EAD déclaration FO CCE 27 28 03 13 GGC

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EAD déclaration FO CCE 27 28 03 13 GGC
Déclaration Force Ouvrière au CCE du 27 et 28 mars 2013.
Question n°4 : Information sur le projet d’évolution de l’activité EAD.
Le plan dit de « refondation » prévoit la fermeture de l’EAD et de sa logistique (CNEFAD)
au 30 juin 2013.
Pour Force Ouvrière, cette décision prise au prétexte que le dispositif ne répondrait plus aux
demandes des clients, signe la fin de cette activité.
La délégation Force Ouvrière voudrait exprimer sa révolte face à cette décision brutale
sachant que les directions qui se sont succédé depuis plus de 10 ans n’ont rien fait pour tenter
de maintenir et/ou de développer cette activité.
La délégation Force Ouvrière estime quant à elle que c’est une erreur stratégique et
politique.
Visiblement la direction générale ne sait pas de quoi il retourne.
C’est pourtant un pilier de l’AFPA qu’elle s’apprête à détruire, et nous allons le démontrer.
L’Enseignement à Distance est un segment de l’offre de service de l’AFPA.
L’EAD est une modalité de remise à niveau à distance dans différentes matières sur
l’acquisition des savoirs de base (Mathématiques, Français, Electricité, Physique-Chimie,
outils d’éducabilité) ou de savoir faire (comptabilité, lecture de plan, Dessin technique etc.…)
Le CNEFAD, structure nationale, en assurait la promotion, l’ingénierie dans la conception des
cours, la gestion et l’organisation via un réseau de Correspondant en région (CRC) et de
tuteurs dans les centres, en s’appuyant sur 2 systèmes internes TS2000 (cité au patrimoine de
l’AFPA et CVA (Centre Virtuel d’Appui).
Le service rendu aux bénéficiaires se décompose comme suit :
- Un entretien de positionnement (évaluation du candidat et mesure de l’écart avec son
projet de formation)
- Un plan de formation individualisé
- Des leçons à la carte tirées d’un catalogue (effectuées à distance)
- Une évaluation pour chaque leçon (à distance)
- Un soutien pédagogique avec regroupement sur site à la demande du stagiaire
Une fois ces prestations réalisées, le logiciel interne TS2000 déclenchait en direct la
commande des leçons, planifiait les rendez vous, attribuait les correcteurs, fixait le
cadencement des regroupements et enfin sortait le plan de formation remis directement aux
stagiaires.
Celui-ci dispose, en outre, des leçons, des devoirs et des corrigés type tout ceci en ligne.
La Direction pourrait elle nous expliquer en quoi ces modalités sont elles obsolètes ?
L’EAD peut être dispensé :
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Avant la formation (Préparation à la formation qualifiante, Préparation à des concours,
Intégré directement à une pré qualification)
Pendant la formation (Appui renforcé, qualification)
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L’EAD c’était et c’est donc toujours :
-
le dispositif le plus souple de l’AFPA (délai de réponse 1 semaine),
totalement individualisé
une activité libre ou intégrée selon les besoins
Quels sont les avantages de l’EAD ?
C’est une modalité pédagogique facile à mettre en place (un tuteur, un bureau, une salle de
cours).
Elle est génératrice d’activité et d’ancrage territorial
En effet, l’activité d’un ETP tuteur EAD, c’est environ 450 rendez vous, un portefeuille de
300 stagiaires par an. Pour mémoire, en région Rhône-Alpes, l’AFPA a rendu service à 1100
stagiaires avec 3,1ETP formateurs seulement en 2006. (19 000 au national).
De plus, l’EAD renforce nos relations avec les partenaires ou commanditaires locaux.
La diversité des publics accueillis par le tuteur, dans le cadre de l’EAD, le plaçait en lien
direct avec Cap Emploi, l’AGEFIPH, les Missions Locales et Pole Emploi, le SPIP
concernant les publics Détenus et enfin les Collectivités territoriales (mairie).
Il conforte les bonnes relations que nous avons avec nos partenaires, en apportant un service
de proximité aux bénéficiaires.
Le dispositif couvre l’ensemble du territoire, et donne accès à la formation dans les zones les
plus reculées.
Elle améliore sensiblement des indicateurs qualitatifs définis dans le contrat de progrès, en
réduisant le taux d’abandon pendant la formation, en écourtant le temps d’accès du stagiaire
avant sa formation , en augmentant le taux de réussite au titre , et enfin en améliorant l’indice
de satisfaction des stagiaires.
Elle développe l’autonomie du stagiaire et le prépare à l’autoformation.
Bref, autant d’atouts pour répondre aux attentes du plan de refondation en matière
d’adaptation de l’offre de formation aux besoins des stagiaires, alors que dans le même temps,
vous vous apprêtez à détruire ce formidable outil pédagogique.
L’EAD est un Outil pédagogique innovant :
L’efficience d’un tel dispositif n’est plus à démontrer avec 85% d’assiduité (un record en la
matière puisque le CNED, par exemple, affiche une assiduité de 30%).
En effet, à l’AFPA l’activité de l’EAD est générée par les devoirs rendus et non par les
devoirs prescrits. Ainsi l’assiduité du stagiaire est centrale et primordiale, contrairement au
CNED ou des organismes comme Acadomia qui une fois le produit placé et vendu
considèrent le service accomplit que le stagiaire commence ou non son parcours.
L’EAD en terme d’ingénierie est un joyau pédagogique inestimable au regard de la qualité de
l’écriture des leçons et des cours.
Directement issues de la pédagogie des adultes et des travaux dans le domaine des
apprentissages professionnels conduits par Pierre Vermersch chargé de recherche au CNRS,
les leçons « d’Atelier de Raisonnement Logique » et « renforcement des ressources
mentales » sont sans équivalent dans le monde la Formation Professionnelle.
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Mathématique de base comme Français de base témoignent également de l’originalité et des
méthodes préconisées par celui-ci.
En effet, les cours dispensés par l’EAD ont une orientation professionnelle affichée, on parle
de « calculs professionnels » « calculs commerciaux » et non pas de maths, on parle de dessin
technique, de lecture de plan, de comptabilité, de « rédiger un courrier », « de faire un
rapport » etc.
Analyse Force Ouvrière de la situation de l’EAD (au regard du point 7)
L’activité de l’EAD est en déclin depuis 2003, faute d’être portée par les directions
successives ; la dernière tentative pour redresser la situation est à dater du 12 juin 2007 lors
des interrégionales de l’EAD à Dijon.
La délégation Force Ouvrière constate qu’en parallèle les organismes comme Acadomia
sont montés en puissance pour avoir aujourd’hui « pignon sur rue », n’y a-t-il pas la une
contradiction majeure avec votre analyse ?
Les préconisations de l’époque envisageaient notamment :
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une nouvelle contractualisation entre les DR et le CNEFAD,
un développement possible sur le DIF et Contrat Pro (un parcours EAD c’est environ
134 hts).
Rien de tout ceci, évidement n’a été suivi d’effet, à l’instar de certains directeurs régionaux
qui se sont plutôt empressés de fermer tout dispositif de ce type, au prétexte qu’il n’était pas
rentable.
Quoiqu’en dise la Direction Générale, l’EAD a toujours été rentable.
Un parcours EAD c’était en moyenne 3 mois d’acquisition de savoir de base avec un taux de
fidélisation de 85%, il coûtait 460€ par personne.
Ce coût « attractif » face au service rendu pour des populations qui ne possèdent pas les
savoirs de base intéresse-t-il encore les conseils régionaux ?
A cette question, se superpose celle des actions menées dans le sens de la promotion de
l’EAD auprès des conseils régionaux par les directions régionales de l’AFPA.
De même, sur un autre segment, le DIF et le contrat de professionnalisation, peuvent être des
axes de développement intéressant.
Cela a-t-il été envisagé ? Non
Un développement en faveur des personnes en situation de handicap ainsi que pour les
détenus a-t-il été envisagé ? Non.
L’EAD en tant que solution aux questions posées a-t-il été envisagé ? Non :
-
Comment fidéliser notre public avant l’entrée en formation ? Comment gérer
l’attente ?
Comment fidéliser notre public pendant la formation ?
Une conclusion s’impose, les seuls responsables du déclin et de la disparition de l’EAD sont
les différentes Directions Générales de l’AFPA au cours des 10 dernières années, celle
d’aujourd’hui comprise. Elles n’ont jamais placé l’EAD dans une logique de développement.
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Pourtant, Force Ouvrière l’affirme, à l’heure où les financeurs et principalement les conseils
régionaux recommencent à financer les actions de remise à niveau, de préparation aux
concours, de développement des savoirs de base dans les compétences premières et enfin les
actions de pré qualification, l’EAD a toute sa place dans le dispositif de l’AFPA et notamment
dans les « espaces ouverts de formation ».
Pour autant, nous affirmons que cela ne peut être mené à bien qu’avec l’appui d’une structure
identifiée seule à même d’organiser et de gérer les inscriptions, les commandes, les plannings
des tuteurs, l’attribution des correcteurs…
Structure seule garante par ailleurs, d’une égalité d’accès à l’EAD sur l’ensemble du territoire
dans une AFPA dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle doit rester nationale.
Quant aux ressources humaines elles existent, mais nous nous interrogeons sur la signification
des premiers rendez vous entre les correcteurs et les RRH pour étudier leur cas, qui ont eu lieu
récemment : quelles sont les propositions de reclassement proposées à ces correcteurs ?
Dans le même temps, nous apprenons que quelques Conseils Régionaux continuent à
commander cet enseignement à l’AFPA, et la Directrice des Formations indiquait au CE du
Siège le 21 février 2013, qu’elle se donnait jusqu’au 31 décembre pour poursuivre l’activité
en région.
D’où les questionnements de la délégation Force Ouvrière, si l’arrêt de la structure est effectif
à mi-année :
− Quelle organisation sera mise en place pour la gestion, le renouvellement et les envois
des livrets, pour la correction les devoirs, pour avoir un suivi de l’activité ?
− Quel avenir pour les correcteurs qui ne sont pas rattachés à l’AFPA ?
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