l`intégration, un relais de croissance
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l`intégration, un relais de croissance
16-Journal-juin-2011:Mise en page 1 24/05/11 15:12 Page 151 Journal la durée ministérielle derrière AlliotMarie. Mais il réussit à éviter aussi bien les postes régaliens que Bercy. Ministre dépensier et créateur de taxes, novateur avec le Grenelle de l’environnement, il est bien perçu à gauche. Surtout, sa stratégie gradualiste est à l’opposé de l’intransigeance du chef du MoDem. Elle consiste à ne pas renier les proximités avec Sarkozy, à garder même un pied à l’UMP (où sont en effet encore très présents des centristes comme Daubresse et Méhaignerie et des partisans d’une affirmation non gaulliste au sein de la droite comme Raffarin), à reculer aussi le moment de la déclaration de candidature. Borloo se soustrait ainsi aux injonctions à l’indépendance venues de Bayrou comme à l’accusation de division venue des sarkozystes. Il séduit tous les parlementaires qui auraient peur des représailles de l’UMP et se situent clairement au centre droit. En reculant la date de son annonce, il fait droit à l’inquiétude de la droite sur la capacité de Marine Le Pen à éliminer Sarkozy au premier tour, tout en se mettant sur les rangs (avant un Fillon ou un Juppé) comme un recours contre la droitisation, avec son positionnement politique décalé vers le centre et attractif pour les écologistes tendance Hulot. Son image n’est pas celle d’un diviseur, mais d’un homme qui répond aux attentes d’un centre droit en jachère depuis le tournant droitier du président à l’été 2010. Ce faisant, il se rend acceptable par les élus (ce à quoi avait échoué Bayrou), mais cette stratégie subtile aura son plein rendement dans un schéma de substitution, beaucoup moins dans celui d’un appel direct à l’opinion pour l’affirmation d’une force centriste en compétition avec le leader de l’UMP. Borloo paraît, bien davantage que Bayrou, l’homme de la situation. Il est en fait l’homme d’un scénario, celui d’une révolution de palais de velours, un appel des 43 (qui reproduirait celui des députés gaullistes soutenant Giscard contre Chaban), mais en douceur et avant la campagne. Cependant, étant donné l’empêchement soudain de Dominique StraussKahn, la bataille au centre s’accélérera et remettra en cause ce plan sophistiqué. Non que le PS se retrouve dans la situation de 2007, qui avait permis à la candidature de Bayrou de s’épanouir sur les divisions socialistes et sur le déficit de crédibilité de sa candidate. Mais l’ouverture plus large de la compétition des primaires donnera nécessairement un écho accru aux surenchères de la gauche du PS jusqu’en octobre. Elle offre dès lors à Bayrou une dernière chance de relancer dans cette période l’intérêt pour une candidature centriste « radicale » qui n’exclut pas une alliance à gauche et fasse pression et clivage sur la primaire. Michel Marian L’INTÉGRATION, UN RELAIS DE CROISSANCE En économie, la mémoire est courte. On l’a oublié tant cela paraît loin et pourtant d’éminents experts, à la fin des années 1960-début des années 1970, prévoyaient le plus bel avenir économique à la France qui devait devenir la première puissance économique européenne. Et de fait, dans ces années, le taux de croissance français oscillait entre 4 % et 6 % et semblait irrésistible. Puis le Japon est apparu et l’on pensait que rien ne pourrait arrêter son développement ; en particulier, son industrie automobile était vouée sans 151