Maison de l`avocat - La Gazette du Palais
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Maison de l`avocat - La Gazette du Palais
Ac tu a l it é 279r7 279e7 La phrase Le chiffre “ L’administration comme le juge administratif méconnaissent les concepts, utilisant sans nuance islamisme, radicalisme, salafisme, wahhabisme, le tout comme fondement d’un comportement qui serait de nature terroriste ” Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France, lors du 43e congrès du SAF le 4 novembre dernier à Paris 279r7 279f2 279f0 L’indiscret 19 % C’est la proportion d’avocats collaborateurs libéraux qui estiment qu’il faudrait supprimer le contrat de collaboration libérale (Source : Enquête réalisée par la Direction générale des entreprises (DGE) au printemps 2016 sur le contrat de collaboration libérale). Alors que se prépare un nouveau débat sur les élections des membres du Conseil national des barreaux en novembre, le bâtonnier de Paris, Frédéric Sicard, a adressé un courriel aux membres du bureau du CNB, estimant qu’il fallait d’abord définir précisément le rôle du CNB par rapport aux ordres avant de se prononcer sur son mode d’élection. Selon lui, le choix du suffrage – direct ou par collèges – découle des fonctions de l’institution. 279f0 279e7 Professions Les maisons de l’avocat… et du justiciable 279f2 D’abord lieu de rendez-vous pour les professionnels du droit, les maisons de l’avocat sont devenues au fil du temps le symbole de la place de l’avocat dans la cité. Une fonction qu’elles entendent bien garder. Elles s’élèvent généralement en centre-ville à côté du palais de justice, au cœur de la « cité ». Et tout comme ces derniers, les maisons de l’avocat n’échappent pas aux évolutions de la justice. Traditionnellement, ces bâtiments regroupent l’ensemble des services liés au barreau : la Caisse autonome des règlements pécuniaires des avocats (CARPA), l’Association nationale d’assistance administrative et fiscale (ANAAFA) et la gestion du tableau des avocats inscrits à l’ordre. Les avocats peuvent y rencontrer leur bâtonnier et représentants au conseil de l’ordre, et les audiences disciplinaires s’y déroulent. « Notre profession vit une telle mutation que les services de l’ordre sont primordiaux. Les confrères se retrouvent dans la maison des avocats et y sont attachés. Il faut capitaliser dessus », développe Thomas Drouineau, bâtonnier de Poitiers. Les maisons de l’avocat accueillent ainsi les expertises judiciaires, les permanences pénales et les formations professionnelles. En outre, elles mettent des bureaux à disposition des confrères pour leur permettre de recevoir des clients ou tout simplement de travailler entre deux audiences. Enfin, elles sont de plus en plus nombreuses à héberger les règlements amiables des litiges. Leur fonctionnement est évidement étroitement lié à celui du barreau, du nombre d’avocats qui le composent et aux questions locales. La réforme de la carte judiciaire et la création des nouvelles cités judiciaires ont ainsi eu un impact direct sur les maisons des avocats. En Corrèze par exemple, la fusion entre les barreaux de Brive et de Tulle, en 2010, a été l’un des éléments déclencheurs du déménagement de la maison de l’avocat de Brive, devenue trop étroite pour accueillir les nouveaux confrères. Toute l’activité du barreau, auparavant en sous-sol du palais de justice de Brive, a donc été transférée dans une ancienne imprimerie, pour un budget total de 380 000 euros (acquisition et travaux compris). Rester ouvert sur la « cité ». Exclus des nouvelles cités judiciaires, dont les conditions d’accès limitent le plus possible leur présence dans ces enceintes, les avocats se voient obligés d’ouvrir leur maison au grand public pour rester proches des justiciables. « Ce n’est pas la maison des avocats, mais la maison de l’avocat. Notre maison de l’avocat est ouverte sur la cité. Nous avons par exemple un système de consultations thématiques données par les avocats et les médiations s’y déroulent aussi », explique Édith Verger-Morlhigem, bâtonnier de Limoges, où la maison de l’avocat a été inaugurée au mars dernier. Les opérations portes ouvertes, comme à Limoges lors de la rentrée solennelle du barreau en septembre dernier ou à Poitiers en novembre prochain, sont l’occasion de rendre les lieux plus accessibles. G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 8 n ov e m b r e 2 0 1 6 - N O 3 9 5 A ct u al i t é Dans de nombreuses villes, les consultations juridiques gratuites y sont désormais délivrées. Les justiciables souhaitant bénéficier de l’aide juridictionnelle peuvent également y déposer leur dossier. La rencontre avec le public se fait aussi par le biais d’expositions, de conférences ou via l’accueil temporaire d’associations proches du milieu judiciaire. Leurs fonctions se diversifiant au fil des années, les maisons de l’avocat sont petit à petit devenues trop étroites. S’est alors posée la question de l’avenir des bâtiments existants. Pour Thomas Drouineau, bâtonnier de Poitiers, il ne fait aucun doute que « la solidarité et l’ordonalité sont représentées par la maison de l’avocat qui doit être visible par la cité et proche des lieux de décisions ». Le barreau d’Agen, par exemple, a fait le choix de l’agrandissement en 2012. Pour un investissement de 200 000 euros, la maison de l’avocat a fait peau neuve afin d’offrir de meilleures conditions de travail à ses membres. La fermeture de la salle dédiée aux avocats au sein du palais de justice a renforcé le besoin d’adaptation. Désormais accessible aux personnes à mobilité réduite, le bâtiment offre des bureaux, un espace de repos, des salles de réunion et de réception du public. « Nous voulions que cette maison soit le lien entre le barreau et les justiciables », expliquait Patrick Lamarque bâtonnier au moment de l’inauguration de la nouvelle maison. À Nantes, le déménagement de l’ordre a été décidé notamment à cause du nombre croissant d’avocats inscrits au barreau et de la construction du nouveau palais de justice. Sans en être au cœur ni même voisine, comme cela devrait être le cas à Paris selon le dernier projet présenté, la maison de l’avocat a traversé la Loire pour continuer à rester proche du palais. Le centre judiciaire de Nantes s’est en effet déplacé, le barreau devait donc suivre le mouvement. Aujourd’hui réparti sur cinq étages, le bâtiment dispose même d’une crèche associative. « En intégrant un bâtiment moderne, spacieux, tout en transparence, c’est un peu comme si on se projetait dans un nouveau siècle », développait le bâtonnier Philippe Joyeux en 2009. De son côté, le nouvel emplacement de la maison de l’avocat de Limoges, inaugurée en mars dernier, n’est pas neutre. Les professionnels du droit sont désormais présents en bas de la nouvelle cité judiciaire et près de l’ancien palais, consacré à la cour d’appel. Son budget, lui, demeure confidentiel. « Il était important que le projet n’endette pas les confrères. L’augmentation de la cotisation est très faible », confie Édith VergerMorlhigem. Évoluer, mais pas à tout prix. Quelle que soit la stratégie adoptée pour continuer à représenter le justiciable, les principales préoccupations des bâtonniers partout en France restent les mêmes : garder un budget équilibré et prendre en compte le niveau de vie de ses membres. L’ordre de Paris n’y fait pas exception. Le projet de la future maison de l’ordre des avocats (MODA) situé sur le parvis de la cité judiciaire des Batignolles fait débat. En pleine campagne pour le bâtonnat, le candidat Carbon de Sèze réclame ainsi « un moratoire » et « un débat public et accessible à tous les confrères sur cet investissement qui va engager les finances de l’ordre et de la Carpa pour plusieurs décennies ». Coût estimé des travaux : 75 millions d’euros (hors aménagement intérieurs d’un montant d’environ 12 millions d’euros) pour 7 000 mètres carrés composés notamment d’une bibliothèque, d’un auditorium et d’une salle de conférences, et qui pourraient accueillir 225 collaborateurs de l’ordre. Mais contrairement à d’autres villes, le bureau du bâtonnier, la salle du conseil de l’ordre ainsi que le vestiaire resterait dans l’ancienne maison du barreau au centre de la capitale. À Poitiers, la MODA est également au cœur des élections du prochain bâtonnier. Le projet de déménagement à côté de la nouvelle cité judiciaire, d’un budget d’un million d’euros pour un bail emphytéotique administratif avec des travaux de rénovation, fait débat depuis plusieurs années. « Ces futurs bâtiments sont-ils adaptés à l’exercice d’un ordre du 21e siècle ? Pour l’instant je ne le pense pas », constate Thomas Drouineau. La place de l’avocat proche du palais, loin du centre-ville, ne fait pas l’unanimité et l’actuel bâtonnier préfère mener le combat pour que les avocats disposent d’un véritable accès à la future cité judiciaire. Delphine Iweins 275d6 Agenda Droit pénal et agriculture 275d6 L’Association française de droit rural organise son 33e congrès national, consacré au droit pénal et à l’agriculture, les 25 et 26 novembre, à la faculté de droit de Bordeaux. Renseignements : www.droit-rural.com 6 G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 8 n ov e m b r e 2 0 1 6 - N O 3 9 275d6 279f2