Exposition François Ier, pouvoir et image - Dossier de presse

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Exposition François Ier, pouvoir et image - Dossier de presse
François I
er
pouvoir et image
EXPOSITION
François-Mitterrand Paris 13e
24 mars 21 juin 2015 bnf.fr
Réservations FNAC – 0892 684 694 (0,34 € TTC/mn) – www.fnac.com
commémorations
nationales
Jean Clouet, François 1er, roi de France, Paris, musée du Louvre © RMN - Grand Palais (musée de Louvre) / Hervé Lewandowski. BnF, délégation à la Communication. Impression Stipa 2015
DOSSIER DE PRESSE
Sommaire
Communiqué de presse et renseignements pratiques
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Iconographie
5
Présentation
7
Parcours de l’exposition
8
Repères chronologiques
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Scénographie
14
Publication
15
Autour de l’exposition
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Exposition au Château de Blois, en partenariat avec la BnF
18
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François-Mitterrand
24 mars I 21 juin 2015
D’après Jean Clouet, François Ier à
cheval, avant 1711 (d’après l’original du Louvre)
BnF, Estampes et photographie
Jean Clouet, François Ier, roi de France
© RMN-Grand Palais (musée du
Louvre)/Hervé Lewandowski
Communiqué de presse
Registrum processus criminalis…
procès du connétable de Bourbon,
1527, livre manuscrit enluminé
BnF, Manuscrits
François Ier
Pouvoir et image
«1515 : Marignan ! » Cette formule célèbre des anciens livres d’histoire garde tout son pouvoir d’évocation.
François Ier avait 20 ans. A peine couronné roi, il remportait la plus éclatante victoire française des
guerres d’Italie. À l’occasion du cinquième centenaire de cet événement, la BnF revient à la source des
représentations de ce souverain, aussi important pour l’histoire de son institution qu’il l’est pour l’Histoire
de France. La grande exposition qu’elle lui consacre montre comment sa légende s’est construite de son
vivant.
« Cinq siècles après son avènement, François Ier demeure l’un des plus populaires de nos rois. Le secret d’une telle
longévité dans notre imaginaire collectif tient à une politique méthodique de l’image du souverain dont l’exposition
révèle la richesse », déclare Bruno Racine, président de la BnF
Monarque emblématique du XVIe siècle français, François Ier évoque surtout, dans la mémoire collective, les
figures du chef de guerre victorieux et du prince mécène qui favorisa la Renaissance française des arts et des
lettres. L’exposition met en lumière des images royales replacées dans leur contexte de création. Des images
répondant à une logique propre au XVIe siècle souvent bien éloignée de celle qui, beaucoup plus tard, a suscité
l’imagerie d’Épinal, aujourd’hui dominante. Plus de deux cents pièces sont présentées, issues pour la plupart des
collections de la BnF : livres manuscrits et imprimés, estampes, peintures, monnaies et médailles…
Le visiteur pourra découvrir le manuscrit enluminé de la Description des Douze Césars avec leurs figures, Trésor
national récemment acquis par la BnF. Mais aussi la spectaculaire armure prêtée par le musée de l’Armée et
présentée pour la première fois en pied, permettant d’apprécier la haute stature du souverain, qui a marqué ses
contemporains. Autres pièces majeures, les trois grands portraits de François Ier prêtés par le musée du Louvre,
peints par Jean Clouet, Jos van Cleve et le Titien, illustrent une représentation royale en transformation. Quant
à l’enluminure de François Ier en déité polymorphe, issue des collections de la BnF, elle témoigne de l’utilisation
de l’allégorie mythologique omniprésente à la Renaissance.
Du guerrier au poète
L’exposition s’ouvre sur l’éducation et la jeunesse de François d’Angoulême, « roi à venir », puis s’intéresse aux
représentations du roi chevalier et guerrier qu’il a été du début à la fin de son règne. On découvre ainsi que
les images du triomphateur de Marignan se multiplient des années après la bataille, au moment où François Ier
revient en France après avoir été emprisonné à Madrid par Charles Quint, dans ce qui s’appellerait aujourd’hui
une stratégie de communication visant à restaurer la perception du pouvoir monarchique.
L’exposition décline ensuite d’autres images royales : depuis le « roi très chrétien », « fils aîné de l’Église »,
jusqu’au poète et mécène, en passant par le souverain administrateur de son royaume. Le règne voit
ainsi le développement du « teston », monnaie qui porte l’effigie du roi, sans doute le seul portrait de
3
François Ier qu’ont pu contempler la plupart de ses sujets. Les représentations non figuratives du roi abondent
également, notamment dans le décor des châteaux construits pour ce roi bâtisseur, de grandes lettres F
couronnées, ou encore des salamandres, son emblème.
La figure du roi protecteur des Lettres fait l’objet d’un traitement particulier car les livres de François Ier forment
le noyau des collections de l’actuelle BnF : volumes offerts en hommage mais aussi traités savants commandés
et reliés à ses armes pour la nouvelle Bibliothèque royale installée au palais de Fontainebleau. L’ordonnance
de Montpellier du 28 décembre 1537, où François Ier demande aux imprimeurs du royaume de présenter leurs
publications aux bibliothécaires du roi, est aussi la matrice du dépôt légal moderne.
Un prince de la Renaissance
Au travers des œuvres très diverses qui ponctuent le parcours de l’exposition, voulues par le prince, souhaitées
par son entourage ou imposées par les circonstances, se dessine ainsi une image complexe de François Ier :
d’abord représenté comme un souverain dans la lignée traditionnelle des rois de France, il est peu à peu saisi
dans sa singularité d’individu royal, puis comme un monarque de la Renaissance se mettant en scène dans une
définition nouvelle du pouvoir, plus personnelle.
Renseignements pratiques
Exposition François Ier. Pouvoir et image
24 mars I 21 juin 2015
BnF I François-Mitterrand
Quai François-Mauriac, Paris XIIIe . Galerie I
Du mardi au samedi 10h > 19h, dimanche 13h >19h. Fermé lundi et jours fériés
Entrée : 9 euros, tarif réduit : 7 euros
Réservations : FNAC au 0892 684 694 (0,34 euros TTC/mn) et sur www.fnac.com
Commissariat
Bruno Petey-Girard, professeur de littérature française du XVIe siècle à l’Université Paris-Est-Créteil
Magali Vène, conservateur des bibliothèques, chef du service Patrimoine écrit à la bibliothèque municipale de Toulouse
commissaires associés :
Estelle Boeuf-Belilita, conservateur à la Réserve des livres rares, BnF
Lucile Trunel, chef du service de l’action pédagogique, BnF
Contacts presse
Claudine Hermabessière, chef du service de presse et des partenariats médias
01 53 79 41 18 - 06 82 56 66 17 - [email protected]
Isabelle Coilly, chargée de communication presse - 01 53 79 40 11 - [email protected]
Publication
François Ier. Pouvoir et image
Catalogue sous la direction de Bruno Petey-Girard et Magali Vène. 272 pages, 115 illustrations, Éditions de la BnF,
39 euros
Scénographie
Scénographie : Véronique Dollfus, graphisme : Atelier JBL
Exposition en partenariat
Château Royal de Blois
Trésors royaux. La bibliothèque de François 1er
Du 4 juillet au 18 octobre 2015 - Château Royal de Blois, 6 Place du Château, 41000 Blois
Pour la première fois seront réunis les plus précieux des livres de François Ier, rarement présentés au public, accompagnés
d’une sélection d’objets d’art provenant eux aussi des collections royales et pour la plupart issus des collections de la BnF :
livres manuscrits et imprimés, reliures précieuses, gravures et dessins, monnaies, médailles et objets d’art.
Exposition de la Ville de Blois avec le partenariat exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France
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Iconographie
Iconographie disponible dans le cadre de la promotion de l’exposition et pendant la durée de celle-ci.
Les images ne peuvent faire l’objet d’aucune retouche ni d’aucun recadrage.
Maître de Philippe de Gueldre,
«Antoine Vérard présente
son livre au jeune François
d’Angoulême, en présence de
Louise de Savoie et Marguerite d’Angoulême[?]», dans :
Octavien de Saint-Gelais, Le
séjour d’honneur, Paris, Antoine
Vérard, 1503
BnF, Réserve des livres rares
Attribué à Noël Bellemare,
François Ier à la bataille de
Marignan, dans Cicéron, Oraisons,
trad. Par Etienne Le Blanc,
vers 1529-1530
BnF, département des Manuscrits
François Ier et la bataille de
Marignan, attribuée à Matteo Dal
Nassaro circa vers 1515-1518
Bronze
BnF, département des Monnaies,
médailles et antiques
Anonyme, Le roi de France en champion de la Foi, dans Jean Thénaud,
Traité de la Cabale chrétienne, vers
1520-1521
BnF, Bibliothèque de l’Arsenal
Les Grecs du Roi
© Imprimerie nationale
Epée de François d’Angoulême dite
«de Pavie».
Acier Forgé, gravé et doré, bronze,
or ciselé et émaillé.
Longueur : 0.95 m, largeur : 0.14 m
Musée de l’Armée
Attribuée à Matteo dal Nassaro, Médaille de
François Ier invaincu
vers1538-1544 - Argent
BnF, département des Monnaies, médailles
et antiques
D’après Jean Clouet ( ?), François
Ier à cheval, avant 1711 (d’après
l’original du Louvre)
BnF, département des Estampes et
de la photographie
Enlumineur normand
Le roi écransant l’hérésie, entre la
Foy et la Charité
dans Eloy du Mont dit Costentin,
Poésies,
vers 1530-1531
BnF, département des Manuscrits
Jean Thénaud,
Traité de Clyo :
épître de Charles
VIII à François Ier
1519 –Salamandre
couronnée
BnF, département
des Manuscrits
5
Guillaume Budé
De transitu Hellenismi ad
Christianismum,
Paris, Robert Estienne, 1535
(Exemplaire de dédicace à
François Ier)
BnF, Réserve des Livres rares
Essai de teston en or, 1529
Graveur : Matteo dal Nassaro, monnaie
BnF, département des Monnaies,
médailles et antiques
François Demoulins, Commentaires
des guerres galliques,
ill. par Godefroy le Batave, vol. 2, 1519
BnF, département des Manuscrits
La salamandre de François Ier
Claude de Seyssel, La Grant Monarchie
de France,
vers1515
BnF, département des Manuscrits
Armure de guerre et de joute du roi
François Ier.
Fer forgé, repoussé, ciselé, gravé et
doré. Hauteur : 2.04 m, largeur : 0.65 m
Poids : 20.6kg
Musée de l’Armée
François 1er, « Doulce mémoire »,
dans La Fleur de poésie françoise,
recueil joyeux [...]
Paris, Alain Lotrian,
1543
BnF, Réserve des livres rares
Maître anonyme, enluminure de
dédicace dans Guillaume Budé
[L’Institution du prince], vers 15181519
BnF, Bibliothèque de l’Arsenal
Le procès de Charles de Bourbon
Registrum processus criminalis contra
et adversus Carolum de Borboni,
1527
Livre manuscrit enluminé
BnF, département des Manuscrits
Jean Clouet, François Ier, roi de France
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/
Hervé Lewandowski
Charles de saint-Gelais,
Les Chroniques de Judas Machabée,
Paris, Antoine Bonnemère, 1514
BnF, Réserve des livres rares
Recueil des rois de France
Jean Du Tillet, Paris, vers 1545-1547
Livre manuscrit enluminé
BnF, département des Manuscrits
François 1er en déité polymorphe
France, vers 1550.
BnF, département des Estampes
et de la photographie
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Présentation
À la mort de Louis XII qui ne laisse pas de fils, son cousin François d’Angoulême devient roi en
vertu de la règle de succession sur le trône de France par lignage exclusivement masculin. S’ouvre
ainsi un règne de 32 ans dont les auspices victorieux de Marignan n’augurent pas le déroulement
très contrasté. Sur le terrain militaro-diplomatique, François Ier, l’empereur Charles Quint et le roi
d’Angleterre Henri VIII jouent un jeu aux équilibres changeants et complexes. La célébration de
Marignan, soigneusement entretenue du vivant du roi, ne peut cacher la défaite de Pavie face aux
Impériaux qui, en 1525, vaut au roi de France une captivité d’un an, l’invasion de la Provence en
1536, ou, en 1544, la perte de Boulogne devant les armées anglaises.
Mais en 1515 s’ouvre également un règne qui, salué par les humanistes dès son aube, est largement vécu comme une rupture culturelle stimulée par le roi lui-même. Si l’enrichissement des
lettres ne peut être mis sous les regards – il appartient essentiellement au monde intime de la lecture –, c’est une partie de cette culture renouvelée sous différents aspects que l’exposition permet
d’entrevoir dans les portraits d’un prince en qui s’incarne la Renaissance française.
Organisée dans le cadre des Célébrations nationales,
l’exposition se propose de montrer comme un fait
historique, la constitution dynamique de l’image de
François Ier en son temps. En effet, tout au long du
règne, des œuvres nombreuses et diverses, figuratives
ou littéraires, ambitionnent de représenter le roi. Traditionnelles pour la monarchie française ou trouvant
en François Ier leur première incarnation, ces images
apparaissent, puis se sédimentent ou s’évanouissent,
selon des logiques dont il faut démonter les rouages.
L’image de François Ier en son temps est loin d’être
univoque. Son règne marque peut-être même l’apparition de plusieurs conceptions, parfois antinomiques,
d’un roi de France. Il est d’abord le souverain que son
peuple veut qu’il soit, un modèle traditionnel et générique constamment rappelé sur le mode de l’hommage-admonestation, notamment lors des spectacles
allégoriques montés à l’occasion des entrées solennelles du roi dans ses « bonnes villes ». Il devient
parallèlement, aux yeux de son entourage familial et courtisan, un individu royal qu’une relation
perçue comme privilégiée à la Fortune et la Providence permet de représenter en demi-dieu délié
de l’humanité ordinaire, en usant de ressources rhétoriques et artistiques souvent inédites en
France. Il est enfin un prince qui commence à se mettre en scène dans une nouvelle définition du
pouvoir, plus personnelle, face à ses sujets et adversaires étrangers, au cours de ses apparitions
publiques, dans le décor de ses demeures ou dans les instruments de plus en plus démultipliés de
son pouvoir (monnaies et actes législatifs).
Ces représentations hétérogènes, aussi bien dans leur interprétation que leur diffusion, ne semblent
pas cristalliser durant le règne en une vision dominante de François Ier s’imposant au plus grand
nombre : ce phénomène, pourtant alors à l’œuvre pour Charles Quint et Henry VIII, apparaît donc
décidément comme une construction rétrospective.
7
Parcours de l’exposition
Des reproductions d’images familières à tous accueillent le visiteur à l’entrée de l’exposition.
L’objectif de ce dispositif est de rassembler ce que l’on sait généralement de François Ier afin de
mettre en perspective ce qui va suivre : la représentation royale du vivant du roi.
François d’Angoulême, le roi à venir
Cette partie est consacrée aux représentations d’un jeune
prince qui n’était pas destiné à devenir roi, mais que les
caprices de la Fortune ont fait héritier présomptif de la couronne de France pendant les dix-sept années qu’a duré le règne
de Louis XII. Longues années durant lesquelles les grandes espérances des Angoulême se sont cristallisées et amplifiées en
représentations prophétiques et symboliques, dans lesquelles
se lisent déjà, de manière embryonnaire, certaines images
du règne à venir : le prince guerrier, l’amateur des Lettres et
des Arts, le prince chrétien. Cette section donne la place qui
s’impose aux figures familiales qui accompagnent sans cesse le
jeune François : sa mère Louise de Savoie, sa sœur Marguerite
d’Angoulême, mais aussi son épouse Claude de France.
Guerre et diplomatie: François Ier sur la scène européenne
La représentation du roi chevalier s’organise autour de l’armure du musée de l’Armée, présentée
en pied pour rendre compte de la haute stature du roi.
Les pièces exposées suivent un ordre chronologique qui leur
donne leur sens véritable : telle représentation du roi à la
bataille de Marignan peinte vers 1529 montre la persistance
d’une image victorieuse malgré la défaite de Pavie et la captivité madrilène de 1525-1526. De même, l’inflation de la
représentation royale en rex invictissimus dans la dernière
décennie du règne montre combien la création d’images
épouse parfois peu la réalité militaro-politique.
Ce parcours ne néglige pas les représentations étrangères
qui rendent compte de l’importance des points de vue : si le
vaincu de Pavie n’est pas représenté en France, il a toute sa
place dans la production artistique et littéraire au service de
Charles Quint.
Le propos est toujours centré sur les représentations du roi
et n’est pas un simple rappel historique. Des épisodes qui
n’ayant donné matière à aucune représentation contemporaine font ainsi l’objet d’un vide signifiant.
8
Le roi très chrétien
Cette représentation traditionnelle des rois de France trouve-telle en François Ier une incarnation inédite au temps des premières
réformes ?
Rien n’est moins sûr tant sont hétérogènes (et surtout rares) les
images du roi sur ce thème : présenté comme l’élu de Dieu par
sa mère, simple fidèle dans la foule de quelques tableaux votifs
ou « travesti » en saint Jean-Baptiste ou saint Thomas, il est à la
fois le roi qui signe le Concordat, que l’on rêve en nouveau croisé mais qui finalement conclut l’« alliance impie » avec le Turc
Soliman, celui qui tolère d’abord l’évangélisme de sa sœur
Marguerite de Navarre avant de combattre l’hérésie.
L’exercice du pouvoir
1515 ne marque aucune vraie rupture dans la représentation du pouvoir royal. Les traités politiques
offerts au jeune François Ier décrivent une monarchie encore médiévale où le roi est le sommet
d’une pyramide et non une figure transcendante. Les images découlant de cette conception traditionnelle le représentent entouré des différents corps de la société, dont il doit entendre les
conseils, respecter les privilèges et assurer concorde et protection, avec des thèmes souvent inspirés des fondements christiques de la monarchie Très Chrétienne (le Bon Pasteur, le Bien-Aimé).
Cette iconographie n’est cependant pas très fréquente (pas beaucoup plus que celle – quasiment
inexistante – évoquant les aspects sombres du pouvoir, comme les simulacres de procès disgraciant un serviteur de la Couronne ou la répression des révoltes populaires).
Ainsi, les entrées solennelles dans les « bonnes villes », pourtant
très nombreuses car François Ier ne cesse d’arpenter son royaume,
ne donnent lieu qu’à de rares manuscrits enluminés et à des récits imprimés ornés au mieux de gravures génériques. Il en est de
même pour toutes les pièces d’actualité publiées lors des grands
moments du règne. Et si avec François Ier s’amorce une évolution
vers un mode de gouvernement plus personnel, cette mutation ne
suscite pas non plus beaucoup d’illustrations symboliques : l’entourage royal ne semble pas encore en concevoir clairement la mise
en scène, et la société politique, à supposer qu’elle la perçoive,
rechigne peut-être à sa représentation.
Le pouvoir du souverain, toujours plus présent dans la vie de ses
sujets, s’incarne plutôt dans la multiplicité de ses instruments. En
particulier la monnaie où la généralisation du « teston » diffuse partout le profil du roi, offrant l’image d’un individu dont les traits évoluent au cours du règne : portrait du prince et affirmation de son
autorité, voire revendications territoriales, sont ainsi étroitement
associés.
De même, après la promulgation de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (28 août 1539) imposant
l’usage du français dans les actes officiels, l’habitude se prend d’imprimer une part importante
des édits royaux, démultipliant l’imago d’autorité du roi contenu dans le sceau de ses chartes.
Scandant visuellement l’ouverture rituelle – « Françoys par la grace de Dieu roy de France, sçavoir
faisons a tous presens et advenir » – les grandes lettrines F deviennent ainsi une nouvelle image
du roi.
Plus généralement, la définition de la figure nouvelle d’un Prince de la Renaissance, seul détenteur
d’un pouvoir autoritaire et ostentatoire, est à l’œuvre dans la pensée de l’époque, mais son application à François Ier se lit surtout en creux, en particulier dans les traités de Budé et de Castiglione.
En revanche, dans la galerie de Fontainebleau, c’est bien un nouveau portrait du roi gouvernant
qui est proposé. Mais la signification de la scène où il figure conserve une part d’énigme, peut-être
pour donner à comprendre que l’exercice du pouvoir relève d’une forme de secret.
9
Vie de cour, vie des Lettres
L’évocation des lieux de la cour constitue un portrait plus ou
moins crypté du roi où se met en scène sa relation avec les
lettres et les livres.
La galerie de Fontainebleau, que l’on peut considérer comme
une représentation symbolique du roi, est présentée en détail avec un ensemble de gravures. Le rôle de mécène des
Arts du souverain n’a cependant donné lieu à aucune représentation particulière, ce qui est un paradoxe pour le regard
actuel : c’est principalement dans les échanges épistolaires
et les livres que se forge et se fixe cette image. La section
présente quelques images de vie de cour où les lettrés et le
roi coexistent dans des représentations dont on peut légitimement se demander si elles sont images du roi ou images
des lettrés. Les livres permettent de saisir l’évolution des
représentations de la relation entre les lettrés et leur prince
dans les scènes d’offrande d’ouvrages dédicacés. Les dédicaces précisent le rôle de commanditaire du roi tandis que
les textes créent progressivement l’image de roi « père des
Lettres », posthume mais déjà élaborée vers 1540.
La volonté royale apparaît dans le « commandement du roi » affiché sur certaines pages de titre,
dans des privilèges exceptionnels où l’espace de l’acte royal est aussi celui d’une célébration des
Lettres par le roi : par touches, la figure du prince amateur, protecteur et promoteur de la culture
lettrée dans différentes langues (français, italien, latin et grec, voire hébreu) se met en place. Le roi
poète est présenté par les manuscrits et les éditions de ses poèmes, mais aussi par les partitions
où la poésie royale est mise en musique. Les reliures montrent comment l’emblématique royale
met en scène la culture lettrée jusque dans les rayons des bibliothèques du prince, puis de la
Bibliothèque royale, donc loin des regards du plus grand nombre. En revanche, à tous s’adressent
les éditions « ex Bibliotheca regia » faites par les nouveaux « imprimeurs du roi » à partir des manuscrits savants rassemblés pour les besoins du Collège des lecteurs royaux.
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Logiques du portrait royal
Une galerie de portraits traverse l’exposition. Les trois grands portraits de chevalet du roi par
Clouet, Van Cleeve et Titien ont été créés dans des contextes et selon des enjeux complètement
différents, qui ont fortement influé sur la diffusion de l’image du roi qu’ils représentaient.
Peint sans doute vers 1527, après le retour de captivité de François Ier, le somptueux portrait de
Clouet au pourpoint noir et blanc entend donner une image magnifiée du roi. Conçue au plus près
du souverain, cette image ne sort guère de la Cour de son vivant : elle est adaptée dans le cadre
d’échanges diplomatiques et fournit une sorte de matrice, peut-être autorisée, de la physionomie
royale.
Le portrait de Van Cleeve, vraisemblablement réalisé alors que le peintre est présent à la cour de
France entre 1531 et 1533, s’inscrit dès l’origine
dans une logique de large diffusion européenne :
on en connaît de nombreuses copies contemporaines, des
adaptations gravées, métalliques ou poussées au fer sur
des plats de reliures accédant presque au statut d’« objets
dérivés ».
Hors de tout contexte politique ou diplomatique, le portrait
de Titien (1538), qui reprend les traits royaux gravés dans
une médaille par Cellini, est un moyen de souligner, par
l’image même du prince, sa réputation d’amateur d’art :
en effet, ce chef-d’œuvre, cadeau personnel fait au monarque, s’il n’est pas une image du roi mécène, témoigne
de la vitalité des échanges artistiques. Sa création implique
l’Arétin, homme de lettres qui bénéficie des largesses
royales : lettres, arts visuel et mécénat se combinent pour
qu’émerge une image sublimée du prince, restée vraisemblablement confidentielle jusqu’à ce que le 19e siècle s’en
empare pour en faire l’image officielle de François Ier, roi de
la Renaissance française.
À partir des modèles de Clouet et Van Cleeve, mais aussi
d’autres prototypes difficiles à identifier, l’image de François Ier se diffuse tout de même assez largement en France et en Europe, suivant des voies largement influencées par le support : intailles,
camées, miniatures et recueils de dessins des cabinets princiers et aristocratiques ; médailles et
pièces de plaisir, sans doute distribuées par le roi lui-même au gré de ses voyages ; bustes sculptés
ou vitraux ornant des bâtiments privés et publics ; estampes et illustrations de livre…
11
Repères chronologiques
1494
12 septembre : naissance à Cognac de François, fils de Charles de Valois, comte d’Angoulême, et de Louise de Savoie.
De cette union est aussi née Marguerite en 1492 ; par son père, François est l’arrière-arrière-petit-fils du roi Charles V,
et le cousin du roi régnant Charles VIII et de Louis d’Orléans, futur Louis XII.
1496
1er janvier : mort de Charles d’Angoulême.
1498
7 avril : mort du roi Charles VIII, qui ne laisse pas de fils ; son cousin Louis d’Orléans lui succède et épouse sa veuve,
Anne de Bretagne ; Louise de Savoie et ses deux enfants sont appelés à la cour ; tant que Louis XII n’a pas de fils,
François d’Angoulême est l’héritier présomptif du trône.
1506
21 mai : fiançailles de François d’Angoulême avec Claude de France, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne.
1514
9 janvier : mort d’Anne de Bretagne ; les enfants mâles nés de son union avec Louis XII sont morts en bas âge.
8 mai : mariage de François d’Angoulême avec Claude de France à Saint-Germain-en-Laye ; de cette union naîtront sept enfants : Louise (1515-1518), Charlotte (1516-1524), François (1518-1536), Henri (1519-1559), Madeleine
(1520-1537), Charles (1522-1545) et Marguerite (1523-1574). 9 octobre : Louis XII épouse en troisièmes noces Marie
d’Angleterre. 31 décembre : mort de Louis XII, qui ne laisse pas de fils.
1515
1er janvier : François d’Angoulême devient roi de France sous le nom de « François Ier ». 25 janvier : sacre à la cathédrale de Reims.
Construction d’une nouvelle aile au château de Blois (dite aujourd’hui « aile François Ier »), dont les travaux d’agrandissement seront interrompus en 1524.
printemps : début de la cinquième guerre d’Italie visant à faire valoir les droits héréditaires du roi de France sur le
duché de Milan. 3-14 septembre : François Ier remporte la bataille de Marignan contre les troupes suisses qui défendaient le duché de Milan. 15 septembre : François Ier est adoubé chevalier par Pierre Terrail, seigneur de Bayard.
3 octobre : traité de Viterbe (le pape Léon X reconnaît au roi de France le titre de duc de Milan, où François Ier fait son
entrée solennelle quelques jours plus tard).
1516
18 août : concordat de Bologne, donnant au roi de France le pouvoir de nomination des évêques et des titulaires de
certains bénéfices. octobre : arrivée en France de Léonard de Vinci, qui mourra à Amboise le 2 mai 1519.
29 novembre : traité de Fribourg (paix perpétuelle avec les cantons suisses).
1519
12 janvier : mort de l’empereur Maximilien ; François Ier est candidat à l’élection de son successeur mais échoue
devant Charles Quint, élu roi des Romains le 28 juin 1519 et couronné empereur du Saint Empire romain germanique à
Aix-la-Chapelle le 23 octobre 1520. septembre : début de la construction du château de Chambord.
1520
7-24 juin : rencontre de François Ier avec le roi d’Angleterre Henri VIII au Camp du Drap d’or.
1522
avril : la France perd le contrôle du Milanais ; défaite de La Bicoque (27 avril).
1523
Défection du connétable Charles de Bourbon, qui passe au service de Charles Quint après avoir été dépossédé de
l’héritage de sa femme suite à un procès mené en faveur de Louise de Savoie, mère de François Ier.
1524
20 juillet : mort de la reine Claude de France, fille de Louis XII et première épouse de François Ier.
1525
24 février : défaite de Pavie face aux troupes de Charles Quint ; François Ier est fait prisonnier et transféré à Madrid, où
il est retenu captif à partir du mois d’août.
1526
14 janvier : traité de Madrid, fixant les conditions de la libération du roi. François Ier s’engage à renoncer à ses revendications sur le Milanais, Naples, Gênes, Asti, les Flandres et l’Artois, à restituer le duché de Bourgogne, à réhabiliter
le Connétable de Bourbon et à épouser la sœur de l’empereur, Éléonore de Habsbourg ; les deux fils aînés du roi – le
dauphin François et Henri, duc d’Orléans – seront livrés en otages à Charles Quint dans l’attente de la ratification des
clauses du traité par le Parlement. 16 mars : François Ier, qui a été libéré le 11 mars et échangé contre ses deux fils le
15, regagne le sol français ; il récuse immédiatement le traité de Madrid.
22 mai : ligue de Cognac, animée par François Ier et le pape Clément VII contre Charles Quint.
1527
Jean Clouet peint le grand portrait de François Ier.
février-octobre : négociations diplomatiques aboutissant à la signature de la paix perpétuelle d’Amiens entre François
Ier et Henri VIII. 6 mai : début du sac de Rome par les troupes de Charles Quint commandées par le Connétable de
Bourbon, qui est tué au cours du siège.
12
1528
printemps : début des travaux d’aménagement et d’agrandissement du château de Fontainebleau, qui dureront sans
être achevés jusqu’à la fin du règne ; les artistes italiens Rosso Fiorentino et Francesco Primatice arrivent respectivement sur le chantier en 1530 et en 1531. Début des travaux d’aménagement et d’agrandissement du château de
Villers-Cotterêts. été : début de construction du château de Madrid, dans le bois de Boulogne.
1529
3 août : paix de Cambrai, qui met fin à la crise née du non-respect par François Ier du traité de Madrid ; le roi de France
garde la Bourgogne mais renonce à l’Artois, aux Flandres et aux terres italiennes ; il s’engage à payer 1 million d’écus
en échange de la libération de ses deux fils.
1530
24 février : sacre de Charles Quint à Bologne comme empereur des Romains par le pape Clément VII.
printemps : création des premiers postes de lecteurs royaux (deux de grec et deux d’hébreu). 7 juillet : mariage de
François Ier avec Éléonore de Habsbourg ; l’union reste stérile...
1531
1532
Joos Van Cleve peint son grand portrait de François Ier, peut-être à l’occasion du mariage.
1531
22 septembre : mort de Louise de Savoie.
1532
août : traité de Vannes, rattachant la Bretagne à la France.
1533
8 septembre : François Ier, de passage à Avignon, vient se recueillir sur la tombe de Laure de Noves, la dame de
Pétrarque, dans l’église des Cordeliers. 28 octobre : mariage d’Henri, duc d’Orléans (futur Henri II), avec Catherine de
Médicis, à Marseille, en présence du pape Clément VII.
1534
17-18 octobre : affaire des Placards ; des écrits injurieux contre l’eucharistie sont placardés dans différents lieux du
royaume et jusque sur la porte de la chambre du roi au château d’Amboise. En réponse, François Ier engage une répression brutale contre les partisans de la Réforme.
1536
février : reprise des guerres d’Italie ; en dépit de la paix de Cambrai, François Ier fait valoir ses droits sur le Milanais
à la suite de la mort de Francesco II Sforza, duc de Milan. juin : Charles Quint envahit la Provence. 10 août : mort du
dauphin François ; son frère Henri devient héritier du trône.
Alliance de François Ier avec le sultan ottoman Soliman le Magnifique.
1537
28 décembre : ordonnance de Montpellier, demandant que soit remis pour contrôle aux bibliothécaires de la librairie
royale de Blois un exemplaire de tout livre mis en vente dans le royaume.
1538
18 juin : paix de Nice entre François Ier et Charles Quint ; trêve de dix ans, conservation par la France de ses conquêtes
tandis que l’empereur devient maître du Milanais et d’une grande partie du duché de Savoie.
14-15 juillet : entrevue d’Aigues-Mortes ; François Ier et Charles Quint échangent les colliers de leurs ordres, la Toison
d’or et l’ordre de Saint-Michel.
1539
Titien envoie à François Ier le grand portrait qu’il a peint de lui. Étienne Roffet nommé relieur du roi réalise des reliures
aux armes pour la bibliothèque de François Ier. 17 janvier : Conrad Néobar est nommé imprimeur du roi pour le grec ;
Robert Estienne lui succède après sa mort et commande le 2 novembre 1540 à Claude Garamont les caractères « grecs
du roi » qui serviront à imprimer les éditions faites d’après les manuscrits de la Bibliothèque royale. 12 mars : décision
par lettres patentes de la reconstruction du château de Saint-Germain-en-Laye.
août : ordonnance de Villers-Cotterêts, réformant la juridiction ecclésiastique, rendant obligatoire la tenue des
registres des baptêmes et faisant du français la langue officielle du droit et de l’administration. novembre : début de
la traversée du royaume de France par Charles Quint, depuis l’Espagne jusqu’aux Flandres ; le 12 décembre, rencontre
avec François Ier à Loches, puis à Amboise, à Blois, à Chambord la nuit du 18 au 19 décembre et à Fontainebleau du 24
au 30 décembre.
1541
Décision de reconstruire le palais du Louvre (1546 : début des travaux sous la direction de Pierre Lescot.)
1542
début de la construction du château de la Muette, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.
12 juillet : reprise de la guerre contre Charles Quint (neuvième guerre d’Italie).
1544
11 avril : victoire des troupes françaises sur les troupes de Charles Quint à Cérisoles. juin : invasion anglaise du
royaume ; transfert de la librairie royale de Blois à Fontainebleau. 8 septembre : traité de Crépy-en-Laonnois (fin à la
neuvième guerre d’Italie) ; François Ier renonce à ses prétentions sur les Flandres, l’Artois, Naples, le Milanais ; Charles
Quint renonce aux siennes sur la Bourgogne. 18 septembre : Boulogne tombe devant les troupes anglaises.
1545
9 septembre : mort de Charles, troisième fils de François Ier.
1546
7 juin et 17 juillet : traité d’Ardres, entre Henri VIII et François Ier ; la ville de Boulogne est restituée à la France, Calais
reste possession anglaise ; le traité ne sera pas exécuté.
1547
28 janvier : mort du roi Henry VIII.
31 mars : mort de François Ier au château de Rambouillet ; son seul fils survivant, Henri, lui succède ; la cérémonie
funèbre à la basilique de Saint-Denis a lieu le 23 mai 1547.
13
Scénographie
5
4
6
2
3
1
1/François d’Angoulême, le roi à venir
2/Le roi chevalier
3/Le roi très chrétien
4/Exercer le pouvoir
5/Vie de cour, vie des Lettres
6/Logiques du portrait royal
Scénographie : Véronique Dollfus
Graphisme : Atelier JBL
Lanterne magique
En ouverture de l’exposition, le visiteur traverse un sas où défilent les «images d’Epinal» de
François Ier qui ont constitué notre imaginaire collectif.
Un axe oblique
Passé ce sas, un axe oblique traverse l’exposition et, matérialisé par un large tapis rouge, conduit
de l’arbre généalogique des Valois à la représentation de François Ier en déité polymorphe. Cet axe
est une galerie, qui, comme celle du château de Fontainebleau, construit un discours et une image
du roi. C’est là que sont présentés et mis en parallèle les grands portraits de cour par Clouet,
Van Cleve, Titien. Elle est l’axe de gravité de l’exposition, et le passage obligé entre les espaces où
vont être déclinées les différentes facettes du roi.
Couleurs
Les couleurs sont en résonance avec les œuvres de l’époque – de la miniature à la fresque en
passant par la tapisserie. Les cimaises sont ocre – de ce terre claire caractéristique des fonds de
tapisseries, qui s’harmonise avec le bois des vitrines et du parquet. Au pied des cimaises la ceinture des vitrines se colore successivement en bleu doux, vert d’eau et jaune d’or. L’oblique de la
galerie tranche dans un rouge qui intègre l’apothéose finale de François Ier en déité.
Un fil conducteur
Au dessus des vitrines court un long ruban, fil conducteur graphique qui fédère l’écrit, les œuvres
et les reproductions.
Portraits en ouverture
Un majestueux portrait du roi en pied introduit chaque partie de l’exposition, avec les attributs de
son âge et de sa fonction. Il désigne, enlumine, et entoure le texte principal.
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Publication
François Ier
Pouvoir et image
Catalogue sous la direction de Magali Vène et
de Bruno Petey-Girard, avec la collaboration
d’Estelle Bœuf-Belilita et de Lucile Trunel
Collection : Beaux livres
Format : 17 x 24 cm
272 pages
Reliure : broché avec rabats
115 illustrations
Prix : 39 euros
Connaissez-vous François Ier ?
De tous les rois de France, François Ier est de ceux dont le nom ravive immédiatement des souvenirs : le jeune héros de Marignan, le chevalier adoubé par son fidèle lieutenant Bayard, l’homme
à femmes, le roi ami des arts, le grand bâtisseur dont le règne vit la France sortir d’un Moyen Âge
obscur pour entrer dans la Renaissance. Ces images correspondent-elles réellement à ce que fut
François Ier ? Cet ouvrage rassemble les réponses des meilleurs spécialistes de la période.
Un « communicant » hors pair
S’il y a bien des inexactitudes parmi les représentations du roi, nombre d’entre elles s’ancrent dans
une réalité historique. Certaines sont des créations tardives, d’autres sont le fruit d’une réelle stratégie élaborée par François Ier et son entourage, qui ont posé les prémices de ce que l’on nomme
aujourd’hui la « communication politique ». Découvrir ces images et le contexte dans lequel elles
ont été forgées permet d’appréhender l’homme sous un jour totalement inédit et de comprendre
comment une savante maîtrise du paraître a permis la construction d’un pouvoir politique à la
française.
Une histoire en images
On trouvera, enfin rassemblée, l’imagerie générée par un roi des plus populaires : tableaux, sculptures, miniatures, effigies frappées sur des monnaies, gravures accompagnant les rituels royaux
autour desquels se pressait la foule… Sont aussi reproduits, pour la première fois, l’armure en pied
d’un François Ier à la carrure impressionnante – il mesurait 1,90 mètre! –, ainsi que ses vêtements
les plus somptueux et ses déguisements les plus fantaisistes, tel ce costume de « centaure portant une demoiselle en amazone », arboré lors d’une fête de cour. De ce kaléidoscope, les auteurs
retirent un portrait aussi saisissant qu’inattendu de l’un des personnages historiques préférés des
Français.
15
Autour de l’exposition
Activités tous publics
Visites guidées
Visite guidée pour individuels : mercredi à 14h30 et dimanche à 15h
Un livret-jeu pour enfants de 7 à11 ans est téléchargeable sur le site bnf.fr et disponible à l’entrée
de l’exposition.
Atelier gravure pour enfants de 7 à 11 ans
Mon portrait de roi !
Après avoir découvert les codes de la représentation royale au XVIe siècle, les enfants se représentent en roi ou en reine.
Pour cela, ils choisissent leur attitude, créent leur emblème, inventent leur chiffre... avant de graver leur portrait, comme au temps de François Ier.
Mercredi ou samedi à 14h30
Visite guidée « accessibilité »
Un parcours spécifique équipé de stations audio-tactiles permettra au public déficient visuel de
découvrir une sélection de documents remarquables présentés dans l’exposition.
Accompagnement gratuit par les Souffleurs d’Images.
Renseignements et réservations pour les visites et ateliers au 01 53 79 49 49 ou sur visites@
bnf.fr
Pour les scolaires
Visite-atelier
Inventions typographiques sur un portrait de François Ier
A partir du portrait de François Ier de Jean Clouet, les élèves sont invités à inventer une typographie
en prenant appui sur les formes et contours du visage royal (Niveau CE2 à CPGE, BTS)
Des visites guidées pour les classes sont organisées, ainsi que des visites spécifiques pour les
enseignants (renseignements sur classes.bnf.fr). Les visites non guidées sont libres pour tous les
niveaux scolaires (réservation obligatoire).
Formations enseignants
La BnF, lieu de ressources pour les professeurs-documentalistes :
François Ier, pouvoir et image. les 18 et 19 mai 2015
Autour de l’exposition
Partenariat Musée du Jeu de Paume / BnF : « L’Archive en question »
Le service de l’Action pédagogique met en place un partenariat avec le Jeu de Paume autour de la
problématique de l’exploration de l’archive. Renseignements : [email protected]
Dossiers pédagiques
Des ressources sont disponibles en ligne sur classes.bnf.fr
Réservation obligatoire pour toutes les activités pédagogiques : 01 53 79 49 49 ou [email protected]
Exposition virtuelle
Exposition virtuelle et ressources en ligne sont à retrouver sur expositions.bnf.fr
16
Colloque «François Ier imaginé»
Colloque international organisé par la Société Française d’Étude du Seizième Siècle (SFDES)
et par l’association Réforme, humanisme, Renaissance (RHR).
A la BnF I François-Mitterrand, jeudi 9 avril 2015, Grand Auditorium, 9h30-13h
A l’INHA vendredi 10 et samedi 11 avril 2015.
Parce que l’imagerie constituée autour de la figure de François Ier est un mythe et qu’elle fait partie
de notre patrimoine, sa constitution mérite d’être étudiée comme un fait historique. Le propos de
ce colloque est d’étudier la constitution de l’image du roi de son vivant à partir des attentes mais
aussi des déceptions que suscite sa figure, centrale dans le devenir du royaume et des équilibres
européens. Il s’attachera à décrire son évolution, à étudier les facteurs qui ont influé au fil du règne
sur la « fabrique du roi François », qu’elle soit voulue par le prince, souhaitée par son entourage ou
imposée par les circonstances.
Concert
Jeudi 9 avril 2015
Un concert sera donné à 18h30 par l’ensemble Doulce Mémoire, dirigé par Denis Raisin Dadre
(BnF, Grand auditorium)
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Trésors royaux
La bibliothèque de François 1er
Du 4 juillet au 18 octobre 2015
Célébrations nationales François Ier 2015
Exposition organisée avec le partenariat exceptionnel
de la Bibliothèque nationale de France
Grandes Heures d’Anne de Bretagne (BNF, Mss., Latin 9474) - Crédit BnF
En 2015, la France célébrera les 500 ans de l’accession au trône de François Ier ainsi
que l’anniversaire de la bataille de Marignan. Des manifestations, dont plusieurs expositions de grande
envergure, sont prévues tout au long de l’année.
Situé au cœur du Val de Loire, le château royal de Blois est un haut lieu d’art et d’histoire,
visité par près de 300 000 personnes chaque année. Héritier d’un passé royal prestigieux, il mène
depuis plusieurs années une politique active de développement culturel et touristique, en direction de
tous les publics, notamment à travers une programmation de grandes expositions sur la civilisation
de la Renaissance. Résidence favorite de la Cour au XVIème siècle, c’est également dès 1515 le premier
chantier entrepris par François Ier. Abritant la bibliothèque royale jusqu’en 1544 (date de son transfert à
Fontainebleau), le château ne pouvait donc manquer de participer à cet anniversaire en organisant une
exposition d’envergure internationale.
C’est pourquoi la Ville de Blois et la Bibliothèque nationale de France se sont associées
pour produire une des expositions majeures de cette année François Ier, la plus importante en dehors
GH3DULVHWGHODUpJLRQSDULVLHQQH/HFRPPLVVDULDWJpQpUDOHQDpWpFRQ¿pjeOLVDEHWK/DWUpPROLqUH
FRQVHUYDWHXUHQFKHIGLUHFWULFHGXFKkWHDXUR\DOHWGHVPXVpHVGH%ORLVHWOHFRPPLVVDULDWVFLHQWL¿TXH
à Maxence Hermant, conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de
France.
1
18
Pour la première fois seront réunis au château royal
de Blois les plus précieux des livres de François Ier,
accompagnés d’une sélection d’objets d’art provenant eux aussi
des collections royales. Sur les 140 pièces sélectionnées, près de
130 sont conservées à la Bibliothèque nationale de France : livres
manuscrits et imprimés, reliures précieuses, gravures et dessins,
monnaies et médailles, objets d’art et bijoux. Les autres œuvres
proviendront de grands établissements culturels français
(Musée du Louvre) et internationaux, notamment américains
(Metropolitan Museum of Art de New York, The Morgan Library
and Museum de New York) ou encore de collections privées
(Etats-Unis).
Tout au long du parcours de l’exposition, les visiteurs
pourront admirer nombre de chefs-d’œuvre rarement
présentés au public en raison de leur fragilité et de leur
préciosité. C’est du reste la première fois que l’on tente de
reconstituer la bibliothèque de François Ier de façon aussi
ambitieuse. Beaucoup de volumes reviendront pour la
première fois au château royal Blois depuis le XVIème siècle, ce
qui ne manquera pas de susciter l’intérêt. Entre autres pièces
exceptionnelles seront présentés les célèbres Grandes heures
d’Anne de Bretagne enluminées par Jean Bourdichon ; les
Heures de Louis de Laval enluminées par Jean Colombe,
considérées comme le manuscrit le plus enluminé au monde avec
près de 1200 miniatures ; une des vingt reliures brodées de la
Renaissance encore conservées au monde ; la Bible de Robert
Estienne, imprimée en 1540, et dotée d’une très précieuse
reliure marquée du F royal ; ou des Évangiles carolingiens,
datant du IXème siècle mais reliés par la suite pour François Ier.
Paraphrase d’Erasme sur l’Evangile de Saint-Matthieu
(BNF, Mss., Français 934) - Crédit BnF
L’exposition sera construite autour d’ensembles de livres ayant une même origine ou un même contexte
d’acquisition, permettant au public d’en saisir la richesse et la complexité : l’héritage de la famille Angoulême (Jean
d’Angoulême et Marguerite de Rohan, grands-parents de François, Charles d’Angoulême et Louise de Savoie, ses parents,
HWHQ¿QOHMHXQH)UDQoRLVG¶$QJRXOrPHOXLPrPHIXWXU)UDQoRLV,er) ; la bibliothèque royale de Blois ; la bibliothèque
personnelle du roi ; l’héritage d’Anne de Bretagne et de Claude de France ; la saisie des livres de la famille de Bourbon ;
ODFKDSHOOHUR\DOHOHUrYHLWDOLHQHWRULHQWDOHWHQ¿QOHFDELQHWSULYpGXURLWRWDOHPHQWLQpGLW
Le public découvrira ainsi de quoi était composée la « librairie » royale, tant la bibliothèque personnelle de
François Ier que la bibliothèque royale institutionnelle, les types d’ouvrages qui s’y trouvaient, essentiellement des
manuscrits, témoignant de la persistance du goût médiéval pour les grands formats luxueux des bibliothèques princières,
mais aussi des incunables (ouvrages imprimés avant 1500), des imprimés témoins des recherches typographiques de la
Renaissance et les différents types de reliures. La bibliothèque de François Ier, roi lettré, formée de textes grecs et latins,
d’ouvrages techniques et pratiques, d’œuvres littéraires et de livres de dévotion, illustre l’environnement culturel de la
Renaissance, le goût et l’éducation d’un prince.
Y avait-il une seule bibliothèque ou plusieurs, avec des contenus, des statuts et des visées différentes ?
2
Les bibliothèques de la Renaissance ne ressemblent pas
à celles des siècles postérieurs. L’exposition répondra donc à des
questions pratiques : à quoi ressemblait la bibliothèque royale ?, tant
dans sa situation au sein des appartements royaux, que dans son
ameublement (armoires, rayons…), et dans son décor à Blois puis à
Fontainebleau, quel était son usage ?, à la fois lieu d’étude et cabinet
GHFROOHFWLRQHWHQ¿QOH©IRQFWLRQQHPHQWGHODELEOLRWKqTXHªU{OH
des érudits et bibliothécaires...
S’appuyant sur des recherches initiées il y a plusieurs
années, cette exposition permettra de jeter un regard nouveau
sur les collections de livres de François Ier, entre Moyen Âge et
Renaissance, tout en permettant à un large public d’avoir
accès de manière exceptionnelle à certains trésors des
collections nationales. Les livres de François Ier sont en effet à
l’origine de la bibliothèque des rois de France, devenue bibliothèque
nationale sous la Révolution.
Eusèbe, Homiliae in memoriam Constantini imperatoris et Sylvestri
papae (BNF, Mss., Grec 1439) - Crédit BnF
Une attention toute particulière sera portée à la médiation
de cette exposition, notamment grâce à des visites et de dispositifs
adaptés. Le numérique sera également présent dans l’exposition,
faisant un lien entre passé et présent. Des bornes numériques
permettront de feuilleter les ouvrages les plus importants, comme
les Grandes heures d’Anne de Bretagne'HVFRGHVÀDVKSODFpVVXU
les vitrines permettront de consulter sur Gallica, la bibliothèque en
OLJQH GH OD %Q) OHV YROXPHV QXPpULVpV HQ KDXWH Gp¿QLWLRQ HW HQ
couleur. Ces liens pourront être partagés sur les réseaux sociaux par
les visiteurs.
Visites guidées :
- Visite thématique « Spéciale François Ier » : tout ce que vous avez toujours voulu
savoir sans oser le demander…
Du 8 février au 1 novembre 2015 : tous les dimanches à 11h00
(du 4 juillet au 18 octobre : visite de l’exposition incluse)
Sans supplément sur le prix d’entrée
- Visite familiale « Il était une fois la salamandre d’or et d’argent » NOUVEAU
Découvrez le château de François Ier à travers un parcours conté, semé d’embûches et
de rebondissements… A partir de 7 ans. Tous les jours pendant les vacances scolaires à 14h00
(à partir du 11 avril) Sans supplément sur le prix d’entrée. Sur réservation au 02 54 90 33 32
Avec le parrainage
de Stéphane Bern,
présentateur
de l'émission
"Secrets d'histoire"
Exposition présentée du 4 juillet au 18 octobre 2015
Accès compris dans le prix d’entrée du château :
Adulte : 10 € / Enfant (6 – 17 ans) 5 € / Réduit : 7,50 €
Horaires d’ouverture : juillet / août : 9h00 / 19h00
septembre : 9h00 / 18h30 – octobre : 9h00 / 18h00
Renseignements : 02 54 90 33 33 – [email protected]
Programmation culturelle sur www.chateaudeblois.fr
Château Royal de Blois | Communiqué de presse décembre 2014
6 Place du Château, 41000 Blois
Relations presse : Heymann, Renoult Associées, Agnès Renoult
Julie Oviedo : [email protected] et Marc Fernandes : [email protected]
T. +33 (0)1 44 61 76 76 | www.heymann-renoult.com
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