Problèmes de radiométrie plus complexes
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Problèmes de radiométrie plus complexes
IOGS-Radiométrie J. Moreau Problèmes ouverts de radiométrie Ces problèmes illustrent quelques applications (que j’espère amusante !) du cours de Radiométrie de l’Institut d’Optique. Résoudre ces problèmes nécessite du temps de réflexion, une bonne connaissance du cours du 1er semestre et quelques données numériques trouvables sur Internet ou dont on peut estimer un ordre de grandeur. Aucune modélisation numérique n’est nécessaire. S’il y a besoin de notions plus avancées de physique des détecteurs qui seront vues au second semestre, des indications supplémentaires sont données dans le texte. Pour la plupart de ces problèmes, il n’y a pas de réponse numérique unique ! Chacun(e) aura une façon probablement légèrement différente d’aborder la question et d’estimer les différentes grandeurs. L’objectif est d’essayer de trouver un modèle le plus simple possible mais qui donne une réponse pertinente. Un exemple simple du genre de démarche à avoir est donné en fin de document. Problème n°1 difficulté : Est-il possible de prendre une photo de paysage de nuit (une nuit de pleine Lune) avec votre smartphone ? On supposera que le bruit sur la caméra est dominé par le bruit de photon (on justifiera cela au 2ème semestre). Dans ce cas, pour un nombre d’électrons Ne accumulé sur un pixel, le bruit vaut: √𝑁𝑒 . On considère qu’une image est de bonne qualité si 𝑅𝑆𝐵 = Problème n°2 𝑁𝑒 √𝑁𝑒 = √𝑁𝑒 > 30 difficulté : Un projet futuriste lancé en 2016, piloté entre autre par Stephen Hawking et Mark Zukerberg, prévoit d'envoyer des milliers de micro-sondes spatiales de quelques grammes équipées de voiles solaires vers Alpha du Centaure, le système stellaire le plus proche du système solaire. Des impulsions lasers tirées depuis la Terre serviront à accélérer les sondes à une fraction de la vitesse de la lumière. Calculez les ordres de grandeur nécessaire : énergie du laser, fréquence de répétition, taille de la voile… et juger de la faisabilité du projet. V08/2016 IOGS-Radiométrie J. Moreau Problème n°3 difficulté : Pendant la guerre froide, les Etats-Unis ont développé un avion espion, le SR-71 Blackbird capable d’atteindre Mach 3. Pour éviter que les satellites espions Russes puissent photographier l’avion au sol (son existence et ses caractéristiques étant évidemment secrètes), l’avion ne stationnait que quelques minutes sur la piste de l’US Air Force, dans le désert du Nevada, avant d’être rapidement caché dans un hangar. Malgré ces précautions, les américains ont découvert avec surprise que les russes, non seulement connaissaient l’existence de l’avion, mais avait une idée précise de sa forme et ses dimensions ! Montrez qu’une photographie prise par un satellite dans l’IR thermique de la piste sur laquelle a stationnée l’avion, même après que l’avion soit rentré dans son hangar, permet d’obtenir une image relativement précise de la forme de l’avion. On verra au second semestre que l’on peut définir une grandeur appelée détectivité spécifique D*, caractéristique d’une technologie donnée de détecteur. Connaissant cette grandeur D*, le bruit sur un pixel du détecteur, exprimé en Watt, est égale à: Bruit(W) = 𝑎(𝑐𝑚) √2√𝜏.𝐷∗ ou a est la taille du pixel (en cm, bizarrement) et la durée de prise de l’image (en s). Pour les caméras IR thermique, vous pouvez estimer D*=109 cm.Hz .W 1/2 Problème n°4 -1 difficulté : Il est frappant de constater la grande différence de couleur entre un lac glaciaire par exemple et un océan ou même le changement de couleur de l’eau au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la plage. Les deux principaux phénomènes à l’origine de ces différences de couleurs sont la profondeur de l’eau et la présence ou non de sable en suspension et/ou de micro-organismes. Faite un modèle de la couleur de l’eau perçu par un observateur situé au bord et qui tient compte le mieux possible de ces deux phénomènes (tout en restant dans l’hypothèse de diffusion simple !). V08/2016 IOGS-Radiométrie J. Moreau Problème n°0 – Exemple de résolution difficulté : Quelle surface de panneaux solaire faudrait-il pour assurer la consommation énergétique totale d’un pays comme la France ? Comment va-t-on modéliser ce problème : Il suffit de calculer l’éclairement (moyen) du soleil sur une année et d’en déduire la surface des panneaux solaire nécessaire pour obtenir l’énergie dépensée annuellement en France. Grandeurs à récupérer (Wikipédia, Google et bien sur le cours de radiométrie !): Consommation énergétique totale d’un pays comme la France: E = 260.106 TEP (Tonne équivalent pétrole)= 260.106x42.109 J = 1.1019 J Rendement d’un panneau solaire courant : =15% Nombre d’heure d’ensoleillement (dans le sud de la France, pas sur le plateau de Saclay !) = 2000 h/an. Transmission moyenne de l’atmosphère T 60% Résolution du problème : Eclairement solaire maximum pour un soleil au zénith : Esol = Tatm Lsol x sol = Tatm Lsol x (sol/2)2, avec sol =0.5° Et : Lsol = K3.T4 On a donc à midi : Esol =780 W.m-2 Grossièrement, cela donne un éclairement moyen pour une heure quelconque de la journée 780/2 = 390 W.m-2 D’où une énergie par m2, sur l’année, récupérée par le panneau solaire: E = 390x0.15 x2000x3600 = 0.42 GJ. m-2 Il faudrait une surface S = 1.1019/0.42.109 = 23800 km2 = 155 km x 155 km V08/2016