les grands singes exposition itinérante

Transcription

les grands singes exposition itinérante
LES GRANDS SINGES
EXPOSITION ITINÉRANTE !
Gorille, Chimpanzé, Bonobo, Gibbon ou Orang-Outan, ces
grands singes font partie de la famille de l’Homme.
Pourtant ils sont menacés de disparition. Avec “Odyssée
verte”, Relais d’sciences offre à vos publics l’opportunité
de s’informer et de dialoguer avec les spécialistes de ces
grandes questions...
nement
Un évè
SOMMAIRE
LES GRANDS SINGES : EXPOSITION ITINÉRANTE
Les grands singes, l’exposition itinérante
Objectifs
Principes
Lieux et publics
Décor/scénographie
Description
4
5
5
5
6
6
LES THÉMATIQUES DES GRANDS SINGES
LA FAMILLE DE L’HOMME
Les cartes de répartition dans le monde
Le Chimpanzé
Le Bonobo
Le Gorille
L’Orang-Outan
Le Gibbon
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LES FORÊTS TROPICALES
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Localisation des forêts tropicales
Rôle des forêts tropicales
Impact des grand singes sur l’environnement
LES PROBLEMATIQUES
La disparition des forêts tropicales
Sauvons les forêts tropicales
2
9
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18
20
24
30
35
35
35
36
36
36
L’ANIMATION
LA TABLE D’ANIMATION
Enquête 1
Enquête 2
Enquête 3
38
LES MANIPULATIONS
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Le tapis de marche
LES JEUX
L’alimentation
Les outils
Primaire
Collège
Lycée
Socle commun
Problématiques
48
49
SUPPORTS ASSOCIÉS
44
47
48
PISTES PEDAGOGIQUES
43
44
LES EXPÉRIENCES
L’anatomie
38
40
41
Matériel
Références sitographiques
49
49
49
49
49
50
50
50
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LES GRANDS SINGES
NOTRE EXPOSITION ITINÉRANTE
RELAIS D’SCIENCES
Depuis 10 ans, Relais d’sciences est
chargé de la diffusion de la culture
scientifique et technique auprès des
publics bas-normands.
Médiateur régional référent entre la
communauté scientifique et le public, il
vise à susciter la curiosité plus qu’à
transmettre des connaissances.
Riche de son expérience de terrain, il
développe ses activités pour soutenir
celles et ceux qui souhaitent
s’impliquer dans des actions de culture
scientifique et technique.
Relais d’sciences est reconnu d’intérêt
général et a reçu le label national
“Science et Culture, Innovation” du
Ministère en charge de la Recherche.
Relais d’sciences
Campus Effiscience
1 rue du bocage 14460 Colombelles
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www.relais-sciences.org
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Responsable de la médiation scientifique
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Jean-Marie FOUETILLOU
Service éducatif
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Permanence le mardi, de 14h à 17h.
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En complément de l’exposition sur la Guyane française, une animation sur les
gorilles, les orang-outans et les chimpanzés parcourt les routes de BasseNormandie.
Sans oublier le Bonobo et le Gibbon, tous ces primates font partie de ce qu’on
nomme les Anthropoïdes, ou plus simplement les grands singes, nos plus
proches cousins. La part d’humanité que l’on retrouve dans leur regard est là
pour nous rappeler que l’Homme n’est pas le seul Hominoïde sur Terre. Ils nous
rappellent également notre animalité originelle.
En Malais, “orang” signifie homme et “outan” forêt. L’Orang-Outan est donc
littéralement l’homme de forêt, l’homme sauvage. Regards, expressions, gestes,
comportements… tant de similitudes entre l’Homme et le singe ne peuvent que
nous troubler !
Absents du Nouveau monde, on les rencontre exclusivement en Afrique
(Chimpanzé, Bonobo et Gorille) et en Asie (Orang-Outan et Gibbon). Les
grands singes sont des primates sans queue (Hominoïde). Dotés de longs bras,
ils sont généralement plus agiles et mobiles dans les arbres qu’au sol. Ils
possèdent également un cerveau plus développé que celui des autres espèces
animales.
Même s’ils sont proches dans leur anatomie, des différences demeurent,
notamment dans leur comportement. Gorilles et chimpanzés vivent en
communautés et entretiennent des liens sociaux qui les unissent. La devise des
bonobos est “Faites l’amour, pas la guerre !”. De leur côté, les orang-outans sont
plutôt solitaires.
Malheureusement tous ces animaux sont menacés de disparition. La
déforestation, les incendies, les maladies ou le braconnage sont les principales
raisons de la diminution des populations. Chaque jour, des animaux sont chassés
pour leur viande ou capturés pour être vendus comme animal de compagnie.
Pour un bébé orang-outan vendu, 10 singes sont morts. Et à chaque fois, la
menace est humaine.
Pourtant seul 1 % de notre patrimoine génétique nous sépare du Chimpanzé.
Cette proximité amène plusieurs questions : L’Homme est-il un singe ? Les
gorilles et les chimpanzés sont-ils nos cousins ? Communication, apprentissage,
médecine et même conscience, mais qui sont ces grands singes ?
La découverte des grands singes est donc une entrée pour permettre au public
d’adopter un autre regard sur notre environnement. La fragilité des populations
de grands singes est également là pour nous rappeler que les espèces les plus
évoluées de la planète ne sont pas à l’abri des changements drastiques de leur
environnement...
LES GRANDS SINGES :
EXPOSITION ITINÉRANTE
OBJECTIFS
Associer les sciences à la notion de plaisir chez le public.
Associer les questions de sciences avec des questions d’environnement
et de citoyenneté.
Proposer un regard croisé entre les sciences, la culture et la société sur
le thème abordé.
Changer le regard du visiteur sur le monde qui nous entoure.
PRINCIPES
Des éléments d’accroche visuelle.
Des éléments de découverte autonome.
Des expériences ou manipulations animées.
Des outils pour réaliser un atelier.
LIEUX ET PUBLICS
Espaces publics ou culturels, centre de loisirs et écoles, fêtes et
manifestations.
Familles, jeunes de 6 à14 ans en classes ou centres de loisirs et adultes
individuels ou en groupes.
THÈMES
LA FAMILLE DE L’HOMME
Répartition géographique des grands singes dans le monde. Les grands
singes : le Chimpanzé, le Bonobo, le Gorille, l’Orang-Outan et le Gibbon.
Description physique, localisation géographique, comportements sociaux et
alimentaires, adaptation à la vie équatoriale et prédateurs connus.
DES MAINS ET DES PIEDS
Utilisation de l’outil. La marche : bipède ou quadrupède ?
MENACÉS DE DISPARAÎTRE
La destruction de l’habitat naturel. Trafic et braconnage. Maladies.
LES FORETS TROPICALES
Problématiques : huile de palme.
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DÉCOR / SCÉNOGRAPHIE
La forêt tropicale s’invite chez vous ! Prenant forme sous une tente de 4 x 3,5m
entourée de 7 bâches en extérieur, la scénographie en intérieur prend la forme
de panneaux auto-portés.
Deux visuels présentent les grands singes asiatiques et africains. Les cinq autres
sont des portraits de grands singes : le Chimpanzé, le Bonobo, le Gorille,
l’Orang-Outan et le Gibbon. Chaque visuel a comme dimension : 1,5x2,1m.
Des arbres à manipulation permettent d’accéder à des crânes, de la nourriture
pour singes, des outils et d’autres éléments d’animation. S’ajoutent à cela une
zone de mise en situation axée sur la démarche des primates et sur la
reconstitution d’une scène de crime. Concernant ce dernier aspect, une forêt
tropicale est imprimée sur une table ronde permettant un jeu autour d’une
enquête scientifique afin de découvrir la vie des grands singes, et également une
mise en perspective de la biodiversité.
DESCRIPTION
LA TABLE D’ANIMATION
L’outil central de l’animation est une table ronde de 1,3 m avec un visuel de
forêt tropicale. Cette table est traitée de façon à pouvoir écrire dessus avec des
marqueurs (type tableau blanc effaçable).
A partir de cette table, il est possible de regrouper l’ensemble des participants
afin de discuter :
1- De la vie des grands singes sous la forme d’une enquête scientifique. Des
indices sont placés sur cette table pour élucider un crime.
2- De la biodiversité à l’aide de sujets disposés à des niveaux différents. Animaux
et végétaux sont étudiés en fonction de leur habitat (Amérique, Afrique et Asie).
A partir de cette représentation de forêt, on pourra s’interroger sur les aspects
de la sauvegarde des espèces et sur les conséquences de la destruction de ces
forêts.
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LES ANIMATIONS
1- Des expériences des fabrications, des vidéos sont à découvrir sur le site
Internet www.relais-sciences.org/ov/ et concernent les grands singes, bien sûr,
mais aussi trois autres thématiques : la jungle, la biodiversité et les hommes de la
jungle.
2- Des jeux :
- Une enquête scientifique plonge les participants dans l’univers des grands
singes afin de comprendre leur mode de vie dans les forêts tropicales. L’objectif
est de découvrir des indices permettant d’élucider le crime à savoir la mort
d’un grand singe retrouvé dans une forêt tropicale. Qui est mort ? Comment et
pourquoi ? Où vivait-il ?
- Un tapis de déambulation permet de se glisser dans les mains et les pieds de
ces grands singes pour parcourir une distance à la manière d’un primate
quadrupède.
- Des crânes d’Hominoïdes en plastique permettent l’observation et la
comparaison de caractères anatomiques du Gorille, du Chimpanzé, de l’Homme
et de l’Australopithecus boisei.
- Un moulage de main et un de pied de gorille permettent de se familiariser avec
la morphologie de ce primate... et avec sa grande taille !
- Deux bassins permettent la comparaison entre l’Homme et le Bonobo.
- Le marché des singes permet de découvrir l’alimentation des grands singes. A
la recherche de nourriture, il s’agit de composer le menu de ces primates.
- Des outils utilisés par les hommes doivent être associés par leur fonction à
ceux utilisés par les primates.
- La biodiversité, selon l’habitat de la faune et de la flore vivant en Amérique, en
Afrique et en Asie, est discutée autour de visuels posés sur la table illustrée.
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LES THÉMATIQUES DES
GRANDS SINGES
LA FAMILLE DE L’HOMME
LES FORÊTS TROPICALES
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LA FAMILLE DE L’HOMME
Les grands singes sont au nombre de 6 : le Gibbon, le Chimpanzé, le Bonobo,
l’Orang-Outan, le Gorille et enfin l’Homme. Ils se caractérisent par :
- leur taille entre 0,70 cm et 2 mètres,
- une absence de queue, ce qui reporte la notion d’équilibre et de mouvement
sur le reste du corps,
- des bras plus longs, plus mobiles qui permettent la suspension ou la
brachiation pour certains d’entre eux,
- un cerveau plus développé avec des capacités cognitives plus importantes.
Ils font tous partie de la superfamille des Hominoïdes (singes sans queue), les six
grands singes actuels appartiennent à la famille des Hominidés, sauf le Gibbon de
la famille des Hylobatidés.
LES CARTES DE RÉPARTITION DANS LE MONDE
Les cartes ci-dessous représentent les forêts tropicales du monde sur trois
continents : l’Amérique, l’Afrique et l’Asie/Océanie.
Les grands singes ne sont pas présents en Amérique. On ne trouve que des
singes du nouveau monde : de petits singes possédant une queue. Par exemple,
le singe hurleur vit dans la forêt tropicale d’Amérique du Sud.
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En Afrique Centrale, le Chimpanzé, le Bonobo et le Gorille se partagent les
forêts. Le Bonobo ne pourra cependant pas rencontrer le Chimpanzé et le
Gorille car il vit dans les forêts du Zaïre.
Le Gibbon et l’Orang-Outan, quant à eux, vivent en Océanie et en Asie.
Afin de connaître les détails de localisation géographique, se reporter à la page
de l’animal souhaité :
- Chimpanzé page 11.
- Bonobo page 18.
- Gorille page 20.
- Orang-Outan page 24.
- Gibbon page 30.
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LE CHIMPANZÉ
Il a été baptisé troglodytes par le naturaliste allemand Blumnbach en
référence à des anciennes croyances selon lesquelles les grands singes
auraient occupé les cavernes avant les hommes préhistoriques.
DESCRIPTION PHYSIQUE
Il existe 4 sous-espèces de chimpanzés :
* le Chimpanzé commun d’Afrique centrale (Pan troglodytes troglodytes)
* le Chimpanzé commun occidental (Pan troglodytes verus)
* le Chimpanzé du Nigeria-Cameroun (Pan troglodytes vellerosus)
* le Chimpanzé commun oriental (Pan troglodytes schweinfurthi)
Pan troglodytes troglodytes
(crédits : www.futura-sciences.com)
Ces 4 sous-espèces possèdent quelques différences physiques :
Le Chimpanzé d’Afrique centrale est le plus grand et le plus massif de tous. Il a
une couleur de peau plutôt rose qui fonce avec l’âge, au contraire des autres
sous-espèces qui ont la peau plus foncée. Ce Chimpanzé devient chauve très
jeune, et les mâles possèdent une barbe réduite.
Le Chimpanzé commun occidental a la partie inférieure du visage plus claire :
les mâles possèdent une véritable barbe avec des poils plus longs et plus fournis
sur la gorge, leur front se dégarnit avec l’âge.
Le Chimpanzé du Nigéria-Cameroun a le visage sombre et des poils denses
sur la tête, même les vieux singes !
Pan troglodytes verus
(crédits : www.livt.net)
Ces critères ne suffisent pas pour différencier ces sous-espèces car il existe des
variations inter-individuelles : on a d’ailleurs pu observer un chimpanzé roux !
Adapté à la vie arboricole, le Chimpanzé est svelte, il a les pouces des mains et
des pieds opposables aux autres doigts. Ses bras puissants sont plus longs que
ses jambes. Il ne possède pas de queue.
Le visage, les oreilles et les doigts sont dépourvus de poils. La face est
généralement rose et devient plus foncée avec l’âge, les mâles sont souvent
atteints de calvitie : les poils disparaissent sur le front.
Pan troglodytes vellorosus
(crédits : www.vellorosus.org)
Nom scientifique :
Pan troglodytes
Taille : Poids : mâle 120 cm / femelle 70 cm
mâle 50 kg / femelle 40 kg
Espérance de vie dans la nature :
50 ans
60 ans en captivité
Gestation :
230 – 240 jours (environ 8 mois)
un seul petit
Volume crânien :
entre 385 (femelle) et 400 cm3 (mâle)
Population :
moins de 100 000 individus
Habitat :
forêts tropicales denses humides ou
sèches, forêts de bambous, savane,
marais, montagnes
Pan troglodytes schweinfurthi
(crédits : www.wwf.be)
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Les capacités sensorielles du Chimpanzé sont semblables à celle de l’Homme :
l’odorat est très peu développé et la vue prédomine. Au cours de l’évolution, les
yeux ont migré vers l’avant de la tête, ce qui a permis la vision en relief et une
meilleure évaluation des distances. Les primates diurnes ont également acquis la
vision des couleurs permettant de réaliser des manipulations très précises. Les
aires cérébrales se sont développées en conséquence, favorisant (et favorisée
par) une vie sociale riche et la résolution de problèmes dans une situation
complexe.
Les lèvres du Chimpanzé sont très mobiles ce qui a un double avantage : être
très expressif pour communiquer et, par exemple, recueillir l’eau de pluie
retenue par une feuille. Il possède 32 dents comme les autres singes
anthropoïdes, dont l’Homme. Elles sont peu spécialisées et adaptées à un régime
plutôt végétarien, principalement frugivore.
Dimorphisme sexuel
Les mâles sont plus grands et plus lourdement bâtis. Leurs canines, pouvant
infliger des blessures parfois mortelles, sont plus grandes que celles des
femelles.
Les femelles sont plus sédentaires puisqu’elle s’occupe de leur jeune et qu’elle
le porte partout.
Elles ont la peau des fesses nue et rosée. Celle-ci se gonfle et sa couleur devient
plus intense quand la femelle est prête à s’accoupler. Véritable indicateur pour
les mâles, cette transformation physique redevient normale après la fécondation
ou la menstruation.
La période d’accouplement ne dure que quelques jours au milieu de chaque
cycle de la femelle. Les chimpanzés s’accouplent dans une position dorsoventrale.
LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
Le Chimpanzé commun d’Afrique centrale : entre 70 000 et 117 000 individus
répartis au Cameroun, Gabon, Congo, Guinée équatoriale, RCA et Angola.
Le Chimpanzé commun occidental : entre 21 000 et 56 000 individus répartis en
Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Libéria, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Sénégal, Ghana.
Le Chimpanzé du Nigeria-Cameroun est le plus menacé : entre 5 000 et 8 000
individus.
Le Chimpanzé commun oriental : entre 76 000 et 120 000 individus répartis en
RDC, Ouganda, Tanzanie, Burundi, Rwanda, Soudan et République Centrafricaine
(RCA).
Les chimpanzés vivent dans les forêts tropicales et subtropicales humides
d’Afrique centrale, de l’Est et d’Ouest, recouvrant au total 21 pays.
Ce sont des animaux sédentaires qui vivent sur un territoire d'une vingtaine de
mètres carrés, dont ils ne couvrent qu'un dixième par jour dans le cas d'un
habitat en forêt dense humide. Par contre, dans les savanes sèches, ils couvrent
plus de 700 km2 et deviennent des animaux nomades.
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COMPORTEMENTS SOCIAUX
Les chimpanzés vivent en groupe entre 20 et 100 individus : mâles, femelles et
jeunes. Un mâle dirige le groupe. Il n'est pas toujours le plus fort, mais souvent le
plus malin de la bande !
Ils se défendent en intimidant leurs adversaires, en retroussant leurs babines
très mobiles et en montrant leurs canines pointues.
Les mâles se lancent fréquemment dans des parades d'intimidation pour
prouver qu'ils sont les plus forts et les plus courageux. Ils hérissent leurs poils
pour avoir l’air plus impressionnants, ils se mettent debout et tapent sur des
troncs d'arbres en traînant ou en cassant de grosses branches. Ils frappent le
sol, agitent des branches, poussent des cris etc.
L’épouillage est pratiqué chez les chimpanzés pour entretenir les liens entre les
membres d’un groupe ; le but premier de cette activité est de débarrasser
l’animal des parasites qui encombrent son pelage, surtout dans les zones
difficiles d’accès pour ce dernier. Ce comportement occupe une grande place
dans la vie sociale de tous les singes qui vivent au sein d'un groupe.
Education des jeunes
Tous les primates sont nidicoles : le petit naît à un stade de développement peu
avancé ; il dépend entièrement de sa mère pour survivre, il est très vulnérable et
ne peut se déplacer seul. Le petit du Chimpanzé naît après environ 8 mois de
gestation. Il possède, heureusement, un réflexe d’agrippement qui lui permet de
s’accrocher fortement à sa mère. Il est positionné sous le ventre de sa mère et
souvent soutenu par elle pour ne pas tomber. Il obtient ainsi en permanence
chaleur, nourriture mais aussi repos.
C’est à partir d’un an que le jeune est capable de s’accrocher sur le dos de sa
mère. Il devient plus autonome et peut rester seul, mais la mère le récupère à la
moindre alerte !
Jusqu’à deux ans, il alterne les moments sur le dos de sa mère et les moments
où il part à l’aventure, de plus en plus longtemps et de plus en plus loin. Il mange
des aliments solides, mais il peut encore être allaité même si un autre petit vient
à naître.
Une femelle Chimpanzé a rarement plus de cinq petits dans sa vie. Le plus
souvent, elle donne naissance à un petit tous les trois ou quatre ans ; beaucoup
de petits meurent en bas âge, et seulement deux ou trois jeunes deviennent
adultes. Une femelle met au monde un seul petit à la fois et celui-ci reste
dépendant de sa mère pendant plusieurs années (jusqu'à 5 – 6 ans). Il est très
sensible et l'affectif a une grande place durant toute sa vie.
La femelle transmet son savoir à son petit en lui montrant comment créer et
utiliser des outils, réaliser un nid, et apprendre à reconnaître certaines plantes
ainsi que leurs bienfaits...
Les jeunes chimpanzés apprennent beaucoup en jouant. Par imitation et
répétition des gestes de sa mère et des autres membres du groupe, le jeune
assure la transmission d'une "culture" et d'un savoir propre à sa communauté. Le
jeu lui permet à la fois de fortifier ses muscles et de découvrir son
environnement dont les autres membres du groupe.
Le jeune joue d’abord sans cesse avec sa mère en la tapant avec des feuilles ou
ses pieds, et même en la mordillant ! Sa mère, quant à elle, le chatouille ou le
bouscule gentiment. Puis il joue avec les autres jeunes voire même avec des
adultes qui ne sont pas ses parents. Les jeunes s’amusent à courir, à se balancer
à sauter de branche en branche. Entre eux, ils jouent à la bagarre, à se
poursuivre ou à se battre avec de petites branches.
Parfois, les chimpanzés organisent de véritables crèches : une douzaine de jeunes
sont gardés par une mère ou deux, avec ou sans leur propre petit.
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L’adolescence arrive vers 9 ans, le Chimpanzé continue sa maturation à la fois
physique et comportementale ; il reste souvent seul ou avec des adultes. Les
liens entre le jeune et la mère qui se sont relâchés entre l’enfance et
l’adolescence cessent brusquement avec l’entrée dans l’âge adulte.
Les chimpanzés adultes sont bienveillants ou indifférents envers leurs enfants,
tandis que les mâles sont agressifs vis à vis des autres mâles, même plus jeunes,
car ce sont des rivaux en puissance. Ils sont rejetés en périphérie du groupe
jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment fort pour leur tenir tête.
Les mâles devenus adultes ne quittent pas le groupe, ce sont les femelles qui le
quittent en donnant naissance à un petit.
Communication
Les postures et mimiques jouent un rôle important dans la communication, mais
le Chimpanzé est surtout connu pour être un des animaux les plus bruyants de
la forêt ! Il pousse des cris pour communiquer avec ses congénères. Il possède
d’ailleurs un grand répertoire de cris différents et tout autant de grimaces ! Ces
manifestations vont du petit cri de satisfaction accompagnant un repas au
hurlement portant sur plusieurs kilomètres pour alerter d’un danger.
Ils se répondent au sein d’un même groupe, mais également entre groupes
voisins créant alors un cœur qui recouvre tous les autres bruits de la forêt,
parfois pendant plusieurs dizaines de minutes.
Des expériences ont montré qu'ils étaient capables d'apprendre, d'utiliser et de
transmettre un langage des signes (Washoe).
COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES
Opportuniste, le Chimpanzé mange ce qu’il trouve. Son régime omnivore varie
ainsi selon les saisons.
Il se nourrit essentiellement de fruits, de feuilles, de fleurs et de graines. En
Ouganda, les chercheurs ont montré que le régime de ces grands singes était
composé de 90% de fruits contre 68% au Gabon.
Le Chimpanzé ne boit pas souvent puisque les fruits qu’il consomment sont
riches en eau. Lorsqu’il boit, il trempe ses lèvres à la surface d’un ruisseau ou
lèche l’eau qui dégouline de ses doigts. A la manière d’une cuillère, il choisit une
large feuille pour étancher sa soif, ou bien il mâche une feuille pour la rendre
poreuse et l’imbibe d’eau pour la presser dans sa bouche comme une éponge !
Mais il aime aussi le miel, les insectes comme les fourmis ou les termites, et
même la viande.
Le Chimpanzé fabrique des outils qui lui servent principalement à obtenir de la
nourriture : il dénude une branche longue et fine pouvant atteindre 60 cm afin
de l’introduire dans un tronc d’arbre rempli de termites ou de fourmis pour
s’en délecter. Deux techniques sont ensuite observées : le léchage direct, il les
mange à même la baguette, ou le ramassage, il les recueille en passant la main le
long de la baguette puis mange la poignée récoltée.
Pour ouvrir un fruit mou, il utilise un bâton ou, s’il est dur, plutôt une pierre. Il
cherche donc l’outil, même s’il est hors de sa vue, au moment où il trouve le
fruit ! Parfois sur plusieurs mètres (500 mètres), il se souvient de l’endroit où se
trouvent les meilleurs marteaux ou enclumes.
Il raffole des noix de palme qui sont d’ailleurs très nourrissantes ; il en dépose
une sur une termitière ou une surface qui sert d’enclume, puis il frappe la noix
avec une pierre jusqu’à ce que la coque se fende. Un caillou devient une sorte
d’ouvre-boîte !
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Observé en Guinée et en Côte d’Ivoire, ce comportement permet de casser
également des noix de coula ou de Panda, un comportement qui ne nécessite
pas moins de 10 années d’apprentissage pour le jeune.
Il est capable également d’utiliser un bâton pour attraper une noix hors de
portée de sa main.
En Sierra Leone, les chimpanzés fabriquent des tongs à partir de brindilles
coincées sous la plante des pieds. Ils grimpent ainsi sans se blesser sur le
Kapokier, au tronc recouvert d’épines acérées, pour récupérer les fruits qu’ils
adorent.
Une branche peut être utilisée comme un levier afin de détacher une
fourmilière accrochée à une autre branche.
Certains fruits doivent être débarrassés de leur enveloppe pour être
consommés. Les jeunes peuvent décortiquer des fruits entiers à l’âge de deux
ans, mais ils n’acquièrent la maîtrise des techniques complexes qu’au cours des
deux années suivantes.
A la saison sèche, le Chimpanzé se repose et mange dans des grottes, il cherche
plutôt des tiges et des écorces. Il passe plus de temps dans les arbres à la saison
des pluies afin de trouver sa nourriture et afin d’éviter le froid et l’humidité du
sol grâce à la brise de la canopée.
De temps en temps, il attrape et mange des oiseaux ou leurs petits, de petits
singes comme les cercopithèques, des cochons ou des antilopes ; ces proies lui
apportent des protéines, mais cela n’excède pas 4% de son alimentation.
Il arrive au Chimpanzé de manger de petites quantités de terre qui est riche en
sels minéraux ce qui permet également de faciliter la digestion.
39 comportements culturels ont ainsi été recensés chez les chimpanzés à
travers l’Afrique, du simple usage d’outils aux coutumes et traditions sociales
telles que la poignée de main lors d’une séance d’épouillage. La danse de la pluie
est célébrée par les mâles dominants à l’arrivée d’une averse où ils simulent une
charge, le poil hérissé, et tapent de toutes leurs forces sur les troncs d’arbres
avoisinants en traînant de lourds branchages, le tout dans un concert de cris des
plus bruyants.
COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE
Mode de locomotion
C’est un animal arboricole : il grimpe dans les arbres pour rechercher de la
nourriture et pour dormir, il y passe d’ailleurs entre 50 et 70 % de sa journée.
Dans les arbres, le Chimpanzé se déplace à quatre pattes sur les branches. Il
pratique la brachiation qui consiste à se suspendre par les mains et à avancer
chacun des bras alternativement.
Dans les hautes herbes, il se dresse souvent sur ses pattes arrières. Au sol, il
marche les pattes arrière posées au sol et sur le dos des doigts des mains. La
marche bipède est rarement pratiquée. Le mode de locomotion du Chimpanzé
est à la fois arboricole et terrestre. Il marche donc en prenant appui sur ses
quatre pattes, qu’il soit au sol ou dans les arbres.
Mains et pieds
Chaque extrémité comprend 5 doigts, les pouces des 4 membres sont
opposables aux autres doigts, et contrairement à l’Homme, les pieds sont
capables de saisir à la manière d’une main.
Les pieds leur permettent de se tenir à une branche pendant que les mains
attrapent un fruit. Les ongles très solides et épais au bout des doigts remplacent
les griffes ce qui contribue à les rendre plus habiles de leurs mains et de leurs
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La journée, le Chimpanzé passe la plupart de son temps à manger, à se reposer, à
s'épouiller ou épouiller un congénère.
Tous les soirs, le singe fabrique un nid douillet dans les arbres, entre 6 et 30
mètres du sol, afin de se protéger des prédateurs. Il passe entre 2 et 10 minutes
pour fabriquer cet amas grossier de branches et de feuilles. Il ne l’utilisera plus
ni même pour la sieste de la mi-journée. Par contre, il peut utiliser celui d’un
autre chimpanzé. Il passe la nuit seul ou avec son petit pour la femelle, et il dort
12 heures par nuit. Durant une vie, un chimpanzé fera environ 17 000 nids !
Le Chimpanzé utilise ce qu’il trouve dans la nature pour fabriquer des outils : un
bâton se transforme en pont pour traverser une rivière sans se mouiller, une
large feuille chasse-mouches ou parapluie, une brindille devient cure-dent ou
coton-tige, et une feuille peut être utilisée pour s’essuyer en cas de diarrhée.
Le Chimpanzé utilise l’outil comme un moyen de se défendre. En 1965, Adriaan
Kortland réalise une expérience en Guinée en plaçant un faux léopard près d’un
groupe de chimpanzés. Il observe que les singes tentent l’intimidation, puis
ramassent des branches pour le jeter sur leur prédateur, en prenant soin de
viser la tête et le dos du félin.
Certains chercheurs pensent que le Chimpanzé ne s’est pas développé autant
que les hommes, à savoir être capable d’utiliser l’outil, car c’est un animal
forestier et grimpeur qui se sert de ces 4 membres.
PRÉDATEURS CONNUS
Le léopard attend qu’un individu soit isolé pour l’attaquer.
MENACÉS DE DISPARAÎTRE
Le Chimpanzé est en danger, il est classé en Annexe I de la Cites (Convention
sur le commerce international des espèces menacées d’extinction).
LE TRAFIC
Longtemps utilisé comme animal de compagnie, de cirque ou en laboratoire, le
Chimpanzé est aujourd’hui protégé par des lois.
Le trafic est totalement interdit depuis 1969 : la chasse du Chimpanzé pour le
vendre ou le manger est interdite ! Pourtant, les mesures d’interdiction sont
difficiles à appliquer et n’empêchent pas le trafic. Au Zaïre, vendre un chimpanzé
représente 4 mois de salaire moyen ! Un singe vendu 15 euros est revendu au
pays destinataire 500 ou 1000 fois plus cher, qui le revendra à son tour aux pays
riches !
Lorsque les jeunes chimpanzés sont capturés, les braconniers tuent la mère et
souvent plusieurs autres singes du groupe qui cherchent à protéger leur
groupe ; en Guinée entre les années 1917 et 1960, l’institut Pasteur a exporté
700 chimpanzés ce qui représente la mort de 3 000 à 4 000 chimpanzés ! Les
conditions extrêmement stressantes de transport s’ajoutent aux causes de
décès des animaux qui meurent souvent avant d’arriver à destination.
Très souvent, les bébés chimpanzés sont vendus à des particuliers, des zoos ou
des cirques. Mais quand ceux-ci deviennent adultes, ils souhaitent s’en
débarrasser en raison des difficultés liées à leur comportement. En l’absence de
camarades de jeux, les chimpanzés deviennent asociaux et même dangereux
avec l’Homme, qui est alors considéré comme un rival. La seule solution est
d’enfermer les animaux ou de les donner pour qu’ils soient ré-acclimatés peu à
peu à la vie sauvage.
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Le chimpanzé en captivité met plusieurs années pour oublier l’Homme ; sa
réintroduction en milieu naturel est alors difficile et coûte très cher.
Le Chimpanzé et l’Homme possèdent un peu moins de 99% de patrimoine
génétique commun. La recherche biomédicale s’intéresse naturellement à ce
singe pour mener des expériences. Les scientifiques ont déjà élaboré des vaccins
contre la poliomyélite et la tuberculose, et ils testent actuellement des vaccins
contre l’hépatite et le paludisme ainsi que l’amélioration des techniques de
greffes. Heureusement, les techniques progressent et on peut espérer, à terme,
pouvoir se passer des animaux pour la recherche médicale. Le développement
de cellules en éprouvette et la reconstitution d’organes sont des méthodes en
pleine expansion.
LA DÉFORESTATION
Leur habitat naturel est menacé par la déforestation pour l’agriculture mais aussi
pour l’exploitation des mines et la construction de routes.
Des épidémies de type virus Ebola touchent aussi les populations de
chimpanzés.
Associations :
- H.E.L.P (Habitat Ecologique et Liberté des Primates) http://www.helpprimates.org/
- La Ligue Internationale de Protection des Primates (International Primate
Protection League) : http://www.ippl.org/
- L’Institut Jane Goodall France est une organisation non gouvernementale de
tout premier plan pour la protection de la biodiversité, l’aide au développement
durable et l’éducation des plus jeunes. L’Institut a vu le jour en France le 1er
décembre 2004, vingt-huit ans après sa création en Californie par le Dr. Jane
Goodall. Possibilité de parrainer des singes : http://www.janegoodall.fr/
Documentaire :
Pour l’amour des chimpanzés est un très bon documentaire sur la situation des
chimpanzés en Afrique de l’Ouest, par la primatologue Janis Carter (et réalisé
par Isabelle Roumeguère - 2001).
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LE BONOBO
Plusieurs théories s’affrontent concernant le Bonobo. Certains le considèrent
comme une sous-espèce du Chimpanzé. Le Bonobo est aussi appelé Chimpanzé
pygmée ou nain, pourtant il n’est pas plus petit que son cousin, seulement plus
légèrement bâti. D’autres l’ont érigé au rang d’espèce grâce au zoologiste
allemand Ernst Schwartz en 1929, qui en examinant le crâne de chimpanzé du
musée du Congo belge (l’actuel Zaïre) lui trouva une forme inhabituelle et en
conclut qu’il était réellement différent de celui du Chimpanzé.
DESCRIPTION PHYSIQUE
Il ressemble au Chimpanzé en étant plus élancé et moins robuste.
Son visage est plus longiligne et ses membres plus allongés. Le Bonobo a la peau
du visage noire, ses poils noirs partent latéralement de chaque côté du front.
Lorsqu'il a les mains pleines, le Bonobo se redresse et prend des allures de petit
homme. C'est sans doute celui des grands singes qui nous ressemble le plus.
Il n'en est pas moins méconnu car découvert plus tard que nos autres cousins.
LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
Les bonobos vivent en Afrique le long du fleuve Congo en République
Démocratique du Congo.
L’habitat du Bonobo est spécialisé, il ne vit que dans la forêt dense et humide de
la plaine.
Ils ont tendance à utiliser des habitats plus secs durant la saison des pluies.
Pan Panicus
(crédits : www.wwf.be)
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Nom scientifique :
Pan Panicus
Taille : Poids : de 70 à 100 cm
mâle 45 kg / femelle 33 kg
Espérance de vie dans la nature :
environ 55 ans
Gestation :
230 - 240 jours
Volume crânien :
350 cm3
Population :
10 000 ou 20 000 individus répartis
sur 350 000 km2
Habitat :
Forêts humides et marécageuses
ainsi que dans des zones de
végétations herbacées et de forêts
COMPORTEMENTS SOCIAUX
Le Bonobo vit en communautés qui se divisent en petits groupes. Il vit en
groupe de 20 à 50 animaux, à la fois des mâles et des femelles.
Les femelles sont souvent à l'origine des décisions et dominent le groupe, mais
le climat est plutôt pacifique. Les tensions sont réglées par des comportements
sexuels qui occupent une importante place dans la société.
Les femelles en âge de se reproduire quittent le groupe à la recherche d'une
nouvelle communauté. Les mâles restent et vivent toute leur vie dans le groupe
au sein duquel ils sont nés.
Les liens sociaux entre bonobos sont donc basés sur la sexualité. Les femelles
sont en œstrus toute l’année, c’est-à-dire prêtes à s’accoupler, ce qui incitent les
mâles à rester auprès d’elles. Comme ils règlent les conflits par ce type de
comportements pour diminuer les tensions, les liens entre les individus sont de
manière générale plus forts !
Le Bonobo s’accouple face à face comme les humains ce qui est rare chez les
mammifères !
COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES
Végétarien, il ne chasse pas. Il se nourrit principalement de fruits, parfois de
plantes et de temps en temps de viande.
Il casse les branches fines des arbres pour en manger le cœur.
Son habitat est plus riche que celui du Chimpanzé, le Bonobo passe donc moins
de temps à manger (seulement 30% contre 40 % pour les chimpanzés du parc
de Gombe en Tanzanie).
Il n’utilise pas ou peu d’outils au vue de la facilité à obtenir de la nourriture ! Ils
sont tout de même capables de prendre un bâton comme une pelle pour
creuser et atteindre des termitières. Une branche est utilisée lors des parades
comme un bouquet de fleurs, du chocolat ou un petit cadeau que les hommes
pourraient s’offrir.
En captivité, ils utilisent une corde pour se balancer (balançoire), des feuilles
pour s'essuyer (papier toilette), un bâton peut faire office d’une échelle ou d’une
arme, et enfin, une feuille est utilsée comme un bandeau.
Il cherche de la nourriture dans les cours d’eau et les marécages au sein de la
forêt humides pour se nourrir des tiges de certaines plantes et des herbes
aquatiques.
COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE
Les bonobos se déplacent surtout au sol. Ils se dirigent vers les arbres pour y
chercher de la nourriture et un abri au moment de la nuit et de la sieste.
Les travaux sur le terrain n’ont débuté que dans les années 70, il est très difficile
de connaître le nombre d’individus et leur répartition exacte du fait de
l’étendue du territoire occupé par ces primates.
MENACÉS DE DISPARAÎTRE
L’Homme est la principale menace ! Epargné par la guerre, le Bonobo ne l’a pas
été par le braconnage et le trafic qui déciment sa population.
Généralement, les adultes sont tués pour alimenter le commerce de viande de
brousse tandis que les jeunes sont vendus pour intégrer des collections privées.
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LE GORILLE
Certains scientifiques ne s’accordent pas sur cette classification, préférant
établir quatre espèces plutôt que deux espèces Gorilla gorilla et Gorilla berengei
avec chacune deux sous-espèces.
DESCRIPTION PHYSIQUE
Un genre pour deux espèces et quatre sous-espèces :
Gorilla gorilla gorilla
* Le Gorille de l’Ouest (Gorilla gorilla)
- Le Gorille de plaine de l’Ouest ou occidentale (Gorilla gorilla gorilla).
- Le Gorille de plaine de Diehl (Gorilla gorilla diehli).
* Le Gorille de l’Est (Gorilla beringei).
- Le Gorille de plaine de l’Est ou orientale (Gorilla beringei graueri).
- Le Gorille de montagne (Gorilla beringei beringei).
(crédits: www.safaritalk.net)
Gorilla beringei
(crédits : www.aves.asso.fr)
Ces 4 sous-espèces possèdent quelques différences physiques :
Les gorilles de montagne ont un pelage plus noir et épais avec de longs poils
adaptés au froid tandis que les gorilles de plaine sont plus grisés avec un front
roux et un crâne moins allongé.
Le Gorille Occidental est de petite taille avec un pelage brun.
Le Gorille de Cross River (Gorilla gorilla dielhi) est inconnu du grand public et il
est plus menacé encore que le Gorille des montagnes, il ne reste que 250
individus (évaluation 2009). Il a une morphologie quasiment identique à celle du
gorilles des plaines mais il est tout de même beaucoup plus foncé.
Le Gorille de plaine orientale est différent au niveau de la pilosité, de la
morphologie du crâne et des membres. Son pelage est très foncé.
Le Gorille de montagne a une morphologie proche de celle du Gorille des
plaines avec un tronc plus large, des bras plus courts, et des pieds et des mains
plus petits et plus larges. Il est noir et possède une fourrure plus longue.
Le Gorille est le plus grand et le plus fort de tous les singes anthropoïdes. Il ne
possède pas de queue.
Sa vision est stéréoscopique (en relief). Il a un odorat très fin.
Gorilla beringei graueri
(crédits : www.pin.primat.wisc.edu)
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Nom scientifique :
Gorilla sp.
Taille : Poids : mâle : environ 1,6 m jusqu’à 2 m de haut
femelle : jusqu’à 1,4 m
mâle jusqu’à 200 kg maxi / femelle 90 kg
Espérance de vie dans la nature :
environ 45 ans
Gestation :
250-270 jours
Volume crânien :
440 (femelle) à 550 (mâle) cm3
Population :
100 000 gorilles de plaine
moins de 600 en montagne
Habitat :
plaines et/ou montagnes
face : Partie antérieure de la tête, comprenant notamment les orifices des organes des sens
pelage : Poils recouvrant le corps, à l’exception notamment de la face, la paume des mains et la
plante des pieds, permettant le maintien de la température corporelle
bras : Membre supérieur, musclé et puissant, soutenant notamment le corps lors de la marche
main : Extrémité du membre supérieur ayant une fonction tactile et préhensile, le pouce étant
opposable aux autres doigts
doigt préhensile : Membre articulé terminé par un ongle, servant, avec le pouce, à saisir la
nourriture et à s’agripper
pouce opposable : Premier doigt de la main, court et robuste, qui fait face aux autres doigts et
sert à la préhension et à l’utilisation d’outils. Il permet aussi de s’agripper`
jambe : Membre inférieur, musclé et puissant, soutenant le corps en position verticale
pied : Extrémité de la jambe pourvue de cinq doigts, reposant sur le sol et ayant une fonction
préhensile et locomotrice
Dimorphisme sexuel
Un dimorphisme important est observé entre le mâle et la femelle qui est deux
fois moins lourde. Le mâle porte sur le front un bourrelet de muscles qui
maintiennent sa puissante mâchoire. Le pelage varie selon le sexe et l’âge. Les
vieux mâles de plus de 10 ans ont le dos argenté. Le mâle dit « à dos noir » est
appelé ensuite mâle à « dos argenté ».
A l’âge adulte se développeront sur la poitrine des « sacs vocaux », qui se
gonflant d’air. Ces poches servent de caisse de résonance lorsque le mâle les
frappera de ses mains.
La maturité sexuelle n’est atteinte qu’à partir de 12-13 ans, pour la femelle qui
est plus précoce, elle est atteinte vers 8-10 ans. Elle ne présente d’ailleurs pas de
changement morphologique majeur hormis le gonflement de la poitrine
lorsqu’elle allaite.
Morphologie du Gorille
(Crédits : www.ledictionnairevisuel.com)
LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
Le Gorille des plaines occidentales (Gorilla gorilla gorilla) vit à l'ouest de l'Afrique
centrale, aux Cameroun, Gabon, Congo et Guinée équatoriale. C’est l’espèce la
plus répandue avec 40 000 individus.
Le Gorille de plaine de Dielh ne se rencontre que dans quelques reliquats de
forêts, de taille de plus en plus réduite, à la frontière du Nigeria et du
Cameroun.
Le Gorille de plaine orientale (Gorilla beringei ou Gorilla graueri) habite à l'est du
Zaïre, au Congo et au Kinshasa, des plaines bordant la rivière jusqu'aux
montagnes soit jusqu’à 2 500 mètres d’altitude. Il ne reste que 4 000 individus,
nombre en constante diminution en raison des conflits au Rwanda et des
déplacements de population ; il y 12 ans, 13 000 individus avaient été
dénombrés.
Le Gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) vit sur les volcans du Virunga
au Zaïre jusqu’à 4 000 mètres d’altitude. Une population vit aux Rwanda,
Ouganda et Congo, tandis que la seconde se situe plutôt en Ouganda dans la
forêt de Bwindi. On compte moins de 600 individus, il n’est présent dans aucun
zoo.
Squelette du Gorille
(Crédits : www.ledictionnairevisuel.com)
COMPORTEMENTS SOCIAUX
Le Gorille vit en groupe de 5 à 30 individus composé d'un chef, de quelques
femelles et leurs petits, et de quelques jeunes mâles. Le chef du clan est un mâle
adulte reconnaissable par sa taille et son pelage aux reflets argentés sur le dos.
Ils vivent sur un territoire étendu - car ils ont besoin d’une alimentation
abondante - de 10 à 20 km qui peut chevaucher celui d'un autre groupe.
Les gorilles passent la plupart de la journée à chercher de la nourriture et à la
consommer ; au milieu de l’après-midi, les gorilles pratiquent la sieste sous la
surveillance du mâle dominant qui scrute les environs pour réagir à la moindre
alerte.
Durant la sieste, le groupe resserre les liens qui les unissent : ils s’épouillent ou
jouent. Le groupe se déplace ensuite pour s’alimenter à nouveau.
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Les relations entre eux sont plutôt pacifiques. Ils se grattent entre eux,
s’enlèvent des peaux mortes et les parasites qui se cachent dans leurs poils.
Sous ses allures de brutes et son regard paralysant, se cache un géant au grand
coeur. Le Gorille est pacifique et tranquille. Il n’est agressif que s’il se sent
menacé. Il se frappe alors la poitrine en poussant des cris ou se met à mordiller
une branche d’un air inquiet. Si ses cris ne suffisent pas à éloigner son ennemi,
alors il est capable d’attaquer. Les combats sont rares, mais il arrive que 2 mâles
se disputent des femelles.
Cependant, lorsqu'un mâle atteint la maturité, il cherche à créer son propre
groupe en emmenant des femelles de son groupe natal ou en cherchant des
femelles d'autres clans.
Des batailles surviennent parfois et les nouveaux-nés, considérés comme lien
entre la femelle et le groupe, peuvent en être victime.
Education des jeunes
Une femelle ne commence à se reproduire que vers l'âge de 10 ans, son petit
qui pèse 2 kg à la naissance ne sera sevré que vers ses 3 ans. Il gardera des liens
étroits avec sa mère tout au long de sa vie. Jusqu’à 3 ou 4 mois, il vit serré dans
les bras de sa mère. Il dort blotti contre elle jusqu’à la naissance d’un autre
petit. Un petit gorillon voit le jour tous les 4 ans environ.
Le jeune est maintenu sous le ventre de la mère, puis à partir d’un an il pourra
se placer sur son dos. On parle de sub-adultes pour désigner les jeunes gorilles
âgés entre 6 et 8 ans.
Communication
Ils font des grimaces et expriment leurs émotions par des mimiques. Ils
émettent des sons et des gestes significatifs. Lorsqu’un gorille charge sur un
homme ce n’est généralement que de l’intimidation ; le mâle cherche
uniquement à protéger son groupe.
COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES
Végétarien et surtout frugivore, le Gorille se nourrit essentiellement de fruits. Il
mange aussi des feuilles, des baies, des écorces et des racines. Son régime est
végétal à 95% et il ne boit jamais car il a peur de l’eau. Afin d’obtenir toute
l’énergie dont il a besoin, le Gorille mange en grande quantité mais il n’est pas
friand de proies animales, excepté les termites et les fourmis.
Le Gorille de montagne se nourrit essentiellement de plantes alors que le
Gorille de plaine consomme également des fruits et des insectes. On a
démontré plus de 100 espèces de fruits consommés par les gorilles de plaine !
Ils aiment les fruits charnus à pulpe succulente mais aussi les fruits secs. Pendant
la saison froide, ils se rabattent sur des feuilles et des herbes. Le Gorille de
montagne absorbe entre 1 et 20 kg de végétaux par jour ! Il recherche des
feuilles, des racines, des pousses de bambous, du céleri, des orties, du persil
géant, et de la bruyère.
Le régime détermine le nomadisme des animaux. En effet, la recherche de fruits
nécessite de se déplacer vers les fruits mûrs tandis que la dégustation de feuilles
et d’herbes entraîne peu de déplacements.
Les gorilles de montagne se déplacent ainsi sur 5 à 8 km2 avec moins de 500
mètres de déplacement par jour ce qui leur laissent le temps de digérer. Par
contre, les gorilles des plaines occupent un territoire qui peut dépasser 20 km2
et font plusieurs kilomètres par jour pour trouver les arbres riches en fruits.
Les gorilles plongent les plantes dans l’eau pour nettoyer les racines et ôter la
terre, terre qu’ils consomment parfois car elle est riche en sodium.
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COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE
Mode de locomotion
Essentiellement terrestre, le Gorille marche à quatre pattes en s'appuyant sur
les articulations des 3 doigts du milieu, mais il sait aussi marcher debout sur ses
pattes arrière.
Ce sont plutôt les femelles et les jeunes qui grimpent aux arbres pour attraper
des fruits.
Mains et pieds
Le pouce est opposable comme l’Homme ce qui lui permet de prendre plus
facilement les choses.
Le Gorille dort 12 heures par jour dans un nid de feuilles qui ne sert qu’une
fois. Il est constitué sommairement à l’aide de quelques herbacées et de petites
branches. Seul les jeunes qui dorment avec leur mère n’en fabriquent pas. Le nid
est réalisé au sol sauf s’il y a peu de matériel à disposition. Dans ce dernier cas,
80% des femelles et jeunes gorilles feront un nid dans les arbres, les mâles étant
trop lourds, ils ne se risquent pas dans de telles constructions.
Au réveil, les gorilles utilisent leurs nid comme des toilettes ! C’est une véritable
source d’informations pour les scientifiques qui déterminent le nombre de
singes dans le groupe, leur degré d’appartenance grâce à l’ADN contenu dans
les excréments…
L'épais pelage du Gorille est imperméable : sa peau n'est donc jamais mouillée.
De plus, les poils de ses bras poussent à l'envers ainsi, la pluie ne ruisselle pas
vers ses mains !
PRÉDATEURS CONNUS
La taille imposante des gorilles les met à l’abri de prédateurs naturels hormis les
jeunes gorilles qui sont parfois attaqués par le léopard et la panthère.
MENACÉS DE DISPARAÎTRE
Depuis 2000, le Gorille est sur la liste rouge des espèces en danger (UICN) et
classé en danger d’extinction Annexe I de la Cites.
Le nombre d’individus est en chute libre, deux sous-espèces sont au bord de
l’extinction !
LE TRAFIC ET BRACONNAGE
Ils sont victimes de trafics et de braconnage pour le commerce de la viande et
pour alimenter les boucheries improvisées ; la viande de brousse est un met
apprécié de la population locale.
LA DÉFORESTATION
Le Gorille est une espèce protégée malgré la destruction toujours massive de
son habitat : la forêt tropicale africaine.
LA GUERRE
Ils sont menacés également par la guerre qui sévit dans certains pays où ils
vivent.
LES MALADIES
Ils sont sensibles à des virus, comme la fièvre Ebola.
Associations :
- Fondation de Diane Fossey www.gorillafund.org
- Association française gorilla créée par Fabrice Martinez www.gorilla.fr
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L’ORANG-OUTAN
Orang-Outan signifie ‘homme de la forêt’ ou ‘homme des bois’ en Indonésien ou
en Malais. Il a été baptisé ainsi car certaines tribus pensaient que l’Orang-Outan
avait été victime d’un sortilège : il serait en fait un homme changé en animal.
DESCRIPTION PHYSIQUE
On différencie génétiquement deux espèces d'Orang-Outan :
Pongo pygmaeus pygmaeus mâle
(crédits : www.colibri-photo.com)
* L'Orang-Outan de Sumatra (Pongo pygmaeus abelii),
* L'Orang-Outan de Bornéo (Pongo pygmaeus pygmaeus)
Ces 2 sous-espèces possèdent quelques différences physiques :
Le mâle Orang-Outan de Sumatra a des joues et une poche de taille plus
petite, une moustache rousse et une face en forme de losange. Il a un visage plus
long et un fin duvet de poils blancs sur son disque facial. La barbe est de forme
pointue, jaune et blanche. Elle est portée chez les mâles et parfois chez les
femelles.
Le mâle Orang-Outan de Bornéo se distingue par de gros bourrelets aux
joues, une extraordinaire poche laryngale et une face carrée avec un visage plus
rond. Il est moins poilu et plus foncé que celui de Sumatra. La barbe est plus
sombre avec des teintes orangées et rouges.
Pongo pygmaeus pygmaeus femelle et son
petit
(crédits : www.colibri-photo.com)
Pongo pygmaeus abelii mâle
(crédits : www.jonas.com)
Grand singe asiatique, il est le seul à avoir un pelage roux au lieu de brun ou
noir. Il possède un cou épais, un corps trapu, des bras très longs, des jambes
arquées et des pouces opposables.
Ses bras très longs, une fois et demi plus longs que les jambes, et ses quatre
"mains" préhensiles lui permettent de se déplacer facilement dans les arbres,
mais généralement lentement sauf en cas de danger. Quand l’Orang-Outan de
Bornéo se tient les bras écartés, la distance d’une main à l’autre peut atteindre
2,40 mètres !
Nom scientifique :
Pongo pygmaeus
Taille : mâle : environ 1,4 m / femelle : 1,1 m
Poids : mâle de 80 à 90 kg / femelle de 30 à 45 kg
Espérance de vie dans la nature :
de 45 ans
Gestation :
245 jours
Volume crânien :
450 cm3
Population :
25 000 à 30 000, moins de 20 000
individus en 2004, moins de 60 000 à
Bornéo et 315 000 en 1900, Sumatra 6000
individus
fo r ê t s t ro p i c a l e s h u m i d e s , fo r ê t s
marécageuses de tourbières, de bruyères,
les zones montagneuses jusqu’à 2000
Habitat :
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Ses petites pattes arrière sont faibles et ses pieds n’ont pas de talon. Les jambes
sont courtes et incurvées : il marche mal debout. Les mains et les pieds ont une
forme quasi semblable.
Il ne possède pas de queue. Comme l’être humain, il a 20 dents de lait et 32
dents définitives.
Afin de repérer les fruits mûrs, la vue et le toucher sont les sens les plus
développés chez ce primate.
Dimorphisme sexuel
Le mâle de Bornéo est plus grand que la femelle. Son visage se caractérise par
des renflements de graisse sur ses joues qui amplifient son cri. Ses épaules sont
musclées et couvertes d’une cape de poils longs de 50 cm. Son sac laryngien,
situé sous le menton, peut contenir plusieurs litres d’air. Il se gonfle quand
l’animal pousse un cri.
La femelle a un visage rond avec de petits yeux rapprochés situés à l’avant. Elle
possède aussi des excroissances situées sur le museau et tout autour des yeux :
elles sont beaucoup moins importantes que celles des mâles. Ses épaules sont
musclées. Ses oreilles sont petites et cachées dans le pelage.
LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
L'Orang-Outan vit dans les forêts de Bornéo et Sumatra en Indonésie et en
Malaisie.
COMPORTEMENTS SOCIAUX
Contrairement aux chimpanzés ou aux gorilles, l'Orang-Outan passe la majorité
de son temps seul. Il existe tout de même une hiérarchie : un vieux mâle
dominant protège un petit groupe.
Chez l’Orang-Outan de Sumatra, les relations entre congénères sont plus
sociales et structurées par rapport à celui de Bornéo qui est plus solitaire. On
parle de communauté pour qualifier le tissu social de cette espèce.
Les combats entre mâles sont parfois très violents, mais ces animaux sont plutôt
sereins.
Mâles et femelles ne sont pas en compétition dans la quête de leur nourriture
puisque chacun a son propre domaine : les mâles, plus lourds, s’alimentent près
du sol tandis que les femelles ont des choix alimentaires différents. Elles
mangent des aliments plus riches en particulier pendant la gestation ou
l’allaitement.
À Sumatra, les femelles possèdent des territoires d'environ 2 km2 qui se
chevauchent, tandis que les mâles occupent un terrain d'environ 8 km2 ou de 1 à
5 km2. Celles-là vivent avec leur petit et parfois d’autres femelles. À Bornéo, leur
territoire s’étend jusque 100 Ha.
Education des jeunes
Durant sa vie, une femelle donne naissance à 4 ou 5 petits seulement. Sevré vers
3 ou 4 ans, le jeune reste avec sa mère tant qu'elle n'a pas donné naissance à un
autre bébé. Un bébé Orang-Outan naît tous les 4 ou 5 ans. Un seul petit naît
tous les 7 - 11 ans 6 à 8 ans !
Le petit a besoin de beaucoup de soins. Sa mère l’allaite pendant 4 ans environ,
mais elle l’habitue peu à peu à des aliments solides en lui donnant de la
nourriture qu’elle a déjà mâchée.
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La mère se déplace avec son petit accroché à ses longs poils ; il reste agrippé au
ventre jusqu’à ses un an. Il restera avec elle jusqu’à 7 ou 8 ans puisque
l’apprentissage est long pour acquérir les comportements primordiaux afin de
se nourrir et de se déplacer en s’accrochant seul aux branches.
Des groupes de 2 ou 3 animaux se forment lorsque les jeunes primates entrent
en période d’adolescence. Ils profitent de l’expérience des plus âgés du groupe.
Les femelles sont matures à 12 ans, mais elles n’auront un petit qu’à l’âge de 14
ou 16 ans tandis que les mâles deviennent réellement adultes à l’âge de 15 ans.
Entre 7 et 10 ans, ils sont dits sub-adultes. Leurs excroissances aux joues se
développeront plus tard sous l’action d’une poussée de testostérone.
Le mâle lance un cri lorsqu’il sent l’odeur d’une femelle en chaleur ; elle le
rejoint alors. Il ne s’approche de la femelle qu’au moment des amours et ne
reste avec elle que 3 ou 4 jours le temps de l’accouplement.
Le mâle dominant devient stérile après 30 ans.
Communication
Bien que l'Orang-Outan soit de nature discrète et peu bruyante, son sac
laryngale, quand il est gonflé, fait résonner ses cris comme le "long call". Ce
"grand appel" porte sur plusieurs kilomètres et sert à la fois à attirer les
femelles en chaleur et à avertir les autres mâles de la présence d'un rival.
Lorsqu'il est nerveux, il utilise une vocalisation appelée "kiss-squeak", le "baiser
aigu", notamment à l'attention du babi hutan, sorte de gros cochon sauvage
capable d'attaquer et de dévorer les jeunes imprudents qui se déplacent sur le
sol.
Les scientifiques ont mis en évidence 13 vocalisations différentes.
Les primatologues ont pu observés plus de vingt comportements culturels, de
l’utilisation d’outils à la transmission de comportements acquis aux autres puis
aux générations suivantes…
COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES
L'Orang-Outan est végétarien, essentiellement frugivore, il se nourrit surtout de
fruits, mais il peut manger aussi des feuilles et des écorces.
L’Orang-Outan de Bornéo consomme des écorces ce qui est rare chez les
autres singes, des lianes et le cœur des rameaux. Il peut se contenter de fruits
non mûrs ce qui réduit la concurrence avec les autres espèces comme les
gibbons qui vivent dans les mêmes strates écologiques.
Il connaît plus de 400 plantes comestibles qu’il choisit avec soin et qu’il épluche
avant d’avaler. Il mange aussi des champignons, des termites, des fourmis et de
feuilles d’orchidées. Il lui arrive d’attraper des insectes et des petits animaux,
mais plus rarement.
Il descend parfois au sol pour manger un peu de terre riche en sels minéraux.
Il utilise des branches pour prélever le miel en toute sécurité, attraper des
insectes, pêcher et cueillir les fruits dans les arbres.
Il se déplace dès le matin de branche en branche à la recherche de nourriture.
Grâce à une boussole interne, il a une mémoire parfaite de la forêt. Il repère le
chemin le plus rapide pour se rendre vers les arbres fruitiers, ceux-ci étant
rares. Suivant les saisons, il connaît l’emplacement exact des fruits et se dirigent
en ligne droite à travers la forêt pour les atteindre.
Il connaît si bien la forêt qu’il retrouve toujours les arbres au moment où les
fruits sont mûrs !
L’Orang-Outan boit peu d’eau puisqu’il se contente souvent du jus des fruits.
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COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE
Mode de locomotion
L'Orang-Outan passe la grande majorité de son temps dans les arbres, il est le
plus gros mammifère arboricole.
Seuls les grands mâles descendent parfois à terre, leur taille les protégeant
mieux contre leurs ennemis. Ils évoluent rarement au sol et préfèrent passer
d’arbre en arbre en utilisant des lianes, ils se déplacent à quatre pattes mais
n'utilisent pas la démarche en appui sur le poignet des mains, caractéristique des
gorilles et des chimpanzés qui prennent appui sur leurs phalanges.
Il est très prudent : il teste toujours la branche qu’il va saisir et ne lâche qu’une
main à la fois pour éviter de tomber. Il se déplace avec lenteur à 15 ou 30
mètres du sol. Il parcourt ainsi plus de 600 mètres de branche en branche. Il se
balance dans les arbres, mais ne saute jamais d’une branche à une autre. Tandis
que le Gibbon donne l'impression de voler de branche en branche quand il
parcourt rapidement son domaine aérien (il peut progresser à la vitesse d'un
homme à pied), l'Orang-Outan, beaucoup plus lourd, se déplace lentement et ne
lâche un pied ou une main que si les autres membres l'assurent : la chute serait
terrible à 20 m de haut. Prudent, il ne saute qu'exceptionnellement.
Mains et pieds
Il utilise ses pieds comme ses mains, et peut replier ses orteils aux extrémités
aplaties autour d’une branche. La paume est très développée et ses doigts, longs
et robustes, peuvent se replier en crochet, permettant de bonnes prises dans les
déplacements de l’animal.
Le pouce, généralement dépourvu d’ongle, ne joue pas de rôle quand le singe
s’accroche aux branches, et il ne sert pas non plus dans la cueillette des fruits.
Très intelligents, ils sont capables de fabriquer des objets simples pour se gratter
le dos par exemple. Ils se servent de grandes feuilles pour se protéger du soleil
et des fortes pluies en s’enroulant pour faire des ponchos. Des feuilles sont
utilisées aussi pour amplifier les cris.
Ce sont des animaux sédentaires qui construisent chaque jour un nid, avant de
s’endormir. Il est constitué en quelques minutes de feuillage et de branches sur
une plate-forme, à une dizaine de mètres de haut (entre 12 et 18 mètres).
Il s’endort vers 19 heures pour faire une nuit de 10 heures, et la journée, il fait
une sieste de deux ou trois heures ! Il dort 17 heures sur 24 ce qui l’oblige à
parcourir peu de kilomètres dans la journée. Le soir, il se couche vers 18 h.
Il dort dans la même position que l’Homme et peut utiliser une feuille en guise
de couverture.
L'Orang-Outan consacre ainsi en moyenne 46 % de sa journée à son
alimentation, 39 % au repos, 11 % à ses déplacements et quelques minutes pour
construire son nid.
PRÉDATEURS CONNUS
Ses prédateurs naturels sont la panthère, le tigre seulement à Sumatra, le python
ou le cochon sauvage.
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MENACÉS DE DISPARAÎTRE
L’Orang-Outan de Bornéo est classé en Annexe I de la Cites depuis 1975 tandis
que celui de Sumatra est en Annexe II. Toute vente, tout achat ou échange
d’Orang-Outan est strictement interdit.
Pour déterminer la population de ces grands singes, les scientifiques comptent
les nids retrouvés dans les arbres, seul indicateur fiable.
Dans le parc national de Kinabalu sur la côte ouest de Sabah à Bornéo (en
Malaisie), il ne resterait que 120 individus en raison du braconnage et des
incendies.
Dans le parc national de Tanjung Puting au sud de Bornéo dans la région de
Kalimantan (en Indonésie), les animaux sont récupérés et soignés ; cependant
cela reste très difficile de les réintroduire dans leur milieu naturel.
Des réserves forestières sont créées pour réapprendre la vie sauvage aux
animaux. Des organismes comme le WWF (Fonds mondial pour la nature) ou
l'U.I.C.N. (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), en accord
avec les gouvernements locaux, ont donc mis en place des plans d'étude et de
sauvegarde des orang-outans au sein de parcs nationaux.
Environ 5 000 orang-outans disparaissent chaque année !
Les effectifs des deux espèces ne cessent de diminuer. Leur situation est
aujourd'hui tellement précaire que l'on craint, si des mesures radicales de
protection ne sont pas mises en œuvre, de voir s'éteindre les orang-outans d'ici
2020 ou 2030. A cette époque, il ne restera que 1% de son habitat naturel !
L'Orang-Outan de Sumatra, devenu très rare, est encore plus menacé que son
cousin de Bornéo (au milieu des années 2000, on estimait qu'il n'en subsistait
qu'environ 7 000 individus, contre 55 000 à Bornéo).
Leur population totale s’élève à environ 55 000 individus, dont 49 000 à
Bornéo, selon les estimations de l’Union Internationale pour la Conservation de
la Nature (UICN) qui a placé ce singe sur sa liste des espèces "en voie
d'extinction".
Bien qu'il soit totalement protégé par la loi en Indonésie, Malaisie et
internationalement, l'application de celle-ci est très difficile dans certaines zones.
DESTRUCTION DE SON HABITAT
La déforestation et les incendies détruisent l’habitat naturel de ces grands
singes. Le commerce de bois tropical s’intensifie et la monoculture du palmier à
huile se développe. Cette huile est utilisée dans l’alimentation, la fabrication de
produits cosmétiques et surtout la production de biocarburants.
L'Orang-Outan est le plus menacé des grands singes, le principal danger étant le
déboisement. Les populations locales pratiquant l’agriculture intensive
déforêstent peu à peu.
BRACONNAGE
Malgré la création de réserves, l’Orang-Outan reste menacé par le braconnage ;
il s’agit d’un trafic international qui vend les animaux comme animaux de
compagnie, véritable peluche, et même comme « bébé de substitution ». Les
mères sont tuées pour capturer les jeunes. Beaucoup meurent pendant le
transport, on estime que pour chaque bébé Orang-Outan vendu, 10 sont morts.
Solutions mises en place
À Sumatra, on trouve des orang-outans seulement dans la partie nord de l'île, où
a été créé le parc national de Gunung Leuser. D'une surface de 9 460 km2, il
présente tous les types de forêts, depuis la mangrove (forêt marécageuse)
littorale et les forêts inondables de basse altitude jusqu'à la végétation subalpine
des sommets.
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Dans cette zone coexistent huit espèces de primates et la moitié des espèces
de vertébrés de Sumatra. Dans ce parc à Ketambé, se trouve le plus ancien
centre de réhabilitation pour orang-outans. Malheureusement, le parc ne
concerne qu'environ un quart des orang-outans subsistant à Sumatra. Une zone
protégée de 26 000 km2 (qui autorise l'exploitation forestière, mais sur les
principes du développement durable), la Leuser Ecosystem Conservation Area
(inaugurée en 1998), a été établie autour du parc.
En tout, ce sont environ 75 % des orang-outans survivants qui vivent dans des
zones protégées de façon plus ou moins stricte.
Tous les autres programmes de protection et d'étude de l'Orang-Outan se
déroulent à Bornéo, dont trois pays se partagent les forêts : l'Indonésie, la
Malaisie et le petit État de Brunei. Excepté ce dernier, tous abritent ces singes,
mais les plus importantes populations se situent dans la partie indonésienne de
l'île : la région du Kalimantan dont le Sud et l'Est sont encore couverts de belles
forêts tropicales de basse altitude.
Situé à l'est, le parc national de Kutai abrite, sur ses 2 000 km2, dix espèces de
primates dont l'Orang-Outan, mais aussi le Nasique et le Gibbon de Müller, tous
les deux propres à Bornéo et également menacés.
À Kalimantan Tengah (au sud), le parc national de Tanjung Puting couvre 4 150
km2 de forêts littorales en partie inondables. Plusieurs autres réserves et
sanctuaires de la vie sauvage sont installés sur l'île.
Malheureusement, en définitive, quelques pour cent seulement de la surface
encore favorable à l'espèce sont actuellement protégés. Les spécialistes
s'accordent pour dire que sans mesure à grande échelle, les orang-outans sont
irrémédiablement condamnées à l'extinction.
Deux femmes ont joué un rôle de pionniers dans la connaissance et la
protection du plus secret de ces grands singes : Barbara Harrison, en apprenant
à élever de jeunes orang-outans orphelins et en développant un programme
international de protection de l'espèce, et Biruté Galdikas, en tentant la
première étude à long terme sur l'Orang-Outan sauvage.
Dès 1960, Barbara Harrison recueillait de jeunes singes orphelins et s'efforçait
d'apprendre à les soigner et à les élever à la « mode orang-outan ». Habitant à
Kuching, la capitale de Sarawak (Bornéo), elle hébergea longtemps les animaux
dans sa maison avant de découvrir l'importance précoce des nids dans les
arbres. Elle n'avait que l'expérience de guide, aucun document n'existant alors
sur l'élevage des petits orang-outans. Son livre, orang Utan (en anglais), raconte
l'émouvante histoire de ses rapports avec ces « enfants » singes. Les animaux
qui passaient par son centre de réhabilitation, installé dans les 15 km2 du parc
national de Bako, étaient ensuite relâchés dans la nature ou confiés à des parcs
zoologiques à qui elle indiquait comment en prendre soin et rendre possible
leur reproduction en captivité...
En 1971, quand Biruté Galdikas s'installa dans la réserve de Tanjung Puting, au
sud du Kalimantan (Bornéo), pour étudier les orang-outans sauvages, elle savait
qu'il lui faudrait longtemps avant de pouvoir se repérer dans cette jungle
marécageuse et de réussir à les approcher. Après les avoir pistés pendant des
journées entières, elle finit par habituer de vieux mâles à sa présence. Au début,
ils lui jetaient des morceaux de bois à la tête pour la décourager ; par la suite,
certains se laissèrent approcher à quelques mètres. Mais elle dut attendre plus
d'une douzaine d'années pour observer certaines femelles.
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LE GIBBON
Le Gibbon fait également partie des singes Hominoïdes, mais contrairement au
Chimpanzé, au Bonobo, au Gorille et à l’Orang-Outan qui font partie du genre
Pongidés, le Gibbon fait partie du genre des Hylobatidés.
DESCRIPTION PHYSIQUE
Les gibbons appartiennent à la super famille des Hominoïdes et à la famille des
Hylobatidés. Cette famille des Hylobatidés regroupe 4 genres de gibbons :
Hylobates, Hoolock, Nomascus et Symphalangus. Parmi ces genres on retrouve
13 sous-espèces :
Gibbon lar
(crédits: http://pin.primate.wisc.edu)
Gibbon argenté
(crédits: www.dinosoria.com)
Gibbon Hoolock
(crédits : http://pin.primate.wisc.edu)
* Le genre Hylobates regroupe les espèces suivantes :
- Le Gibbon à mains blanches ou Gibbon lar (Hylobates lar)
- Le Gibbon à mains noires ou Gibbon agile (Hylobates agilis)
- Le Gibbon de Müller (Hylobates muelleri)
- Le Gibbon argenté (Hylobates moloch)
- Le Gibbon poilu (Hylobates pileatus),
- Le Gibbon de Kloss (Hylobates klossii),
* Le genre Hoolock regroupe les espèces suivantes :
- Le Gibbon Hoolock de l'Ouest (Hoolock hoolock),
- Le Gibbon Hoolock de l'Est (Hoolock leuconedys),
* Le genre Symphalangus regroupe l'espèce suivante :
- Le Siamang (Symphalangus syndactylus),
* Le genre Nomascus regroupe les espèces suivantes :
- Le Gibbon à crête noire ou concolor (Nomascus concolor),
- Le Gibbon à crête noire de l'Est (Nomascus nasutus),
- Le Gibbon à joues blanches (Nomascus leucogenys),
- Le Gibbon à joues jaunes (Nomascus gabriellae).
Nom scientifique :
Hylobates
Taille : entre 40 cm et 65 cm, et le Siamang
entre 70 cm et 90 cm
Poids : de 5 à 9 kg, le Siamang de 10 à 15 kg
Espérance de vie dans la nature :
environ de 30 à 35 ans
Gestation :
210 jours
Volume crânien :
Population :
Habitat :
30
Forêts ombrophiles, sempervirentes et
les forêts de mousson
Ces sous-espèces possèdent quelques différences physiques :
Le Gibbon à mains blanches ou Gibbon lar est le plus répandu. Ses mains et ses
pieds sont blancs. Sa fourrure est claire et une bande de poils blancs encadre sa
figure. Son cri est particulièrement musical.
Le Gibbon argenté ou Wou-wou est de couleur gris cendré. Le siamang est le plus grand représentant des gibbons. Leur peau est grisbleutée et leur pelage fourni est gris foncé à presque noir. Il est caractérisé par
sa main munie de deux doigts collés ensemble, particularité copiée par de
nombreux sportifs qui attachent deux doigts ensemble, notamment dans
certains sports de balle. Le siamang possède également un sac vocal qui lui
permet de pousser des cris puissants. Ses cris sont amplifiés dans cette poche
sous la gorge.
Les gibbons sont les plus petits de tous les grands singes. La taille varie en
fonction des espèces. Elle va de 40 cm pour les plus petits, à 90 cm voire 1 m
pour les plus grands comme le siamang.
D'un point de vue biologique, c'est un primate svelte, sans queue
(anthropomorphe), aux bras démesurés, dont l'envergure atteint presque le
double de leur taille, et aux jambes plus courtes (40 % de moins que les bras). Ils
ont des callosités fessières. Les gibbons ne risquent pas de glisser lorsqu’ils se
déplacent debout le long des branches car la plante de leurs pieds nue est
recouverte d’une peau dure, et le pouce est opposable.
Symphalangus syndactylus
(crédits :http://pin.primate.wisc.edu)
Il a une petite face noire glabre parfois entourée d'un cercle de poils blancs.
Suivant les espèces, et selon le sexe et l’âge, leur pelage doux et laineux peut
être beige, gris, noir ou brun, parfois avec des marques blanches aux extrémités
des membres et sur le visage (Hylobates lar), les femelles sont généralement plus
claires. Les marques blanches de la face et les chants permettent de distinguer
les espèces entre elles.
Pas de dimorphisme sexuel
Les deux sexes sont de même taille.
LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
Le Gibbon fréquente les forêts ombrophiles, sempervirentes (toujours vertes)
du sud-est asiatique et les forêts de mousson de l'Asie centrale.
Sa distribution va de l'est de l'Inde jusqu'au sud de la Chine, péninsule
indochinoise, Sumatra, ouest de Java et Bornéo, et la Malaisie.
Le Gibbon lar (Hylobates lar) est l’espèce la plus répandue, on le trouve dans le
sud-est de l’Asie : Malaisie, au nord de l’île de Sumatra.
Le Gibbon à mains noires ou Gibbon agile (Hylobates agilis) vit en Thaïlande,
Malaisie et Indonésie.
Le Gibbon de Müller (Hylobates muelleri) vit sur l’île de Bornéo.
Le Gibbon argenté (Hylobates moloch) est une espèce endémique de l’île de Java.
Le Gibbon poilu (Hylobates pileatus) vit en Thaïlande, Cambodge, Laos, Burman,
Vietnam et Chine.
Le Gibbon de Kloss (Hylobates klossii) vit en Indonésie sur des petites îles à
l’ouest de l’île de Sumatra.
Le siamang (Symphalangus syndactylus) vit sur l’île de Sumatra et en Malaisie.
Le Gibbon concolor (Nomascus concolor) vit principalement en Chine.
Le Gibbon à joues blanches (Nomascus leucogenys) vit au Laos, Vietnam et en
Chine.
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COMPORTEMENTS SOCIAUX
Son mode de vie diffère beaucoup de celui des autres grands singes. Le Gibbon
est plutôt monogame, mais il n’est pas rare que d’autres couples se forment et
la dominance est partagée entre le mâle et la femelle. Il semblerait donc qu'il n'y
ait pas, ou peu de domination dans les couples de gibbons.
Son groupe se résume à sa famille, le couple avec 3 ou 4 jeunes. La famille forme
un groupe d’une douzaine d’individus.
Les gibbons vivent sur un territoire délimité. Il vit en famille d'environ 7
individus sur un territoire qu'il défend avec ses chants qu'il pousse tous les
matins et après-midis.
Le jeu et l’épouillage n'occupent qu'une très petite place dans leur vie.
Le couple se toilette mutuellement 15 minutes tous les jours.
Education des jeunes
La gestation dure environ 7 mois (210 jours) chez les gibbons. L'espacement
entre deux naissances est de 2 à 4 ans. En général, il n'y a qu'un seul petit par
portée. Le petit naît sans poil. La guenon allaite son petit et le sevrage a lieu vers
18 mois.
Le jeune Gibbon reste dans le groupe familial jusqu'à ce qu'il soit en âge de se
reproduire, c'est à dire vers six à sept ans.
A ce moment là, il est exclu du groupe familial par le parent du même sexe et
contraint de rechercher un territoire qu'il défendra âprement pour y fonder une
nouvelle famille. Le Gibbon est adulte vers 9 ans.
Il n’existe pas de saison de reproduction particulière.
Communication
Le Gibbon pousse des cris pour faire respecter les limites de son territoire ou
pour communiquer. Certains mâles et femelles entonnent des duos
perfectionnés pour nouer des relations ou resserrer des liens.
COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES
Le Gibbon est omnivore. Il passe le plus clair de son temps dans les arbres où il
se nourrit principalement de fruits mûrs et complète son menu par des feuilles,
des fleurs, des bourgeons, de l’écorce, de jeunes racines, mais également des
oiseaux, des œufs, des insectes ou des araignées.
COMPORTEMENTS ADAPTÉS À LA VIE DANS LA FORÊT ÉQUATORIALE
Mode de locomotion
Arboricole, c'est dans la canopée de la forêt primaire que l'on a le plus de
chance de l'apercevoir, car c'est là qu'il passe la majeure partie de son temps.
Toutefois, il lui arrive de descendre à des étages intermédiaires. Sur les branches
comme sur terre, c'est un excellent bipède. Il se déplace au sol, où il ne descend
que rarement, sur ses deux jambes, les bras en l'air ou en balancier pour garder
l'équilibre. Sa démarche maladroite donne l’impression d’une danse !
Son mode de progression est adapté à son environnement : il utilise la
brachiation, c'est-à-dire qu'il avance en balançant son corps et en se suspendant
d'une main puis de l'autre avec une dextérité et une rapidité étonnante.
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Il se balance de branche en branche et lâche la main par laquelle il se tient au
milieu du balancement. La vision stéréoscopique de ses yeux orientés vers
l’avant l’aide à déterminer l’emplacement de la prise suivante, située souvent à 3
mètres plus loin. Il tient ses doigts serrés sauf le pouce et les utilise comme un
crochet. C’est un vrai acrobate qui fait des bons de plus de 10 mètres à la cime
des arbres en un seul balancement.
Quand il saute d’un arbre à un autre, le Gibbon se met en boule pour aller plus
loin, comme un boulet de canon.
Il y parfois des accidents, surtout chez les jeunes peu expérimentés ou chez les
femelles pleines trop lourdes.
Le Gibbon utilise la brachiation pour se déplacer sans grande dépense d’énergie.
Il partage son territoire avec les orang-outans, les macaques et les langurs.
Silencieux la journée, sauf si leur territoire est menacé, les gibbons se mettent à
hurler à l'aube et au crépuscule, sans que l'on sache vraiment pourquoi. C'est
aussi dans les arbres que dort le groupe familial, mais il n’y a pas de construction
de nid.
Mains et pieds
Le pouce est opposable, comme chez l’Homme, ce qui lui permet de prendre
plus facilement les choses.
Les gibbons sont caractérisés par leur faculté à se déplacer aisément de branche
en branche avec une agilité déconcertante. Ils se déplacent suspendus aux
branches, en balançant leur corps et en s'accrochant alternativement d'une main
puis de l'autre, atteignant une vitesse de 30 kilomètres à l'heure ! La raison de
cette facilité est une particularité anatomique qui favorise ce mode de
locomotion. En effet, les os du poignet forment une boule logée dans une cavité,
permettant des mouvements bi-axiaux. Cette particularité leur permet de se
mouvoir de branche en branche avec une dépense d'énergie moindre et de
moins solliciter leurs épaules. Autre particularité d'adaptation, son squelette et
sa musculature permettent aux bras des rotations très amples.
Le Gibbon est un animal diurne, la famille passe donc la nuit dans les arbres les
uns serrés contres les autres. Contrairement aux gorilles et aux autres grands
singes, il ne construit pas de nid.
PRÉDATEURS CONNUS
Le Gibbon n'a presque pas de prédateur, hormis l'Homme et le Python.
MENACÉS DE DISPARAÎTRE
C’est une espèce protégée.
Compte tenu de la déforestation, les Gibbons voient leurs territoires se réduire
et certaines espèces sont menacées à des degrés divers. Le Gibbon concolor,
par exemple, est classé parmi les espèces en danger (EN) par l'IUCN tandis que
le Gibbon poilu est "vulnérable" tout comme le Gibbon de Kloss. Le Gibbon
cendré et le Gibbon à crête noire de l'Est sont quand à eux en danger critique
d'extinction.
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Les menaces pesant sur l'espèce sont :
LA DÉFORESTATION
La déforestation est causée par le mode de culture traditionnelle qui consiste à
couper et à brûler les alentours des villages, elle est liée également au trafic de
bois précieux, aux plantations de grosses compagnies, notamment de thé ou de
noix de Bétel, et aux mines de charbon à ciel ouvert.
Ce phénomène provoque l'isolation des populations qui se trouvent
prisonnières dans les "songachams" (dépendances forestières des villages,
souvent coupées de la forêt), dès lors les jeunes sont dans l'incapacité de fonder
de nouvelles familles.
LES MALADIES
Ces singes sont sensibles aux maladies transmises au contact des hommes, du
bétail et des chiens.
Les maladies qui touchent ces populations de singes sont la Malaria, l’Herpès
simplex, l’Hépatite B et la Galle, qui fait tomber tous les poils. La dingue ?
LE BRACONNAGE
Ils sont chassés pour la fourrure, les os (médecine traditionnelle indienne,
chinoise et birmane), la viande.
Les petits, dont toute la famille a été massacrée, sont vendus sur les marchés
noirs ; les zoos et minizoos prélèvent des individus dans la nature et les
détiennent dans des conditions déplorables ne respectant pas leurs besoins.
Il ne reste que 236 individus dans le Meghalaya et moins de 3 000 dans tout le
nord-est indien.
Basé sur ces menaces durant les 30-40 dernières années, le déclin des
populations de Hoolock a été estimé de 100 000 à moins de 5 000 individus,
c'est-à-dire un déclin de plus de 90 % selon l’IUCN.
L'analyse de la viabilité des populations prédit un déclin de 95 % pour les
populations du Bangladesh et de 75 % pour celles du nord-est Indien pour les
deux prochaines décennies.
Le Gibbon lar est en danger, il est confronté à un risque d’extinction à l’état
sauvage extrêmement élevé à court terme.
Le siamang est préoccupation mineure et il dépend des mesures de
conservation visant à éviter le passage dans les autres catégories.
Le Gibbon concolor et le Gibbon argenté sont au bord de l’extinction,
confrontés à un risque d’extinction à l’état sauvage extrêmement élevé à court
terme.
Associations :
- Le projet Kalaweit a pour but de venir en aide aux gibbons captifs d’Indonésie.
http://www.kalaweit.org
- Le programme Huro est un programme de conservation du Western Hoolock
Gibbon http://www.association-svaa.com/
34
LES FORÊTS TROPICALES
LOCALISATION DES FORÊTS TROPICALES
En utilisant les cartes géographiques, le public peut se rendre compte de la
répartition des forêts tropicales humides dans le monde et on peut l’interroger
sur la répartition des grands singes.
Il est possible de discuter de la répartition des populations humaines - qui se
situent principalement sur ces zones - et des conséquences sur les populations
de singes.
RÔLE DES FORÊTS TROPICALES
Les forêts tropicales sont le lieu propice à la vie de nombreuses plantes et
d’animaux qui ne peuvent pas survivre ailleurs que dans ces forêts. Ils y trouvent
abri et nourriture.
C’est aussi l’habitat de nombreuses communautés d’hommes et de femmes.
Indispensable à la survie des populations humaines, la forêt procure du bois, de
la nourriture et des médicaments.
Les forêts contribuent à la préservation du climat de la planète. Elles protègent
des inondations, des sécheresses et de l’érosion. Les forêts favorisent
l’évaporation de l’eau dans l’air, cette eau forme les nuages, et la pluie retombe
sur les forêts. Les racines des arbres retiennent la terre et aident l’eau de pluie à
s’infiltrer dans le sol (voir fiche pédagogique : Des racines qui sauvent la forêt
http://www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=fiche_02).
Quand les forêts sont coupées, plus rien ne retient la terre et le sol est
emporté par la pluie et le vent. (voir fiche pédagogique Conséquences de la
déforestation : http://www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=fiche_01)
Les terres ne peuvent plus être cultivées car elles ne permettent plus aux
plantes de pousser. Il y a aussi moins de pluie, et la sécheresse s’installe.
Mais la forêt a aussi besoin des animaux pour se régénérer : ils interviennent
dans la pollinisation, la dissémination des graines. Si certaines espèces animales
disparaissent, ce sont aussi de nombreuses essences d’arbres qui sont menacées.
IMPACT DES GRANDS SINGES SUR L'ENVIRONNEMENT
Les grands singes vivent principalement dans les forêts tropicales. On dénombre
90% des primates vivant dans les forêts tropicales.
Comme toutes les autres espèces animales, les grands singes occupent une
niche écologique et jouent un rôle dans la forêt.
Ils mangent des fruits contenant des graines. Non digérées, elles se retrouvent
dans les excréments des singes et sont disséminées ensuite dans la forêt. De
nombreuses plantes sont consommées par les grands singes : plus de 200 fruits
font parties du régime alimentaire du Gorille des plaines.
35
LES PROBLÉMATIQUES
LA DISPARITION DES FORÊTS TROPICALES
De nombreuses activités humaines menacent l’équilibre naturel des forêts.
L’Homme favorise la déforestation de part l’exploitation forestière et minière
industrielles, les guerres, la plantation à grande échelle de palmiers à huile, le
braconnage, la transmission de maladies mortelles entre les grands singes et les
hommes...
UN EXEMPLE : L’HUILE DE PALME
L'huile de palme est l'huile la plus consommée dans le monde !
Elle est présente dans la moitié des produits de supermarché que nous
consommons. On en trouve (intitulée généralement ‘matière grasse végétale’)
dans la composition de nombreux produits alimentaires (biscuits, margarines,
sauces, mayonnaises, pâtes à tartiner, chocolat, huiles alimentaires, viennoiseries,
chips, glaces et autres confiseries), mais pas seulement (cosmétiques comme les
savons, rouges à lèvres, shampoings...).
Cette huile végétale est aussi un ingrédient essentiel de la cuisine africaine et se
retrouve dans les plats sud-américains ou asiatiques.
Enfin, elle est de plus en plus utilisée pour la fabrication d'agrocarburants.
Elle est extraite des fruits du palmier à huile qui poussent dans les forêts
tropicales. On déboise les forêts pour planter massivement ces palmiers qui ont
des conséquences environnementales et écologiques sans précédent pour la
forêt, la biodiversité et les peuples indigènes d'Asie du Sud-Est...
Si cette huile présente des avantages économiques indéniables (hauts
rendements, faible coût de revient...), son exploitation massive est
catastrophique pour l'environnement : déforestation massive, destruction de la
biodiversité, appauvrissement des sols, pollutions et contribution au
réchauffement climatique...
SAUVONS LES FORÊTS TROPICALES
Certaines activités humaines sont compatibles avec la protection des espèces et
l’équilibre des écosystèmes, la chasse, la cueillette des fruits et des plantes
médicinales, le ramassage du bois de chauffe...
Des alternatives peuvent être trouvées, comme l’exploitation raisonnée de la
forêt : par exemple, la plantation d’eucalyptus associée aux zones de thé,
l’agroforesterie, l’élevage d’animaux domestiques (volailles, chèvres), la plantation
d’essences d’arbres à valeur médicinale ou alimentaire (et donc commerciale), la
plantation d’essences à croissance rapide et à valeur commerciale (bambou...).
Il s’agit avant tout de communiquer et d’apprendre aux autres l’importance de
cette forêt pour les plantes, les animaux et les hommes. Replanter des arbres
dans les parties déjà détruites en choisissant bien l’espèce est un moyen de
régénérer la forêt. Il est possible de soutenir les entreprises respectueuses de
l’environnement et des conditions de travail des employés avec, par exemple, les
forêts labellisées. (voir fiche pédagogique mesurer la hauteur d’un arbre http://
www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=fiche_08). D’autres gestes au
quotidien peuvent être effectués comme éviter la surconsommation de papier,
d’emballages, de bois rares. D’autres actions sont possibles comme respecter les
lois sur la protection des essences et des espèces rares, créer de nouveaux
parcs et de nouvelles réserves qui impliquent les villageois, ou encore,
encourager de nouvelles pratiques d’élevage, d’agriculture qui permettent de
vivre mieux sans détruire la forêt.
36
L’ANIMATION
37
LA TABLE D'ANIMATION
ENQUÊTE SCIENTIFIQUE
Une enquête scientifique est menée pour élucider un crime qui a eu lieu dans la jungle.
Autour d’une table ronde illustrant la forêt tropicale humide, les participants découvrent une série d’indices qui
leur permettront de résoudre l’énigme. Qui est mort ? Pourquoi ? Où et Comment ?
Pour chaque enquête, un singe (contour du corps posé sur la table) est retrouvé sur le sol de la forêt, et les
indices correspondant au crime (sortis au bon moment) sont différents selon le choix de l’enquête.
A partir de diverses photographies prises sur le lieu, les participants étudient les indices un par un. Ils reçoivent
les résultats des analyses au cours de l’enquête ou à la fin.
Par petit groupe, les participants ont à leur disposition du matériel pertinent pour l’enquête : une loupe et un
guide des empreintes d’animaux en forêt tropicale humide.
Enquête 1
Qui ?
Un jeune chimpanzé est mort.
Pourquoi ?
Plusieurs hypothèses possibles :
- après une chute de l’arbre due à une seringue hypodermique,
- chute d’un arbre due à un tir de fusil,
- chute d’un arbre après une blessure mortelle causée par un congénère,
- chute d’un arbre après une blessure mortelle causée par un léopard,
- bagarre avec un autre groupe de singes,
- mort de vieillesse,
- mort d’une maladie,
- ...
Comment ?
- branche cassée près des arbres,
- résultats d’analyse des échantillons prélevés sur le corps,
- empreintes d’un léopard,
- empreintes d’humains, laissant entendre la présence de braconniers ou de gardes forestiers voire même de
scientifiques comme eux,
- empreintes des animaux et identification des espèces permettent de savoir sur quel continent se trouve la
scène du crime,
- ...
Où ?
Les chimpanzés vivent dans les forêts tropicales et subtropicales humides d’Afrique centrale, de l’Est et d’ouest,
recouvrant 21 pays. Montrer la carte.
On découvre où se situe le crime à l’aide des empreintes d’animaux laissées sur le sol et des espèces végétales
et animales présentes sur le site, et dès que la victime a été identifiée à la suite des analyses.
Les indices sur le corps du singe :
1- 5 doigts aux extrémités, avec le pouce opposable,
2- des bras plus longs que les jambes,
3- pas de queue,
4- échantillons divers récoltés sur le corps ou à côté : sang, poils, salive sur la terre (mangée par les singes car
riche en sels minéraux)...
38
Les indices sur la scène de crime :
5- une branche d’arbre cassée au sol,
6- une autre dans l’arbre qui correspond au morceau sur le sol,
7- nid de branches et de feuilles dans les arbres à 6 mètres de hauteur,
8- nid au sol avec excréments dedans,
9- grande feuille au sol,
10- tronc d’arbre mort avec traces de coups, branches cassées, et branche creuses pour une termitière,
11- branche dénudée servant d’outil pour récupérer des termites,
12- fourmis se déplaçant sur le tronc d’arbre mort vers un autre arbre vivant,
13- arbustes et arbres à fruits,
14- noix de palme au sol avec des coques cassées,
15- empreintes d’une panthère,
16- empreintes d’un babouin près des fruits,
17- empreintes de plusieurs chimpanzés près des noix de palme,
18- empreintes de pas humain, plus ou moins dissimulées sous des feuilles,
19- papillons s’envolant,
20- perroquet gris du Gabon dans les branches,
21- lianes diverses,
22- autres plantes épiphytes.
Correspondances et déductions à partir des indices :
1-2-3- c’est un grand singe,
4- cause du décès,
5-6-7 grimpe dans l’arbre
8- présence d’un nid de Gorille,
9- utilisation d’une feuille pour se protéger de la pluie : l’Orang-Outan, le Chimpanzé et le Gorille le font,
13-14-17- consommation de fruits par les grands singes, les chimpanzés mangent énormément de noix de palme
et les gorilles de noix de kola,
10-11-12- consommation de termites et fourmis à l’aide de branches dénudées pour entrer dans un trou du
tronc,
7-8- un nid dans les arbres pour les grands singes, un au sol pour le gorille mâle du groupe,
10- coups violents sur le tronc causés par les gorilles et chimpanzés quand ils sont en colère,
15-16-17- présence d’animaux vivant en Afrique,
18-4- présence d’humains : des braconniers pour la vente illégale d’animaux ou la viande de brousse très
appréciée par les locaux et les touristes, ou des gardes forestiers qui surveillent le domaine à la poursuite des
braconniers, ou des agriculteurs venus repérer les lieux pour établir un site de culture, ou des bûcherons
responsables de la déforestation,
18-15-16-17-19-20-21-22-4- présence d’humains : des scientifiques venus étudier la faune et la flore.
Résultats des analyses :
Sexe : mâle
Age : 8 ans
Poids : 33 kg
Taille : 1 m
Analyse de sang : présence de morsures d’un léopard qui ont entraîné la perte de beaucoup de sang.
Analyse des empreintes : présence d’éléphant, de babouin et d’un léopard.
Récapitulatif :
A la suite de discussions avec le public, il semblerait qu’il s’agisse d’un jeune chimpanzé mâle mort à la suite
d’une morsure d’un animal aux dents très tranchantes. Après élimination du babouin, les résultats plus
approfondis prouvent l’implication du léopard. Ce dernier, surpris par la présence d’humain, a abandonné sa
proie.
Cet animal a été découvert au Congo, il s’agit donc d’un chimpanzé commun d’Afrique centrale, espèce la plus
répandue. La forêt dans laquelle il vivait est extrêmement mal connue du fait de la difficulté d’y accéder. Il s’agit
du Chimpanzé Commun Oriental (Pan troglodytes schweinfurthi) qui est le plus menacé de disparition.
Les scientifiques venus sur la scène de crime ont réussi à élucider l’affaire !
39
Enquête 2
Qui ?
Un gorille adulte est mort.
Pourquoi ?
Plusieurs hypothèses possibles :
- après une chute de l’arbre due à une seringue hypodermique,
- chute d’un arbre due à un tir de fusil,
- blessure mortelle causée par un congénère,
- blessure mortelle causée par un léopard,
- bagarre avec un autre groupe de singes,
- mort de vieillesse,
- mort d’une maladie,
- ...
Comment ?
- résultats d’analyse des échantillons prélevés sur le corps,
- empreintes d’humains, laissant entendre la présence de braconniers ou de gardes forestiers voire même de
scientifiques,
- empreintes des animaux permet de savoir sur quel continent se trouve la scène du crime,
- ...
Où ?
Il existe plusieurs espèces de gorilles dont les gorilles de plaine et les gorilles de montagne (jusqu’à près de 4
000 mètres d’altitude pour ces derniers). Ils vivent en Afrique centrale dans les forêts tropicales humides de
l’Est et d’Ouest, recouvrant une dizaine de pays. Montrer la carte.
On découvre où se situe le crime à l’aide des empreintes d’animaux laissées sur le sol, des espèces végétales et
animales présentes sur le site, et dès que la victime a été identifiée à la suite des analyses.
Les indices sur le corps du singe :
1- 5 doigts aux extrémités, avec le pouce opposable
2- des bras plus longs que les jambes,
3- pas de queue,
4- échantillons divers récoltés sur le corps ou à côté : sang, poils, salive sur la terre (mangée par les singes car
riche en sels minéraux)...
Les indices sur la scène de crime :
5- une branche d’arbre cassée au sol,
6- une autre dans l’arbre qui correspond au morceau sur le sol,
7- nid de branches et de feuilles dans les arbres à 6 mètres de hauteur,
8- nid au sol avec excréments dedans,
9- grande feuille au sol,
10- tronc d’arbre mort avec traces de coups, branches cassées, et branche creuses pour une termitière,
11- branche dénudée servant d’outil pour récupérer des termites,
12- fourmis se déplaçant sur le tronc d’arbre mort vers un autre arbre vivant,
13- arbustes et arbres à fruits dont les noix de kola qui représente une grande part du régime alimentaire des
gorilles,
14- noix de palme au sol avec des coques cassées,
15- empreintes d’une panthère,
16- empreintes d’un colobe guéréza ou d’un babouin près des fruits,
17- empreintes de plusieurs chimpanzés près des noix de palme, fruit que mange aussi les gorilles
18- empreintes de pas humain, plus ou moins dissimulées sous des feuilles,
19- papillons volant,
20- perroquet Gris du Gabon dans les branches,
21- lianes diverses,
22- autres plantes épiphytes.
40
Correspondances et déductions à partir des indices :
1-2-3- c’est un grand singe,
4- cause du décès,
5-6-7 un de ses congénères ou un autre singe est grimpé dans l’arbre,
8- nid d’un gorille (ils défèquent dans le nid le matin avant de partir),
9- utilisation d’une feuille pour se protéger de la pluie : l’Orang-Outan, le Chimpanzé et le Gorille le font,
13-14-17- consommation des fruits par les grands singes,
10-11-12- consommation de termites et fourmis à l’aide de branches dénudées pour entrer dans un trou du
tronc,
7-8- un nid dans les arbres pour les grands singes, un au sol pour le gorille mâle du groupe,
10- coups violents sur le tronc causés par les gorilles et chimpanzés quand ils sont en colère,
15-16-17- présence d’animaux vivant en Afrique,
18-4- présence d’humains : des braconniers pour la vente illégale d’animaux ou la viande de brousse très
appréciée par les locaux et les touristes, ou des gardes forestiers qui surveillent le domaine à la poursuite des
braconniers, ou des agriculteurs venus repérer les lieux pour établir un site de culture, ou des bûcherons
responsables de la déforestation,
18-15-16-17-19-20-21-22-4- présence d’humains : des scientifiques venus étudier la faune et la flore.
Résultats des analyses :
Sexe : mâle
Age : 22 ans
Poids : 180 kg
Taille : 1,70 m
Analyse de sang : présence d’infection virale dans le sang, virus Ebola qui a entraîné le décès.
Analyse des empreintes : présence d’éléphant, d’un colobe guéréza ou babouin et d’une panthère.
Récapitulatif :
A la suite de discussions avec le public, il semblerait qu’il s’agisse d’un vieux gorille mâle mort à la suite d’une
infection au virus de type Ebola.
Cet animal a été découvert dans les montagnes du Virunga au Zaïre dans le parc national des volcans. Il s’agit
donc d’un gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei), espèce la plus menacée de disparition.
Les scientifiques venus sur la scène de crime ont réussi à élucider l’affaire !
Enquête 3
Qui ?
Une femelle Orang-Outan est morte.
Pourquoi ?
Plusieurs hypothèses possibles :
- après une chute de l’arbre due à une seringue hypodermique,
- chute d’un arbre due à un tir de fusil,
- blessure mortelle causée par un congénère,
- blessure mortelle causée par un tigre,
- bagarre avec un autre groupe de singes,
- mort de vieillesse,
- mort d’une maladie,
- ...
Où ?
Les orang-outans vivent dans les forêts de Bornéo et Sumatra en Indonésie et Malaisie. Montrer la carte.
On découvre où se situe le crime à l’aide des empreintes d’animaux laissées sur le sol et la présence d’espèces
végétales et animales sur le site, et dès que la victime a été identifiée.
Les indices sur le corps du singe :
1- 5 doigts aux extrémités, avec le pouce opposable
2- des bras plus longs que les jambes,
3- pas de queue,
4- échantillons divers à récolter sur le corps ou à côté : sang, poils, salive sur la terre (mangée par les singes car
riche en sels minéraux)...
41
Les indices sur la scène de crime :
5- une branche d’arbre cassée au sol,
6- une autre dans l’arbre qui correspond au morceau sur le sol,
7- nid de branches et de feuilles dans un arbre à 6 mètres de hauteur,
8- nid au sol non significatif (il a dû tomber d’un arbre lors d’une tempête),
9- grande feuille au sol,
10- tronc d’arbre mort avec la présence d’une termitière,
11- branche dénudée servant d’outil pour récupérer des termites,
12- fourmis se déplaçant sur le tronc d’arbre mort vers un autre arbre vivant,
13- arbustes et arbres à fruits,
14- noix de palme au sol avec des coques cassées,
15- empreintes d’un tigre,
16- empreintes d’un crocodile marin,
17- empreintes d’un éléphant près des fruits,
18- empreintes non identifiées près des noix de palme,
19- empreintes de pas humain, plus ou moins dissimulées sous des feuilles,
20- papillons volant,
21- cacatoès goffin dans les branches,
22- lianes diverses,
23- orchidée.
Correspondances et déductions à partir des indices :
1-2-3- c’est un grand singe,
4- cause du décès,
5-6- non significatif,
7-8- présence de nids dans les arbres pour les grands singes,
9- utilisation d’une feuille pour se protéger de la pluie : l’Orang-Outan, le Chimpanzé et le Gorille le font,
10- présence de griffes laissées par un tigre pour marquer son territoire,
10-11-12- consommation de termites et fourmis à l’aide des branches dénudées à glisser dans un trou du tronc,
13-14-17-23 - consommation des fruits, feuilles et fleurs par les grands singes,
15-16-17- présence d’animaux vivant en Asie,
19-4- présence d’humains : des braconniers pour la vente illégale d’animaux ou la viande de brousse très
appréciée par les locaux et les touristes, ou des gardes forestiers qui surveillent le domaine à la poursuite des
braconniers, ou des agriculteurs venus repérer les lieux pour établir un site de culture, ou des bûcherons
responsables de la déforestation,
18-15-16-17-19-20-21-22-4-23 présence d’humains : des scientifiques venus pour étudier la faune et la flore.
Résultats des analyses :
Sexe : femelle
Age : 16 ans
Poids : 23 kg
Taille : 1 m
Analyse de sang : présence de tranquillisant et extraction d’une balle provenant d’un fusil.
Analyse des empreintes : présence d’un tigre, d’un éléphant et d’un crocodile marin.
Récapitulatif :
A la suite de discussions avec le public, il semblerait qu’il s’agisse d’une femelle Orang-Outan qui a reçu une
dose de tranquillisant à l’aide d’une seringue hypodermique, tirée certainement pour récupérer l’animal vivant
avec son petit. Les résultats plus approfondis montrent que cette femelle était mère d’un petit. N’ayant pas
retrouvé le corps du jeune, il semblerait que des braconniers seraient responsables de son enlèvement et du
meurtre de sa mère tuée à la suite d’un coup de fusil.
Cet animal a été découvert sur l’île de Sumatra, il s’agit donc d’un Orang-Outan de Sumatra (Pongo pygmaeus
abelii), qui est l’espèce la plus menacée de disparition.
Les scientifiques venus sur la scène de crime ont réussi à élucider l’affaire !
Tous les indices ne sont pas explicables, ils aident à la compréhension de ce qui a pu se passer. Il est important
que cela reste des hypothèses plausibles.
42
LES MANIPULATIONS
LE TAPIS DE MARCHE
Une bâche est posée sur le sol afin que le public, après avoir enlevé ses
chaussures, puisse simuler la quadrupédie du Bonobo adulte (données de
Kristiaan d’Aout du Center for Research and Conservation, Société Royale de
Zoologie d’Anvers) et la bipédie de l'ancêtre humain retrouvé à Laetoli en
Tanzanie par Mary Leakey et son équipe en 1978-1979.
Ancêtre humain
Les empreintes de Laetoli ont été imprimées dans de la cendre volcanique
humide datée de 3,6 MA. Elles ont été faites par trois individus : un jeune
marchant dans la piste d’adultes. Elles sont attribuées à un Hominidé ancien et
sont considérées comme les premières manifestations de bipédie (en dehors de
l’anatomie des restes squelettiques).
Des fragments osseux appartenant à un Hominidé baptisé Lucy ont été
découverts par une équipe de chercheurs français, éthiopiens et américains codirigée par Yves Coppens, Donald Johanson et Maurice Taieb en 1974 en
Ethiopie. Attribués à Australopithecus afarensis en 1978, les restes fossiles
montrent que Lucy vivait il y a 3,2 MA, mesurait environ 1,05 m, et avait une
capacité crânienne similaire à celle d’un Chimpanzé (autour de 400 cm3).
Ils ont aussi permis de déduire qu’elle pratiquait une bipédie claudicante
associée à un grimper arboricole. Elle vivait en milieu arboré et humide, elle
était principalement végétarienne mais elle consommait des fruits plus coriaces
que les chimpanzés. La taille et le poids de ses membres sont intermédiaires
entre ceux de l’Homme et du Chimpanzé.
Bonobo adulte
Le public pose ses mains sur les phalanges (doigts repliés) et les pieds avec les
genoux relevés. Le buste doit rester horizontal, le tout en correspondance avec
les empreintes imprimées sur la bâche !
Il est impossible de faire varier les conditions de marche : à 4 pattes genoux
relevés. Mais, il est possible d’ajouter des contraintes : chronométrage du temps
pour faire le parcourt, course rapide ou plus lente, marche avec des objets dans
les bras, à 3 ou 2 pattes sur le sol, avec obstacle à passer dessous en démarrant
à 4 ou 2 pattes, avec les gants de Gorille, avec un handicap (impact des pièges)...
Pendant que les volontaires se déplacent sur le parcours, les autres observent
attentivement :
- la position du corps, (reprendre les éléments avec le bassin)
- la position de la tête : dans le prolongement du corps ou penchée en avant ?
en arrière ?, dans quelle position est-il possible de regarder au loin ? (reprendre
les éléments avec les crânes)
- la position des bras : balancement, pliés, raides ?
- la position des jambes : pliées, raides, écartées, rapprochées ?, discussion des
différences de la position du genou entre l’Homme bipède et le singe
quadrupède,
- quels appuis au sol : pieds, mains à plat ou relevées, genoux au sol ou non ?
Discuter des avantages, des contraintes et des adaptations des deux types de
locomotion. Textes extraits du livret d’activités “Les grands singes et leur habitat” :
« Les empreintes que l’on a découvertes sur des sites comme Laetoli, nous
renseignent sur l’espèce notamment au niveau de la forme des mains, des pieds,
la taille pour les bipèdes, la longueur de la jambe qui est égale à 4 fois la
longueur du pied. L’allure, c’est-à-dire la distance entre les pas, est d’autant plus
grande que la vitesse de marche était élevée : on mesure la distance entre les
bouts de chaque talon du même pied entre deux empreintes successives.
Il faut aussi tenir compte du substrat pour interpréter les empreintes. »
43
LES JEUX
L’ALIMENTATION
Il s’agit de demander au public de choisir parmi l’ensemble des aliments
présentés ceux qu’il pense être consommés par un Gorille, un Chimpanzé, un
Bonobo, un Orang-Outan ou un Gibbon (nombre d’espèces choisies en fonction
du temps dont on dispose).
Chaque menu de grands singes est composé un par un puisque les aliments sont
en un seul exemplaire. Les menus du Gorille et du Chimpanzé peuvent être faits
en simultané, en regroupant ce qu’ils ont de semblable ou de différent.
Les aliments sont dans les paniers sous les arbres. Demander aux enfants d’aller
chercher dans la forêt ce qu’ils pensent être mangé par un grand singe précis.
Chaque enfant revient avec un aliment et l’identifie.
3 menus permettent de discuter des choix alimentaires du Chimpanzé, du
Gorille et de l’Orang-Outan.
Chimpanzé : omnivore
Son menu se compose essentiellement de fruits, environ 114 fruits différents
soit 62 % de son alimentation. Ce sont surtout des figues, jusqu’à 15 variétés
différentes. En analysant les fèces, on a découvert que son régime de fruits est
composé à 92 % de figues.
Il mange environ 330 aliments différents : des tiges et des feuilles provenant
surtout de ficus, celles du palmier à huile et du parosolier sont consommées
plutôt en période de disette... au total 200 végétaux sont consommés !
Il mange les étamines des fleurs, des bourgeons et des graines. Il adore les noix
de palme (utilisées pour fabriquer l’huile de palme, cf. Les problématiques p 36).
Son menu se compose également de 31 % d’insectes ou d’invertébrés, comme
des fourmis (surtout les fourmis tisserandes et les fourmis géantes), des
termites et des abeilles.
Il est capable de chasser de petits mammifères : Vervet, Colobe (le Colobe bai
est sa proie préférée), Cercopithèque, petites antilopes, Pangolin, cochons
sauvages, et parfois des musaraignes. Au moins 32 espèces de mammifères ont
été recensées comme proies sur 12 sites.
Il mange aussi des oiseaux. La chasse est une activité pratiquée par les mâles qui
partent en groupe. Ils peuvent partager ensuite la viande avec les femelles.
Il aime également le miel et les tubercules, riches en eau, qu’ils déterrent en cas
de pénurie d’eau. Dans l’eau peu profonde, il recherche même des algues.
Il consomme des champignons et de la terre, riche en sels minéraux et en
substances médicinales avec des propriétés antiacides et anti-diarrhéiques. La
terre permet aussi d’absorber et de détoxifier les alcaloïdes.
Il passe 65 % de son temps dédié à l’alimentation à consommer des fruits, 20 %
des feuilles et 3 % de la viande.
Liste d’aliments correspondant au Chimpanzé :
- fourmis, termites, abeilles, et autres insectes, petits mammifères : antilopes,
musaraignes, vervets, cercopithèque et colobes, cochons sauvages, oiseaux,
- fruits, feuilles diverses (ficus, palmier), fleurs à étamines, bourgeons, graines,
tiges diverses, champignons, algues, tubercules,
- miel,
- terre.
44
Bonobo : omnivore
Son menu se compose essentiellement de fruits, de feuilles, de tiges, de jeunes
pousses, de fleurs, de bourgeons, mais également de graines comme les noix.
S’ajoutent également des insectes ou des invertébrés, comme les fourmis, les
larves et les termites ou encore les vers de terre extraits de la boue.
La chasse n’est pas vraiment pratiquée contrairement au Chimpanzé.
Occasionnellement, il mange quand même de petits céphalopodes ou de petits
mammifères tels que des écureuils volants et des chauves-souris. Selon certaines
affirmations, les bonobos sont capables d’extraire les protéines alimentaires des
végétaux plus aisément que les chimpanzés, ils ont donc moins besoin de
dépenser de l’énergie dans la chasse.
Ils aiment le miel, cherchent des plantes aquatiques et des algues dans les
marécages ou les cours d’eau, et ils attrapent parfois de petits poissons.
Il consomme des champignons et de la terre riche en sels minéraux.
Liste d’aliments correspondant au Bonobo :
- fourmis, termites, larves, et vers de terre, écureuils volants, céphalopodes,
chauve-souris, poissons
- fruits, feuilles diverses, fleurs, bourgeons, graines, tiges diverses, champignons,
algues, plantes aquatiques, écorces, truffes,
- miel,
- terre.
Gorille : végétarien
Le menu du Gorille de montagne se compose essentiellement de feuilles, de
tiges d'herbe, de plantes grimpantes, d'arbustes issus du sous étage herbacé, du
céleri sauvage, des orties, des chardons, des bambous, ou des ronces, régime
complété par des écorces et des racines. Il est capable de manger que des tiges
et des pousses de bambous.
Le menu du Gorille de plaine se compose plutôt de feuilles, de tiges, d’écorces
et de racines. Il mange aussi des fruits et des graines, mais peu de fleurs.
Il mange peu d’insectes (environ 20 différents) : des fourmis (surtout
tisserandes), des cocons non spécifiés, des termites, des mille-pattes, des asticots
ou des vers de bois.
Il consomme également de la terre riche en sels minéraux, du bois en
décomposition et quelques fois, des excréments.
Liste d’aliments correspondant au Gorille :
- fourmis, termites, cocons, mille-pattes, asticots, vers à bois,
- tiges et feuilles, bambous, céleris, fleurs, graines, écorces, racines et fruits,
- terre,
- bois en décomposition.
45
Orang-Outan : essentiellement frugivore
Son menu est composé à 50 % de fruits, ce qui représente 169 fruits différents.
En période de disette, ils ne font plus partis de son alimentation (16 %) car ils
sont remplacés par des écorces (37 %).
Il mange beaucoup de jeunes feuilles, des tiges de feuilles de palmier, des
écorces, du gingembre sauvage, et enfin des fleurs et des insectes (fourmis,
termites, abeilles, criquets ou sauterelles).
Il ne mange pas de viande !
Il consomme volontiers des œufs, du miel et ce sont plutôt les mâles qui
descendent au sol pour consommer de la terre issue des termitières.
Liste d’aliments correspondant à l’Orang-Outan :
- fourmis, termites, abeilles, criquets, œufs,
- fruits, jeunes feuilles, palmiers, fleurs, tiges de feuilles de palmier, gingembre,
écorces,
- miel,
- terre (riche en sels minéraux).
Gibbon : essentiellement frugivore
Son menu est composé en majorité de fruits charnus et pulpeux dont 25 % sont
des figues. Il existe une compétition alimentaire, puisque le Gibbon mange les
mêmes fruits que les calaos.
Il mange de jeunes feuilles, des fleurs, des bourgeons, et même des écorces.
Son menu se compose également d’insectes et d’araignées. Il est capable de
chasser de petits mammifères, d’attraper de petits oiseaux et de déguster leurs
œufs.
Il consomme de la terre, issue des termitières, qui est riche en sels minéraux.
Il passe entre 57 et 72 % du temps consacré à son alimentation à consommer
des fruits et des fleurs, contre 10 % à manger des insectes.
Liste d’aliments correspondant au Gibbon :
- insectes, araignées, petits mammifères, oiseaux et œufs,
- fruits, jeunes feuilles de palmier, fleurs, bourgeons, écorces,
- terre.
46
LES OUTILS
Dans un premier temps, le public doit reconnaître un objet fabriqué par
l’Homme et décrire son utilisation et/ou ses propriétés. Ensuite, il va chercher
dans les paniers sous les arbres ce qu’utilise le Chimpanzé dans un but similaire.
Les grands singes, et en particulier le Chimpanzé, possèdent d’impressionnantes
capacités cognitives leur permettant une meilleure adaptation à leur
environnement. L’utilisation d’objets dans un but précis est un des exemples de
l’expression de ces facultés. L’outil est, en général, soigneusement choisi dans la
forêt, et parfois transformé pour augmenter son efficacité. Ainsi, un bâton ou
une tige est dénudée pour « pêcher » des fourmis ou pour déloger un écureuil.
Outils humains
Outils du Chimpanzé
Parapluie
Grande feuille : pour se protéger de la pluie (ou du soleil)
Cure-dent
Tige, bâton fins et durs : pour se nettoyer les dents
Coton de tige
Tige : pour se nettoyer les oreilles ou le nez
Papier toilette
Feuilles : pour s’essuyer en cas de diarrhée
Compresse
Feuille : pour appliquer sur une plaie
Verre
Feuille pliée : pour recueillir de l’eau dans les creux des arbres
Eponge
Feuille mâchée : pour absorber l’eau dans les creux des arbres
Cuillère à miel
Tige dénudée : pour enfiler dans le trou de la ruche et récupérer
le miel
Tong
Baguettes : pour grimper sur le tronc d’un arbre recouvert
d’épines mais dont les fruits sont succulents
Casse-noix
1 pierre « enclume » plate et 1 pierre « marteau » facile à
prendre dans sa main : la noix est posée sur la première pierre et
le chimpanzé frappe dessus avec la seconde pierre pour l’ouvrir
et manger l’amende à l’intérieur. L’apprentissage de cet outil et le
perfectionnement de la technique demande 10 ans au jeune
chimpanzé, dont 8 ans avec sa mère qui corrige ses gestes.
Les chimpanzés se servent également de bouts de bois comme de leviers ou
pour agrandir une ouverture. Les plus grosses branches font des ponts. Des
tiges dénudées enfoncées dans une fourmilière ou une termitière constituent de
bonnes brochettes d’insectes. D’autres aident à extraire la moelle des os, et
celles de carex permettent de récupérer les algues à la surface de l’eau sans se
mouiller ! Contre les mouches, rien ne vaut une feuille comme tapette. Pliée, elle
devient un mégaphone pour se faire entendre plus loin. L’effeuillage d’une tige
est même observé lors de la cour à une femelle, ce qui rappelle l’arrachage des
pétales d’une marguerite « Il/Elle m’aime, un peu, beaucoup... ».
Certaines parties de plantes (feuille, écorce...) sont utilisées pour leurs
propriétés curatives. La terre peut être un cataplasme pour l’estomac
douloureux.
Toutes les communautés de chimpanzés ont des outils plus ou moins
complexes. Ils se transmettent ce savoir de génération en génération et des
différences peuvent être observées d’un groupe à un autre. Par exemple,
certains cassent les noix posées sur une pierre et d’autres sur une termitière.
Ce comportement est l’un des indicateurs de l’existence de « cultures » chez le
Chimpanzé.
47
LES EXPÉRIENCES
L’ANATOMIE
Le public compare 4 crânes :
- celui d’un Chimpanzé,
- celui d’un Gorille,
- celui d’un Homme
- celui d’un Australopithecus boisei,
et 2 bassins :
- celui d’un Homme,
- celui d’un Bonobo.
Points communs entre les quatre crânes
Tous les primates ont des yeux placés sur le devant du crâne (et non sur les
côtés comme les chiens, les chèvres...). Cette vision facilite la perception des
distances et des reliefs. Elle permet aux singes de se déplacer, de se balancer, de
sauter d’arbre en arbre en évitant les chutes. Pour les grands singes, leurs
capacités cognitives importantes alliées à ce type de vision leur permet aussi de
manipuler des objets, de fabriquer et d’utiliser des outils avec précision.
Différences entre les quatre crânes
Les hommes modernes possèdent une face plus aplatie, un trou occipital
(foramen magnum) sous le crâne (c’est un caractère associé à la bipédie, mais
aussi à l’accroissement de taille du cerveau), un front haut et pas de bourrelet au
dessus des yeux.
Les deux bassins permettent d’illustrer les différents types de locomotion.
Australopithecus boisei
Les vestiges connus actuellement ont été trouvés en Afrique de l’Est.
Le moulage présent dans la malle est celui de ‘OH5’ découvert sur le site
d’Olduvai en Tanzanie et daté entre 1,2 à 1,7 MA. Les Australopithèques appelés
« robustes » ont une ossature massive, et une crête sagittale et nucale fortes
surtout chez les mâles. Cette forte saillie des arcades zygomatiques témoigne
d’une musculature masticatrice puissante.
Les scientifiques pensent qu’ils étaient grands (1,55 m en moyenne), lourds
(environ 50 kg) et avec une large capacité crânienne (535 cm3 en moyenne). Le
dimorphisme sexuel était fort.
Ils étaient sans doute bipèdes claudiquant tout en étant très bon grimpeurs.
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LES PISTES PÉDAGOGIQUES
PRIMAIRE
FRANÇAIS/ARTS
Faciès/silhouettes de grands singes (arts visuels).
Découvrir la forêt tropicale par les écrits de la littérature de jeunesse, la BD, ...
Textes documentaires.
Organiser des recherches à la BCD autour des auteurs et des œuvres.
HISTOIRE-GÉO
Localiser les grandes zones de forêts tropicales à l'échelle de la planète
SCIENCES
Les adaptations à la vie dans la forêt tropicale chez les animaux et chez les végétaux.
L'eau et la lumière dans les forêts tropicales.
COLLÈGE
FRANÇAIS/ARTS
Arts plastiques : thème de la jungle.
Littérature pour la jeunesse : le livre de la jungle de Kipling.
HISTOIRE-GÉO
Définitions étymologique et géographique d'une forêt primaire.
Comprendre les raisons de la déforestation. (géopolitique).
SCIENCES
EEDD : Biodiversité des forêts tropicales.
Comprendre les mécanismes physiques à l'origine de la déforestation.
Evolution des organismes vivants.
LYCÉE
SCIENCES
Place de l’Homme dans l’évolution.
Parenté entre les êtres vivants actuels et fossiles - Phylogénèse – Evolution.
SOCLE COMMUN
Pilier 1 : Lire des œuvres littéraires.
Manifester sa compréhension de textes documentaires.
Pilier 3 : Pratiquer une démarche d’investigation : savoir observer, questionner.
Manipuler et expérimenter.
Connaître les caractéristiques du vivant (biodiversité, évolution des espèces).
Pilier 5 : Lire et utiliser différents langages, en particulier les images (photos, cartes).
Situer dans l'espace un ensemble géographique en utilisant des cartes.
PROBLÉMATIQUE
Qu'est-ce qu'un grand singe ? Un primate ?
La forêt tropicale : comment la définir ?
L'Homme et les grands singes : évolution.
La répartition mondiale des grands singes.
Le rôle des grands singes dans la forêt.
Les menaces qui pèsent sur les grands singes.
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SUPPORTS ASSOCIÉS
MATÉRIEL
- 1 table ronde de 1,30 m de diamètre
- 4 livrets de la jungle
- 4 loupes
- des photos d’indices et la silhouette du corps d’un grand singe
- 2 arbres à manipulation de hauteur de 2 m avec 5 feuilles à positionner
- 7 panneaux auto portés 1,5 * 2,1 m
- 1 tapis de marche
- 4 crânes
- 2 bassins
- 1 moulage de main et 1 de pied de gorille
- 3 cartes géographiques
- 4 paniers en osier
- 1 lot de figurines des grands singes
- des fruits, des insectes, des feuilles, des fleurs, de l’écorce, de la terre, des
bâtons, des pierres, des graines, des oeufs, du miel
- 4 paniers en cordes vertes
- un parapluie, des cure-dents, des cotons de tige, un rouleau de papier
toilette, une compresse, un verre, une éponge, une cuillère à miel, une tong
et un casse-noix
RÉFÉRENCES SITOGRAPHIQUES
Vidéo d’un gibbon
http://www.dailymotion.com/tag/animalier/video/x8cy16_gibbons_animals
Notre planète info
http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=2219
Article concernant l’huile de palme impliquée dans le déforestation en Asie
principalement.
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