Rapport - Région Rhône

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Rapport - Région Rhône
Margaux DARMENCIER
Rapport de
fin de séjour
Chantier volontaire au Népal, juin à août 2013
Je suis actuellement étudiante en deuxième année d’école d’ingénieur à l’institut
textile et chimique de Lyon (ITECH Lyon). Dans le cadre de ma formation un stage à
l’étranger pendant la période estivale 2013 était imposé. C’est donc dans ce contexte que
j’ai choisi de partir au Népal pour participer à un chantier volontaire, dans une nursery
pour plantes, afin d’une part de participer aux travaux agricoles, et d’autre part pour
travailler avec la population locale dans le but de les sensibiliser à l’écologie ainsi qu’au
développement durable.
J’ai souhaité participer à un chantier volontaire, car je pense que la découverte
d’un nouveau pays, et notamment de sa culture et de ses traditions est une expérience
très enrichissante, tant sur le plan technique que humain.
Vie pratique
Le logement
Je suis partie au Népal pour participer à un chantier volontaire, et dans ce cadre, j’ai logé
pendant un mois et demi chez l’habitant. Je vivais dans un petit village à la campagne, j’ai
donc eu la chance d’habiter dans une maison et de participer à la vie de la famille qui m’a
accueillie.
L’argent
Il faut savoir qu’au Népal, hormis dans 2 ou 3 grandes villes, il est impossible de retirer
de l’argent avec une carte bancaire. Par conséquent, avant le départ, il faut prévoir assez
d’argent en liquide afin de ne pas se retrouver en manque. Néanmoins, il est assez facile
de changer des euros même dans des petites villes de l’arrière pays, ce qui permet de ne
pas transporter de fortes sommes en roupies népalaises sur soi.
Le taux de change est très avantageux avec les euros (1€=122 Rs), nous avons donc un
très fort pouvoir d’achat (le revenu moyen annuel par habitant est d’environ 551 euros,
ce qui le place parmi les 10 pays les plus pauvres au monde).
Santé
Avant de partir à l’aventure aux confins du Népal, il est indispensable de souscrire à une
bonne assurance santé avec une option de rapatriement. En effet, dès lors que l’on
s’éloigne de la capitale, les hôpitaux deviennent de plus en plus rares, voir inexistants.
Il est également nécessaire de se renseigner sur les différents vaccins à faire suivant
dans quelle partie du pays on va voyager, et selon la saison (problème de la mousson ou
les moustiques sont plus virulents). Comme je suis partie au sud du Népal, et que j’ai
vécu pendant 6 semaines dans une zone très rurale, j’ai dû effectuer un certain nombre
de vaccins (par exemple la rage, la typhoïde, l’hépatite A et B ou encore l’encéphalite
japonaise) et j’ai pris un traitement contre le paludisme.
De plus, l’eau est un problème récurrent, car elle n’est pas potable. Il faut donc
systématiquement la désinfecter ou la faire bouillir avant de la consommer.
Télécommunications
En arrivant à Katmandou, un des premiers réflexes à avoir est d’acheter une carte SIM
népalaise. Pour cela, une photo d’identité et une photocopie de son passeport suffisent.
On trouve des échoppes qui vendent des téléphones et des cartes SIM à tous les coins de
rues dans les grandes villes (ces magasins sont reconnaissables à leurs grands panneaux
NCELL). Il est beaucoup plus économique d’acheter une SIM népalaise (environ 80
centimes d’euros) pour communiquer avec l’Europe que d’utiliser son téléphone
français (la minute d’appel coûte environ 0,13 centimes avec un appareil népalais et
jusqu’à 3 euros avec un téléphone français).
Pour ce qui est d’internet, on trouve de nombreux cybercafés où on peut utiliser SKYPE.
En revanche, comme je vivais dans un petit village dépourvu d’internet, je devais donc
marcher environ une heure avant de rencontrer le premier cybercafé.
Stage
Il existe de nombreux organismes qui permettent de participer à un chantier volontaire
au Népal. Personnellement, je suis partie avec Jeunesse et Reconstruction, car c’est une
organisation qui existe depuis très longtemps (elle a été créée au lendemain de la
seconde Guerre Mondiale).
Le principe du volontariat est de travailler et de s’intégrer dans une communauté, en
échange de quoi nous sommes nourris et logés. Par conséquent, je n’étais évidemment
pas rémunérée. Néanmoins, le Népal faisant parti des pays les plus pauvres au monde,
j’ai quand même payé environ 50 euros par semaine afin que ma famille népalaise
puisse m’accueillir mais aussi pour profiter des infrastructures de l’association à
Katmandou aussi souvent que nécessaire (logement et repas).
Mon projet se situe à Rampur, dans le Chitwan (à 120km au sud de Katmandou). C’est un
petit village d’environ 200 habitants qui se trouve dans le Terai.
Ma mission était d’une part aider l’équipe locale à entretenir une nursery de plantes
(d’une taille d’un hectare) en désherbant, semant des graines, ramassant les fruits et
légumes… et d’autre part essayer de sensibiliser les villageois sur les problèmes liés à
l’environnement.
Néanmoins, comme je suis partie en période de mousson, nous nous sommes focalisés
sur le côté agricole du chantier, nous avons donc principalement désherbé et planté, car
l’enseignement se fait principalement en hiver, quand il y a moins de travail dans les
champs. Au Népal, le travail est dépendant de la météo, donc je n’avais pas d’horaires
fixes, mais la plupart du temps, je travaillais de 6h à 9h puis de 15h à 18h (on ne
travaillait que quand il faisait jour, car il était dangereux de rester plus longtemps à
cause des serpents qui sortaient quand le soleil déclinait), à raison de 6 jours par
semaine, car seul le samedi est jour de repos hebdomadaire.
La nursery travaille en étroite collaboration avec l’orphelinat du village, car comme il
n’existe pas de fonds publics pour aider les structures d’accueil, c’est elle qui assure la
nourriture des enfants. En effet, une partie de la plantation est réservée à l’orphelinat, et
nous y cultivons des fruits et légumes pour eux. Bien qu’en théorie, mon chantier n’avait
pas de contact direct avec les enfants, en pratique, j’ai beaucoup travaillé avec eux.
L’orphelinat et la nursery étant voisin, je rendais régulièrement visite aux enfants, je
jouais avec eux, et de temps en temps, je les aidais à faire leurs devoirs.
Vie quotidienne
Le Népal reste un pays où l’on vit au rythme du soleil. En effet, les coupures d’électricité
sont très fréquentes, et peuvent durer jusqu’à 15 heures. En été, on vit donc
principalement de 5h à 19h-20h. Il est totalement inutile de vouloir sortir après 21h22h, tout est fermé.
Au niveau géographique, le Népal est un pays très diversifié, car il abrite de grandes
chaînes de montagnes comme l’Himalaya ainsi que de vastes étendues de plaines (le
Terai). Je vivais dans le sud, donc dans le Terai, et le moins que l’on puisse dire, c’est
qu’il faisait incroyablement chaud (plus de 47°C en journée). Cette région du pays est
également sujette à la mousson, mais comme cette dernière était en avance cette année,
je n’ai pas connu beaucoup de jour de pluie.
Comme je l’ai déjà mentionné plus haut, le Népal est un pays encore très pauvre, et ses
infrastructures routières sont des plus rudimentaires. Il n’y a pas de train, de métro,
d’autoroutes… Il y a principalement deux routes qui traversent le pays (une du nord au
sud et une seconde d’ouest en est) qui abritent un flot perpétuel de bus qui roulent
parfois à tombeau ouvert. Car disons le, prendre le bus au Népal relève de l’aventure. A
titre anecdotique, lorsque mon avion a atterri à Katmandou, je savais qu’il me restait
encore 120 km à parcourir en bus pour rejoindre Rampur (mon lieu de résidence). Je
pensais qu’il faudrait 1h30 à 2h pour couvrir cette distance, mais surprise, en bus au
Népal, il faut en moyenne 7h sur un chemin en terre souvent éboulé pendant la
mousson, mais qui demeure néanmoins la route principale qui traverse le pays.
Si prendre le bus fait parti des incontournables au Népal, goûter au dalbhat et manger
des momos le sont aussi. Le dalbhat est le plat tradionnel par excellence, il est composé
de lentille et de riz et c’est ce que j’ai mangé deux fois par jour pendant 6 semaines au
sein de ma famille d’accueil. Les momos, des raviolis cuis à la vapeur sont quant à eux le
plat népalais le plus connu à l’étranger (c’est vraiment délicieux !).
Bilan
Pendant mon séjour de 6 semaines au Népal, j’ai travaillé dans une nursery de
plantes (à Rampur dans le Chitwan), et malgré les conditions de travail assez difficiles
(soleil brûlant ou pluie diluvienne), cela restera pour moi un de mes plus beaux
souvenirs de voyage. Mon travail consistait principalement à désherber les champs,
semer des graines et entretenir un potager et un verger qui fournissait l’orphelinat du
village. Mais au delà de cela, mon rôle consistait surtout à devenir une membre à part
entière du village, et à partager le quotidien de ceux qui m’accueillaient.
La première semaine fut vraiment difficile, car la vie népalaise est aux antipodes
de mon quotidien en Europe. L’esprit fut aussi éprouvé que le corps, car il a fallu
s’habituer à des températures extrêmes (plus de 47°C) et à communiquer dans une
langue dont j’ignorais tout, car il n’existe aucune méthode pour apprendre le népalais (à
part l’immersion). Néanmoins, je me suis vite adaptée à cette nouvelle vie, grâce à ma
famille d’accueil qui m’a appris à profiter du moment présent, à méditer, à apprécier les
choses simples et même à planter du riz.
L’équipe de la plantation qui m’a accueillie était également formidable,
attentionnée, tous les membres m’ont énormément appris sur leur culture et leurs
traditions. Ce sont eux également qui m’ont encouragée à prendre mon sac à dos et
partir sur les routes pour découvrir le pays. Ainsi, j’ai pu voir différentes facettes du
Népal : son côté spirituel avec Lumbini (la ville où est né Bouddha), son côté sauvage en
me baignant avec un éléphant au parc national du Chitwan ou encore son côté historique
en visitant d’anciennes villes médiévales dans la vallée de Katmandou.
Mon plus beau souvenir ? C’est le jour où j’ai planté du riz avec les autres
villageois. Bien que je ne travaillais pas aussi vite que les autres, ils sont restés avec moi
pour m’apprendre comment faire. Même si c’est un travail extrêmement dur, la
souffrance était balayée par la bonne humeur générale, car quelque que soit notre âge,
lorsqu’il s’agit de patauger dans de la boue, on restera toujours des enfants qui
s’amusent comme des fous.
Mais plus encore qu’un souvenir inoubliable, ce séjour au Népal m’a énormément
appris sur le travail en équipe. J’ai découvert comment concilier travail et personnes de
tous horizons, comment s ‘adapter lorsque mes interlocuteurs ne parlent pas la même
langue que moi, ou encore réussir à s’intégrer dans un groupe d’une culture différente
de la mienne.
Ce pays nous incite à repousser nos limites, tant par des conditions de vie très
précaires, que par l’incroyable générosité des gens. On apprend à s’adapter à des
situations très variées (prendre le bus alors qu’on ne parle pas la langue ou se maitriser
lorsque sa pirogue est entourée par un groupe de crocodiles), mais surtout, on découvre
l’importance de prendre son temps, car c’est quelque chose qu’on ne fait pas assez chez
nous.
Je recommande vivement aux personnes qui veulent découvrir ce superbe pays
d’investir dans le guide « Lonely Planet Népal », car ce livre devient une bible
incontournable (et surtout avec beaucoup de conseils et d’adresses très utiles) pendant
tout notre périple, tant sur le plan pratique que culturel.

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