la poule - PetMarket Magazine
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DOSSIER Animaux de basse-cour Réalisé par Éric Leforestier La poule aux pros ! 14 . PETMARKET N°242 DOSSIER Qu’il s’agisse de l’habitat et ses accessoires, de l’hygiène et soins ou bien sûr de l’alimentation, tous les segments de produits destinés aux animaux de basse-cour étendent leur offre. L’émergence ces dernières années d’une nouvelle clientèle portée sur les « néo-poulaillers » et les poules d’ornement crée une demande de conseils de spécialistes sur l’ensemble de ces lignes de produits : il faut être prêt à répondre à cet engouement. D errière les incontour nables marchés du chien et du chat, dominateurs en volume comme en valeur, l’oisellerie de cage et les petits rongeurs sont aujourd’hui à la peine. D’autres univers sont toutefois là pour insuffler une dynamique nouvelle à cette animalerie faite de p lumes et de petits animaux. C’est par ex emple le cas du segment des oiseaux de la nature, dont les ventes sont en forte progression, mais qui reste météo-dépendant, avec des résultats moins probants en cas d’hiver clément. Le marché de la basse-cour, lui aussi en plein développement, r éalise pour sa part un chiffre d’affaires constant tout au long de l’année, quelles que soit les conditions climatiques : un des nombreux avantages de cet univers complet, d’abord porté par l’alimentation. L’aliment monte en gamme L’alimentation est de loin le poste de dépense numéro un des possesseurs d’animaux de basse-cour, qu’il s’agisse de poules ou de lapins : elle représentait, selon les données de l’enquête annuelle Prom’animal, 82 % des ventes du secteur en 2013, avec un très bon +15 % de progression en valeur par rapport à l’année précédente. Pour de nombreux consommateurs, les aliments destinés aux poules, Février 2015 . 15 DOSSIER animaux perçus comme répondant à une simple fonction de rente, doivent avant tout être des produits économiques. Ce n’est pourtant plus vrai aujourd’hui : l’offre en alimentation manufacturée destinée à la poule de compagnie s’est largement renouvelée. Elle continue à monter en gamme, à se segmenter en fonction des besoins nutritionnels de l’animal et à adopter de nouveaux emballages qui n’ont plus rien à envier à ceux du pet food pour chiens et chats. possesseurs de poules : il est donc judicieux d’en présenter. Comme cela s’est fait dans les univers canin et félin, les gammes gagnent du galon et se diversifient selon les besoins nutritionnels des diffé rentes variétés d’animaux : le potentiel est de taille, compte tenu du nombre important d’espèces de poules – on en recense ainsi trentecinq races en France et pas moins de trois cents dans le monde (source : La Poule de Nathalie Semenuik, Artémis, 2009). Aliments complets, aliments bio et compléments alimentaires forment ici une offre complète. Les aliments issus de l’agriculture biologique sont de plus en plus demandés par les possesseurs de poules. Cette volière présente la particularité d’être implantée à l’intérieur du magasin, dans un espace réduit. 16 . PETMARKET N°242 Ces poulaillers au design travaillé pour séduire le grand public sont mis en valeur sur des podiums devant le rayon basse-cour. Les fabricants d’aliments complets cherchent ainsi à améliorer l’appétence de leurs produits en proposant de nouvelles saveurs raffinées dans leurs mélanges de graines et de céréales, comme la luzerne par exemple, pour leur conférer un aspect « friandises ». À l’inverse, les aliments complémentaires tentent désormais de répondre à des objectifs nutritionnels précis, comme la relance du système digestif de l’animal en période de transition alimentaire ou la stimulation de la pousse des plumes. Les aliments issus de l’agriculture biologique sont également de plus en plus demandés par les L’œuf a la cote Du côté des consommateurs, un nouveau critère devient déterminant dans le choix du régime de leurs animaux de basse-cour : les nombreux clients qui s’orientent aujourd’hui vers les poules pondeuses d’ornement souhaitent trouver l’aliment qui leur permettra d’obtenir les meilleurs œufs. Ils sont friands, sur ce thème, de toutes les petites as tuces d’experts dans un esprit « do it yourself » (artisanal) très en vogue aujourd’hui, et ne manqueront La reine du compost ! Si elle est essentiellement granivore, la poule est aussi omnivore, pouvant se nourrir de vers, d’insectes ou de limaces du potager, d’herbes, de plantes et même de déchets organiques les plus divers (viande, pâtes, épluchures…) : une poule est ainsi capable d’ingérer 150 kg de résidus alimentaires par an ! Cette façon écologique de participer au recyclage des ordures ménagères constitue un potentiel de croissance important pour l’ensemble du marché basse-cour. Un marché en pleine forme La valeur du marché des animaux de basse-cour était estimée à 165,6 millions d’euros en 2013, selon l’enquête annuelle Prom’animal, en hausse de +17 % en valeur sur un an et de +49 % depuis 2009. En termes de circuits de distribution, il reste dominé par les libres-services agricoles (50 % des ventes), qui sont suivis des jardineries (22 %), des grandes surfaces alimentaires (17 %) et des animaleries (9 %). Un ordre qui s’inverse en ce qui concerne les progressions par circuit, puisque le rayon basse-cour des animaleries a crû de +43 % en 2013, devant les grandes surfaces alimentaires (+31 %) les jardineries (+28 %) et les libres-services agricoles (+7 %). DOSSIER Le poulailler et la loi Si un particulier possède moins de dix poules dans une installation « mobile » et que les produits de sa basse-cour sont destinés à sa propre consommation, son hobby sera considéré comme de la simple maintenance d’animaux de compagnie : il n’aura donc aucune démarche à effectuer. Pour un élevage plus conséquent, il devra en revanche faire une déclaration en mairie. En outre, il faudra que son poulailler soit implanté à plus de 25 mètres des habitations s’il compte plus de dix individus, et à plus de 50 mètres s’il en compte plus de cinquante. Ces poulaillers de grande contenance sont disposés devant une volière d’intérieur présentant des animaux à la vente. Le poulailler, passé du fond de la cour au cœur des jardins, est désormais un objet design, conçu dans un esprit pratique mais aussi esthétique. 18 . PETMARKET N°242 pas de poser de nombreuses questions sur ces œufs – couleur, taille, résistance… Mieux vaut anticiper et savoir y répondre ! Les aliments conçus pour faciliter la ponte sont bien sûr à recommander ; il faut également conseiller à ceux qui choisissent de nourrir leurs poules avec leurs propres graines de ne pas leur donner trop de maïs : ingéré en trop grosses quantités par l’animal, il défavorise le processus. Les coquilles d’huître sont en revanche prisées par les spécia listes : elles apportent un supplément de calcium et permettent ainsi aux poules de pondre des œufs à la coquille bien solide. L’habitat à la mode Il n’y a encore pas si longtemps, la poule était souvent reléguée au fond de la cour, et son abri était conçu dans un esprit pratique mais rarement esthétique. Les choses ont cependant bien changé : l’oiseau de basse-cour a investi le cœur des jardins, et les poulaillers, en plein boom (+30 % pour la partie habitat et accessoires du secteur en 2013, à 15 % de parts de marché), sont désormais des objets design, avec des modèles en bois ou en plastique. Deux types d’habitats sont proposés : d’une part ceux équipés d’une volière, qui conviennent aux poules de race naine et permettant de les enfermer quelques jours si besoin ; et d’autre part, les maisonnettes de facture plus classique. Les clients souhaitant acquérir un poulailler doivent d’abord savoir que les animaux ont besoin d’un espace suffisamment important pour bien y vivre. Le calcul dépend du nombre de pensionnaires : il faut compter en moyenne un mètre carré pour deux poules. La facilité d’accès à l’intérieur de l’habitacle, la praticité du nettoyage, la qualité des matériaux utilisés pour la structure principale, le toit et les finitions forment les autres critères de choix L’essentiel des aliments et des accessoires pour la basse-cour est ici présenté de façon pratique sur un seul linéaire de taille réduite. principaux. Il est enfin à noter que les modèles en bois mis à la vente doivent être nécessairement traités contre les parasites. Si elles ne craignent pas le froid, les poules sont en revanche beaucoup plus sensibles à l’humidité : les propriétaires doivent donc veiller à ne pas installer leur poulailler dans un endroit trop humide et exposé aux quatre vents, tandis qu’un paillage sera le bienvenu. Le plancher de l’habitacle gagnera à être surélevé pour le protéger de cette humidité, mais aussi de rongeurs éventuels. Pension complète Parmi les accessoires dédiés à la basse-cour, les abreuvoirs et les mangeoires sont les plus indispensables. Une poule boit environ 25 cl d’eau par jour, quantité à doubler Les abreuvoirs et les mangeoires varient par la forme, les matériaux et la contenance. Quelle forme pour les aliments ? Les aliments pour poules se présentent sous formes de miettes, de farine, de mélanges de céréales, de granulés ou d’extrudés. La farine, faite de céréales et de graines broyées finement, et les miettes, faites de céréales et de graines pressées et émiettées, sont les plus adaptées aux poussins et aux poules naines. Les granulés, qui sont des mélanges de céréales et de graines compressées et enrichies en vitamines et en minéraux, sont les aliments les plus équilibrés et complets. Ils sont également faciles à ingérer et permettent d’éviter tout gaspillage superflu, les poules triant parfois leurs aliments. DOSSIER dès que le mercure dépasse les 20 °C, en raison d’une plus grosse soif mais aussi de l’évaporation. Pour un poulailler de loisir, un modèle de biberon-abreuvoir compact, en plastique ou en métal galvanisé et d’une capacité de 1 à 10 litres conviendra parfaitement et peut donc être recommandé. En ce qui concerne les mangeoires, un modèle d’une dizaine de litres, en tôle galvanisée et prenant en charge la distribution quotidienne de grains permettra d’alimenter deux poules pendant un mois. Si l’animal reste en extérieur, il faut conseiller un modèle qui protège correctement les aliments des intempéries. Enfin, les spécialistes recom mandent désormais d’installer un petit parc extérieur devant le poulailler (prévoir 20 m2 environ) afin que ses occupants puissent sortir quand ils le veulent. Cet espace, qui peut être délimité par des filets, doit comporter un parcours herbeux permettant aux poules de compléter leur alimentation. Accompagner l’élevage De plus en plus de foyers accueillent de quatre à cinq poules ou plus dans leur jardin (lire l’encadré page précédente). Beaucoup se renseignent aussi sur les poussins, dans l’op tique de débuter un petit élevage. Il peut être judicieux de les accompagner sur ce terrain en adaptant son offre – par exemple en présentant à la vente des incubateurs à œufs –, mais aussi en sachant donner les bons conseils, notamment pour indiquer aux clients intéressés que l’élevage de poussins est tout de même plus contraignant que le maintien d’une poule au quotidien : ils seront forcément déçus si les résultats ne sont pas là, mieux vaut donc s’assurer que leur motivation est réelle et durable. Les poules vivent entre 10 et 12 ans en moyenne : si vous parvenez à satisfaire cette nouvelle clientèle grâce aux produits achetés et aux conseils reçus, elle sera fidélisée pour un bon bout de temps ! n Beaucoup de foyers envisagent de débuter un petit élevage de poussins : il peut être judicieux d’adapter son offre dans ce sens. L’hygiène et soins encore timide Une fois équipé, le client du marché basse-cour n’achète que peu de consommables pour son poulailler. Les produits d’hygiène et soins ne représentent ainsi que 0,2 % du marché (étude Prom’animal 2013), progressant tout de même de +25 % en valeur sur un an. L’offre, longtemps réservée aux professionnels, évolue petit à petit vers le grand public. C’est le cas des produits d’hygiène de l’environnement, qui permettent de traiter l’intérieur du poulailler pour limiter, par exemple, la prolifération des insectes et des acariens.