Ingénieur de production des industries chimiques

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Ingénieur de production des industries chimiques
Ingénieur de production des industries
chimiques
Rome H2502, F1203, F1401,
1 Le métier
Le métier : ingénieur de production des industries chimiques
Au sein des sites et ateliers de fabrication, cœur de l’entreprise, l’ingénieur de production des industries
chimiques a pour mission d’optimiser la fabrication en veillant aux coûts, aux délais, à la qualité et à la
sécurité. Homme de terrain, pragmatique, c’est aussi un animateur d’équipe.
Homme orchestre de la production.
Ingénieur et homme de terrain, il travaille au sein de la fonction production, cœur de métier de l’entreprise. Sa
responsabilité porte sur la fabrication, au croisement de plusieurs contraintes de l’entreprise : produire la juste
quantité, dans les délais, en économisant les coûts, en veillant au respect du cahier des charges établi avec le
client, en s’assurant de la qualité, de la sécurité et du respect de l’environnement selon les normes et procédures
imposées à l’entreprise.
A la tête d’une équipe d’opérateurs et de techniciens, l’ingénieur de production (encore appelé ingénieur de
fabrication) organise le programme de fabrication des ateliers sous sa responsabilité à l’aide d’un logiciel de
GPAO (gestion de la production assistée par ordinateur) et organise la réalisation d’études techniques pour
l’amélioration des process existants ou la mise en fabrication de nouveaux produits. Il suit l’activité par la mise en
place de tableaux de bord et la définition de ratios. En fonction de la charge de travail, des compétences à
mobiliser il peut décider de faire appel à la sous-traitance.
Impliqué dans le respect des consignes de sécurité, draconiennes dans l’industrie chimique, il connaît les risques
attachés aux procédés de fabrication utilisés par l’atelier et leur réglementation. Il a de plus en plus un rôle de
sensibilisation, voire de formation des salariés en l’interne et de négociation sur ces thèmes avec des partenaires
externes.
Le contexte socioéconomique dans lequel se développent l’industrie en général et l’industrie chimique en
particulier génère un renforcement des normes de qualité et de la réglementation de la sécurité, une pression
plus forte pour le respect de l’environnement, des livraisons en « just in time », des réductions drastiques des
coûts. Ces préoccupations sont du ressort de l’ingénieur en production. Il doit composer avec ces évolutions dans
le cadre des orientations définies par la Direction technique.
Le contenu détaillé de son poste va dépendre de la taille de l’entreprise et de son activité.
En PACA, il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises représentant la « chimie de spécialités » ou
parachimie qui fabrique des produits directement utilisables par le client, industriel ou grand public. Dans une
petite entreprise, il peut être directement sous la responsabilité du directeur d’usine et voir son champ d’action
élargi : méthodes et procédés, hygiène-sécurité-qualité, environnement.
Il est naturellement sollicité pour discuter des améliorations des procédés, des outils de production, des
organisations de travail et participer aux projets d’investissement industriels.
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Dans les entreprises de taille importante, comme celles de la chimie de base, l’amélioration des performances de
l’atelier industriel est discutée avec l’ingénieur « procédé ».
Toutes ces missions impliquent le sens du concret, du pragmatisme et une bonne résistance au stress. C’est lui
qui gère les incidents dans le fonctionnement de la fabrication et prend les décisions.
Les ateliers de production fonctionnant le plus souvent en continu il est, par roulement, d’astreinte le week-end ou
de nuit.
L’ingénieur de production des industries chimiques n’est pas toujours un ingénieur
chimiste.
Au sein des industries chimiques, tous les ingénieurs ne sont pas des ingénieurs chimistes. Certains ont une
formation d’ingénieur généraliste et leur proportion est non négligeable. Par contre, en production, où la maîtrise
des process, la connaissance des produits, des normes qualité et de la réglementation sur les risques sont
nécessaires, les entreprises embauchent prioritairement des ingénieurs chimistes formés au génie chimique ou
au génie des procédés.
Un ingénieur chimiste peut exercer ailleurs que dans l’industrie chimique.
Les procédés de fabrication sont nombreux et divers dans l’industrie chimique. Les procédés la parachimie,
industrie réalisant des produits en petites séries issus de mélanges et ou de formulations complexes, ont une
parenté avec ceux de l’industrie agroalimentaire. De fait, l’ingénieur chimiste peut postuler dans des entreprises
de ce secteur, très présentes en région.
Il peut aussi exercer dans l’industrie pharmaceutique, la plasturgie, la pétrochimie, l’environnement (traitement de
l’air, de l’eau et des déchets), les industries mécaniques, électriques et électroniques, le bâtiment, secteurs
présents en PACA.
2 Le marché du travail
Sur quels postes débuter dans le métier ?
Il est possible de débuter sur un poste d’ingénieur de production
Cependant, un accompagnement à l’interne de l’entreprise sera nécessaire afin que l’ingénieur débutant se
familiarise avec la spécificité des installations, des process, des produits, de la réglementation. Il sera, par
exemple, « assistant à la fabrication ».
Il est apprécié que le débutant ait effectué des stages longs dans une entreprise comparable.
Les premiers postes concernent le plus souvent ceux de cadres sans responsabilités
hiérarchiques.
Les responsabilités confiées concernent l’organisation du planning de l’atelier en fonction de la production, celle
des interventions de maintenance et des essais techniques. S’il y a une équipe d’opérateurs ou de techniciens à
encadrer, elle est généralement restreinte.
Ces postes demandent de la disponibilité pour intervenir en cas de problèmes et comprennent des astreintes de
week-end ou de nuit.
Et demain ?
PACA est une région où la chimie est une industrie bien implantée.
Avec l’Ile-de-France et Rhône-Alpes, elle fait partie des 3 premières régions en terme d’effectifs salariés.
Deux grandes écoles d’ingénieurs proposant des formations de haut niveau pour l’industrie chimique ont été
créées en 2004.
Sur le plan national, comme sur le plan régional, l’évolution des effectifs dans le secteur
de la chimie est contrastée.
En PACA, globalement, le secteur a perdu des emplois. Il étaient 15 908 salariés en 2002 et 14 900 en 2004. Les
domaines les plus dynamiques et gagnant des emplois sont la fabrication des savons, parfums et produits
d’entretien (+ 12% entre 1999 et 2004) et certaines filières de la parachimie. Ils sont composés de petites
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entreprises au process flexible. La parachimie totalise déjà un grand nombre d’emplois, la fabrication des savons,
parfums est plus modeste mais se développe.
La chimie de base, composée de grandes entreprises au process très automatisé, représente presque autant
d’emplois que ces deux domaines réunis, mais est en perte d’effectifs.
L’Union des industries chimiques (UIC) signale que l’embauche des ingénieurs et des
cadres est en progression depuis 1994.
Elle anticipe une poursuite de cette progression. A l’horizon 2 010, la part des ingénieurs et cadres devrait
représenter plus d’un quart des effectifs.
La volonté institutionnelle et politique de contrôle de l’impact des activités industrielles
sur l’environnement bouscule l’industrie chimique et offre de nouvelles opportunités
d’emploi pour l’ingénieur chimiste.
Les efforts fait sur les process pour en améliorer la qualité et la sécurité sont d’actualité en chimie en raison de
nouvelles réglementations et de la pression de l’opinion publique pour le respect de l’environnement et la
diminution des risques :
Par exemple :
•
•
engagement des industries pour une diminution des émissions de gaz à effet de serre,
mise en place du « protocole REACH », réglementation européenne sur les produits chimiques, qui
modifie leurs conditions de mise sur le marché.
De nouvelles responsabilités reconfigurent sa fonction.
Les nouvelles missions liées au contrôle qualité et aux réglementations sécurité et environnement ne sont pas
toujours confiées à un professionnel recruté ad hoc. Ce sont des responsabilités qui vont s’ajouter à celle de
l’ingénieur en charge de la gestion de la production. C’est particulièrement vrai dans les petites entreprises dont
le personnel d’encadrement est en nombre réduit.
Il doit maîtriser les nombreux protocoles, assurer une veille sur l’évolution des normes, autant de tâches qui
diminuent sa disponibilité pour le contact avec les ateliers. Or, dans l’industrie chimique, les ingénieurs se
décrivent comme des « hommes de terrain », recourrant aussi « à leur 5 sens » pour apprécier la production.
En plus de la polyvalence, une évolution vers des compétences managériales.
De plus en plus les ingénieurs qui encadrent une équipe doivent avoir un profil de manager. Il leur est demandé
d’animer leur équipe et de la motiver, de fixer des objectifs stratégiques, d’être moteur pour les changements à
impulser, de veiller au développement des compétences de ses collaborateurs, de savoir communiquer à l’interne
comme à l’externe, de gérer un budget et de s’impliquer dans les décisions d’investissement.
3 Evoluer
Je veux évoluer dans le métier ou dans le secteur professionnel
L’expérience du cœur de métier de son entreprise offre à l’ingénieur de production des industries chimiques
plusieurs possibilités de mobilité interne.
Se diriger vers des fonctions de directeur d’unité de production.
Responsable d’un site de production, cette évolution professionnelle est une promotion qui nécessite des
compétences managériales et stratégiques, à l’instar d’un chef d’entreprise.
Se diriger vers une spécialisation « environnement ».
Beaucoup de métiers liés à la protection de l’environnement s’appuient sur une compétence d’ingénieur chimiste
ou une expérience d’ingénieur au sein des industries chimiques : ingénieur environnement, ingénieur en
traitement des eaux, expert toxicologue par exemple. Ces métiers sont accessibles en cours d’emploi par le biais
de formations continues. Ils se développent au sein des industries chimiques.
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Se diriger vers une carrière de technico-commerciale.
Son expérience, à conjuguer avec des compétences de négociateur et une motivation pour le développement des
parts de marché de son entreprise est un atout. Il prend un poste où les déplacements, les interlocuteurs et les
contacts à l’extérieur de l’entreprise sont nombreux.
Changer de secteur d’activité.
Les formations en chimie sont appréciées par plusieurs secteurs d’activité en raison d’un contenu d’étude ouvert
et plutôt généraliste. L’union des industries chimiques (UIC) observe que 50% des diplômés en chimie s’orientent
vers d’autres branches : agroalimentaire (facilitée par la similitude de certains procédés de fabrication),
électronique, pharmacie, informatique, par exemple.
Selon une enquête de l’Union Nationale des Associations Françaises d’Ingénieurs Chimistes, nombreux sont les
secteurs d’activité qui emploient des ingénieurs chimistes. Des secteurs prévisibles en raison de leur proximité ou
incorporant dans leurs métiers une composante chimique : agroalimentaire, agriculture, énergie, pharmacie,
construction automobile, BTP, ingénierie et bureaux d’études techniques et d’autres plus éloignés de la formation
d’origine comme le transport-logistique.
Cette fiche a été produite par l’ORM PACA
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