents et tout autant de grimaces ! Ces manifestations vont du petit cri de satisfaction accompagnant un repas au hurlement portant sur plusieurs kilomètres pour alerter d’un danger. Ils se répondent au sein d’un même groupe, mais également entre groupes voisins créant alors un cœur qui recouvre tous les autres bruits de la forêt, parfois pendant plusieurs dizaines de minutes. Des expériences ont montré qu'ils étaient capables d'apprendre, d'utiliser et de transmettre un langage des signes (Washoe). COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES Opportuniste, le Chimpanzé mange ce qu’il trouve. Son régime omnivore varie ainsi selon les saisons. Il se nourrit essentiellement de fruits, de feuilles, de fleurs et de graines. En Ouganda, les chercheurs ont montré que le régime de ces grands singes était composé de 90% de fruits contre 68% au Gabon. Le Chimpanzé ne boit pas souvent puisque les fruits qu’il consomment sont riches en eau. Lorsqu’il boit, il trempe ses lèvres à la surface d’un ruisseau ou lèche l’eau qui dégouline de ses doigts. A la manière d’une cuillère, il choisit une large feuille pour étancher sa soif, ou bien il mâche une feuille pour la rendre poreuse et l’imbibe d’eau pour la presser dans sa bouche comme une éponge ! Mais il aime aussi le miel, les insectes comme les fourmis ou les termites, et même la viande. Le Chimpanzé fabrique des outils qui lui servent principalement à obtenir de la nourriture : il dénude une branche longue et fine pouvant atteindre 60 cm afin de l’introduire dans un tronc d’arbre rempli de termites ou de fourmis pour s’en délecter. Deux techniques sont ensuite observées : le léchage direct, il les mange à même la baguette, ou le ramassage, il les recueille en passant la main le long de la baguette puis mange la poignée récoltée. Pour ouvrir un fruit mou, il utilise un bâton ou, s’il est dur, plutôt une pierre. Il cherche donc l’outil, même s’il est hors de sa vue, au moment où il trouve le fruit ! Parfois sur plusieurs mètres (500 mètres), il se souvient de l’endroit où se trouvent les meilleurs marteaux ou enclumes. Il raffole des noix de palme qui sont d’ailleurs très nourrissantes ; il en dépose une sur une termitière ou une surface qui sert d’enclume, puis il frappe la noix avec une pierre jusqu’à ce que la coque se fende. Un caillou devient une sorte d’ouvre-boîte ! 14 Observé en Guinée et en Côte d’Ivoire, ce comportement permet de casser également des noix de coula ou de Panda, un comportement qui ne nécessite pas moins de 10 années d’apprentissage pour le jeune. Il est capable également d’utiliser un bâton pour attraper une noix hors de portée de sa main. En Sierra Leone, les chimpanzés fabriquent des tongs à partir de brindilles coincées sous la plante des pieds. Ils grimpent ainsi sans se blesser sur le Kapokier, au tronc recouvert d’épines acérées, pour récupérer les fruits qu’ils adorent. Une branche peut être utilisée comme un levier afin de détacher une fourmilière accrochée à une autre branche. Certains fruits doivent être débarrassés de leur enveloppe pour être consommés. Les jeunes peuvent décortiquer des fruits entiers à l’âge de deux ans, mais ils n’acquièrent la maîtrise des techniques complexes qu’au cours des deux années suivantes. A la saison sèche, le Chimpanzé se repose et mange dans des grottes, il cherche plutôt des tiges et des écorces. Il passe plus de temps dans les arbres à la saison des pluies afin de trouver sa nourriture et afin d’éviter le froid et l’humidité du sol grâce à la brise de la canopée. De temps en temps, il attrape et mange des oiseaux ou leurs petits, de petits singes comme les cercopithèques, des cochons ou des antilopes ; ces proies lui apportent des protéines, mais cela n’excède pas 4% de son alimentation. Il arrive au Chimpanzé de manger de petites quantités de terre qui est riche en sels minéraux ce qui permet également de faciliter la digestion. 39 comportements culturels ont ainsi été recensés chez les chimpanzés à travers l’Afrique, du simple usage d’outils aux coutumes et traditions sociales telles que la poignée de main lors d’une séance d’épouillage. La danse de la pluie est célébrée par les mâles dominants à l’arrivée d’une averse où ils simulent une charge, le poil hérissé, et tapent de toutes leurs forces sur les troncs d’arbres avoisinants en traînant de lourds branchages, le tout dans un concert de cris des plus bruyants. COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE Mode de locomotion C’est un animal arboricole : il grimpe dans les arbres pour rechercher de la nourriture et pour dormir, il y passe d’ailleurs entre 50 et 70 % de sa journée. Dans les arbres, le Chimpanzé se déplace à quatre pattes sur les branches. Il pratique la brachiation qui consiste à se suspendre par les mains et à avancer chacun des bras alternativement. Dans les hautes herbes, il se dresse souvent sur ses pattes arrières. Au sol, il marche les pattes arrière posées au sol et sur le dos des doigts des mains. La marche bipède est rarement pratiquée. Le mode de locomotion du Chimpanzé est à la fois arboricole et terrestre. Il marche donc en prenant appui sur ses quatre pattes, qu’il soit au sol ou dans les arbres. Mains et pieds Chaque extrémité comprend 5 doigts, les pouces des 4 membres sont opposables aux autres doigts, et contrairement à l’Homme, les pieds sont capables de saisir à la manière d’une main. Les pieds leur permettent de se tenir à une branche pendant que les mains attrapent un fruit. Les ongles très solides et épais au bout des doigts remplacent les griffes ce qui contribue à les rendre plus habiles de leurs mains et de leurs 15 La journée, le Chimpanzé passe la plupart de son temps à manger, à se reposer, à s'épouiller ou épouiller un congénère. Tous les soirs, le singe fabrique un nid douillet dans les arbres, entre 6 et 30 mètres du sol, afin de se protéger des prédateurs. Il passe entre 2 et 10 minutes pour fabriquer cet amas grossier de branches et de feuilles. Il ne l’utilisera plus ni même pour la sieste de la mi-journée. Par contre, il peut utiliser celui d’un autre chimpanzé. Il passe la nuit seul ou avec son petit pour la femelle, et il dort 12 heures par nuit. Durant une vie, un chimpanzé fera environ 17 000 nids ! Le Chimpanzé utilise ce qu’il trouve dans la nature pour fabriquer des outils : un bâton se transforme en pont pour traverser une rivière sans se mouiller, une large feuille chasse-mouches ou parapluie, une brindille devient cure-dent ou coton-tige, et une feuille peut être utilisée pour s’essuyer en cas de diarrhée. Le Chimpanzé utilise l’outil comme un moyen de se défendre. En 1965, Adriaan Kortland réalise une expérience en Guinée en plaçant un faux léopard près d’un groupe de chimpanzés. Il observe que les singes tentent l’intimidation, puis ramassent des branches pour le jeter sur leur prédateur, en prenant soin de viser la tête et le dos du félin. Certains chercheurs pensent que le Chimpanzé ne s’est pas développé autant que les hommes, à savoir être capable d’utiliser l’outil, car c’est un animal forestier et grimpeur qui se sert de ces 4 membres. PRÉDATEURS CONNUS Le léopard attend qu’un individu soit isolé pour l’attaquer. MENACÉS DE DISPARAÎTRE Le Chimpanzé est en danger, il est classé en Annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction). LE TRAFIC Longtemps utilisé comme animal de compagnie, de cirque ou en laboratoire, le Chimpanzé est aujourd’hui protégé par des lois. Le trafic est totalement interdit depuis 1969 : la chasse du Chimpanzé pour le vendre ou le manger est interdite ! Pourtant, les mesures d’interdiction sont difficiles à appliquer et n’empêchent pas le trafic. Au Zaïre, vendre un chimpanzé représente 4 mois de salaire moyen ! Un singe vendu 15 euros est revendu au pays destinataire 500 ou 1000 fois plus cher, qui le revendra à son tour aux pays riches ! Lorsque les jeunes chimpanzés sont capturés, les braconniers tuent la mère et souvent plusieurs autres singes du groupe qui cherchent à protéger leur groupe ; en Guinée entre les années 1917 et 1960, l’institut Pasteur a exporté 700 chimpanzés ce qui représente la mort de 3 000 à 4 000 chimpanzés ! Les conditions extrêmement stressantes de transport s’ajoutent aux causes de décès des animaux qui meurent souvent avant d’arriver à destination. Très souvent, les bébés chimpanzés sont vendus à des particuliers, des zoos ou des cirques. Mais quand ceux-ci deviennent adultes, ils souhaitent s’en débarrasser en raison des difficultés liées à leur comportement. En l’absence de camarades de jeux, les chimpanzés deviennent asociaux et même dangereux avec l’Homme, qui est alors considéré comme un rival. La seule solution est d’enfermer les animaux ou de les donner pour qu’ils soient ré-acclimatés peu à peu à la vie sauvage. 16 Le chimpanzé en captivité met plusieurs années pour oublier l’Homme ; sa réintroduction en milieu naturel est alors difficile et coûte très cher. Le Chimpanzé et l’Homme possèdent un peu moins de 99% de patrimoine génétique commun. La recherche biomédicale s’intéresse naturellement à ce singe pour mener des expériences. Les scientifiques ont déjà élaboré des vaccins contre la poliomyélite et la tuberculose, et ils testent actuellement des vaccins contre l’hépatite et le paludisme ainsi que l’amélioration des techniques de greffes. Heureusement, les techniques progressent et on peut espérer, à terme, pouvoir se passer des animaux pour la recherche médicale. Le développement de cellules en éprouvette et la reconstitution d’organes sont des méthodes en pleine expansion. LA DÉFORESTATION Leur habitat naturel est menacé par la déforestation pour l’agriculture mais aussi pour l’exploitation des mines et la construction de routes. Des épidémies de type virus Ebola touchent aussi les populations de chimpanzés. Associations : - H.E.L.P (Habitat Ecologique et Liberté des Primates) http://www.helpprimates.org/ - La Ligue Internationale de Protection des Primates (International Primate Protection League) : http://www.ippl.org/ - L’Institut Jane Goodall France est une organisation non gouvernementale de tout premier plan pour la protection de la biodiversité, l’aide au développement durable et l’éducation des plus jeunes. L’Institut a vu le jour en France le 1er décembre 2004, vingt-huit ans après sa création en Californie par le Dr. Jane Goodall. Possibilité de parrainer des singes : http://www.janegoodall.fr/ Documentaire : Pour l’amour des chimpanzés est un très bon documentaire sur la situation des chimpanzés en Afrique de l’Ouest, par la primatologue Janis Carter (et réalisé par Isabelle Roumeguère - 2001). 17 LE BONOBO Plusieurs théories s’affrontent concernant le Bonobo. Certains le considèrent comme une sous-espèce du Chimpanzé. Le Bonobo est aussi appelé Chimpanzé pygmée ou nain, pourtant il n’est pas plus petit que son cousin, seulement plus légèrement bâti. D’autres l’ont érigé au rang d’espèce grâce au zoologiste allemand Ernst Schwartz en 1929, qui en examinant le crâne de chimpanzé du musée du Congo belge (l’actuel Zaïre) lui trouva une forme inhabituelle et en conclut qu’il était réellement différent de celui du Chimpanzé. DESCRIPTION PHYSIQUE Il ressemble au Chimpanzé en étant plus élancé et moins robuste. Son visage est plus longiligne et ses membres plus allongés. Le Bonobo a la peau du visage noire, ses poils noirs partent latéralement de chaque côté du front. Lorsqu'il a les mains pleines, le Bonobo se redresse et prend des allures de petit homme. C'est sans doute celui des grands singes qui nous ressemble le plus. Il n'en est pas moins méconnu car découvert plus tard que nos autres cousins. LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE Les bonobos vivent en Afrique le long du fleuve Congo en République Démocratique du Congo. L’habitat du Bonobo est spécialisé, il ne vit que dans la forêt dense et humide de la plaine. Ils ont tendance à utiliser des habitats plus secs durant la saison des pluies. Pan Panicus (crédits : www.wwf.be) 18 Nom scientifique : Pan Panicus Taille : Poids : de 70 à 100 cm mâle 45 kg / femelle 33 kg Espérance de vie dans la nature : environ 55 ans Gestation : 230 - 240 jours Volume crânien : 350 cm3 Population : 10 000 ou 20 000 individus répartis sur 350 000 km2 Habitat : Forêts humides et marécageuses ainsi que dans des zones de végétations herbacées et de forêts COMPORTEMENTS SOCIAUX Le Bonobo vit en communautés qui se divisent en petits groupes. Il vit en groupe de 20 à 50 animaux, à la fois des mâles et des femelles. Les femelles sont souvent à l'origine des décisions et dominent le groupe, mais le climat est plutôt pacifique. Les tensions sont réglées par des comportements sexuels qui occupent une importante place dans la société. Les femelles en âge de se reproduire quittent le groupe à la recherche d'une nouvelle communauté. Les mâles restent et vivent toute leur vie dans le groupe au sein duquel ils sont nés. Les liens sociaux entre bonobos sont donc basés sur la sexualité. Les femelles sont en œstrus toute l’année, c’est-à-dire prêtes à s’accoupler, ce qui incitent les mâles à rester auprès d’elles. Comme ils règlent les conflits par ce type de comportements pour diminuer les tensions, les liens entre les individus sont de manière générale plus forts ! Le Bonobo s’accouple face à face comme les humains ce qui est rare chez les mammifères ! COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES Végétarien, il ne chasse pas. Il se nourrit principalement de fruits, parfois de plantes et de temps en temps de viande. Il casse les branches fines des arbres pour en manger le cœur. Son habitat est plus riche que celui du Chimpanzé, le Bonobo passe donc moins de temps à manger (seulement 30% contre 40 % pour les chimpanzés du parc de Gombe en Tanzanie). Il n’utilise pas ou peu d’outils au vue de la facilité à obtenir de la nourriture ! Ils sont tout de même capables de prendre un bâton comme une pelle pour creuser et atteindre des termitières. Une branche est utilisée lors des parades comme un bouquet de fleurs, du chocolat ou un petit cadeau que les hommes pourraient s’offrir. En captivité, ils utilisent une corde pour se balancer (balançoire), des feuilles pour s'essuyer (papier toilette), un bâton peut faire office d’une échelle ou d’une arme, et enfin, une feuille est utilsée comme un bandeau. Il cherche de la nourriture dans les cours d’eau et les marécages au sein de la forêt humides pour se nourrir des tiges de certaines plantes et des herbes aquatiques. COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE Les bonobos se déplacent surtout au sol. Ils se dirigent vers les arbres pour y chercher de la nourriture et un abri au moment de la nuit et de la sieste. Les travaux sur le terrain n’ont débuté que dans les années 70, il est très difficile de connaître le nombre d’individus et leur répartition exacte du fait de l’étendue du territoire occupé par ces primates. MENACÉS DE DISPARAÎTRE L’Homme est la principale menace ! Epargné par la guerre, le Bonobo ne l’a pas été par le braconnage et le trafic qui déciment sa population. Généralement, les adultes sont tués pour alimenter le commerce de viande de brousse tandis que les jeunes sont vendus pour intégrer des collections privées. 19 LE GORILLE Certains scientifiques ne s’accordent pas sur cette classification, préférant établir quatre espèces plutôt que deux espèces Gorilla gorilla et Gorilla berengei avec chacune deux sous-espèces. DESCRIPTION PHYSIQUE Un genre pour deux espèces et quatre sous-espèces : Gorilla gorilla gorilla * Le Gorille de l’Ouest (Gorilla gorilla) - Le Gorille de plaine de l’Ouest ou occidentale (Gorilla gorilla gorilla). - Le Gorille de plaine de Diehl (Gorilla gorilla diehli). * Le Gorille de l’Est (Gorilla beringei). - Le Gorille de plaine de l’Est ou orientale (Gorilla beringei graueri). - Le Gorille de montagne (Gorilla beringei beringei). (crédits: www.safaritalk.net) Gorilla beringei (crédits : www.aves.asso.fr) Ces 4 sous-espèces possèdent quelques différences physiques : Les gorilles de montagne ont un pelage plus noir et épais avec de longs poils adaptés au froid tandis que les gorilles de plaine sont plus grisés avec un front roux et un crâne moins allongé. Le Gorille Occidental est de petite taille avec un pelage brun. Le Gorille de Cross River (Gorilla gorilla dielhi) est inconnu du grand public et il est plus menacé encore que le Gorille des montagnes, il ne reste que 250 individus (évaluation 2009). Il a une morphologie quasiment identique à celle du gorilles des plaines mais il est tout de même beaucoup plus foncé. Le Gorille de plaine orientale est différent au niveau de la pilosité, de la morphologie du crâne et des membres. Son pelage est très foncé. Le Gorille de montagne a une morphologie proche de celle du Gorille des plaines avec un tronc plus large, des bras plus courts, et des pieds et des mains plus petits et plus larges. Il est noir et possède une fourrure plus longue. Le Gorille est le plus grand et le plus fort de tous les singes anthropoïdes. Il ne possède pas de queue. Sa vision est stéréoscopique (en relief). Il a un odorat très fin. Gorilla beringei graueri (crédits : www.pin.primat.wisc.edu) 20 Nom scientifique : Gorilla sp. Taille : Poids : mâle : environ 1,6 m jusqu’à 2 m de haut femelle : jusqu’à 1,4 m mâle jusqu’à 200 kg maxi / femelle 90 kg Espérance de vie dans la nature : environ 45 ans Gestation : 250-270 jours Volume crânien : 440 (femelle) à 550 (mâle) cm3 Population : 100 000 gorilles de plaine moins de 600 en montagne Habitat : plaines et/ou montagnes face : Partie antérieure de la tête, comprenant notamment les orifices des organes des sens pelage : Poils recouvrant le corps, à l’exception notamment de la face, la paume des mains et la plante des pieds, permettant le maintien de la température corporelle bras : Membre supérieur, musclé et puissant, soutenant notamment le corps lors de la marche main : Extrémité du membre supérieur ayant une fonction tactile et préhensile, le pouce étant opposable aux autres doigts doigt préhensile : Membre articulé terminé par un ongle, servant, avec le pouce, à saisir la nourriture et à s’agripper pouce opposable : Premier doigt de la main, court et robuste, qui fait face aux autres doigts et sert à la préhension et à l’utilisation d’outils. Il permet aussi de s’agripper` jambe : Membre inférieur, musclé et puissant, soutenant le corps en position verticale pied : Extrémité de la jambe pourvue de cinq doigts, reposant sur le sol et ayant une fonction préhensile et locomotrice Dimorphisme sexuel Un dimorphisme important est observé entre le mâle et la femelle qui est deux fois moins lourde. Le mâle porte sur le front un bourrelet de muscles qui maintiennent sa puissante mâchoire. Le pelage varie selon le sexe et l’âge. Les vieux mâles de plus de 10 ans ont le dos argenté. Le mâle dit « à dos noir » est appelé ensuite mâle à « dos argenté ». A l’âge adulte se développeront sur la poitrine des « sacs vocaux », qui se gonflant d’air. Ces poches servent de caisse de résonance lorsque le mâle les frappera de ses mains. La maturité sexuelle n’est atteinte qu’à partir de 12-13 ans, pour la femelle qui est plus précoce, elle est atteinte vers 8-10 ans. Elle ne présente d’ailleurs pas de changement morphologique majeur hormis le gonflement de la poitrine lorsqu’elle allaite. Morphologie du Gorille (Crédits : www.ledictionnairevisuel.com) LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE Le Gorille des plaines occidentales (Gorilla gorilla gorilla) vit à l'ouest de l'Afrique centrale, aux Cameroun, Gabon, Congo et Guinée équatoriale. C’est l’espèce la plus répandue avec 40 000 individus. Le Gorille de plaine de Dielh ne se rencontre que dans quelques reliquats de forêts, de taille de plus en plus réduite, à la frontière du Nigeria et du Cameroun. Le Gorille de plaine orientale (Gorilla beringei ou Gorilla graueri) habite à l'est du Zaïre, au Congo et au Kinshasa, des plaines bordant la rivière jusqu'aux montagnes soit jusqu’à 2 500 mètres d’altitude. Il ne reste que 4 000 individus, nombre en constante diminution en raison des conflits au Rwanda et des déplacements de population ; il y 12 ans, 13 000 individus avaient été dénombrés. Le Gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) vit sur les volcans du Virunga au Zaïre jusqu’à 4 000 mètres d’altitude. Une population vit aux Rwanda, Ouganda et Congo, tandis que la seconde se situe plutôt en Ouganda dans la forêt de Bwindi. On compte moins de 600 individus, il n’est présent dans aucun zoo. Squelette du Gorille (Crédits : www.ledictionnairevisuel.com) COMPORTEMENTS SOCIAUX Le Gorille vit en groupe de 5 à 30 individus composé d'un chef, de quelques femelles et leurs petits, et de quelques jeunes mâles. Le chef du clan est un mâle adulte reconnaissable par sa taille et son pelage aux reflets argentés sur le dos. Ils vivent sur un territoire étendu - car ils ont besoin d’une alimentation abondante - de 10 à 20 km qui peut chevaucher celui d'un autre groupe. Les gorilles passent la plupart de la journée à chercher de la nourriture et à la consommer ; au milieu de l’après-midi, les gorilles pratiquent la sieste sous la surveillance du mâle dominant qui scrute les environs pour réagir à la moindre alerte. Durant la sieste, le groupe resserre les liens qui les unissent : ils s’épouillent ou jouent. Le groupe se déplace ensuite pour s’alimenter à nouveau. 21 Les relations entre eux sont plutôt pacifiques. Ils se grattent entre eux, s’enlèvent des peaux mortes et les parasites qui se cachent dans leurs poils. Sous ses allures de brutes et son regard paralysant, se cache un géant au grand coeur. Le Gorille est pacifique et tranquille. Il n’est agressif que s’il se sent menacé. Il se frappe alors la poitrine en poussant des cris ou se met à mordiller une branche d’un air inquiet. Si ses cris ne suffisent pas à éloigner son ennemi, alors il est capable d’attaquer. Les combats sont rares, mais il arrive que 2 mâles se disputent des femelles. Cependant, lorsqu'un mâle atteint la maturité, il cherche à créer son propre groupe en emmenant des femelles de son groupe natal ou en cherchant des femelles d'autres clans. Des batailles surviennent parfois et les nouveaux-nés, considérés comme lien entre la femelle et le groupe, peuvent en être victime. Education des jeunes Une femelle ne commence à se reproduire que vers l'âge de 10 ans, son petit qui pèse 2 kg à la naissance ne sera sevré que vers ses 3 ans. Il gardera des liens étroits avec sa mère tout au long de sa vie. Jusqu’à 3 ou 4 mois, il vit serré dans les bras de sa mère. Il dort blotti contre elle jusqu’à la naissance d’un autre petit. Un petit gorillon voit le jour tous les 4 ans environ. Le jeune est maintenu sous le ventre de la mère, puis à partir d’un an il pourra se placer sur son dos. On parle de sub-adultes pour désigner les jeunes gorilles âgés entre 6 et 8 ans. Communication Ils font des grimaces et expriment leurs émotions par des mimiques. Ils émettent des sons et des gestes significatifs. Lorsqu’un gorille charge sur un homme ce n’est généralement que de l’intimidation ; le mâle cherche uniquement à protéger son groupe. COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES Végétarien et surtout frugivore, le Gorille se nourrit essentiellement de fruits. Il mange aussi des feuilles, des baies, des écorces et des racines. Son régime est végétal à 95% et il ne boit jamais car il a peur de l’eau. Afin d’obtenir toute l’énergie dont il a besoin, le Gorille mange en grande quantité mais il n’est pas friand de proies animales, excepté les termites et les fourmis. Le Gorille de montagne se nourrit essentiellement de plantes alors que le Gorille de plaine consomme également des fruits et des insectes. On a démontré plus de 100 espèces de fruits consommés par les gorilles de plaine ! Ils aiment les fruits charnus à pulpe succulente mais aussi les fruits secs. Pendant la saison froide, ils se rabattent sur des feuilles et des herbes. Le Gorille de montagne absorbe entre 1 et 20 kg de végétaux par jour ! Il recherche des feuilles, des racines, des pousses de bambous, du céleri, des orties, du persil géant, et de la bruyère. Le régime détermine le nomadisme des animaux. En effet, la recherche de fruits nécessite de se déplacer vers les fruits mûrs tandis que la dégustation de feuilles et d’herbes entraîne peu de déplacements. Les gorilles de montagne se déplacent ainsi sur 5 à 8 km2 avec moins de 500 mètres de déplacement par jour ce qui leur laissent le temps de digérer. Par contre, les gorilles des plaines occupent un territoire qui peut dépasser 20 km2 et font plusieurs kilomètres par jour pour trouver les arbres riches en fruits. Les gorilles plongent les plantes dans l’eau pour nettoyer les racines et ôter la terre, terre qu’ils consomment parfois car elle est riche en sodium. 22 COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE Mode de locomotion Essentiellement terrestre, le Gorille marche à quatre pattes en s'appuyant sur les articulations des 3 doigts du milieu, mais il sait aussi marcher debout sur ses pattes arrière. Ce sont plutôt les femelles et les jeunes qui grimpent aux arbres pour attraper des fruits. Mains et pieds Le pouce est opposable comme l’Homme ce qui lui permet de prendre plus facilement les choses. Le Gorille dort 12 heures par jour dans un nid de feuilles qui ne sert qu’une fois. Il est constitué sommairement à l’aide de quelques herbacées et de petites branches. Seul les jeunes qui dorment avec leur mère n’en fabriquent pas. Le nid est réalisé au sol sauf s’il y a peu de matériel à disposition. Dans ce dernier cas, 80% des femelles et jeunes gorilles feront un nid dans les arbres, les mâles étant trop lourds, ils ne se risquent pas dans de telles constructions. Au réveil, les gorilles utilisent leurs nid comme des toilettes ! C’est une véritable source d’informations pour les scientifiques qui déterminent le nombre de singes dans le groupe, leur degré d’appartenance grâce à l’ADN contenu dans les excréments… L'épais pelage du Gorille est imperméable : sa peau n'est donc jamais mouillée. De plus, les poils de ses bras poussent à l'envers ainsi, la pluie ne ruisselle pas vers ses mains ! PRÉDATEURS CONNUS La taille imposante des gorilles les met à l’abri de prédateurs naturels hormis les jeunes gorilles qui sont parfois attaqués par le léopard et la panthère. MENACÉS DE DISPARAÎTRE Depuis 2000, le Gorille est sur la liste rouge des espèces en danger (UICN) et classé en danger d’extinction Annexe I de la Cites. Le nombre d’individus est en chute libre, deux sous-espèces sont au bord de l’extinction ! LE TRAFIC ET BRACONNAGE Ils sont victimes de trafics et de braconnage pour le commerce de la viande et pour alimenter les boucheries improvisées ; la viande de brousse est un met apprécié de la population locale. LA DÉFORESTATION Le Gorille est une espèce protégée malgré la destruction toujours massive de son habitat : la forêt tropicale africaine. LA GUERRE Ils sont menacés également par la guerre qui sévit dans certains pays où ils vivent. LES MALADIES Ils sont sensibles à des virus, comme la fièvre Ebola. Associations : - Fondation de Diane Fossey www.gorillafund.org - Association française gorilla créée par Fabrice Martinez www.gorilla.fr 23 L’ORANG-OUTAN Orang-Outan signifie ‘homme de la forêt’ ou ‘homme des bois’ en Indonésien ou en Malais. Il a été baptisé ainsi car certaines tribus pensaient que l’Orang-Outan avait été victime d’un sortilège : il serait en fait un homme changé en animal. DESCRIPTION PHYSIQUE On différencie génétiquement deux espèces d'Orang-Outan : Pongo pygmaeus pygmaeus mâle (crédits : www.colibri-photo.com) * L'Orang-Outan de Sumatra (Pongo pygmaeus abelii), * L'Orang-Outan de Bornéo (Pongo pygmaeus pygmaeus) Ces 2 sous-espèces possèdent quelques différences physiques : Le mâle Orang-Outan de Sumatra a des joues et une poche de taille plus petite, une moustache rousse et une face en forme de losange. Il a un visage plus long et un fin duvet de poils blancs sur son disque facial. La barbe est de forme pointue, jaune et blanche. Elle est portée chez les mâles et parfois chez les femelles. Le mâle Orang-Outan de Bornéo se distingue par de gros bourrelets aux joues, une extraordinaire poche laryngale et une face carrée avec un visage plus rond. Il est moins poilu et plus foncé que celui de Sumatra. La barbe est plus sombre avec des teintes orangées et rouges. Pongo pygmaeus pygmaeus femelle et son petit (crédits : www.colibri-photo.com) Pongo pygmaeus abelii mâle (crédits : www.jonas.com) Grand singe asiatique, il est le seul à avoir un pelage roux au lieu de brun ou noir. Il possède un cou épais, un corps trapu, des bras très longs, des jambes arquées et des pouces opposables. Ses bras très longs, une fois et demi plus longs que les jambes, et ses quatre "mains" préhensiles lui permettent de se déplacer facilement dans les arbres, mais généralement lentement sauf en cas de danger. Quand l’Orang-Outan de Bornéo se tient les bras écartés, la distance d’une main à l’autre peut atteindre 2,40 mètres ! Nom scientifique : Pongo pygmaeus Taille : mâle : environ 1,4 m / femelle : 1,1 m Poids : mâle de 80 à 90 kg / femelle de 30 à 45 kg Espérance de vie dans la nature : de 45 ans Gestation : 245 jours Volume crânien : 450 cm3 Population : 25 000 à 30 000, moins de 20 000 individus en 2004, moins de 60 000 à Bornéo et 315 000 en 1900, Sumatra 6000 individus fo r ê t s t ro p i c a l e s h u m i d e s , fo r ê t s marécageuses de tourbières, de bruyères, les zones montagneuses jusqu’à 2000 Habitat : 24 Ses petites pattes arrière sont faibles et ses pieds n’ont pas de talon. Les jambes sont courtes et incurvées : il marche mal debout. Les mains et les pieds ont une forme quasi semblable. Il ne possède pas de queue. Comme l’être humain, il a 20 dents de lait et 32 dents définitives. Afin de repérer les fruits mûrs, la vue et le toucher sont les sens les plus développés chez ce primate. Dimorphisme sexuel Le mâle de Bornéo est plus grand que la femelle. Son visage se caractérise par des renflements de graisse sur ses joues qui amplifient son cri. Ses épaules sont musclées et couvertes d’une cape de poils longs de 50 cm. Son sac laryngien, situé sous le menton, peut contenir plusieurs litres d’air. Il se gonfle quand l’animal pousse un cri. La femelle a un visage rond avec de petits yeux rapprochés situés à l’avant. Elle possède aussi des excroissances situées sur le museau et tout autour des yeux : elles sont beaucoup moins importantes que celles des mâles. Ses épaules sont musclées. Ses oreilles sont petites et cachées dans le pelage. LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE L'Orang-Outan vit dans les forêts de Bornéo et Sumatra en Indonésie et en Malaisie. COMPORTEMENTS SOCIAUX Contrairement aux chimpanzés ou aux gorilles, l'Orang-Outan passe la majorité de son temps seul. Il existe tout de même une hiérarchie : un vieux mâle dominant protège un petit groupe. Chez l’Orang-Outan de Sumatra, les relations entre congénères sont plus sociales et structurées par rapport à celui de Bornéo qui est plus solitaire. On parle de communauté pour qualifier le tissu social de cette espèce. Les combats entre mâles sont parfois très violents, mais ces animaux sont plutôt sereins. Mâles et femelles ne sont pas en compétition dans la quête de leur nourriture puisque chacun a son propre domaine : les mâles, plus lourds, s’alimentent près du sol tandis que les femelles ont des choix alimentaires différents. Elles mangent des aliments plus riches en particulier pendant la gestation ou l’allaitement. À Sumatra, les femelles possèdent des territoires d'environ 2 km2 qui se chevauchent, tandis que les mâles occupent un terrain d'environ 8 km2 ou de 1 à 5 km2. Celles-là vivent avec leur petit et parfois d’autres femelles. À Bornéo, leur territoire s’étend jusque 100 Ha. Education des jeunes Durant sa vie, une femelle donne naissance à 4 ou 5 petits seulement. Sevré vers 3 ou 4 ans, le jeune reste avec sa mère tant qu'elle n'a pas donné naissance à un autre bébé. Un bébé Orang-Outan naît tous les 4 ou 5 ans. Un seul petit naît tous les 7 - 11 ans 6 à 8 ans ! Le petit a besoin de beaucoup de soins. Sa mère l’allaite pendant 4 ans environ, mais elle l’habitue peu à peu à des aliments solides en lui donnant de la nourriture qu’elle a déjà mâchée. 25 La mère se déplace avec son petit accroché à ses longs poils ; il reste agrippé au ventre jusqu’à ses un an. Il restera avec elle jusqu’à 7 ou 8 ans puisque l’apprentissage est long pour acquérir les comportements primordiaux afin de se nourrir et de se déplacer en s’accrochant seul aux branches. Des groupes de 2 ou 3 animaux se forment lorsque les jeunes primates entrent en période d’adolescence. Ils profitent de l’expérience des plus âgés du groupe. Les femelles sont matures à 12 ans, mais elles n’auront un petit qu’à l’âge de 14 ou 16 ans tandis que les mâles deviennent réellement adultes à l’âge de 15 ans. Entre 7 et 10 ans, ils sont dits sub-adultes. Leurs excroissances aux joues se développeront plus tard sous l’action d’une poussée de testostérone. Le mâle lance un cri lorsqu’il sent l’odeur d’une femelle en chaleur ; elle le rejoint alors. Il ne s’approche de la femelle qu’au moment des amours et ne reste avec elle que 3 ou 4 jours le temps de l’accouplement. Le mâle dominant devient stérile après 30 ans. Communication Bien que l'Orang-Outan soit de nature discrète et peu bruyante, son sac laryngale, quand il est gonflé, fait résonner ses cris comme le "long call". Ce "grand appel" porte sur plusieurs kilomètres et sert à la fois à attirer les femelles en chaleur et à avertir les autres mâles de la présence d'un rival. Lorsqu'il est nerveux, il utilise une vocalisation appelée "kiss-squeak", le "baiser aigu", notamment à l'attention du babi hutan, sorte de gros cochon sauvage capable d'attaquer et de dévorer les jeunes imprudents qui se déplacent sur le sol. Les scientifiques ont mis en évidence 13 vocalisations différentes. Les primatologues ont pu observés plus de vingt comportements culturels, de l’utilisation d’outils à la transmission de comportements acquis aux autres puis aux générations suivantes… COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES L'Orang-Outan est végétarien, essentiellement frugivore, il se nourrit surtout de fruits, mais il peut manger aussi des feuilles et des écorces. L’Orang-Outan de Bornéo consomme des écorces ce qui est rare chez les autres singes, des lianes et le cœur des rameaux. Il peut se contenter de fruits non mûrs ce qui réduit la concurrence avec les autres espèces comme les gibbons qui vivent dans les mêmes strates écologiques. Il connaît plus de 400 plantes comestibles qu’il choisit avec soin et qu’il épluche avant d’avaler. Il mange aussi des champignons, des termites, des fourmis et de feuilles d’orchidées. Il lui arrive d’attraper des insectes et des petits animaux, mais plus rarement. Il descend parfois au sol pour manger un peu de terre riche en sels minéraux. Il utilise des branches pour prélever le miel en toute sécurité, attraper des insectes, pêcher et cueillir les fruits dans les arbres. Il se déplace dès le matin de branche en branche à la recherche de nourriture. Grâce à une boussole interne, il a une mémoire parfaite de la forêt. Il repère le chemin le plus rapide pour se rendre vers les arbres fruitiers, ceux-ci étant rares. Suivant les saisons, il connaît l’emplacement exact des fruits et se dirigent en ligne droite à travers la forêt pour les atteindre. Il connaît si bien la forêt qu’il retrouve toujours les arbres au moment où les fruits sont mûrs ! L’Orang-Outan boit peu d’eau puisqu’il se contente souvent du jus des fruits. 26 COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE Mode de locomotion L'Orang-Outan passe la grande majorité de son temps dans les arbres, il est le plus gros mammifère arboricole. Seuls les grands mâles descendent parfois à terre, leur taille les protégeant mieux contre leurs ennemis. Ils évoluent rarement au sol et préfèrent passer d’arbre en arbre en utilisant des lianes, ils se déplacent à quatre pattes mais n'utilisent pas la démarche en appui sur le poignet des mains, caractéristique des gorilles et des chimpanzés qui prennent appui sur leurs phalanges. Il est très prudent : il teste toujours la branche qu’il va saisir et ne lâche qu’une main à la fois pour éviter de tomber. Il se déplace avec lenteur à 15 ou 30 mètres du sol. Il parcourt ainsi plus de 600 mètres de branche en branche. Il se balance dans les arbres, mais ne saute jamais d’une branche à une autre. Tandis que le Gibbon donne l'impression de voler de branche en branche quand il parcourt rapidement son domaine aérien (il peut progresser à la vitesse d'un homme à pied), l'Orang-Outan, beaucoup plus lourd, se déplace lentement et ne lâche un pied ou une main que si les autres membres l'assurent : la chute serait terrible à 20 m de haut. Prudent, il ne saute qu'exceptionnellement. Mains et pieds Il utilise ses pieds comme ses mains, et peut replier ses orteils aux extrémités aplaties autour d’une branche. La paume est très développée et ses doigts, longs et robustes, peuvent se replier en crochet, permettant de bonnes prises dans les déplacements de l’animal. Le pouce, généralement dépourvu d’ongle, ne joue pas de rôle quand le singe s’accroche aux branches, et il ne sert pas non plus dans la cueillette des fruits. Très intelligents, ils sont capables de fabriquer des objets simples pour se gratter le dos par exemple. Ils se servent de grandes feuilles pour se protéger du soleil et des fortes pluies en s’enroulant pour faire des ponchos. Des feuilles sont utilisées aussi pour amplifier les cris. Ce sont des animaux sédentaires qui construisent chaque jour un nid, avant de s’endormir. Il est constitué en quelques minutes de feuillage et de branches sur une plate-forme, à une dizaine de mètres de haut (entre 12 et 18 mètres). Il s’endort vers 19 heures pour faire une nuit de 10 heures, et la journée, il fait une sieste de deux ou trois heures ! Il dort 17 heures sur 24 ce qui l’oblige à parcourir peu de kilomètres dans la journée. Le soir, il se couche vers 18 h. Il dort dans la même position que l’Homme et peut utiliser une feuille en guise de couverture. L'Orang-Outan consacre ainsi en moyenne 46 % de sa journée à son alimentation, 39 % au repos, 11 % à ses déplacements et quelques minutes pour construire son nid. PRÉDATEURS CONNUS Ses prédateurs naturels sont la panthère, le tigre seulement à Sumatra, le python ou le cochon sauvage. 27 MENACÉS DE DISPARAÎTRE L’Orang-Outan de Bornéo est classé en Annexe I de la Cites depuis 1975 tandis que celui de Sumatra est en Annexe II. Toute vente, tout achat ou échange d’Orang-Outan est strictement interdit. Pour déterminer la population de ces grands singes, les scientifiques comptent les nids retrouvés dans les arbres, seul indicateur fiable. Dans le parc national de Kinabalu sur la côte ouest de Sabah à Bornéo (en Malaisie), il ne resterait que 120 individus en raison du braconnage et des incendies. Dans le parc national de Tanjung Puting au sud de Bornéo dans la région de Kalimantan (en Indonésie), les animaux sont récupérés et soignés ; cependant cela reste très difficile de les réintroduire dans leur milieu naturel. Des réserves forestières sont créées pour réapprendre la vie sauvage aux animaux. Des organismes comme le WWF (Fonds mondial pour la nature) ou l'U.I.C.N. (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), en accord avec les gouvernements locaux, ont donc mis en place des plans d'étude et de sauvegarde des orang-outans au sein de parcs nationaux. Environ 5 000 orang-outans disparaissent chaque année ! Les effectifs des deux espèces ne cessent de diminuer. Leur situation est aujourd'hui tellement précaire que l'on craint, si des mesures radicales de protection ne sont pas mises en œuvre, de voir s'éteindre les orang-outans d'ici 2020 ou 2030. A cette époque, il ne restera que 1% de son habitat naturel ! L'Orang-Outan de Sumatra, devenu très rare, est encore plus menacé que son cousin de Bornéo (au milieu des années 2000, on estimait qu'il n'en subsistait qu'environ 7 000 individus, contre 55 000 à Bornéo). Leur population totale s’élève à environ 55 000 individus, dont 49 000 à Bornéo, selon les estimations de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui a placé ce singe sur sa liste des espèces "en voie d'extinction". Bien qu'il soit totalement protégé par la loi en Indonésie, Malaisie et internationalement, l'application de celle-ci est très difficile dans certaines zones. DESTRUCTION DE SON HABITAT La déforestation et les incendies détruisent l’habitat naturel de ces grands singes. Le commerce de bois tropical s’intensifie et la monoculture du palmier à huile se développe. Cette huile est utilisée dans l’alimentation, la fabrication de produits cosmétiques et surtout la production de biocarburants. L'Orang-Outan est le plus menacé des grands singes, le principal danger étant le déboisement. Les populations locales pratiquant l’agriculture intensive déforêstent peu à peu. BRACONNAGE Malgré la création de réserves, l’Orang-Outan reste menacé par le braconnage ; il s’agit d’un trafic international qui vend les animaux comme animaux de compagnie, véritable peluche, et même comme « bébé de substitution ». Les mères sont tuées pour capturer les jeunes. Beaucoup meurent pendant le transport, on estime que pour chaque bébé Orang-Outan vendu, 10 sont morts. Solutions mises en place À Sumatra, on trouve des orang-outans seulement dans la partie nord de l'île, où a été créé le parc national de Gunung Leuser. D'une surface de 9 460 km2, il présente tous les types de forêts, depuis la mangrove (forêt marécageuse) littorale et les forêts inondables de basse altitude jusqu'à la végétation subalpine des sommets. 28 Dans cette zone coexistent huit espèces de primates et la moitié des espèces de vertébrés de Sumatra. Dans ce parc à Ketambé, se trouve le plus ancien centre de réhabilitation pour orang-outans. Malheureusement, le parc ne concerne qu'environ un quart des orang-outans subsistant à Sumatra. Une zone protégée de 26 000 km2 (qui autorise l'exploitation forestière, mais sur les principes du développement durable), la Leuser Ecosystem Conservation Area (inaugurée en 1998), a été établie autour du parc. En tout, ce sont environ 75 % des orang-outans survivants qui vivent dans des zones protégées de façon plus ou moins stricte. Tous les autres programmes de protection et d'étude de l'Orang-Outan se déroulent à Bornéo, dont trois pays se partagent les forêts : l'Indonésie, la Malaisie et le petit État de Brunei. Excepté ce dernier, tous abritent ces singes, mais les plus importantes populations se situent dans la partie indonésienne de l'île : la région du Kalimantan dont le Sud et l'Est sont encore couverts de belles forêts tropicales de basse altitude. Situé à l'est, le parc national de Kutai abrite, sur ses 2 000 km2, dix espèces de primates dont l'Orang-Outan, mais aussi le Nasique et le Gibbon de Müller, tous les deux propres à Bornéo et également menacés. À Kalimantan Tengah (au sud), le parc national de Tanjung Puting couvre 4 150 km2 de forêts littorales en partie inondables. Plusieurs autres réserves et sanctuaires de la vie sauvage sont installés sur l'île. Malheureusement, en définitive, quelques pour cent seulement de la surface encore favorable à l'espèce sont actuellement protégés. Les spécialistes s'accordent pour dire que sans mesure à grande échelle, les orang-outans sont irrémédiablement condamnées à l'extinction. Deux femmes ont joué un rôle de pionniers dans la connaissance et la protection du plus secret de ces grands singes : Barbara Harrison, en apprenant à élever de jeunes orang-outans orphelins et en développant un programme international de protection de l'espèce, et Biruté Galdikas, en tentant la première étude à long terme sur l'Orang-Outan sauvage. Dès 1960, Barbara Harrison recueillait de jeunes singes orphelins et s'efforçait d'apprendre à les soigner et à les élever à la « mode orang-outan ». Habitant à Kuching, la capitale de Sarawak (Bornéo), elle hébergea longtemps les animaux dans sa maison avant de découvrir l'importance précoce des nids dans les arbres. Elle n'avait que l'expérience de guide, aucun document n'existant alors sur l'élevage des petits orang-outans. Son livre, orang Utan (en anglais), raconte l'émouvante histoire de ses rapports avec ces « enfants » singes. Les animaux qui passaient par son centre de réhabilitation, installé dans les 15 km2 du parc national de Bako, étaient ensuite relâchés dans la nature ou confiés à des parcs zoologiques à qui elle indiquait comment en prendre soin et rendre possible leur reproduction en captivité... En 1971, quand Biruté Galdikas s'installa dans la réserve de Tanjung Puting, au sud du Kalimantan (Bornéo), pour étudier les orang-outans sauvages, elle savait qu'il lui faudrait longtemps avant de pouvoir se repérer dans cette jungle marécageuse et de réussir à les approcher. Après les avoir pistés pendant des journées entières, elle finit par habituer de vieux mâles à sa présence. Au début, ils lui jetaient des morceaux de bois à la tête pour la décourager ; par la suite, certains se laissèrent approcher à quelques mètres. Mais elle dut attendre plus d'une douzaine d'années pour observer certaines femelles. 29 LE GIBBON Le Gibbon fait également partie des singes Hominoïdes, mais contrairement au Chimpanzé, au Bonobo, au Gorille et à l’Orang-Outan qui font partie du genre Pongidés, le Gibbon fait partie du genre des Hylobatidés. DESCRIPTION PHYSIQUE Les gibbons appartiennent à la super famille des Hominoïdes et à la famille des Hylobatidés. Cette famille des Hylobatidés regroupe 4 genres de gibbons : Hylobates, Hoolock, Nomascus et Symphalangus. Parmi ces genres on retrouve 13 sous-espèces : Gibbon lar (crédits: http://pin.primate.wisc.edu) Gibbon argenté (crédits: www.dinosoria.com) Gibbon Hoolock (crédits : http://pin.primate.wisc.edu) * Le genre Hylobates regroupe les espèces suivantes : - Le Gibbon à mains blanches ou Gibbon lar (Hylobates lar) - Le Gibbon à mains noires ou Gibbon agile (Hylobates agilis) - Le Gibbon de Müller (Hylobates muelleri) - Le Gibbon argenté (Hylobates moloch) - Le Gibbon poilu (Hylobates pileatus), - Le Gibbon de Kloss (Hylobates klossii), * Le genre Hoolock regroupe les espèces suivantes : - Le Gibbon Hoolock de l'Ouest (Hoolock hoolock), - Le Gibbon Hoolock de l'Est (Hoolock leuconedys), * Le genre Symphalangus regroupe l'espèce suivante : - Le Siamang (Symphalangus syndactylus), * Le genre Nomascus regroupe les espèces suivantes : - Le Gibbon à crête noire ou concolor (Nomascus concolor), - Le Gibbon à crête noire de l'Est (Nomascus nasutus), - Le Gibbon à joues blanches (Nomascus leucogenys), - Le Gibbon à joues jaunes (Nomascus gabriellae). Nom scientifique : Hylobates Taille : entre 40 cm et 65 cm, et le Siamang entre 70 cm et 90 cm Poids : de 5 à 9 kg, le Siamang de 10 à 15 kg Espérance de vie dans la nature : environ de 30 à 35 ans Gestation : 210 jours Volume crânien : Population : Habitat : 30 Forêts ombrophiles, sempervirentes et les forêts de mousson Ces sous-espèces possèdent quelques différences physiques : Le Gibbon à mains blanches ou Gibbon lar est le plus répandu. Ses mains et ses pieds sont blancs. Sa fourrure est claire et une bande de poils blancs encadre sa figure. Son cri est particulièrement musical. Le Gibbon argenté ou Wou-wou est de couleur gris cendré. Le siamang est le plus grand représentant des gibbons. Leur peau est grisbleutée et leur pelage fourni est gris foncé à presque noir. Il est caractérisé par sa main munie de deux doigts collés ensemble, particularité copiée par de nombreux sportifs qui attachent deux doigts ensemble, notamment dans certains sports de balle. Le siamang possède également un sac vocal qui lui permet de pousser des cris puissants. Ses cris sont amplifiés dans cette poche sous la gorge. Les gibbons sont les plus petits de tous les grands singes. La taille varie en fonction des espèces. Elle va de 40 cm pour les plus petits, à 90 cm voire 1 m pour les plus grands comme le siamang. D'un point de vue biologique, c'est un primate svelte, sans queue (anthropomorphe), aux bras démesurés, dont l'envergure atteint presque le double de leur taille, et aux jambes plus courtes (40 % de moins que les bras). Ils ont des callosités fessières. Les gibbons ne risquent pas de glisser lorsqu’ils se déplacent debout le long des branches car la plante de leurs pieds nue est recouverte d’une peau dure, et le pouce est opposable. Symphalangus syndactylus (crédits :http://pin.primate.wisc.edu) Il a une petite face noire glabre parfois entourée d'un cercle de poils blancs. Suivant les espèces, et selon le sexe et l’âge, leur pelage doux et laineux peut être beige, gris, noir ou brun, parfois avec des marques blanches aux extrémités des membres et sur le visage (Hylobates lar), les femelles sont généralement plus claires. Les marques blanches de la face et les chants permettent de distinguer les espèces entre elles. Pas de dimorphisme sexuel Les deux sexes sont de même taille. LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE Le Gibbon fréquente les forêts ombrophiles, sempervirentes (toujours vertes) du sud-est asiatique et les forêts de mousson de l'Asie centrale. Sa distribution va de l'est de l'Inde jusqu'au sud de la Chine, péninsule indochinoise, Sumatra, ouest de Java et Bornéo, et la Malaisie. Le Gibbon lar (Hylobates lar) est l’espèce la plus répandue, on le trouve dans le sud-est de l’Asie : Malaisie, au nord de l’île de Sumatra. Le Gibbon à mains noires ou Gibbon agile (Hylobates agilis) vit en Thaïlande, Malaisie et Indonésie. Le Gibbon de Müller (Hylobates muelleri) vit sur l’île de Bornéo. Le Gibbon argenté (Hylobates moloch) est une espèce endémique de l’île de Java. Le Gibbon poilu (Hylobates pileatus) vit en Thaïlande, Cambodge, Laos, Burman, Vietnam et Chine. Le Gibbon de Kloss (Hylobates klossii) vit en Indonésie sur des petites îles à l’ouest de l’île de Sumatra. Le siamang (Symphalangus syndactylus) vit sur l’île de Sumatra et en Malaisie. Le Gibbon concolor (Nomascus concolor) vit principalement en Chine. Le Gibbon à joues blanches (Nomascus leucogenys) vit au Laos, Vietnam et en Chine. 31 COMPORTEMENTS SOCIAUX Son mode de vie diffère beaucoup de celui des autres grands singes. Le Gibbon est plutôt monogame, mais il n’est pas rare que d’autres couples se forment et la dominance est partagée entre le mâle et la femelle. Il semblerait donc qu'il n'y ait pas, ou peu de domination dans les couples de gibbons. Son groupe se résume à sa famille, le couple avec 3 ou 4 jeunes. La famille forme un groupe d’une douzaine d’individus. Les gibbons vivent sur un territoire délimité. Il vit en famille d'environ 7 individus sur un territoire qu'il défend avec ses chants qu'il pousse tous les matins et après-midis. Le jeu et l’épouillage n'occupent qu'une très petite place dans leur vie. Le couple se toilette mutuellement 15 minutes tous les jours. Education des jeunes La gestation dure environ 7 mois (210 jours) chez les gibbons. L'espacement entre deux naissances est de 2 à 4 ans. En général, il n'y a qu'un seul petit par portée. Le petit naît sans poil. La guenon allaite son petit et le sevrage a lieu vers 18 mois. Le jeune Gibbon reste dans le groupe familial jusqu'à ce qu'il soit en âge de se reproduire, c'est à dire vers six à sept ans. A ce moment là, il est exclu du groupe familial par le parent du même sexe et contraint de rechercher un territoire qu'il défendra âprement pour y fonder une nouvelle famille. Le Gibbon est adulte vers 9 ans. Il n’existe pas de saison de reproduction particulière. Communication Le Gibbon pousse des cris pour faire respecter les limites de son territoire ou pour communiquer. Certains mâles et femelles entonnent des duos perfectionnés pour nouer des relations ou resserrer des liens. COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES Le Gibbon est omnivore. Il passe le plus clair de son temps dans les arbres où il se nourrit principalement de fruits mûrs et complète son menu par des feuilles, des fleurs, des bourgeons, de l’écorce, de jeunes racines, mais également des oiseaux, des œufs, des insectes ou des araignées. COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE Mode de locomotion Arboricole, c'est dans la canopée de la forêt primaire que l'on a le plus de chance de l'apercevoir, car c'est là qu'il passe la majeure partie de son temps. Toutefois, il lui arrive de descendre à des étages intermédiaires. Sur les branches comme sur terre, c'est un excellent bipède. Il se déplace au sol, où il ne descend que rarement, sur ses deux jambes, les bras en l'air ou en balancier pour garder l'équilibre. Sa démarche maladroite donne l’impression d’une danse ! Son mode de progression est adapté à son environnement : il utilise la brachiation, c'est-à-dire qu'il avance en balançant son corps et en se suspendant d'une main puis de l'autre avec une dextérité et une rapidité étonnante. 32 Il se balance de branche en branche et lâche la main par laquelle il se tient au milieu du balancement. La vision stéréoscopique de ses yeux orientés vers l’avant l’aide à déterminer l’emplacement de la prise suivante, située souvent à 3 mètres plus loin. Il tient ses doigts serrés sauf le pouce et les utilise comme un crochet. C’est un vrai acrobate qui fait des bons de plus de 10 mètres à la cime des arbres en un seul balancement. Quand il saute d’un arbre à un autre, le Gibbon se met en boule pour aller plus loin, comme un boulet de canon. Il y parfois des accidents, surtout chez les jeunes peu expérimentés ou chez les femelles pleines trop lourdes. Le Gibbon utilise la brachiation pour se déplacer sans grande dépense d’énergie. Il partage son territoire avec les orang-outans, les macaques et les langurs. Silencieux la journée, sauf si leur territoire est menacé, les gibbons se mettent à hurler à l'aube et au crépuscule, sans que l'on sache vraiment pourquoi. C'est aussi dans les arbres que dort le groupe familial, mais il n’y a pas de construction de nid. Mains et pieds Le pouce est opposable, comme chez l’Homme, ce qui lui permet de prendre plus facilement les choses. Les gibbons sont caractérisés par leur faculté à se déplacer aisément de branche en branche avec une agilité déconcertante. Ils se déplacent suspendus aux branches, en balançant leur corps et en s'accrochant alternativement d'une main puis de l'autre, atteignant une vitesse de 30 kilomètres à l'heure ! La raison de cette facilité est une particularité anatomique qui favorise ce mode de locomotion. En effet, les os du poignet forment une boule logée dans une cavité, permettant des mouvements bi-axiaux. Cette particularité leur permet de se mouvoir de branche en branche avec une dépense d'énergie moindre et de moins solliciter leurs épaules. Autre particularité d'adaptation, son squelette et sa musculature permettent aux bras des rotations très amples. Le Gibbon est un animal diurne, la famille passe donc la nuit dans les arbres les uns serrés contres les autres. Contrairement aux gorilles et aux autres grands singes, il ne construit pas de nid. PRÉDATEURS CONNUS Le Gibbon n'a presque pas de prédateur, hormis l'Homme et le Python. MENACÉS DE DISPARAÎTRE C’est une espèce protégée. Compte tenu de la déforestation, les Gibbons voient leurs territoires se réduire et certaines espèces sont menacées à des degrés divers. Le Gibbon concolor, par exemple, est classé parmi les espèces en danger (EN) par l'IUCN tandis que le Gibbon poilu est "vulnérable" tout comme le Gibbon de Kloss. Le Gibbon cendré et le Gibbon à crête noire de l'Est sont quand à eux en danger critique d'extinction. 33 Les menaces pesant sur l'espèce sont : LA DÉFORESTATION La déforestation est causée par le mode de culture traditionnelle qui consiste à couper et à brûler les alentours des villages, elle est liée également au trafic de bois précieux, aux plantations de grosses compagnies, notamment de thé ou de noix de Bétel, et aux mines de charbon à ciel ouvert. Ce phénomène provoque l'isolation des populations qui se trouvent prisonnières dans les "songachams" (dépendances forestières des villages, souvent coupées de la forêt), dès lors les jeunes sont dans l'incapacité de fonder de nouvelles familles. LES MALADIES Ces singes sont sensibles aux maladies transmises au contact des hommes, du bétail et des chiens. Les maladies qui touchent ces populations de singes sont la Malaria, l’Herpès simplex, l’Hépatite B et la Galle, qui fait tomber tous les poils. La dingue ? LE BRACONNAGE Ils sont chassés pour la fourrure, les os (médecine traditionnelle indienne, chinoise et birmane), la viande. Les petits, dont toute la famille a été massacrée, sont vendus sur les marchés noirs ; les zoos et minizoos prélèvent des individus dans la nature et les détiennent dans des conditions déplorables ne respectant pas leurs besoins. Il ne reste que 236 individus dans le Meghalaya et moins de 3 000 dans tout le nord-est indien. Basé sur ces menaces durant les 30-40 dernières années, le déclin des populations de Hoolock a été estimé de 100 000 à moins de 5 000 individus, c'est-à-dire un déclin de plus de 90 % selon l’IUCN. L'analyse de la viabilité des populations prédit un déclin de 95 % pour les populations du Bangladesh et de 75 % pour celles du nord-est Indien pour les deux prochaines décennies. Le Gibbon lar est en danger, il est confronté à un risque d’extinction à l’état sauvage extrêmement élevé à court terme. Le siamang est préoccupation mineure et il dépend des mesures de conservation visant à éviter le passage dans les autres catégories. Le Gibbon concolor et le Gibbon argenté sont au bord de l’extinction, confrontés à un risque d’extinction à l’état sauvage extrêmement élevé à court terme. Associations : - Le projet Kalaweit a pour but de venir en aide aux gibbons captifs d’Indonésie. http://www.kalaweit.org - Le programme Huro est un programme de conservation du Western Hoolock Gibbon http://www.association-svaa.com/ 34 LES FORÊTS TROPICALES LOCALISATION DES FORÊTS TROPICALES En utilisant les cartes géographiques, le public peut se rendre compte de la répartition des forêts tropicales humides dans le monde et on peut l’interroger sur la répartition des grands singes. Il est possible de discuter de la répartition des populations humaines - qui se situent principalement sur ces zones - et des conséquences sur les populations de singes. RÔLE DES FORÊTS TROPICALES Les forêts tropicales sont le lieu propice à la vie de nombreuses plantes et d’animaux qui ne peuvent pas survivre ailleurs que dans ces forêts. Ils y trouvent abri et nourriture. C’est aussi l’habitat de nombreuses communautés d’hommes et de femmes. Indispensable à la survie des populations humaines, la forêt procure du bois, de la nourriture et des médicaments. Les forêts contribuent à la préservation du climat de la planète. Elles protègent des inondations, des sécheresses et de l’érosion. Les forêts favorisent l’évaporation de l’eau dans l’air, cette eau forme les nuages, et la pluie retombe sur les forêts. Les racines des arbres retiennent la terre et aident l’eau de pluie à s’infiltrer dans le sol (voir fiche pédagogique : Des racines qui sauvent la forêt http://www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=fiche_02). Quand les forêts sont coupées, plus rien ne retient la terre et le sol est emporté par la pluie et le vent. (voir fiche pédagogique Conséquences de la déforestation : http://www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=fiche_01) Les terres ne peuvent plus être cultivées car elles ne permettent plus aux plantes de pousser. Il y a aussi moins de pluie, et la sécheresse s’installe. Mais la forêt a aussi besoin des animaux pour se régénérer : ils interviennent dans la pollinisation, la dissémination des graines. Si certaines espèces animales disparaissent, ce sont aussi de nombreuses essences d’arbres qui sont menacées. IMPACT DES GRANDS SINGES SUR L'ENVIRONNEMENT Les grands singes vivent principalement dans les forêts tropicales. On dénombre 90% des primates vivant dans les forêts tropicales. Comme toutes les autres espèces animales, les grands singes occupent une niche écologique et jouent un rôle dans la forêt. Ils mangent des fruits contenant des graines. Non digérées, elles se retrouvent dans les excréments des singes et sont disséminées ensuite dans la forêt. De nombreuses plantes sont consommées par les grands singes : plus de 200 fruits font parties du régime alimentaire du Gorille des plaines. 35 LES PROBLÉMATIQUES LA DISPARITION DES FORÊTS TROPICALES De nombreuses activités humaines menacent l’équilibre naturel des forêts. L’Homme favorise la déforestation de part l’exploitation forestière et minière industrielles, les guerres, la plantation à grande échelle de palmiers à huile, le braconnage, la transmission de maladies mortelles entre les grands singes et les hommes... UN EXEMPLE : L’HUILE DE PALME L'huile de palme est l'huile la plus consommée dans le monde ! Elle est présente dans la moitié des produits de supermarché que nous consommons. On en trouve (intitulée généralement ‘matière grasse végétale’) dans la composition de nombreux produits alimentaires (biscuits, margarines, sauces, mayonnaises, pâtes à tartiner, chocolat, huiles alimentaires, viennoiseries, chips, glaces et autres confiseries), mais pas seulement (cosmétiques comme les savons, rouges à lèvres, shampoings...). Cette huile végétale est aussi un ingrédient essentiel de la cuisine africaine et se retrouve dans les plats sud-américains ou asiatiques. Enfin, elle est de plus en plus utilisée pour la fabrication d'agrocarburants. Elle est extraite des fruits du palmier à huile qui poussent dans les forêts tropicales. On déboise les forêts pour planter massivement ces palmiers qui ont des conséquences environnementales et écologiques sans précédent pour la forêt, la biodiversité et les peuples indigènes d'Asie du Sud-Est... Si cette huile présente des avantages économiques indéniables (hauts rendements, faible coût de revient...), son exploitation massive est catastrophique pour l'environnement : déforestation massive, destruction de la biodiversité, appauvrissement des sols, pollutions et contribution au réchauffement climatique... SAUVONS LES FORÊTS TROPICALES Certaines activités humaines sont compatibles avec la protection des espèces et l’équilibre des écosystèmes, la chasse, la cueillette des fruits et des plantes médicinales, le ramassage du bois de chauffe... Des alternatives peuvent être trouvées, comme l’exploitation raisonnée de la forêt : par exemple, la plantation d’eucalyptus associée aux zones de thé, l’agroforesterie, l’élevage d’animaux domestiques (volailles, chèvres), la plantation d’essences d’arbres à valeur médicinale ou alimentaire (et donc commerciale), la plantation d’essences à croissance rapide et à valeur commerciale (bambou...). Il s’agit avant tout de communiquer et d’apprendre aux autres l’importance de cette forêt pour les plantes, les animaux et les hommes. Replanter des arbres dans les parties déjà détruites en choisissant bien l’espèce est un moyen de régénérer la forêt. Il est possible de soutenir les entreprises respectueuses de l’environnement et des conditions de travail des employés avec, par exemple, les forêts labellisées. (voir fiche pédagogique mesurer la hauteur d’un arbre http:// www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=fiche_08). D’autres gestes au quotidien peuvent être effectués comme éviter la surconsommation de papier, d’emballages, de bois rares. D’autres actions sont possibles comme respecter les lois sur la protection des essences et des espèces rares, créer de nouveaux parcs et de nouvelles réserves qui impliquent les villageois, ou encore, encourager de nouvelles pratiques d’élevage, d’agriculture qui permettent de vivre mieux sans détruire la forêt. 36 L’ANIMATION 37 LA TABLE D'ANIMATION ENQUÊTE SCIENTIFIQUE Une enquête scientifique est menée pour élucider un crime qui a eu lieu dans la jungle. Autour d’une table ronde illustrant la forêt tropicale humide, les participants découvrent une série d’indices qui leur permettront de résoudre l’énigme. Qui est mort ? Pourquoi ? Où et Comment ? Pour chaque enquête, un singe (contour du corps posé sur la table) est retrouvé sur le sol de la forêt, et les indices correspondant au crime (sortis au bon moment) sont différents selon le choix de l’enquête. A partir de diverses photographies prises sur le lieu, les participants étudient les indices un par un. Ils reçoivent les résultats des analyses au cours de l’enquête ou à la fin. Par petit groupe, les participants ont à leur disposition du matériel pertinent pour l’enquête : une loupe et un guide des empreintes d’animaux en forêt tropicale humide. Enquête 1 Qui ? Un jeune chimpanzé est mort. Pourquoi ? Plusieurs hypothèses possibles : - après une chute de l’arbre due à une seringue hypodermique, - chute d’un arbre due à un tir de fusil, - chute d’un arbre après une blessure mortelle causée par un congénère, - chute d’un arbre après une blessure mortelle causée par un léopard, - bagarre avec un autre groupe de singes, - mort de vieillesse, - mort d’une maladie, - ... Comment ? - branche cassée près des arbres, - résultats d’analyse des échantillons prélevés sur le corps, - empreintes d’un léopard, - empreintes d’humains, laissant entendre la présence de braconniers ou de gardes forestiers voire même de scientifiques comme eux, - empreintes des animaux et identification des espèces permettent de savoir sur quel continent se trouve la scène du crime, - ... Où ? Les chimpanzés vivent dans les forêts tropicales et subtropicales humides d’Afrique centrale, de l’Est et d’ouest, recouvrant 21 pays. Montrer la carte. On découvre où se situe le crime à l’aide des empreintes d’animaux laissées sur le sol et des espèces végétales et animales présentes sur le site, et dès que la victime a été identifiée à la suite des analyses. Les indices sur le corps du singe : 1- 5 doigts aux extrémités, avec le pouce opposable, 2- des bras plus longs que les jambes, 3- pas de queue, 4- échantillons divers récoltés sur le corps ou à côté : sang, poils, salive sur la terre (mangée par les singes car riche en sels minéraux)... 38 Les indices sur la scène de crime : 5- une branche d’arbre cassée au sol, 6- une autre dans l’arbre qui correspond au morceau sur le sol, 7- nid de branches et de feuilles dans les arbres à 6 mètres de hauteur, 8- nid au sol avec excréments dedans, 9- grande feuille au sol, 10- tronc d’arbre mort avec traces de coups, branches cassées, et branche creuses pour une termitière, 11- branche dénudée servant d’outil pour récupérer des termites, 12- fourmis se déplaçant sur le tronc d’arbre mort vers un autre arbre vivant, 13- arbustes et arbres à fruits, 14- noix de palme au sol avec des coques cassées, 15- empreintes d’une panthère, 16- empreintes d’un babouin près des fruits, 17- empreintes de plusieurs chimpanzés près des noix de palme, 18- empreintes de pas humain, plus ou moins dissimulées sous des feuilles, 19- papillons s’envolant, 20- perroquet gris du Gabon dans les branches, 21- lianes diverses, 22- autres plantes épiphytes. Correspondances et déductions à partir des indices : 1-2-3- c’est un grand singe, 4- cause du décès, 5-6-7 grimpe dans l’arbre 8- présence d’un nid de Gorille, 9- utilisation d’une feuille pour se protéger de la pluie : l’Orang-Outan, le Chimpanzé et le Gorille le font, 13-14-17- consommation de fruits par les grands singes, les chimpanzés mangent énormément de noix de palme et les gorilles de noix de kola, 10-11-12- consommation de termites et fourmis à l’aide de branches dénudées pour entrer dans un trou du tronc, 7-8- un nid dans les arbres pour les grands singes, un au sol pour le gorille mâle du groupe, 10- coups violents sur le tronc causés par les gorilles et chimpanzés quand ils sont en colère, 15-16-17- présence d’animaux vivant en Afrique, 18-4- présence d’humains : des braconniers pour la vente illégale d’animaux ou la viande de brousse très appréciée par les locaux et les touristes, ou des gardes forestiers qui surveillent le domaine à la poursuite des braconniers, ou des agriculteurs venus repérer les lieux pour établir un site de culture, ou des bûcherons responsables de la déforestation, 18-15-16-17-19-20-21-22-4- présence d’humains : des scientifiques venus étudier la faune et la flore. Résultats des analyses : Sexe : mâle Age : 8 ans Poids : 33 kg Taille : 1 m Analyse de sang : présence de morsures d’un léopard qui ont entraîné la perte de beaucoup de sang. Analyse des empreintes : présence d’éléphant, de babouin et d’un léopard. Récapitulatif : A la suite de discussions avec le public, il semblerait qu’il s’agisse d’un jeune chimpanzé mâle mort à la suite d’une morsure d’un animal aux dents très tranchantes. Après élimination du babouin, les résultats plus approfondis prouvent l’implication du léopard. Ce dernier, surpris par la présence d’humain, a abandonné sa proie. Cet animal a été découvert au Congo, il s’agit donc d’un chimpanzé commun d’Afrique centrale, espèce la plus répandue. La forêt dans laquelle il vivait est extrêmement mal connue du fait de la difficulté d’y accéder. Il s’agit du Chimpanzé Commun Oriental (Pan troglodytes schweinfurthi) qui est le plus menacé de disparition. Les scientifiques venus sur la scène de crime ont réussi à élucider l’affaire ! 39 Enquête 2 Qui ? Un gorille adulte est mort. Pourquoi ? Plusieurs hypothèses possibles : - après une chute de l’arbre due à une seringue hypodermique, - chute d’un arbre due à un tir de fusil, - blessure mortelle causée par un congénère, - blessure mortelle causée par un léopard, - bagarre avec un autre groupe de singes, - mort de vieillesse, - mort d’une maladie, - ... Comment ? - résultats d’analyse des échantillons prélevés sur le corps, - empreintes d’humains, laissant entendre la présence de braconniers ou de gardes forestiers voire même de scientifiques, - empreintes des animaux permet de savoir sur quel continent se trouve la scène du crime, - ... Où ? Il existe plusieurs espèces de gorilles dont les gorilles de plaine et les gorilles de montagne (jusqu’à près de 4 000 mètres d’altitude pour ces derniers). Ils vivent en Afrique centrale dans les forêts tropicales humides de l’Est et d’Ouest, recouvrant une dizaine de pays. Montrer la carte. On découvre où se situe le crime à l’aide des empreintes d’animaux laissées sur le sol, des espèces végétales et animales présentes sur le site, et dès que la victime a été identifiée à la suite des analyses. Les indices sur le corps du singe : 1- 5 doigts aux extrémités, avec le pouce opposable 2- des bras plus longs que les jambes, 3- pas de queue, 4- échantillons divers récoltés sur le corps ou à côté : sang, poils, salive sur la terre (mangée par les singes car riche en sels minéraux)... Les indices sur la scène de crime : 5- une branche d’arbre cassée au sol, 6- une autre dans l’arbre qui correspond au morceau sur le sol, 7- nid de branches et de feuilles dans les arbres à 6 mètres de hauteur, 8- nid au sol avec excréments dedans, 9- grande feuille au sol, 10- tronc d’arbre mort avec traces de coups, branches cassées, et branche creuses pour une termitière, 11- branche dénudée servant d’outil pour récupérer des termites, 12- fourmis se déplaçant sur le tronc d’arbre mort vers un autre arbre vivant, 13- arbustes et arbres à fruits dont les noix de kola qui représente une grande part du régime alimentaire des gorilles, 14- noix de palme au sol avec des coques cassées, 15- empreintes d’une panthère, 16- empreintes d’un colobe guéréza ou d’un babouin près des fruits, 17- empreintes de plusieurs chimpanzés près des noix de palme, fruit que mange aussi les gorilles 18- empreintes de pas humain, plus ou moins dissimulées sous des feuilles, 19- papillons volant, 20- perroquet Gris du Gabon dans les branches, 21- lianes diverses, 22- autres plantes épiphytes. 40 Correspondances et déductions à partir des indices : 1-2-3- c’est un grand singe, 4- cause du décès, 5-6-7 un de ses congénères ou un autre singe est grimpé dans l’arbre, 8- nid d’un gorille (ils défèquent dans le nid le matin avant de partir), 9- utilisation d’une feuille pour se protéger de la pluie : l’Orang-Outan, le Chimpanzé et le Gorille le font, 13-14-17- consommation des fruits par les grands singes, 10-11-12- consommation de termites et fourmis à l’aide de branches dénudées pour entrer dans un trou du tronc, 7-8- un nid dans les arbres pour les grands singes, un au sol pour le gorille mâle du groupe, 10- coups violents sur le tronc causés par les gorilles et chimpanzés quand ils sont en colère, 15-16-17- présence d’animaux vivant en Afrique, 18-4- présence d’humains : des braconniers pour la vente illégale d’animaux ou la viande de brousse très appréciée par les locaux et les touristes, ou des gardes forestiers qui surveillent le domaine à la poursuite des braconniers, ou des agriculteurs venus repérer les lieux pour établir un site de culture, ou des bûcherons responsables de la déforestation, 18-15-16-17-19-20-21-22-4- présence d’humains : des scientifiques venus étudier la faune et la flore. Résultats des analyses : Sexe : mâle Age : 22 ans Poids : 180 kg Taille : 1,70 m Analyse de sang : présence d’infection virale dans le sang, virus Ebola qui a entraîné le décès. Analyse des empreintes : présence d’éléphant, d’un colobe guéréza ou babouin et d’une panthère. Récapitulatif : A la suite de discussions avec le public, il semblerait qu’il s’agisse d’un vieux gorille mâle mort à la suite d’une infection au virus de type Ebola. Cet animal a été découvert dans les montagnes du Virunga au Zaïre dans le parc national des volcans. Il s’agit donc d’un gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei), espèce la plus menacée de disparition. Les scientifiques venus sur la scène de crime ont réussi à élucider l’affaire ! Enquête 3 Qui ? Une femelle Orang-Outan est morte. Pourquoi ? Plusieurs hypothèses possibles : - après une chute de l’arbre due à une seringue hypodermique, - chute d’un arbre due à un tir de fusil, - blessure mortelle causée par un congénère, - blessure mortelle causée par un tigre, - bagarre avec un autre groupe de singes, - mort de vieillesse, - mort d’une maladie, - ... Où ? Les orang-outans vivent dans les forêts de Bornéo et Sumatra en Indonésie et Malaisie. Montrer la carte. On découvre où se situe le crime à l’aide des empreintes d’animaux laissées sur le sol et la présence d’espèces végétales et animales sur le site, et dès que la victime a été identifiée. Les indices sur le corps du singe : 1- 5 doigts aux extrémités, avec le pouce opposable 2- des bras plus longs que les jambes, 3- pas de queue, 4- échantillons divers à récolter sur le corps ou à côté : sang, poils, salive sur la terre (mangée par les singes car riche en sels minéraux)... 41 Les indices sur la scène de crime : 5- une branche d’arbre cassée au sol, 6- une autre dans l’arbre qui correspond au morceau sur le sol, 7- nid de branches et de feuilles dans un arbre à 6 mètres de hauteur, 8- nid au sol non significatif (il a dû tomber d’un arbre lors d’une tempête), 9- grande feuille au sol, 10- tronc d’arbre mort avec la présence d’une termitière, 11- branche dénudée servant d’outil pour récupérer des termites, 12- fourmis se déplaçant sur le tronc d’arbre mort vers un autre arbre vivant, 13- arbustes et arbres à fruits, 14- noix de palme au sol avec des coques cassées, 15- empreintes d’un tigre, 16- empreintes d’un crocodile marin, 17- empreintes d’un éléphant près des fruits, 18- empreintes non identifiées près des noix de palme, 19- empreintes de pas humain, plus ou moins dissimulées sous des feuilles, 20- papillons volant, 21- cacatoès goffin dans les branches, 22- lianes diverses, 23- orchidée. Correspondances et déductions à partir des indices : 1-2-3- c’est un grand singe, 4- cause du décès, 5-6- non significatif, 7-8- présence de nids dans les arbres pour les grands singes, 9- utilisation d’une feuille pour se protéger de la pluie : l’Orang-Outan, le Chimpanzé et le Gorille le font, 10- présence de griffes laissées par un tigre pour marquer son territoire, 10-11-12- consommation de termites et fourmis à l’aide des branches dénudées à glisser dans un trou du tronc, 13-14-17-23 - consommation des fruits, feuilles et fleurs par les grands singes, 15-16-17- présence d’animaux vivant en Asie, 19-4- présence d’humains : des braconniers pour la vente illégale d’animaux ou la viande de brousse très appréciée par les locaux et les touristes, ou des gardes forestiers qui surveillent le domaine à la poursuite des braconniers, ou des agriculteurs venus repérer les lieux pour établir un site de culture, ou des bûcherons responsables de la déforestation, 18-15-16-17-19-20-21-22-4-23 présence d’humains : des scientifiques venus pour étudier la faune et la flore. Résultats des analyses : Sexe : femelle Age : 16 ans Poids : 23 kg Taille : 1 m Analyse de sang : présence de tranquillisant et extraction d’une balle provenant d’un fusil. Analyse des empreintes : présence d’un tigre, d’un éléphant et d’un crocodile marin. Récapitulatif : A la suite de discussions avec le public, il semblerait qu’il s’agisse d’une femelle Orang-Outan qui a reçu une dose de tranquillisant à l’aide d’une seringue hypodermique, tirée certainement pour récupérer l’animal vivant avec son petit. Les résultats plus approfondis montrent que cette femelle était mère d’un petit. N’ayant pas retrouvé le corps du jeune, il semblerait que des braconniers seraient responsables de son enlèvement et du meurtre de sa mère tuée à la suite d’un coup de fusil. Cet animal a été découvert sur l’île de Sumatra, il s’agit donc d’un Orang-Outan de Sumatra (Pongo pygmaeus abelii), qui est l’espèce la plus menacée de disparition. Les scientifiques venus sur la scène de crime ont réussi à élucider l’affaire ! Tous les indices ne sont pas explicables, ils aident à la compréhension de ce qui a pu se passer. Il est important que cela reste des hypothèses plausibles. 42 LES MANIPULATIONS LE TAPIS DE MARCHE Une bâche est posée sur le sol afin que le public, après avoir enlevé ses chaussures, puisse simuler la quadrupédie du Bonobo adulte (données de Kristiaan d’Aout du Center for Research and Conservation, Société Royale de Zoologie d’Anvers) et la bipédie de l'ancêtre humain retrouvé à Laetoli en Tanzanie par Mary Leakey et son équipe en 1978-1979. Ancêtre humain Les empreintes de Laetoli ont été imprimées dans de la cendre volcanique humide datée de 3,6 MA. Elles ont été faites par trois individus : un jeune marchant dans la piste d’adultes. Elles sont attribuées à un Hominidé ancien et sont considérées comme les premières manifestations de bipédie (en dehors de l’anatomie des restes squelettiques). Des fragments osseux appartenant à un Hominidé baptisé Lucy ont été découverts par une équipe de chercheurs français, éthiopiens et américains codirigée par Yves Coppens, Donald Johanson et Maurice Taieb en 1974 en Ethiopie. Attribués à Australopithecus afarensis en 1978, les restes fossiles montrent que Lucy vivait il y a 3,2 MA, mesurait environ 1,05 m, et avait une capacité crânienne similaire à celle d’un Chimpanzé (autour de 400 cm3). Ils ont aussi permis de déduire qu’elle pratiquait une bipédie claudicante associée à un grimper arboricole. Elle vivait en milieu arboré et humide, elle était principalement végétarienne mais elle consommait des fruits plus coriaces que les chimpanzés. La taille et le poids de ses membres sont intermédiaires entre ceux de l’Homme et du Chimpanzé. Bonobo adulte Le public pose ses mains sur les phalanges (doigts repliés) et les pieds avec les genoux relevés. Le buste doit rester horizontal, le tout en correspondance avec les empreintes imprimées sur la bâche ! Il est impossible de faire varier les conditions de marche : à 4 pattes genoux relevés. Mais, il est possible d’ajouter des contraintes : chronométrage du temps pour faire le parcourt, course rapide ou plus lente, marche avec des objets dans les bras, à 3 ou 2 pattes sur le sol, avec obstacle à passer dessous en démarrant à 4 ou 2 pattes, avec les gants de Gorille, avec un handicap (impact des pièges)... Pendant que les volontaires se déplacent sur le parcours, les autres observent attentivement : - la position du corps, (reprendre les éléments avec le bassin) - la position de la tête : dans le prolongement du corps ou penchée en avant ? en arrière ?, dans quelle position est-il possible de regarder au loin ? (reprendre les éléments avec les crânes) - la position des bras : balancement, pliés, raides ? - la position des jambes : pliées, raides, écartées, rapprochées ?, discussion des différences de la position du genou entre l’Homme bipède et le singe quadrupède, - quels appuis au sol : pieds, mains à plat ou relevées, genoux au sol ou non ? Discuter des avantages, des contraintes et des adaptations des deux types de locomotion. Textes extraits du livret d’activités “Les grands singes et leur habitat” : « Les empreintes que l’on a découvertes sur des sites comme Laetoli, nous renseignent sur l’espèce notamment au niveau de la forme des mains, des pieds, la taille pour les bipèdes, la longueur de la jambe qui est égale à 4 fois la longueur du pied. L’allure, c’est-à-dire la distance entre les pas, est d’autant plus grande que la vitesse de marche était élevée : on mesure la distance entre les bouts de chaque talon du même pied entre deux empreintes successives. Il faut aussi tenir compte du substrat pour interpréter les empreintes. » 43 LES JEUX L’ALIMENTATION Il s’agit de demander au public de choisir parmi l’ensemble des aliments présentés ceux qu’il pense être consommés par un Gorille, un Chimpanzé, un Bonobo, un Orang-Outan ou un Gibbon (nombre d’espèces choisies en fonction du temps dont on dispose). Chaque menu de grands singes est composé un par un puisque les aliments sont en un seul exemplaire. Les menus du Gorille et du Chimpanzé peuvent être faits en simultané, en regroupant ce qu’ils ont de semblable ou de différent. Les aliments sont dans les paniers sous les arbres. Demander aux enfants d’aller chercher dans la forêt ce qu’ils pensent être mangé par un grand singe précis. Chaque enfant revient avec un aliment et l’identifie. 3 menus permettent de discuter des choix alimentaires du Chimpanzé, du Gorille et de l’Orang-Outan. Chimpanzé : omnivore Son menu se compose essentiellement de fruits, environ 114 fruits différents soit 62 % de son alimentation. Ce sont surtout des figues, jusqu’à 15 variétés différentes. En analysant les fèces, on a découvert que son régime de fruits est composé à 92 % de figues. Il mange environ 330 aliments différents : des tiges et des feuilles provenant surtout de ficus, celles du palmier à huile et du parosolier sont consommées plutôt en période de disette... au total 200 végétaux sont consommés ! Il mange les étamines des fleurs, des bourgeons et des graines. Il adore les noix de palme (utilisées pour fabriquer l’huile de palme, cf. Les problématiques p 36). Son menu se compose également de 31 % d’insectes ou d’invertébrés, comme des fourmis (surtout les fourmis tisserandes et les fourmis géantes), des termites et des abeilles. Il est capable de chasser de petits mammifères : Vervet, Colobe (le Colobe bai est sa proie préférée), Cercopithèque, petites antilopes, Pangolin, cochons sauvages, et parfois des musaraignes. Au moins 32 espèces de mammifères ont été recensées comme proies sur 12 sites. Il mange aussi des oiseaux. La chasse est une activité pratiquée par les mâles qui partent en groupe. Ils peuvent partager ensuite la viande avec les femelles. Il aime également le miel et les tubercules, riches en eau, qu’ils déterrent en cas de pénurie d’eau. Dans l’eau peu profonde, il recherche même des algues. Il consomme des champignons et de la terre, riche en sels minéraux et en substances médicinales avec des propriétés antiacides et anti-diarrhéiques. La terre permet aussi d’absorber et de détoxifier les alcaloïdes. Il passe 65 % de son temps dédié à l’alimentation à consommer des fruits, 20 % des feuilles et 3 % de la viande. Liste d’aliments correspondant au Chimpanzé : - fourmis, termites, abeilles, et autres insectes, petits mammifères : antilopes, musaraignes, vervets, cercopithèque et colobes, cochons sauvages, oiseaux, - fruits, feuilles diverses (ficus, palmier), fleurs à étamines, bourgeons, graines, tiges diverses, champignons, algues, tubercules, - miel, - terre. 44 Bonobo : omnivore Son menu se compose essentiellement de fruits, de feuilles, de tiges, de jeunes pousses, de fleurs, de bourgeons, mais également de graines comme les noix. S’ajoutent également des insectes ou des invertébrés, comme les fourmis, les larves et les termites ou encore les vers de terre extraits de la boue. La chasse n’est pas vraiment pratiquée contrairement au Chimpanzé. Occasionnellement, il mange quand même de petits céphalopodes ou de petits mammifères tels que des écureuils volants et des chauves-souris. Selon certaines affirmations, les bonobos sont capables d’extraire les protéines alimentaires des végétaux plus aisément que les chimpanzés, ils ont donc moins besoin de dépenser de l’énergie dans la chasse. Ils aiment le miel, cherchent des plantes aquatiques et des algues dans les marécages ou les cours d’eau, et ils attrapent parfois de petits poissons. Il consomme des champignons et de la terre riche en sels minéraux. Liste d’aliments correspondant au Bonobo : - fourmis, termites, larves, et vers de terre, écureuils volants, céphalopodes, chauve-souris, poissons - fruits, feuilles diverses, fleurs, bourgeons, graines, tiges diverses, champignons, algues, plantes aquatiques, écorces, truffes, - miel, - terre. Gorille : végétarien Le menu du Gorille de montagne se compose essentiellement de feuilles, de tiges d'herbe, de plantes grimpantes, d'arbustes issus du sous étage herbacé, du céleri sauvage, des orties, des chardons, des bambous, ou des ronces, régime complété par des écorces et des racines. Il est capable de manger que des tiges et des pousses de bambous. Le menu du Gorille de plaine se compose plutôt de feuilles, de tiges, d’écorces et de racines. Il mange aussi des fruits et des graines, mais peu de fleurs. Il mange peu d’insectes (environ 20 différents) : des fourmis (surtout tisserandes), des cocons non spécifiés, des termites, des mille-pattes, des asticots ou des vers de bois. Il consomme également de la terre riche en sels minéraux, du bois en décomposition et quelques fois, des excréments. Liste d’aliments correspondant au Gorille : - fourmis, termites, cocons, mille-pattes, asticots, vers à bois, - tiges et feuilles, bambous, céleris, fleurs, graines, écorces, racines et fruits, - terre, - bois en décomposition. 45 Orang-Outan : essentiellement frugivore Son menu est composé à 50 % de fruits, ce qui représente 169 fruits différents. En période de disette, ils ne font plus partis de son alimentation (16 %) car ils sont remplacés par des écorces (37 %). Il mange beaucoup de jeunes feuilles, des tiges de feuilles de palmier, des écorces, du gingembre sauvage, et enfin des fleurs et des insectes (fourmis, termites, abeilles, criquets ou sauterelles). Il ne mange pas de viande ! Il consomme volontiers des œufs, du miel et ce sont plutôt les mâles qui descendent au sol pour consommer de la terre issue des termitières. Liste d’aliments correspondant à l’Orang-Outan : - fourmis, termites, abeilles, criquets, œufs, - fruits, jeunes feuilles, palmiers, fleurs, tiges de feuilles de palmier, gingembre, écorces, - miel, - terre (riche en sels minéraux). Gibbon : essentiellement frugivore Son menu est composé en majorité de fruits charnus et pulpeux dont 25 % sont des figues. Il existe une compétition alimentaire, puisque le Gibbon mange les mêmes fruits que les calaos. Il mange de jeunes feuilles, des fleurs, des bourgeons, et même des écorces. Son menu se compose également d’insectes et d’araignées. Il est capable de chasser de petits mammifères, d’attraper de petits oiseaux et de déguster leurs œufs. Il consomme de la terre, issue des termitières, qui est riche en sels minéraux. Il passe entre 57 et 72 % du temps consacré à son alimentation à consommer des fruits et des fleurs, contre 10 % à manger des insectes. Liste d’aliments correspondant au Gibbon : - insectes, araignées, petits mammifères, oiseaux et œufs, - fruits, jeunes feuilles de palmier, fleurs, bourgeons, écorces, - terre. 46 LES OUTILS Dans un premier temps, le public doit reconnaître un objet fabriqué par l’Homme et décrire son utilisation et/ou ses propriétés. Ensuite, il va chercher dans les paniers sous les arbres ce qu’utilise le Chimpanzé dans un but similaire. Les grands singes, et en particulier le Chimpanzé, possèdent d’impressionnantes capacités cognitives leur permettant une meilleure adaptation à leur environnement. L’utilisation d’objets dans un but précis est un des exemples de l’expression de ces facultés. L’outil est, en général, soigneusement choisi dans la forêt, et parfois transformé pour augmenter son efficacité. Ainsi, un bâton ou une tige est dénudée pour « pêcher » des fourmis ou pour déloger un écureuil. Outils humains Outils du Chimpanzé Parapluie Grande feuille : pour se protéger de la pluie (ou du soleil) Cure-dent Tige, bâton fins et durs : pour se nettoyer les dents Coton de tige Tige : pour se nettoyer les oreilles ou le nez Papier toilette Feuilles : pour s’essuyer en cas de diarrhée Compresse Feuille : pour appliquer sur une plaie Verre Feuille pliée : pour recueillir de l’eau dans les creux des arbres Eponge Feuille mâchée : pour absorber l’eau dans les creux des arbres Cuillère à miel Tige dénudée : pour enfiler dans le trou de la ruche et récupérer le miel Tong Baguettes : pour grimper sur le tronc d’un arbre recouvert d’épines mais dont les fruits sont succulents Casse-noix 1 pierre « enclume » plate et 1 pierre « marteau » facile à prendre dans sa main : la noix est posée sur la première pierre et le chimpanzé frappe dessus avec la seconde pierre pour l’ouvrir et manger l’amende à l’intérieur. L’apprentissage de cet outil et le perfectionnement de la technique demande 10 ans au jeune chimpanzé, dont 8 ans avec sa mère qui corrige ses gestes. Les chimpanzés se servent également de bouts de bois comme de leviers ou pour agrandir une ouverture. Les plus grosses branches font des ponts. Des tiges dénudées enfoncées dans une fourmilière ou une termitière constituent de bonnes brochettes d’insectes. D’autres aident à extraire la moelle des os, et celles de carex permettent de récupérer les algues à la surface de l’eau sans se mouiller ! Contre les mouches, rien ne vaut une feuille comme tapette. Pliée, elle devient un mégaphone pour se faire entendre plus loin. L’effeuillage d’une tige est même observé lors de la cour à une femelle, ce qui rappelle l’arrachage des pétales d’une marguerite « Il/Elle m’aime, un peu, beaucoup... ». Certaines parties de plantes (feuille, écorce...) sont utilisées pour leurs propriétés curatives. La terre peut être un cataplasme pour l’estomac douloureux. Toutes les communautés de chimpanzés ont des outils plus ou moins complexes. Ils se transmettent ce savoir de génération en génération et des différences peuvent être observées d’un groupe à un autre. Par exemple, certains cassent les noix posées sur une pierre et d’autres sur une termitière. Ce comportement est l’un des indicateurs de l’existence de « cultures » chez le Chimpanzé. 47 LES EXPÉRIENCES L’ANATOMIE Le public compare 4 crânes : - celui d’un Chimpanzé, - celui d’un Gorille, - celui d’un Homme - celui d’un Australopithecus boisei, et 2 bassins : - celui d’un Homme, - celui d’un Bonobo. Points communs entre les quatre crânes Tous les primates ont des yeux placés sur le devant du crâne (et non sur les côtés comme les chiens, les chèvres...). Cette vision facilite la perception des distances et des reliefs. Elle permet aux singes de se déplacer, de se balancer, de sauter d’arbre en arbre en évitant les chutes. Pour les grands singes, leurs capacités cognitives importantes alliées à ce type de vision leur permet aussi de manipuler des objets, de fabriquer et d’utiliser des outils avec précision. Différences entre les quatre crânes Les hommes modernes possèdent une face plus aplatie, un trou occipital (foramen magnum) sous le crâne (c’est un caractère associé à la bipédie, mais aussi à l’accroissement de taille du cerveau), un front haut et pas de bourrelet au dessus des yeux. Les deux bassins permettent d’illustrer les différents types de locomotion. Australopithecus boisei Les vestiges connus actuellement ont été trouvés en Afrique de l’Est. Le moulage présent dans la malle est celui de ‘OH5’ découvert sur le site d’Olduvai en Tanzanie et daté entre 1,2 à 1,7 MA. Les Australopithèques appelés « robustes » ont une ossature massive, et une crête sagittale et nucale fortes surtout chez les mâles. Cette forte saillie des arcades zygomatiques témoigne d’une musculature masticatrice puissante. Les scientifiques pensent qu’ils étaient grands (1,55 m en moyenne), lourds (environ 50 kg) et avec une large capacité crânienne (535 cm3 en moyenne). Le dimorphisme sexuel était fort. Ils étaient sans doute bipèdes claudiquant tout en étant très bon grimpeurs. 48 LES PISTES PÉDAGOGIQUES PRIMAIRE FRANÇAIS/ARTS Faciès/silhouettes de grands singes (arts visuels). Découvrir la forêt tropicale par les écrits de la littérature de jeunesse, la BD, ... Textes documentaires. Organiser des recherches à la BCD autour des auteurs et des œuvres. HISTOIRE-GÉO Localiser les grandes zones de forêts tropicales à l'échelle de la planète SCIENCES Les adaptations à la vie dans la forêt tropicale chez les animaux et chez les végétaux. L'eau et la lumière dans les forêts tropicales. COLLÈGE FRANÇAIS/ARTS Arts plastiques : thème de la jungle. Littérature pour la jeunesse : le livre de la jungle de Kipling. HISTOIRE-GÉO Définitions étymologique et géographique d'une forêt primaire. Comprendre les raisons de la déforestation. (géopolitique). SCIENCES EEDD : Biodiversité des forêts tropicales. Comprendre les mécanismes physiques à l'origine de la déforestation. Evolution des organismes vivants. LYCÉE SCIENCES Place de l’Homme dans l’évolution. Parenté entre les êtres vivants actuels et fossiles - Phylogénèse – Evolution. SOCLE COMMUN Pilier 1 : Lire des œuvres littéraires. Manifester sa compréhension de textes documentaires. Pilier 3 : Pratiquer une démarche d’investigation : savoir observer, questionner. Manipuler et expérimenter. Connaître les caractéristiques du vivant (biodiversité, évolution des espèces). Pilier 5 : Lire et utiliser différents langages, en particulier les images (photos, cartes). Situer dans l'espace un ensemble géographique en utilisant des cartes. PROBLÉMATIQUE Qu'est-ce qu'un grand singe ? Un primate ? La forêt tropicale : comment la définir ? L'Homme et les grands singes : évolution. La répartition mondiale des grands singes. Le rôle des grands singes dans la forêt. Les menaces qui pèsent sur les grands singes. 49 SUPPORTS ASSOCIÉS MATÉRIEL - 1 table ronde de 1,30 m de diamètre - 4 livrets de la jungle - 4 loupes - des photos d’indices et la silhouette du corps d’un grand singe - 2 arbres à manipulation de hauteur de 2 m avec 5 feuilles à positionner - 7 panneaux auto portés 1,5 * 2,1 m - 1 tapis de marche - 4 crânes - 2 bassins - 1 moulage de main et 1 de pied de gorille - 3 cartes géographiques - 4 paniers en osier - 1 lot de figurines des grands singes - des fruits, des insectes, des feuilles, des fleurs, de l’écorce, de la terre, des bâtons, des pierres, des graines, des oeufs, du miel - 4 paniers en cordes vertes - un parapluie, des cure-dents, des cotons de tige, un rouleau de papier toilette, une compresse, un verre, une éponge, une cuillère à miel, une tong et un casse-noix RÉFÉRENCES SITOGRAPHIQUES Vidéo d’un gibbon http://www.dailymotion.com/tag/animalier/video/x8cy16_gibbons_animals Notre planète info http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=2219 Article concernant l’huile de palme impliquée dans le déforestation en Asie principalement. 50