Séjour de François 1er à Mézières (Entrées - Charleville

Transcription

Séjour de François 1er à Mézières (Entrées - Charleville
Histoire
Entrées royales
Séjours de François I à Mézières
er
se porte candidat au trône
impérial, mais c’est Charles Ier
d’Espagne qui est élu en
1519, il prend alors le nom de
Charles Quint. Le royaume de
France est dangereusement
menacé d’encerclement, car
les Habsbourg sont à la fois
maîtres de la Flandre, de
l’Allemagne, de Naples, de la
Sardaigne, de la Sicile, de
l’Espagne et de l’empire colonial espagnol.
Dessin Olivier Gobé
1521 : desserrer l’étau
François Ier entre à Mézières. Son dernier séjour date
de 1546. Il avait pour emblème la salamandre et pour
devise “Nutrisco et extinguo” (“Je défends le bien et je
détruis le mal”).
Esprit empreint de culture
mais aussi homme de
guerre, François Ier parcourt
inlassablement les marches
de son royaume, afin de
vérifier les verrous de la
frontière face aux armées de
Charles Quint. La rencontre
de Mézières et François Ier :
une histoire méconnue.
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N° 134 - Novembre 2009
François Ier voit le jour à Cognac, le 12 septembre de l’an de grâce 1494. Fils de Charles
de Valois-Orléans, comte d’Angoulême, et de
Louise de Savoie, il passe son enfance au château d’Amboise, élevé avec d’autres jeunes
nobles dont Robert de La Marck, seigneur de
Florange et Anne de Montmorency, le grandpère d’Henri de La Tour d’Auvergne. Il épouse,
en 1514, Claude de France, fille aînée de son
cousin Louis XII. Ce dernier n’ayant pas d’héritier mâle, il lui succède le 1er janvier 1515.
Un homme sous influences
Fort galant, il collectionne de nombreuses
maîtresses. Ses favorites ont une indéniable
influence sur les affaires du royaume : la comtesse de Châteaubriant, de 1516 à 1528, pousse ses frères incapables – Lautrec, Lescun,
Lesparre – aux premiers postes de l’armée ;
puis la duchesse d’Étampes, qui manipule le roi
à partir de 1536 et, à la fin du règne, entre en
rivalité avec Diane de Poitiers, maîtresse du
futur Henri II. Il multiplie des liaisons sentimentales, par exemple, avec la Belle Ferronnière. Le
roi est certainement trop instable et léger pour
gouverner lui-même, le pouvoir est donc disputé entre favoris et favorites : Bonnivet de 1515 à
1525, puis Chabot, et enfin, Anne de
Montmorency. La reine mère, Louise de Savoie,
joue aussi un grand rôle politique jusqu’à sa
mort en 1531. À Marignan, François Ier est fait
chevalier par le preux Bayard, le 14 septembre
1515, après la victoire sur les Suisses. À la mort
de l’empereur Maximilien d’Autriche, François Ier
Face à ce péril, pour désserrer l’étau, François Ier recherche
l’alliance d’Henri VIII, roi
d’Angleterre, lors de la fameuse rencontre du Camp du
Drap d’Or, entre Guînes et
Ardres, devant Calais anglais, le 7 juin 1520.
Écoutons l’illustre historien Michelet, originaire
des Ardennes de par sa mère : « Ni la France,
ni l’Espagne ne pouvaient céder bénévolement la Navarre. La Navarre était double.
Double de même était la Flandre, regardant la
France et l’Empire, double la question de
Milan, double la question de la Bourgogne ». À
la suite de la victoire de Bayard à Mézières,
François Ier – qui attendait en l’abbaye de SaintThierry près de Reims – entre, victorieux, dans
Mézières, le 30 septembre 1521. Le souverain
ne reconnaît pas alors à son juste mérite le
dévouement extraordinaire du Chevalier sans
peur et sans reproche. Après la défaite de La
Bicoque (qui donnera le mot commun de «
bicoque »), le Milanais est perdu en 1523.
François Ier est sacré à Reims le 25 janvier 1515. Coll. Médi
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Histoir
Rue Marcel-Pagnol
Manuel scolaire des années 1950 (Coll. GDP).
François Ier est fait prisonnier à la suite de la
désastreuse défaite de Pavie, le 24 février 1525.
Il est emmené captif en Espagne et est contraint
de parapher le traité de Madrid, le 14 janvier
1526. Lors de la paix de Cambrai ou paix des
Dames (3 août 1529), François Ier renonce à
l’Italie et Charles Quint à la Bourgogne. François Ier
– qui était veuf depuis 1524 – scelle son entente avec Charles Quint en épousant la sœur de
celui-ci. Le Roi Très-Chrétien n’hésite pas à s’allier avec les princes protestants allemands
(1531), les Suédois et les Turcs musulmans de
Soliman le Magnifique, lors du traité des
capitulations de 1536. François Ier vient fréquemment dans la région, aux châteaux de
Compiègne, de Coucy et de Fère-en-Tardenois.
1535 : ses alliés et amis,
les princes de Sedan
Après un rapide passage à Mézières,
François Ier vient à Sedan, le 8 août 1535, il
est reçu par le prince Robert II de La Marck et
son épouse Catherine de Croÿ, avec la plus
grande magnificence. À Sedan, son hôte lui fait
cadeau d’une pièce de canon fondue sur place ;
iathèque “Voyelles”
puis le roi se rend à Mouzon et à Bar-le-Duc.
François Ier est malade à partir de 1535, il est
même dans un état désespéré en 1539, il
n’exerce plus le pouvoir que de façon intermittente ; cet abcès chronique « à bas de ventre »
semble impossible à guérir. En 1544, il visite
les places de la frontière. Au traité de Crépyen-Laonnois du 18 septembre 1544, François Ier
abandonne la Savoie et renonce une fois de
plus à sa suzeraineté sur l’Artois et la Flandre.
Novembre 1546 : dernier voyage
À quelques mois de son décès, François Ier
et toute sa cour reviennent sur la frontière
mosane. En novembre 1546, François Ier
effectue ses dernières entrées solennelles à
Sedan et à Mézières ; auparavant, il était
passé dans ses villes neuves de Vitry-leFrançois et de Villefranche-sur-Meuse. Ensuite,
il visite le château de Montcornet-en-Ardenne,
Maubert-Fontaine (17 novembre 1546) qui avait
été rasée par les Impériaux en 1521, fortifiée en
1545-1546, Notre-Dame-de-Liesse… À l’issue
de trente ans de guerres continuelles, quand
François Ier, malade depuis longtemps, trépasse
le 31 mai 1547, le roi laisse un royaume dont les
frontières sont à peu près inchangées, si l’on
excepte la conquête occasionnelle du duché de
Savoie. Il avait eu sept enfants de sa première
épouse ; son fils aîné, François, duc de
Bretagne, né en 1518, est mort mystérieusement, empoisonné, dit-on. Son second fils sera
Henri II.
Gérald DARDART
Retrouvez les tirés à part sur le site de la Ville :
www.mairie-charlevillemezieres.fr
rubrique : visite de la ville,
puis “un peu d’histoire”.
Marcel Pagnol est né d’un père instituteur et d’une mère couturière, le 28 février
1895 au 16 du Cours Barthélemy à
Aubagne, près de Marseille. En 1910, sa
mère Augustine décède à l’âge de 37 ans.
En 1915, il est nommé maître d’internat au
lycée de Digne, puis répétiteur d’anglais au
collège de Tarascon. En 1922, il gagne Paris
avec sa première épouse Simone, puisqu’il
est nommé au lycée Condorcet. En 1927, il
abandonne la carrière de professeur d’anglais après ses débuts d’auteur dramatique
– Les marchands de gloire, avec Paul
Nivoix, en 1925 – puis semble s’orienter vers
l’avant-garde – Jazz, 1926 – à laquelle il préféra bientôt le naturalisme, avec une comédie de mœurs, Topaze, 1928. Marius
connaît au théâtre un grand succès en
1929, Raimu joue le rôle de César, la pièce
de théâtre devient le premier film de Pagnol
en 1931.
Cinéaste marseillais et provençal
Les films très populaires se succèdent :
Fanny en 1932, César en 1936, Regain en
1937, La Femme du boulanger en 1938, La
Fille du puisatier en 1940… Selon
Pagnol, « Le film parlant est l’art d’imprimer, de fixer et de diffuser le théâtre ».
Pour soutenir ses théories sur le septième
art, Pagnol fonde Les Cahiers du film.
Fernandel : « On tournait Le Schpountz
l’après-midi et Regain le matin, parce que
le paysage et les acteurs étaient les mêmes
dans les deux films. Il fallait le faire, jouer
deux personnages dans la même journée.
Je n’aurais jamais accepté avec un autre
que Pagnol. » Il fait quelques incursions du
côté du roman : Pirouettes en 1932, L’eau
des collines, composé de deux parties Jean
de Florette et Manon des sources en 1964.
Il fait éditer quelques traductions : Hamlet
(1947) et Les Bucoliques (1958). En 1946,
année de la mort de son ami Raimu, Marcel
Pagnol est élu à l’Académie française. Ses
souvenirs d’enfance connaissent un succès
considérable : La Gloire de mon père et Le
Château de ma mère en 1957, Le temps
des secrets en 1960 et Le
temps des Amours publiés
de manière posthume en
1977. Après avoir signé 21
films, entre 1931 et 1954,
Pagnol décède le 18 avril
1974 à Paris. Sa dernière
demeure se situe au cimetière de la Treille, à Marseille, et
est agrémentée d’une épitaphe : « Il aimait les sources,
les amis et sa femme ».
Gérald DARDART
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